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Dissertation
L'école est-elle source de mobilité sociale ?
Débroussaillage :
Difficulté du sujet = interprétation de l’expression « sources de mobilité sociale ». Nécessité de bien préciser en intro ce qui sera au
cœur de l’analyse (c’est la mobilité intergénérationnelle verticale qui a le plus de portée dans le débat social). La problématisation
devait se centrer sur :
existence de réelles possibilités de mobilité ascendante pour les individus issus de milieux populaires ?
reproduction sociale qui reste dominante ?
Quelques questions intermédiaires possibles :
Inégalité des chances scolaire a-t-elle disparu avec la massification ?
Le rôle de la famille ne reste-t-il pas déterminant pour expliquer le destin social ? Capital culturel ? Choix d’orientation ?
La réussite scolaire garantit-elle l’accès aux positions valorisées et les possibilités de mobilité sociale ascendante pour les
individus issus de milieux populaires.
PLAN DETAILLE
1.L’École source de mobilité sociale
1.1. La démocratisation de l'école ouvre à priori la possibilité de mobilité sociale à tous les jeunes
La démocratisation et son idéal méritocratique ....
- Depuis la création de l'école laïque et républicaine, l'histoire de l'école est jalonnée de réformes permettant un accès de
plus en plus large à l'enseignement secondaire puis supérieur. La politique de démocratisation de l'enseignement qui s'est
développée au XXème siècle et particulièrement à partir des années 50 a abouti à une augmentation considérable des
effectifs scolaires.
Doc 2: Alors que moins de 5% de la génération née avant 29 obtenaient son baccalauréat, 65% des jeunes nés entre 1983
et 1987 ont obtenu leur bac. On assiste donc bien à une massification de l'enseignement ou à une démocratisation
quantitative
- De plus en plus de jeunes ont accès au niveau bac, y compris les enfants des classes populaires puisque près de 50% des
enfants d'ouvriers nés entre 1983 et 1987 ont obtenu leur bac alors qu'ils étaient moins de 2% pour la génération née
avant 29. Doc 2
- Cette démocratisation est liée à l'idéal méritocratique de l'école où chacun doit pouvoir réussir en fonction de son
mérite et non en fonction de son origine sociale ou de son sexe.
- Dispositifs de discrimination positive pour faciliter la réussite des élèves de milieux populaires : ZEP devenues REP en
2015 et dispositif convention science-po Paris.
- Travaux de Bernard Lahire sur les réussites « paradoxales ». Celles-ci n’ont rien de paradoxales en réalité puisque le
sociologue est en mesure de les expliquer : rapports à l’école, à l’écrit, à l’espace, au temps, favorables à la réussite dans
certaines familles de milieux populaires, malgré le manque de capital culturel mesuré par le diplôme des parents.
... favorise la mobilité sociale
- Dans notre société démocratique, les positions sociales ne sont plus héréditaires. Pour la plupart des actifs (les salariés
et les professions libérales), c'est le diplôme qui donne accès aux différentes professions. C'est donc le diplôme qui va
permettre la mobilité sociale.
Illustration: Doc 4 On observe une mobilité ascendante qui s’explique par l’augmentation conjointe des emplois qualifiés
tels que les emplois de CPIS ou PI et du niveau de qualification des actifs. En 2003, 33 % des fils de PI et 22% des fils de
d’employés étaient cadres. Notons également que 33 % des fils d’ouvrier étaient CPIS ou PI en 2003.
- Ainsi, les enfants issus des classes populaires ayant un diplôme du supérieur peuvent connaître une mobilité sociale
ascendante grâce à l'école. De même, en principe, des enfants de cadre peuvent connaitre une mobilité descendante si ils
n'arrivent pas à obtenir un diplôme au moins bac + 4. Ainsi en 2003 26 % des fils de cadre étaient classés dans la PCS
Professions intermédiaires. Doc 4
1.2. Le rôle du diplôme dans la mobilité est renforcé par les évolutions structurelles de l'emploi.
La mobilité sociale reste fortement structurelle, c’est-à-dire contrainte par l'évolution de la structure des emplois. Or
cette évolution rend le diplôme de plus en plus nécessaire pour plusieurs raisons:
Des emplois de plus en plus salariés
Un travailleur indépendant (artisan, commerçant, agriculteur, chef d'entreprise) peut à priori créer sa société sans
diplôme. Mais les CSP 1 et 2 regroupant les indépendants étant en déclin, l'obtention d'un diplôme est de plus en plus
important pour obtenir un emploi, surtout pour accéder aux positions sociales les plus élevées dans la hiérarchie. Pour