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Prévention de l'accouchement avant terme
La prévention de l'accouchement prématuré est un des objectifs majeurs de l'obstétrique.
Plusieurs méthodes de dépistage des facteurs de risque et de stratégies préventives ont été
proposées, sans qu'aucune n'ait été démontrée bénéfique.5
Une fois le risque d'accouchement prématuré identifié, peu d'interventions ont été
démontrées efficaces pour réduire ce risque. Des interventions telles que l'arrêt du travail, la
mise au repos au lit, l'aide à domicile ou les visites fréquentes par une sage-femme avec ou
sans monitoring des contractions utérines ont été proposées pour diminuer le risque
d'accouchement prématuré. Le coût de ces interventions pour la personne et pour la société
est très élevé, sans qu'un bénéfice clair n'ait été démontré.
L'amélioration de la prise en charge néonatale a entraîné une diminution de la mortalité et de
la morbidité causés par l'accouchement prématuré.1 Cette prise en charge est très coûteuse,
en terme de coûts hospitaliers et de morbidité résiduelle à court et à long terme.
Rôle des facteurs psychologiques
Le rôle des facteurs psychologiques a été suggéré, depuis de nombreuses années, par
certaines études mais n’a pas pu être clairement démontré.15 Ces faisceaux d’impressions
cliniques ont pointé certains traits de la personnalité des femmes qui accouchent
prématurément, en relation avec leur histoire affective 16, ou leur fonctionnement psychique,
anxiété et dépression étant le plus souvent cité,17, 18 ainsi que le rôle des événements de vie
ou de stress environnementaux pendant la grossesse.19
Des problèmes méthodologiques ont été soulevés.11 L’état psychologique de la femme est
évalué après l’accouchement prématuré. L’accouchement prématuré pourrait avoir eu un
impact sur l’état psychologique de la mère. Il est rarement fait référence à un calcul du
nombre de sujets nécessaires permettant de garantir une puissance adéquate pour
l’analyse. La validité des échelles utilisées pour mesurer les facteurs psychologiques n’est
pas toujours établie. L’éventuel effet de confusion entre les différents facteurs de risques
médicaux, obstétricaux et socio-démographiques n’est pas systématiquement contrôlé. Ces
limitations méthodologiques ne permettent pas de démontrer qu’il existe un lien de cause à
effet entre facteurs psychologiques et accouchement prématuré. De plus, ces études ont
surtout évalué l’état de stress ou d’anxiété des mères, sans tenir compte de la tâche
psychologique découlant de la consolidation des identifications parentales nécessaire à la
création de l’identité de parents (de mère en l'occurrence)
Ces dernières années de nombreux travaux épidémiologiques sont venus conforter les
impressions cliniques et souligner l’importance d’une relation entre le vécu psychique de la
grossesse et son issue.5, 13
La période de la grossesse est une période riche en changements psychiques. Deux
notions reviennent sous une forme ou une autre : la perte et l’actualisation. La perte à travers
la perte de l’enfance et le deuil que doit faire la mère de l’enfant qu’elle fut, deuil qui
s’accompagne de la perte de l’objet maternel dans la mesure où l’enfant qu’elle était est
alors amené à passer alors au stade mère. L’actualisation concerne les affects et les
représentations suscité par l’expérience de la grossesse dans les rapports de la mère à la
naissance: réactivation des conflits infantiles, des traumatismes et du deuil d’un certain type
de lien à ses propres parents.20 Ce contexte psychologique inhérent à la grossesse peut être
source de multiples angoisses pour certaines femmes.
La pédopsychiatrie genevoise fut à l’origine des thérapies mère-bébé dont les techniques
sont largement décrites dans les deux livres de référence que sont « La pratique des