Un risque plus élevé de second néoplasme (bénin ou malin) a été rapporté chez les patients traités par somatropine, ayant survécu à un
cancer durant leur enfance. Parmi ces seconds néoplasmes, les tumeurs intracrâniennes, en particulier, ont été les plus fréquentes.
Une fundoscopie pour détecter un éventuel papilloedème est recommandée en cas de maux de tête sévères et récurrents, de
problèmes visuels, de nausées ou de vomissements. Un diagnostic d'hypertension intracrânienne bénigne doit être envisagé en cas de
confirmation de papilloedème et si cela s’avère approprié, le traitement par hormone de croissance devra être interrompu.
Les données actuelles sont insuffisantes pour asseoir une décision clinique chez les patients présentant une hypertension intracrânienne
résolue. Si le traitement par l'hormone de croissance est rétabli, un suivi attentif des symptômes de l'hypertension intracrânienne est
nécessaire.
Les patients souffrant de troubles endocriniens, incluant une déficience en hormone de croissance, peuvent développer plus
fréquemment un déplacement du plateau épiphysaire fémoral. Tout enfant qui commencerait à boiter en cours de traitement devrait être
évalué.
L’hormone de croissance accroît la conversion extrathyroïdienne de T4 en T3 et peut, de ce fait, révéler une hypothyroïdie débutante.
Un suivi de la fonction thyroïdienne devrait donc être réalisé chez tous les patients. Chez les patients hypothyroïdiens, le traitement
standard de substitution en hormones thyroïdiennes doit être étroitement surveillé, lors de la co-administration d’hormone de
croissance.
Chez les enfants, le traitement devrait être poursuivi jusqu'à la fin de la croissance. Il est conseillé de ne pas dépasser les doses
recommandées vu les risques potentiels d'acromégalie, d'hyperglycémie et de glycosurie.
En cas de retard de croissance, indirectement lié à une insuffisance rénale chronique, les patients doivent être suivis pendant un an avant
d’initier un traitement à la somatropine, afin de confirmer le trouble de croissance. Dans le but de préserver la fonction rénale, un
traitement conservatif de l’insuffisance rénale (incluant le contrôle de l’acidose, l’hyperparathyroïdisme, et l’état nutritionnel un an avant
le traitement) doit être établi et maintenu pendant tout le traitement à la somatotropine. La somatotropine doit être arrêtée au moment
de la transplantation rénale.
Les effets de l’hormone de croissance dans un contexte de convalescence ont été étudiés lors de deux essais cliniques contrôlés contre
placebo impliquant 522 patients adultes dont l’état critique était dû à des complications d’opérations à cœur ouvert ou abdominales,
des polytraumatismes ou à des insuffisances respiratoires aiguës. La mortalité était plus élevée (41,9% par rapport à 19,3%) chez les
patients traités à l’hormone de croissance (doses de 5,3-8 mg par jour) en comparaison avec ceux qui ont reçu un placebo.
On n’a pas établi l’innocuité d’un traitement continu chez les patients recevant des doses de substitution dans les indications
approuvées et ayant développé ce type de maladie.
Ainsi, chez les patients en état critique aigu, il faut mettre en balance le bénéfice potentiel de la poursuite du traitement par rapport au
risque potentiel encouru.
Selon la dose et la voie d’administration, une thérapie oestrogénique peut affecter la réponse au traitement à l’hormone de croissance.
Des doses supérieures d’hormone de croissance peuvent être requises afin d’obtenir une augmentation équivalente d’IGF-I sérique
chez les femmes, par rapport aux hommes, et ce tout spécialement chez les femmes recevant une oestrogénothérapie de substitution.
Si un changement se fait au niveau de la voie d’administration des oestrogènes (orale vers transdermique ou inversément) l’hormone de
croissance devra être à nouveau titrée (voir rubrique 4.5).
Une sensibilité accrue au cours du temps à l’hormone de croissance (exprimée en changement du taux d’IGF-I sérique obtenu par
dose d’hormone de croissance) peut être observée, plus particulièrement chez les hommes.
A moins que les patients avec un syndrome de Prader-Willi ne présentent également un diagnostic de déficience de l’hormone de
croissance, Humatrope n’est pas indiqué pour le traitement des patients avec une insuffisance de croissance liée à un syndrome de
Prader-Willi génétiquement confirmé.
Des cas d’apnée du sommeil et de mort subites ont été rapportés après une initiation du traitement avec hormone de croissance chez
des patients Prader-Willi présentant un ou plusieurs des facteurs de risque suivants : obésité sévère, anamnèse d’obstruction des voies
respiratoires supérieures ou apnée du sommeil, ou infection respiratoire non identifiée.
La somatropine pouvant réduire la sensibilité à l’insuline, les patients doivent être suivis afin de détecter une intolérance glucidique.
Chez les patients diabétiques, il peut s’avérer nécessaire d’ajuster la dose d’insuline après l’instauration d’un traitement par la
somatropine. Les patients diabétiques ou intolérants glucidiques doivent être étroitement suivis durant le traitement par la somatropine.
Les patients âgés (âge ≥ 65 ans) sont plus sensibles à l’action de l’Humatrope. Ils peuvent être plus sujets au développement d’effets
indésirables.
L’expérience chez les patients de plus de 80 ans est limitée.
Il n’y pas de données sur le traitement à long terme chez l’adulte.