
mComment exploiter le document?
De 1990 à 1997, le taux d’investissement (part de l’accumulation de
capital fixe dans la valeur ajoutée) a diminué par paliers : d’abord très for-
tement jusqu’en 1993 (passant de 21,5 % de la VA à 18,5 %), puis plus len-
tement jusqu’en 1996, pour connaître à nouveau une chute plus
importante en 1997, année pour laquelle le niveau de l’effort d’accumula-
tion de capital de la part des sociétés non financières est au plus bas
(moins de 18 % de la VA). Depuis cette date, le taux d’investissement
s’est redressé de façon régulière jusqu’en 2000. Son niveau reste cepen-
dant assez faible (19 % de la VA).
Parallèlement à cette évolution, on assiste à une remontée du taux
d’autofinancement des sociétés non financières jusqu’en 1994 ; cepen-
dant ce taux reste inférieur à 100 % sur cette période. Il diminue entre
1994 et 1995 pour recommencer à croître jusqu’en 1998, atteignant pour
cette année un niveau supérieur à 100 %. De 1998 à 2000, le taux d’autofi-
nancement a régulièrement diminué et son niveau témoigne d’un besoin
de financement accru de la part des SNF.
Le document répond donc à la question 1 : la croissance économique
est largement stimulée par une reprise de l’investissement. Or le gra-
phique prouve que dans les périodes où les taux d’intérêt réels sont éle-
vés (1990 à 1995), l’effort d’investissement ralentit. Inversement, lorsque
l’investissement repart (de 1997 à 2000), les entreprises ne peuvent le
financer de façon autonome, ce qui suggère qu’elles augmentent leur
capital propre (par émission d’actions) ou qu’elles empruntent. Cette der-
nière solution sera d’autant plus facilement utilisée que le coût du crédit
sera faible. De fait, en confrontant les observations de ce document à
celles du document précédent, on peut voir que la reprise de l’investisse-
ment coïncide avec une baisse du taux d’intérêt et le maintien de celui-ci
à un niveau faible, inférieur au taux de croissance économique. En effet,
pour une entreprise, la décision d’investir ne sera prise que si le revenu
tiré de l’investissement (mesuré par le taux de rentabilité économique)
est supérieur au coût engendré par ce dernier (mesuré par le taux d’inté-
rêt). Dans le cas inverse, la profitabilité, qui mesure l’écart entre la renta-
bilité économique d’un investissement et le revenu d’un placement (le
taux d’intérêt) est négative, ce qui dissuade les chefs d’entreprise de ris-
quer leurs fonds dans l’achat de capital fixe, mais les encourage plutôt à
réaliser des placements financiers. Comme le ralentissement de la crois-
sance diminue le taux de rentabilité économique, il faut baisser le taux
d’intérêt pour accroître l’écart entre ce taux de rentabilité et le taux d’inté-
rêt afin de rendre l’investissement plus avantageux que le placement.
Néanmoins lorsque le taux d’intérêt est trop faible, les agents écono-
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