Travaillons ensemble pour atteindre des poids santé : Contrer le

Travaillons ensemble pour atteindre des poids santé :
Contrer le tsunami du diabète
Recommandations de l’Association canadienne du diabète
présentées au Comité permanent de la santé de la Chambre des
communes
Étude Vivre en santé
Février 2011
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Recommandations de l’Association canadienne du diabète présentées au Comité permanent de la santé de la Chambre des
communes, Étude Vivre en santé, février 2011
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Résumé
En 2009, l’Association canadienne du diabète estimait que le taux de diabète avait presque
doublé entre 2000 et 2010, le nombre de personnes atteintes de la maladie étant passé de
1,3 million à quelque 2,5 millions, et que ce taux continuerait à croître de 2010 à 2020, la
maladie touchant alors quelque 3,7 millions de personnes. Si le nombre de Canadiens chez
qui le diabète est diagnostiqué est élevé, on estime que 700 000 Canadiens de plus sont
atteints de la maladie sans cependant le savoir.
Bien que ces chiffres soient déjà alarmants, leur mise à jour, s’appuyant sur de nouvelles
données recueillies, que l’Association canadienne du diabète compte rendre publique au
printemps 2011, indique que la prévalence actuelle du diabète est encore plus élevée et
qu’elle le sera également à l’avenir à moins que des mesures ne soient prises pour contrer
ce tsunami. Cette mise à jour comprendra aussi le nombre de personnes ayant reçu un
diagnostic de prédiabète. Environ la moitié des Canadiens atteints de prédiabète
développent le diabète de type 2.
Le taux croissant du diabète et de ses complications représente également un lourd fardeau
pour notre système de soins de santé à financement public et pour notre économie. En
2009, l’Association canadienne du diabète estimait qu’en 2010, le diabète coûterait au
système canadien de soins de santé 12,2 milliards de dollars, contre 6,3 milliards en 2000.
En 2020, le diabète coûtera à notre système de santé 16,9 milliards de dollars en dépenses
directes (hospitalisation, omnipraticiens, spécialistes et médicaments), dépenses auxquelles
il faut ajouter les dépenses indirectes reliées à la perte de productivité causée par l’invalidité
et les décès prématurés.
De nombreux facteurs contribuent au développement du diabète de type 2, dont le fait
d’être âgé de plus de 40 ans, les antécédents familiaux, le fait d’avoir le diabète
gestationnel (le diabète de grossesse), l’appartenance à une couche socioéconomique
défavorisée et l’appartenance à une population ethnoculturelle à haut risque. La surcharge
pondérale est un facteur important qui prédispose au diabète : on estime qu’entre 80 et
90 % des personnes atteintes du diabète de type 2 ont soit une surcharge pondérale, soit
sont obèses. Étant donné que près des deux tiers des adultes et plus du quart des enfants
et des adolescents canadiens ont une surcharge pondérale ou souffrent d’obésité, si ces
taux se maintiennent, on peut s’attendre à ce que les taux de diabète continuent
d’augmenter dans l’avenir prévisible.
Afin d’atténuer les coûts assumés par notre système de santé à financement public,
d’assurer à tous les Canadiens l’accès aux services de santé dont ils ont besoin et
d’accroître notre productivité, l’Association canadienne du diabète recommande que le
gouvernement fédéral collabore avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, ses
partenaires ainsi que les divers intervenants pour :
Mettre en œuvre une stratégie pancanadienne globale de promotion du poids santé.
Mettre en place une stratégie de prévention secondaire globale visant les personnes
diabétiques.
Étudier, en vue de leur adoption éventuelle, des options de promotion d’une alimentation
saine et de l’activité physique.
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Recommandations de l’Association canadienne du diabète présentées au Comité permanent de la santé de la Chambre des
communes, Étude Vivre en santé, février 2011
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I. Introduction
L’Association canadienne du diabète est heureuse de répondre à l’invitation du Comi
permanent de la santé de lui présenter les recommandations suivantes destinées à assurer
un Canada sain et productif pour les personnes vivant avec le diabète et le prédiabète, pour
leurs familles et pour tous les Canadiens. Nous remercions le Comité de cette importante
invitation.
L'Association canadienne du diabète est une organisation qui fait autorité au sujet du
diabète au Canada et dans le monde. Elle s'enorgueillit d'un riche passé d'excellence et de
leadership, et c'est à son cofondateur, le D
r
Charles Best, et au D
r
Frédéric Banting que l'on
doit la découverte de l'insuline. Partout au Canada, l'Association mène le combat contre le
diabète en aidant les personnes atteintes à mener une vie saine et en continuant la
recherche d'une guérison. L'Association bénéficie dans ses efforts de l'appui d'un réseau
communautaire de bénévoles, d'employés, de professionnels de la santé, de chercheurs et
de partenaires. Conformément à sa mission, elle dispense des services d'éducation et de
soutien, elle milite au nom des personnes atteintes du diabète, et elle appuie les recherches
et la traduction des recherches en applications concrètes.
II. Contexte : le diabète au Canada
Prévalence du diabète. En 2009, l’Association canadienne du diabète a estimé que la
prévalence du diabète avait doublé au cours de la décennie, le nombre de Canadiens
atteints de la maladie étant passé de 1,3 million en 2000 (4,2 % de la population) au chiffre
estimatif de 2,5 millions en 2010 (7,3 %). On estime par ailleurs que 700 000 autres
Canadiens ont le diabète bien que n’ayant pas encore reçu un diagnostic de la maladie. Le
vieillissement de la population, la hausse des taux d’obésité, les modes de vie sédentaires
et les changements démographiques causés par l’arrivée de nouvelles populations
immigrantes continueront de faire monter ces pourcentages. De fait, on estime que
3,7 millions de Canadiens (9,9 %) seront atteints du diabète d’ici à 2020
1
.
En outre, des millions de Canadiens vivent avec le prédiabète, affection caractérisée par un
taux de glycémie supérieur à la normale, mais pas encore assez élevé pour justifier un
diagnostic de diabète de type 2 (taux de glucose plasmatique à jeun de 7,0 mmole/L ou
plus). Environ 50 % des personnes atteintes de prédiabète développeront le diabète de
type 2. Des recherches ont montré que certaines complications à long terme associées au
diabète (comme les maladies du cœur et les lésions nerveuses) peuvent débuter pendant le
prédiabète
2
.
Importance des complications du diabète. Le diabète a des conséquences graves et
susceptibles de mettre la vie en danger. C’est une des premières causes de crise cardiaque,
d’AVC, de néphropathie, de cécité, d’amputation de membres et de dépression. Le fardeau
de comorbidité et de mortalité du diabète est une menace grave pour la qualité de vie des
personnes atteintes et, à l’avenir, pour la qualité de notre système de santé. Par exemple :
Les maladies cardio-vasculaires sont à l’origine d'environ 70 % de tous les décès de
diabétiques
3
.
Le diabète accroît le risque d’AVC, notamment chez les jeunes
4
.
On estime que les personnes atteintes du diabète connaîtront un taux deux à quatre fois
plus élevé de maladie vasculaire périphérique; environ 50 % de toutes les amputations de
membres inférieurs sont effectuées sur des personnes atteintes de diabète
5
.
Le diabète continue d’être la cause principale de l’insuffisance rénale au Canada, le
diabète ayant été constaté en 2009 dans 34 % des cas d’insuffisance rénale
6
.
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Recommandations de l’Association canadienne du diabète présentées au Comité permanent de la santé de la Chambre des
communes, Étude Vivre en santé, février 2011
3
La rétinopathie diabétique est courante chez les personnes atteintes du diabète; environ
70 % des personnes atteintes du diabète de type 1 et 40 % de celles atteintes du diabète
de type 2 développent cette maladie qui est la première cause de cécité des Canadiens de
30 à 69 ans
7
.
Environ 25 % des Canadiens atteints de diabète ont également un diagnostic de
dépression; la combinaison du diabète et de la dépression est associée à une mauvaise
observance du traitement thérapeutique et à une hausse du coût des soins de santé
8
.
Onze pour cent des Canadiens vivant avec le diabète ont également trois affections
chroniques ou plus
9
.
Les Canadiens atteints du diabète utilisent en moyenne deux à trois fois plus de
ressources de santé que la population générale étant donné la nécessité de prendre en
charge leur maladie et de retarder ou d’éviter ses complications
10
,
11
Pour ce qui est des
services de santé et des prestataires de soins de santé particuliers, les Canadiens atteints
du diabète sont quatre fois plus susceptibles d’être admis à l’hôpital ou dans un foyer de
soins infirmiers, sept fois plus susceptibles d’avoir besoin de soins à domicile, et de trois à
cinq fois plus susceptibles de consulter un prestataire de soins de santé
12
.
Les complications graves du diabète telles que la crise cardiaque, l’AVC, l’insuffisance
rénale et autres maladies allongent les listes d’attente de tous les Canadiens dans les
salles d’urgence des hôpitaux et dans les blocs opératoires; environ 10 % des
hospitalisations pour soins de courte durée sont reliées au diabète et à ses
complications
13
.
Fardeau financier du diabète. En 2010, le diabète coûtera au système canadien de soins de
santé la somme estimative de 12,2 milliards de dollars, contre 6,3 milliards en 2000. D’ici à
2020, on estime que le diabète coûtera à notre système de santé 16,9 milliards de dollars
en coûts de santé directs (hospitalisation, omnipraticiens, spécialistes et médicaments),
dépenses auxquelles il faut ajouter les dépenses indirectes reliées à la perte de productivité
causée par l’invalidité et les décès prématurés
14
. Tous les Canadiens assumeront les coûts
indirects du traitement des complications liées au diabète. Ces coûts compromettent la
productivité et la prospérité du Canada.
III. Mesures pouvant être prises pour lutter contre le diabète et promouvoir un
mode de vie sain : Recommandations
Le fardeau du diabète peut être allégé grâce à certaines solutions comme une alimentation
saine et une augmentation de l’activité physique. De fait, on estime que plus de 50 % des
cas de diabète de type 2 pourraient être prévenus ou retardés si ces solutions étaient
adoptées. Une perte de poids de 5 à 10 % réduit considérablement le risque de diabète.
Une réduction modeste de la prévalence du diabète aurait à son tour une importante
incidence financière. Une réduction de 2 % du taux de prévalence de la maladie entraînerait
une réduction de 9 % des coûts de santé directs.
15
Pour atteindre ces résultats, l’Association
canadienne du diabète formule les recommandations suivantes :
1. Mettre en œuvre une stratégie pancanadienne globale de promotion du poids
santé. D’après Statistique Canada, 61 % des adultes canadiens ont une surcharge
pondérale ou sont obèses. Chez les enfants et les adolescents, les pourcentages
correspondants sont 17 % et 9 %
16
.
Le lien entre la mauvaise alimentation et l’obésité est bien connu. Ainsi, la consommation de
boissons sucrées a été associée au développement de l’obésité infantile; il est possible qu’on
puisse y attribuer la prise d’au moins une livre par mois chez les adolescents
17
. Parmi les
autres facteurs liés à l’obésité, mentionnons la situation socioéconomique
18
, même chez les
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Recommandations de l’Association canadienne du diabète présentées au Comité permanent de la santé de la Chambre des
communes, Étude Vivre en santé, février 2011
4
enfants
19
. Certaines recherches établissent un lien entre l’insécurité alimentaire et
l’obésité
20
. Cette conclusion est particulièrement importante étant donné que quelque
2,7 millions de Canadiens connaissent l’insécurité alimentaire parce qu’ils ont un revenu
faible ou vivent dans la pauvreté. Cette situation influe, à son tour, de façon marquée sur la
prévention du diabète puisque le taux de diabète chez ces personnes est presque deux fois
plus élevé que chez celles qui ne manquent pas de nourriture
21
.
Le lien entre une surcharge pondérale et le diabète de type 2 est bien connu. Ainsi, on
estime qu’entre 80 à 90 % des personnes ayant le diabète de type 2 ont une surcharge
pondérale ou sont obèses
22
. Ce sont chez les personnes obèses que le risque individuel de
développer le diabète est le plus élevé (27,4 %), mais celles qui ont une charge pondérale
sont le plus à risque au sein de la population (9.9 %) de développer la maladie au cours des
10 prochaines années
23
. Vu le lien entre la surcharge pondérale et le diabète, nous pressons
les gouvernements de mettre en œuvre leur Cadre d’action pour la promotion du poids
santé (septembre 2010)
24
.
Le maintien d’un poids santé est essentiel pour prévenir tant le diabète que les
complications connexes. Une stratégie pancanadienne de promotion du poids santé
augmenterait le pourcentage de Canadiens conservant un poids santé et mettrait l’accent
sur cinq objectifs principaux :
Cerner et comprendre les causes sociales sous-jacentes du poids malsain.
Établir des objectifs en vue de l’accroissement du nombre de Canadiens ayant un poids
santé, en particulier au sein des populations à haut risque.
Améliorer l’accès aux programmes et aux services pour les populations à haut risque.
Lancer une campagne de sensibilisation publique dans tous les secteurs de la société.
Incorporer une approche multisectorielle comportant la participation des gouvernements,
des organismes non gouvernementaux, du secteur privé et de l’ensemble des Canadiens à
titre individuel.
Tout cela exigera un changement important dans l’approche des gouvernements, dans la
participation du secteur privé et surtout, un changement personnel et social sur une grande
échelle.
2. Étudier, en vue de leur adoption éventuelle, des options de promotion d’une
alimentation saine. La promotion de mesures en vue de la promotion de modes de vie
sains doit aussi faire appel à la participation des personnes vivant avec une maladie
chronique. Une prise en charge efficace du diabète est essentielle si l’on veut retarder ou
prévenir les maladies chroniques connexes et les complications telles que les crises
cardiaques, les AVC, la cécité, l’insuffisance rénale et les amputations
25
.
Une stratégie de prévention secondaire du diabète ciblerait exclusivement les personnes
ayant reçu un diagnostic de diabète ou de prédiabète et leur fournirait les outils, le soutien
et les services voulus pour prendre en charge efficacement leur maladie et prévenir les
complications connexes. La stratégie devrait également comporter un modèle complet
d’évaluation des risques du diabète pour dépister le diabète chez les populations à haut
risque, y compris :
les Autochthones;
les nouveaux Canadiens et ceux qui appartiennent à des groupes ethnoculturels comme
les Asiatiques du Sud et de l’Est, les Afro-Canadiens et les Hispano-Canadiens;
les Canadiens à faible revenu.
Cette stratégie fournirait également des outils éducatifs et nutritifs adaptés aux diverses
cultures pour renforcer les conseils sur la modification des modes de vie dispensés à ces
populations.
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