
Chapitre 5. Outils de gestion : identification et complexité
Sondes Chaabane / Gestion prédictive des Blocs Opératoires/2004/Institut National des Sciences appliquées de Lyon
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comme la sous-utilisation des ressources, un grand taux de déprogrammation, des
dépassements horaires, lorsqu’elle est réalisée de manière empirique. La réalisation d’un
planning opératoire se réalise à deux niveaux. Le premier niveau concerne la planification
des interventions qui consiste à affecter les opérations chirurgicales ou les chirurgiens aux
salles d’opérations tout en respectant leur capacité, dans ce cadre nous pouvons citer les
travaux suivants [Dexter 1999d ; Guinet 2003a ; Marcon 2001]. Le deuxième niveau
concerne l’ordonnancement des interventions qui consiste à établir le détail de réalisation
des opérations chirurgicales en salles d’opérations tout en optimisant un critère [Kharraja
2002].
- La programmation par allocation préalable des plages (Block Scheduling) pour laquelle un
squelette de programme est proposé, alloue des blocs temporels à l’intérieur desquels les
intervenants ou les services répartissent leurs interventions. C’est la technique qui a été la
plus utilisée en Amérique de Nord [Dexter 1999c ; Dexter 1999a ; Mac Qyarrie 1998 ;
Overdyk 1999]. Il est ici nécessaire que l’organisateur du bloc opératoire dispose d’un
patron de répartition des plages opératoires le plus adapté possible aux activités réelles,
puisque ce dernier fige le volume et les dates des activités chirurgicales. La
programmation ne nécessite pas dans ce cas de centralisation de l’information. Le
responsable de la programmation peut remettre à jour régulièrement le squelette de son
planning [Blake 2002 ; Dexter 2001] et n’a plus à gérer les problèmes d’ordonnancement.
La difficulté de ce type de programmation réside dans la construction du plan directeur
d’allocation de plages horaires (squelette).
- Enfin, on trouve la programmation par allocation préalable de plages avec processus
d’ajustement (Modified Block Scheduling). La notion de plage horaire devient élastique
avec une possibilité d’extension. Cette dernière technique est actuellement la plus
employée dans les pays anglo-saxons, permettant une plus grande souplesse. Le
gestionnaire de bloc a en effet la possibilité d’ajuster les plages horaires ou de banaliser
des plages préalablement attribuées en fonction du suivi du déroulement d’un programme
opératoire. L’échelle de temps de l’adaptation est réglable selon la volonté des acteurs.
C’est le modèle vers lequel s’orientent actuellement les pays anglo-saxons, mais peu de
travaux à notre connaissance ont été publiés dans ce cadre.
A la question « Quelle est la meilleure méthode de programmation ? » Marty trouve que les trois
techniques sont envisageables. Il pense que la fréquence d’utilisation de ces techniques dépend du
type de structure et du nombre de patients anesthésiés. Les blocs ayant un nombre important
d’interventions annuelles devraient opter pour la technique « Block Scheduling ». La technique de
programmation ouverte « Open Scheduling » n’est recommandée que pour des blocs de petite
dimension [Marcon 2003a].
A ces modèles de programmation peuvent être associées des stratégies de programmation
[Dexter 2002] qui peuvent être décrites au nombre de trois, chacune étant caractérisée par
l’objectif recherché au sein du bloc opératoire. Nous trouvons :
- La première stratégie qualifiée de « durée fixée » d’occupation de bloc opératoire (Fixed
Hours system) qui vise à optimiser l’utilisation des ressources. Les interventions
chirurgicales ne sont programmées que dans la mesure où elles finissent avant une date