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RAPPORT SUR LA SITUATION ACTUELLE
ET LACUNES IDENTIFIEES
Résultat de l'activité 4
I- CONTEXTE GENERAL :
La Côte d'Ivoire est Partie non visée à l'Annexe I de la Convention sur les changements climatiques depuis 1994 et a
soumis depuis lors deux rapports de communications nationales au Secrétariat de la CCNUCC, la première en 2001
et la seconde en 2010. Ces deux rapports ont été élaborés avec l'aide de consultants externes.
Avec l'entrée en vigueur de l'actuel gouvernement de la Cote d'Ivoire (2011), un certain nombre de réformes
institutionnelles ont été menées dans le domaine du changement climatique. En particulier, un nouveau programme
dénommé «Programme national pour l'atténuation des GES et l'adaptation aux changements climatiques " a été
créé au niveau du Ministère de l'Environnement et du Développement Durable / MINEDD pour coordonner les
questions des changements climatiques. Ce programme est organisé en 4 cellules qui traitent des aspects en relation
avec:
1- Les inventaires de GES;
2- L'atténuation;
3- La vulnérabilité et l'adaptation ;
4- Le transfert de technologies, de recherche et d'observations du climat.
Certains des agents recrutés pour ce nouveau programme sont relativement peu expérimentés et n'ont pas été
impliqués dans les précédentes activités de la mise en œuvre de la Convention telles que la préparation des rapports
des communications nationales. Ainsi, avec la création de ce nouveau programme national, la Côte d'Ivoire aura
désormais une équipe permanente pour traiter les questions de changement climatique et pouvoir honorer ses
obligations et exigences en tant que partie de cette Convention.
Afin de renforcer les capacités de cette équipe nouvellement recrutées, la Côte d'Ivoire a sollicité et a obtenu
l’assistance technique du programme de l'Union Européenne Intra-ACP de l’Alliance Mondiale sur les Changements
Climatiques pour le renforcement des capacités dans la préparation des communications nationales, notamment sur
les méthodes actuellement recommandées et les outils de préparation des inventaires des gaz à effet de serre (GES)
et des évaluations de vulnérabilité. Il est à signaler que ces documents devraient fournir une base nécessaire pour la
planification de nouvelles mesures en vue de la mise en œuvre de la Convention au niveau national.
II. PREPARATION DES COMMUNICATIONS NATIONALES:
La Convention stipule que pour les Parties non-visées à l’annexe I, les communications nationales devraient inclure
les éléments suivants:
Un inventaire national des émissions anthropiques par les sources et les puits d' absorptions de tous les gaz
à effet de serre non réglementés par le Protocole de Montréal, dans la mesure les capacités de la Partie
le permet, en utilisant des méthodes comparables à être promu et approuvé par la Conférence des Parties
(CdP).
Une description générale des mesures prises ou envisagées par la Partie pour mettre en œuvre la
Convention
Toute autre information que la Partie juge utile pour la réalisation de l'objectif de la Convention et
appropriée pour figurer dans sa communication nationale, y compris si possible, les documents pertinents
pour le calcul des tendances des émissions mondiales.
Pour aider les pays non visés à l'annexe I à satisfaire aux exigences des rapports nationaux, un ensemble de
directives a été élaboré et dont la version révisée a été adoptée lors de la 8éme Conférence des Parties.
Il existe un manuel utilisateur pour faciliter l'utilisation de ces lignes directrices. Aussi et grâce aux efforts du Groupe
consultatif d'experts (GCE) sur les Communications Nationales des Parties non-Annexe I, des lignes directrices,
manuel d'utilisateur, et d’autres matériels de formation, documents méthodologiques et logiciels pour les
inventaires de GES sont mis à disposition.
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La plupart de ces documents sont publiés sur le site Web de la CCNUCC, sous la rubrique : Rapports nationaux
« communications nationales (non-Annexe I) » : matériel de formation et documents méthodologiques.
Les inventaires des GES et les évaluations de la vulnérabilité jettent les bases pour une bonne stratégie
d’atténuation des changements climatiques et un plan d’adaptation. Il est donc important que les inventaires et les
études d'évaluation soient effectués d'une manière appropriée et par du personnel qualifié. Dans cette optique, le
renforcement des capacités pour le personnel permanent du programme national pour l'atténuation et l'adaptation
aux changements climatique est pleinement justifié.
En ce qui concerne les priorités de l'Alliance Mondiale sur les Changements Climatiques, le renforcement des
capacités dans les évaluations de vulnérabilité contribuera à aboutir à la mise en œuvre des programmes et des
mesures d'adaptation plus appropriées dans les pays des régions de l'Afrique, Caraïbes et du Pacifique (Intra-ACP).
III. CONTRAINTES, LACUNES ET FAIBLESSE:
1. Introduction: Malgré, sa part encore insignifiante en matière des émissions anthropiques de gaz à effet de serre,
la Côte d’Ivoire, tout comme un ensemble de pays Intra-ACP, peut offrir un potentiel intéressant de stabilisation de
ces gaz, voire de renforcement des puits de séquestration. Ce potentiel est confronté à plusieurs contraintes,
lacunes et faiblesses, qui entravent les possibilités du pays à contribuer aux objectifs de la Convention, qui peuvent
être notamment identifié dans le cadre des rapports des communications nationales du pays sur les changements
climatiques. L'examen des deux premiers rapports des communications nationales permet de dégager les aspects
relavant de ces contraintes, lacunes et faiblesses.
2. Les contraintes, lacunes et faiblesses: La plupart d'entre elles sont déjà introduites dans le rapport de 2éme
Communication Nationale et concernent les aspects techniques, structurels, institutionnels, systémique, juridique,
humain, financier, et sectoriel. Selon le document en annexe, la plupart de ces contraintes sont liées à des faiblesse
et lacunes institutionnelles notamment:
- L'implication insuffisante des institutions techniques dans le processus de mise en œuvre de la Convention,
- L'absence ou insuffisance de systèmes de collecte, de stockage et d'archivage des données relatives conformément
aux exigences du changement climatique,
- La faible intégration de la prise en compte des changement climatique dans la prise de décision, dans l’élaboration
et la mise en œuvre des politiques de développement, notamment au niveau de la plus haute instance politique du
pays,
- L'absence de synergie au niveau de la mise en œuvre des Conventions sur la désertification, la diversité biologique
et sur les changements climatique,
- La méconnaissance par les acteurs et secteurs concernés du contenu de la stratégie nationale de mise en œuvre de
la Convention, à cause du manque de sensibilisation et non diffusion des rapports des communications nationales,
- La faible capacité des structures publiques et privées et des ONG à saisir les opportunités qu'offrent la Convention
et son Protocole,
- La faible prise en compte des changements climatiques dans le corpus juridique national,
- La faible capacité des acteurs à mobiliser les cofinancements nécessaires pour bénéficier du soutien financier du
FEM,
- L'insuffisance des moyens financiers nécessaires pour le fonctionnement efficace des points focaux (CCNUCC, FEM
et) et des structures décentralisées de la mise en œuvre de la Convention,
- La faible contribution financière de l'Etat dans les projets changement climatique,
- La faible contribution financière de l'Etat dans les projets changement climatique,
- Le manque de ressources financières pour le recyclage et la formation d’experts nationaux,
- La faible mobilisation des ressources financières pour la médiatisation des activités sur les changements
climatiques,
- Le manque des capacités financières des institutions pour mettre en place des stratégies adéquates de collecte
permanente des données,
- La faible capacité des experts nationaux à utiliser les modèles du GIEC ou à concevoir d'autres modèles plus
adaptés aux circonstances ivoiriennes pour les études de vulnérabilité et d'adaptation,
- La faible capacité des experts nationaux à monter des scénarios en matière de vulnérabilité et d'adaptation,
- La faible capacité des acteurs clés à formuler des projets en matière de vulnérabilité et d’adaptation éligibles au
FEM.
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IV. LES BESOINS
1. Les besoins de renforcement institutionnel: L'intégration des préoccupations liées au changement climatique,
l’élaboration des stratégies sectorielles de développement et de la mise en œuvre de projets de développement durable
et d'économie verte, se heurtent à plusieurs lacunes d'ordre institutionnel.
Parmi les mesures nécessaires, la plus déterminante consisterait en la Consolidation du Comité National sur les
Changements Climatiques (CNCC). Ce comité devrait voir son existence officialisée, et sa composition devrait être
élargie par l'implication de toutes les structures concernées par la problématique des changements climatiques.
En appui au CNCC, il serait également nécessaire d’établir une structure institutionnelle nationale permanente
travaillant sur le changement climatique notamment pour assurer :
La fonction de secrétariat du CNCC ;
Le suivi permanent du processus changement climatique au niveau national et international, y compris la mise
en place et le suivi des engagements liés à la CCNUCC ;
Une fonction d’information, notamment par la publication de revues mensuelles ou trimestrielles ;
Le suivi de la mise en œuvre du plan d’action national changement climatique, et notamment les projets
d’adaptation et d’atténuation ;
Eventuellement l'identification et le suivi des projets éligibles au mécanisme de développement propre, en
concertation avec l'Autorité Nationale Désignée pour le MDP, conformément aux règles définies par la
Conférence des Parties.
2. Les besoins pour des études de vulnérabilité et d'adaptation aux changements climatiques:
Hormis les impacts éventuels de la vulnérabilité des secteurs économiques du pays aux impacts des changements
climatiques notamment sur la production, la sécurité alimentaire, l’élévation du niveau de la mer, aucune étude n’a
été menée, à ce jour, sur la vulnérabilité zones côtières, des forêts et de l’agriculture, ni sur l’identification des
mesures d’adaptation. Des ressources devront être mobilisées sur ces aspects, dans le futur, afin de compléter les
études de la vulnérabilité et renforcer la préparation des prochaines Communications Nationales.
3. Les besoins de communication et de diffusion de l'information:
En ce qui concerne les besoins liés à la communication des informations à la Conférence des Parties, une bonne partie
des besoins ont été déjà exprimés dans la deuxième Communication Nationale (Renforcement institutionnel), en
relation avec le programme national pour l'atténuation des GES et l'adaptation aux changements climatiques.
Néanmoins, des ressources financières supplémentaires seraient requises en vue d’assurer la continuité des travaux
visant la préparation de la 3ème communication nationale, la dissémination des sultats et la concrétisation des
plans d’action sous forme de projets et actions pratiques sur le terrain.
4. Les besoins technologiques:
Compte tenu du niveau technologique de la Cote d'Ivoire, les besoins technologiques pour la mise en œuvre des
objectifs de la Convention ne sont pas encore évalués à moyen et à long terme. Par exemple, l'utilisation du Logiciel
Scengen n'est pas connu. Ce logiciel est fréquemment utilisé dans l'identification des scenarios climatiques qui font
partie intégrantes des CN. D'une façon générale, les besoins technologique ne sont pas encore clairs pour les
différents partenaires par manque de concertation et de travail de groupe. Notamment que la satisfaction de ces
besoins restent liés aux rares ressources financières mobilisées par les mécanismes de financement de la Convention.
Le premier besoin concerne le renforcement des connaissances en matière d’évaluation même des besoins
technologiques, des critères de choix de ces technologies, et d’analyse de leur adéquation aux besoins du pays ainsi
qu'au rythme le plus adéquat de leur introduction. L’impératif essentiel en matière de transferts de technologies est
l’accès rapide à l’information, à la formation et aux modalités d’acquisition de ces technologies.
En effet, l’efficacité d’une technologie ne se mesure pas seulement par sa capacité à fournir un avantage technique
additionnel, mais également par son apport économique pour le pays. L'accès rapide à la technologie la plus efficace
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et la plus propre, permet de stimuler la concurrence, et donc de susciter une dynamique soutenue d’amélioration des
performances, et par conséquent une baisse des atteintes à l’environnement.
L’autre impératif essentiel pour la Cote d'Ivoire est d’avoir un accès aux connaissances les plus récentes, voire de
participer aux recherches, en matière de développement de technologies ou de modes d’exploitation plus
respectueux de l’équilibre de l’atmosphère dans le cadre des objectifs de la Convention. Une telle chose peut être
satisfaite à travers un programme permanent d’acquisition de connaissances, grâce à la participation aux sessions de
formation et manifestations internationales, ainsi qu’à l’échange d’informations, d’expériences, et de données via les
moyens les plus modernes comme l’Internet et le réseautage des experts.
De même, il serait impératif que la Cote d'Ivoire ait la possibilité d’acquérir une maîtrise parfaite des technologies
propre et durable qui pourraient être adoptées, à un coût de transaction supportable. Ce défi concerne tous les
aspects du transfert de technologie, et requiert un renforcement des capacités, le développement des mécanismes de
consulting et de conseil, la mise en place des mécanismes institutionnels et financiers adéquats, la gestion de ces
technologies, et leur adaptation aux conditions locales dentretien et de maintenance de ces technologies, voire de
leur reproduction et de leur promotion.
5. Les besoins de financement:
Actuellement, l’évaluation des coûts de mise en œuvre de l’ensemble des options d’atténuation et d’adaptation aux
changements climatiques y compris l’élévation des niveaux de la mer, ne sont pas encore entamés et devraient être
initié dans le cadre du processus de la 3émé communication nationale. Pour ce faire, des besoins en financement
peuvent être examinés pour les aspects suivants :
Amélioration de la fiabilité de l’inventaire des GES en réalisant des recherches sur les facteurs d’émission et sur
les données d’activité ;
Facilitation de l’accès aux modèles prospectifs utilisés, notamment dans le domaine de l’énergie et de la
climatologie ;
Etudes consistantes dans le domaine de la vulnérabilité et de l’adaptation ;
Formation continue des experts du pays chargés de la gestion du processus changement climatique, en matière
de méthodologies d’analyse et d’évaluation relatives aux aspects de préparation des communications
nationales et inventaires des gaz à effets de serre ;
Préparation des propositions de projets pour l’atténuation des GES et l’adaptation aux effets du changement
climatique, et mobiliser des financements pour la concrétisation de ces projets;
Création de processus de suivi permanent des développements technologiques au niveau international,
notamment en relation avec les questions liées aux changements climatiques, évaluation des besoins
technologiques du pays, et définition des modalités les plus adéquates pour leur acquisition.
Identification des modalités avantageuses de financement de technologies, des procédés, de transfert du
savoir-faire, d’accès permanent aux réseaux internationaux, et de renforcement du cadre de maintien de
l’information technologique.
Conformément aux objectifs décrits ci-dessus, l’essentiel des activités de ce projet consiste en des études et
des ateliers de formation et de validation des résultats d’études.
V. CADRE DE MISE NE PLACE D'UNE 3eme CN DE QUALITE:
Considérant la situation actuelle des données, des équipements utilisés et des capacités humaines impliquées, la
réussite du projet de la troisième CN est tributaire d'un accompagnement logistique et d'appui permettant :
le renforcement des capacités en matière d’observation et de compréhension des changements climatiques ;
notamment en matière d’analyse de la vulnérabilité dans le cadre d’une démarche régionale, de l’intégration
de l’adaptation dans les projets et les politiques sectorielles nationales et régionales, et d’inventaire des GES
dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et foresterie, d’industrie et de déchets ;
le lancement des études de réduction des émissions de GES dans les secteurs de l’énergie et de la foresterie,
notamment la mise en œuvre d’actions concrètes et démonstratives en matière d’adaptation au changement
climatique ;
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le lancement des études de vulnérabilité et d’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques
dans les secteurs de l’agriculture, les ressources en eau, et zone côtière ;
l’identification des axes de renforcement des systèmes d’alerte et des plans de prévention des risques dans
une démarche régionale ;
le renforcement des capacités par des ateliers de formation à la veille de toute les études notamment
les études de renforcement du réseau national d’observation du climat, ainsi que l’identification d’un centre
national de transfert de technologie en matière de changement climatique,
l’initiation d'un mécanisme d’autoévaluation et de mise en œuvre des actions et mesures d'adaptation et
d'atténuation développées par la communication nationale,
le développement d'un programme de sensibilisation et d’information de tous les acteurs dans les domaines
de la prise de décision, de la recherche scientifique, du privé, et de la société civile, en relation avec les
questions des changements climatiques; et création des conditions d’une pérennisation des acquis nationaux
et régionaux et d’une mise en réseau, à l’échelle nationale et régionale, des acteurs du climat.
VI. CONCLUSION:
La situation générale des connaissances des participants à l'atelier de formation sur les procédures de préparation des
CN et des partenaires rencontrés est encore insuffisante pour permettre le lancement d'actions pertinentes en
matière d'adaptation aux impacts des changements climatiques et d'atténuation des émissions des GES.
Les lacunes et les faiblesses existantes constituent un handicap pour toute initiative œuvrant pour des actions de
bonnes pratiques dans les différents secteurs économiques de Cote d'Ivoire.
Le lancement du projet de préparation de la me communication nationale sur les changements climatiques ne
pourrait à lui seul parer à toutes les contraintes identifiées, comme était le cas des deux premières communications
nationales qui n'ont pas été utilisées de façon adéquate.
Il est donc impératif que le gouvernement du pays s'engage à trouver d'autres moyens et assistance
d'accompagnement pour la mise en œuvre d'un plan d'action intégré sur les changements climatiques. Ce plan
d'action devrait servir de base pour explorer les opportunités existantes d'initiation et de mise en œuvre d'actions de
bonnes pratiques en matière d'adaptation et d'atténuation des changements climatiques.
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