17/12/2014 VUOLA Sébastian L3 CR : INGHILTERRA

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SNP – Développement psychique de l'enfant et de l'adolescent. Introduction à la sémiologie en pédopsychiatrie
17/12/2014
VUOLA Sébastian L3
CR : INGHILTERRA Jérôme
Système neurosensoriel et psychiatrie
Pr. Da Fonseca
12 pages
Développement psychique de l'enfant et de l'adolescent. Introduction à la sémiologie en pédopsychiatrie
Plan
Partie 1 : L'attachement
A. Historique
B. Concepts Généraux
C. Le développement temporel de l'attachement de l'enfant aux parents
D. Modèles internes d'attachement
I. Attachement sécure
II. Attachement évitant
III. Attachement ambivalent/résistant
IV. Attachement désorganisé
V. Continuité du type d'attachement
E. Attachement des parents à l'enfant
F. Effets à long terme
G. Attachement et adolescence
H. Attachement et psychopathologie
I. Attachement et neurosciences
J. Attachement et psychothérapies
Partie 2 : Troubles de l'attachement
Partie 1 : L'ATTACHEMENT
A) Historique
l'important est de retenir les noms
• John BOWLBY : (pédiatre psychanalyste)
Il est à l'origine de la théorie de l'attachement. Mandaté par l'OMS pour s'intéresser à l'effet de la perte de l'un
des deux parents sur le développement de l'enfant, sa santé mentale.
Il réfutait la théorie freudienne et renonçait à la théorie des pulsions avec des théories cognitives et de
l'éthologie (étude du comportement de différentes espèces animales dans leur milieu naturel) pour expliquer les
premières relations mère-enfant.
• Mary AINSWORTH : (psychologue canadienne)
Elle a travaillé avec Bowlby. Elle a mis au point la « Strange Situation » qui permet de définir les différents
types d'attachement de l'enfant : sécure, évitant, anxieux, désorganisé.
• Mary MAIN : (élève de Ainsworth)
Elle a mis au point un questionnaire: l'AAI = l'Adult Attachment Interview (1982) qui permet de définir chez
l'adulte à travers l'analyse de son discours le type d'attachement, le type d'interaction qu'il développe avec
l'autre. Elle s'intéressa aussi à l'étude de la transmission intergénérationnelle de l'attachement.
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B) Concepts généraux
La théorie de l'attachement diffère énormément des théories pulsionnelles et du primat de la sexualité, elle se
rapproche plus de la théorie de l'évolution.
Pour Freud la théorie de l'attachement repose sur des pulsions (pulsions sexuelles du « ça » que l'individu tente
de gérer avec son « sur-moi », avec des conflits intra-psychiques)
Selon Bowlby nous naissons avec un besoin primaire et inné de construire une relation sociale /
d'attachement. Il place d'ailleurs ce besoin de relation au même niveau que les besoins alimentaires ou de
reproduction. L'essentiel pour chacun de nous est de se rattacher à quelqu'un : besoin social. L'autisme est une
pathologie dans laquelle la personne désire avoir des relations sociales mais elle ne sait pas comment faire.
Le processus d'attachement est adaptatif car il permet la proximité entre le nourrisson et sa mère, sa
protection contre les agressions et d'assurer nourriture et bien-être, il va donc permettre d'assurer la survie du
sujet.
Intérêt de la Base sécure, c'est-à-dire une figure d'attachement (/!\) permettant en cas de danger de rassurer
l'enfant. La FA assure réconfort, proximité en cas de danger, de détresse (lieu de refuge)
➢ Double emploi de la FA avec :
- d'un côté la recherche de sécurité et
- de l'autre l'exploration de l'environnement +++ (parce qu'on se sent assez en sécurité)
Ex : enfant dans un parc, il se rassure, il regarde ses parents mais d'un côté suffisamment sécure pour pouvoir
aller jouer
Cette sécurité affective est un besoin fondamental qui permet à l'individu, en renforçant le sentiment d'identité
personnelle, de s'autonomiser +++.
NB : Pour savoir qui est notre FA, c'est la personne que nous voulons en premier appeler lorsqu'on a une très
mauvaise nouvelle. Ça correspond à la mère pour la plupart d'entre nous.
➢ 2 types de comportements d'attachement de la part du bébé:
- Signaux qui sollicitent l'approche de la mère: sourires et vocalisations (= appétence pour les interactions
sociales, on va plus facilement vers quelqu'un qui sourit), pleurs (la mère vient pour les stopper).
- Comportements plus actifs (avec l'âge): marcher vers elle, s'agripper à elle (grasping = réflexe archaïque de
l'attachement)
➢ Figure d'attachement :
– Figure vers laquelle l'enfant dirige ses comportements d'attachement
– Elle s'engage dans une interaction sociale durable avec le bébé
– La qualité de l'attachement dépend de la réponse de la mère (ou du père!!) aux signaux du bébé
– Plusieurs FA hiérarchisées (FAP) en fonction des soins mais surtout de la qualité de la relation
Selon les pays, la durée des congés maternités est différente ce qui se ressent sur la relation enfant-parents.
➢ Système d'attachement: passage assez rapide
- Activé par:
→ Peur, stress, fatigue, douleur, maladie, séparation
→ Menace, présence d'étrangers, solitude
- Chez le bébé très souvent
- Chez l'enfant
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- Chez l'adulte (ami, amoureux) si fatigué ou anxieux
Cette théorie de l'attachement, qui est donc la théorie sur le plan du développement affectif de l'enfant, est la
plus utilisée dans le monde mais la moins utilisé en France où l'on reste plus attachée aux théories Freudienne
et Œdipienne. La théorie de l'attachement est validée, contrairement aux théories freudiennes.
C) Le développement temporel de l'attachement de l'enfant aux parents
0-3 mois: Le pré attachement initial
- comportements d'attachement innés qui signalent ses besoins sans discrimination de figure
- pas de véritable FA mais orientation partielle vers la mère qui assure principalement la proximité et qu'il
commence à distinguer par reconnaissance de la voix, de l'odeur...
3-6 mois: Émergence de l'attachement
- orientation des signaux envers des personnes qu'il distingue de mieux en mieux
- il sourit plus aux personnes qui s'occupent de lui
- mais pas encore de FA spécifique et comportements encore dirigés vers plusieurs individus privilégiés
→ 6 mois à 3 ans: Attachement proprement dit
- maintien de proximité avec sa FA qu'il distingue parfaitement, laquelle devient sa Base Sécure qui
développera ses comportements exploratoires (désormais FA spécifique)
- attachement peut concerner plusieurs personnes (en maternelle un enfant aura toujours la même puéricultrice
afin de ne pas le perturber)
- en situation de stress préférence marquée pour la FA
- indices de l'attachement préférentiel : (ce qui nous fait savoir sur le développement de l'enfant qu'il a une
FA préférentiel)
– recherche de proximité
– base de sécurité
– peur de l'étranger : anxiété de séparation entre 6-9 mois + joie au retour
– réaction de refuge
L'angoisse de séparation commence à 6 mois et augmente jusqu'à 18 mois pour ensuite diminuer jusqu'à 3 ans.
A partir de 3 ans
- véritables relations de partenaire
- la théorie de l'attachement est « mentalisée » (volonté propre de l'enfant, décodage des intentions
d'autrui) et ce modèle d'attachement nous servira ensuite de modèle dans quasiment toutes nos relations à l'autre
- on peut avoir des FA multiples (père, grand-père, nourrice...)
- âge à partir duquel on est capable de se séparer physiquement de la FA, en pensant la FA de manière plus
symbolique. On sait qu'on a une FA qui est là si besoin, mais qui n'a pas besoin de rester à côté de nous toute
la journée.
NB : On peut donc avoir des FA multiples, c'est la théorie partagée, transculturelle que l'on retrouve partout,
même chez les animaux.
Konrad Lorenzen a parlé de la « théorie de l'empreinte » : chez le jeune animal il y a une période temporelle
dans laquelle la 1ère personne qui passe devant eux devient la FA, il s'agit habituellement de sa mère
biologique mais peut s'agir d'un substitut.
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D) Modèles internes d'attachement (MIA)
Les réponses de la FA à notre besoin de sécurité, selon le type d'attachement que l'on a acquis la 1ère année va
déterminer le MIA.
Ce modèle de relation à l'autre :
- permet de comprendre et d'anticiper la réaction d'autrui
- se réfère à la disponibilité et à leur sensibilité (2 qualités majeures)
- s'élabore à la fin de la 1ère année puis se stabilise avec le temps (le modèle d'attachement que l'on a
à 1 an on le garde en général à l'âge adulte, en effet selon Waters continuité enfant-adulte dans 72 à
78% des cas : stabilité impressionnante)
- influence le comportement de l'enfant au niveau interpersonnel (manière d'établir des relations sociales)
Si la mère est indisponible (ex: déprimée), l'enfant va minimiser son système d'attachement car il aura beau
crier, pleurer sa mère ne répond pas, ça ne sert à rien donc modification des comportements d'attachement au
fur et à mesure du développement et de la réponse de l'entourage, il renonce à être rassuré, c'est une
désactivation du système d'attachement.
A l'inverse il peut maximiser son système d'attachement en pleurant encore plus pour faire venir la FA :
évaluation des chances de faire venir la FA avec un comportement donné, le réconfort est alors difficile
mais envisageable en cas de détresse extrême, ce qui va entraîner un excès dans l'attitude de l'enfant.
Dans d'autres cas il n'a pas besoin d'en faire trop ni de se détacher : c'est ce qui donnera l'attachement sécure.
Mary Ainsworth a mis au point la « Strange situation » pour définir les principales formes d'attachement :
- ne décrit pas l'enfant mais le mode d'attachement au cours d'une interaction
- peut s'effectuer à partir de 12 à 18 mois
- on met en place 8 épisodes de séparation/retrouvailles entre l'enfant et la FA (parents); on introduit une
personne étrangère d'abord avec les parents puis seule avec l'enfant :
→ parent-enfant pénètrent dans la chambre expérimentale
→ parent et enfant sont seuls (3min)
→ parent, enfant et étranger (3min)
→ enfant et étranger (parent sort) (3min)
→ parent et enfant (3min)
→ enfant seul (3min)
→ enfant et étranger (l'étranger entre) (3min)
→ enfant et parent (parent entre / étranger sort) (3min)
- on observe une adaptation de l'enfant
On définit 4 types d'attachement: l'attachement sécure, anxieux ( = ambivalent/résistant), évitant, désorganisé.
I. Attachement sécure
55 à 65% des enfants. L'enfant explore en gardant un œil sur sa mère. Préfère la mère à l'étranger.
- Durant la séparation: désactivation de l'exploration, activation de l'attachement et détresse brève = cherche sa
mère du regard.
- Retrouvailles: recherche la proximité, s'agrippe, se console brièvement (sécurité < 3') et ensuite repart jouer.
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II. Attachement évitant
21% des enfants. Il explore sans trop se préoccuper de sa mère.
- Durant la séparation: indifférent, proteste peu.
- Au retour de la mère:
→ évite le contact de sa mère
→ n'essaie pas lui même d'établir le contact
→ se focalise sur les jouets plutôt que sur elle
→ pas de différence entre mère et étranger
→ impassible, pas de colère
Il minimise son attachement, c'est une « stratégie », cela ne veut pas dire qu'il n'est pas anxieux.
III. Attachement anxieux (ambivalent/résistant)
8-15% des enfants. Enfant anxieux, préoccupé par le parent, explore peu, reste collé.
- Séparation: bouleversé, grande détresse → maximise son comportement d'attachement.
- Au retour de la mère:
→ colère envers sa mère qui ne réussit pas à le réconforter
→ recherche le contact mais détresse élevée
→ ne se calme pas, pleurs
→ pas de retour vers l'exploration
IV. Attachement désorganisé (= évitant + anxieux)
5-21% des enfants. L'enfant est à la fois anxieux et évitant.
- présence du parent → explore peu, au moment de la séparation → indifférence
- Au retour de la mère :
→ désorienté, incohérent
→ évite et recherche contact
→ se rapproche avec le regard fuyant
La FA est à la fois source de sécurité et de crainte
E) Attachement des parents à l'enfant
« On ne peut pas vraiment le comprendre quand on est pas encore parent... »
Développé pendant la 1ère année de vie.
I. Parents : attachement sécurisant
Parents qui répondent de manière adaptée aux besoins de l'enfant, c'est-à-dire :
→ des réactions constantes appropriées aux signaux émis par l'enfant
→ une grande disponibilité, cohérence, aimants
→ plus sensibles aux besoins
→ attentifs, affectueux, bienveillants (caresse, sourire, voix douce)
Parents qui expriment davantage leurs émotions (autant la joie que la colère). Des parents sécures qui nous
donnent confiance en nous. Base sécure pour permettre à l'enfant d'explorer l'environnement.
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II. Parents : attachement évitant
« Ne veulent pas s'investir ». Manque de disponibilité et de sensibilité dus à de la négligence, indifférence …
- Rejet, aversion pour les contacts physiques.
- L'enfant met en place des stratégies d'adaptation : il montre moins ses émotions car il se dit que ce n'est pas
utile
- L'enfant se dit qu'il ne mérite pas d'amour et minimise son comportement d'attachement.
III. Parents : attachement résistant
- Disponibles de façon irrégulière, inconstante, imprévisible.
- Manque de sensibilité, elle est peu harmonieuse.
- Réactions non constantes tantôt chaleureuses tantôt fuyantes, tantôt sécures tantôt évitants
- Adaptation de l'enfant : va surjouer ces émotions, « je mérite de l'affection que si je surjoue » → origine de
l'attachement anxieux.
IV. Parents : attachement désorganisé « là c'est le bordel absolu »
- Réponses inadaptées aux besoins: parents ayant des troubles psychopathologiques sévères (schizophrénie ++),
parents maltraitants (+++ 82%), avec des traumatismes, toxicomanie, très peu protecteurs, séparations répétées
… perçus par l'enfant comme effrayants et menaçants.
- L'enfant le considère tout de même comme sa FA mais il la craint.
NB : Attention par rapport à la continuité du type d'attachement :
Continuité du type d'attachement dans 72-78% des cas à l'âge adulte. Mais les choses ne sont pas figées et
peuvent varier en fonction du chemin de vie (ex: relation amoureuse stable → développement d'un attachement
sécure)
De plus, on ne « possède » pas qu'un seul type d'attachement. On évalue en fait avec des degrés, dont un des
attachement sera largement supérieur aux autres.
Ex : On peut avoir un attachement sécure, mais aussi un peu anxieux.
F) Effets à long terme
Attachement sécure
- Enfants qui ont confiance en eux : bonne régulation des émotions, des relations sociales de bonne qualité, ils
respectent davantage les règles, une bonne estime de soi, ils ont une compétence perçue plus réaliste (s'autoévaluent mieux).
- Sentiment de confiance envers l'autre car pour eux le monde est bienveillant
- Ce seront des personnes qui auront des relations stables, durables et bénéfiques à l'âge adulte.
- L'attachement sécure est un facteur de protection face aux évènements de la vie (traumatismes...)
Attachement insécure
- Faible sentiment de confiance en soi et en l'autre.
- Troubles du comportement et manque d'empathie.
- Croyance à long terme: « je ne mérite pas d'affection, je n'arrive pas à plaire... »
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- L'attachement insécure est un facteur de risque pour divers troubles psychopathologiques.
Attachement évitant
- Troubles externalisés, troubles du comportement : colère réprimée (s'exprime de manière détournée), peu
d'affect, émotion peu exprimée, agressivité.
- Personnes ne supportant pas la proximité, qui maintiennent la distance et valorisent l'indépendance.
- Adulte: absence de relation de confiance, relations éphémères avec peu d'engagement, beaucoup de
partenaires, une sexualité précoce, ce qui conduit à des personnalités narcissiques, antisociales, schizoïdes …
Attachement anxieux / ambivalent / résistant
- Troubles internalisés:
→ Exagération des manifestations de détresse (hystériques de base)
→ Se focalisent sur les éléments alarmants (anxiété ++)
→ Recherche d'attention +, de proximité, très « collants », besoin d'être très rassuré
→ passivité, victimes
- Adulte: très dépendants, jaloux, sur-engagés dans relations peu nombreuses
Attachement désorganisé
- Facteur de risque le plus sévère pour développer des troubles psychopathologiques (personnalité
borderline)
- Agressivité et hostilité, troubles du comportement.
G) Attachement et adolescence
➢ Période de profonds changements :
- Physiologiques: modification corporelles (puberté) et pulsions sexuelles
- Psychologiques: processus majeur :
→ processus d'autonomisation, de séparation
→ enjeux de la relation à autrui sont réactivés
→ mise à distance des FA (parents) et création de nouveaux liens d'attachement aves ses pairs (les amis).
=> Cependant cette exploration ne se fait que s'il peut s'éloigner en sécurité de la FA (= si attachement sécure).
➢ Détachement des parents :
- Mise à distance liée au processus d'autonomisation et d'exploration.
- Autonomisation ne peut se faire que grâce à une base sécure +++
- Les parents restent la base de sécurité ! C'est pourquoi il ne faut pas qu'ils se « braquent » face à l'adolescent
… Il faut soutenir les capacités de l'adolescent à faire face aux affects engendrés par l'apprentissage de
l'indépendance. (quelle belle phrase)
➢ Attachement aux pairs :
- Création de nouveaux liens d'attachement: amis très proches ou partenaires amoureux (nouveaux FA).
- Capacité à devenir soi même une FA +++
- La qualité de ce nouvel attachement est aussi importante que celle des parents et elle est très corrélée au bien
être de l'enfant et à son estime de soi.
L'attachement sécure est corrélé à l'estime de soi et au bien être.
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➢ Ados insécures :
- Le processus d'autonomisation est considéré comme une menace pour le lien
- Ils seront débordés par les affects liés aux conflits
- Ils sont plus sensibles à la frustration puisqu'ils ont été habitués à ne pas attendre une compréhension de la
part de leur parents
- Les patterns d'interactions dans les familles insécures sont particulièrement problématiques à l'adolescence
lorsque les mouvements d'autonomisation entrainent une renégociation sensible des relations avec les parents.
- Mais ils ont une chance de développer désormais des attachements sécures.
Bonheur durable basé uniquement sur la qualité des relations humaines : disponibilité, écoute, non
jugement des autres.
H) Attachement et psychopathologie
- L'attachement sécure facilite la résilience (plus de ressources face à un trauma par exemple)
- L'attachement insécure réduit la capacité de résilience en situation de stress et génère des troubles émotionnels
- Tout attachement insécure n'engendre pas forcement de troubles
- L'attachement désorganisé → Facteur de risque ++ de développement de problèmes psychopathologiques
➢ Attachement et anxiété :
Niveau d'anxiété : Désorganisés > Ambivalent > Évitant > Sécure.
NB : trouble anxieux : personne qui cherche le danger toute la journée, mauvais voyant = fait de la prédiction
négative ; il n'est jamais dans le présent toujours dans le futur, il passe son temps à penser a des choses qui
n'arriveront jamais.
➢ Attachement et traumatisme
Pourquoi des gens qui ont vécu un traumatisme se sont suicidés et d'autres non ?
- Pour un même trauma 69 suicidants contre 64 non suicidants: 74% désorganisés contre 40%
- Le trauma a plus ou moins de répercussions en fonction du type d'attachement (un trauma peut aussi modifier
votre attachement, il peut générer un attachement désorganisé)
➢ Attachement et dépression
- Attachement insécure recherche moins de réconfort, moins d'aide et présente davantage de symptômes
dépressifs
- Attachement sécure est corrélé négativement à la sévérité de la dépression donc c'est un facteur de
protection, tout comme l'attachement avec les pairs
➢ Attachement et suicide
Parmi les dépressifs sévères quels sont ceux qui sont plus à risque de suicide ?
Quels sont les facteurs de risque ?
L'attachement insécure (tous ceux qui ne sont pas sécures: ambivalent, évitant...) est le facteur de risque le plus
fort pour des suicidaires.
On a testé la perception d'attachement d'adolescents entre 12-19 ans, c'est le PBI (parental bonding instrument)
Résultats: aucun lien avec le père, mère peu bienveillante et chaleureuse ou mère très autoritaire → risque
suicidaire augmenté
But du test: recréer un attachement sécure avec l'ado et sa famille
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=> La qualité de l'attachement à 15 ans (ce que je perçois de l'attachement avec mes parents à l'âge de 15 ans)
c'est ce qui va prédire/déterminer → des troubles psychopathologiques (dépression, troubles du comportement
suicidaire, abus de substances) à 30 ans. => C'est un facteur de risque
I) Attachement et neuroscience
Ils ont effectué des manipulations au laboratoire de neuroscience où on montre des photos :
→ négatives vs neutre et positives vs neutre
et ils ont mesuré avec l'Eye Tracking (= oculométrie) = caméras qui permettent de voir ce que vous regardez sur
l'écran.
On est devant l'ordinateur où il y a deux caméras et on arrive a voir exactement ce que l'on perçoit.
Du coup, possibilité de voir :
– la 1ère image que la personne va regarder et
– le temps de fixation
Et on sait que les personnes qui ont un attachement insécure → vont éviter de regarder de manière réflexe les
images positives
Alors que pour les personnes qui ont un attachement sécure → vont regarder directement les images positives
=> donc l'attachement détermine aussi notre lecture du monde, notre regard sur l'environnent en général.
Ce sont des choses que l'on ne maîtrise pas, ce sont des mesures très fines, très indirectes, automatiques qui sont
influencées par la nature de l'attachement.
On voit qu'en fonction de l'attachement, on a des activations cérébrales différentes.
J) Attachement et psychothérapie
Il y a eu une étude qui a repris à posteriori des gens qui ont voulu faire une tentative de suicide, et on leur a
demandé : Comment ils ont traversé cette crise suicidaire ?
NB : 40% des ados ont des idées suicidaire en particulier chez les filles …
- Pour vaincre les idées suicidaires : rôle fondamental d'une relation sécure avec un parent, un copain, un ami,
un adulte ou une figure spirituelle (Dieu peut être une FA)
Même si relation avec les parents difficile ou insécurité initiale, la personne peut développer un attachement
sécure avec quelqu'un d'autre, la situation peut évoluer.
- La relation sécure c'est une personne avec de l'écoute, de l'intérêt, un non jugement, respectueux, disponible,
compréhensif, encourageant, rassurant, proche, chaleureux...
- La relation sécure diminue avec : sentiment de solitude, inutilité, dévalorisation, peur du rejet.
- Elle permet d'avoir une vision positive de soi, de prendre conscience de ses forces, de mieux exprimer ses
émotions, d'accepter de l'aide et de développer d'autres relations
- L'expérience relationnelle avec le thérapeute est un levier du changement, il va revivre un climat sécure avec
le thérapeute qui va lui permettre de se sentir mieux.
- Travail sur les représentations que l'ado a de ses relations avec ses pairs, ses parents et le thérapeute. Place
importante des parents dans la prise en charge.
Ce qui est intéressant c'est que si vous demandez à des gens qu'est ce qui fait que le médecin est bon, ils vont
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vous répondre exactement les qualités recherchées dans la relation sécure. Valable pour tous les médecins.
Carl Rogers, un psychologue américain, a beaucoup écrit sur le sujet, sur la relation entre le thérapeute et le
patient. « Peu étudié en France car Freud avait un meilleur système de com que lui ».
Il a écrit : qu'est ce qu'un bon thérapeute ?
Et quand on le lit, on retrouve encore toutes ses qualités : respect de son patient, d'acceptation inconditionnelle
de l'autre, pas de jugement, pas de rejet.
Important à connaître en tant que médecin, toujours avoir ces valeurs en tête.
Ce qui est intéressant c'est que toutes les valeurs qu'il écrit pour une alliance thérapeutique de qualité, c'est
exactement ce qui correspond aux parents sécures. Ce que recherchent les gens tout au long de leur vie.
Partie 2 : TROUBLES DE L'ATTACHEMENT
C'est l’incapacité persistante à engager des interactions sociales. En fait, c'est ce qu'on appelle les troubles
réactionnels de l'attachement.
Plusieurs formes :
➢ Forme désinhibée :
Ce sont des enfants qui ont :
– un lien d'attachement diffus,
– une sociabilité complètement indifférenciée,
– une incapacité marquée à faire preuve d'attachement sélectif.
Ils n'ont pas de FA.
En cas de situation de danger, un enfant avec attachement même insécure va se retourner vers sa FA, de
manière évitant mais quand même FA qui existe.
Dans les troubles de l'attachement, il n'y a pas d'attachement.
Ce sont des enfants qui ont vécu dans des orphelinats, qui ont été adoptés et qui malheureusement pendant leur
1ère année de vie n'ont pu développer une FA.
Ça fait des enfants qui partent avec n'importe quels étrangers. Très familiers de manière excessive avec des
étrangers, très peu sélectifs dans le choix de leur FA, ils n'en n'ont pas.
➢ Forme inhibée ou « autisme like » :
On a l'impression d'avoir à faire à un enfant autiste.
Des réponses excessivement inhibées, hypervigilantes, très ambivalentes et contradictoires.
C'est liée à une carence de soins très importante, ce sont des enfants qui ont été très négligés sur le plan des
besoins élémentaires (au niveau physique, émotionnel, etc). Changements répétés des personnes qui prenant
soin de l'enfant.
On le retrouve parfois chez des enfants qui ont été adoptés très tard et qui malheureusement ont vécu des
situations très dramatiques.
Ce qui est intéressant dans cette théorie c'est que si on met l'enfant dans un environnement bienveillant, il
retrouve une modalité inter-relationnelle de qualité, contrairement aux troubles autistiques.
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➢ Le trouble autistique : Sd d'Asperger
Ce n'est pas un trouble de la relation, de l'attachement.
Contrairement à ce qu'on dit l'autiste peut aussi avoir une FA sécure.
L'autiste ne sait pas comment on fait pour interagir.
Envie d’interagir mais il n'a pas de codes, pas les outils nécessaires, il ne donne pas de sens au langage non
verbal ce qui entraîne beaucoup de manipulations, de mensonges à leur égard. Il ne comprend pas les
émotions, il comprend uniquement le langage verbal : la phrase mais pas les intonations, les émotions en lien
avec celle-ci. Il ne comprend pas pourquoi on regarde les gens dans les yeux quand on parle, il perd donc
énormément d'informations. Il ne décode rien. Il a tendance à plutôt regarder le bas du visage.
Ils ont une hypersensibilité de l'environnement, des zones cérébrales suractivées. Ce n'est pas une histoire
d'attachement, ce n'est pas un problème de relation précoce.
C'est un déficit au niveau de cerveau social, qui nous permet de reconnaître les visages, les gestes, etc.
Problème au niveau du traitement de l'information, il se focalise sur le détail (quand il regarde un visage il va
repérer en premier le bouton sur le nez), par contre pour observer un visage de manière globale plus de
difficultés donc du coup toujours décalé. Il comprend pas le ressenti.
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Et voilà ce fut ma dernière relecture de ce semestre …
Bonnes fêtes à tous … ou bonne épreuve si vous lisez ce cours un peu rapidement ^^
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