5
la différence entre coordination et coopération, nous utilisons dans ce papier indifféremment
les deux termes comme c’est le cas souvent dans la littérature macroéconomique d’analyse
d’indépendance des acteurs de politiques économiques. La coordination signifie la
coopération des acteurs c'est-à-dire qu’ils s’engagent de manière contraignante l’un vis-à-vis
de l’autre sur les réactions de politiques économiques en cas de chocs.
En effet, tout gouvernement d’un pays, est tenu de respecter tôt ou tard sa contrainte
budgétaire intertemporelle. De fait, toute action d’un gouvernement, à un instant t, ayant des
implications en termes budgétaires devra être financée un jour soit à travers l’augmentation
des recettes fiscales, soit par un financement monétaire. En conséquence, lorsque cette action
n’est pas accompagnée d’une politique monétaire appropriée, le niveau général des prix
devient la variable d’ajustement de l’équilibre. Loewy (1988), Nordhaus (1994), à l’aide de la
théorie des jeux arrivent à la conclusion qu’en cas de choc d’offres dans une économie où les
réactions de politiques économiques des autorités monétaires et budgétaires ne sont pas
coordonnées et que les décisions sont prises simultanément par les autorités tout en faisant
l’hypothèse que l’autre autorité serait rationnelle (équilibre de Nash) par rapport au niveau
d’inflation et de variabilité de la production qui en résulterait, le niveau de déficits
budgétaires et de taux d’intérêt d’équilibre augmente par rapport à leur niveau d’équilibre
parétienne.
L’analyse de Vilieu (2003) montre qu’en union monétaire, confier un objectif de stabilité à
une banque centrale est une solution de second best. Il faudra un contrat beaucoup plus
complet pour l’obtention d’un Policy mix optimal. Walsh (1993) souligne la non optimalité
sociale de la stratégie des banques centrales d’accorder plus d’importance à la stabilité pour
conserver leurs crédibilités. Cependant, Herrendorf et Lockwood (1997) soutiennent qu’il est
souhaitable de conserver cet objectif de stabilité dans certaines conditions. Par exemple, en
cas d’inexistence de biais inflationniste de type Barro et Gorden (1983a, 1983b), la valeur
désirée du produit agrégé est la même pour les décideurs publics que pour le secteur privé.
Carlino et DeFina (1998) démontrent à l’aide d’un modèle VARs dans le cas des USA que les
gouvernements des pays membres réagissent différemment aux impulsions des chocs
monétaires. Ils trouvent l’origine des différences de réponse dans l’hétérogéité des pays en
termes de mixage des industries. Vickers (2000) a souligné que la croissance économique
dépend du fonctionnement de l'économie réelle et qu’il n’existe pas de magie monétaire qui
peut provoquer la croissance économique et donc la coordination a peu d’importance pour