POSTER 1 Détecteur CMS DÉTECTEUR CMS Poids total : 14 000 tonnes Diamètre : 15 m Longueur : 28,7 m Champ magnétique : 3,8 T CULASSE DE RETOUR EN ACIER 12 500 tonnes TRAJECTOGRAPHE Pixels ~16 m2, ~ 66 M canaux Pistes ~200 m2, 9,6 M canaux AIMANT SUPRACONDUCTEUR (SOLÉNOÏDE) Bobine en niobium-titane transportant ~18 000 A CALORIMÈTRE ÉLECTROMAGNÉTIQUE (ECAL) ~76 000 monocristaux de scintillateur en tungstate de plomb ~16 m2 de pistes de silicium, 137 000 canaux CALORIMÈTRE HADRONIQUE (HCAL) ~7 000 canaux de scintillateur plastique et laiton ~2000 canaux de fibres en quartz et acier tubes à dérive CHAMBRES À MUONS 250 tubes à dérive 912 chambres à plaques résistives 468 chambres à pistes cathodiques CMS est un gigantesque détecteur de particules, situé à 100 m sous terre. Le détecteur luimême, de forme cylindrique et constitué, comme un oignon, de plusieurs couches, est construit autour de l’un des quatre « p oints de collision » du LHC. Les particules produites par les collisions de protons traversent ces couches et laissent leur trace sur les différents sousdétecteurs de CMS. POSTER 2 Aimant CMS Bobine supraconductrice Photo 1: Assemblage à la verticale des modules de la bobine de CMS Photo 2: Basculement de la bobine dans le hall de construction Photo 3: Introduction de la bobine dans son cryostat situé dans l’anneau central YB0 Photo 4: L’aimant de CMS prêt à être testé Photo 5: Descente de l’anneau central muni de la bobine de l’aimant dans UXC55 : 2000 tonnes descendues à 100m d’un seul coup Photo 6: L’anneau central et le cryostat recouverts des câbles et circuits de refroidissement des détecteurs, en position finale dans la caverne expérimentale Un courant électrique de 18 000 ampères circule dans une bobine de 13 m de long et de 6 m de diamètre, constituée de niobium-titane, matériau supraconducteur refroidi à -270°C, et qui produit un champ magnétique de 3,8 teslas (environ 100 000 fois plus élevé que le champ magnétique terrestre). Ce champ magnétique courbe les trajectoires des particules chargées, ce qui permet de les trier et de mesurer leur impulsion. Une énergie de 2,7 gigajoules est stockée dans la bobine, ce qui est à peu près équivalent à l’énergie cinétique d’un Airbus A320 en vol. En incluant la culasse (roues rouges), l’aimant pèse 12 500 tonnes, soit deux fois plus que la tour Eiffel. POSTER 3 Sous-détecteur CMS Trajectographe Photo 1: Pixel de silicium Photo 2: Modules formés de pistes de silicium Photo 3: Tonneau du trajectographe Photo 4: Bouchon du trajectographe Photo 5: Trajectographe à pixels Comment le trajectographe fonctionne-t-il ? Lorsque les particules chargées, telles que les électrons, traversent CMS, leurs trajectoires sont courbées par le fort champ magnétique. Plus leur impulsion (~vitesse) est élevée, moins leur trajectoire est courbée. Lorsque les particules chargées les traversent, les couches de capteurs de silicium délivrent des signaux précisément positionnés (à mieux que 10 µm). Par interpolation des points, les programmes informatiques révèlent les traces et mesurent l’impulsion des particules. Traces provenant de dizaines de collisions créées dans CMS. Ces dessins/événements se produisent 40 millions de fois par seconde et le trajectographe, grâce à sa haute résolution en position, est déterminant pour séparer les vertex primaires et secondaires (provenant des désintégrations de particules). Comment le trajectographe fut-il bâti ? Photo 1: Les capteurs sont découpés à partir de tonneau galettes de silicium circulaires. Photo 2: L’électronique est soudée aux capteurs pour former des modules. Photo 3: Des “barrettes“ multiples forment la partie extérieure du tonneau. Photo 4: Les capteurs en pixels ont été transportés au CERN depuis les Etats-Unis. Photo 5: Deux capteurs sont connectés par des fils de 25 µm. Photo 6: Les modules complets sont placés en quinconce – dans ce cas un “pétale“ d’un bouchon. Photo 7: Installation du trajectographe à pistes. Photo 8: Installation du détecteur à pixels autour du tube à vide de CMS. Près de 17 000 capteurs en silicium finement segmentés (pistes et pixels) permettent de suivre la trajectoire des particules chargées et de mesurer leur impulsion. Ces capteurs permettent aussi de repérer à quel endroit se désintègrent les particules instables à longue durée de vie. Alors que la surface totale recouverte par ces capteurs de silicium (d’une épaisseur d’environ 300 µm) est à peu près celle d’un terrain de tennis, chacune des quelques 10 millions de pistes est plus étroite qu’un cheveu (environ 20 µm). Chacun des 66 millions de pixels situés au cœur de CMS ne mesure que 150 µm x 100 µm. Ils permettent de mesurer les trajectoires de particules en 3 dimensions. POSTER 4 Sous-détecteur CMS tonneau Calorimètre électromagnétique (ECAL) Photo 1: Tonneau du ECAL Photo 2: Détecteur de pied de gerbe du bouchon Photo 3: Bouchon du Ecal Photo 4: Crystal de tungstate de plomb du ECAL, avant et après coupe et polissage Photo 5: Capteur en silicium du détecteur de pied de grebe Comment le ECAL fonctionne-t-il ? Photo captions: Electron / photon entrant Cristal de PbWO4 Détecteur de lumière Les électrons et photons entrant perdent toute leur énergie dans les cristaux de PbWO4 produisant une gerbe de particules. De la lumière est produite par la gerbe et recueillie par des photo-détecteurs (photodiodes à avalanche –APD- dans le tonneau et phototriodes à vide –VPT- dans les bouchons) collés à l’extrémité des cristaux. L’amplitude de la lumière est proportionnelle à l’énergie de l’électron ou photon, c’est-à-dire : plus d’énergie = plus de lumière. Comment le ECAL a-t-il été bâti ? Photo 1: La croissance d’un cristal de PbWO4 prend environ deux jours. Photo 2: Après coupe et polissage, la qualité des cristaux est contrôlée. Photo 3: Les photo-détecteurs sont collés sur les cristaux et insérés dans les structures de support. Photo 4: 1700 cristaux sont regroupés. Photo 5: L’électronique, les systèmes de monitorage, de sécurité et de refroidissement sont rajoutés > Prêts à être installés. Photo 6: Des groupes de cristaux pris 5 à 5 sont montés sur un bouchon. Photo 7: Les capteurs en silicium du détecteur de pied de gerbe sont soudés sur l’électronique de lecture. Photo 8: Un demi-disque du détecteur de pied de gerbe prêt à être installé. Le calorimètre électromagnétique (ECAL) contient 75848 cristaux de tungstate de plomb (PbWO4, à 86% métallique mais complètement transparent) qui permettent de mesurer précisément l’énergie des électrons et des photons dans le tonnea u et les bouchons de CMS. Les dimensions des cristaux sont, dans le tonneau, 2,2 x 2,2 x 23 cm3, et dans les bouchons, 2.9 x 2.9 x 22 cm3. Un détecteur de pied de gerbe, comportant 4288 capteurs en silicium mesurant chacun 6,1 x 6,1 x 0,03 cm3, permet d’identifier les particules dans les bouchons. POSTER 5 Sous-détecteur CMS Calorimètre hadronique (HCAL) Photo 1: Les fibres optiques transportent les signaux des particules détectées par le HCAL Photo 2: Les modules de lecture formés de photomultiplicateurs en silicium (SiPM) amplifient le signal Photo 3: Tonneau du HCAL Photo 4: Bouchon du HCAL Photo 5: Calorimètre sur l’avant du HCAL Comment le HCAL fonctionne ? (Photo caption: …vers le photo detecteur) Les scintillateurs plastiques ou les fibres de quartz intercalés entre les couches d’absorbeur dense (laiton ou acier) sont utilisés pour déterminer l’énergie des hadrons provenant des collisions du LHC. Les matériaux scintillants produisent un signal proportionnel au nombre de particules chargées qui les traversent. Quand une particule hadronique rencontre une plaque d’absorbeur, de nombreuses particules secondaires sont créées. Celles-ci traversent des couches successives d’absorbeurs formant une cascade ou “gerbe” de particules. Lorsque les couches de scintillateur plastique sont traversées par cette gerbe, elles émettent une lumière bleue violette. Les fibres optiques, d’un diamètre inférieur au millimètre, insérées dans les tuiles scintillantes absorbent cette lumière et la transforment en lumière verte transportée alors par des fibres transparentes jusqu’aux photodétecteurs. Comment le HCAL fut-il bâti ? Photo 1: Les scintillateurs munis de leurs fibres forment des mega-tuiles du tonneau du HCAL. Photo 2: Le tonneau du HCAL est composé de 36 secteurs, chacun pesant autant que 6 éléphants. Photo 2: Plus d’un million de douilles d’obus de la marine russe de la 2e guerre mondiale ont été converties en composants des bouchons du HCAL. Photo 3: Un disque des bouchons du HCAL pendant sa construction. Photo 4: Modules de test des fibres de quartz du calorimètre hadronique sur l’avant. Photo 5: Le calorimètre hadronique sur l’avant fut la première pièce de CMS descendue dans la caverne. Le calorimètre hadronique (HCAL) mesure l’énergie des hadrons, c’est-à-dire des particules composites telles que les protons, les neutrons, les kaons et les pions, constituées de quarks et de gluons. De plus, il permet de déceler indirectement la présence de particules neutres n’interagissant que très faiblement comme les neutrinos. À l’exception des muons et des neutrinos, le HCAL est conçu pour arrêter toutes les autres particules produites dans les collisions au cœur de CMS. Le calorimètre hadronique comporte 70 000 tuiles regroupées dans des plaques de scintillateur introduites entre des couches de laiton et 450 000 fibres de quartz insérées dans une matrice d’acier. POSTER 6 Sous-détecteur CMS Chambres à muons Photo 1: Chambres à tubes à dérive (DT) et chambres à plaques résistives (RPC) insérées dans la région centrale Photo 2: Chambres à plaques résistives (RPC) dans les bouchons de CMS Photo 3: Câblage des chambres à muons de CMS Photo 4: Câblage des chambres à muons de CMS Photo 5: Chambres à pistes cathodiques (CSC) dans les bouchons de CMS Quels sont les types de chambres à muons dans CMS ? Photo 1: 250 chambres à tubes à dérive (DT) : Elles mesurent les positions des muons dans la partie centrale de CMS. Les muons traversant les DT heurtent les électrons, qui se dirigent alors vers les fils chargés positivement. La mesure du temps pris par les électrons pour atteindre le fil indique l’endroit où le muon a traversé le tube. Photo 2: 540 chambres à pistes cathodiques (CSC): Elles mesurent les positions du muon dans les bouchons de CMS et associent leurs traces avec celles du trajectographe. Un ensemble de fils chargés positivement sont tendus comme dans une harpe, perpendiculairement à des pistes négatives. Le mouvement des électrons vers les fils et les charges induites sur les pistes fournissent deux coordonnées sur la position du muon. Photo 3: 1056 chambres à plaques rési-stives (RPC) : Elles sont présentes à la fois dans le tonneau et les bouchons. Deux chambres remplies de gaz, constituées chacune de deux électrodes de Bakélite inversement chargées, sont séparées par un plan de pistes de cuivre qui collectent le signal des muons. L’excellente résolution en temps améliore l’identification de la collision ayant produit les muons observés. Comment mesure-t-on les muons dans CMS ? Quand un muon traverse les chambres à muons, il heurte les électrons du gaz contenu dans les chambres et produit un signal électrique. La trajectoire des muons est mesurée en ajustant une courbe aux dépôts laissés dans le trajectographe et les chambres à muons insérées dans les plaques de fer formant la culasse de l’aimant. En mesurant ses positions successives dans les différentes couches de chaque chambre, les détecteurs déterminent précisément le parcours du muon. Importance de la mesure des muons Un muon de grande impulsion nous indique qu’une particule lourde a été créée lors de la collision. Comme les muons sont les seules particules enregistrées dans les chambres à muons, les processus les incluant sont plus propres et faciles à analyser que les autres. Par exemple, un boson de Higgs produit dans CMS peut se désintégrer en deux bosons Z, chacun d’eux pouvant se désintégrer à son tour en deux muons. Un tel événement à quatre muons (voir l’image ci-dessus) est considéré comme le “canal royal” pour l’observation des désintégrations du Higgs. Les chambres à muons de CMS sont formées de 1846 chambres destinées, comme leur nom l’indique, à détecter les muons, cousins plus lourds des électrons et particules cruciales pour de nombreuses études au LHC. Les muons peuvent traverser plusieurs mètres de matière et ne sont arrêtés par aucun des deux calorimètres de CMS. De ce fait, les chambres à muons sont placées tout à fait à l’extérieur du détecteur, là où seuls les muons peuvent déposer un signal. Un muon traverse des dizaines de cellules, ce qui permet d’obtenir un nombre suffisant de points pour une détermination précise de sa trajectoire et donc de son impulsion. POSTER 7 Données Déclenchement et acquisition Informations importantes sur le status des prises de données en cours Tableau montrant le status des différents composants de l’expérience Graphique symbolisant les différentes étapes du sytème de prise de données. Les experts peuvent surveiller le taux d’occupation actuel des ressources de calcul ou les problèmes éventuels affectant la prise de données. Représentation d’une collision venant de se produire dans le détecteur Graphique sur lequel les experts peuvent surveiller l’historique des prises de données. Par exemple, une nouvelle acquisition avec collisions commence lorsque la barre horizontale en haut devient verte. La ligne verte dans le graphique montre le taux de données sélectionnées par l’électronique pour une analyse approfondie. Le triangle blanc est une mesure du nombre d’événements enregistrés pour cette acquisition particulière. Comment le système de déclenchement fonctionne-t-il ? Le déclenchement de niveau 1 (L1) reçoit des dizaines de millions d’événements de collision par seconde et en sélectionne moins de 100 000 pour permettre une analyse plus approfondie ultérieurement. Pour chaque collision classée comme intéressante par le déclenchement de niveau 1, le système d’acquisition (DAQ) recueille les fragments de données fournis par les différents composants du détecteur (plusieurs centaines) et les assemble en structures appelés “événements”. Ces événements sont alors envoyés vers la ferme de calculateurs du système de déclenchement de haut niveau (HLT) pour des analyses plus précises, et seulement environ une centaine par seconde sont conservés. Environ 100 Gigaoctets traversent le système à chaque seconde. Photo 1 et 2: Exemple de cartes spécialement conçues pour opérer les sélections requises. Photo 3: Quelques uns des quasi 2000 serveurs de la ferme de calcul HLT située à Cessy, France. Photo 4: Ensemble d’équipement commercial utilisé pour recueillir les données produites par le détecteur et les transférer dans la ferme de calculateurs appliquant les algorithmes de déclenchement de haut niveau (HLT). Le LHC fournit 40 000 000 de collisions proton-proton par seconde. Si CMS conservait toutes les données, le volume d’information généré correspondrait à 10 000 volumes de l’Encyclopaedia Britannica. Pour réduire ce volume, les systèmes de déclenchement et d'acquisition (TriDAS) opèrent une presélection sur les collisions les plus “intéressantes” et rejettent toutes les autres (~99.99999%). POSTER 8 CMS: une aventure mondiale Photo 1: La collaboration CMS est l’une des plus grandes collaborations scientifiques internationales jamais constituée. Elle réunit plus de 3000 chercheurs, ingénieurs et étudiants venant de 182 instituts et de 42 pays. Photo 2: Une petite partie de la collaboration CMS célébrant la découverte du boson de Higgs en 2012, face à une photo en taille réelle du détecteur situé 100m plus bas. Photo 3: Physiciens célébrant les premières collisions proton proton à 7 TeV dans CMS, le 30 Mars 2010 Photo 4: Au travail dans la salle de contrôle de CMS au point 5, Cessy, France Photo 5: Un chercheur met la touche finale à un Supermodule du ECAL Photo 6: Une partie de l’équipe responsable de la dernière couche des services du détecteur (câbles, fibres optiques et tuyaux de refroidissement) Pour résoudre quelques-unes des énigmes de l’Univers, il est nécessaire de faire appel à des scientifiques, ingénieurs et étudiants d’une multitude de disciplines. Les éléments de CMS ont été conçus et construits dans des instituts dans le monde entier, ainsi que dans l’industrie, avant d’être transportés au CERN pour le montage final. Institutions impliquées dans CMS Septembre 2013 POSTER 9 Construction de CMS Photo 1: Une des 5 roues de la culasse du tonneau central, en cours d’assemblage à l’aide d’une «araignée» (structure de support en gris) Photo 2: Assemblage final de la culasse centrale de l’aimant Photo 3: Assemblage final de l’aimant solénoïdal Photo 4: Rayon cosmique enregistré durant le test en surface du solénoïde Photo 5: Le détecteur petits angles du calorimètre hadronique lors de son acheminement à Cessy Photo 6: Vue des détecteurs de muons insérés dans la culasse (roues rouges) Photo 7: Bobine solénoïde et éléments du détecteur en surface, à la veille du test de l’automne 2006 Photo 8: Le premier disque des bouchons prêt à être descendu dans la caverne Les composants de CMS ont été fabriqués tout autour du monde et l’assemblage final a eu lieu à Cessy. Le détecteur CMS a été preassemblé en 15 grandes tranches et en beaucoup d’autres éléments plus petits dans le hall de montage situé juste au-dessus de la caverne. Ces éléments forment des couches autour du tube de faisceau, de sorte que chaque section ressemble à une tranche d’oignon. Photo 9: Permutation des dernières tranches des bouchons avant leur descente dans la caverne expérimentale POSTER 10 Descente et installation souterraine Main photo: Descente de l'un des "calorimètres hadroniques avant", situés à proximité du tube de faisceau de part et d'autre du détecteur. Descente Photo 1: L’un des disques sur le sol de la caverne, pendant qu’un deuxième est en train d’être descend Photo 2 : Une des tranches de CMS (ici un disque des bouchons) en train d’être descendue dans la caverne expérimentale Photo 3 : Il a fallu plus de 12 heures pour descendre la plus lourde des pièces (celle qui contient le solénoïde) avec moins 10cm de marge de part et d’autre Installation souterraine Photo 1: Installation du tonneau du calorimètre électromagnétique Photo 2: Installation du tonneau du calorimètre hadronique Photo 3: Trajectographe et tonneau des calorimètres installés à l’intérieur de l’aimant Photo 4: Installation du tube du faisceau Photo 5: Le tonneau et un bouchon juste avant la fermeture, avec le tube du faisceau visible au centre Photo 6: Septembre 2008 : le détecteur CMS est fermé et est prêt pour le faisceau du LHC Dès que la caverne expérimentale de CMS a été prête à accueillir le détecteur, chaque tranche, pesant entre 200 et 2000 tonnes, a été descendue à 100 mètres de profondeur, afin d’être assemblée avec le reste du détecteur. Ce processus, qui a débuté en novembre 2006, a permis que CMS soit entièrement assemblé et prêt pour le faisceau du LHC en septembre 2008. POSTER 11 Géographie du site et génie civil L’expérience CMS se situe au pied du Jura, sur la commune française de Cessy, dans le pays de Gex. La région de Cessy est habitée depuis l’époque romaine. En procédant à des excavations sur ce site, les équipes de CMS ont découvert une villa romaine, et de nombreux objets: des pots, des tuiles et des pièces de monnaie. Les pièces trouvées avaient été frappées à Ostie, à Londres et à Lyon entre 309 et 315 de notre ère. Après l’achèvement des fouilles archéologiques, le site de la villa a été recouvert d’une couche de sable pour assurer sa préservation en vue d’une future mise au jour. POSTER 12 Géographie du site et génie civil La présence de nappes d’eau souterraines animées d’un flux important a rendu très difficile l’excavation du puits de la caverne de CMS. En injectant de l’azote liquide (à 200°C), on a pu constituer un cylindre de glace sur une profondeur de 50m, à l’intérieur duquel il a alors été possible de creuser le puits avant de couler le béton. Environ 200 000 m3 de molasse a été retirée pendant l’excavation du puits et des cavernes souterraines et utilisée par la suite pour constituer une colline artificielle sur le site. Le bâtiment de construction en surface a été achevé en 2000, alors que le puits et les zones expérimentales souterraines étaient prêts à accueillir le détecteur CMS en 2005. POSTER 13 Physique Main photo: Visualisation d’un candidat boson de Higgs dans CMS De quoi sommes-nous constitués ? La matière ordinaire est constituée de trois particules stables : les électrons, les quarks up et les quarks down. Les quarks up et down se combinent pour former les protons et les neutrons, qui, à leur tour, se combinent avec les électrons pour former les atomes et les molécules. En outre, il existe des particules de matière instables : les quarks charme, étrange, top et bottom ; deux cousins de l’électron, plus lourds, appelés muon et tau, et enfin le neutrino électronique, le neutrino muonique et le neutrino tauique. Ces particules de matière sont appelées génériquement les fermions. Le modèle standard Les fermions sont régis par quatre forces connues : la gravitation, l’électromagnétisme et les forces nucléaires forte et faible. La force forte unit les quarks entre eux pour former des particules composites ; la force faible joue un rôle dans les désintégrations radioactives. Le modèle standard de la physique des particules est un modèle mathématique qui s’appuie sur la mécanique quantique et la relativité et permet d’expliquer tous les fermions connus et toutes les forces, à l’exception de la gravitation. Sont également décrites dans ce modèle les particules porteuses de ces forces, qui sont appelées génériquement les bosons. Le boson de Higgs Les physiciens ont découvert que l’électromagnétisme et la force faible peuvent être unifiés en ce que l’on appelle la force électrofaible, mais les symétries fondamentales que suppose cette unification requièrent que toutes les particules soient dépourvues de masse. Or, nous savons que tel n’est pas le cas ! En 1964, les physiciens Robert Brout, François Englert et Peter Higgs ont proposé un mécanisme pour expliquer comment les particules acquièrent une masse par la brisure spontanée des symétries sous-jacentes. Ils ont prédit qu’un champ imprégnant tout l’Univers est responsable du mécanisme de brisure de symétrie électrofaible et qu’il a pour vecteur une particule spécifique, appelée le boson de Higgs. Les particules qui interagissent avec ce champ acquièrent une masse proportionnelle à la force de cette interaction. Celles sur qui ce champ n’a aucun effet, comme les photons (particules de lumière), n’ont pas de masse. La collision ci-dessus produite à l’intérieur de CMS montre un candidat au boson de Higgs qui se désintègre ensuite en deux photons (lignes en pointillé). En 2012, CMS et ATLAS ont découvert une nouvelle particule dont les propriétés sont compatibles avec celles du boson de Higgs prédit par le modèle standard. Le prix Nobel de Physique 2013 a été attribué conjointement à François Englert et Peter Higgs “pour la découverte théorique du mécanisme contribuant à notre compréhension de l’origine de la masse des particules subatomiques, et qui fut confirmée récemment par la découverte par les expériences ATLAS et CMS auprès du grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN, de la particule fondamentale prédite”. MATIÉRE 0,1m QUARK ~10-18m PROTON ~10-15m NOYAU ~10-14m ATOME ~10-10m POSTER 14 Physique Où est passée l’antimatière ? Chaque particule élémentaire de matière est associée à une particule d’antimatière. Lorsqu’une particule et une antiparticule entrent en contact, elles s’annihilent mutuellement, ne laissant derrière elles que de l’énergie pure. Le positron (antiparticule de l’électron) est la première antiparticule à avoir été observée. Quand notre univers s’est formé, la même quantité de matière et d’antimatière fut produite. Cependant, quelque chose s’est passé ayant entrainé un déséquilibre nous conduisant à l’univers d’aujourd’hui. Quels sont les processus physiques responsables d’un tel déséquilibre ? CMS étudie de nombreux processus physiques rares afin de comprendre si le phénomène connu sous le nom de violation de CP en est responsable ou bien si d’autres effets inconnus à ce jour jouent aussi un rôle primordial. Image 1 : Une particule Upsilon produite se désintègre symétriquement en un muon et un anti-muon. Le champ magnétique au cœur de CMS courbe leurs trajectoires dans des directions opposées. La soupe primordiale Les particules appelées gluons maintiennent les quarks ensemble pour former des particules telles que les protons et les neutrons. Dans les conditions de température extrêmement élevées qui régnaient dans l’univers primordial, on pense que les quarks et les gluons se déplaçaient librement dans une sorte de plasma, appelé plasma de quarks et de gluons. En faisant entrer en collision des noyaux de plomb, comme le montre la représentation graphique d’un événement ci-contre, CMS peut recréer les conditions qui prévalaient quelques fractions de seconde après le Big Bang, afin d’étudier le plasma de quarks et de gluons. Les dimensions spatiales supplémentaires Albert Einstein a démontré que les trois dimensions de l’espace peuvent être associées avec la dimension temporelle, ce qui donne un espace-temps à quatre dimensions. Toutefois, selon certaines théories telles que la théorie des cordes, notre Univers serait constitué de plusieurs autres dimensions (jusqu’à 11 !). Ces dimensions supplémentaires pourraient expliquer pourquoi l’intensité de la gravitation est si faible par rapport à celle des autres forces. Certaines signatures ne peuvent être produites par des collisions de protons qu’en présence de dimensions supplémentaires. De nombreuses recherches sont en cours à CMS pour traquer ces signatures encore jamais observées. Matière noire et supersymétrie D’après les observations des astrophysiciens, 95 % de l’univers est inconnu. 25 % de l’Univers serait constitué de ce que l’on appelle la matière noire, que l’on ne peut observer comme la matière ordinaire. Selon la théorie de la supersymétrie (SUSY), l’une des théories en vogue qui va au-delà du modèle standard, chaque fermion aurait un super-partenaire bosonique, et chaque boson un super-partenaire fermionique. Dans certains modèles supersymétriques, l’une de ces nouvelles particules postulées est également une candidate à la matière noire et pourrait expliquer toute la matière manquante de notre Univers. Toutefois, le principal objectif de la supersymétrie est le « problème de la hiérarchie », qui a trait aux différences d’intensité entre les forces gravitationnelle et électrofaible. Si des particules supersymétriques se trouvent dans la gamme d’énergies du LHC, elles devraient être produites lors des collisions de protons à CMS. Image 2 : Une profusion de ‘jets de particules’, comme dans cet événement d’une collision dans CMS, pourrait indiquer la présence de dimensions supplémentaires dans notre univers. Poser des questions et essayer de comprendre le monde qui nous entoure est ce qui différencie les êtres humains des autres espèces de notre planète. À CMS, les scientifiques étudient l’inconnu et s’efforcent de répondre aux questions les plus fondamentales concernant notre Univers. Il y a environ 13 700 000 000 années, une gigantesque explosion donnait naissance à notre Univers et à tout ce qu’il contient. Cette explosion, appelée Big Bang, a laissé l’Univers dans un état très dense et très chaud. Très rapidement, l’Univers a alors refroidi et les conditions ont ainsi été réunies pour donner naissance aux constituants fondamentaux de la matière qui nous entoure. Pour étudier ces constituants fondamentaux ainsi que d’autres particules qui ont existé uniquement aux premiers instants de l’univers, le LHC fait entrer en collision des protons à des énergies encore jamais atteintes dans un environnement contrôlé. Des collisions de noyaux de plomb ont également lieu au LHC, le but étant de recréer les conditions chaudes et denses de l’univers primordial et d’étudier le comportement de la matière dans ces conditions.