––– Precious ––– Débat
e t c o m m e n ta i r e
…donne lieu à une méthode d’enseignement mal
conçue
Dans les facultés de médecine dentaire, la norme veut
que les enseignants donnent aux étudiants des objectifs
clairs, du matériel de cours, des références adéquates et des
démonstrations pratiques sur un sujet particulier. Ensuite,
nous leur assignons des tâches ou des pseudoproblèmes
et nous leur demandons de se servir des compétences que
nous leur avons déjà apprises pour «résoudre» ces scénarios
simulés. Les tâches deviennent des problèmes seulement
quand les étudiants n’ont pas les compétences pour s’en
charger. Autrement, une tâche donnée devient simplement
un exercice ou une répétition pour utiliser les compétences
déjà acquises.
Ce que nous donnons peu souvent à l’étudiant, c’est
l’occasion de formuler des problèmes, un exercice d’une
importance intellectuelle considérablement plus grande que
la solution d’un problème. En le privant de cette opportunité
éducative précieuse, nous séparons à tort la conception de
l’exécution, et ce faisant, mettons l’accent sur la formation
professionnelle plutôt que sur l’éducation professionnelle.
En mettant l’accent sur une telle approche, la pertinence des
besoins du patient est perdue, et notre objectif à long terme
visant à encourager les dentistes à être des professionnels
de la santé créatifs, innovateurs et soucieux du bien-être
d’autrui est compromis.
Comment pouvons-nous corriger ces défauts manifestes?
Le clinicien-enseignant doit avoir une passion authentique
pour sa discipline. De même, les enseignants en médecine
dentaire doivent acher un comportement qui prouve aux
étudiants que le patient passe vraiment en premier, ce qui
exige de leur part qu’ils soient nécessairement éclectiques.
Cependant, il y a peu de partisans (ou de mesures pré-
cises) de l’éclectisme en éducation dentaire aujourd’hui.
La conance mise dans les évaluations actuelles des ensei-
gnants a entraîné l’uniformité, la prévisibilité, la précision et
le contrôle. Nous devrions toujours nous souvenir que l’en-
seignement est, en grande partie, un art qu’une évaluation
quantitative ne saisit pas toujours.
Par ailleurs, nos éducateurs doivent célébrer le raison-
nement chez nos étudiants, et la meilleure façon pour ce
faire est d’acher un comportement que ceux-ci peuvent
imiter. Pour le clinicien-enseignant, cela signie faire des
explorations cliniques qui visent à améliorer l’état du pa-
tient en vériant ou en rejetant l’à-propos d’un traitement.
L’enseignant doit alors tenter de rédiger, pour une publica-
tion revue par des pairs, un article sur ces explorations. Les
étudiants en médecine dentaire sont extrêmement réceptifs
à ce genre d’enseignement par l’exemple.
Le principe directeur de l’enseignement dentaire actuel,
lequel est dicté par la formulation d’énoncés touchant les
buts éducationnels, les objectifs des cours et les méthodes
d’évaluation de l’enseignement, doit également démontrer
aux étudiants que les administrateurs et les enseignants se
préoccupent avant tout du mieux-être du patient. Si nous
échouons sur ce point, nous risquons réellement d’accorder
des diplômes à de nouveaux dentistes qui auront été éduqués
sans avoir été convaincus que le patient passe vraiment en
premier. a
LES AUTEURS
Le Dr Precious est doyen émérite de la Faculté de médecine
dentaire et professeur au Département des sciences buc-
cales et maxillofaciales, Division de chirurgie à l’Université
Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Le Dr Goodday est professeur agrégé et directeur du
Département des sciences buccales et maxillofaciales,
Division de chirurgie à l’Université Dalhousie, à Halifax
(Nouvelle-Écosse).
Le Dr Morrison est professeur agrégé au Département des
sciences buccales et maxillofaciales, Division de chirurgie à
l’Université Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Le Dr Davis est professeur agrégé au Département des sciences
buccales et maxillofaciales et chef de la Division de chirurgie
à l’Université Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Le Dr Robertson est professeur adjoint au Département des
sciences buccales et maxillofaciales, Division de chirurgie à
l’Université Dalhousie, à Halifax (Nouvelle-Écosse).
Écrire au : Dr David Precious CM, 5981, av. University, Université
Dalhousie, Halifax, (N.-É.) C3H 1W2.
Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reètent pas nécessaire-
ment les vues et politiques ocielles de l’Association dentaire canadienne.
Cet article a été révisé par des pairs.
2 de 2 JADC • www.jcda.ca • 2010 • Vol. 76, No 2 •