ELEMENT BIOGRAPHIQUE
Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Le plus important musicien français du XVIIIème siècle, passé à la postérité surtout pour ses opéras et
ses traités novateurs en matière de théorie harmonique. Louis XV lui accorde peu avant sa mort des
titres de noblesse. Rameau passe cependant les quarante premières années de sa vie dans
l’obscurité relative de la province. Il effectue un bref mais important séjour à Milan et est pendant un
temps violoniste à l’Opéra de Lyon. Il occupe des fonctions d’organiste à Avignon, Clermont et Dijon
et séjourne à Paris de 1706 à 1709 : titulaire alors de deux postes d’organiste, il s’en voit offrir un
troisième et publie son premier livre de pièces de clavecin. En 1722, il se fixe définitivement à Paris.
La publication la même année de son Traité de l’harmonie lui vaut l’attention et le respect des
musiciens parisiens. Rameau est impliqué dans des controverses concernant tant sa musique que ses
écrits. Ses premiers opéras, dont le plus ancien est représenté au cours de sa cinquantième année,
sont à l’origine de longues querelles opposant la vieille garde des lullistes aux ramistes, quant à eux
plus « progressistes ». Hippolyte et Aricie (1733) remporte un franc succès : l’importance accordée à
la musique en tant que telle déchaîne les passions. Les librettistes de Rameau étaient les meilleurs de
l’époque : Pellegrin, Voltaire, Fuzelier… Outre ses grandes tragédies lyriques (Hippolyte et Aricie,
Castor et Pollux, Dardanus, Zoroastre et Les Boréades), il compose des drames musicaux dans
plusieurs autres genres. Platée (1745), comédie lyrique, ridiculise les dieux, mais son thème central,
la laideur de son héroïne, avoisine la tragédie. Le goût français pour l’exotisme est exploité dans les
opéras ballets tels que Les Indes galantes (1735) et Les Fêtes d’Hébé (vers 1739), où chaque acte
possède son environnement et son action propres. Pygmalion (vers 1748) témoigne de la capacité de
Rameau à rassembler en un seul acte un vaste éventail d’émotions. Dans les années 1740, Rameau
acquière une solide position à la cour. Il devient compositeur de la musique de la Chambre du roi en
1745 et compose pour le mariage du dauphin la comédie-ballet La Princesse de Navarre (livret de
Voltaire).
REFERENCES
POUR ALLER PLUS LOIN
Quelle plainte en ces lieux m'appelle, extrait d’Hippolyte et Aricie de Rameau, Anne Sofie von Otter,
Le Concert d'Astrée sous la direction d'Emmanuelle Haïm
https://www.youtube.com/watch?v=2jwNNh6qifs
A la chasse, à la chasse, extrait d’Hippolyte et Aricie de Rameau, Aurélia Legay, Le Concert d'Astrée
sous la direction d'Emmanuelle Haïm
https://www.youtube.com/watch?v=-OksrK1ulHg
Discographie
Une fête baroque, programme autour de Rameau, Lully, Purcell, Haendel avec de nombreux artistes
et l’orchestre du Concert d’Astrée dirigé par Emmanuelle Haïm, 2012
Filmographie
Tous les matins du monde d’Alain Corneau, 1991, d’après le roman de Pascal Quignard : ce film
illustre la vie de M. de Sainte-Colombe et Marin Marais, deux violistes du XVIIe siècle.
Le Roi danse de Gérard Corbiau, 2000 : ce film retrace la rencontre entre Louis XIV, Lully et Molière.
Hippolyte et Aricie de Rameau, dirigé par Emmanuelle Haïm, mise en scène d’Ivan Alexandre
Ouvrages
Philippe Beaussant, Vous avez dit baroque ?, Ed. Actes Sud, 1994.
Louis XIV et Versailles, TDC n° 850, 2003.