Modifications des traitements médicamenteux chroniques lors d`une

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Université de Genève
Faculté de Médecine
Section de Médecine Clinique
Département de Médecine Interne
Service de Médecine Interne Générale
Thèse préparée sous la direction du Professeur Jean-Michel Gaspoz
Modifications des traitements médicamenteux chroniques lors
d’une hospitalisation:
le rôle des médecins internes, des praticiens et des patients.
Thèse
présentée à la Faculté de Médecine
de l’Université de Genève
pour obtenir le grade de Docteur en médecine
par
Eric GERSTEL
Originaire de CORSIER (GE)
Thèse no. 10477
Genève
2006
Table des matières
Résumé de thèse...………………...…………………....................................... p3
Introduction...…………………....……………………….................................. p6
Participants et méthode.........….…………………………………................... p10
Contexte et type d’étude...……...……………………………………........ p10
Critères d’éligibilité...…………...……………………………………...... p10
Récolte des données...…………....………...……………………….......... p11
Analyse statistique........………...………………………………………... p12
Résultats.......……………………………………................................................ p14
Caractéristiques des participants............................................................... p14
Modifications des médicaments habituels par les médecins internes
durant le séjour hospitalier......................................................................... p14
Modifications des médicaments de sortie par les patients........................ p16
Modifications des médicaments de sortie par les médecins traitants........ p17
Modifications des médicaments durant et après une hospitalisation...... p19
Effet de la satisfaction des médecins traitants............................................ p19
Discussion............................................................................................................ p21
Limitations.................................................................................................. p23
Conclusions......................................................................................................... p26
Références............................................................................................................ p27
Tables et figures................................................................................................. p30
Table 1........................................................................................................ p30
Table 2........................................................................................................ p31
Table 3........................................................................................................ p32
Table 4........................................................................................................ p33
Figure : Flux des patients........................................................................... p34
2
Résumé de thèse
Objectifs
Ce travail de thèse a visé à évaluer les modifications de médicaments chroniques
survenant durant et dans les semaines suivant une hospitalisation dans un service de médecine
interne, à comparer les rôles successifs des médecins internes, des médecins traitants et des
patients dans ces modifications, à étudier leurs motifs et à évaluer leur éventuelle association
avec la communication entre médecins hospitaliers et médecins traitants.
Contexte
Des modifications importantes dans la thérapeutique habituelle des patients sont
effectuées pendant une hospitalisation par les médecins internes et, après une hospitalisation,
par le patient lui-même et son médecin traitant. Bien que parfois nécessaires, ces
modifications peuvent se révéler délétères en raison de la confusion qu’elles peuvent
engendrer chez les patients. L’ajout de médicaments qui ne sont pas essentiels à la
thérapeutique habituelle d’un patient réduit son observance thérapeutique, augmente le risque
d’interactions médicamenteuses et, partant, les coûts de santé. Par ailleurs, ces modifications,
qui sont souvent insuffisamment communiquées aux médecins traitants, compliquent leur
tâche souvent difficile de maintenir un traitement chronique chez les patients.
Aucune étude, jusqu’à présent, n’a suivi complètement le parcours des médicaments
des patients, depuis le début d’une hospitalisation dans un service de médecine interne
générale jusqu’à la première visite chez leur médecin traitant et, en particulier, aucune étude
n’a associé ce suivi à l’analyse des motifs des modifications réalisées.
3
Méthode
Entre mai et octobre 1999, tout patient qui, à la fin d’une hospitalisation dans un
Service de médecine interne des Hôpitaux Universitaires de Genève, avait reçu une
prescription comprenant au moins un médicament chronique (prescrit pour plus de 30 jours),
a été inclus dans notre étude. Le nombre de médicaments ajoutés, supprimés ou maintenus
tels quels, ainsi que leurs classes respectives et les motifs de ces modifications, ont été
collectés systématiquement auprès des médecins internes durant l’hospitalisation et auprès des
patients durant la semaine suivant l’hospitalisation. Les mêmes informations ont été récoltées
auprès des médecins traitants 3 semaines plus tard, avec une évaluation de leur satisfaction
concernant la prise en charge hospitalière et la communication avec l’hôpital.
Résultats
367 patients ont été inclus. Leur age moyen était de 64.3 ± 16.8 ans et 50.4% d’entre
eux étaient des hommes. Chez les 283 patients pour lesquels des données ont été obtenues
depuis le début du séjour hospitalier jusqu’à la visite chez le médecin traitant, des
modifications de médicament (ajouts ou suppressions) ont été observées en moyenne 5.6 fois
par patient; seuls 21 (7.4%) patients n’ont subi aucun changement de médicament. La plupart
des modifications sont survenues durant l’hospitalisation (24.8% des médicaments supprimés,
34.7% ajoutés), suivi des visites chez le médecin traitant (15% des médicaments supprimés,
10% ajoutés) puis des patients eux-mêmes (7% des médicaments supprimés, 8% ajoutés). Au
final, le nombre moyen de médicaments a augmenté de 0,5 par patient. La suppression d’un
médicament par un patient est survenue 3 fois plus souvent lorsque ces médicaments avaient
été récemment introduits par les médecins hospitaliers. Par ailleurs, le risque que le médecin
traitant réintroduise un médicament interrompu par l’hôpital était plus élevé en cas
4
d’insatisfaction de ce dernier concernant la prise en charge hospitalière (odds ratio de 1.14
pour chaque degré sur l’échelle d’insatisfaction ; CI 1.0-1.3).
Conclusions
Une hospitalisation dans un service de médecine interne est un événement qui conduit
à de multiples modifications dans les traitements médicamenteux chroniques des patients,
principalement pendant l’hospitalisation, mais aussi peu après, par les patients eux-mêmes et
leurs médecins traitants. L’impact potentiel de ces modifications sur la compréhension que les
patients ont de leur médicament et sur leur observance est préoccupant.
5
Introduction
Des changements importants dans la thérapeutique habituelle des patients surviennent
durant et suivant une hospitalisation (1-7). Une étude parue en 1989 avait déjà souligné ce
problème dans une population de patients gériatriques (1). Ce travail avait montré que seuls
40% des médicaments à l’admission se retrouvaient à la sortie et que 45% des médicaments
de sortie étaient nouveaux et avaient été introduits durant le séjour hospitalier. Le nombre
total de médicaments de sortie restait cependant comparable à celui de l’entrée, excepté parmi
les patients qui à leur entrée avaient le moins de médicaments. Ceux-ci subissaient une
augmentation significative du nombre de leurs médicaments, d’un tiers. Les auteurs
exprimaient alors leur inquiétude face au risque de poly-médication du fait, notamment, qu’un
certain nombre de ces médicaments étaient considérés comme non essentiels (par exemple les
benzodiazépines) et à risque de produire des effets secondaires dans une population de
patients âgés.
En plus des changements directement liés au motif de l’hospitalisation, un séjour
hospitalier semble donc produire des changements significatifs parmi les médicaments
habituels des patients. Bien que parfois nécessaires, ces changements peuvent se révéler
délétères. Une étude a notamment identifié ce problème en interrogeant 94 patients après leur
hospitalisation (2). Les patients qui prenaient le plus grand nombre de médicaments, de même
que ceux qui avaient subi le plus de modifications dans leur régime thérapeutique, avaient un
risque augmenté d’erreurs (erreurs de dosage, arrêt ou reprise spontanés de médicaments),
dont certaines étaient de nature grave. La modification du régime thérapeutique habituel
durant le séjour hospitalier comporte donc le risque de produire de la confusion chez les
6
patients (8-11), elle-même favorisant la survenue d’erreurs de posologie et de non-adhérence
thérapeutique (2). De plus, les modifications de médicaments associées à une hospitalisation
ne se produisent pas uniquement durant l’hospitalisation, mais également à la sortie de
l’hôpital par le patient lui-même. Au même titre que les modifications réalisées durant le
séjour hospitalier, ces modifications ultérieures sont une source d’erreurs, d’altération de la
compréhension par le patient de son traitement et de non-adhérence thérapeutique (2, 3).
La non-adhérence thérapeutique (ou non-observance) est un problème de santé
publique majeur, responsable d’une morbidité et d’une mortalité non négligeables, ainsi que
d’importants coûts de santé. Selon un travail récent de l’OMS, toute action susceptible
d’améliorer l’adhérence thérapeutique aurait un impact sur la santé bien plus marqué que
n’importe quel apport thérapeutique spécifique (20). Il existe en outre plusieurs évidences que
la connaissance par le patient de son traitement est un élément clef de l’adhérence
thérapeutique (12, 18). Des auteurs se sont intéressés à cette question en réalisant une étude
randomisée comprenant 88 patients hospitalisés (18). Ils ont comparé l’observance
thérapeutique d’un groupe de patients cas, qui recevait pendant l’hospitalisation un
enseignement orienté sur la connaissance de leurs médicaments, à un groupe de patients
contrôles, sans enseignement. Le suivi 10 jours après l’hospitalisation a montré que les
patients qui avaient bénéficié d’un enseignement avaient une meilleure connaissance de leur
traitement, ainsi qu’une meilleure observance thérapeutique.
Une diminution de l’observance thérapeutique et des erreurs de posologie suivant un
séjour hospitalier peuvent aussi conduire à une augmentation du risque de réhospitalisation.
En effet, une étude s’est intéressée à suivre 375 patients âgés après un séjour hospitalier et à
comparé la prescription à leur sortie avec les médicaments effectivement pris à domicile (13).
Les facteurs significativement associés à une discordance se sont révélés être principalement
7
le nombre de médicaments à la sortie de l’hôpital et la prescription de médicaments liés à
l’insuffisance cardiaque congestive. De façon intéressante, cette étude a aussi démontré un
risque doublé de réhospitalisation à 30 jours (14.3% au lieu de 6.1%) en cas de discordance
entre la prescription de sortie et le médicament effectivement pris par le patient, ceci
indépendamment du nombre de médicaments.
Les modifications des médicaments habituels durant un séjour hospitalier compliquent
la tâche souvent difficile du médecin traitant de maintenir un traitement chronique chez les
patients (4). De plus, ces modifications leurs sont souvent insuffisamment communiquées (11,
15, 16). En particulier, une étude réalisée aux Etats-Unis s’est intéressée à évaluer la
communication entre les médecins hospitaliers et les praticiens installés en ce qui concerne la
prise en charge de leurs patients (21). Parmi les 1030 réponses obtenues auprès des médecins
installés, 94% considéraient que l’information concernant le traitement de sortie était capitale.
Seulement 63% d’entre eux déclaraient avoir été informés des dispositions de sortie de leurs
patients, parfois uniquement après la visite de ces derniers au cabinet médical (33%).
La thérapeutique habituelle des patients subit donc des changements durant une
hospitalisation par les médecins hospitaliers, et ensuite par les patients eux-mêmes. De plus,
des modifications de traitements après une hospitalisation sont aussi réalisés par les médecin
traitants au moment de la première visite de leurs patients (4, 5, 14). Une étude réalisée en
Suisse a évalué ce dernier point chez des malades prenant régulièrement un ou plusieurs
médicaments agissant sur le système cardiovasculaire (5). Le suivi de 107 patients 2 mois
après une hospitalisation a montré que les médicaments avaient été à nouveau changés par les
médecins traitants après le séjour hospitalier, mais moins fréquemment qu’à l’hôpital. Ces
changements additionnels sont également une source potentielle de confusion pour le patient.
Les auteurs concluaient que aussi bien les médecins hospitaliers que les médecins traitants
8
devaient être conscients des conséquences potentielles de ces changements et les réduire au
minimum nécessaire.
Toutefois, peu d’études ont effectué à ce jour l’analyse des modifications survenant à
la fois durant et après une hospitalisation. Quelques études se sont surtout concentrées sur des
patients âgés (1, 3, 4, 9, 17-19), ou sortant d’un service de chirurgie (7), et ont focalisé leur
intérêt sur les changements réalisés par une partie des acteurs concernés, mais pas par
l’ensemble d’entre-eux (1-4, 6, 14). En particulier, aucune étude n’a suivi complètement le
parcours du patient, de son hospitalisation à sa première visite chez son médecin traitant, tout
en analysant également les motifs des modifications réalisées.
Nous avons ainsi décidé de réaliser un suivi complet des médicaments chroniques des
patients hospitalisés dans un service de médecine interne, depuis leur hospitalisation jusqu’à
leur première rencontre avec leur médecin traitant, permettant ainsi la mesure des
changements pratiqués par l’ensemble des intervenants (le médecin interne, le patient et son
médecin traitant), ainsi que les motifs de ces modifications. Une évaluation de la qualité de la
communication entre les médecins hospitaliers et les médecins traitants a aussi été réalisée
afin de rechercher une possible association entre la communication entre les intervenants et
les changements pratiqués.
9
Participants et méthode
Contexte et type d’étude
Il s’agit d’une étude de cohorte prospective, conduite dans un Service de médecine
interne des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), une unité de 107 lits de patients
souffrant de pathologies relevant de la médecine interne dans sa globalité. La période
d’observation s’est déroulée du premier mai au premier octobre 1999 (6 mois). Il s’agit du
seul hôpital publique universitaire de référence de la région genevoise, une structure
possédant dans son ensemble 1100 lits et desservant la communauté genevoise ainsi qu’une
population référée d’autres cantons.
Critères d’éligibilité
Les patients étaient considérés comme éligibles pour l’étude s’ils étaient au bénéfice
d’au moins un médicament au long cours, défini comme une médication prescrite depuis plus
de 1 mois avant l’admission dans ce service. Les patients devaient par ailleurs être
hospitalisés pour une durée supérieure à 24 heures dans le service et devaient être pris en
charge principalement par des médecins internes. Ils devaient en outre quitter l’hôpital pour
leur lieu de vie habituel (domicile ou établissement médico-social). Par ailleurs, afin d’être
inclus dans l’étude, il leur fallait aussi vivre dans la région genevoise, parler français, être
capable de répondre aux questions simples posées et de donner leur consentement éclairé à la
participation à l’étude. Les patients ne pouvaient par ailleurs n’être inclus qu’à une seule
reprise dans l’étude. Le comité d’éthique de la recherche clinique du Département de
10
médecine interne a approuvé l’étude et tous les patients ont donné leur consentement à leur
participation.
Récolte des données
La variable mesurée était l’évolution des médicaments au long cours (médication
chronique comme définie plus haut) durant et après l’hospitalisation dans ce service de
médecine interne des HUG. A la sortie, seuls les médicaments prescrits pour une durée de
plus de 3 semaines ont été considérés pour l’étude. Les prescriptions de courte durée, par
exemple les médicaments antibiotiques de durée limitée après une infection, n’ont ainsi pas
été prises en considération. Une fois l’information collectée, les médicaments étaient classés
selon le code ATC (Anatomical, Therapeutical, Chemical) qui inclut cinq niveaux décrivant la
cible anatomique, l’action thérapeutique et la caractéristique chimique. Cette classification a
permis de regrouper les médicaments en 17 classes, en accord avec leur cible anatomique. Le
nombre de médicaments chroniques, leur classe thérapeutique, ainsi que leur devenir ont été
collectés de façon systématique.
Durant l’hospitalisation, les informations démographiques des patients, leur diagnostic
principal à la sortie et les médicaments de sortie ont été relevés à partir des dossiers médicaux,
alors que les médicaments d’entrée ont été relevés dans la note d’admission du médecin
interne en charge. Le patient était ensuite interrogé afin de catégoriser son médicament
d’entrée en tant que traitement chronique. Toute modification (ajout ou suppression) d’un
médicament habituel du patient par l’un des 51 médecins internes en rotation dans le service
ont été notées. De même, les motifs de ces changements ont été récoltés auprès de ceux-ci par
un infirmier de recherche clinique.
A une semaine de leur sortie de l’hôpital, les patients ont été contactés par téléphone.
La liste des médicaments de sortie était alors revue avec eux ; il leur était demandé quels
11
médicaments avaient été supprimés, ajoutés ou laissés inchangés par eux-mêmes, ainsi que les
motifs de ces modifications.
Enfin, les médecins traitants ont été contactés à leur cabinet par téléphone 3 semaines
après la sortie de leurs patients. Les modifications des médicaments réalisées et leurs motifs
étaient alors revus. La question de savoir si ces modifications étaient appropriées n’a pas été
examinée. Les médecins ont été interrogés également sur leur avis concernant l’information
reçue de la part des médecins internes au sujet des médicaments nouvellement introduits ou
supprimés, le respect des traitements préalablement prescrits et la prise en charge globale de
leur patient. Il leur a aussi été demandé d’évaluer, par le biais d’une échelle allant de 0 à 10
(0=très mauvais, 10=très bon), la prise en charge, à l’hôpital, des médicaments habituels de
leurs patients, ainsi que leur prise en charge globale durant l’hospitalisation.
Les médecins internes, les patients et les médecins traitants ont été interrogés selon un
questionnaire standardisé, préalablement testé (étude pilote).
Analyse statistique
L’analyse principale a consisté en l’évaluation de la proportion de médicaments
ajoutés ou supprimés durant et après le séjour hospitalier. Deux variables ont été créées,
représentant chacune des périodes temporelles et mesurant le fait qu’un médicament était
ajouté ou supprimé, ceci pour chaque classe médicamenteuse. La signification statistique
d’une modification de médicament durant et après le séjour a été évaluée au moyen de tests de
McNemar pour chaque classe de médicaments. Les scores de satisfaction des médecins
traitants ont été comparés entre ceux qui avaient introduit et ceux qui avaient supprimé un
médicament après la sortie du patient. La signification statistique d’une différence entre les
deux scores a été testée par le Wilcoxon rank-sum test.
12
Finalement, des modèles d’equation générale d’estimation (General Estimation
Equation, GEE), prenant en compte un effet de « clustering » par patient, ont été établis afin
d’étudier la présence d’associations indépendantes entre la modification des médicaments et
les caractéristiques des patients, leur diagnostic de sortie et le score de satisfaction des
médecins traitants.
Les analyses ont été réalisées avec le logiciel de statistique Stata 7.0 (Stata
Corporation, College Station, Texas).
13
Résultats
Caractéristiques des participants
Durant la période d’étude, 659 patients ont été approchés; 254 d’entre eux étaient
inéligibles et 38 patients éligibles ne furent pas inclus dans l’étude (Figure 1); ainsi, 367
patients (55.7% du collectif initial) ont finalement été inclus. Leur moyenne d’âge était de
64.3 ± 16.8 ans (intervalle de 17 à 94 ans); 185 (50.4%) d’entre eux étaient des hommes. La
durée moyenne de séjour hospitalier était de 10.2 ± 7.4 jours (médiane: 9 jours). Les
principales
raisons
d’admission
étaient
(dans
l’ordre
décroissant) :
les
maladies
cardiovasculaires (30.8%); les maladies respiratoires (22.9%); les maladies oncohématologiques (11.7%); les maladies touchant le système gastro-intestinal (11.2%); les
maladies infectieuses (6.5%); les maladies du système nerveux central et les maladies
psychiatriques (5.2%); les désordres métaboliques et les maladies endocriniennes (4.6%). Les
autres diagnostiques représentaient 7.1% des admissions.
Modifications des médicaments habituels par les médecins internes durant le séjour
hospitalier
La médication habituelle des patients à l’admission comprenait en moyenne 4.9 ± 2.8
médicaments chroniques (intervalle de 1 à 17 médicaments; médiane: 4 médicaments). Ceuxci quittaient l’hôpital avec une moyenne de 5.6 ± 2.7 médicament chroniques (intervalle: 0 à
17 médicaments; médiane: 5 médicaments)(p<0,001 par test de Wilcoxon pairé). Ainsi, les
patients ont reçu en moyenne 0.7 ± 2.0 médicaments supplémentaires durant l’hospitalisation
14
(intervalle: -7 à +7 médicaments; médiane: +1 médicament ajouté); un médicament a été
ajouté au moins chez 278 patients (75.8% des participants).
Des 1795 médicaments rapportés par les patients au moment de leur admission, 471
(26 %) furent interrompus parmi 230 patients (62.7%). Par ordre décroissant, les classes
médicamenteuses les plus affectées par ces changements furent celles qui agissaient sur le
système nerveux central, les anti-hypertenseurs et les diurétiques (Table 1). En outre, par
classe médicamenteuse, les anti-rhumatismaux, les analgésiques et les diurétiques furent
proportionnellement les plus fréquemment supprimés. Les médecins internes évoquèrent les
motifs suivant pour la suppression de ces 471 médicaments: l’absence d’indication pour 257
médicaments (54.7%), le passage à un médicament équivalent (incluant la non disponibilité
dans la liste des thérapeutiques admises par la pharmacie de l’hôpital) pour 110 médicaments
(23.4%), la survenue d’effets secondaires pour 59 médicaments (12.6%), l’omission dans le
dossier d’entrée de 23 médicaments (4.9%), le risque d’interaction ou la présence de contreindications pour 20 médicaments (4.3%). Les motifs de suppression n’étaient pas disponibles
pour 2 médicaments. La suppression de médicaments en raison de l’absence d’indication
concernait principalement les analgésiques, tandis que les anti-hypertenseurs, les diurétiques
et les médicaments agissant sur le système nerveux central étaient le plus souvent remplacés
par un médicament équivalent disponible sur la liste admise par l’hôpital.
Des 2054 médicaments prescrits à la sortie et considérés comme chroniques, 730
(35.5%) ont été introduites durant l’hospitalisation, chez 278 patients (76%). Les classes
médicamenteuses les plus concernées étaient les vitamines et les minéraux, les médications
agissant sur le système respiratoire et les anti-thrombotiques (Table 1). Les motifs
d’introduction d’un médicament durant le séjour par les médecins internes étaient les
suivants: un nouveau problème médical pour 337 médicaments (46.2%); un nouveau
15
traitement pour un problème connu pour 286 médicaments (39.2%); le passage à un
traitement équivalent pour 107 (14.7%) médicaments (dont une partie représentait le passage
à une médication composite et remplaçant 2 médicaments à la fois).
La suppression ou l’ajout d’un ou de plusieurs médicaments sont survenus chez une
majorité de patients. En effet, seulement 19 patients (5%) n’ont subi aucun changement
(aucun médicament ajouté ou supprimé) de leurs médicaments habituels durant le séjour
hospitalier. L’application d’une méthode statistique multivariée de type GEE n’a montré
aucune relation significative entre les modifications de médicaments (ajout ou suppression) et
l’âge, le sexe des patients, ou le diagnostic médical, excepté pour le motif d’admission de
maladies thrombo-emboliques (OR 2.3, CI 1.08-4.84, p=0.03). Le risque d’ajouter un
médicament n’était pas associé à un diagnostic particulier ; toutefois, la suppression de
médicaments était inversement associée de façon significative avec les diagnostics
appartenant aux maladies infectieuses (OR 0.49, CI 0.26-0.93, p=0.028).
Modifications des médicaments de sortie par les patients
Parmi les 367 patients inclus dans l’étude, 283 (77%) ont pu être à la fois contactés par
téléphone après leur séjour hospitalier et avaient été vus par leur médecin traitant au moment
du contact téléphonique avec celui-ci. Dans ce groupe, la proportion de médicament
chronique ajouté ou supprimé durant le séjour hospitalier, ainsi que le type de modifications
opérées (Table 2) étaient les mêmes que dans l’ensemble de la population de l’étude (Table
1).
Durant la semaine suivant la sortie de l’hôpital et avant le rendez-vous avec leur
médecin traitant, les patients avaient interrompu de leur propre chef 113 (6.8%) et ajouté 138
(8.2%) médicaments chroniques prescrits à la sortie de l’hôpital (Table 3). Bien que les
16
médicaments les plus affectés par ces modifications étaient les analgésiques, les médicaments
agissant sur le système nerveux central, les vitamines ou les minéraux, toutes les classes
médicamenteuses étaient concernées, incluant les anti-hypertenseurs. L’analyse de la
proportion de modifications par classe a abouti à des résultats identiques, excepté pour les
médicaments hypolipémiants qui ont été proportionnellement aussi souvent interrompus que
les anti-rhumatismaux et les antacides.
Les motifs de suppression des médicaments par les patients comprenaient l’apparition
d’effets secondaires pour 14 médicaments (12.4%), leur absence de la prescription de sortie
(la prescription considérée comme référence étant obtenue auprès du médecin interne en
charge du patient) pour 10 médicaments (8.8%), alors que pour 89 médicaments (79%), le
patient avait arrêté le médicament considérant que l’indication médicale n’était pas justifiée.
La suppression d’un médicament est survenue 3 fois plus souvent s’il avait été nouvellement
introduit durant l’hospitalisation (70/575 ou 12.2% vs. 43/1043 ou 4.0%; p<0.001).
Cependant, les patients ont dans l’ensemble autant introduit de leur propre chef des vitamines,
des minéraux, des anti-rhumatismaux, des analgésiques et des médicaments agissant sur le
système nerveux central qu’ils n’en ont supprimés.
Modifications des médicaments de sortie par les médecins traitants
Les médecins traitants ont été contactés en moyenne 26.8 +/- 7.7 jours après la sortie
de leur patient. Les modifications de médicaments qu’ils avaient réalisées sont listées, par
classe médicamenteuse, dans la Table 4. Parmi les 283 patients qui avaient revu leur médecin
traitant au moment du contact téléphonique, les médecins traitants ont interrompu 247
(14.7%) des 1683 médicaments que les patients prenaient lors de leur visite à leur cabinet
médical. Les médicaments concernés appartenaient principalement aux analgésiques, au
17
système gastro-intestinal (autres que les antacides), au système nerveux central et au système
respiratoire, tandis que par classe thérapeutique, les analgésiques, les anti-rhumatismaux et les
médicaments à action gastro-intestinale (autres que les antacides) ont été les plus
fréquemment interrompus. Au total, 116/ 575 (20.2%) médicaments introduits durant
l’hospitalisation ont été supprimés chez 75 (26.5%) patients. Les médecins traitants ont
supprimé les médicaments pour les raisons suivantes: plus d’indication pour 94/145 (65.5%);
passage à une substance identique pour 26/145 ( 17.9%); apparition d’effets secondaires pour
14/145 (9.7%); absence de la mention de ce médicament dans la lettre de sortie pour 9/145 (
6.2%); risque d’interaction pour
1/145 (0.5%). Un manque d’indication était le motif
principal de suppression des antacides 11/11 (100%), des analgésiques 11/14 (79%), des antithrombotiques 7/8 (88%) et des corticoïdes 5/7 (71%).
D’autre part, les médecins traitants ont introduit 153 (10%) nouveaux médicaments
chez 86 (30%) patients. Ces ajouts ont concerné principalement les analgésiques, les
substances agissant sur le système nerveux central et le système respiratoire. Ces nouveaux
médicaments introduits n’ont cependant pas eu l’effet de compenser les suppressions
réalisées. Les raisons d’introduction d’une nouveau médicament ont été identifées pour 144
médicaments, et étaient les suivantes : présence d’un nouveau problème médical pour 61
(42.3%) médicaments ; passage à une substance équivalente pour 20 (13.9%) ; nouveau
médicament pour un problème médical déjà connu pour 10 (6.9 % ); demande du patient pour
1 (0.7%). Aucune raison n’était évoquée pour 52 (36)% des médicaments introduits. Les
médecins traitants ont par ailleurs réintroduit 36/357 (10.0%) des médicaments qui avaient été
interrompus durant l’hospitalisation chez 31 (10.9%) patients. Les raisons étaient les
suivantes: nouveau problème médical pour 15 (41.7%) médicaments; demande des patients
pour 10 (25.0%); nouveau médicament pour un problème médical connu pour 7 (19.4%);
passage à un médicament équivalent pour 4 (11.1%).
18
Modifications des médicaments durant et après une hospitalisation
Durant toute la période d’observation, comprenant le séjour hospitalier, le retour à
domicile et la visite chez le médecin traitant), une modification (ajout ou suppression d’une
médication chronique) a été observée en moyenne 5.6 fois par patient (entre 1 et 38
modifications par patient) chez les 283 patients (patients pour lesquels le suivi était complet).
Seulement 21 (7.4%) des patients n’ont subi aucune modification de leur thérapeutique
habituelle après le passage complet de l’hospitalisation, du retour à domicile et de la visite
chez leur médecin traitant. La plupart des modifications observées sont survenues, par ordre
décroissant de fréquence : durant l’hospitalisation (24.8% des médicaments chroniques
supprimés et 34.7% de médicaments ajoutés), suivi de la visite chez le médecin traitant (15%
des médicaments supprimés et 10% ajoutés), puis au domicile par les patients eux-mêmes
(7% des médicaments chroniques supprimés et 8% ajoutés). Ainsi, pour les 283 patients dont
le suivi était complet, le nombre moyen de médicaments chroniques a globalement augmenté
de 5.1 médicaments à l’admission, à 5.85 médicaments à la sortie de l’hôpital, et à 5.95 à une
semaine de la sortie, puis diminué à 5.6 après la visite chez le médecin traitant.
Effet de la satisfaction des médecins
La satisfaction des médecins concernant la prise en charge hospitalière de 23 patients a
due être exclue de l’analyse en raison du fait que pour 22 patients, le suivi post-hospitalisation
était assuré par un médecin hospitalier, et qu’un patient avait changé de médecin traitant. Pour
les 260 (92%) patients restants, les médecins traitants ont déclaré avoir été informé du
traitement prescrit à la sortie par les médecins internes pour 89% (252/260) d’entre eux. Pour
19
17 patients supplémentaires, les médecins traitants ont refusé de répondre aux questions
concernant leur satisfaction ; pour les 243 patients pour lesquels cette information était
disponible, l’index moyen de satisfaction des médecins traitants concernant la prise en charge
des médicaments chroniques durant l’hospitalisation était de 8.3 ± 2.6 (intervalle de 0-10/10;
médiane à 10). L’index moyen concernant la prise en charge générale durant l’hospitalisation
était de 8.3 ± 2.7 (intervalle de 0-10/10; médiane 10). Les médecins traitants qui avaient
introduit de nouveaux médicaments après l’hospitalisation étaient en moyenne moins
satisfaits : scores concernant la prise en charge des médicaments chroniques : 7.42 ± 3.03 vs.
8.72 ± 2.33, p<0.001; scores concernant la prise en charge générale :; 7.66 ± 2.85 vs. 8.64 ±
2.47, p=0.002. Les médecins traitants qui avaient réintroduit un médicament supprimé durant
l’hospitalisation se sont également révélés moins satisfaits, mais concernant la prise en charge
du traitement chronique uniquement : 7.38 ± 2.68 vs. 8.44 ± 2.61, p=0.01. (NB : scores de
7.96+2.6 versus 8.38+2.6 pour la prise en charge générale ; p=0,44). Aucune différence
significative des index de satisfaction n’a été mise en évidence parmi les médecins traitants
qui avaient supprimé un médicament introduit durant l’hospitalisation. Ainsi, l’insatisfaction
des médecins traitants concernant la prise en charge hospitalière des traitements chroniques de
leur patients était associée à une augmentation significative du risque d’introduction d’un
nouveau médicament après la sortie de l’hôpital (OR 1.19 pour chaque diminution d’une unité
de l’index de satisfaction; CI 95% : 1.1 – 1.3) ainsi qu’à la réintroduction d’un médicament
supprimé durant l’hospitalisation (OR 1.14 pour chaque diminution d’une unité de l’index de
satisfaction; CI 95% : 1.0 – 1.3).
20
Discussion
Cette étude confirme qu’une hospitalisation dans un service de médecine interne est un
facteur induisant de nombreuses modifications dans les traitements habituels des patients.
Durant le séjour hospitalier, la semaine suivant la sortie et après la visite chez le médecin
traitant, des modifications de médicaments chroniques sont survenues en moyenne 5.6 fois
par patient, alors que seuls 7% des patients n’ont subi aucune modification. La plupart des
changements ont été observés durant l’hospitalisation, puis à la suite de la visite chez le
médecin traitant et,moins souvent, à l’initiative du patient lui-même dès son retour à domicile.
Comme résultante, le nombre moyen de médicaments avait augmenté de 0,5 médicament par
patient dans notre l’ensemble de notre étude.
Notre étude a aussi montré que les modifications des traitements habituels
concernaient des médicaments importants: durant l’hospitalisation, les anti-hypertenseurs, les
diurétiques et les substances agissant sur le système nerveux central étaient principalement
remplacés par des médicaments équivalents, tandis que ceux qui étaient ajoutés appartenaient
non seulement aux vitamines et aux minéraux, mais aussi aux substances agissant sur le
système respiratoire et aux anti-thrombotiques. Par ailleurs, les patients avaient introduit de
leur propre chef presque autant d’anti-rhumatismaux, d’analgésiques et de substances agissant
sur le système nerveux central qu’ils n’en avaient supprimés. Les mêmes catégories de
substances étaient ultérieurement modifiées par les médecins traitants qui, dans l’ensemble,
ont supprimé plus de médicament au long cours qu’ils n’en ont introduits.
Finalement, notre étude a souligné l’importance de la communication entre le médecin
hospitalier et le patient, autant qu’avec le médecin traitant. En effet, la suppression d’un
21
médicament par un patient survenait 3 fois plus souvent si celui-ci avait été nouvellement
introduit durant l’hospitalisation, alors que 79% des motifs de ces suppressions se révélaient
inadéquates (non-adhérence thérapeutique). De même, l’insatisfaction des médecins traitants
en relation avec la prise en charge hospitalière des traitements habituels de leur patient était
significativement associée à une augmentation du risque d’introduction par eux-mêmes d’un
médicament après l’hospitalisation, ainsi que de la réintroduction d’un médicament
interrompu pendant le séjour.
Bien que dans un contexte différent, des études préalables avaient déjà montré que des
modifications des traitements habituels des patients surviennent fréquemment durant une
hospitalisation. Ces études ont inclu des patients plus âgés (1), ou s’étaient intéressées à des
services différents, comme la chirurge (7): plus de 50 % (1, 4, 6) des médicaments habituels
des patients étaient interrompus ou modifiés durant l’hospitalisation, et seuls (4%) des
patients ne subissaient aucun changement (6), ce qui le plus souvent résultait en une
augmentation du nombre moyen de médicaments par patient (1, 7). A la fin du séjour
hospitalier, la transmission de l’information aux médecins traitants concernant les
modifications du traitement habituel a été montrée comme étant faible (4), bien que 98%
d’entre eux auraient souhaité recevoir une telle information (15). Durant les jours ou les
semaines suivant la sortie de l’hôpital, les modifications se poursuivaient, avec 34% des
médicaments modifiés ultérieurement par les médecins traitants (4) et 32% par les patients
eux-mêmes (2). Par rapport à ces précédents travaux, notre étude ajoute des informations
supplémentaires d’une part du fait que les informations des modifications des traitements ont
concerné une seule et même cohorte de patients, suivis durant toute l’hospitalisation, durant la
période immédiatement après la sortie de l’hôpital, et jusqu’à la visite chez le médecin
traitant. D’autre part, notre étude fournit une analyse complète des raisons qui ont motivé ces
modifications et mesure l’impact de la satisfaction des médecins praticiens en relation avec la
22
prise en charge hospitalière sur leur propres modifications de traitements. Finalement, le taux
de participation des intervenants inhabituellement élevé (100% des médecins internes, 99%
des patients et 78% des médecins contactés) a permis d’en tirer des conclusions plus aisées.
Limitations
Notre étude présente plusieurs limitations. Premièrement, les patients ont été
interrogés à une semaine de leur sortie de l’hôpital, à un moment durant lequel ils ont pu
potentiellement être particulièrement adhérents à leur thérapeutique. Une observation plus
tardive aurait possiblement démontré une observance moindre ; ceci néanmoins rend la
signification des modifications observées plus grande. Deuxièmement, les informations
obtenues auprès des patients après leur sortie l’étaient par l’intermédiaire d’un appel
téléphonique, ce qui a probablement aboutit à une inexactitude de la mesure des
modifications, le patient ayant certainement eu tendance à les minimiser. Nous n’avions pas
les moyens logistiques d’opérer une vérification directe des médicaments réellement pris par
les patients. Ces deux derniers éléments pourraient également avoir conduit à une
surestimation de l’observance des patients et sous-estimé les vraies modifications réalisées par
eux. Bien que les patients avec d’importants troubles cognitifs aient été exclus, il est possible
que certains patients ne se soient pas rappelés de façon précise de leur traitement alors qu’ils
le revoyaient lors de l’interrogatoire téléphonique. Ainsi, nous ne pouvons exclure qu’un
facteur cognitif ait joué un rôle de confondant, aboutissant à une sous-estimation de
l’adhérence au traitement par le patient.
L’index de satisfaction s’est révélé significativement moindre seulement parmi les
médecins traitant qui ont introduit un traitement lors de la première visite des patients à leur
cabinet que ces médicaments fassent partie ou non des médicaments supprimés durant
23
l’hospitalisation. Les différences mesurées entre médecins traitant n’étaient probablement pas
suffisamment importantes pour démontrer d’autres relations significatives entre les variables
mesurées et cet index. En effet, il s’agissait d’une évaluation chiffrée globale, dépendante de
nombreux facteurs (expériences passées, subjectivité…) et de surcroît complétée lors d’un
entretien téléphonique avec un représentant de l’hôpital. Pour preuve, la plupart des index de
satisfaction se sont révélés élevés (8/10 en moyenne), rendant l’analyse fine difficile.
Néanmoins, les associations mises en évidence n’en étaient que plus significatives. Un
questionnaire plus détailé aurait sans doute permis de mieux différentier le degré de
satisfaction des médecins traitants entre eux, mais certainement au prix d’un taux de
participation moindre.
Comme précédemment indiqué, tout traitement prescrit depuis une durée de plus d’un
mois avant l’hospitalisation d’un patient a été défini comme traitement chronique dans cette
étude. En conséquence, certains traitements prescrits pour une durée limitée mais de plus d’un
mois, comme parfois les antibiotiques, ont été considérés comme traitements chroniques et
inclus dans notre analyse. Cette décision s’est basée sur l’hypothèse que la modification de
tels traitements durant un séjour hospitalier pouvait induire une confusion auprès du patient
comparable à celle induite par la modification des autres traitements chroniques, et que leur
omission dans l’analyse aurait abouti à une sous-estimation du phénomène.
Les modifications observées durant et après le séjour hospitalier semblaient concerner
toutes les catégories de traitements, avec les prédilections mentionnées plus haut. La
probabilité que ces changements aient affecté des médicaments importants parmi la
thérapeutique habituelle des patients était aussi élevée. Ceci devait être certainement le cas
pour les modifications réalisées par les patients eux-mêmes, dont la compréhension des
indications n’était, bien sûr, pas complète. L’absence d’association entre les changements
24
réalisés durant le séjour hospitalier et les caractéristiques des patients ou le diagnostic
principal parle aussi en faveur de changements globaux, non différentiés, portés à l’ensemble
des médicaments. Par ailleurs, le fait que seuls les maladies thrombo-emboliques aient été
associées à un risque augmenté d’introduction de médicaments pendant le séjour hospitalier
relève probablement d’une classification particulière des traitements relevant de ces
pathologies, selon nos critères. En effet, bien que les médicaments associés au diagnostic de
maladie thrombo-embolique ne sont en général pas considérés comme des traitements
chroniques (anti-coagulation), ils sont habituellement prescrits pour une durée de plus de 30
jours et ont ainsi été considérés comme traitements chroniques dans notre étude.
Finalement, nous n’avons pas examiné dans cette étude l’adéquation des modifications
effectuées par les médecins internes ou les médecins traitants et nous nous sommes
uniquement basés sur les motifs évoqués par ceux-ci. Bien que très difficile, cette analyse
aurait pu démontrer quelle proportion des modifications sont évitables par une limitation de
leurs indications au stricte nécessaire.
25
Conclusions
Malgré ces limitations, notre étude a clairement montré que les changements dans la
thérapeutique habituelle du patient suivant une hospitalisation étaient fréquents et
concernaient aussi des médicaments dont la relevance clinique était importante. De tels
changements peuvent se révéler nécessaires, pour des raisons médicales ou économiques,
comme lors de politiques hospitalières de réduction de coûts. Néanmoins, l’hôpital et les
médecins traitants devraient restreindre ces changements au minimum et garder à l’esprit
qu’ils peuvent être délétères. D’une part, voyant leurs traitements habituels se modifier de
façon séquentielle, les patients reçoivent un message ambigü, réduisant leur confiance envers
les thérapeutes. D’autre part, de telles modifications peuvent les conduire à une mauvaise
compréhension de leur thérapeutique (8-11), elle-même à risque de produire des erreurs de
posologie (2), une mauvaise observance (12) et une augmentation des réadmissions
hospitalières (13). Les médecins hospitaliers devraient aussi garder à l’esprit que les
médicaments prescrits à la sortie sont souvent interrompus par le patient lui-même, et ceci
d’autant plus souvent que ce médicament à été nouvellement introduit durant l’hospitalisation
(3 fois plus souvent dans notre étude). Le fait que l’insatisfaction des médecins traitants
concernant la prise en charge hospitalière s’associe à une augmentation significative du risque
d’introduire ou de réintroduire un médicament après la sortie de l’hôpital devrait également
être mieux connu des médecins hospitaliers. Ainsi, si une modification du traitement habituel
n’est pas évitable, le médecin hospitalier devrait concentrer ses efforts à transmettre les
informations importantes au patient et renforcer la communication avec les médecins traitants.
26
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29
Table 1: Médicaments (Méd.) supprimés ou ajoutés durant le séjour hospitalier parmi 367 patients
Classe
Méd. présents
Méd.
Proportion de
Méd. présents
à l’admission
supprimés
suppression
à la sortie
thérapeutique
Méd. ajoutés
N=730
Proportion
d’ajout
p*
N=1795
N=471
(par classe)
N=2054
70 (3.9%)
19 (4%)
27%
93 (4.5%)
42 (5.8%)
45%
0.003
83 (4.6%)
27 (5.7%)
33%
102 (5%)
46 (6.3%)
45%
0.03
Anti-diabétiques
68 (3.8%)
21 (4.4%)
31%
61 (3%)
14 (1.9%)
23%
0.24
Vitamines et
135 (7.5%)
34 (7.2%)
25%
214 (10%)
113 (15%)
53%
<0.0001
minéraux
Anti-
150 (8.4%)
30 (6.4%)
20%
187 (9.1%)
67 (9.2%)
36%
0.0002
125 (7%)
39 (8.3%)
31%
115 (5.6%)
29 (4%)
25%
0.22
206 (11%)
50 (11%)
24%
212 (10%)
56 (7.7%)
26%
0.56
Diurétiques
115 (6.4%)
47 (10%)
41%
124 (6%)
56 (7.7%)
45%
0.38
Hypolipémiants
54 (3%)
13 (2.8%)
24%
54 (2.6%)
13 (1.8%)
24%
1.0
Urologiques et
57 (3.2%)
9 (1.9%)
16%
59 (2.9%)
11 (1.5%)
19%
0.65
Corticostéroïdes
41 (2.3%)
5 (1%)
12%
66 (3.2%)
30 (4.1%)
45%
<0.0001
Antibiotiques
45 (2.5%)
4 (0.9%)
8.9%
74 (3.6%)
33 (4.5%)
45%
<0.0001
Anti-rhumatismaux
72 (4%)
29 (6.2%)
41%
75 (3.7%)
32 (4.4%)
43%
0.70
Analgésiques
82 (4.6%)
33 (7%)
40%
93 (4.5%)
44 (6.0%)
47%
0.17
256 (14%)
51 (11%)
20%
260 (13%)
55 (7.5%)
21%
0.70
183 (10%)
44 (9.3%)
24%
212 (10%)
73 (10%)
34%
0.007
53 (3%)
16 (3.4%)
30%
53 (2.6%)
16 (2.2%)
30%
1.0
Antacides
Autres gastrointestinaux
(par classe)
thrombotiques
Cardio-actifs
Anti-hypertenseurs
endocrinologiques
Système nerveux et
psychotropes
Système
respiratoire
Autres
*valeur de p obtenue au moyen de tests de McNemar pour chaque classe de médicaments.
30
Table 2. Médicaments (Méd.) interrompus ou ajoutés durant le séjour hospitalier parmi 283 patients qui
ont été contactés et ont consulté leur médecin traitant après l’hospitalisation.
Classe
Méd. présents
Méd.
Proportion de
Méd. présents
à l’admission
supprimés
suppression
à la sortie
thérapeutique
Méd. ajoutés
N=575
Proportion
d’ajout
p*
N=1440
N=357
(par classe)
N=1658
(par classe)
Antacides
56 (3.9%)
16 (4.5%)
29%
73 (4.4%)
33 (5.7%)
45%
0.015
Autres gastro-
63 (4.4%)
20 (5.6%)
32%
81 (4.9%)
38 (6.6%)
47%
0.018
Anti-diabétiques
44 (3.1%)
13 (3.6%)
30%
42 (2.5%)
11 (1.9%)
26%
0.68
Vitamines et
109 (7.6%)
24 (6.7%)
22%
166 (10%)
81 (14%)
49%
<0.001
Anti-thrombotiques
128 (8.9%)
26 (7.3%)
20%
158 (9.5%)
56 (9.7%)
35%
<0.001
Cardio-actifs
106 (7.4%)
32 (9%)
30%
100 (6%)
26 (4.5%)
26%
0.43
Anti-hypertenseurs
165 (11%)
38 (11%)
23%
175 (11%)
48 (8.4%)
27%
0.28
Diurétiques
84 (5.8%)
35 (9.8%)
42%
90 (5.4%)
41 (7.1%)
46%
0.49
Hypolipémiants
43 (3%)
10 (2.8%)
23%
46 (2.8%)
13 (2.3%)
28%
0.53
Urologiques et
49 (3.4%)
7 (2%)
14%
48 (2.9%)
6 (1%)
13%
0.78
Corticostéroïdes
31 (2.2%)
4 (1.1%)
13%
48 (2.9%)
21 (3.7%)
44%
<0.001
Antibiotiques
42 (2.9%)
3 (0.8%)
7.1%
68 (4.1%)
29 (5%)
43%
<0.001
Anti-rhumatismaux
61 (4.2%)
25 (7%)
41%
62 (3.7%)
26 (4.5%)
42%
0.89
Analgésiques
64 (4.4%)
24 (6.7%)
38%
79 (4.8%)
39 (6.8%)
49%
0.058
Système nerveux et
202 (14%)
34 (9.5%)
17%
205 (12%)
37 (6.4%)
18%
0.72
151 (10%)
37 (10%)
25%
170 (10%)
56 (9.7%)
33%
0.049
42 (2.9%)
9 (2.5%)
21%
47 (2.8%)
14 (2.4%)
30%
0.30
intestinaux
minéraux
endocrinologiques
psychotropes
Système
respiratoire
Autres
*valeur de p obtenue au moyen de tests de McNemar pour chaque classe de médicaments.
31
Table 3: Médicaments (Méd.) supprimés ou ajoutés par les patients eux-mêmes après le
séjour hospitalier parmi 283 patients.
Classe
Méd. présents à
Méd.
Proportion de
Méd. présents
l’admission
supprimés
suppression
à domicile
thérapeutique
Méd. ajoutés
N=138
Proportion
d’ajout
p*
N=1658
N=113
(par classe)
N=1683
73 (4.4%)
8 (7.1%)
11%
69 (4.1%)
4 (2.9%)
5.8%
0.25
81 (4.9%)
5 (4.4%)
6.2%
85 (5.1%)
9 (6.5%)
11%
0.29
Anti-diabétiques
42 (2.5%)
0
0%
44 (2.6%)
2 (1.5%)
4.6%
0.16
Vitamines et
166 (10%)
9 (8%)
5.4%
180 (11%)
23 (17%)
13%
0.01
158 (9.5%)
5 (4.4%)
3.2%
153 (9.1%)
0
0
0.03
100 (6%)
5 (4.4%)
5%
104 (6.2%)
9 (6.5%)
8.7%
0.29
175 (11%)
8 (7.1%)
4.6%
171 (10%)
4 (2.9%)
2.3%
0.25
Diurétiques
90 (5.4%)
5 (4.4%)
5.6%
90 (5.4%)
5 (3.6%)
5.6%
1.0
Hypolipémiants
46 (2.8%)
6 (5.3%)
13%
43 (2.6%)
3 (2.2%)
7%
0.32
Urologiques et
48 (2.9%)
2 (1.8%)
4.2%
48 (2.9%)
2 (1.5%)
4.2%
1.0
Corticostéroïdes
48 (2.9%)
2 (1.8%)
4.2%
46 (2.7%)
0
0
0.16
Antibiotiques
68 (4.1%)
3 (2.7%)
4.4%
68 (4%)
3 (2.2%)
4.4%
1.0
Anti-rhumatismaux
62 (3.7%)
8 (7.1%)
13%
65 (3.9%)
11 (8%)
17%
0.49
Analgésiques
79 (4.8%)
22 (19%)
28%
77 (4.6%)
20 (14%)
26%
0.76
205 (12%)
14 (12%)
6.8%
212 (13%)
21 (15%)
9.9%
0.24
170 (10%)
8 (7.1%)
4.7%
181 (11%)
19 (14%)
11%
0.03
47 (2.8%)
3 (2.7%)
6.4%
47 (2.8%)
3 (2.2%)
6.4%
1.0
Antacides
Autres gastrointestinaux
(par classe)
minéraux
Antithrombotiques
Cardio-actifs
Anti-hypertenseurs
endocrinologiques
Système nerveux et
psychotropes
Système
respiratoire
Autres
*valeur de p obtenue au moyen de tests de McNemar pour chaque classe de médicaments.
32
Table 4: Médicaments (Méd.) supprimés ou ajoutés après une hospitalisation par leur
médecin traitant (MT.) parmi 283 patients.
Classe
Méd. présents
Méd.
Proportion de
Méd. présents
à domicile
supprimés
suppression
chez le MT.
thérapeutique
Méd. ajoutés
N=153
Proportion
d’ajout
p*
N=1683
N=247
(par classe)
N=1589
(par classe)
Antacides
69 (4.1%)
14 (5.7%)
20%
61 (3.8%)
6 (3.9%)
9.8%
0.07
Autres gastro-
85 (5.1%)
28 (11.3%)
33%
64 (4%)
7 (4.6%)
11%
<0.001
Anti-diabétiques
44 (2.6%)
1 (0.4%)
2.3%
45 (2.8%)
2 (1.3%)
4.4%
0.56
Vitamines et
180 (11%)
22 (8.9%)
12%
171 (11%)
13 (8.5%)
7.6%
0.13
153 (9.1%)
8 (3.2%)
5.2%
154 (9.7%)
9 (5.9%)
5.8%
0.80
Cardio-actifs
104 (6.2%)
7 (2.8%)
6.7%
102 (6.4%)
5 (3.35%)
4.9%
0.56
Anti-hypertenseurs
171 (10%)
7 (2.8%)
4.1%
178 (11%)
14 (9.2%)
7.9%
0.13
Diurétiques
90 (5.4%)
10 (4%)
11%
94 (5.9%)
14 (9.2%)
15%
0.41
Hypolipémiants
43 (2.6%)
1 (0.4%)
2.3%
47 (3%)
5 (3.3%)
11%
0.10
Urologiques et
48 (2.9%)
3 (1.2%)
6.3%
47 (3%)
2 (1.3%)
4.3%
0.65
Corticostéroïdes
46 (2.7%)
8 (3.2%)
17%
39 (2.5%)
1 (0.7%)
2.6%
0.02
Antibiotiques
68 (4%)
12 (4.9%)
18%
60 (3.8%)
4 (2.6%)
6.7%
0.05
Anti-
65 (3.9%)
17 (6.7%)
26%
61 (3.8%)
13 (8.5%)
21%
0.47
Analgésiques
77 (4.6%)
32 (13%)
42%
65 (4.1%)
20 (13%)
31%
0.10
Système nerveux
212 (13%)
35 (14%)
17%
195 (12%)
18 (12%)
9.2%
0.02
181 (11%)
34 (14%)
19%
164 (10%)
17 (11%)
10%
0.02
47 (2.8%)
8 (3.2%)
17%
42 (2.6%)
3 (2%)
7.1%
0.13
intestinaux
minéraux
Antithrombotiques
endocrinologiques
rhumatismaux
et psychotropes
Système
respiratoire
Autres
*valeur de p obtenue au moyen de tests de McNemar pour chaque classe de médicaments.
33
Figure: Flux des patients
86 sans médicaments habituels avant
l’admission
31 ne peuvent répondre aux questions
29 hospitalisés moins de 24 heures
659 patients
testés
254 patients
exclus
20 ne vivent pas à Genève
20 pris en charge principalement par un
spécialiste consultant
16 sont transférés dans un autre hôpital
8 ne sont pas en mesure de donner leur
consentement éclairé
44 sont déjà inclus une fois dans l’étude
38 patients
non-inclus
405 patients
éligibles
19 quittent l’hôpital avant
d’être interrogés
11 refusent de participer
8 quittent l’hôpital contre l’avis médical
367 patients
80 patients n’ont pas été vus par
inclus à l’admission
leur médecin traitant au moment
du contact téléphonique
4 patients n’étaient pas joignables
à domicile
283 patients avec un suivi complet après l’hospitalisation
(patients contactés par téléphone et vu par leurs médecins traitants)
34
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