physiologie neuronale et système nerveux autonome

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Physiologie neuronale
et
Système nerveux végétatif
Gaëlle ROUX
Anesthésie-réanimation Neurochirurgie
CHU Bordeaux
Physiologie neuronale
Neurones = cellules excitables constituant l’unité
fonctionnelle du SNC ou du SNP
• Assure la transmission d’un signal : l’influx
nerveux
• Informations perçues et transmises au SNC
• Intégration neuronale
• Transmission aux organes effecteurs
4 parties fonctionnelles distinctes :
• les dendrites
• le corps cellulaire (soma)
• l'axone
• les terminaisons synaptiques
Physiologie neuronale
Corps cellulaire: noyau, RE, mitochondries, appareil de
Golgi, cytoplasme
Dendrites: arborescences terminales de la membrane
des neurones
Axone: conduit principal pour le transit de l’information,
peut être entouré d’une gaine de myéline, contient les
neurotransmetteurs
Synapse: zone de contact fonctionnelle entre 2 neurones
ou entre un neurone et une autre cellule
Physiologie neuronale
Membrane neuronale
spécifique
Présence de canaux
ioniques
Propagation d’un influx
électrique le long de
l’axone et des dendrites
jusqu’aux synapses
Physiologie neuronale
Les stimuli recueillis par les dendrites sont intégrés puis,
lorsqu'ils sont suffisants, déclenchent un potentiel
d'action dans la zone proximale de l'axone
=> le potentiel d'action se propage le long de l'axone
et envahit les terminaisons synaptiques
=> le flux d'informations a donc un sens bien
déterminé
Les axones ont une longueur très variable (jusqu’à 1 m)
Potentiels de membrane
Les potentiels électriques résultent de mouvements d’ions
au travers des membranes neuronales
Ces mouvements découlent :
• des différences de concentration d’ions sp
écifiques
de
Pompes
à ions
part et autre de la membrane,
• de la perméabilité sélective de la membrane à certains
Canaux ioniques
de ces ions
Courant induit
Potentiel de repos
C’est une différence de potentiel constante entre les deux
faces de la membrane d’une cellule au repos, environ - 70 mV
Pompes ioniques
Les protéines membranaires intrinsèques sont responsables
de l’accumulation ou de l’évacuation active de certains ions
Canaux ioniques
Les protéines membranaires intrinsèques sont munies de
pores et permettent la diffusion passive mais sélective de
certains ions
Ions K+
Concentrations ioniques de repos
extérieur de la membrane :
• ions positifs : Na+ surtout (K+ et Ca++)
• ions négatifs : Cl- surtout
=> léger surplus d’ions +
intérieur du neurone :
• ions positifs : K+ surtout (et Na+)
• ions négatifs : protéines et ions phosphates
=> léger surplus d’ions -
Potentiel d’action
C’est une modification active, brutale et transitoire du
potentiel transmembranaire, en réponse à une ou plusieurs
stimulations selon la loi du tout ou rien.
Ouverture des canaux Na+ => inversion transitoire du
potentiel transmembranaire
Potentiel d’action
repos
Potentiel d’action
seuil d'excitabilité : correspond à la valeur à laquelle les
canaux sodiques commencent à s'ouvrir
potentiel d'action :
• déclenché lorsque la cellule est dépolarisée au-delà du
seuil d'excitabilité (environ -50 mV)
• loi du tout ou rien
• le potentiel transmembranaire atteint environ +30 mV
• durée : environ 1 ms
• provient de l'activation rapide de canaux membranaires
voltage-dépendants
Évolution de la perméabilité membranaire
Perméabilité dominante au K+
Perméabilité dominante au Na+
Évolution de la perméabilité membranaire
Perméabilité dominante au K+
Potentiel d’action
la propagation se fait progressivement d'une extrémité à
l'autre de l'axone
vitesse de propagation : dépend du type, du diamètre de la
fibre et de la présence ou non de myéline
Axones non myélinisés : dépolarisation de proche en proche
le long de la fibre nerveuse
• établissement de courants locaux qui dépolarisent
progressivement le segment de membrane adjacent
• lorsqu’il atteint le seuil d'excitabilité, le potentiel d'action
se régénère et le processus
Potentiel d’action
Axones myélinisés: plus la fibre est grosse et myélinisée,
plus la conduction est rapide :
0,5 m/s pour les fibres les plus lentes (fibres de la
douleur)
• 20 m/s pour les fibres les plus rapides (motoneurones
alpha)
• très lent par rapport à la propagation de la lumière
(300000 km/s)
•
Potentiel d’action
Axones myélinisés : conduction saltatoire
Propagation de la dépolarisation d'un noeud de
Ranvier (grâce aux courant locaux) jusqu'au noeud
suivant
•
Lorsque le potentiel seuil est atteint, le potentiel
d'action se régénère à ce noeud => conduction
rapide du potentiel d'action.
•
Transmission synaptique
synapse = point de « connexion » entre deux neurones
1 mm3 de substance grise corticale contient 5 milliards de synapses
Anatomie de la synapse
Neurone
présynaptique
Neurone postsynaptique
Neurone présynaptique
Neurone
postsynaptique
Transmission synaptique
Deux types de synapses :
• synapses électriques (rares)
: permet au potentiel d’action
de passer directement d’une
membrane à l’autre
• synapses chimiques ++
synapse électrique
synapse chimique
Transmission synaptique
permet le passage de l'influx nerveux d'un neurone présynaptique vers un neurone post-synaptique
libération par le neurone pré-synaptique de
neurotransmetteurs stockés dans les vésicules synaptiques
action du neurotransmetteur au niveau post-synaptique
sur les récepteurs spécifiques qui transmettent le message
le neurone post-synaptique réagit aux neurotransmetteurs
en modifiant son activité électrique et biochimique
membrane post-synaptique :
le canal à Na+ s’ouvre
lorsque le neurotransmetteur
se fixe sur le récepteur
Transmission synaptique
La liaison du récepteur avec le neurotransmetteur peut avoir 2
effets :
ouverture de canaux à sodium :
=> ↓ polarité de la membrane
=> potentiel d ’action (si la dépolarisation > seuil)
=> influx (effet +)
ouverture de canaux à Cl- +/- de canaux à K+ :
=> ↑ polarité de la membrane
=> seuil plus difficile à atteindre
=> neurone plus difficile à dépolariser (effet -)
glutamate
(effet excitateur)
GABA
(effet inhibiteur)
Transmission synaptique
L’effet du neurotransmetteur dépend :
• du type de neurotransmetteur
• du type de récepteur
=> effet excitateur : PPSE (potentiel post-synaptique
excitateur)
=> effet inhibiteur : PPSI (potentiel post-synaptique
inhibiteur)
Transmission synaptique
Chaque neurone reçoit des terminaisons PPSE et PPSI :
si PPSE > PPSI : le neurone moteur est dépolarisé au-delà du seuil =>
influx
si PPSE < PPSI : pas d’influx
Transmission synaptique
modulation de la douleur : si le neurone inhibiteur est actif,
le neurone d’association devient peu sensible (plus difficile
à dépolariser) => inhibition du message douloureux
Neurotransmetteurs
• Acétylcholine
SNC : SN végétatif ++
Jonctions neuromusculaires
Neurotransmetteurs
• glutamate
• GABA
• adrénaline
• noradrénaline
• dopamine
• glycine
• sérotonine
• endorphines
• enképhalines
Neurotransmetteurs
un neurotransmetteur ne peut agir que s'il se fixe à son
récepteur
possibilités :
• 1 neuroT => 1 Rc
• 1 neuroT => plusieurs Rc
acétylcholine : Rc nicotiniques et Rc muscariniques
adrénaline : Rc α- et β-adrénergiques
• plusieurs neuroT => 1 Rc
adrénaline, noradrénaline : Rc α-adrénergiques
Neurotransmetteurs
Devenir :
dégradation par enzymes de le fente synaptique
recaptage par des cellules gliales ou le bouton
synaptique
diffusion hors de la fente synaptique
Neurotransmetteurs
Exemple : élimination de l'acétylcholine
diffusion hors de la fente : peu
dégradation par l’acétylcholinestérase : près de 50% de
l'acétylcholine est détruite sans même avoir pu se fixer à un
récepteur
AChE
Acétylcholine
ac. acétique + choline
organophosphorés (insecticides,
gaz de combat) : inhibiteurs de
l'AChE
Action des drogues sur la synapse
• effet agoniste : la drogue a le même effet que le
neurotransmetteur
• effet antagoniste : blocage du récepteur
• inhibition du recaptage
• inhibition de la sécrétion de neurotransmetteur
Système nerveux
végétatif
Système nerveux végétatif (autonome)
partie du système nerveux assurant la régulation du
milieu intérieur => contrôle et harmonisation des grandes
fonctions vitales et automatiques (circulation, respiration,
digestion…)
formé de deux ensembles de fibres nerveuses
périphériques et centrales:
• système (ortho)sympathique ou adrénergique
• système parasympathique ou cholinergique
la plupart des organes reçoivent des terminaisons
sympathiques et des terminaisons parasympathiques
Système sympathique :
• actif en cas d’urgence
• prépare l’organisme à affronter un danger : attaque ou
fuite, mobilisation de l’énergie en état de stress
Système parasympathique :
• actif au repos, économiseur d’énergie, maintien des
activités de base
En pratique : les deux systèmes sont toujours actifs
Effets liés à l’augmentation
du tonus sympathique
« Le stress »
Tonus parasympathique
« Le repos du guerrier »
myosis, larmes,
accommodation
sécrétions exo.
fréq. cardiaque
érection
C’est un système très complexe !
fibres sympathiques :
proviennent de la moelle épinière
neurotransmetteur : noradrénaline
fibres parasympathiques :
la plupart sont contenues dans
les nerfs crâniens (X ++)
neurotransmetteur : acétylcholine
Système orthosympathique
Système orthosympathique
Organisation anatomique
Système orthosympathique
Voies
Voie efférente sympathique :
centres médullaires
cervico-thoraciques et lombaires
fibre pré-ganglionnaire courte
relais ganglionnaire para- et prévertébral (loin des organes)
fibre post-ganglionnaire longue
cas particulier: médullo-surrénale
Système orthosympathique
Synapse
Système orthosympathique
Synapse surrénalienne
Système orthosympathique
Synapse
Système orthosympathique
Neuromédiateur
=> stockée dans les vésicules des terminaisons nerveuses
Système orthosympathique
Neuromédiateur
Système orthosympathique
Neuromédiateur
Système orthosympathique
Neuromédiateur
Inactivation de la noradrénaline :
recapture +++
• présynaptique, neuronale
• post synaptique, extraneuronale
dégradation enzymatique :
• étape 1 : monoamine-oxydases (MAO) et catéchol-Ométhyl-transférases (COMT)
• étape 2 : aldéhyde déhydrogénase, aldéhyde
réductase
Système orthosympathique
Effets sur les organes innervés
Système orthosympathique
Récepteurs
Récepteurs α :
α1 : post-synaptique, stimulation
α2 : pré-synaptique, inhibition de la
sécrétion de noradrénaline
Récepteurs β :
β1 : stimulation
β2 : relaxation
β3 : lipolyse
Médicaments du système sympathique
Classification :
agonistes = sympathomimétiques
• directs
• indirects
antagonistes = sympatholytiques
• directs
• indirects
Médicaments du système sympathique
Sympathomimétiques directs
Médicaments du système sympathique
Sympathomimétiques directs
Agonistes α1 :
adrénaline, noradrénaline, dopamine, méthoxamine,
phényléphrine, néosynéphrine
Agonistes β1 :
isoprénaline, dobutamine, adrénaline, dopamine,
orciprénaline
Agonistes β2 :
isoprénaline, dopamine, dobutamine, salbutamol,
terbutaline, fénotérol, orciprénaline, clenbutérol,
salmétérol, formotérol
Médicaments du système sympathique
Sympatholytiques directs
Médicaments du système sympathique
Sympathomimétiques indirects
Effet : augmentation de la concentration du neuromédiateur
antagonistes α2 : inhibent l'effet inhibiteur des récepteurs α2 sur la
synthèse de noradrénaline
ex : yohimbine, idazoxane
inhibiteurs de la recapture de noradrénaline :
ex : imipramine, cocaïne
inhibiteurs de la mono-amine-oxydase :
ex : phénelzine, pargyline, sélégiline, toloxatone
stimulants de la libération de noradrénaline :
ex : amphétamine, tyramine, éphédrine
Médicaments du système sympathique
Sympatholytiques indirects
Effet : diminution de la concentration du neuromédiateur
agonistes α2 : majorent l'effet inhibiteur des récepteurs α2
sur la synthèse de noradrénaline
ex : phénoxybenzamine, phentolamine, αméthylnoradrénaline (métabolite actif de l'α-méthyldopa),
clonidine, méthoxamine
inhibiteurs de la libération de noradrénaline :
ex : guanéthidine
inhibiteurs du stockage granulaire :
ex : réserpine
Médicaments du système sympathique
Utilisations thérapeutiques
Agonistes
adrénaline : choc anaphylactique, arrêt cardiaque,
asthme, anesthésie locale
dobutamine : choc cardiogénique
salbutamol (β2+) : asthme, tocolyse
phényléphrine, éphédrine : AG, décongestion nasale
amphétamine : psychostimulant
Médicaments du système sympathique
Utilisations thérapeutiques
Antagonistes
phénoxybenzamine, phentolamine : phéochromocytome
prazosine : HTA
β-bloquants : ischémie coronaire, HTA, dysrythmies,
anxiété, tremblement, glaucome
clonidine, α-méthyldopa (α 2+) : HTA
Système parasympathique
Tonus parasympathique
« Le repos du guerrier »
myosis, larmes,
accommodation
sécrétions exocrines
fréquence cardiaque
érection
Système parasympathique
Organisation anatomique
Système parasympathique
Voies
Voie efférente parasympathique :
centres cérébraux (nerfs crâniens III,VII, IX, X) et sacrés (nerfs pelviens)
fibre pré-ganglionnaire longue
relais ganglionnaire proche des organes
fibre post-ganglionnaire courte
Système parasympathique
Synapse
Système parasympathique
Neuromédiateur
=> stockée dans les vésicules des terminaisons nerveuses
Système parasympathique
Neuromédiateur
ACh
ACh
Système parasympathique
Neuromédiateur
Inactivation de l’acétylcholine :
étape 1 : hydrolyse +++
• par l’acétylcholinestérase intra-synaptique, neuronale
• production de choline et d’acide acétique
étape 2 : recapture de choline
• 50 % de la quantité libérée par l’hydrolyse
Système parasympathique
Effets sur les organes innervés
contraction
Système parasympathique
Récepteurs
Récepteurs nicotiniques :
• stimulés par la nicotine
• localisation post-synaptique au niveau du relais ganglionnaire
des systèmes para- ET orthosympathiques
Système parasympathique
Récepteurs
Récepteurs muscariniques :
• stimulés par la muscarine
• localisation post-synaptique sur l’organe cible
(parasympathique seul)
Médicaments du système parasympathique
Classification :
agonistes = parasympathomimétiques
• directs
• indirects
antagonistes = parasympatholytiques
• directs
• indirects
Médicaments du système parasympathique
Parasympathomimétiques
directs = cholinergiques :
• muscariniques:
ex : carbachol, métacholine, pilocarpine,
oxotrémorine
• nicotiniques
ex : nicotine, lobéline
indirects :
• anticholinestérasiques : néostigmine,
pyridostigmine, physostigmine, edrophonium
Médicaments du système parasympathique
Parasympatholytiques
directs :
• antagonistes muscariniques
(« atropiniques »)
ex : atropine, scopolamine, ipratropium
• antagonistes nicotiniques
Médicaments du système parasympathique
Indications thérapeutiques
Parasympathicomimétiques
: néostigmine
• tachycardie supraventriculaire
• atonie intestinale postopératoire ou de
réanimation
• atonie vésicale postopératoire
• curarisation résiduelle aux pachycurares
• poisons organophosporés
Médicaments du système parasympathique
Indications thérapeutiques
Parasympathicolytiques : atropiniques
mydriatique
bronchospasme
hypersécrétion bronchique et salivaire
prévention / traitement de la syncope vagale
spasmes intestinaux
coliques néphrétiques
mal des transports
Merci à tous pour votre attention!
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