ENCADRE 1: QU’EST-CE QUE L’EFFET DE SERRE?
Les rayons du soleil traversent les vitres d’une serre et réchauffent l’air à l’intérieur de la
serre, mais le verre empêche que la chaleur ne s’échappe – ainsi les plantes qui ont besoin de
climat chaud peuvent être cultivées sous serre, en climat froid. L’effet de serre qui existe sur
Terre grâce à l’atmosphère qui, jouant le rôle du verre des vitres d’une serre, emprisonne la
chaleur des rayons du soleil, a été décrit pour la première fois en 1824 par le scientifique français
Jean-Baptiste Fourier.
Les nuages, la vapeur d’eau, et les gaz à effet de serre que sont le dioxyde de carbone
(CO2), le méthane, l’oxyde d’azote, et l’ozone permettent à la radiation solaire de passer au
travers de l’atmosphère mais servent de barrière naturelle à la réfraction de la chaleur. Ceci crée
un effet de serre, sans lequel la vie n’aurait pas pu apparaître sur Terre. En effet, sans effet de
serre, la température à la surface de la Terre serait en moyenne de -18°C, au lieu d’être, de nos
jours, d’environ 15°C en moyenne.
La possibilité d’un effet de serre supplémentaire ou produit par l’homme a été introduite
il y a environ un siècle par le scientifique suédois Svante Arrhenius. Il émit alors l’hypothèse que
la combustion du charbon entrainerait une concentration accrue de dioxyde de carbone dans
l’atmosphère, ce qui aurait pour conséquence le réchauffement de la Terre. Depuis l’époque
d’Arrhenius, les émissions de gaz à effet de serre ont considérablement augmenté. Les
concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont accru d’environ 35% par rapport
aux niveaux de l’époque préindustrielle. Outre l’augmentation de la combustion des
combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel, les émissions de méthane et
d’oxyde d’azote provenant de l’agriculture et de l’industrie ainsi que des substances chimiques
synthétiques telles que les chlorofluorocarbures (CFCs), contribuent à l’effet de serre.
Les scientifiques ont développé des modèles informatiques complexes afin d’estimer
l’effet des émissions de gaz à effet de serre à court et long terme sur le climat mondial. Bien qu’il
existe une grande incertitude inhérente à ces modèles, il y a quasi-unanimité dans la communauté
scientifique pour s’accorder sur le fait que l’effet de serre créé par l’activité humaine représente
une menace importante pour l’écosystème mondial.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit que les
températures vont continuer à augmenter, les glaciers vont continuer à fondre et le niveau des
mers à s’élever, et affirme que «même si on parvenait à arrêter immédiatement nos émissions de
CO2 , la plupart des impacts du changement climatique continueront à se faire sentir
pendant plusieurs siècles. Nous vivons un processus pluriséculaire qui est le résultat
d’émissions de CO2 passées, présentes et à venir, et qui va se prolonger sur le très long-
terme. »
Sources: Cline, 1992; Fankhauser, 1995; GIEC, 2013.
Parce que le CO2 et autres gaz à effet de serre s’accumulent continuellement dans
l’atmosphère, la stabilisation des émissions ne résoudrait pas le problème. Les gaz à effet
de serre demeurent dans l’atmosphère pendant des décennies voire des siècles, continuant
d’affecter le climat de la planète entière bien après qu’ils aient été émis. Les gaz à effet
de serre sont des polluants-stock: seules des réductions majeures des émissions à des