Méthode
Entre mai et octobre 1999, tout patient qui, à la fin d’une hospitalisation dans un
Service de médecine interne des Hôpitaux Universitaires de Genève, avait reçu une
prescription comprenant au moins un médicament chronique (prescrit pour plus de 30 jours),
a été inclus dans notre étude. Le nombre de médicaments ajoutés, supprimés ou maintenus
tels quels, ainsi que leurs classes respectives et les motifs de ces modifications, ont été
collectés systématiquement auprès des médecins internes durant l’hospitalisation et auprès des
patients durant la semaine suivant l’hospitalisation. Les mêmes informations ont été récoltées
auprès des médecins traitants 3 semaines plus tard, avec une évaluation de leur satisfaction
concernant la prise en charge hospitalière et la communication avec l’hôpital.
Résultats
367 patients ont été inclus. Leur age moyen était de 64.3 ± 16.8 ans et 50.4% d’entre
eux étaient des hommes. Chez les 283 patients pour lesquels des données ont été obtenues
depuis le début du séjour hospitalier jusqu’à la visite chez le médecin traitant, des
modifications de médicament (ajouts ou suppressions) ont été observées en moyenne 5.6 fois
par patient; seuls 21 (7.4%) patients n’ont subi aucun changement de médicament. La plupart
des modifications sont survenues durant l’hospitalisation (24.8% des médicaments supprimés,
34.7% ajoutés), suivi des visites chez le médecin traitant (15% des médicaments supprimés,
10% ajoutés) puis des patients eux-mêmes (7% des médicaments supprimés, 8% ajoutés). Au
final, le nombre moyen de médicaments a augmenté de 0,5 par patient. La suppression d’un
médicament par un patient est survenue 3 fois plus souvent lorsque ces médicaments avaient
été récemment introduits par les médecins hospitaliers. Par ailleurs, le risque que le médecin
traitant réintroduise un médicament interrompu par l’hôpital était plus élevé en cas