correction optique du sportif - Fédération Française de Boxe

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Dr. Jean-Louis LLOUQUET
Médecin de l’Equipe de France
de Boxe
Ophtalmologiste.
CORRECTION OPTIQUE
DU SPORTIF
Quelques définitions :
La plupart des sportifs sont emmétropes : ils ont une vision normale ; les images se forment
sur la rétine. Environ 30% présentent une amétropie :
Myopie : image en avant de la rétine ; le sujet voit mal de loin.
Hypermétropie : image en arrière de la rétine ; gêne en vision de prés.
Astigmatisme : sur la rétine l’image d’un point forme une surface ; le sujet voit déformé.
Après 45 ans tout le monde devient presbyte ; inaptitude à la vision très rapprochée (lecture).
Les amétropies se mesurent en dioptries.
L’acuité visuelle en dixièmes (en France).
Quelques remarques :
La gêne provoquée par une amétropie est variable :
- suivant son type et son importance ; à une myopie de -3 dioptries correspond une acuité
visuelle inférieure à un dixième ; à une hypermétropie de +3 d., une acuité de dix dixièmes
(chez le jeune).
- suivant le sport pratiqué ; une myopie de - 3 d. (non corrigée) contre indique le tir mais non
les sports de combats. Certains utilisent leur correction optique seulement pendant le sport
(Navratilova) d’autres pratiquent sans leur correction habituelle. Chaque situation est
particulière.
L’acuité visuelle n’est qu’une composante, essentielle, de la fonction visuelle. La meilleure
acuité visuelle est souhaitable pour la meilleure performance possible .Or certains sportifs,
même de Haut Niveau, méconnaissent leur amétropie, qui même légère, mériterait correction.
Comme tout le monde, le sportif doit passer un examen ophtalmologique complet.
Modes de correction :
LUNETTES.
400 millions de verres sont fabriqués annuellement .Toutes les amétropies peuvent être
corrigées par des verres (imparfaitement dans les cas, rares, de forte myopie, d’astigmatisme
irrégulier).
Des lunettes bien adaptées permettent la pratique de nombreux sports ; certains sports sont
impossibles avec des verres (sports de contact, de combat).
Inconvénients :
- limitation du champ visuel.
- phénomènes de modification de taille.
- aberrations et effets prismatiques.
- buée, poussière, pluie...
- risques, non négligeables, liés au port de lunettes, qu’il convient de limiter par :
- des montures légères, peu déformables, souples (caoutchouc), avec éventuel serre tête ;
surtout, verres « de sécurité » : incassables, organiques, minéraux trempés.
Cas particuliers :
Quelques sports se pratiquent dans des conditions de luminosité (ski) ou d’éblouissement
(rallye) particuliers, nécessitant, même chez l’emmétrope, une protection oculaires par verres
teintés efficaces ;
Quelques sports peuvent nécessiter une sécurité spéciale : natation (agression par antiseptiques
chimiques ; risque de traumatismes graves (squash). Seront utilisés des formes (masques) ou
des matériaux (polycarbonate) adaptés .Par exemple il existe un modèle agréé par la Fédération
Française de pelote Basque.
Il est à noter que dans certaines circonstances (médiatisation +++) des lunettes au ‘’look’’
agressif ne semblent être portées que dans le seul but (lucratif) de publicité ‘sponsoring).
LENTILLES.
Les lentilles cornéennes permettent de replacer l’œil amétrope corrigé dans les conditions d’un
œil normal, en supprimant les inconvénients des lunettes .A l’exception de quelques cas
extrêmes, la plupart des troubles de la réfraction peuvent être corriges par lentilles.
Un œil porteur de lentilles n’est pas plus exposé à d’éventuels traumatismes liés au sport,
qu’un œil normal.
Il existe plusieurs types de lentilles : semi-rigides, perméables à l’oxygène, souples .Le port est
journalier, prolongé ou permanent pendant une semaine. Pour le sportif la lentille doit être :
bien tolérée, économique (risque de perte), avec un entretien réduit ou nul. Cette lentille existe
: lentille ‘’jetable’’ (journalière, hebdomadaire, mensuelle).
Il existe des lentilles teintées protégeant des U.V. L’équipe de France de Voile a bénéficié de
ce type d’équipement.
Contre indications :
Liées au sport, vitesse, milieu aquatique...
Liées au sportif, intolérance, coopération insuffisante.
Réglementaires, la Boxe Anglaise interdisait le port de lentilles, règle en voix d’annulation.
Notre expérience personnelle nous permet d’affirmer que certains sportifs de Haut Niveau ont
amélioré leurs performances après leur équipement par lentilles.
Chaque adaptation doit être étudiée en fonction du sport et du sportif.
CHIRURGIE.
Principe : Modification de courbure du dioptre cornéen ; comme on rend un verre plus ou
moins convergent.
Technique :
Kératotomie radiaire :
Incisions cornéennes dont la cicatrisation modifie la courbure de la cornée.
Laser Excimer.
Qui sculpte la cornée ; un ordinateur calcule les paramètres et conduit le chirurgien.
Limite :
Considérée comme une chirurgie esthétique, l’intervention n’est, actuellement, pas prise en
charge par la S.S. Pourtant ses indications principales sont professionnelles et sportives.
La chirurgie réfractive fragilise la cornée. Le risque d’accident lié à certains sports est majoré.
Ainsi elle constitue une contradiction absolue à la pratique de la Boxe Anglaise. ‘’En fonction
de la diversité des situations rencontrées, se dégagent des contre-indications, des nonindications et des indications possibles, qui devront être appréciées selon chaque cas par
le chirurgien’’. Discussion et informations précises préalables sont indispensables pour
tout sportif désirant être opéré.
CONCLUSION.
Chaque sportif amétrope pose un problème particulier ; à résoudre, en fonction de différents
éléments, tenant d’une part au sport pratiqué, d’autre part au sportif lui même. Le port de
lunettes est envisageable pour certains sports. Les lentilles cornéennes souples jetables
semblent, actuellement la solution la plus pratique dans l’attente du développement
évident de la chirurgie réfractive.
Le point de vue du Médecin d’Equipe présent à Atlanta.
Sur le plan sportif :
La décision ‘’Le boxeur Canadien vainqueur par disqualification pour ‘ ’coup bas’’.Décision
contestée par la délégation Française, confirmée par le jury d’Appel puis par un second jury
spécifique aux J.O. : Le coup bas ne peut être discuté, Il touche la ceinture. Remarque : la
disqualification a été prononcée parce que le boxeur ne s’est pas relevé. Sinon Mendy aurait
reçu une observation ou un avertissement.
Mon opinion : La décision aurait du être : Disqualification du Canadien pour simulation.
De toute façon le ‘’vainqueur’’ considéré comme ‘’K.O.’’ (Stop Médical de 28 jours) n’aurait
pas dû disputer la finale le lendemain ;
Sur le plan Médical :
Le diagnostic de Névralgie post traumatique est tout à fait plausible .Il n’élimine pas la
simulation.
Mon opinion : Le Canadien n’a fait que simuler (mais peut être suis je partial) n’a pas eu mal.
Je l’ai vu, hilare, dans les vestiaires, juste après le combat !... ce qui ne contredit pas le
diagnostic évoqué la douleur étant aussi brève que violente.
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