attitude très conciliante envers les droits des travailleurs. La Suède, la
Finlande, le Danemark et le Québec seul État social-démocrate en Amérique d
Nord, seraient ainsi particulièrement vulnérables.
Les transformationnistes remettent en question la thèse des déclinistes. Les
pays qui possèdent des taux de taxation élevés, de forts taux de
syndicalisation, ainsi qu’un État très interventionniste s’en sortent souvent
mieux, en termes relatifs, que les pays qui ont le plus déstructuré leur État-
providence depuis les années 1980. L’auteur cite des études qui montrent que la
mondialisation n’est pas coupable et que les données empiriques ne confirment
pas les hypothèses du retrait de l’État dans les sphères économiques et
sociales. Ceux qui annoncent la fin de l’État-providence et de la social-
démocratie, négligent souvent d’identifier les mécanismes par lesquels elle
affecte la capacité de l’État et, ce faisant, ils exagèrent indûment les effets de la
mondialisation et propagent des préjugés. Au contraire, selon certains, les
récents développements de la social-démocratie sont des produits de la
mondialisation. On voit donc naître une nouvelle thèse selon laquelle
l’ouverture au commerce international en favorise la construction. Les
économies ouvertes au commerce international tendent à posséder de plus haut
taux de concentration industrielle, ce qui favorise la présence de syndicats
plus importants. L’ouverture des économies au commerce international est
également corrélée avec la présence de gouvernements sociaux-démocrates,
avec des taux de syndicalisation importants, ainsi qu’avec de fortes régulations
sur le plan du marché du travail. Dans un contexte d’ouverture internationale
croissante, les syndicats font pression sur les partis sociaux-démocrates pour
qu’ils mettent sur pied des États-providence généreux afin de limiter le risque
que représente l’exposition croissante à l’économie mondiale. Et c’est ainsi que
mondialisation de l’économie favorise la mise en place de la social-démocratie.
Le rôle de l’État-providence serait de réduire les risques et les inégalités
inhérents aux économies de marché, notamment aux plus ouvertes aux
échanges. La croissance de l’État-providence est soutenue par la hausse
marquée des exportations, car les entreprises nationales qui sont présentes sur
les marchés internationaux connaissent une croissance rapide, offrent de bons
emplois et payent beaucoup de taxes, tout comme leurs employés, ce qui a un
effet très positif sur les revenus de l’État. Par ailleurs, il n’existe que très peu de
preuves empiriques qui permettent de soutenir l’idée que des niveaux de taxation
élevés ou les autres formes de politiques fiscales touchent significativement les
investissements directs étrangers (IDE) que reçoit un pays. Contrairement à
l’affirmation concernant la mobilité internationale du capital […] la capacité
fiscale des gouvernements démocratiques de financer une variété de niveau et
de dosage de protection sociale et de services est relativement résiliente face à
l’internationalisation des marchés. Le taux de taxation des grandes entreprises
n’a pas significativement diminué depuis les quarante dernières années. Le
fardeau fiscal général des entreprises a, dans les faits, légèrement augmenté
depuis le milieu des années 1980.