Or, la liberté de jugement repose sur un niveau élevé de sensibilité éthique, complété par un
véritable comportement éthique. Rest (1986) met en exergue qu’un individu doit franchir
quatre étapes psychologiques pour adopter un comportement éthique. Tout d’abord, il doit
interpréter une situation donnée comme un problème éthique (sensibilité éthique). Cette étape
inclut notamment le fait d’identifier les options possibles et leurs conséquences. En second,
l’individu doit décider quelle option est correcte du point de vue moral. Ensuite, il doit avoir
la volonté de se comporter de manière éthique, même si son propre intérêt lui dicte une
attitude contraire. Enfin, l’individu doit avoir une force de caractère suffisante pour se
comporter de manière conforme à son intention éthique (comportement éthique).
Selon l’Encyclopédie Larousse, l’éthique est la mesure de la morale. L’origine grecque se
trouve dans êthicos, moral et dans êthos, mœurs, caractère. Un comportement éthique
concerne donc la morale. Comme le soulignent Fortin et Martel (1997), il est généralement
admis que l’auditeur, dans sa fonction d’attestation des états financiers, doit agir en fonction
des intérêts, souvent contradictoires, de divers groupes d’utilisateurs tels que les créanciers,
les actionnaires ou les agences de réglementation si bien qu’en rédigeant son rapport sur la
fiabilité des résultats publiés dans le rapport annuel d’une entreprise, l’auditeur assume une
triple responsabilité. Il doit veiller à ce que les investisseurs disposent d’une information
suffisante pour apprécier les risques et les perspectives de gain, porter un jugement sur la
pertinence de l’information à divulguer et tenir compte de l’intérêt du public. Si la
connaissance technique s’acquiert au cours d’une formation accréditée, l’éthique repose sur la
capacité et les aptitudes à rendre des jugements moraux. La nécessité de tenir compte de
l’intérêt du public et de celui du client fait partie de la réalité quotidienne de l’auditeur et le
place au cœur d’importants conflits d’intérêt pour lesquels les codes de déontologie n’offrent
pas de solutions simples.
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