Débat
e t c o m m e n ta i r e
Auteur-ressource
Programmes de formation dentaire :
on doit insister sur le mieux-être du patient
David Precious, CM, DDS, MSc, FRCD(C), FRCS; Reginald Goodday, DDS, MSc, FRCD(C);
Archie Morrison, DDS, MSc, FRCD(C); Ben Davis, DDS, FRCD(C);
Chad Robertson, DDS, MSc, MD, FRCD(C)
Dr Precious
Courriel :
d.s.precious@dal.ca
En notre qualité d’enseignants dentaires,
nous nous inqutons du fait que lenseigne-
ment des services de santé buccodentaire
essentiels est en train de perdre son importance
relative dans les programmes de formation den-
taire de 1er cycle au Canada. À notre point de
vue, quand nous parlons des soins de santé buc-
codentaire essentiels, nous pensons aux services
de santé essentiels comme le traitement des
fentes labiales et palatines, de lapnée obstructive
du sommeil, de lankylose de larticulation tem-
poromandibulaire, du carcinome spinocellulaire
de la lèvre et de sions traumatiques rieuses.
Si les étudiants en médecine dentaire peuvent
apprendre à faire partie dune équipe qui ore
des services de santé essentiels semblables, nous
sommes d’avis qu’à titre de professionnels, ils
feront preuve d’une compréhension et d’une
compassion plus profondes à légard du patient.
Une méthode d’évaluation mal coue…
Tout débat sur la proéminence amoindrie
des services de santé buccodentaire essentiels
dans nos facultés de decine dentaire doit éga-
lement porter sur les méthodes denseignement
et dévaluation qui semblent s’y être implantées.
Nous soutenons que l’utilisation accrue des éva-
luations quantitatives des enseignants, ainsi que
limportance moindre accordée au mieux-être
du patient, exigent plus d’attention.
Le premier point à examiner est l’utiilsation
pandue des méthodes dévaluation quantita-
tive et leurs sutlats inattendus. Il est devenu
fquent pour les facultés de decine dentaire
et leurs administrateurs de prendre des ci-
sions visant le personnel et les programmes en
s’appuyant sur des dones recueillies métho-
diquement. Ces données sont souvent obtenues
à l’aide dévaluations de lenseignement par les
étudiants, dévaluations par des pairs et par des
auto-évaluations faites par les enseignants.
Ces 3 méthodes dévaluation sont populaires
parce que les dones écrites touchant léva-
luation de lenseignement sont souvent néces-
saires pour justier les promotions ou pour se
conformer à des raisons de produres juridiques
et universitaires. Or, nous sommes davis que ces
thodes dévaluation conventionnelles sont
fondamentalement mal conçues parce qu’elles
tentent dappliquer les thodes de la science à
létude de phénomènes sociaux.
Les buts de ces thodes dévaluation visent
plus à mesurer les performances et à attester les
compétences qu’à aliorer lenseignement. Le
faut le plus grave de ces évaluations est davoir
peu de rapport avec le mieux-être du patient. Les
dones touchant la performance dagogique
entraînent rarement par la suite des recom-
mandations et des améliorations soit dans les
soins des patients, soit dans les soins de santé
buccodentaire essentiels. Par dessus tout, les
enseignants, les étudiants et les administrateurs
entreprennent des exercices dévaluation qui ne
tentent pas dévaluer directement si létat du
patient sest amélioré considérablement.
Citez cet article comme suit :
J Can Dent Assoc
2010;76:a29_f
JADC • www.jcda.ca • 2010 • Vol. 76, No 2 1 de 2
–– Precious ––– Débat
e t c o m m e n ta i r e
…donne lieu à une méthode d’enseignement mal
conçue
Dans les facultés de decine dentaire, la norme veut
que les enseignants donnent aux étudiants des objectifs
clairs, du matériel de cours, des férences adéquates et des
monstrations pratiques sur un sujet particulier. Ensuite,
nous leur assignons des tâches ou des pseudoprobmes
et nous leur demandons de se servir des compétences que
nous leur avons déjà apprises pour «résoudre» ces snarios
simus. Les tâches deviennent des probmes seulement
quand les étudiants n’ont pas les compétences pour s’en
charger. Autrement, une tâche donnée devient simplement
un exercice ou une tition pour utiliser les compétences
acquises.
Ce que nous donnons peu souvent à létudiant, cest
loccasion de formuler des probmes, un exercice dune
importance intellectuelle considérablement plus grande que
la solution dun problème. En le privant de cette opportunité
éducative précieuse, nous séparons à tort la conception de
lexécution, et ce faisant, mettons laccent sur la formation
professionnelle plutôt que sur léducation professionnelle.
En mettant laccent sur une telle approche, la pertinence des
besoins du patient est perdue, et notre objectif à long terme
visant à encourager les dentistes à être des professionnels
de la santé créatifs, innovateurs et soucieux du bien-être
d’autrui est compromis.
Comment pouvons-nous corriger ces fauts manifestes?
Le clinicien-enseignant doit avoir une passion authentique
pour sa discipline. De me, les enseignants en médecine
dentaire doivent acher un comportement qui prouve aux
étudiants que le patient passe vraiment en premier, ce qui
exige de leur part qu’ils soient nécessairement éclectiques.
Cependant, il y a peu de partisans (ou de mesures pré-
cises) de léclectisme en éducation dentaire aujourdhui.
La conance mise dans les évaluations actuelles des ensei-
gnants a entraîné luniformité, la prévisibilité, la précision et
le contrôle. Nous devrions toujours nous souvenir que len-
seignement est, en grande partie, un art qu’une évaluation
quantitative ne saisit pas toujours.
Par ailleurs, nos éducateurs doivent célébrer le raison-
nement chez nos étudiants, et la meilleure fon pour ce
faire est dacher un comportement que ceux-ci peuvent
imiter. Pour le clinicien-enseignant, cela signie faire des
explorations cliniques qui visent à aliorer létat du pa-
tient en vériant ou en rejetant là-propos d’un traitement.
Lenseignant doit alors tenter de diger, pour une publica-
tion revue par des pairs, un article sur ces explorations. Les
étudiants en decine dentaire sont extrêmement réceptifs
à ce genre denseignement par lexemple.
Le principe directeur de lenseignement dentaire actuel,
lequel est dic par la formulation dénoncés touchant les
buts éducationnels, les objectifs des cours et les thodes
dévaluation de lenseignement, doit également démontrer
aux étudiants que les administrateurs et les enseignants se
préoccupent avant tout du mieux-être du patient. Si nous
échouons sur ce point, nous risquons ellement d’accorder
des diplômes à de nouveaux dentistes qui auront été éduqués
sans avoir é convaincus que le patient passe vraiment en
premier. a
LES AUTEURS
Le Dr Precious est doyen émérite de la Faculté de médecine
dentaire et professeur au Département des sciences buc-
cales et maxillofaciales, Division de chirurgie à lUniversité
Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Le Dr Goodday est professeur agré et directeur du
partement des sciences buccales et maxillofaciales,
Division de chirurgie à lUniversité Dalhousie, à Halifax
(Nouvelle-Écosse).
Le Dr Morrison est professeur agré au Département des
sciences buccales et maxillofaciales, Division de chirurgie à
l’Université Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Le Dr Davis est professeur agrégé au partement des sciences
buccales et maxillofaciales et chef de la Division de chirurgie
à l’Université Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Le Dr Robertson est professeur adjoint au Département des
sciences buccales et maxillofaciales, Division de chirurgie à
l’Université Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Écrire au : Dr David Precious CM, 5981, av. University, Université
Dalhousie, Halifax, (N.-É.) C3H 1W2.
Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reètent pas nécessaire-
ment les vues et politiques ocielles de lAssociation dentaire canadienne.
Cet article a été révisé par des pairs.
2 de 2 JADC www.jcda.ca • 2010 Vol. 76, No 2
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