L`Unité de Psychiatrie du Développement Mental (UPDM), un

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Assemblée générale insieme Genève
L’Unité de Psychiatrie du Développement Mental (UPDM), un partenaire dans le réseau « handicap mental » genevois
Markus Kosel
Médecin adjoint agrégé, responsable UPDM, HUG
22 mai 2014
Merci de donner la parole aux HUG/médico‐soignants!! Soignants de l’UPDM en tant que partenaires: tâche à facettes multiples
• 2 contextes: – Avec patients et leurs proches
– Avec les autres interlocuteurs du réseau
1. Place des soignants dans le travail avec leurs patients
• En tant que professionnels de la santé
mentale
• En tant que partenaires à long terme avec un rôle de personnes de référence et d’experts
¾ Rôle dépassant très largement la fonction de soins psychiatriques dans le sens médical
¾ Fonction « envahissante » dans la vie du patient/des proches. Triade: Patient‐
enfant/parent‐proche/professionnel de la santé
mentale
BUT: santé
« La santé est un état de complet bien‐être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité » (1)
« Une bonne santé mentale permet aux individus de se réaliser, de surmonter les tensions normales de la vie, d'accomplir un travail productif et de contribuer à la vie de leur communauté » (2)
« Autonomie, participation, inclusion » (3)
« Amour, sexualité et handicap » (3)
1 Préambule à
la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé, adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19‐22 juin 1946. Pas modifiée depuis 1946. (2) Préambule « Plan d’action pour la santé mentale 2013‐2020 de l’OMS », Dr Margaret Chan, directrice générale. (3) INSOS, chartes qualité de vie et cadres éthique et juridique
Aujourd’hui
• Une psychiatrie de la personne (WPA 2008, Mezzich)
– Articulation de science et humanisme
– Implique la prise en compte du sujet en tant que personne, dans son contexte culturel et spirituel
– Considère maladie ET santé
• =>le rétablissement en fait partie
Rétablissement : un processus
• Réalisation d’une vie pleine et significative, d’une identité positive fondée sur l’espoir et l’autodétermination
– Trouver l’espoir
– Redéfinir l’identité
– Trouver un sens à la vie
– Prendre la responsabilité du rétablissement
*Andresen et al., 2003, Jacobson et Greenley, 2001, Huguelet 2007
Patient et parents/proches
Patient: acteur, à égalité avec les autres. Avec handicap mental croissant, en pratique, besoin de soutien croissant et diminution d’autonomie
Parents (1):
‐ Désirer leur enfant et désirer pour lui
‐ Seuls à pouvoir légitimement avoir un projet de vie pour leurs enfants
‐ Idéal: l’enfant élabore lui‐même un jour son projet
‐ Doivent pouvoir compter sur le soutien d’autres/société
1
Patrick Eluard: Autisme: le partenariat entre parents et professionnels, 2012
Démographie
• Population GE (fin ‘13): 476’000 (1) ; (+ 5’500 sur 1 année). Bassin de population d’environ ½ mio • > 18 ans: environ 80% (1), environ 400’000
• En Angleterre (2012): environ 2% de la population: DI: 1.2 mio; > 18 ans: 900’000, 20% connus des services
• A Genève: probablement env. 7000 personnes avec DI et > 18 ans.
• TSA (trouble du spectre autistique): Prévalence 0.5‐1%
• DI (déficience intellectuelle) sévère/profonde: prévalence à la naissance 0.3‐0.4%
1 Bulletins statistiques Ct de Genève; 2
Joint Commissioning Panel for Mental Health, 2013: Guidance for commissioners of mental health services for people with learning disabilities. Le modèle genevois de l’handicap mental:
Initiative et Partenariat
Personne en situation de handicap mental, parents/proches
Dispositif genevois: logement/activités
Logement
Activités
Associations proches
Avec/sans activité
professionnelle
Milliers
Centaines
EPH
Logements et ateliers/cen
tres du jour
Ateliers +/‐ productifs
ou occupationnels
Centaines
Dizaines
Environ 12
????
Commission cantonale d’indication CCI
DGAS (canton)
EPH DI genevois
Institution
EPI
Clair Bois
SGIPA
Aigues-Vertes
Ensemble
Corolle
Point du Jour
Total
Handicap
Mental
Polyhandicap
Mental
Mental
Mental
Mental
Mental
Résidentiel Jour
175
76
80
120
51
28
0
530
AHE
Adom
0
0
3
0
0
0
0
3
20
5
18
0
0
0
0
43
140
86
264
69
81
5
12
652
Places au 31.12.2013, selon DGAS; subventions en 2014: Environ 100‐110 millions (estimation Kosel)
Evolution des places résidentiels et accueil jour (sans Clair Bois)
2009
2010
2011
2012
2013
Evolution 2009-2013
Résidentiel
402
414
441
452
454
13%
A
507
517
535
553
572
13%
DISPOSITIF DE SOINS UPDM et chiffres 2013
Env. 53 ETP
Env. 40 inf
1 médecin cadre
Centre d’évaluation autisme adulte
UPDM 2013: Hospitalisations
• 84 patients différents, entre 1 et 5 hospitalisations
• Raison d’admission principale: troubles du comportement, peu de personnes avec DI légère
• 7 patients hospitalisés toute l’année
• 11 à la fin de l’année lieu de vie: UPDM
• Mineurs: 4
• Destinations: EPI 30; UPDM 15; Parents/proches 14; Aigues‐Vertes 8; Fondation Ensemble 4; EMS 3; Belle‐Idée 2; SGIPA, OMP, hôtel, Perceval, indépendant, Corolle 1.
Missions et objectifs de l’UPDM
1. Soins pour adultes avec
• Déficience intellectuelle
• Troubles du spectre autistique (également haut potentiel)
ET
• Troubles psychiatriques
• Troubles du comportement (comportements défis)
DI et comorbidités psychiatriques (1)
¾ Environ 50% de personnes avec DI: comorbidité psychiatrique
¾Taux fortement variables
¾ Comorbidités/troubles du comportement augmente avec sévérité de l’handicap
¾ Espérance de vie nettement diminuée
Trouble
Prévalence adultes ID
Schizophrénie
3%
Tr bipolaire
1.5
Dépression
3%
Anxiété généralisée et phobies
13.5%
TOC
2.5
Démence > 65 ans
20%
Autisme
7%
Troubles du comportement sévères
10‐15%
1 Joint Commissioning Panel for Mental Health, 2013: Guidance for commissioners of mental health services for people with learning disabilities. ;
En pratique (aujourd’hui)
– Patients avec QI de < 70, associé à des comorbidités psychiatriques ou des comportements défis, également patients avec DI sous article; patients avec trouble d’Asperger
– En principe pas suivis: patients mineurs (OMP, pédopsychiatrie); patients avec difficultés cognitives acquises après l’enfance, patients psychiatriques chroniques avec troubles cognitifs/troubles du comportement
Suite missions et objectifs
• 2. Formation: médecins, soignants, psychologues; extra‐UPDM (enseignement)
• 3. Recherche
• En complément à d’autres services: Aide aux patients/proches au niveau institutionnel, démarches, logement, etc.
• Partenaire du réseau handicap mental aux HUG (projet handicap, Prof. A. Perrier), à Genève (établissements pour personnes handicapées, autres partenaires)
• Travail «publique », rôle d’expert
Problèmes à l’UPDM vie de tous les jours
¾Roulement du personnel
¾Surcharge des lits
¾Lison/Doubs: lieu de vie pour 10‐12 personnes
¾Plaintes des proches
¾Demandes de soutien des EPH
¾« Discrimination » des personnes avec DI:
–
–
–
–
Accès aux soins somatiques
Accès aux soins psychiatriques
Mauvaises prises en charge: attentes aux urgences, refus de certains examens, mesures de contraintes
Manque de recherche et donc manque de traitements spécifiques
Changements à l’UPDM
• Equipe de cadres qui co‐dirigent l’unité: Mme Patricia Guiraudies, IRUS intrahospitalier; Mme Véronique Giacomini, responsable psychologues SSP et fonctions au sein des HUG; M. Laurent Peyruchaud, IRUS hôpital du jour; M. Patrice Croquette, adjoint de la responsable des soins SSP et secteur Pâquis
• L’UPDM fait partie du Service des Spécialités Psychiatriques (depuis 2012, responsable Prof. Jean‐
Michel Aubry)
¾Collaborations: consultation séxologie, Dr. Lorenzo Soldati, programme couple et famille, Dr. Katharina Auberjonois , impulsivité/hyperactivité, Dr. Nader Perroud, évaluation neurologique, Dr. Stephen Perrig
Suite changements
• Renforcement unités hospitalières:
– 100% socio‐éducateur
– 2x30% de psychologues
– 30% médecin, chef de clinique plus responsable de l’hôpital de jour
– 2x/mois supervision internistique
– 1x/mois supervision psychopharmacologique
– Introduction visite clinique hebdomadaire
Suite changements
• Projet handicap HUG:
– Projet institutionnel HUG: amélioration des prises en soins de patients en situation d’handicap: UPDM fait partie du groupe de projet
– Dans ce cadre (ou un autre): plateforme de collaborations privilégiés au sein des HUG: neurologie, endocrinologie, psychopharmacologie, médecine interne, soins dentaires, neuroimagerie, gynécologie, etc.
Suite changements
• Groupe de travail insieme‐UPDM, avec plusieurs réunions/année
• Groupe de travail autour d’un projet de 2ième
structure intermédiaire (EPI, insieme, HUG)
Conclusions: situation à Genève
• Majorité des personnes avec DI pas dans le système institutionnel EPH‐UPDM: assez bonne qualité de vie perçue vs isolement et manque de chercher de l’aide? • Personnes intégrées aux EPH bénéficient d’une infrastructure excellente et d’accès aux soins relativement faciles
• EPH gèrent de manière compétente la très grande majorité des situations en dehors des crises aigues/problèmes liés à l’autisme sévère
• Discussions focalisées sur problématiques des personnes au sein des EPH
Conclusions: situation à Genève
Problèmes:
• Manque de lieux de vie, et structures de type intermédiaire (comportements défis sévères, autisme)
• Gestion aigue de décompensations psychiatriques ou lors de comportements défis très dérangeants ou auto‐
ou hétéroagressifs, voir comportements sexuels inacceptables
• Structure d’évaluation et d’accompagnement pour les autistes haut niveau
• Concept global pour maintien à domicile, hors EPH
• Manque d’intégration longitudinale à travers les structures, de l’enfance à l’âge avancé
Réflexions perspectives
• Avancements spectaculaires dans les domaines des neurosciences, génétique
¾ MAIS Absence de traitements spécifiques biologiques pour DI, autisme, comportements défis
• Approches comportementales/socio‐éducatives efficaces
• Modèles de soins: actuellement approche communautaire favorisé
¾ A Genève, lits spécialisés en psychiatrie largement souhaités, ainsi que savoir‐faire médical spécialisé
¾ Focus plus sur la communauté, en dehors du système institutionnel EPH‐UPDM actuel
Journée RDI: poursuite de la réflexion
Comportements défis : de nouvelles réponses ?
Vendredi 26 septembre, 9h‐17h
• Introduction: – M. Bertrand Levrat, directeur général et président du comité de direction, HUG
– M. Mauro Poggia, conseiller d’état
• Conférences:
– Dr Bernard Garreau, Fondation John Bost
– M. Michel Blum, DGAS
–Prof Benedetto Saraceno, Uni GE et Lisbonne, ancien directeur Santé
mentale OMS
– Dr Annick Cudré‐Mauroux, prof HES Fribourg
– Prof Ghislain Magerotte, Uni Mons
• Table ronde. Modération : Prof Manon Masse
Gaston Duf Pâûlîchinêle gânsthêrs vitrês’‐
he, 1949 crayon de couleur sur papier 68,5 x 50,5 cm @ crédit photographique Collection de l'Art Brut, Lausanne
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