Les pleurs. C’est tout ce que les
plus petits ont à disposition
pour s’exprimer. Or, il existe
une solution pour mieux les
comprendre: c’est la communication
gestuelle, qui remporte de plus en
plus de succès auprès des familles
romandes.
Proposée depuis huit ans par l’as-
sociation Signons Ensemble, elle
consiste en l’apprentissage de signes
concrets, symbolisant chacun un mot
du quotidien – manger, pipi, maman,
papa, etc. –, et qui mèneront peu à peu
l’enfant au langage. «Soyons clairs: il
ne s’agit pas d’un cours de langue des
signes, souligne Safia Kury, éducatrice
de la petite enfance et enseignante en
communication gestuelle. Ce sont
des signes qui ont été légèrement
modifiés pour être accessibles aux
plus petits, et qui permettent à ces
derniers de s’exprimer avant de sa-
voir parler. L’association collabore
avec la dération suisse des sourds
pour proposer des signes justes, et les
animatrices travaillent avec une col-
lègue sourde lors de leurs ateliers.»
Apprentissage par mimétisme
Ce système de communication se
base sur le fait que, dès la naissance,
le bébé s’exprime par mimiques et par
gestes. Et que, dès l’âge de 9 mois en-
viron, le petit enfant commence à en
reproduire d’autres par mimétisme,
en observant son entourage. L’asso-
ciation – fondée en 2008 et composée
pour l’instant de vingt-huit anima-
trices et de sept co-animatrices
sourdes – ore donc aux parents la
possibilité de suivre six ateliers, de
manière à intégrer au total près de
150 mots de vocabulaire autour de
diérentes thématiques du quotidien:
les activités de l’enfant, les animaux,
la nourriture, les sentiments et émo-
tions, le monde de bébé, etc. «Ces ate-
liers s’adressent spécifiquement aux
parents, remarque Safia Kury. L’âge
idéal pour commencer avec son en-
Education
Quand
signe
Quel casse-tête, parfois, de comprendre son enfant!
L’association romande Signons Ensemble apporte la solution:
une communication gestuelle, simple et ludique.
Texte: ronique Kipfer Photos: Mathieu Rod
Dans les ateliers de l’association Signons Ensemble, les petits apprennent en signes l’équivalent de 150 mots de vocabulaire.
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fant tourne autour des 9 mois, lorsque
ce dernier est capable de reproduire
les gestes pour faire «coucou» et «au
revoir». Les signes ne sont par ail-
leurs ici jamais dissociés de la parole,
puisque chacun doit être expliqué à
l’enfant pour que ce dernier puisse
l’intégrer. Celui-ci n’en mémorisera
peut-être au début que deux ou trois,
mais qu’importe: ils le motiveront à se
faire comprendre.»
Un apprentissage détendu
Autre élément important de la com-
munication gestuelle: l’enfant n’est
pas corrigé lorsqu’il reproduit le
signe. Ainsi, par exemple, celui pour
dire «encore» consiste à tenir une
main à la verticale et à poser l’autre à
plat à l’horizontale, doigts touchant la
paume de la première. «A 9 mois, ex-
plique l’éducatrice, l’enfant n’a pas en-
core acquis la motricité fine et globale
nécessaire pour eectuer ce mouve-
ment de main à l’horizontale, et va
donc simplement poser son index
dans la paume. C’est juste aussi, et on
le comprendra très bien!»
Moments de partage et de complicité
Grâce à ces signes, l’enfant peut ainsi
s’exprimer plus facilement, ce qui at-
ténue ses frustrations – mais ne les
fait pas pour autant disparaître com-
plètement, insiste Safia Kury, qui sou-
ligne que ces dernières aident aussi
l’enfant à grandir. «Cela favorise tou-
tefois une communication non vio-
lente, parents et enfants devant être
à la même hauteur, se regarder et
signer dans un cadre de 30 cm pour
pouvoir se faire comprendre eca-
cement. C’est un plus pour toute la
famille, des moments ludiques de
partage et de complicité, non pas dans
un but normatif pour créer des en-
fants niaux, mais pour favoriser
une communication fluide et positive
entre tous.» Pour ecace qu’elle soit,
celle-ci n’aura d’ailleurs aucun impact
sur l’apprentissage futur du langage:
«Quand un enfant peut enfin dire
concrètement ce qu’il veut, avec le ton
et les mimiques qui l’accompagnent, il
le fait!», s’amuse l’éducatrice.
Convaincues par la méthode, de
plus en plus de familles s’inscrivent et
reviennent ensuite avec leur second
enfant. De nombreuses crèches ro-
mandes l’ont elles aussi déjà adoptée.
«C’est une communication qui peut
ensuite être utile dans de nombreuses
situations, entre autres pour créer un
lien avec des enfants non franco-
phones ou diérents, par exemple,
souligne Safia Kury. Et même plus
grands, on voit que certains enfants
continuent à signer entre eux, cela
devient leur «langage secret» face à
des adultes non initiés.» MM
Site de l’association:
www.signons-ensemble.ch
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