2015.11_Stratégie informatique 2015-2024_MES_CE

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Message
accompagnant le projet de décision pour l'octroi d'un crédit d'engagement pour la mise en
application de la « Stratégie informatique 2015 – 2024 de l’Etat du Valais ».
Le Conseil d'Etat du Canton du Valais
au
Grand Conseil
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Nous avons l'honneur de vous soumettre, avec le présent message, le projet de décision pour l'octroi
d'un crédit d'engagement pour la mise en application de la « Stratégie informatique 2015 – 2024 de
l’Etat du Valais ».
21 août 2015 (version 1.6)
Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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Table des matières
1.
Glossaire ........................................................................................................................................ 3
2.
Résumé........................................................................................................................................... 4
3.
Préambule ...................................................................................................................................... 6
4.
Périmètre et rôles de la fonction informatique .......................................................................... 7
5.
Situation actuelle de la fonction informatique ........................................................................... 8
6.
Evolutions impactant l’écosystème de la fonction informatique ........................................... 11
7.
Objectifs politiques et stratégie informatique .......................................................................... 12
8.
Mise en œuvre de la stratégie informatique ............................................................................. 14
9.
Gouvernance et organisation de la fonction informatique ..................................................... 16
10. Moyens et financement de la stratégie informatique .............................................................. 17
11. Conclusions ................................................................................................................................. 22
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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1.
Glossaire
Afin de faciliter la compréhension du présent message, nous vous expliquons ci-après les principaux
termes techniques utilisés.
La signification d’acronymes dans une langue autre que le français figure en italique.
Acronyme
Signification
Administration
Administration cantonale valaisanne
CoPil
Comité de pilotage interdépartemental pour la définition de la stratégie
informatique 2015-2024
DEET
Département de l'économie, de l'énergie et du territoire
DFI
Département des finances et des institutions
DFS
Département de la formation et de la sécurité
DSSC
Département de la santé, des affaires sociales et de la culture
DTEE
Département des transports, de l'équipement et de l'environnement
EPT
Equivalent plein temps
ERP
Enterprise Resource Planning (progiciel de gestion intégrée)
Etat
Etat du Valais
ICT-VS
Centre Cantonal ICT-VS, organe de référence du DFS pour l'intégration des
MITIC dans l'enseignement valaisan
IVS
Information de l’Etat du Valais
MITIC
Médias, Images et Technologie de l’Information et de la Communication
P.I.P
Planification intégrée pluriannuelle
PMO
Project Management Office/r
SAP
Systems,
Applications
and
Products
for
data
processing
(systèmes, applications et produits pour le traitement de données),
un progiciel de gestion intégré et constitué de différents modules
SAP HANA
SAP High Analytical Appliance, l’offre base de données de SAP ayant pour objet
de porter tout l’applicatif en mémoire, afin de démultiplier les performances
SCI
Service cantonal de l'informatique
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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2.
Résumé
La stratégie informatique 2015-2024 positionne la fonction informatique pour répondre en deux temps
aux enjeux informatiques de l’Etat par :
Le rattrapage indispensable sur les infrastructures à risque, la mise en place d’un pilotage de la
fonction et la livraison de projets déjà engagés.
Le support à la modernisation de l’Etat et aux besoins de la cyberadministration dès 2018.
La stratégie informatique entérine que l’Etat est devenu un partenaire technologique central pour ses
parties prenantes et, qu’à ce titre, il doit les accompagner dans leurs évolutions, tout en s’assurant
que le canton puisse rester maître de ses données.
La stratégie informatique priorise le périmètre naturel de la fonction informatique et opte pour une
approche opportuniste sur le périmètre d’influence.
Définir la fonction
informatique,
reconnaître ses rôles
et son périmètre
naturel
Définie en termes de périmètre institutionnel, de systèmes d’information et
de prestations, la fonction informatique assure ses tâches régaliennes sur
son périmètre naturel et de manière opportuniste sur son périmètre
d’influence.
La fonction
informatique est
plus large que le
Service cantonal de
l’informatique (SCI)
Souvent assimilée au SCI, la fonction informatique est plus large.
Des choix
structurants
pertinents et des
équipes motivées,
mais une
informatique
vulnérable et
submergée qui met à
risque la continuité
de l’Etat
Techniquement au point mais avec une maturité à améliorer, la fonction
informatique dispose d’équipes motivées et engagées.
De producteur et de conservateur des actifs informationnels, on valorise son
rôle de canal d’interaction, et de levier de transformation de l’Etat.
En 2014, elle représente une dépense annuelle de 46 millions, y compris
environ 125 EPT. Le SCI représente 50% de cette dépense, soit 23 millions.
L’utilisation du solde est portée par d’autres dispositifs.
L’architecture technique cible est cohérente et pertinente, mais en cours de
déploiement.
Structurellement sous-dotée en comparaison des autres cantons, ses
infrastructures de base présentent un degré d’obsolescence et des
vulnérabilités qui mettent à risque la continuité opérationnelle de l’Etat.
La production informatique est submergée par la livraison de projets
« ancres » qui dépassent la capacité d’engagement des services.
Avec une gestion fragmentée de la demande et une conduite par services,
elle peine à imposer une gestion industrielle et efficiente de l’informatique.
Trois enjeux
prioritaires, et un
enjeu à aller
chercher de manière
opportuniste
Pour répondre aux priorités politiques, quatre enjeux ont été identifiés, dont
les trois premiers sont prioritaires :
Stabiliser les dispositifs de production.
Etablir la fonction informatique en transverse.
Supporter la recherche d’efficience de l’Etat.
Optimiser la dépense informatique de la fonction publique valaisanne.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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Une stratégie
informatique en
deux temps et 6
idées-forces
Etablie en deux temps, la stratégie informatique réaliste permet de restaurer
la fonction informatique d’ici à 2018 pour supporter la modernisation de
l’Etat.
Elle est axée sur 6 idées-forces :
Mettre à niveau les infrastructures et les réseaux.
Etablir la fonction en transverse avec un pilotage politique.
Simplifier et rationaliser les portefeuilles applicatifs et technologiques
pour en reprendre la maîtrise.
Assurer l’évolution des systèmes d’information pour pouvoir s’appuyer
sur les usagers et les parties prenantes de l’Etat afin de supporter la
modernisation de l’Administration.
Assurer la gouvernance, la conservation et l’exploitation de la donnée
publique valaisanne et du citoyen.
Etablir une structure dédiée en termes d’infrastructures pour pouvoir
mutualiser des investissements.
Sur la période
2015-2024, le budget
annuel moyen de la
fonction
informatique est
estimé à 61 millions,
soit 15 millions de
plus que le budget
annuel 2014
La stratégie informatique prévoit un programme d’investissements de 89,8
millions sur 10 ans. Ce dernier comprend :
30,6 millions d’investissements prévus dans la P.I.P 2015-2018,
10,7 millions d’investissements identifiés et nécessaires dans le
prolongement de la P.I.P 2015-2018,
38,1 millions d’investissements additionnels pour la mise en œuvre de la
stratégie informatique,
10,4 millions d’investissements additionnels relatifs aux projets métiers
justifiés directement par la stratégie informatique.
Sur ce total, 31,9 millions servent au rattrapage indispensable des
infrastructures informatiques vulnérables et obsolètes.
La stratégie informatique prévoit d’augmenter les capacités de 36 EPT avec
un recrutement interne indispensable de 11 EPT.
Le financement de
l’entier du
programme
d’investissements
doit être sécurisé
Compte tenu des interdépendances et du contexte de réduction des coûts, le
financement du programme d’investissements est sécurisé au travers d’un
crédit d’engagement global de 89,8 millions.
Considérant les moyens ordinairement prévus dans le budget des
investissements de l’Etat, il est envisagé de financer les investissements par
un prélèvement sur le fonds des grands projets d’infrastructures du XXIème
siècle.
Concernant les dépenses de fonctionnement résultantes du programme
d’investissements et du recrutement nécessaire de 36 ressources internes,
elles devront être intégrées dans le budget ordinaire de l’Etat.
Des instances pour
piloter et coordonner
la fonction
informatique, ainsi
qu’un dispositif
transitoire pour
engager la mise en
œuvre
21 août 2015 (version 1.6)
La stratégie informatique établit des instances transverses aux niveaux
politiques, stratégiques, opérationnels pour :
Piloter la stratégie et la fonction informatique.
Piloter et coordonner les demandes.
Piloter et coordonner les dispositifs de production.
La mise en œuvre de la stratégie informatique est engagée par un dispositif
transitoire pendant trois ans.
Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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3.
Préambule
Bref historique
La politique informatique du canton du Valais en vigueur a été établie en
1999.
Des audits organisationnels du système SAP ont été réalisés en 2002 et en
décembre 2010.
Des travaux de révision de la stratégie informatique cantonale ont été initiés
dans la deuxième moitié de 2012 avec un résultat préliminaire en avril 2013.
La Commission de gestion du Grand Conseil, dans son rapport d’analyse de
la stratégie informatique à l’Etat du Valais du 11 février 2014, demande au
Conseil d’Etat de présenter au Grand Conseil un rapport mettant clairement
en évidence les réformes proposées, les modifications organisationnelles et
structurelles envisagées et spécialement l’échéancier de la nouvelle stratégie
informatique 2013-2020 de l’Etat du Valais.
Démarche adoptée
Un comité de pilotage interdépartemental (CoPil) a été constitué et a associé
à ses travaux les autres pouvoirs (Parlement, Justice).
Le CoPil a commencé par préciser les attentes vis-à-vis de la démarche et a
analysé des stratégies informatiques du secteur public helvétique au travers
de 3 séances de mai à juillet 2014.
Le CoPil a opté pour une démarche pragmatique, axée sur les ambitions
(Ambition-Driven Strategy) tout en répondant aux manques et
problématiques constatés (Issue-Driven Strategy).
De novembre 2014 à mars 2015, le CoPil a conduit la démarche au travers
de 4 séances. Il a également analysé plusieurs scénarii stratégiques avant
de retenir celui figurant dans ce rapport.
Limites au périmètre
La démarche adoptée par le CoPil inclut la gestion de la continuité
opérationnelle des systèmes d’information. Les aspects de sécurité logique
et physique de ces derniers s’inscrivent dans le concept général de la
sécurité de l’Etat et sont exclus de la présente démarche.
Introduction au
rapport
Ce message au Grand Conseil résume la stratégie informatique 2015-2024
de l’Etat du Valais et les moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Il précise
également les rôles et la gouvernance de la fonction informatique de l’Etat du
Valais.
Le rapport final ayant servi de base à ce message a été approuvé à
l’unanimité des membres du CoPil lors de la séance du 21 mai 2015. Le
Conseil d’Etat en a pris connaissance le 3 juin 2015.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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4.
Périmètre et rôles de la fonction informatique
Le périmètre de la fonction informatique de l’Etat s’étend au-delà du Service cantonal de l’informatique
(SCI). Il comprend l’ensemble des prestations informatiques et des systèmes d’information utilisés par
l’Etat, mais englobe également les prestations effectuées par l’Etat pour le compte de tiers.
Comme la fonction informatique interagit avec les parties prenantes de son écosystème, ses rôles
sont étendus.
La fonction informatique est transverse avec deux périmètres de gouvernance.
Définie par son périmètre institutionnel, les systèmes d’information supportés et les prestations
assurées, la fonction informatique recouvre :
Un périmètre naturel sur lequel elle assure les tâches régaliennes et qui comprend les dispositifs
informatiques producteurs au sein de l’Administration et de l’Exécutif ainsi que ceux des autres
pouvoirs (Parlement et Justice), mais exclut les dispositifs alimentant le contenu informationnel
des sites web de l’Etat.
Un périmètre de collaboration et d’influence dans lequel elle agit en tant que partie prenante et
opère dans un cadre collaboratif ou contractuel (communes, parapublic, autres cantons).
La fonction informatique inclut l’ensemble des systèmes d’information utilisés indépendamment des
droits de propriétés associés, mais exclut les informatiques industrielles et embarquées, ainsi que les
réseaux spécifiques.
La fonction informatique recouvre l’ensemble des prestations pour lesquelles elle est responsable, et
ce, même si elles sont prestées par un tiers.
Au sein de l’écosystème de l’Etat, la
fonction
informatique
supporte
les
services et interagit avec les parties
prenantes.
Ses rôles dépassent l’exploitation et le
développement de systèmes d’information.
Usagers
Citoyens
Entreprises
Parapublic
valaisan
Confédération
Etat du
Valais
Administrations
hors canton
Fonction publique
hors Valais
Communes
valaisannes
Prestataires
Fonction publique
valaisanne
Elle est productrice de prestations informatiques pour l’ensemble de l’Etat.
Elle agit en canal d’interaction, assurant le service, mais agissant comme vecteur de l’image
de l’Etat.
Elle est conservatrice des actifs de l’Etat, notamment comme dépositaire de l’intelligence
organisationnelle.
Elle a un rôle économique par sa capacité de prescription et d’investissement.
Elle est un levier de transformation opérationnelle et organisationnelle de l’Etat.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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5.
Situation actuelle de la fonction informatique
En 2014, la fonction informatique de l’Etat représente une dépense annuelle de 46 millions, pour des
effectifs permanents s’élevant à environ 125 EPT. Ceci représente un niveau de dotation notoirement
inférieur à la moyenne en Suisse.
Si la fonction informatique dispose de collaborateurs engagés et techniquement au point, elle doit
globalement renforcer sa maturité managériale.
Actuellement occupée à des déploiements et à des évolutions importantes, la fonction informatique
est submergée par la livraison de projets « ancres » qui la met sous pression en termes de
performance de son exploitation.
L’architecture technique cible est cohérente et pertinente, mais elle se trouve en cours de
déploiement. Ses infrastructures de base sont structurellement vulnérables et présentent une
obsolescence qui met à risque la continuité opérationnelle de l’Etat.
Avec plusieurs dispositifs de production, la fonction informatique est fragmentée au niveau du pilotage
de la demande et de la production informatique.
Chiffres clés de l’informatique de l’Etat sur son périmètre naturel à fin 2014.
Réseau cantonal
560 kilomètres de fibres optiques
8 points de présence (nœuds)
178 sites desservis
Sites Internet et Intranet
22’000 pages Internet accessibles
934'666 visites par mois
6’000 postes téléphoniques
Téléphonie
879 téléphones mobiles
22’000 communications téléphoniques par jour
7’262 postes de travail
Postes de travail et
bureautiques
1’580 imprimantes et appareils multifonctions
5’000 boîtes aux lettres de messagerie
450’000 messages échangés par mois hors administration
cantonale
Serveurs et stockage de
données
100 serveurs physiques
Support technique
19’000 cas traités par téléphone et par an
Applications et projets
433 applications et outils
400 téraoctets de données et fichiers bureautiques
91 projets en cours (2015)
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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En comparaison avec les autres cantons, la fonction informatique de l’Etat présente un sousinvestissement important, encore plus aigu si l’on tient compte de la géographie alpine et du
bilinguisme valaisan.
Quartile 0/4
Dépense informatique /
# places de travail PC
Dépense informatique /
# collaborateurs à l’administration
Dépense informatique /
nombre d’habitants
Dépense informatique /
dépense de l’Etat
# places de travail PC /
# collaborateurs à l’administration
# personnel informatique /
# collaborateurs à l’administration
Légende :
Source :
Canton du Valais
5’800
1/4
2/4
3/4
4/4
7’100
8’100
9’800
13’000
Coefficient
moyenne suisse
0,7
5’200
8’000
10’400
12’700
18’000
0,47
50
98
110
130
400
0,4
0,7%
1,1%
1,6%
1,8%
3,1%
0,42
90%
104%
125%
137%
150%
0,85
1,5%
1,8%
2,8%
3,2%
4,6%
0,55
Moyenne des cantons
Conférence suisse sur l’informatique, 2013
La fonction informatique dispose de près de 125 EPT à fin 2014.
Ces ressources effectuent des tâches de production (71%), de support à la demande (27%) ainsi que
de pilotage et de contrôle de la fonction (2%). Elles comptent moins de 10% de ressources externes
pérennes.
Ces ressources sont réparties au sein des dispositifs suivants :
Le Service cantonal de l’informatique (SCI) qui opère au niveau informatique en tant que service
central de l’Etat, avec 54,45 EPT sans le Délégué aux questions informatiques, les stagiaires
MPC, les apprentis et les mandats externes.
Le Service cantonal des contributions qui assure la définition du besoin et le support à la
production pour les projets fiscaux avec 9,5 EPT.
La Section informatique de la Police cantonale qui assure la production et la conduite de ses
projets avec 5,5 EPT.
L’Information de l’Etat du Valais qui assure la définition du contenu de certains sites web de l’Etat
ainsi que la conduite de projets relatifs à la cyberadministration avec 3 EPT.
Le Centre cantonal ICT-VS qui assure la production, l’expertise et la définition du besoin pour les
technologies de l’information dédiées au domaine pédagogique et à l’école, avec 5 EPT.
Les autres ressources (30 EPT) comprennent le Délégué aux questions informatiques, les
correspondants informatiques dans les services, le Réviseur informatique de l’Inspection des Finances
ainsi que des ressources hébergées auprès des Départements.
Pour 2014, le budget de la fonction informatique est estimé à 46 millions.
Le SCI représente 50% de ce budget, soit 23 millions. L’utilisation du solde du budget de la fonction
est portée par les autres dispositifs.
Ce budget se répartit à raison de 36% pour les ressources humaines, 38% pour les équipements et
licences et 25% pour les services de tiers.
Les dépenses d’investissement sont de 8 millions, soit 18% du budget.
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L’état actuel de la fonction informatique reflète les choix structurants des dix dernières
années, notamment le rôle central de SAP, l’adoption de standards et de bonnes pratiques, des
choix d’architecture cible et des approches de collaboration avec les acteurs publics suisses.
La situation illustre également l’engagement dans des projets parfois trop grands pour la taille
de la fonction.
Du diagnostic ressort l’image d’une fonction en transformation, submergée en raison du souseffectif notoire qui nécessite des investissements importants :
Les équipes informatiques sont motivées et engagées. Les compétences techniques et
fonctionnelles sont présentes au sein de la fonction.
La plateforme informatique cible est cohérente et pertinente. Elle peut supporter une approche
d’entreprise (Enterprise) et en nuage (Cloud).Elle permet de valoriser les choix structurants qui
ont été réalisés. Comme l’architecture technique cible n’est actuellement que partiellement
déployée, on constate un haut niveau d’hétérogénéité résiduel.
Les infrastructures de base (salles blanches, centres de calculs, centres d’impression et réseau
de télécommunication) sont structurellement vulnérables et présentent une obsolescence ainsi
qu’une incapacité à supporter les exigences de volumétrie et de continuité d’ici à 2020. Les
analyses et des travaux de correction ont été initiés par les équipes.
L’intégration technique est en cours de rationalisation, à l’instar de l’intégration fonctionnelle. Au
niveau de l’intégration métier, la gestion transversale et point à point se heurte à l’approche par
service de l’Administration.
Le portefeuille applicatif reflète la diversité des métiers supportés et une approche par service.
Avec plus de 433 applications hébergées et maintenues, il s’appuie néanmoins d’un socle
applicatif transverse (ERP SAP).
Le niveau de risque des applications est élevé avec 59% des applications considérées comme
critiques et 21% des applications identifiées comme étant à risque. Le niveau de maîtrise est
relativement faible compte tenu du nombre des applications et du niveau de développements
spécifiques élevés.
L’importance des données est appréhendée au niveau de l’Etat, mais la gestion des données en
termes de qualité et de cycle de vie ne répond que partiellement aux exigences du
fonctionnement d'un Etat et ce faute de stratégie et de moyens.
La production informatique est mobilisée par la livraison de projets « ancres » qui asphyxient la
capacité de livraison de la fonction informatique, accaparent les ressources et préviennent la
simplification du portefeuille technologique.
La gouvernance et le pilotage de la fonction informatique sont fragmentés par service, voire
cloisonnés par section. Le niveau de maturité managériale hétérogène d’un dispositif à l’autre doit
être renforcé.
L’importance de la mise en place des standards et des méthodologies est reconnue, mais sa mise
en œuvre doit être renforcée car elle se heurte à une urbanisation et à une normalisation partielle
de l’environnement informatique.
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6.
Evolutions impactant l’écosystème de la fonction informatique
Les évolutions en cours auront des impacts importants et durables sur la fonction informatique ainsi
que sur le positionnement et le fonctionnement de l’Etat.
Des évolutions technologiques auront, dans les 5 ans à venir, un impact direct sur la fonction
informatique ainsi que sur la conception, la gestion et l’usage des plateformes informatiques.
Impacts
Usagers
(externes)
Utilisateurs
(internes)
Technologies
Informatique en nuage
Architecture d’entreprise
Dématérialisation
Authentification
Mobilité
Multiplateforme, multicanal
Données de masse (Big Data)
Green IT
Légende :
Important
Moyen
Faible
L’écosystème de la fonction informatique est en pleine évolution à tous les niveaux.
L’usager numérique émerge avec une identité spécifique, notamment juridique. Il a des besoins
particuliers. C’est désormais l’usager numérique qui détermine le mode et le canal de service utilisé.
La fonction publique preste un portefeuille global de services. Elle se doit de l’appréhender
opérationnellement et économiquement.
Avec un rôle central de partenaire, les évolutions techniques et le modèle économique de SAP doivent
être anticipées (SAP HANA).
La fonction informatique s’inscrit dans l’agenda des réformes de l’Etat et dans le déploiement local des
programmes fédéraux.
Les facteurs géographiques et culturels valaisans sont à prendre en compte.
Le niveau d’autonomie communale induit une gouvernance et une coordination importante, à l’instar
du bilinguisme dont l’impact dépasse les langues des systèmes d’information. Il est déterminant
également en termes de cultures métiers et de gestion du changement.
L’aspect alpin du canton se traduit non seulement par des exigences au niveau de la gestion des
distances et des risques, mais également par les besoins particuliers d’une population touristique et
non résidente (multi langue, accès à distance).
Le tissu économique de microentreprises impacte la consommation des services avec des entreprises
qui présentent des besoins similaires à ceux des particuliers.
A l’horizon 2020, l’explosion du volume de données devra être supportée.
De 2014 à 2020, on prévoit un accroissement de la population résidente de près de 18%, ainsi qu’une
croissance des indépendants de plus de 20%, celle du nombre des entreprises à 5%.
Si globalement le nombre d’utilisateurs internes s’accroît de 6% sur la période, on va surtout assister à
une multiplication par quatre (4X) du volume de données à gérer, avec l’augmentation consécutive du
trafic d’information.
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7.
Objectifs politiques et stratégie informatique
La stratégie informatique réaliste permet de restaurer la fonction informatique d’ici à 2018 pour
supporter la modernisation de l’Etat.
Avec une pression financière et des éléments technologiques en forte transformation, la
fonction informatique doit répondre aux priorités du pouvoir politique.
En tant qu’infrastructure de base de l’Etat, le pouvoir politique attend à tout le moins que la fonction
informatique puisse assurer la pérennité de ses systèmes d’information, et ainsi sécuriser le
fonctionnement de l’Etat.
Le pouvoir politique attend une utilisation rationnelle de la dépense informatique pour un
investissement au profit prioritairement du fonctionnement de l’Etat, et dès lors que cela est possible
de la fonction publique valaisanne.
Le pouvoir politique attend que la fonction informatique satisfasse les attentes des usagers externes et
des utilisateurs internes, illustrant les transformations de l’Administration.
Les 7 priorités politiques exprimées envers la fonction informatique de l’Etat avec leur niveau associé
sont :
Priorité
Continuité,
sécurité
Economicité
Image
Continuité opérationnelle de la fonction informatique

Sécurité logique et intégrité des données et systèmes d’information

Utilisation rationnelle des moyens informatiques

Efficience de l’Etat du Valais

Efficience de la fonction publique valaisanne

Satisfaction des utilisateurs (internes)

Satisfaction des usagers (externes)

Pour répondre aux priorités politiques, trois enjeux prioritaires ont été définis, auxquels
s’ajoute un quatrième à aller chercher de manière opportuniste :
Stabiliser les dispositifs de production
(indispensable)
Etablir la fonction informatique en transverse
(prioritaire)
Supporter la recherche d’efficience de l’Etat
(prioritaire)
Optimiser la dépense informatique de la fonction publique valaisanne
(opportuniste)
L’ambition pour la fonction informatique adresse les enjeux prioritaires, mais tient compte
dans une approche réaliste du contexte valaisan :
Capitaliser et valoriser les choix structurants pris par la fonction informatique et déployer les
options pertinentes partiellement engagées.
Etre en ligne avec la taille de l’Administration et la capacité d’engagement du canton, en
poursuivant activement une approche collaborative et de mutualisation.
Minimiser le niveau de risque et d’incertitude, notamment en répliquant les expériences à succès
des autres administrations et en justifiant les démarches pilotes.
Etablie en deux temps, la stratégie informatique permet de restaurer la fonction informatique
d’ici à 2018 pour supporter la modernisation de l’Etat.
Elle est axée sur 6 idées-forces qui s’attachent à :
Restaurer la capacité de livraison de l’informatique et mettre à niveau les infrastructures pour
supporter l’évolution des besoins de l’Administration.
Déployer une architecture d’entreprise maîtrisable dans un cadre normalisé et industrialisé qui
valorise les choix structurants déjà réalisés.
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Etablir l’informatique en fonction transverse sous la responsabilité du politique et la positionner en
support effectif de la modernisation de l’Administration.
Mettre l’informatique en capacité de supporter les usagers électroniques ainsi que les interactions
avec les administrations publiques, ces parties prenantes agissant comme catalyseur du
décloisonnement des services de l’Administration.
Positionner la fonction informatique sur la maîtrise de la donnée de la fonction publique
valaisanne et du citoyen pour en assurer sa conservation et son exploitation.
Etablir un cadre institutionnalisé pérenne permettant d’assurer une mutualisation des
investissements informatiques au sein de la fonction publique valaisanne.
Il s’agit d’une stratégie réaliste de transition qui cible l’atteinte de l’ambition à l’horizon 2024 tout en
adoptant une approche de minimisation du risque.
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8.
Mise en œuvre de la stratégie informatique
La stratégie informatique se décline dans un cadre commun d’urbanisation et sa feuille de route
insuffle un rythme de mise en œuvre soutenu.
La stratégie informatique définit une cible au niveau des systèmes d’information :
La vision cible du cadre d’urbanisation par l’identification des différentes contreparties et la
classification des systèmes d’information.
L’architecture technique cible capitalisant sur les choix structurants qui ont été réalisés.
Une extension ciblée de l’évolution du portefeuille applicatif combinée avec une consolidation
transverse et une rationalisation.
La stratégie informatique précise 4 axes prioritaires pour supporter les évolutions des
systèmes. Ils sont reflétés au niveau du cadre d’urbanisation cible :
La mise en œuvre effective du pilotage de la fonction informatique.
Un effort focalisé sur les couches basses des systèmes d’information par :
Le rattrapage sur l’infrastructure technique.
Le déploiement de l’architecture d’intégration.
La simplification du portefeuille des technologies.
La consolidation du socle applicatif transverse.
L’utilisation des outils de gestion et d’administration des plateformes informatiques.
La conservation, l’organisation et l’exploitation de la donnée.
Ces
axes
de
focalisation
s’illustrent sur le
cadre
d’urbanisation
dans le schéma
ci-contre.
La déclinaison stratégique comprend la mise en place de principes de conduite ciblant une
gestion vertueuse de la fonction informatique et qui s’inscrivent dans le fonctionnement de
l’Etat :
La recherche de convergences fonctionnelles, opérationnelles et techniques, ainsi que la
capitalisation des succès des autres cantons et/ou de la Confédération.
La priorisation entre les périmètres naturel/d’influence, l’établissement d’une gouvernance
permettant de piloter, suivre, et adapter la stratégie informatique, ainsi que le déploiement d’un
cadre de nomenclatures communes au sein de l’Etat.
La distinction entre la demande et la production informatique, ainsi que des différentes prestations
informatiques.
La mise en œuvre des approches par les processus, ainsi que la valorisation par les coûts
complets des projets et prestations.
La gestion des portefeuilles d’actifs informatiques (physiques, intellectuels, humains).
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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L’approvisionnement en ressources et en compétences ainsi que la gestion de la soustraitance sont des conditions de succès nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie
informatique.
La stratégie informatique définit les ressources nécessaires ainsi que leur mode de contractualisation,
et ce dans une logique d’économicité et de conservation de la maîtrise technologique. Dans ce cadre,
la stratégie informatique détermine :
Une approche générale d’approvisionnement en ressources et en compétences définissant des
principes qui ont pour objectif de contingenter le risque de dépendance de l’Etat envers les
ressources internes et externes.
Une approche spécifique pour l’engagement des grands projets et l’usage de la sous-traitance.
Compte tenu de la taille des investissements informatiques nécessaires et redondants en matière
d’infrastructures informatiques au sein de la fonction publique valaisanne, une approche
mutualisée est justifiée sous la forme d’un partenariat public-privé.
Ce partenariat recouvre :
o les infrastructures relatives aux centres de calculs, réseaux et télécommunication,
o le financement de ces infrastructures,
o les conditions d’utilisation de ces infrastructures.
Ce partenariat pourrait prendre la forme d’une fondation mixte sous l’égide de l’Etat.
Le déploiement de la stratégie informatique s’effectue en deux temps. La livraison des projets
métiers engagés s’effectue en parallèle :
Consolider le fonctionnement et le positionnement de la fonction informatique
(2015-2018)
Supporter activement le décloisonnement de l’Etat et sa modernisation
(2018-2024)
La feuille de route de la stratégie informatique comprend 8 étapes :
2015
2018
2021
Rattrapage
informatique
1. Assurer
la continuité
Evolution de la
fonction
informatique
2. Piloter
la fonction
Evolution des
plateformes
informatiques
4. Déployer
le socle
d’architecture
5. Moderniser
les plateformes
industrielles
Projets métiers
7. Livrer
les projets engagés
8. Supporter la modernisation de l’Etat
2024
3. Mesurer
la fonction
6. Etendre
les plateformes
agiles
Le rythme de la feuille de route est soutenu en raison de l’urgence de travaux à réaliser, mais
également pour insuffler une dynamique à la transformation.
Les trois premières années sont clés et la mise en place de la nouvelle gouvernance de la fonction
informatique (étape 2) est une priorité dès 2015.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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9.
Gouvernance et organisation de la fonction informatique
Il s’agit d’établir la fonction informatique de l’Etat en transverse et de la doter d’un pilotage lisible
permettant au Conseil d’Etat d’exercer son autorité et ses priorités.
Le cadre de gouvernance de la fonction informatique doit évoluer et l’organisation être
complétée au niveau du pilotage, de la demande ainsi que des rôles transverses.
Séparer la conduite stratégique de la conduite opérationnelle.
Le pilotage stratégique est rétabli au niveau du Conseil d’Etat, tant pour la stratégie
informatique que pour la fonction informatique. La conduite stratégique est du ressort du
Conseiller d’Etat en charge du Service cantonal de l’informatique (SCI).
Le pilotage et la conduite opérationnelle de la production informatique sont assurés par
chaque dispositif. Le pilotage opérationnel est coordonné au travers d’une instance
transverse.
Le pilotage et la conduite opérationnelle des demandes informatiques sont assurés par
chaque coordinateur informatique. Le pilotage opérationnel est coordonné au travers d’une
instance transverse.
Coordonner et arbitrer la demande par les services demandeurs dans le cadre des capacités de
production, de la priorisation des moyens et des choix structurants.
Etablir, conduire et maintenir un plan informatique pluriannuel comme outil commun et transverse
pour mettre en œuvre la stratégie informatique et gérer le cycle de vie des demandes
informatiques, de la qualification à la livraison.
Concentrer les capacités de production au sein de l’Administration auprès du SCI en tant que
prestataire global, tout en préservant l’autonomie de production du Centre cantonal ICT-VS et de
la Police cantonale de sorte à répondre à leurs besoins spécifiques.
Créer un poste d’architecte informatique auprès du SCI sur le périmètre de l’Etat.
Etablir les coordinateurs informatiques départementaux manquants (DEET, DFI, DSSC).
Engager la mise en œuvre de la stratégie informatique avec un dispositif transitoire piloté au
niveau de la Délégation du Conseil d’Etat aux questions informatiques.
Quatre instances transverses sont à établir au niveau politique, stratégique et opérationnel
pour piloter et coordonner la fonction informatique.
La Délégation du Conseil d’Etat aux questions informatiques assure le pilotage de la stratégie
informatique et le pilotage de la fonction informatique, au nom du Conseil d’Etat. Elle est présidée
par le Conseiller d’Etat en charge du SCI. Sa fréquence est semestrielle, elle assure une révision
de la stratégie informatique au minium tous les deux ans.
Le Comité de pilotage aux questions informatiques prépare, oriente et conseille la Délégation
du Conseil d’Etat aux questions informatiques. Son président est nommé par le Conseil d’Etat et
peut provenir du secteur public, parapublic ou privé. Sa fréquence est semestrielle.
Le Groupe de travail pour la coordination des demandes informatiques pilote et coordonne
les demandes de la fonction informatique de l’Etat. Son président est désigné par le Conseil d’Etat
parmi les coordinateurs informatiques départementaux. Sa fréquence est trimestrielle.
Le Groupe de travail pour la coordination de la production informatique pilote et coordonne
les dispositifs de production informatique de l’Administration. Son président est désigné par le
Conseil d’Etat parmi les responsables des dispositifs de production. Sa fréquence est trimestrielle.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
Page 16
10.
Moyens et financement de la stratégie informatique
La stratégie informatique prévoit un programme d’investissements de 89,8 millions sur 10 ans.
41,3 millions de besoin d’investissements ont déjà été prévus ou sont anticipés par la fonction
informatique sur 10 ans en sus des budgets ordinaires :
30,6 millions prévus ou déjà engagés dans le cadre la P.I.P 2015-2018 :
13,5 millions
8,4 millions
8,7 millions
pour le rattrapage informatique.
pour l’évolution des plateformes informatiques.
pour des projets métiers.
10,7 millions dans le prolongement de la P.I.P 2015-2018 ou identifiés :
1,7 million
3 millions
6 millions
pour le rattrapage informatique.
pour l’évolution des plateformes informatiques.
pour des projets métiers.
La stratégie informatique nécessite 38,1 millions d’investissements additionnels :
16,7 millions suite à la ré-estimation des dépenses de rattrapage informatique.
19,8 millions pour l’évolution des plateformes informatiques, dont :
5,7 millions
5,1 millions
3,7 millions
3,1 millions
pour le déploiement de l’architecture cible.
pour un 2ème centre de calculs.
au titre de la gestion et de l’exploitation de la donnée.
en relation avec les postes de travail et l’infrastructure.
1,6 million pour l’évolution de la fonction informatique et le support à sa transformation.
En lien direct avec la stratégie informatique, des projets métiers sont nécessaires pour un
besoin d’investissements estimé à 10,4 millions :
5,6 millions pour simplifier le portefeuille et améliorer la cohérence du socle applicatif,
4,8 millions pour l’intégration et les synergies multi-pouvoirs.
En dehors des projets métiers en lien direct avec la stratégie informatique, d’autres projets métiers
auront un impact sur la fonction informatique. A cet effet, une augmentation des capacités de
production est prévue de sorte à pouvoir répondre aux besoins nécessaires.
Tous les projets métiers entreront dans le cadre de la gestion des demandes informatiques et
continueront à être soumis à des demandes de financement individuelles par objet.
Au total, le besoin d’investissements de la fonction informatique est de 89,8 millions.
Ce plan d’investissements sur 10 ans est important jusqu’en 2020 avec une pointe en 2018
(25,2 millions) en raison du rattrapage informatique et du 2ème centre de calculs.
Le rattrapage informatique représente 36% du total, soit 31,9 millions.
Il est nécessaire d’augmenter la capacité interne nette de la fonction informatique de 36 EPT,
dont 10,5 EPT en 2016 :
Par le recrutement indispensable de 11 ressources internes.
Par le recrutement nécessaire ou l’usage externe de 19,5 ressources.
Par l’internalisation de 4 ressources externes pérennes pour des raisons économiques.
Par l’affectation de nouvelles missions à 4,5 ressources existantes de l’Administration.
En ciblant une réduction de 3 EPT entre 2018 et 2023 en raison de gains d’efficience.
Cette augmentation est justifiée :
au titre du rattrapage informatique,
pour mettre en œuvre la gouvernance de la fonction informatique,
pour supporter la mise en œuvre de la stratégie informatique,
pour des raisons économiques en internalisant des ressources externes pérennes.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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Sur 10 ans, la capacité interne augmente de 36 EPT comme détaillé ci-après.
Evolution des ressources internes de la fonction informatique par niveau
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 Total
+6,0
Rattrapage informatique
Evolution des plateformes
informatiques
+6,0 +4,5 +1,5
Evolution de la fonction
informatique
+7,5 +2,5
+6,0
-0,5
-1,0
113,3
Total
+13,5 +15,0 +7,0 +1,5
+9,5
+10,0
+2,0 +5,5 +2,0
Projets métiers
-1,0
+1,0
-1,0
+1,0
+10,5
-1,0
+36,0
La capacité interne est surtout augmentée au niveau des dispositifs de production informatique, à
commencer par le SCI, ICT-VS et la Police cantonale comme indiqué dans le tableau ci-dessous.
Evolution des ressources internes de la fonction informatique par dispositif
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 Total
Pilotage (PMO Entreprise)
Demande
+1,0
+1,0
DEET
+1,0
+1,0
DFI
+1,0
+1,0
DSSC
+1,0
+1,0
SCI
+9,5 +12,0 +2,0 +2,0
-0,5 -0,5
-1,0
-1,0
+22,5
ICT-VS
+1,0 +5,5
+6,5
Police cantonale
+2,0
+2,0
Production
Justice
Total
+1,0
+13,5 +15,0 +7,0 +1,5
-1,0
+1,0
+1,0
-1,0
+36,0
L’augmentation de la capacité interne au niveau des dispositifs de production permet
d’accroitre la capacité à livrer des projets.
La capacité de production interne et externe à livrer des projets métiers et informatiques est de 7'200
jours par année. Cette capacité est actuellement entièrement engagée.
Le plan d’évolution des ressources internes permet d’établir une capacité de livraison à 9'800 jours
par année, soit une augmentation de 36%.
Ce plan prend en compte l’approche en matière d’approvisionnement en ressources, soit :
D’utiliser sélectivement des expertises externes pour accélérer l’apprentissage.
D’internaliser les ressources externes pérennes pour des raisons de coûts.
De renforcer sélectivement les expertises et capacités internes sur la durée, et
De s’adosser à des intégrateurs pour la réalisation de grands projets.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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Sur la période 2015-2024, le budget annuel moyen de la fonction informatique est estimé à 61
millions, soit 15 millions de plus que le budget annuel 2014, comme illustré dans le schéma
ci-dessous.
Ce budget prend en compte les charges
récurrentes
découlant
des
besoins
d’investissements.
Ce budget est basé sur la réalisation du
plan d’évolution des ressources internes.
S’il est possible d’utiliser des ressources
externes pour certains postes, cela a un
impact
budgétaire
important,
une
ressource externe coûtant le double d’une
ressource interne.
L’évolution de ce budget prend en compte :
les besoins d’investissements, y compris les projets métiers nécessaires,
les charges récurrentes découlant des besoins d’investissements,
le plan d’évolution des ressources humaines internes,
la valorisation des ressources internes selon des coûts unitaires complets.
1
Les dépenses d’investissement représentent 18% du budget annuel en 2014. Projetée sur la période
2015-2024 puis annualisées, les dépenses d’investissement augmentent à 23% par rapport à 2014.
L’évolution des dépenses d’investissement est détaillée dans le tableau ci-dessous :
(MCHF)
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Dépenses d'investissement
8,4 13,0 23,9 8,4 21,6 17,5 15,4 11,0 12,7 8,6
8,6
Dépenses de fonctionnement
37,9 38,0 39,3 55,9 54,3 46,6 47,2 47,7 47,6 47,2 46,9
Total (arrondis)
46,3 51,0 63,2 64,3 75,9 64,1 62,6 58,7 60,3 55,8 55,5
L’évolution du budget selon les natures de charges figure dans le tableau ci-après :
(MCHF)
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Ressources humaines
16,9 17,0 19,3 21,8 23,1 23,6 23,8 23,9 24,3 24,4 24,6
Equipements et licences
17,8 18,4 29,2 29,5 37,4 26,5 27,3 23,7 24,0 23,0 22,9
Services de tiers
11,6 15,6 14,7 13,0 15,4 14,0 11,5 11,1 12,0 8,4
Total (arrondis)
46,3 51,0 63,2 64,3 75,9 64,1 62,6 58,7 60,3 55,8 55,5
8,0
Les charges de ressources humaines augmentent sur l’ensemble de la durée en raison des
recrutements entre 2016 et 2018, mais également de la progression de 1% par an des charges
salariales. Sur 10 ans, elles représentent 37% du budget annuel moyen.
Les charges d’équipements et de licences reflètent les besoins d’investissements, mais surtout
les impacts de ceux-ci en termes de charges récurrentes.
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Par exemple, l’investissement est l’achat de licences d’un logiciel, la charge récurrente est le
contrat de support et de maintenance avec l’éditeur dont le coût annuel correspond usuellement
à 20% du prix d’achat des licences.
Les charges des services de tiers restent moyennement stables sur 10 ans et reflètent
l’approche en matière d’approvisionnement en ressources :
Utiliser sélectivement des expertises externes pour accélérer l’apprentissage.
Internaliser les ressources externes pérennes pour des raisons de coûts.
Renforcer sélectivement les expertises et capacités internes sur la durée.
S’adosser à des intégrateurs pour la réalisation de grands projets.
L’évolution de ces charges est basée sur la réalisation du plan d’évolution des ressources
internes. S’il est possible d’utiliser des ressources externes pour certains postes, cela a un
impact budgétaire important en raison du différentiel de charges, une ressource externe coûtant
le double d’une ressource interne.
Le financement de l’entier du programme d’investissements doit être sécurisé.
La réalisation de la stratégie informatique nécessite l’octroi par le Grand Conseil d’un crédit
d’engagement de 89,8 millions pour financer le programme d’investissements prévus pour la période
2015-2024.
Ce programme d’investissements comprend :
30,6 millions prévus dans la P.I.P 2015-2018.
10,7 millions identifiés et nécessaires dans le prolongement de la P.I.P 2015-2018.
38,1 millions additionnels pour la mise en œuvre de la stratégie informatique.
10,4 millions additionnels relatifs aux projets métiers justifiés directement par la stratégie
informatique.
Considérant les moyens ordinairement prévus dans le budget des investissements de l’Etat, il est
notamment prévu de financer les investissements par un prélèvement sur le fonds des grands projets
d’infrastructures du XXIème siècle.
Le fonds a été institué pour
répondre de façon appropriée aux besoins très importants de notre canton
garantir et renforcer, dans une perspective à long terme et avec des finances saines, son
développement harmonieux et durable
relever les défis du 21
(canal technique, …).
ème
siècle, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies
La fonction informatique de l’Etat appartient au domaine des nouvelles technologies. Elle remplit un
rôle stratégique majeur dans tous les domaines du champ d’action de l’Etat. L’action étatique
concerne le fonctionnement de l’Etat en lui-même, l’Etat en relation avec les citoyennes et citoyens,
avec les entités publiques et parapubliques du système fédéraliste suisse, en particulier les
communes et institutions valaisannes, avec les entreprises, ces dernières en tant qu’usagers ou
agissant en tant que prestataires. L’action étatique est marquée par une dépendance croissante et
toujours plus forte à l’évolution des nouvelles technologies qui requiert des investissements toujours
plus conséquents. Sous l’impulsion des innovations, l’ère est à une évolution technologique toujours
plus forte qui révolutionne et complexifie la fonction informatique de l’Etat.
Pour que cette fonction soit à même de remplir sa mission, il est indispensable de mettre en place et
maintenir une infrastructure de grande envergure (fibres optiques, sites internet et intranet, téléphonie,
poste de travail, serveurs et stockage des données, support technique, applicatifs et outils logiciels,
…). Nonobstant sa nature très virtuelle ou physiquement peu visible, l’infrastructure liée aux nouvelles
technologies a les caractéristiques propres à un grand projet. Comparativement à d’autres grandes
infrastructures, l’infrastructure informatique est productive de prestations et constitue le socle de
référence pour l’Etat, pour un développement harmonieux et durable du canton, pour la sécurité de
l’Etat de droit et la protection des citoyens.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
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La stratégie informatique 2015 – 2024 ambitionne de donner une nouvelle impulsion à la fonction
informatique en dotant le canton de la technologie nécessaire. Avec elle, c’est l’Etat qui se modernise,
avec un impact prépondérant.
Caractéristique essentielle de ce grand projet est son envergure, qui est telle que le financement
uniquement par le biais de la marge d’autofinancement ne permet pas de le réaliser dans le délai
qu’impose la priorité gouvernementale et parlementaire de mettre en œuvre sans délai une nouvelle
stratégie informatique.
Concernant les dépenses de fonctionnement résultantes :
du programme d’investissements pour la période 2015-2024.
du recrutement nécessaire de 36 ressources internes,
elles devront être intégrées dans le budget ordinaire de l’Etat.
Les dépenses d’investissement et de fonctionnement liées à la stratégie informatique devront être
prises en compte en tant que projet gouvernemental pour l’élaboration de la planification intégrée
pluriannuelle 2016-2019.
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Stratégie informatique 2015-2024 de l’Etat du Valais
Page 21
11.
Conclusions
L’enjeu de l’informatique cantonale dépasse la technologie ou les systèmes d’information. Elle
s’appréhende en regard de son support et de son apport au fonctionnement, à la modernisation de
l’Etat et aux besoins de la cyberadministration.
Cet exercice stratégique a permis de poser un diagnostic partagé entre les utilisateurs et les
producteurs informatiques au sein de l’Etat. Il a également permis de valoriser les nouveaux rôles de
l’Etat, et de définir le cadre de mise en œuvre nécessaire à l’atteinte des objectifs fixés.
Une fonction transverse
Avec 45 millions de budget annuel et environ 125 EPT, la fonction informatique de l’Etat est plus large
que le Service cantonal de l’informatique.
Définie par son périmètre institutionnel, les prestations et les systèmes d’information qu’elle supporte,
elle s’impose comme une fonction de support transverse qui doit être gouvernée et dotée des
instances stratégiques et opérationnelles nécessaires.
Une stratégie informatique en deux temps
La stratégie positionne la fonction informatique sur les enjeux informatiques de l’Etat, à savoir :
Le rattrapage indispensable en matière d’infrastructures à risques pour sécuriser le
fonctionnement de la fonction informatique, dans un premier temps, et,
Dès 2018, en support à la modernisation de l’Etat et aux besoins de la cyberadministration.
Un rattrapage indispensable
Un rattrapage d’urgence est indispensable pour préserver la continuité opérationnelle de l’Etat.
Ce rattrapage sert à combler l’obsolescence des infrastructures dont le renouvellement a été différé,
ainsi qu’à éliminer la vulnérabilité structurelle des centres de données.
Les moyens actuels ne permettent pas de remplir les missions
En comparaison intercantonale, la fonction informatique valaisanne est notoirement sous dotée.
Malgré la motivation et l’engagement des équipes, le diagnostic relève le manque de moyens, une
gouvernance incomplète et le renfort nécessaire de compétences. Ces insuffisances empêchent le
développement des synergies au sein de la fonction, ainsi que l’établissement de la fonction en
support effectif au décloisonnement de l’Etat.
Investir dans le futur
Les moyens nécessaires à la stratégie informatique sont de 11% supérieurs par rapport à une
démarche limitée au rattrapage et à la préservation de la continuité opérationnelle.
Se positionner sur les enjeux de l’Etat est un investissement dans la modernisation de la fonction
publique qui justifie un prélèvement sur le fonds des grands projets d’infrastructures du XXIème siècle.
La stratégie informatique réaliste présentée, compte tenu de la dépense, ne retient que les actions
indispensables et nécessaires en excluant le souhaitable.
Soutenir cette stratégie, c’est permettre à la fonction informatique d’assumer pleinement son rôle de
support actif à la continuité et à la modernisation de l’Etat pour les années à venir.
C'est dans ce sens que nous invitons le Grand Conseil à accepter le projet soumis avec le présent
message et nous vous présentons, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés,
l'assurance de notre haute considération et vous recommandons, avec nous, à la protection divine.
Sion, le
Le Président du Conseil d'Etat : Jacques Melly
Le Chancelier d'Etat : Philipp Spörri
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