Documents de Physique-Chimie – M. MORIN 1 Thème : Lois

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Thème : Lois et modèles
Partie : Energie, matière et environnement.
Cours 31 : Transferts quantiques d’énergie.
I. Quantification des niveaux d’énergie de la matière.
1. Modèle corpusculaire de la lumière : le photon.
Nous avons vu en classe de 2nde que la lumière peut être décrite comme une onde électromagnétique. C'est-à-
dire qu’elle peut se propager sans milieu matériel.
1905
Einstein introduit la notion de photon. Les photons sont des « paquets » d'énergie élémentaires appelés
"quanta".
2. Energie du photon.
Chaque photon transporte une énergie E = h
E s’exprime en Joule
est la fréquence (Hz)
h est une constante universelle appelée constante de Planck. h = 6,62 × 10-34 J.s
Autre expression de l’énergie transportée par un photon :
La fréquence est l’inverse de la période T or T =
donc
=
e
alorsE= 
s'exprime en mètre (m).
c est la célérité de la lumière dans le vide. c = 3,0 x 108 m.s-1
Exemple de calcul d’énergie transportée par un photon :
Un photon « rouge » a une longueur d’onde
= 700 nm.
Il se déplace à la vitesse de la lumière c = 3,0 x 108 m.s-1
E= 

 2,8 × 10-19 J
On constate que la valeur est très petite.
Les physiciens utilisent une autre unité pour les énergies transportées par des particules : l’électron-volt (eV).
Un électron-volt est l’énergie d’un électron soumis à une tension de 1,0 V.
1 eV = 1,6 × 10-19 J
Alors l’énergie transportée par le photon rouge est E = 
 1,8 eV.
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3. Echange d’énergie avec un photon.
Niels Bohr en 1913 émis les hypothèses suivantes :
L'énergie de l'électron est fixée et ne prend que des valeurs précises (on dit qu’elle est quantifiée).
Les radiations ne sont émises ou absorbées que si un électron passe d'une orbite à l'autre. (transition
électronique).
Par convention, les énergies des électrons sur les différentes orbites sont négatives.
Par convention, L’énergie de l’électron situé sur la plus basse orbite a la valeur la plus négative. On appelle cet
état, l’état fondamental E0. Dans cet état, l’électron est particulièrement stable car très lié au noyau.
Quand les électrons sont sur des orbites plus éloignées du noyau, ils sont dans des états excités. Leurs niveaux
énergies ont des valeurs comprises entre E0 et 0.
Ces niveaux d’énergie sont quantifiés, c'est-à-dire qu’ils ont des valeurs discrètes (discontinues).
Un électron qui n’est plus rattaché au noyau a une énergie égale à 0.
Exemple de schémas représentant les niveaux énergies des électrons sur les différentes orbites de l’atome de
mercure.
Problème :
Un électron d’un atome de mercure passe d'un niveau énergétique E1 = -4,99 eV à un niveau E = -10,44 eV.
a- L'atome perd-il ou gagne t-il de l'énergie ?
Réponse : Il perd de l’énergie, il devient plus stable.
b- Cette transition énergétique s'accompagnera-t-elle d'une émission ou d'une absorption d'une radiation
lumineuse ?
Réponse : Cette transition électronique s’accompagne d’une émission de lumière.
c- Quelle est la valeur de la différence d’énergie E entre ces deux niveaux d’énergies ?
Réponse : E = -10,44 (-4,99) = - 5,5 eV. (Négatif car perte d’énergie vers l’extérieur)
d- Quelle est la valeur de la longueur d'onde de cette radiation lumineuse ?
Réponse : |
E| = 
alors
= 

 2,3 × 107 m = 230 nm.
e- Est-elle visible ? Rappel : domaine visible [400 nm (violet) 780 nm (rouge)]
Réponse : La radiation lumineuse n’est pas visible 230 nm < 400 nm. Il s’agit d’un rayonnement ultraviolet.
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II. Dualité onde-corpuscule.
1. Photon et onde lumineuse. Insuffisance du modèle ondulatoire.
Au début du 20ème siècle, la nature ondulatoire de la lumière est presque unanimement admise.
Il est clair qu’il s’agit d’une onde électromagnétique.
Toutefois les résultats de nouvelles expériences viennent bouleverser ces certitudes.
Activité documentaire. Source Académie d’Orléans.
Interaction Lumière Matière : émission, absorption
De façon générale, les atomes ont tendance à s’associer pour former des molécules stables par mise en
commun d’électrons.
Lorsque la lumière arrive sur la matière, ces atomes et molécules peuvent réagir de diverses manières :
absorption, fluorescence, transmission, réfraction, réflexion, diffusion.
Nous allons nous intéresser à deux de ces phénomènes : tout d’abord l’absorption par la matière de
photons et d’électrons et ensuite la fluorescence.
1.1. L’effet photoélectrique. Expérience de Hertz (1887).
En 1886, Heinrich Hertz réalise l’expérience intitulée « effet photoélectrique » : une plaque de zinc,
décapée, montée sur un électroscope est chargée, puis éclairée par la lumière émise par une lampe à
vapeur de mercure (émettant un rayonnement riche en UV, visible et IR) ou par une lampe à UV.
Voir l’animation : http://www.physique.edunet.tn/kef/chapitre1effet/I-
%20EXPERIENCES%20%20DE%20%20HERTZ.htm
L’expérience comporte trois étapes :
1ère étape : Initialement la plaque de zinc et l'électroscope sont chargés négativement : l’aiguille de
l’électroscope dévie. Puis la plaque de zinc est éclairée.
- Observer et interpréter.
2ème étape : La plaque de zinc est rechargée négativement et une plaque de verre est interposée entre la lampe
et le zinc.
- Que peut-on observer lorsque la lampe est allumée ?
- Que peut-on observer lorsqu’ensuite la plaque de verre est retirée ?
- Comment interpréter ces observations ?
3ème étape : La plaque de zinc est chare positivement, puis éclairée.
- Que peut-on observer ? Interpréter.
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Réponses :
1ère étape : On observe une décharge de l’électroscope.
Les électrons sont extraits des deux petites lames. Celles-ci chargées positivement se
repoussent, mais les charges négatives de l’électroscope initialement présentes, viennent
neutraliser les charges positives de la lame : la décharge s'effectue.
2ème étape : Quand la lampe est allumée avec la plaque de verre, on n’observe pas de décharge.
Quand la plaque de verre est retirée, on observe une décharge de l’électroscope.
Le rayonnement ultraviolet a été absorbé par le verre. L’extraction des électrons est donc lié
à la longueur d’onde du rayonnement envoyé sur la plaque de zinc.
3ème étape : On n’observe pas de décharge de l’électroscope.
La plaque de zinc, chargée positivement, attire les électrons émis : la décharge n'est pas
observée.
1.2. Conclusion de l’expérience de Hertz.
Heinrich Hertz a alors découvert que la lumière ultraviolette provoque l’émission d’électrons à partir d’une
surface métallique comme le zinc.
On peut alors se demander comment on peut extraire un électron d’un métal :
Un métal est constitué par un réseau cristallin d'ions positifs entre lesquels circulent des électrons liés au
seau, mais libres de se déplacer à l'intérieur de ce réseau.
- A l’aide du diagramme énergétique d’un électron, proposer une explication à l’effet photoélectrique.
- Quelle énergie minimale doit recevoir un électron pour être libéré ?
- L’énergie cinétique de l’électron libéré dépend-elle de l’intensité de la lumière ?
Réponses
Explication à l’effet photoélectrique.
Pour extraire un électron, il faut lui fournir une énergie Ws, appelée travail de sortie ou travail
d'extraction (Ws représente l'énergie de liaison de l'électron au réseau métallique).
Schéma complété :
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Le diagramme énergétique illustre que :
- C'est à l’intérieur du métal que l’électron a le moins d'énergie, car il est lié au réseau ;
- Lorsque l’électron a capté l’énergie E = Ws, il est sorti du métal, mais il est au repos (Ec = 0) ;
- Lorsque l'électron a capté une énergie E > Ws, il est sorti du métal et a une énergie cinétique Ec = E Ws.
Energie minimale que doit recevoir un électron pour être libéré.
On pourrait s'attendre à ce qu'un faisceau de forte puissance apporte l'énergie suffisante pour extraire
des électrons. Mais l’expérience monte qu’il existe une valeur minimale d’énergie caractéristique de la
surface métallique, en dessous de laquelle aucun électron n’est éjecté, quelle que soit l’intensité de la
radiation.
L’énergie cinétique de l’électron libéré dépend-elle de l’intensité de la lumière ?
L’énergie cinétique des électrons éjectés ne dépend pas de l’intensité de la lumière uniquement de
l’énergie captée.
Conclusion :
Ce sont les deux observations de H. Hertz qui contrastent avec la théorie de la lumière généralement
admise à l’époque : la lumière est une onde (c’est la théorie qui permet d’expliquer une grande partie des
phénomènes dans lesquels la lumière intervient comme la diffraction, les interférences …).
2. Modèle corpusculaire.
Pour expliquer l'effet photoélectrique, il faut renoncer au modèle ondulatoire de la Physique Classique et
recourir au modèle corpusculaire de la lumière (hypothèse d'Einstein, 1905).
2.1. Modèle corpusculaire de la lumière (hypothèse d'Einstein) :
Un rayonnement électromagnétique de fréquence ν peut être considéré comme un faisceau de particules : les
photons. Il postule l’existence de quanta d’énergie.
Chaque photon transporte l'énergie E = h
h représente la constante de Planck.
Albert EINSTEIN (1879/1955), physicien allemand, reçoit en 1921 le prix Nobel de physique pour son apport à
la physique théorique et particulièrement son explication de l’effet photoélectrique.
2.2. Interprétation de l'effet photoélectrique à l'aide du modèle corpusculaire.
- Comment un électron peut-il acquérir de l’énergie pour devenir libre ?
- Que se passera-t-il si l’énergie fournie à l’électron par le photon est inférieur à son travail de sortie ? égal à
son travail de sortie, supérieure à son travail de sortie ?
Réponses
- Considérons un photon d'énergie E = h

pénétrant dans un métal. Sur son parcours, il peut
éventuellement rencontrer un électron et être absorbé par l'électron. Il cède alors toute son énergie à
l'électron. Le phénomène est quasi instantané (< 109 s).
L'effet photoélectrique est une interaction entre un photon et un électron.
- Si l'énergie du photon est inférieure au travail de sortie. L'électron capte une énergie h
< Ws, ce qui
implique que la fréquence
du photon reçu est inférieure à la fréquence seuil du métal. Cette énergie est
insuffisante pour sortie du métal : l’électron reste prisonnier du réseau métallique.
Si l'énergie du photon est égale au travail de sortie de l'électron. h
= Ws L'énergie du photon suffit tout
juste à expulser l'électron hors du métal. La fréquence correspond alors la fréquence de seuil du métal :
= S =
1 / 15 100%

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