En Espagne, les Républicains vont tenter une politique

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La vie politique en
Europe 1918 - 1939
Bibliographie : Georges Duby, Atlas historique mondial, Paris, Larousse, 1987.
Serge Berstein “La démocratie libérale”, Paris, PUF, 1998
Milza, “Les fascismes”, Paris, Seuil, 2ème édition, 2006.
Payne, “Civil War in Europe, 1905-1949”, Cambridge, Cambridge University.
Wahl, L’Allemagne de 1918 à 1945, Paris, Armand Colin, 3ème édition, 2008.
Collection : Que-Sais-Je.
Introduction
1918 : reconstruction de l’Europe sur des bases de collaborations entre certains Etats.
Grandes tendances montrant une évolution via des normes communes.
Période de nationalismes.
Annonce d’évolutions ultérieures.
Années un peu révolutionnaires avec des innovations (lutter contre la grande crise de 1929).
Dans la nouvelle Europe de 1918, on retrouve de nouveaux Etats comme la Finlande, l’Estonie,
la Lettonie, la Lituanie, la Pologne qui obtient un couloir en direction de la baltique qui va poser
de nombreux problèmes. L’Allemagne conserve la Prusse orientale, frontière de la Lituanie.
Plus au sud de l’Europe, la Tchécoslovaquie ressurgit, la Roumanie récupéré un territoire sur la
Russie et sur la Hongrie. Se constitue également la Yougoslavie.
Le Danemark récupère au sud des territoires, la France l’Alsace et la Lorraine, l’Italie des
territoires de l'ancienne Autriche-Hongrie.
Premier chapitre : Le chaos
apparent des sorties de
guerre (1918-1920)
Marguerite Yourcenar a écrit un magnifique roman historique : Le coût de grâce.
L’intrigue se situe en Livonie avec la création d’un chaos dans cette zone avec tout le
cortège des guerres. Ainsi, le roman montre ce qu’est le chaos. En fait dans toute
l’Europe, il existe des situations de ce cadre là marquée par des guerres civiles.
A l’exception des grands Etat vainqueurs, le vieux continent a beaucoup de peine
pour retrouver son équilibre.
Il va falloir dans de nombreux pays attendre la fin de la crise économique de 1921 pour
réellement voir la situation se stabiliser. Les armistices de l’automne 1918 ne marque pas
la fin des combats et des armées ont circulées dans l’Europe jusqu'en 1920.
On voit se heurter des forces politiques correspondantes à des forces sociales. Ainsi, on
retrouve une impression d’agitation débouchant sur des compromis. On va tenter de
comprendre les causes et la nature de ces violences.
A) L’écroulement des “Anciens Régimes”
Le phénomène est déclenché par la défaite sans appel des Empires Centraux, c’est à
dire l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne, la monarchie Bulgare, l’Empire Ottoman..
Cet écroulement militaire entraîne celui des régimes politiques. En même temps que
chute ces dynasties, chute également les sociétés qui correspondaient à ces régimes.
C’est à dire qu’avant, la grande propriété foncière dominait, l’Allemagne par la grande
bourgeoisie conservatrice. Elle avait des intérêts à défendre au côté de la grande
propriété foncière et vivait de ces régimes.
Surtout, au moment de la crise, se manifeste de manière assez violente, des aspirations
populaires avec un fort engagement des européens. De même, des revendications
immédiates pour augmenter le niveau de vie.
1.La fin des Hohenzollern
Cette dynastie régnait sur la Prusse depuis le début du XVIIème et a étendue son
Empire au fil du temps. En Allemagne, on critiquait très fortement la politique de Berlin
sans pour autant que le régime s’affaiblisse.
Il a fallut attendre l’été 1918 pour que le régime connaisse sa chute.
Cependant des prémices étaient pressenties notamment par la création du parti USPD
en avril 1917 demandant la paix.
De même, à la fin de l’été 1917, on retrouve une coalition politique au parlement
Allemand, le Reichstag. Ainsi, on trouve les sociaux démocrates constituant le SPD, le
centre, un certain nombre de libéraux qui s’allie. En conséquence, la majorité politique
va demander l’ouverture de négociations, notamment avec les Etats-Unis, récusent
certaines annexions guerrières. De plus, dès 1917, on retrouve de nombreuses grèves,
des conseils ouvriers se mettant en place en Sachsen. Bref, l’ouverture d’une éventuelle
contestation.
Cet atmosphère entraine la démission du chancelier (Bethmann Hollbeg) et ainsi une
mise en cause de l’autorité de l’Empereur.
En 1918, est votée au Reichstag, une résolution sur la paix dans laquelle on demande au
nouveau gouvernement Allemand d’explorer les mieux possibles les conditions de paix.
En effet, les élus sont conscients de la méfiance des citoyens.
Mais ceux qui gouvernent sont les deux généraux de l’armée Allemande : Hundeburg et
Ludendorff. En janvier 1918, éclate une grande grève politique à Berlin.
Mais c’est surtout la crise de l’été 1918 qui va propulser le changement dans le pays. Le
8 août 1918, l’armée Allemande va subir une défaite décisive reculant les lignes. Cette
défait ne peut plus être cachée par la propagande et septembre l’armistice est demandé
par les Turques et en octobre par l’Autriche.
En outre, l’autorité se montre très affectée, le nombre de déserteurs explose avec 100
000 hommes fin octobre qui traîne dans les dépôts ferroviaires. Ces soldats peuvent
aussi être tentés par d’autres discours politiques.
En fait, la défaite menace et Ludendorff tente un nouveau stratagème.
En octobre, la majorité politique du Reichstag obtient un changement de
gouvernement avec à sa tête, Max de Bade. Dans ce contexte, Ludendorff propose
l’armistice. En réponse, le gouvernement va ouvrir les négociations en particulier avec
les Américains. Max de Bade va endosser les responsabilités des négociations et
Wilson se montre plus autoritaire que prévu demandant une “capitulation” de l’armée
Allemande.
Ludendorff comme chef d’armée rétorque l’armistice et rejette la faute du mauvais
armistice sur le gouvernement de Max de Bade. Cette grossière manouvre va entraîner
l’éviction de Ludendorff et l’élection de Groener.
Etant donné que la situation s’empire, certaines forces politiques commencent à
s’impatienter et souhaitent une paix rapide permettant de stopper les combats.
Ainsi, le 28 octobre, Max de Bade propose un changement de constitution en
établissant un régime monarchique de type constitutionnel tel qu’en Angleterre.
Ainsi, cela donnerait beaucoup plus de pouvoir au Reichstag et moins à l’Empereur.
De même, des militaires fanatiques vont vouloir tenter un dernier assaut sur mer. Au
tout début novembre, l’amiral en chef conçoit la folie d’ouvrir une bataille navale. Dans
la principale base navale Allemande à Kiel, c’est la révolte. Des émissaires sont envoyés
dans toutes les grandes villes du nord allemand pour appeler au soulèvement.
Hamburg, Brème, la Bavière, la Sach et Berlin le 9 novembre se soulèvent.
Max de Bade est remplacé par un gouvernement composé pour moitié de sociauxdémocrates et pour moitié de représentantes de l’USPD. Ainsi, périt la dynastie des
Hohenzollern.
2. La chute des Habsbourg
C’est une famille qui occupait le trône d’Autriche puis d’Autriche-Hongrie depuis
plusieurs siècles.
Dans ces territoires, l’armée était souvent battue par les Russes ou les Serbes. En 1914,
l’Empereur François-Joseph était monté sur le trône depuis 1848 et meurt en 1916. Dans
de nombreuses familles paysannes, il était populaire.
 Il est remplacé par Charles Ier.
Depuis son avènement, il ne songeait qu’à faire sortir de son pays indemne de la
guerre.
Dès le début de 1917, il entame des pourparlers secrets avec le gouvernement français
au travers d’émissaires envoyés en Suisse. Il écrit aussi à Guillaume II lui proposant une
tentative de paix sans réponse favorable. Son beau frère rencontre directement Point
Carrée et le ministre des affaires étrangères est au courant et va prévenir les Allemands.
Ainsi, les négociations sont interrompues. Clemenceau, président du conseil en 1917 va
considérer l’Autriche-Hongrie comme des traitres puisqu’ils changement souvent de
comportements.
Les Allemands souhaitent l’Autriche-Hongrie comme un satellite de l’Allemagne. En
janvier 1918, Wilson ne prévoyait pas un effritement mais se montre influencé au fil du
temps. En septembre 1918, Wilson n’est pas défavorable à la “démantelation” de
l’Autriche-Hongrie.
 D’autre part, les productions vont également fortement diminuer.
A cette crise économique, s’ajoute une crise sociale et politique. On ne prévient même
plus les familles quand il y’a des morts, on ne retrouve pas d’indemnités de guerres, les
emplois chutent dans les usines et on a un retour des soldats prisonniers de Russie.
Beaucoup de ces prisonniers ont été influencés par les éléments de la Russie et
reviennent avec des idées socialistes révolutionnaires. Ces hommes développent leurs
nouvelles idées et se crée un nouveau climat. De même, dans le monde ouvrier, les
mécontentements explosent avec de nombreuses grèves. A partir de l’automne, se met
en place des gouvernements nationalistes plus ou moins improvisés. C’est le chaos
social, l’Autriche-Hongrie disparaît.
En été 1918, les Allemands pressent l’armée Austro-Hongroise d’attaquer le front
Italien sur la rivière la Piave.
Mais, cette offensive échoue lamentablement et l’armée Italienne riposte. Dans cette
période, la Bulgarie échoue en premier. Le 18 octobre, l’armistice est signé et c’est la
victoire des troupes Italiennes.
Le 24 octobre, la victoire de Vittorio Veneto signifie la fin de l’armée AustroHongroise. Le 3 novembre, un armistice est signé et le 12 novembre, l’Empereur Charles
1er est chassé de Vienne et les Habsbourg sont en fuite.
C’est l’installation à Vienne, d’une république : la République Allemande d’Autriche
où les sociaux démocrates tiennent le front.
3. D’autres trônes chancelants
a) Le Nord de l’Europe
Dès décembre 1917, la Finlande devient indépendante.
Mais éclate à la fin janvier 1918, une guerre civile très dure en rouge et blanc durant 4
mois. Les vainqueurs, les blancs exercent une des répressions les plus d’atroces
d’Europe.
Suite à cette victoire menée par un général Tsariste Mannerheim, les vainqueurs
décident de transformer le régime politique en un régime monarchique.
Pour monter sur le trône, les politiciens font appel à un membre de la famille
d’Hohenzollern, prince d’Hess. Mais finalement, les Finlandais se rendent compte de la
situation compliquée en Allemagne et vont rappeler Mannerheim pour le transformer
en régent. Dès octobre 1918, le prince Oskar de Hess fait savoir qu’il ne viendra pas. Et
dès 1919, les Républicains emportent haut la main les élections.
En Suède, le souverain Gustave V était germanophile pendant la guerre.
 Bien que le pays était resté neutre, la Suède avait souffert du blocus maritime
imposé par la Grande Bretagne.
A partir de 1917, on commence à avoir des soucis d'approvisionnements en matière
agricole et ce début de disette met en place une paralysie dans certaines industries.
Ainsi, le chômage et la misère augmentent considérablement. On parle même de créer
des conseils d’ouvriers. L’agitation est telle que le souverain va faire appel à un cabinet
alliant les libéraux et les socialistes réformistes suédois. Ce gouvernement va exiger du
roi à une réforme constitutionnelle.
Cette nouvelle constitution abaisse les droits du souverain. Cette réforme ouvre la voie à
une démocratisation du système Suédois où l’on va adopter une réforme électorale
donnant quasiment le suffrage universel à l’ensemble du corps.
Dans les pays Baltes, en Livonie, les conservateurs locaux issus de la noblesse ou de la
grande bourgeoisie urbaine avaient le 26 avril 1918 décidé de créer une assemblée
intitulée “conseil de province” composé de 35 allemands, 13 estoniens, 10 lettons.
Constitué essentiellement de nobles, le conseil avait demandé à l’unanimité une union
personnelle entre le “Baltikum” etc.. Ca voulait dire que l’Empereur d’Allemagne allait
devenir le souverain du “Baltikum”.
 En bref, une sorte d’annexion Allemande.
En novembre 1918, tout est remis en cause et on s’interrogeait sur le devenir du
Baltikum. C’est à ce moment là qu’un très aristocratique comité national germano balte
réfugiait prudemment à Stockholm décrète une négociation avec les britanniques. Le
deal est de changer d’alliance et de combattre les bolchéviques.
Ils voulaient conserver leurs terres et ils reçoivent un grand soutien d’August Wining,
un grand social-démocrate Allemand (contre les rouges).
Il va défendre la présence militaire des allemands dans cette zone en expliquant aux
anglais, qu’elle provienne de la Finlande. Il négocie également avec les nationalistes
Lettons emmenés par Ulmanis. Ce jeu va permettre d’installer à la tête d’un
gouvernement Letton nationaliste, un pasteur local Niedra.
Ce gouvernement est ultra conservateur dans lequel Ulmanis ne se sent pas très à l’aise
puisque c’est l’ami des grands bourgeois germanophones. Le baltikum reste à l’ordre du
jour jusque au début de l’année 1919.
Globalement, les monarchies sont en échecs.
b) l’Europe central
Tous se liguent contre la monarchie.
Elles disparaissent sauf dans les Balkans avec des desseins très différents. Dans un
certain nombre de cas, elle est en grand danger telle qu’en Bulgarie. Stambolijski défie la
monarchie Bulgare dont il demande la suppression. Elle va s’appuyer essentiellement
sur l’armée et sur un futur coup d’état.
Autre régime en difficulté, la Grèce. L’homme fort se nomme Vénizélos. Dans les deux
pays, ce qui est intéressant est que le souverain doit démissionner.
 C’est le signe d’une fragilisation.
En Bulgarie, le roi démissionne au profit de son fils Boris. En Grèce, le roi Constantin
doit laisser place à son fils Alexandre qui va décéder d’une morsure de singe. ça se
terminera par une terrible guerre civile après 1945.
En Yougoslavie, le roi de la dynastie Alexandre Karagorgevitch, profite de la victoire
sur la Bulgarie. Il est très malin puisqu’il fait semblant d’accepter la nouvelle. Il fait
mine d’accepter une nouvelle constitution pour endormir la méfiance de ses
adversaires. En réalité, il est très autoritaires et très hostile à la démocratie.
D’autre part, en Roumanie, le roi Ferdinand est Allemand mais il a pour lui d’avoir
choisi en 1916, l’alliance avec la Russie et les alliés et se retrouve battu par les
allemands mais il reçoit un gros morceau qui est la Transylvanie. Cette annexion lui
donne un territoire à gérer beaucoup plus important et il fait également mine d’accepter
la démocratie.
En Albanie, la République semble être choisie et provisoirement, ils ont un régime
plutôt démocratique.
On voit bien que les difficultés des monarchies européennes correspondent bien à ce
qu’évoquait l’historien américain Arnauld Mayer à la fin de l’ancien régime.
Derrière les souverains, c’est l’aristocratie et sa domination millénaire sur la vie
politique qui sont mises en cause et la conquête de droits nouveaux est considéré
comme un but après les épreuves redoutables de la guerre.
B) Les poussées révolutionnaires : une
forte poussée
A partir de la révolution Russe de 1917, un certain nombre de mouvements sociaux vont
se dessiner en Europe. En effet, on retrouve une lassitude de plus en plus grande par
rapport à la guerre et aux contraintes très forte qu’elle fait peser sur la vie quotidienne.
Il va s’ensuivre des mouvements sociaux, des grèves, des manifestations qui ne
débouchent pas forcément sur un changement politique mais qui ont néanmoins un
impact important sur les débats politiques et sur la vie politique.
Les révolutions se manifestent par des tentatives de prises de pouvoirs. On peut dire
que les années 1917-1920 ressemblent par l’ampleur des mouvements à ce qui avait été
au XIXème siècle, les mouvements de 1848.
1. Des mouvements sociaux virulents
Ils sont particulièrement fort en Europe occidental.
En France tout d’abord, en particulier en 1919 et 1920.
Ce qui va déclencher la colère d’un certain nombre de citoyen français, c’est en avril
1919, l’acquittement de l’assassin de Jean Jaures, Raul Villain.
Il connaît un procès clément et toutes ces lacunes vont entraîner de très importantes
manifestations d’hostilités qui sont organisées à la fois par le parti socialiste français et
la CGT.
 C’est surtout le premier mai 1919 qui va être l’occasion de grèves massives dans
tous les grands centres du pays.
Elles entrainent d’immenses cortège, en particulier à Paris. Pendant les six semaines
qui vont suivre ce premier mai 1919, un énorme mouvement de grèves démarre. La plus
spectaculaire est celle des métallurgistes parisiens durant de nombreuses semaines.
Officiellement, les grèves souhaitent l’amélioration des ravitaillements. Il y’a aussi la
question des salaires, les conditions de travail.. L’année 1919 ne voit pas le retour de
tous les soldats à la maison car la France intervenait dans les combats en Russie. De
même, des éléments plus politisés que la troupe considérant que le régime bolchéviques
ne sont pas si bien que ça.
C’est une période marquée par une énorme vague de syndicalisation. C’est ainsi que la
CGT va quadrupler ses effectifs en quelques mois. Surtout, d’autres syndicats vont se
créer, en particulier de syndicats chrétiens qui vont se regrouper, la CFTC.
Ce premier mouvement se heurter à l’intransigeance du gouvernement. Clémenceau se
nommant le premier policier de France.
Par ailleurs, la déception très forte des résultats des élections générales de l’automne
19 avec la victoire des partis gouvernementaux qui vont de la droite dure aux radicaux
de gouvernement. Le PS ne subit pas une défaite, au contraire, il progresse. Mais, les
socialistes espéraient recueillir beaucoup plus suite au grand mouvement social.
La chambre bleu horizon est satisfaite, l’année 1920 commence dans l’euphorie pour
les conservateurs.
Mais dès février-mars, un mouvement social plus radical reprend. En avril mai, le
nombre de grèves repart à la hausse et il y’a une profession qui entre dans une grève
extrêmement dure, c’est celle des chemineaux. L’idée d’une grève générale pour
soutenir les chemineaux est lancée. Elle se termine par une cuisante défaite et surtout
déçu par la direction syndicale, de nombreuses personnes vont partir.

Ainsi, après le printemps 1920, les choses se calment mais surtout l’amertume est
grande.
En Grande-Bretagne, les mouvements sociaux sont même plus importants qu’en
France.
Entre 1917 et 1920, les effectifs passent de 4 à 8 millions de syndiqués. En 1917, la classe
ouvrière anglais a connue un très vif de sympathie pour la révolution Russe et pour les
deux révolutions Russes. Lorsqu’en 1919, la grande Bretagne s’est engagée dans une
croisade anti bolchévique, de nombreuses personnes ont refusées de prendre parti.
Surtout, ce sont crées des syndicats très radicaux appelés les Shop Stewards. Très actif
dans les principaux syndicats, vont créer des mouvements quelquefois
prérévolutionnaires, une chose populaire est la nationalisation des mines et des chemins
de fer.
Le premier ministre Britannique Lloyd Georges est très gêné par ce mouvement, il se
rend compte qu’il ne s’agit pas d’une petite manipulation. Il va faire mine de céder
pendant l’année 1919. Durant l’année 1920, le mouvement semble reprendre davantage
dirigé par les éléments les plus radicaux des TUC, des Shop Stewards.
C’est aussi pendant l’été 1920, qu’est créé un parti communiste de Grande-Bretagne et
les leadeurs ne sont pas intellectuels mais des syndicalistes de base, des ouvriers. A ce
moment là, Lloyd Georges est en pleine difficulté politique avec du mal à obtenir une
majorité. Ainsi, il est obligé de lâcher du lest et il choisit une politique de répression
accompagnée d’une campagne de propagande sur les communistes.
Ce mouvement social est un des plus virulents que la Grande Bretagne est connue.
Mais c’est sans doute en Italie que le mouvement social va être le plus spectaculaire.
 Contrairement à la France et à l’Angleterre en Italie, ce sont surtout les
campagnes.
En effet, à partir de 1919, de nombreux paysans rentrent chez eux et veulent être payés
de leurs sacrifices et avoir une exploitation agricole digne de ce nom. Ainsi, on va
trouver d’importants mouvements paysans, d’occupation des terres.
Ces occupations sont encouragées par les sections locales du PSI et par un parti
démocrate chrétien s’appelant le PPI. Ce PPI est dirigé par Don Sturzo. Il va lui aussi
préconiser l’occupation des terres.
Le gouvernement italien dirigé par des libéraux de centre droit va défendre la
propriété privée.
En tout cas, ce gouvernement va souvent légaliser certaines de ces occupations à
condition que les terres ne soient pas cultivées. Les paysans italiens sont
particulièrement motivés car la situation leur semble mauvaise. Des milices privées
vont être recrutés et on va retrouver parmi eux, des fascistes.
L’Etat Italien va apparaître comme impuissant alors que les fascistes vont apparaître
comme des personnes très dynamiques. Cette intrusion va servir le plan politique mais
en ville la situation est tout à fait explosive en particulier dans les grands centres
industriels du nord Italien.
Ce sont des mouvements originaux contre la vie chère. Durant l’année 1919, se trouve
aussi de vastes mouvements prérévolutionnaires où les ouvriers s’emparent d’un certain
nombre de lieux de production pour y établir des sortes de conseils qui vont avoir
comme vocation de remettre en train la production.
 On est dans la contestation radicale d’un modèle de société et ainsi, dans une
phase beaucoup plus radicale.
Le mouvement en 1919 est très for et reprend de plus belle début 1920 et certaines
professions sont en pointes dans le mouvement en particulier les métallurgistes italiens.
En juillet et aout, ils vont se retrouver en grève avec occupation d’usines.
A Turin, on voit apparaître des gardes rouges qui ont décidé de suivre l’exemple de
l’Europe de l’est.
En septembre 1920, éclate une grève générale mais la direction réformiste des
syndicats italien va signer le plus vite possible un accord au rabais sur la base d’un
chantage.
Mais surtout, les fascistes vont devenir pour le patronnât italien et pour le
gouvernement italien des supplétifs utile dans la lutte contre les rouges. Les fascistes
vont peu à peu s’implanter dans le paysage politique.
On pourrait ajouter des mouvements du même type en Espagne même si l’économie à
moins souffert de la guerre. Ce mouvement est plus à chercher de profiter d’une bonne
conjoncture.
En Europe du nord, on va retrouver en Suède une situation tout à fait comparable.
Elle est secouée par de très importants mouvements sociaux contre la vie chère pour un
ravitaillement de plus en plus insuffisant. Surtout, il existe une radicalisation très nette
d’une partie de sociaux-démocrates.
On observe la création d’un parti socialiste de gauche dirigé par des personnalités
importantes du parti SAP. On est à la fin de l’année 1917, on est au bord de la création
de soviets et de gardes rouges. Ces chefs syndicalistes essayent de saper le mouvement
social en y réussissant tant bien que mal.
La Norvège est entre 1917 et 1921
C’est le théâtre d’une radicalisation intense du mouvement ouvrier s’observant sur le
plan politique. Le parti Norvégien s’appelant le DNA se radicalisant de plus en plus. Il
va éliminer des chefs réformistes. Dans toutes ces années, se développent des grèves et
des manifestations surtout en 1921 quand le patronat crée lui même ses propres milices.
Mais le pays qui va aller jusqu’à la révolution est la Finlande.
Entre 1809 et 1917, elle faisait partie de l’Empire Russe. En 1917, le désir
d’indépendance est très fort en particulier à gauche.
Le parti social démocrate radicalise sa position par rapport au gouvernement provisoire
Russe demandant officiellement l’indépendance pour toutes les questions intérieures.
Cela crée un conflit très important avec le gouvernement provisoire Russe dirigé par
l’essentiel par Karinsky refusant tout élargissement de l’autonomie Finlandaise.
Intervient un phénomène curieux qu’est la droite nationaliste finlandaise s’allie avec
le gouvernement provisoire Russe contre les socialistes.
 On se dirige vers l’affrontement.
Les Bolcheviks soutenaient l’idée d’une indépendance Finlandaise en pensant que la
droite Finlandaise serait canalisée.
C’est à ce moment là que les nationalistes de droite vont vouloir réclamer
l’indépendance dans les 3 jours. Ce retournement antibolchévique vient de la crainte de
voir se dessiner une Finlande rouge dirigée par les rouges.
Cette grève débouche sur des violences et elle n’est pas poursuivie au bout de 10 jours.
Début décembre, les partis politiques se mettent d’accord pour demander
l’indépendance reconnue par la France, l’Agl et l’All.
 Le problème est que les blancs ne veulent pas en rester là.
En octobre, l’organisation d’élections est issue d’une volonté de mettre en cause la
majorité socialiste aboutissant à une courte victoire de la droite. Du côté des rouges, on
estime que ces élections sont en faites une atteinte à la volonté démocratique. On
considère que ces élections n’ont pas de valeur.
Surtout, ce qui va aussi déclencher le drame est que désormais les blancs sont décider
de créer une armée nationale formée des milices constituées du côté blanc.
En décembre et janvier, se crée un mouvement qui éclate dans deux provinces
finlandaises. Les affrontements directs se font et les blancs attaquent les rouges, les
garnisons russes qui sont en train de se retirer progressivement du pays. Ces garnisons
défendent plus ou moins mollement et ils vont limiter les contacts avec les rouges et les
blancs Finlandais.
A la fin du mois de janvier, face à une situation de plus en plus incontrôlable, les rouges
décident de prendre le pouvoir à Helsinki. Les blancs vont fuir au nord et là bas, ils vont
installés une sorte de contre pouvoir. Une guerre civile éclate jusqu’à la mi mai 1918
marqué par des combats très vifs où vont tomber près de dix mils combattants. Au
début avril, les blancs font appel à l’armée Allemande débarquant en Finlande, créant
un déséquilibre et faisant gagner les blancs.
Aussitôt, ils déclenchent une sauvagerie d’une très grande cruauté avec près de 25 000
victimes supplémentaires. Cette erreur blanche se double d’un emprisonnement massif
dans des camps de concentration avec 80 000 personnes.
Avec la défaite Allemande en 1919, le gouvernement Finlandais se trouve dans une
situation dramatique et par conséquent, on va rappeler le maréchal Mannerheim.
On retrouve des mouvements dans le sud de l’Europe, dans les Balkans, en Yougoslavie.
Cette poussée des votes d’extrême gauche montre un potentiel d’agitation. On le
retrouve en Hongrie, en Tchécoslovaquie, en Autriche.
2. La floraison des conseils
Quand on pense à l’après guerre, on pense au mot au Conseil.
Le terme de conseil regroupe des réalités très diverses. Une erreur fondamentale serait
de les assimiler à des organismes bolchéviques ultra radicaux.
En réalité, ce sont des organismes élus pour des périodes très courtes censés représenter à l’échelle
locale, un certain nombre d’organisations qui peuvent être syndicales, politiques ou représenter
des régiments de soldats.
Les délégués sont élus le plus souvent sur la base de réunions faites soit dans les
entreprises, soit dans les régiments et ces élus ne représentent souvent l’opinion des
entreprises à un moment donné.
C’est une sorte de démocratie participative liée à des luttes sociales particulière.
Souvent, les conseils sont dominés par des éléments modérés, réformistes y compris en
Russie.
 Les conseils ont surtout pour fonction de faire connaître des revendications
immédiates, des gens qui les élisent.
Des revendications de soldats, d’ouvriers. On s’aperçoit qu’elles sont plutôt structurées,
convergentes et démontrant un grand désir de démocratie et surtout une grande
méfiance vis à vis des pouvoirs traditionnels. On essaie d’inventer de nouvelles formes.
Ce sont les lieux de conflits perpétuels entre ceux qui veulent des réformes et ceux
qui veulent réellement changer le fonctionnement de la société. Et puis, ces luttes ont
pour but de contrôler le conseil. On a souvent vu la main des bolchéviques ou des
communistes à l’extérieur en oubliant une force totalement négligée, les anarchistes.
Ils sont très puissants partout et les bolchéviques se sont appuyés sur eux pour
prendre le pouvoir.
Surtout, on trouve de nombreuses personnes qui ne sont pas politisés comme des
officiers. Ces organes de démocratie directs sont plutôt fluctuants dans leurs décisions,
se contredisant d’un jour à l’autre. Ces organismes de luttent disparaissaient de même
quand ils sentaient qu’ils n’avaient plus d’utilité. Ces conseils peuvent être manipulés,
trahis.
Peu d’entre eux parmi la France, évitait de recourir à cette forme d’action. On va
considérer deux exemples de l’activités des conseils : l’Allemagne et la Hongrie.
1. L’Allemagne :
Ces conseils ont donné lieux à pas mal de travaux.
Pour Flechtheim, les conseils n’étaient pas une création partisane. On ne peut pas parler
des conseils en Allemagne comme dépendant de partis politiques particuliers. Pour lui,
c’était représentatif des masses décidées à passer à l’action directe contre les autorités
traditionnelles.
Elles voulaient du combat. On retrouve trois étapes :
1. La révolte des marins de 1917,
2. Les premiers conseils ouvriers de Berlin,
3. La phase postrévolutionnaire.
Dans cette troisième phase, l’apparition des conseils se fait simultanément à Kiel, Berlin
et à Munich.
On a souvent mis en avant la personnalité de Kurt Eisner faisant parti de ceux qui
considèrent que la guerre a un prix trop élevé par rapport à ses avantages. En 1917, ce
réformiste va adhérer à l’USPD. Quand il apprend qu’à Kiel, des conseils vont être créés,
il organise avec l’USPD une gigantesque manifestation. Se met en place des conseils
d’ouvriers et de soldats demandant une paix immédiate et surtout le départ de la
dynastie locale. A Berlin, le mouvement intervient 5 jours après se manifestant par de
grandes manifestations antimonarchiques mais aussi une amélioration des conditions de
vie. La structure des conseils n’imite pas les soviets Russes.
Très vite, ces conseils vont avoir une réalité très différente. Dans certains cas, ce ne
sont que le reflet des rapports de force. Dans les ¾ des cas, le gouvernement reconnaît
une certaine légitimité à ces conseils. Le but du parti social démocrate n’est pas de
pérenniser les conseils mais comptaient de les utiliser pendant un temps très court
pour asseoir leur pouvoir en Allemagne, fidéliser une clientèle et s’en débarrasser
rapidement.
En fait, le SPD, souhaitait dès le départ désarmais ces conseils et organiser rapidement
des élections politiques en négociant ceci avec l’armée. Le 8 décembre, on a déjà des
prémisses des futures luttes (lettre de Hindenburg à Ebert).
Ebert négocie avec l’armée pour rendre impossible l’action des révolutionnaires et
organiser des élections législatives. Les commissaires du peuple sociaux-démocrates
souhaitent liquider rapidement les conseils. Le grand jeu toutefois, est à l’intérieur des
conseils, faire le maximum pour éviter tout débordement.
Par ailleurs, ils visent à désarmais les marins et les troupes de Berlin dans le but des les
remplacer par des troupes fidèle du général Grener. Il est clair que cette tactique ne peut
aboutir qu’avec violence. Il ne reste plus qu’à porter l’estocade par une série de
provocations que le gouvernement d’Ebert va mettre en œuvre comme renvoyer le
préfet de police de Berlin.
Suite à la démission forcée d’Eichhorn, se met en place des séries d’actions et des
éléments du conseil pensent qu’il faut réagir violemment et décide de s’armer.
 Ebert va envoyer sur place son ami Noske qui va monter une armée propre.
Noske fait la répression et dans la foulée. Dans les élections de février, les sociaux
démocrates obtiennent 38% des voix. Le résultat est que cette victoire aboutit avec forces
politiques centristes.
Au mois de mars, Ebert envoie nettoyer Brème et Hambourg et puis il y’a l’exemple
Bavarois.
En Bavière, les sociaux démocrates participent au mouvement Kurt Eisner mais des
élections vont avoir lieu. Ces élections sont une défaite pour Kurt Eisner, très largement
doublé par les sociaux-démocrates et la situation se tend.
Le mouvement des conseils apparaît comme minoritaire et le parti social démocrate
commence à prendre ses distances. Ils réclament la tête du nouveau parlement bavarois
pour mettre fin à la dictature des conseils. Se crée un conflit entre les conseils et les
sociaux-démocrates. Hoffmann se saisit de ces éléments pour se retirer hors de Munich,
à Wamberg et il va créer là bas, une sorte de gouvernement concurrent de celui de
Munich. Sur le modèle de Noske et assez habilement Hoffmann va monter des corps
francs.
Vont participer toute une série de personnes plutôt conservatrices considérant que les
conseils doivent se retirer. Hoffmann va se lancer dans une répression anti rouge. Les
troupes des conseils vont peu à peu être battus par les corps francs.
La République des conseils de Bavière prend fin et c’est plutôt le SPD qui a joué un rôle
actif dans ce cadre là. C’est ce qui a amené le journaliste et historien de S Haffner à écrire
un livre très intéressant.
2. La Hongrie :
Les premiers conseils naissent en 1917 et vont à Budapest préparer la grande grève de
janvier 1918 débouchant sur la revendication de la paix immédiate.
Cela rappelle la grande manifestation de 1905 pour réclamer la démocratie politique. Au
printemps 1918, ces conseils vont se multiplier par le retour des soldats prisonniers en
Russie au contact de la révolution Russe avec l’idée de faire quelque chose semblable à
cette révolution.
Ce qui alimente le mécontentement, c’est la situation alimentaire et matérielle des
Hongrois, encore plus dramatique que l’Allemagne.
En début octobre 1918, c’est la démission de Charles 1er. Le 31 octobre 1918 se met en
place, un nouveau gouvernement, nationaliste de coalition dans lequel on retrouve des
élus de centre droit mais où participe quelques élus syndicalistes proches des sociauxdémocrates dirigés par Károlyi.
Il prend le pouvoir sur une base nationaliste et sur une base d’agrandissement
territorial.
Sur le plan politique, il est d’accord avec l’idée d’un système parlementaire. Il est
éventuellement d’accord sur des quelques progrès sociaux. Mais ce gouvernement est
soumis aux nationalismes voisins tels que les Roumains.
 Donc, c’est un gouvernement dans un pays ruiné à la guerre, soumis à la fin et
en conflit avec les voisins.
Surtout face à lui, une opposition radicale, bolchévisée autour de Bela Kun.
Il se trouve qu’il est en alliance avec le parti gauche du PS Hongrois. Cette opposition
s’appuie sur les conseils et naturellement jette le discrédit sur le gouvernement Károlyi.
Ce qui porte le coup de grâce n’est pas un soulèvement révolutionnaire.
Ce qui va tuer Károlyi est le traité de Paris. Il sent l’hostilité à son égard, il réagit en
emprisonnant Bela Kun et en mars 1919, il démissionne.
 Ainsi, la Hongrie se retrouve sans gouvernement.
C’est alors que les chefs sociaux-démocrates vont offrir une alliance politique au
communiste pour une raison purement nationaliste. Ils espèrent obtenir l’appui de la
Russie rouge contre les Roumains et les Tchécoslovaques. Ce gouvernement s’appelle
conseil de la république.
Il va s’appuyer sur les conseils d’ouvriers et de soldats toujours existant pour
gouvernement et d’imposer des réformes en particulier une vaste réforma agraire.
Le grand drame est le fait d’avoir voulu mener la guerre jusqu’au bout. De nombreux
nationalistes Hongrois vont se rallier car la République des conseils a crée une armée
luttant contre les Tchèques et les Roumains remportant certains succès.
De même, les puissances étrangères telles que la France et l’Alg sont prêtes à faire un
compromis. Et fin avril 1919, la Fr et l’Angleterre proposent par la bouche d’un
négociateur un redécoupage des frontières Hongroises plutôt favorable. La sagesse eu
été d’accepter ce compromis ce qui aurait laisser de côté l’invasion étrangère.
Mais, les troupes refusèrent cette offre par rapport aux rapports de forces.
Très rapidement, les succès vont s’enchaîner en défaite et d’énormes distensions
apparaissent. En effet, des forces un coût de la Révolution brutale et anticléricale. On
trouve une troupe les gars de Lénine se spécialisant dans des raids contre des paysans à
la campagne leur confisquant le peu de nourriture. Le gouvernement n’approuve pas
mais n’a pas tellement moyen de réprimer. Cette république des conseils va en fait,
sombrer d’elle même et Budapest va être occupé en particulier par des troupes
Roumaines qui vont occuper dans la ville. Sur la fin, ils vont être rejoints par une armée
blanche Hongroie. L’amiral Horthy se nomme chef de l’armée blanche.
Cette expérience se marque aussi par les brutalités de l’armée blanche et 100 000
personnes vont quitter la Hongrie.
Le régent Horthy va réapparaître courant Novembre pour se mettre à la tête de l’Etat
et tenir sans fameux discours qui revient à Budapest.
3. La division du mouvement ouvrier
Avant 1914, le mouvement tendait à regrouper les forces de contestations sociales et les
partis intitulés ouvriers, socialistes..
Ce mouvement vers l’unité s’est construit à l’échelle nationale et internationale. Il
n’existait qu’une internationale ouvrière sous le nom de IIème internationale car
Lénine avait trouvé bon de donner des numéros.
 Elle s’est unifiée vers 1900 et avait fait de son existence, un véritable combat.
Ce combat avait mobilisé des foules considérables et certains étaient allés jusqu’au
martyr (PS Serbe). Un certain nombre de chefs socialistes influencés par des idées
nationalistes ont cédés. Cette union sacré a forcément donné des résultats désastreux
puisque nombreux de ces partis ont connus des doutes. Dès 1917, on a commencé à
assister à toute une série de scission à l’image de l’USPD en Allemagne. Cette scission
fut motivée par des expulsions des personnes n’acceptant pas l’union sacrée.
 Surtout, un débat est né dans l’immense majorité des pays européens sur la
nécessité ou non de pouvoir se réunir après la guerre.
Ces scissions n’ont fait que s’accélérer à partir de 1918 sous l’effet en partie des
évènements Russes. En effet, a eu lieu une première révolution qui a abouti à la mise en
place d’un carnet de ministère dominé par un parti centriste les KD. Mais ce
gouvernement souhaitait poursuivre la guerre et était en décalage avec l’opinion
publique.
A ce moment là, un fort mécontentement est né et le parti bolchevik sous Lénine a lutté
pour un changement radical dans la société. Surtout Lénine, depuis le début de la
guerre, luttait pour la création d’une nouvelle unité nationale avec une forte
insistance sur la dictature du prolétariat.
Au départ, ils étaient confrontés à une guerre civile dans leur propre pays. Néanmoins,
dans une dizaine de pays (All, Hongrie, Finl, Aut), commence à apparaître dans l’été
1918, des partis prenant le nom de communiste.
 C’est la création des partis communistes.
Le mouvement se poursuit pendant plusieurs années et l’essentiel des pays européens
vont en disposer. Les plus importants vont surtout être crées fin 1920. En France, c’est le
congrès de Tour en décembre 1920, en Allemagne en octobre (le KPD).
 En face, les personnes ayant soutenu la ligne de l’Union sacrée vont continuer à
s’intituler socialistes ou sociaux-démocrates restant majoritaires.
Toutefois, on trouve la naissance de la IIIème internationale. Au départ, les scission
aires bolcheviks voulaient créer une internationale mais n’avaient pas les moyens
d’organiser un congrès.
Toutefois, en mars 1919, Lénine décide de forcer le destin et on va réunir à Moscou une
sorte de mini congrès. Au départ, les délègues allemands avaient comme mission de ne
pas accepter la création d’une IIIème internationale mais de la différer. Lénine souhaitait
contrer l’offensive anti-bolchevik qui s’était réuni à Bern en février 1919.
Un certain nombre de leadeurs présentent un programme d’action plutôt libéral et ce
discours est extrêmement dur contre les communistes.
Cela va entraîner l’IOS, l’internationale ouvrière socialiste mais de nombreuses
personnes vont décider de boycotter cette internationale. Ils vont fonder une
internationale intermédiaire que Lénine appellera II et demi. Elle aura son congrès
fondateur à Vienne.
Donc trois internationales :
1. L’internationale de Vienne pour les socialistes
2. L’internationale communiste le Kominterm
3. L’international de Bern ou adhère essentiellement les partis d’Europe du nord
plutôt libéral.
Entre les trois internationales, on trouvera des reclassements et la tarification
s’effectuera en 1923.
Celle de Vienne va décider de se saboter et de rejoindre celle de Bern.
Ainsi, au milieu des années, plus que deux internationales en relation avec un déclin des
grands mouvements sociaux. Les partis socialistes qui étaient avant 1914 des partis de
contestation radicale vont peu à peu rentrer dans le jeu politique participant même à des
gouvernements bourgeois. Quant aux communistes, ils vont se retrouver face à de
nombreux conflits internes qui vont les paralysés.
Cette division du mouvement ouvrier est tout à fait importante pour comprendre la
recomposition politique de l’entre deux guerres.
C) Le surgissement de nouvelles droites
On a vu que la guerre a dopé les revendications sociales mais aussi pour les nationalités.
De nombreux pays s’étaient engagés dans la guerre pour recueillir des fruits territoriaux
ou économique supplémentaires.
 De plus, de nouveaux pays vont surgir et aimeraient bien se développer.
Dans cette cacophonie de la conquête et de la haine mutuelle, des formations politiques
vont pouvoir en profiter et ainsi, des extrémistes vont surgir.
1. Le surgissement de nationalismes exacerbés
Tout commence avec la conférence de Paris avec les vainqueurs et chacun veut sa part
du gâteau.
Chaque pays vaincu a droit à son traité particulier. Evidemment, ces traités
n’enchantent pas les vaincus et le fameux Traité de Versailles est considéré comme un
diktat.
En effet, aucune discussion n’est posée sur l’Allemagne et elle se trouve amputée de
territoires.
Ce Traité va donner lieu à l’extrême droite et dans la droite monarchiste à une
surenchère politique sur le thème de la trahison. Le gouvernement de la République de
Weimar est mis en accusation par un coup de poignard dans le dos.
Les socialistes et leurs alliés auraient été les causes essentielles de la défaite. Le
comble réside dans le fait que les plaignants sont les militaires allemands défaits.
De nombreuses personnes cherchent des armes idéologiques et de nombreux anciens
combattants déçus vont être recrutés et vont radicaliser leurs attitudes politiques.
Autour de cette idéologie, on va retrouver des partis classiques mais aussi des
formations politiques davantage radicales et en particulier en 1919 va naître en Bavière
le parti nazi.
 En Autriche, c’est le Traité de Trianon qui va décider de son sort.
Une revendication nationaliste surgit par la création d’Etats indépendants sur le dos
de l’Autriche-Hongrie. Les germanophones set magyars se sentent lésés et les premiers
sont pour l’essentiel favoorable à un rattachement à l’Allemagne.
Avec cette unité, les minorités germanophones pouvaient retrouver un ensemble
économique justifiant Vienne. En Hongrie, on est mécontent puisqu’on laisse en
dehors des frontières nationales plusieurs millions de Hongrois. En effet, de
nombreux se retrouvent de nationalités Roumaines, Yougoslaves.. Ce terrain est
extrêmement favorable à l’agitation nationaliste. Ces partis sont historiquement
chrétiens, conservateurs et antidémocrates.
Là aussi, on voit surgir très vite toute une série de mouvement ultra nationaliste dont
certains rappellent les fascistes Italiens ou les nazi allemands. Surtout, la droite dure et
l’extrême droite vont se rejoindre autour de milices armées particulièrement motivé.
Cette vague nationaliste touche les pays vaincus. Mais il existe chez les vainqueurs,
un climat favorable à l’expression d’idées pouvant éventuellement favoriser le
nationalisme.
En 1919, tant en France qu’en Angleterre, les responsables gouvernementaux n’arrêtent
pas de chanter la gloire des armées, la grandeur coloniale et un discours patriotique
permettant en France le surgissement de la chambre bleu horizon (vague nationaliste).
En résumé, on agit en même temps la peur du rouge (l’ouvrier), en attisant la
grandeur nationale.
Concernant l’Italie, ce sont de faux vainqueurs recueillant moins que promis. L’ultra
droite va mettre en cause la droite libérale sur le thème de la trahison. Sur cette
argumentation, les fascistes italiens vont commencer à se développer à partir de 1919.
Ainsi, dès la fin de la guerre, Gabriele D’Ammunzio va se muer en chef ultra nationaliste
et aller avec plusieurs volontaires s’emparer de la ville de Fiume. Le gouvernement
Italien proteste mais de nombreuses personnes estiment que face à la marée rouge
inquiétante, l’alternative est intéressante.
D’autre part, dans les nouveaux petits pays, les nationalistes considèrent qu’ils sont
installés au pouvoir et ce n’est pas paisible (Tchécoslovaquie, Roumanie guerre)
2. Corps francs et armées blanches
C’est une réalité nouvelle de l’Europe de l’entre deux guerre, c’est la création d’une sorte
de milices qui ne soient pas privées dans le but est de maintenir la grandeur nationale et l’ordre
public. En réalité, ces bandes armées sont une réalité politique de toute l’entre deux
guerres.
Définition des corps francs : C’est une unité de volontaire levée avec l’autorisation des
autorités pour combattre un danger intérieur. Ce danger est souvent désigné comme rouge et
marxiste.
Le premier pays connaissant ceci est l’Allemagne pour écraser les rouges à Berlin et
dans les zones bientôt soumises à plébiscites. Le premier est créé par le général Mäcke.
C’est ce corps franc que utilise Noske. Ce sont des militants politiques qui y participent,
des soldats démobilisés encadrés par des officiers refusant la défaite.
De plus, ils se disent que s’ils combattent les rouges, ils montreront que l’armée
Allemande est puissante et les alliés ne leurs en voudront pas. (Ennemi commun).
Ces corps francs vont participer pendant toute l’année 1919 au nettoyage des zones
rouges et dès très nombreuses rebellions dans toute l’Allemagne. De même, dans les
coups d’Etats de Kapp.
On les retrouve également en Lettonie actuelle, combattant dans l’ancienne province de
Livonie souhaitant créer un Etat vassal de l’Allemagne. De même, en haute Silésie, des
tentatives en Prusse orientale mais chassée rapidement. En fait, on peut comparer ces
corps francs à ce que va naître en Italie « les faci ». Ce mouvement avait une connotation
militaire.
Définition des armées blanches : Ce sont des armées levées dans le cadre d’une guerre civile
pour faire face à une armée rouge de divers horizons.
Elles ont une légitimité plus forte car les gouvernements se jugent eux mêmes
légitimes.
Les officiers sont des hommes de droites et durs. L’encadrement se situe à la droite de
l’échiquier politique. Ces armées blanches sont structurées sur un mode classique, en
régiment avec des officiers qui les encadrent avec une discipline militaire. Dans le
cœur de l’armée blanche, on trouve des militants politiques mais on retrouve beaucoup
de personnes levées de force.
L’armée blanche Estonienne lance un immense appel. On trouve 400 volontaires alors à ce
moment là, le chef a décidé de rendre la participation obligatoire. Donc usage de la force.
Toutefois, la différence entre les armées blanche et les armées officielles se situe au
niveau de l’effort de propagande car on a des commissaires politiques dans les
armées blanches.
Cet encadrement idéologique contribue à créer une mentalité d’anciens combattants qui
adoptent les thèmes nationalistes.
Elles sont généralement dissoutes après les guerres civiles. Mais, il ne faut pas oublier
que le corps des officiers est récupéré au service d’armées officielles et la plupart des
officiers sont récupérés à la tête des armées officielles et vont constituer l’essentiel de
l’encadrement militaires dans les pays où les blancs ont gagnés.
Par ailleurs, pour ne pas laisser retomber le soufflet des commissaires politiques, on va
tenter de les organiser en milices permanentes. C’est un moyen de conforter l’esprit
national dans les pays nouvellement indépendants.
Par exemple dans un pays comme en Autriche, va être mis en place, les Heimwehren.
Il ne s’agit pas d’un phénomène passager mais de durable caractérisant la vie
politique européenne pendant tout l’entre deux guerres.
Il existait avant 1914 des idéologies ou des mouvements de près fascistes ou de
typiquement fasciste. Cela existait en Autriche-Hongrie avec un mouvement
pangermaniste particulier, celui de Von Schonerer. Il existait des courants minoritaires.
Les fascismes n’arrivent pas comme une idéologie coupée du passé.
Souvent, on a émit l’idée que les fascismes sont d’abord nés dans les pays vaincus. En
observant les choses de plus près, ils touchent tout à fait les fameuses démocraties
libérales occidentales.
Les idéologies ultra nationaliste n’ont pas de frontières. Ce qui est intéressant dans le
fascisme est qu’une partie de ses théoriciens viennent de l’extrême gauche.
Exemple : Mussolini en Italie, de Georges Valoy et Sorel en France.
Ce sont des personnes venant du syndicalisme révolutionnaire. Dans des recherches
récentes faites par Thomas Weber, il signale des chances qu’Hitler était proche de
l’extrême gauche en 1919 en Bavière.
En fait, l’essentiel des premières troupes du fascisme viennent de personnes se sentant
proche de l’extrême droite. En Allemagne, les premiers nazis sont des catholiques
bavarois conservateurs autour du mouvement Völkisch. C’est un mélange d’idéologie
emprunté à l’anti libéralisme d’extrême gauche et d’extrême droite.
En fait, ce qui va souder les premiers groupes fascistes :
1. C’est à la fois la haine de la révolution et les mouvements sociaux,
2. Mais également le sentiment que l’idée nationale est galvaudée par les
autorités et qu’un nettoyage est nécessaire.
Dans l’après guerre, on a eu une très forte demande populaire pour d’importantes
réforme sociales. Pour contrer l’ennemi, il faut puiser dans l’électorat et ainsi faire des
propositions sociales. Le congrès fasciste de 1921 est centré sur le thème sur la banalité
d’un parti politique.
Au départ, ces formations sont groupusculaires, les fascistes ce sont quelques milliers
d’homme dispersés dans toute l’Italie et ayant peu de contacts entre eux. Ils sont
commandés par des ras. Il faudra attendre l’année 1921.
On peut retenir de ces groupes qu’ils sont avant tout antidémocrates,
antiparlementaires, méprisent le syndicalisme et le socialisme et ont comme
fondement le pouvoir fort, le chef charismatique.
 Attention Mussolini n’a pas développé de thème antisémite en Italie.
 Par contre Hitler est armée d’une théorie raciste.
Anton Drexler avait fondé le parti nazi en Bavière. Hitler ne s’est emparé de la direction
du parti qu’à partir de la fin de l’année 1920 et il a joué un important rôle pour prendre
contact avec les groupes extérieurs à la Bavière et à la base de la création de la milice de
parti.
Ces SA vont devenir le fer de lance et il représente un moyen d’échapper à la misère.
Elle impressionne par la façon dont elle défile mais le parti reste essentiellement
Bavarois et on trouvera un putsch raté en novembre 1923.
 Ce qui distingue les partis fascistes d’autres partis d’extrêmes droites n’est pas
l’idéologie mais l’organisation. En effet, on a un chef et un seul.
Avec les fascistes, les milices jouent un rôle particulier puisqu’elles sont utilisées
systématiquement dans deux buts :
1. Tenir la rue terrorisant l’adversaire -> Recherche de la violence pour attirer
l’attention.
2. La parade. Ils adoptent une tenue règlementaire (chemise noire des Italiens). Le
but est de mettre en lumière et de fasciner les masses, le défilé comme un
symbole d’un bon pays.
Ces partis se veulent inter classique, puisant dans toutes les couches de la population.
Etant donné que le public est différent, le discours s’adapte devenant démagogique. Peu
importe, l’essentiel est de mettre en avant les idées fortes du mouvement. Les
manifestations publiques font l’objet d’une intense préparation.
Surtout, la formation des militants, c’est à dire former des orateurs qui doivent tenir
des discours cohérents par rapport à la doctrine du mouvement. Aussi une thématique
autour de l’héroïsme du parti et des SA.
Ces nouvelles droites jouent un rôle clé dans la vie politique de l’entre deux guerres
puisque les nazis vont devenir des forces importantes. D’autre part, les gardes
civiques, les anciens combattants vont vouloir jouer un rôle politique.
D) Les Etats vainqueurs dans la mêlée
Les grands Etats vainqueurs auraient du être en mesure de réorganiser l’Europe sur des
bases favorables et empêchant le chaos. En réalité, ils vont contribuer à entretenir le
chaos.
A l’origine, les fameux traités de paix vont devenir des éléments de déstabilisation.
1. Les traités de paix, éléments de déstabilisation
Le président Wilson en janvier 1918, a établi 14 points créant une paix de plusieurs
décennies sans guerre. On retrouve des points généraux mais plus concrets comme la
création de la SDN.
D’autres idées pouvaient être des éléments de déstabilisation comme la recréation de la
Pologne, qu’au détriment de l’Allemagne ou de la Russie. Par ailleurs, il préconisait de
droits supplémentaires pour l’Autriche-Hongrie. Surtout, il prenait le contrepied en ce
qui concerne le développement de l’Italie.
En été 1918, Wilson change d’option et il annonce la dislocation de l’Autriche-Hongrie.
Quand s’ouvrent les négociations pour le Traité de Paris, les Anglo-Saxons ont des
divergences
 les Français sont favorable à châtier l’Allemagne
 Les Britanniques ne sont pas favorable. Ils veulent utiliser l’Allemagne comme
base économique.
Finalement, on va trouver un mauvais compromis acceptant plutôt vaguement la
position Française.
Surtout la conférence de Paris voit les slaves arriver à toute vitesse pour faire monter les
enchères territoriales et des revendications tchèques, roumaines ou hongroises. Les
grandes puissances ne peuvent se mêler à toutes ces guerres. D’où une déstabilisation
intense du centre de l’Europe.
 On a ainsi mal traité l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie.
2. Les effets à double tranchant de la lutte anti
soviétique
En fait cette lutte et d’après Arnaud Mayer est l’obsession à la fois de la diplomatie
Américaine (Wilson) est des franco-britanniques dans le fait qu’ils vont mourir d’eux
mêmes.
1. Les Russes n’aiment pas que les étrangers se mêlent de leurs affaires.
2. Les Bolcheviks s’organisent beaucoup plus vite que prévu dur le plan militaire.
Dans les pays Baltes et en Finlande, les grandes puissances veulent soutenir les
Russes blancs contre les Bolcheviks.
Mais ces Russes ne veulent pas entendre parler d’indépendance, ce sont des territoires
appartenant à la Russie historique. Cette politique contradictoire va créer un chaos dans
la zone. Surtout, les puissances occidentales vont se lancer en 1918-1918 dans des
interventions militaire sur place utilisant même des troupes Allemandes dans les pays
Baltes.
Ces interventions en Sibérie ou en Ukraine se heurtent à un fait de base : le refus des
soldats de participer à ces aventures. Ainsi, au printemps 1919, les grandes puissances
laissent filer.
Conclusion
Le chaos des 18 mois qui suivirent l’armistice avait de causes multiples :
La principale est l’écroulement des empires centraux créant une situation d‘instabilité
au cœur du continent.
Les forces favorables aux changements inspirés par la révolution Russe croient que
l’heure est arrivée. Mais les grandes puissances veillent et ils existent en face de
nouvelles droites disposées à combattre les mouvements révolutionnaires.
D’autre part, la montée de rancœurs diverses. Surtout, les vainqueurs se révèlent
absolument incapable de trouver des solutions et au contraire, ils multiplient des
traités et en intervenant un peu partout sans jouer au plus fin.
Paradoxe des grandes puissances : Ecraser l’Allemagne mais prisonnier d’intérêts
locaux et nationaux.
Mais de ces turbulences, va s’enchaîner des reconstructions de la vie politique et sociale.
Dans les années d’après guerre, toute une série de réformes qui vont transformer la vie
des gens et qui sont à mettre au crédit d’une époque intéressante.
Deuxième chapitre : Les
progrès fragiles de la
démocratie dans les années
d’après guerre
Après la guerre, on a une volonté de paix et chez de nombreux citoyens, un désir de
participer à la vie civique et politique et d’organiser la société sur des bases plus justes.
C’est une prise de conscience que la guerre a aussi été causée par une organisation
hiérarchique et des systèmes politiques bloquées.
 L’idée démocratique semble émerger, élire des représentants à l’image de la
diversité de la population.
Comme les monarchies autoritaires ont été vaincues, on considère qu’elles ont fait
preuve de leur inadaptation au monde moderne.
Les démocraties libérales et parlementaires pensent être solides et capables de vaincre
les régimes totalitaires.
Rappelons aussi, qu’au début des années 20, Wilson est populaire et dans ses 14 points,
il avait fait de l’établissement de la démocratie un point fort d’un monde nouveau. Ce
qui va faciliter cette envie, c’est le fait qu’une partie de la sociale démocratie a
abandonné l’idée de la révolution.
 Constitutions d’allure démocratique et libérale sont adoptées.
 Des gouvernements de coalitions sont mis en place.
 Exception Hongrie : nostalgie du temps passé.
Mais tous les puissants ne se sont pas convertis à cette idée. On trouve des
réactionnaires, des conservateurs, le spectre d’un fascisme de gouvernement (Italie avec
la haine de la démocratie).
Les réformes démocratiques sont-elles illusoires ou pas ? Qui va l’emporter ? Jusque où
va ce renouvellement démocratique ?
A) Les éléments d’une démocratisation
politique
Les populations souhaitent une extension de leur droit politique à l’intérieur d’Etats
construit selon le principe des nationalités. Les dirigeants nationalistes comprennent
qu’il faut satisfaire ces exigences sous peine d’une contestation.
 Ainsi, ils vont établir des Constitutions.
1. Le développement de la démocratie
parlementaire
Les nouveaux Etats européens adoptent de plus en plus des Constitutions inspirée du
parlementarisme occidental.
Exemple : La Finlande, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie.
En Europe orientale, on voit la démocratie s’installer en Pologne, en Roumanie et en
Bulgarie. Le Royaume Yougoslave, la Hongrie, l’Albanie et la Grèce.
Le régime Italien dès l’année 1919 paraît évolué vers une vraie reconnaissance du
suffrage universel.
L’Espagne et le Portugal sont dirigés par des régimes libéraux.
En Allemagne, la République de Weimar repose sur une Constitution garantissant des
droits nettement élargis pour les citoyens.
Cette vague d’adhésion est analysée comme une grande victoire politique de l’entente
et des valeurs qu’ils ont prétendues défendre.
Mais l’adoption ne signifie pas l’application des règles !
En Hongrie, après le départ des troupes étrangères, le régent Horthy va pratiquer la terreur
contre la gauche et développe un antisémitisme violent par l’adoption d’une loi interdisant
l’inscription d’étudiant juif au delà d’un certain quota.
En 1921, arrive au pouvoir le comte Bethlen et va essayer de rétablir une situation permettant à
la gauche réformiste de revenir dans la vie politique.
 La Hongrie n’a donc que pour nom la démocratie parlementaire
En Finlande, en 1919, on trouve une tentative de renouer avec les démocraties occidentales et la
gauche à une minorité. Suite aux élections, Stahlberg va faire adopter une Constitution
d’apparence démocratique. Mais, l’extrême gauche est traquée et l’armée blanche conserve une
influence bien au delà de la Constitution.
Au niveau constitutionnel, il faut distinguer les régimes en deux catégories :
1. L’exécutif détient de très forts pouvoirs.
Exemple : La Hongrie, la Finlande, les Royaumes de Yougoslavie, en Bulgarie, dans la
République de Weimar.
2. Les Parlements sont prépondérants.
Exemple : Les Etats Baltes, la Tchécoslovaquie, l’Autriche, la Pologne, le Portugal.
Les mentalités n’évoluent pas aussi rapidement et certains peuples n’ont pas
l’expérience de ces nouveautés.
2. L’élargissement du droit de suffrage
Dans l’Empire Allemand, on a accordé ce droit de suffrage en 1871 et en Italie, ce n’est
qu’avant la guerre de 1914 que 80% des Italiens ont pu voter.
Après la guerre, ce droit de suffrage va exploser concernant les hommes.
Il est adopté dans chaque pays d’Europe dans le principe. Il est même très élargi en
Allemagne dans toutes les élections provoquant de grands changements. De même,
élargi en Suède, toute la façade orientale et balte.
Tout les conservateurs et les réactionnaires considéraient que voter jeune n’était pas
sérieux et c’était un vrai enjeu. La gauche voulait au contraire un droit dès 20 ans avec la
reconnaissance des jeunes notamment dans leur rôle dans la guerre.
Concernant les femmes, des vastes campagnes ont eu lieux avant 1914 notamment au
Royaume-Uni par « Pankurt ». C’est aussi une vieille revendication du mouvement
ouvrier, de l’extrême gauche mais en Italie par exemple, le libéral de droite Salandra le
met au programme en juin 1919.
Même en France, le vote des femmes est mis sur la chambre des députés par les
socialistes et les communistes. Mais les radicaux et les conservateurs vont bloquer
l’opération.
Finalement, le droit de vote va être accordé aux pas protestants du nord de l’Europe :
Allemagne, Scandinavie, Pays Baltes, Royaume-Uni (1928).
Enfin, un suffrage qui est proposé dans de nombreux pays : la représentation
proportionnelle. En France, la chambre adopte une loi électorale introduisant de la
proportionnelle simplement pour les sièges qui ne sont pas attribués à la majorité
absolue. La République de Weimar, la Pologne, les Etats Baltes, la Pologne accordent
également la proportionnelle.
3. Les droits nouveaux pour les minorités
Les 14 points de Wilson posaient le problème du renforcement des droits des minorités
dans la nouvelle Europe.
 De nombreux Etats sont constitués de populations différentes.
Exemple : En Finlande, dans les pays Baltes, en Tchécoslovaquie.
Généralement, les libéraux démocrates et les gauches politiques sont favorables à la
garanti des droits des minorités. En revanche les nationalistes, les conservateurs sont
réticents voir hostiles à reconnaître ces droits considérant que la population majoritaire
doit pouvoir imposer sa loi aux autres.
De là, des luttes politiques et tout va dépendre des rapports de forces.
A la sortie de la guerre ce sont plutôt les gauches et libéraux qui sont en position de
force.
Ainsi, l’Estonie et la Lettonie accordent en 1920 des droits culturels et politiques à leurs
minorités en particulier les Germano baltes.
En Tchécoslovaquie, la Constitution reconnaît à chaque citoyen des droits.
En Finlande, les guerriers blancs les plus farouches étaient embêtés car des minorités les
avaient aidées. Néanmoins, le président Stahlberg va imposer un compromis dans une
loi de 1922 l’égalité linguistique et scolaire de manière absolue. A partir de là, les
tensions vont s’apaiser.
En Roumanie, la grosse minorité Magyar et la petite minorité bulgare restent
considérées comme un danger et on va tout faire pour les empêcher d’exercer des droits
constitutionnels.
En Pologne, un compromis est trouvé en mars 1921 favorable au parti national
démocrate qui va accepter des droits pour les minorités en garantissant une série de
préalable permettant une contestation de ces droits. Des plaintes vont se multiplier et
des accidents vont se créer.
Au Royaume de Yougoslavie, les rapports entre les communautés vont s’envenimer. A
plusieurs reprises, des députés serbes vont abattre un croate ou un Slovène.
Ainsi de vrais progrès entrainant de vrais problèmes.
4. La démocratisation du personnel politique
Avant 1914, il fallait être aristocrate ou bon bourgeois suffisamment fortuné.
 La vie politique est dominée par les élites sociales.
Le fait que les sociaux-démocrates réformistes vont accepter de collaborer avec les
gouvernements issus des élections de 1919. Ces personnes ont une origine modeste
notamment en Allemagne et on voit donc arriver au pouvoir des petits fonctionnaires,
des ouvriers..
Ainsi, le premier président de la République de Weimar, Friedrich Ebert est un ancien
ouvrier. Un ouvrier remplaçant l’Empereur, c’est fort.
En Grande Bretagne, le fils d’un épicier va devenir premier ministre en 1924 et en
Finlande, le fils de chemineaux va aussi devenir président. Lloyd Georges est né dans
une pauvre famille, un paysan gallois. Dans les pays Baltes, les hommes forts sont des
fils de paysans.
Tout ceci est nouveau et certains conservateurs parlent de l’avant 1914 comme la belle
époque.
B) Une vocation économique et sociale
mieux affirmée
Le modèle de la démocratie libérale renaît et l’historien Roussellier le montre bien.
Les régimes les moins frileux sont les nouveaux régimes démocratiques :
Exemple : l’Allemagne avec la République de Weimar a besoin des ouvriers et des classes
moyennes pour consolider son assise face à l’extrême gauche et aux nostalgiques de l’ancien
régimes.
En revanche, des pays comme la France ou le Royaume-Uni, on se préoccupe de revenir à l’âge
d’or plutôt que d’établir des réformes libérales.
On retrouve 4 réformes principales :
1.
2.
3.
4.
Les réformes agraires
La reconnaissance de droit nouveau pour les salariés
Redéfinition de l’impôt
Législation familiale.
De même, des progrès dans le domaine scolaire et sur la question du logement.
1. Les réformes agraires
Le niveau de vie des paysans est devenu une question bouillante avant guerre. Les
mouvements des paysans pauvres avaient pris une tournure révolutionnaire dans de
nombreux pays. Les aristocraties possédant un % de terre élevé. De plus, on avait le
souvenir de la répression atroce de 1905.
De là, arrive la guerre civile entre les blancs et les rouges. Les vainqueurs, la gauche
politique va décider de mesures.
C’est dans les pays baltes que les mesures les plus radicales vont être prises.
 Ainsi, des dizaines de milliers de personnes vont accéder à la petite propriété.
En Finlande, la droite a eu peur et a dû concéder des prêts et des terres aux ouvriers. En
Bulgarie, le régime fait d’importants efforts pour redistribuer la terre. De nombreux
paysans Bulgares vont accéder à la terre.
Des pays moins touchés sont toutefois intéressant comme en Pologne.
En Hongrie, on va essayer de réunir les personnes.
En Italie, les paysans n’avaient pas attendus d’autorisations officielles et les
gouvernements vont s’efforcer d’intégrer les syndicats paysans pour mieux les encadrer.
Une loi de septembre 1919 autorisant les coopératives paysannes à utiliser les champs récupérés
pendant 4 années sur des terres non cultivées. Loi d’octobre 1920 rendant l’occupation durable.
 Ainsi en Italie, en 1921, deux fois plus de paysans qu’en 1911.
Ces réformes vont être perturbées par un effondrement des prix.
Mais, a l’est de l’Elbe en Europe, la grande propriété reste majoritaire dans toute
l’Allemagne de l’est. En Hongrie, en Roumanie, elle reste absolument dominante, à la
tête de l’Etat. En Espagne, une réforme agraire est envisagée par les libéraux entre 1919
et 1923 mais on ne la voit pas en raison de l’opposition d’un grand propriétaire terrien.
2. Les droits des salariés
Une des revendications les plus populaires avant 1914, c’était la limitation de la
journée de travail avec le mythique chiffre de 8 heures.
Ainsi, de nombreux Etats s’engagent à agir dans ce sens tels que la France, la
République de Weimar, l’Espagne. Mais la pression patronale est très forte et on
revient vite sur la loi des 8 heures.
 Le seul acquis important : une semaine de 54 heures -> 50 heures.
De même, l’espoir qu’avait formé de nombreux socialistes sur la création de conseils
d’entreprises où les syndicats pourraient préciser leurs revendications dans le cadre
d’accords négociés.
En Allemagne, des accords vont créer un premier organisme chargé de mettre en œuvre
des négociations collectives devenant la norme dans l’industrie. Les réformistes du SPD
renoncent aux nationalisations au nom de la création de la communauté de travail. De
même des conseils d’entreprises de plus de 50 ouvriers.
En Italie, les accords de 1920 établissent des conseils d’entreprises mais tout dépend de
la bonne volonté de négociation du patronat qui n’existe pas.
De fait que les textes législatifs restent le plus souvent vagues, partiels, les esprits ne
sont pas murs pour la négociation et les années 1920-1923 vont être marquées par des
conflits car l’idée même de négociation n’est pas acceptée par les deux parties.
 Un texte législatif fonctionne si les esprits sont murs.
Une avancée est la création au sein de la SDN, d’un bureau international du travail : le
BIT dirigé par un français : Albert Thomas. Il va multiplier les enquêtes sur la condition
ouvrière..
En revanche, ce qui progresse est la reconnaissance du fait syndical. De nombreux
pays reconnaissent juridiquement le droit de grève ce qui n’était pas le cas avant 1914.
Et même, le droit de vote aux fonctionnaires.
Exemple : l’Allemagne 1919 et la Belgique en 1921.
De même, la syndicalisation de salariés autre qu’ouvriers. A partir de 1919, on voit
d’autres couches sociales entrer dans la syndicalisation comme des employés, des
ingénieurs et se féminisent davantage. Surtout, la disparition du syndicalisme jaune en
faveur des patrons.
Apparaissent des syndicats modérés, les syndicats chrétiens. Cela dit, dans la plupart
des pays européens, l’exercice reste difficile :
1. Le patronat est hostile à la présence de syndicat,
2. Une chasse au syndicalisme dans une lutte anti rouge.
Enfin, l’immédiate après guerre est marquée par des progrès dans assurances sociales.
Bien qu’étant faible, elles se généralisent et la protection des femmes et des enfants
augmente. De même, on commence à parler d’indemnité chômage.
 La Constitution de Weimar exige une existence digne d’un être humain assurée à
chacun.
Face à ces évolutions, les conservateurs vont commencer à utiliser des formules
alambiquées.
3. D’autres avancées
Nous pouvons traiter le domaine du logement.
C’est l’un des effets les plus désastreux du malaise d’avant guerre. Pendant le conflit,
l’Etat avait décrété la limitation des loyers afin de lutter contre la vie chère et de
permettre aux réfugiés de trouver un toit.
Quand la paix était retrouvée, Les libéraux et les conservateurs prônent pour
augmenter le prix du marché.
Pourtant, certains gouvernements sont conscients que le retard nécessite des mesures
sur le long terme et en Angleterre, des mesures sont prises pour financer la
construction de logement neuf. Ainsi, on va construire 930 000 logements nouveaux.
En France, des fonds importants sont investis dans des communes au bout de 3-4 ans.
En 1928, une loi Loucheur va créer les HDM.
Autre effort, sur la législation familiale.
En France, les allocations familiales sont attendues à tous les fonctionnaires puis à tout
les Français. On observe que les lois sur le divorce ou l’héritage font que les femmes ont
des conditions plus favorables. L’accès des femmes à certains métiers se libéralise
comme professeur d’université ou médecins. Surtout, un gros effort sur la scolarisation
des filles.
Au Royaume-Uni, la loi Fisher impose un enseignement obligatoire pour tous jusqu’à 14
ans. De même, on développe un système minimal de bourses. La loi de 1924 fait que les
filles vont suivre les mêmes programmes que les garçons. Et dans tous les pays
d’Europe, les universités s’ouvrent à la présence féminine.
Néanmoins, une énorme barrière de classe entre l’école primaire et le lycée restant
réservé par peu de gens. De même, des pays où l’analphabétisme reste présent comme
en Espagne ou au Portugal.
4) La question de la redistribution sociale
La redistribution sociale a été condamnée par la masse des libéraux jusqu’en 1914.
A la vieille de la 1ère guerre mondiale, des tentatives ont eu lieu pour établir l’impôt sur
le revenu. Pendant la guerre, les entreprises ont réalisées des profits dans l’armement et
avaient indignés les citoyens.
De plus, les Etats ont de nouvelles charges comme les veuves, les orphelins, les estropiés,
les handicapés, la reconstruction de territoires.
 Ainsi, il faut trouver des ressources supplémentaires.
Ces charges vont amener à poser la question de l’impôt sur le revenu appliqué dès
1916.
La République de Weimar va développer le principe de l’impôt progressif restant
modéré. Dans les pays du nord de l’Europe, cet impôt est aussi adopté en raison de la
poussée des sociales démocraties.
L’impôt sur le capital s’est développé pendant la guerre et va devenir une des
ressources des Etats européens.
Une partie de cette imposition doit aller à la redistribution sociale mais reste modeste.
Mais le principe est considéré comme une idée à creuser. En fait, les Etats vont préférer
fabriquer des billets pour résoudre leurs problèmes et le plus souvent, les
gouvernements vont hésiter devant les augmentations d’impôts. En 1924, Pointcarré va
augmenter les impôts de 20% et il va perdre les élections générales.
Les Etats restent finalement très frileux ne voulant pas créer un Etat social.
C) Des épées de Damoclès suspendues
au-dessus du berceau
Une partie des européens sont hostiles à ce type de progrès soit atteignant leur intérêt,
soit par des profiteurs etc..
Le conservatisme assimile l’aide social au financement de la paresse.
Pour certains, c’est un projet démoniaque. De même, la peur à un Etat tentaculaire qui
empêcherait les citoyens d’être libre.
 Puis, dans la droite dure, on a une haine de la démocratie et de l’égalité.
Cette résistance va devenir de plus en plus forte avec l’incapacité ou l’inaction de la
gauche. Elle va fragiliser les réformes à la fois sur le plan politique en utilisant les
défauts du système parlementaire et à la fois sur le plan économique par les tensions.
1) La sourde résistance des conservateurs
Dans l’immense majorité des pays européens, les droits conservateurs ne sont pas
disposées à poursuivre les réformes. La sociale démocratie reste un ennemi, même la
droite républicaine est un ennemi.
De même, les libéraux sont dangereux, les considérant comme des sans-dieux. Ces
droites conservatrices sont liées à une vision de la religion.
 Cette idée que les parties faisant les réformes sont des sans-dieux est un argument
toujours utilisé.
Egalement, ces droites se méfient de la ville, où les rouges sont nombreux, où les
libéraux sont forts bien représentés.
 L’idéal est un citoyen paysan, petit propriétaire, droit allant à la messe le
dimanche..
Dans les pays de vieilles démocratie libérale (France, R-U), ces droites ne sont pas tant
caricaturales. Elles savent accepter des évolutions sous la pression des évènements.
En R-U, acceptation de réformes. En France, Raymond Pointcarré en accepte.
Cependant, ce qui rapproche ces droites des vieux pays libérales est la nostalgie de
l’exécutif fort, nostalgie du patriarque.
En France, un ancien chef socialiste, Mr Millerand ministre de la guerre avait voulu interdire le
Parlement en France pendant 1 an au nom de l’ordre et du secret. Le mépris qu’il cultivait pour
le Parlement l’a converti en campagne politique sur le thème de changer la Constitution de la
IIIème République.
En Grande-Bretagne, le parti la plus à droite admire Mussolini. Winston Churchill était un fan
mais il n’a jamais dérapé.
En Allemagne, on a une droite sous forme de deux parties. Le DNVP et le DVP. Leurs journaux
caricatures de manière haineuse le président de la République, la social-démocratie, dénoncent
leurs actions. Ils vont monter une milice armée. Ils sont très influents dans toutes les
administrations, l’armée et la justice. L’immense majorité des juges, des policiers de haut rang,
des militaires sont des amis du DNVP ou du DVP.
Dans les Républiques de la Baltique, les droites dirigent l’Etat. Mais dès le départ, elles sont
fâchées contre les nouvelles Constitutions, également, elles visent à développer des politiques
extérieures agressives. Ils se défient énormément des minorités nationales présentes sur leur sol.
Ce sont aussi des partis qui à de nombreuses reprises, vont proposer des modèles
Constitutionnelles davantage présidentielles ou sinon, vont recourir au coup d’Etat (1926
Lituanie).
En Finlande, ces partis regrettent l’armistice politique de 1918. Ils considèrent que la seule
Finlande qui puisse avoir valeur est une Finlande blanche où les rouges sont réduits à
l’impuissance. Mais ils sont battus par les urnes.
En Hongrie, Roumanie et dans l’ensemble des Balkans, l’ensemble des droites est
monarchiste, hostiles à la démocratie parlementaire. Elles n’en jouent le jeu par contrainte.
Certaines sont ouvertement antisémites, prêtes à la dictature royale. On retrouve des traits
analogues en Espagne et au Portugal.
En Autriche, les conservateurs sont nostalgiques de l’ancienne monarchie, anti social-démocrate
car elle est très à gauche. Ces conservateurs représentent les paysanneries conservatrices des
montagnes, attachées à l’ordre, à l’église.
Enfin en Italie, les conservateurs ne sont pas très puissants. La droite Italienne est un centre
droit. Il se dit libéral mais en fait, il est libériste car sur le plan économique, il est un partisan de
la liberté d’entreprise. Mais, ce sont aussi des personnes mal à l’aise avec le suffrage universel
(1918). Leur faiblesse est d’avoir en face d’eux, une église ayant formée sa propre formation, la
démocratie chrétienne. Ajoutons que certains chefs de la droite, sont vraiment nationalistes de
types agressifs. Donc, la prose et Mussolini vont les fasciner.
Ainsi, les réformes réalisées dans l’ensemble des pays européens prêtes à vider dans
leurs substancess toutes les réformes engagées.
Dès 1922, elles vont se révéler à la population et vont lancer un vaste travail de sape.
2) L’instabilité parlementaire et ses
conséquences
Dans de nombreux Etats du centre, du sud et de l’est, les régimes parlementaires ont du
mal à fonctionner. Ils sont neufs et ont une difficulté pour s’habituer.
 Puis surtout, ils sont instables en raison des règles dépassant les possibilités du
moment avec la dispersion des voix nationales ou régionales.
Tout ceci amène une dispersion, rendant difficile une majorité parlementaire.
La Pologne. Dans le pays, on trouve 3 grandes forces électorales. A gauche, le parti socialiste
Polonais, un parti populiste paysan dirigé par Vitos et un parti ultra nationaliste dirigé par
Dmowski : l’union populiste nationale. Ces trois grands partis ne sont que des coalitions fragiles.
De plus, on retrouve d’autres partis, des partis Allemands, Ukrainiens, Biélorusses, Lituaniens.
Ces petits partis nationaux sont une poussière s’alignant aux grands partis selon les projets. Au
départ, ce sont plutôt des coalitions de droite.
Dans ce chaos, il est difficile de s’y retrouver pour l’électorat Polonais. On retrouve de nombreux
assassinats et c’est dans cette ambiance, que le vieux maréchal « Pilsudski » veut revenir. Il est
persuadé qu’une coalition forte pourrait tout surmonter.
Mais à partir des milieux des années 20, il n’hésitera pas le coup de force comme en Lituanie.
Ainsi, l’exercice même de la majorité parlementaire crée des tensions.
En Estonie, la vie politique s’organise autour d’une Constituions ultra démocratique avec une
représentation proportionnelle intégrale et un gouvernement aux fonctions exécutives minimales.
Les formations politiques fleurissent avec des dimensions locales et régionales très forte. Dans le
sud du pays, on a un fort particularisme politique alors que dans le nord, c’est plus des
formations progressistes qui semblent fort.
Au Parlement, le Riigikogu, les projets ont du mal à trouver des majorité. Souvent, le Parlement
tombe face à un projet rejeté et la vie politique est instable. Entre 1919 et 1934, il y’aura 21
gouvernements. Cela entraîne une désaffection de l’électorat.
La Pologne et l’Estonie sont deux exemples caractéristiques des difficultés du régime
parlementaires.
3) Exclusions, interdictions et ségrégations
L’idée démocratique suppose qu’on ne stigmatise pas une population donnée dans un
pays donné.
La tentation des exclusions, interdictions et ségrégation est continue. Sous le masque de
la démocratie libérale, de nombreux pays européens ont une vie politique marquée par
des formes d’autoritarisme.
 Certaines fractions de la population sont victimes de marginalisation.
On retrouve l’extrême gauche, dans l’incapacité de participer à la vie politique.
Le prétexte est qu’elle refuse le système. En fait, c’est plutôt la crainte de la répression
ouvrière et une conception mythique de l’unité nationale.
Dans de nombreux pays d’Europe, les résultats électoraux peuvent être annulés
(Yougoslavie, 23% et annulation).
De même, les locaux sont soumis à des contrôles policiers. L’intimidation est la norme,
notamment dans les syndicats, chez les électeurs.
En Finlande, l’extrême gauche sera dissoute trois fois. En Hongrie, en automne 1919, l’extrême
gauche sera interdit. En 1921, en Yougoslavie..
En comparaison, l’extrême droite sera davantage tranquille.
En Allemagne, Hitler après son coup d’Etat a eu 9 mois de prison et fut libéré tranquillement.
Par ailleurs, lors d’affrontements politiques, le tarif est plus élevé pour les uns que pour
les autres.
Autre point, les syndicalistes.
La répression patronale est très importante avec des risques d’emprisonnements,
d’attaques ciblés et dans de nombreux Etats, la police surveille toute activité syndicale.
Dans le nouveau Royaume de Yougoslavie, les Croates sont obligés de boycotter le
Parlement, la Skupstina car leur voix ne sont jamais entendues.
De même, en Roumanie, la minorité Magyar est surveillée de très près.
En Bulgarie, la minorité Truque est traquée.
En Europe centrale et orientale, les démagogues dénoncent les juifs et les communistes.
On n’hésite pas à dire tout et son contraire.
4) Le tournant de 1922-1923
 La crise fut courte mais très violente.
Aujourd’hui oubliée, elle a poussé des inquiétudes. Les réformes suivant la guerre
s’étaient faites avec une reprise économique et le contexte était bon.
En Italie, la crise va prendre une particulière tournure. Tout démarre avec la grève
générale de septembre 1920. Elle va entraîner une division du mouvement ouvrier mais
ce qui est important, c’est le rôle des fascistes dans la répression.
C’est à ce moment là, que Mussolini entame une lutte sans merci contre les maisons du
peuple. L’Etat Italien est ennuyé, le centre droit accepte la répression par l’arrêt des
mouvements sociaux.
En 1921, Mussolini va rendre le pouvoir absolu dans le parti fasciste.
Les méthodes des fascistes commencent à indigner les citoyens, la classe politique.
Ainsi, Mussolini va devoir justifier la violence et il essaie de rassurer les partis de
centre droit en expliquant que les débordements sont dus à des faisceaux
incontrôlables. Surtout, Mussolini va jouer un jeu dans lequel, il va essayer de donner à
son parti une image rassurante.
En novembre 1921, on a un grand congrès du parti avec un programme rassurant.
 Ainsi, il va construire un grand parti discipliné.
Sur ces entrefaites, arrive l’année 1922, une année cruciale car les gauches Italiennes
cherchent à réagir aux attaques fascistes en fondant les ardents du peuple. Surtout, la
crise de 1921, continue de sévir en Italie, la situation économique et sociale est mauvaise
est une partie de la population.
De là, Mussolini arrive comme un recours et certains se disent, pourquoi pas lui..
En octobre 1922, c’est la fameuse marche sur Rome. Mussolini n’était pas réellement
sur de lui et il était prévu de fuir en Suisse si ça ne marchait pas. Le cortège principal
partait de Milan à Rome. En tout cas, il faut frapper un grand et faire peur.
Dans le nouveau gouvernement de Mussolini, les fascistes sont légitimités par le
souverain, avec la droite acceptant de travailler et surtout Mussolini, va se servir de son
nouveau poste pour réfléchir à la meilleure façon de gagner les élections.
Simplement, au départ, il n’a pas tous les moyens pour le faire. La dictature fasciste
n’interviendra qu’en 1925.
Mais à la fin de l’année 1922, l’Italie est entrée dans une nouvelle phase.
En Allemagne, la situation est terrible.
C’est l’année de la grande crise monétaire favorisée par l’occupation Franco-Belge de
la Ruhr. L’Allemagne ne payait pas ses réparations et Pointcarré voulait forcer les
allemands en occupant la Ruhr avec 130 000 hommes de troupe.
L’Etat Allemand a financé la grande grève patriotique. Il fallait une brouette de billets
pour acheter un œuf et les commerçants changeaient constamment leurs prix. Cette
situation dramatique entraîne des contestations notamment à Hambourg et Brème mais
aussi, des coups d’Etats d’extrême droit en Bavière.
 Le plus connu est le putsch de la Brasserie en novembre 1923.
Hitler fut arrêté par la police qui est venu au milieu de ses partisans. Du coup, Hitler est
allé en prison pendant 9 mois et a eu le temps de rédiger son ouvrage.
Mais c’est en Bulgarie que le putsch le plus violent va intervenir.
En 1923, on a des élections générales et le grand triomphateur est le parti orange de
Stambolijski remportant 60% des voix. Le deuxième, le parti communiste dépasse 20%
des suffrages.
De là, la panique car la contestation paysanne sera très présente. Et le professeur
Alexandr Tzankov va exercer un coup d’état militaire d’une violence extrême.
Stambolijski est arrêté et sera enterré vivant.
A la fin de l’été 1923, Tzankov établit une dictature et a comme modèle Mussolini.
En Espagne, le marquis d’Estrela plus connu sous le nom de Primo de Rivera va
établir une dictature moins féroce que Tzankov.
La presse et la propagande seront mises à son service et il interviendra sur tous les sujets
en imposant son idéologie.
Le prétexte de la dictature est que les libéraux au pouvoir et ayant la majorité au
Parlement préparent des réformes politiques et sociales. Surtout, l’Espagne a connu
entre 1917 et 1923, des mouvements sociaux dans les campagnes où l’accès à la terre.
Primo de Rivera sera le chef de la catalogne et l’extrême gauche est anarchiste. Dans
l’ensemble du pays Primo est plutôt bien accepté mais sera démis 7 ans plus tard.
En résumé, nous voici dans une Europe où on a déjà 3 pays de dictatures (Italie,
Bulgarie, Espagne).
La conjonction de ces faits n’est pas un hasard. Les forces les plus conservatrices
retrouvent de la vigueur et l’alliance entre les libéraux de gauche et la social-démocratie
est en danger.
 C’est l’indice d’une fragilité en Europe.
Concluions générale :
Les progrès de la démocratie ne sont pas une vue de l’esprit. Ils ont eu lieux tant sur le
plan des droits politiques que sur le plan des droits sociaux.
Ces avancées ont permis de stabiliser la situation troublée de l’après guerre en
rassurant les citoyens sur les intention des nouveaux gouvernements.
De même, une réponse plus ou moins timide à l’hypothèque révolutionnaire que les
Bolcheviks pesaient sur l’Europe.
Toutefois, il apparaît clairement que la démocratie parlementaire n’est pas acceptée par
une partie importante de la population et par des élites regrettant un système
autoritaire.
En fait, cette démocratie n’a des racines solides qu’à l’ouest et au nord du continent.
Ailleurs, c’est un idéal trahi, correspondant mal aux habitudes mentales et aux
comportements politiques.
Troisième chapitre : Les ambiguïtés
de la vie politique européennes
dans les années vingt
Les années vingt sont marquées par des mouvements contradictoires :
1. D’un côté, certains signes sont plutôt positifs comme la pacification de la vie
politique en Allemagne, l’apaisement de tensions internationales telles qu’en
France et en Allemagne, une croyance régler les problèmes internationaux par la
SDN.
2. De l’autre côté, des signes négatifs comme en Italie, le développement croissant
des régimes autoritaires. Aussi, la faible capacité de rassemblement des
adversaires de ces régimes où les socialistes et les communistes passent
davantage de temps à se combattre en temps.
Est-ce qu’il faut déjà parler de vrai crise politique dans les années 20 ? Ou est-ce qu’il
convient de souligner les progrès dans certains domaines ?
A) Des gauches impuissantes ?
Le terme de gauche est difficile à saisir.
Originellement, la gauche désignait dans la première Assemblée de la Révolution
Française, les députés qui s’asseyaient à la gauche de l’hémicycle vu depuis la
présidente. Cette gauche incarnait le mouvement de la Révolution.
Au XIXème siècle, le terme a évolué et ça été un terme tout les groupements politiques
favorables à un élargissement du droit de suffrage. Surtout, les groupes politiques
hostiles à la main mise de l’Eglise sur la vie politique, désireuse d’une certaine justice
sociale et croyant dans le progrès humain.
Ainsi, retenons quatre critères de la gauche au XIXème siècle :
1.
2.
3.
4.
Croyance dans le progrès humain,
Volonté d’introduire de la justice sociale,
L’hostilité à la main mise des Eglise (pas forcément anticléricaux),
L’élargissement du droit de suffrage.
Au début du XXIème siècle, la définition évolue davantage. Sont considérés comme
appartenant à la gauche, des formations politiques allant des communistes jusqu’aux
radicaux ou des bourgeois.
Ainsi, on retrouve les communistes, la social-démocratie, les radicaux, les démocrates
bourgeois.
 Ce qui caractérise d’abord la gauche, ce sont les divisions profondes.
1) Les divisions profondes
On a d’abord les divisions des formations politiques entre elles et ces divisions sont
graves.
Les sociaux-démocrates et les communistes ont longtemps fréquentés les mêmes partis.
Dans les pays du nord de l’Europe, les chefs socialistes réformistes refusent dès le départ toute
alliance avec l’extrême gauche.
En Finlande, le grand chef des sociaux-démocrates Tanner condamne violemment les gardes
rouges résistantes. C’est le 8 avril 1918 qu’il attaque les chefs du soulèvement. Ceci est vécu
comme une forme de trahison par les militants.
De même en Suède, Branting a une relation détestable avec la gauche socialiste.
En France, en Italie, en Autriche et en Hongrie, l’alliance est possible.
Mais ces rapprochements sont devenus difficile en raison des deux internationales :
l’IOS et la communiste.
La coupure intervient en aout 1920, lors du deuxième congrès de l’internationale
communiste. A ce moment là, les bolcheviks venant de gagner la guerre civile sont en
train de battre les troupes Polonaises. Lénine est inquiet car de nombreux chefs
voudront se rallier à l’internationale dont il ne veut pas.
Ainsi, il va durcir les conditions d’adhésion.
 Evidemment, ces personnes vont se rapprocher des réformistes créant une
coupure.
En mars 1921, Lénine se montre plutôt pour un rattachement contre les droites
nationalistes mais son changement d’avis est mal perçu.
Mais attention, des textes de congrès, des désistements, des flottements peuvent
montrer une alliance. Seulement, les manifestations publiques sont rares.
En revanche, les réformistes vont plutôt s’allier avec les libéraux.
La République de Weimar ou la social-démocratie s’allie avec la droite chrétienne.
Entre ces formations progressistes et les formations sociales-démocrates, la difficulté est
double. On n’a pas la même conception de la société, des lois sociales.
Autre problème, l’attitude par rapport à la politique extérieure. Les bourgeois
progressistes sont plutôt nationalistes et elle doit être ferme et de défense des intérêts
nationaux. Au contraire, les socialistes sont plutôt favorable à une politique
internationale régulée par la SDN.
2) Les divisions internes aux partis
Ce ne sont pas des partis homogènes.
Par exemple, en 1923, l’internationale de Vienne et de Bern fusionne. L’internationale ouvrière
socialiste va prendre comme ligne de conduite deux présidents.
Les divisions sont souvent très dur et on le voit dans la presse. Les gauches socialistes
critiquent les droites. Ces groupes parlementaires sont montrés du doigt par les
militants de bases car ils les représentent mal.
Ces divisions peuvent être très graves.
En France, en 1926, la SFIO va se regrouper autour de Bracke dans la bataille socialiste.
L’expérience des cartels de gauche fut un échec et la bataille montre la détermination. Elle va
durcir la lutte et précise des alliances plus fréquentes avec les communistes.
En tout cas, la droite du parti socialiste est de plus en plus attiré par le radicalisme. Cette
branche recherche toujours l’alliance au nom de l’efficacité.
Autre parti divisé, ce sont les partis communistes.
En théorie, ils se doivent disciplinés. Jusqu’au congrès de la bolchévisation, on avait de
nombreux courants de pensés. A partir de 1924, on cherche l’alignement sous forme de
crises et d’expulsions.
Le parti communiste allemand le KDP à l’extrême fin de 1918. Ce rassemblement est hétéroclite
et difficilement gouvernable. Dès 1920, une partie des communistes fait scission pour former le
KAPD (parti communiste allemand des travailleurs). En 1921, Levi fait une scission de droite.
Bref, de nombreuses divisions. En octobre 1920, le KAPD est rejoint par un gros parti : les
indépendants de l’USPD.
En Pologne, le parti paysan de Vitos a une aile proche des socialistes. Par contre, ils ont une aile
droite aux thèses ultra nationalistes.
En Italie, à l’intérieur du PPI (paysans), il est divisé par l’aile droite et l’aile gauche.
3) Des social-démocraties en panne de projets
Avant 1914, les partis sociaux-démocrates étaient Marxistes et partisans de la lutte de
classe.
Le projet était de changer la société avec le passage d’une propriété individuelle des
moyens de production à une propriété collective. Mais la guerre entérine des modes
d’actions au niveau de la défense de la patrie.
En fait, les social-démocraties essayent de conserver une partie de leur programme.
On parle beaucoup de classes ouvrières, des revendications sociales concrètes sur le
chômage, les retraies, la concertation patronat et syndicat, l’élargissement du droit de
vote, l’anticléricalisme.
Le problème est qu’ils sont en alliance avec d’autres forces politiques. Ainsi, de
nombreux projets vont être modifiés.
 Dans les années 20, il va arriver d’entrer dans des gouvernements qui vont agir
au coup par coup.
Ces gouvernements minoritaires ne sont pas commodes pour les chefs socialistes car
s’ils présentent de vrais réformes en matières de retraites ou de chômages, ils sont sur de
perdre. Ainsi, ils vont se caractériser par l’immobilisme.
En 1921, Branting devient ministre d’un gouvernement minoritaire en Suède. Faute d’alliance
avec les libéraux Suédois, il n’a pas de programme économique cohérent. Ainsi, il va proposer des
réformes du système politique mais il va échouer pour imposer des réformes sociales. Les
socialistes retrouvent le pouvoir en 1925 avec son successeur : Richard Sandler. Il ne fera pas
mieux et chutera sur un projet de retraite.
Au Danemark, Stauning va rester au pouvoir jusqu’en 1942. Il arrive au pouvoir en 1924
avec des représentants des sociaux-démocrates depuis 1913 en alliance avec des radicaux et
libéraux progressiste. Quand il arrive au pouvoir, il veut montrer au danois une politique
d’austérité. Alors, cette politique ne lui profite pas mais quand il revient en 1929, il est allié aux
libéraux les Venstre. Là aussi, il va surtout chercher à lutter au jour le jour contre la crise.
En Finlande, « Kalner » arrive au pouvoir en 1927. Il fait une mesure de gauche sous la
pression, il proclame l’amnistie définitive pour les prisonniers de la guerre civile. Mais sur le
plan social, pas un seul projet de réforme qui tienne la route et surtout, en mai 1927, il participe
au défilé traditionnel des gardes civiques de l’armée blanche pour fêter la victoire sur les rouges.
De là, un scandale sur le parti et en décembre, il est chassé par une nouvelle majorité.
Le souci de ces social-démocraties est qu’elles ne peuvent pas mettre en œuvre un
programme car elles répugnent à mettre en mouvement « leurs masses ». Avant 1914,
elles n’hésitaient pas à mobiliser en dehors du Parlement.
 De plus en plus, elles ne jouent plus que le jeu parlementaire.
Concernant la SFIO, c’est un parti se réclamant de la tradition marxiste et se situant à gauche
des partis socialistes. La scission de décembre 1920 ne s’est pas faite entre la droite du parti
emmené par Blum et la gauche. Elle s’est faite plus à gauche car une partie des pacifistes de 19151916 reste en dehors de l’adhésion à la IIIème internationale. Cette gauche est emmenée par Paul
Faure. La SFIO est affaiblie sur le plan électoral car les communistes sont un sérieux concurrent
et une division à la gauche et à l’extrême gauche.
Ainsi, dans un Parlement dominé entre 1919 et 1924 par une très large majorité nationaliste, la
SFIO n’a qu’un rôle d’opposant modeste. De même, elle ne propose pas de programme différent
de ce qui existait avant 1914. D’une certaine manière, elle reste en panne d’organisation possible.
Autre problème, si la direction au moins dans le discours reste assez à gauche, la pratique
parlementaire est différente. Son groupe est emmené par des personnalités indépendantes et
situées très à droite du parti. Ainsi, ce sont des personnes privilégiant l’alliance avec le Parti
Radical.
Dès lors, la SFIO se trouve écartelait entre un discours et une pratique réformiste.
En 1924, elle va essayer de profiter de l’échec de Poincaré. Il est battu par une coalition :
le cartel des gauches.
La droite se retrouve dans l’opposition, l’extrême gauche crée le bloc ouvrier et se
distinguant du cartel. Ainsi, la gauche de la SFIO est tentée par une tactique réticente à
une alliance.
Le cartel est dirigé par un radical : Edouard Herriot.
Dans le programme, il promet de nombreuses choses comme l’amnistie pour les
chemineaux, de revenir à la laïcité en Alsace Lorraine, il est disposé à avoir surtout une
politique étrangère qui ne soit pas de confrontation mais plutôt d’entente, de main
tendu. Sur ce point, il rencontrera du succès. Sur le plan social, on aura une relative
gratuité des études secondaires.
Au même moment en Angleterre, les conservateurs et les libéraux qui avaient accepter
de s’allier subissent un relatif recul électorale et arrive au pouvoir : Mac Donald.
 Edouard Herriot va se servir de la scène internationale pour développer une
stratégie pacifique à l’intérieur de la SDN.
Mais sur le plan intérieur, le gouvernement radical se retrouve devant d’énormes
difficultés budgétaires. Surtout, les riches spéculateurs vont jouer massivement contre le
franc et on va trouver à la banque de France, une opposition à Herriot et lui opposer des
avances. C’est ce que Herriot a appelé le mur d’argent.
Tout de même, on a une social-démocratie qui sur le plan étatique n’est pas en position
d’imposer ses vues mais sur le plan local est intéressante :
C’est la social-démocratie autrichienne.
Si la social-démocratie est écartée du pouvoir à partir des années 20, elle garde une
capacité de mobilisation et surtout, une capacité de création de théoriciens comme Otto
Bauer.
Ainsi, c’est une sorte de troisième voix avec le Bolchévique à côté et la socialdémocratie qu’elle considère embourgeoisait.
Sur le plan du bilan, elle a des réalisations. Entre 1918 et 1920, elle va imposer la
journée de 8 heures, les allocations chômages, les congés payées, les conseils
d’entreprises, des systèmes d’assurances. Ces réformes sont imposées dans un climat
d’hostilité avec une droite très dure et dans une conjoncture politique extrêmement
tendue. En dépit de cela, la social-démocratie réussie à imposer quelque chose que la
droite ne pourra pas défaire.
Très intéressant la ville de Vienne, les sociaux-démocrates la tiennent. Ils mettent en place
une politique d’aide sociale et de logement très poussés avec la création d’HLM luxueux équipés
d’une salle de bain, de wc, de cuisines collectives, des crèches. On vient de toute l’Europe pour
observer ces réalisations.
4) Le zigzag du Kominterm
Nous avons vu au travers de l’exemple du KDP que les divisions internes du parti
communiste étaient très fortes. On s’est aperçu qu’en 4 ou 5 ans, on a changé beaucoup
de directions.
Après une phase de développement importante entre 1919 et 1921, le mouvement
communiste marque le pas et paradoxalement au moment où les bolcheviks s’installent
durablement en Russie.
Le symbole de cette implantation est la création en décembre 1922 de l’Union des
Républiques Socialistes.
A partir de 1922, Lénine se retrouve extrêmement malade et dans la-mi 1922, il est hors
de combat. Dès lors, des luttes fratricides pour le pouvoir. C’est dans le cadre de ces
luttes que des fractions vont tenter de s’emparer du Kominterm
A côté de ces divisions, il existe aussi depuis 1921, une intense vague de répression
d’anti communiste en Europe.
Ainsi, les résultats électoraux vont s’en ressentir fortement et de fait, rare sont les pays
où les scores vont dépasser 10%. Ce n’est que localement, voir régionalement que les
communistes vont être en mesure de faire œuvre original.
En revanche, au niveau national et international, les difficultés sont beaucoup plus
grandes. La ligne du Kominterm subit des zigzags qui désorientent les militants,
créant des conflits artificiels et finissent par les paralyser.
1. Le deuxième congrès de l’international avait surtout insisté sur la nécessité
d’écarter les personnalités les plus ambiguës. Donc, des divisions avec des socialdémocraties.
2 Le troisième congrès appelle au front unique avec les socialistes. Attirer vers soi des
militants socialistes.
Les discussions sont intéressantes et vont échouer en avril 1922.
3. Le quatrième congrès en décembre 1922 va être dominé par Zinoviev. Grande
campagne de bolchévisation des partis communistes. On a des difficultés car on n’est
pas assez bolchévisées.
Ainsi, se met en place des directions fanatiques. Ces initiatives malheureuses vont
couter très cher au Parti Communiste. Toutefois, ils vont trouver des combats positifs,
lançant de vastes offensives conter le colonialisme.
En tout cas Zinoviev perd en 1925 et 1926 et il est remplacé à la tête de l’international
par un militant : Boukharine jusqu’en 1928.
C’est le retour à une ligne plus ouverte et on va essayer de mettre fin au coup de force.
Cela dit, Boukharine va se confronter à deux difficultés :
1. En 1927, l’échec de l’alliance entre le parti communiste Chinois et le parti
dominant.
2. En 1928, le tournant impulsé par Staline de la collectivisation forcée. Cela va
entraîner des drames dans les campagnes soviétiques et aboutir à une vaste
pagaille.
Mais, ce tournant de 1928 se marque sur le plan international par une nouvelle ligne du
Kominterm, sectaire, social-fasciste. C’est Staline qui a inventé cette appellation selon
sa théorie que l’ennemi principal se trouve au pied de la muraille.
 Cette théorie aboutit à une ligne d’action : classe contre classe.
 Dans de nombreux cas, cette ligne va aboutir à l’affaiblissement des communistes.
Staline a faillit tuer complètement le communisme en Europe.
Ainsi, ces changements de lignes perpétuels ne peuvent que rendre impuissant les
communistes. Surtout, en dépit de certaines compagnes intéressantes, ce qui va les
maintenir en vie, ce sont leurs actions sur le terrain au plan local ou syndical.
5) Les palinodies des centres-gauches
Les centres-gauches se marquent par une incapacité à choisir leur alliance. Que ce soit
les libéraux scandinaves, les radicaux à la française.
Ils hésitent toujours entre une alliance avec les libéraux de centre-droit et la gauche
proprement dites.
Tant que la gauche est forte, ces partis pensent qu’il est de bonne guerre de la rechercher
(sauf en France). Ils vont rechercher d’autres alliances (en France, le cartel des gauches).
Surtout, ce sont des personnes qui ont peur du mouvement social. Leur électorat est de
petite bourgeoisie craignant les milieux populaires car le risque de s’appauvrir. Cet
électoral, lors d’alliance avec la gauche réformiste, on a toujours la tentation de critiquer.
Au Royaume-Uni avec Lloyd Georges, il est par tempérament un radical libéral connaissant
plutôt bien les difficultés. Il a même soutenu la politique sociale de son prédécesseur libéral. En
1922, il a abandonne cette politique avec la conviction de la défense de la livre et de la citie. Ainsi,
d’une politique ouverte, on arrive à une politique inverse car sa nouvelle politique suppose de
l’austérité.
En France, les alliés du cartel des gauches éclatent à la chute d’Herriot. Il tombe car le directeur
de la banque de France lui refuse une avance de trésorerie et Herriot démissionnera. Il va
renégocier avec la minorité de centre droit et de droite pour un gouvernement où Poincaré
reprend la tête en 1926 sur le thème de la défense du franc. Apparaît dans le gouvernement,
Aristide Briand qui a gardé des convictions pacifistes. Il va accepter de prendre en charge la
politique extérieure de la France sur bases plus proche d’Herriot.
De là, une alliance entre le centre gauche radical et le centre droit sur la base d’un compromis
permettant de développer une politique de rapprochement franco-allemand acté dès 1925 avec la
conférence de Locarno. L’Allemagne reconnaît sa frontière occidentale.
En 1928, on trouve le pacte Briand-Kellog qui est un américain. Le fait d’associer Kellog à
l’initiative de Briand est intéressant mais cela ne produira pas tant d’effet.
Sur le plan intérieur, entre 1926 et 1932, vont se mettre en place des mesures en faveur des
logements sociaux, la gratuité du système secondaire. Poincaré mettra « le mur d’argent » dans
sa poche et réussir à stabiliser le franc avec l’aide des marchés internationaux à un 1/6ème de sa
valeur d’avant guerre. Il s’agit d’un coup politique à entériner un fait.
En Allemagne, les centres-gauches concernent les DVP. Ce parti né à la fin de la guerre avait
accepté la fondation de la République de Weimar. En 1919, ce parti reçoit 18% des voix,
signifiant qu’on accepte de jouer le jeu d’une République ouverte.
Mais, très rapidement le DVP va se diviser entre ceux qui souhaitent pérenniser l’alliance avec la
social-démocratie et ceux qui souhaitent la défense de l’ordre social. De là, le DVP s’écroule
électoralement, une parti de son électoral rejoignant el SPD.
Ceux restant fidèle au DVP, vont s’orienter avec une politique d’alliance avec les partis de droite
hostiles à la République de Weimar.
Au niveau des Venstre, ce sont des partis libéraux de gauche au Danemark et en Suède.
A partir du milieu des années 1920, ils vont se retrouver en alliance avec les libéraux de
droite apparaissant comme des partis flottants.
B) Les libéraux de gouvernement sur la
sellette
Les libéraux dominent la vie politique au début des années 1920.
Ils peuplent de leur zone les Parlements et les gouvernements. Mais assez
paradoxalement, quand s’installent des régimes de démocratie parlementaire, ils vont
s’apercevoir qu’ils ont beaucoup perdus de leur influence.
Dans le monde paysan, on va rendre responsable les gouvernements en place de la
situation difficile des campagnes à partir de 1925.
Ainsi, c’est dans ce cadre particulier que les libéraux vont perdre une partie de leur
force.
1) Une perte d’élan
En effet, leur prépondérance est menacée dans les années 1920. En effet, ce ne sont
que des partis minoritaires dans les gouvernements.
En Tchécoslovaquie, un parti libéral de Rasin sera dans toutes les combinaisons mais se
retrouvera dans l’ombre des agrariens beaucoup plus puissant. Le parti libéral s’appelle le parti
national démocrate.
En Pologne, les trois grandes forces ne sont pas libérales. Les nationaux démocrates de
Dmowski ne sont pas des libéraux mais un parti nationalise autoritaire.
En Hongrie, les libéraux sont en minorité et lorsqu’ils existent par Bethlen.
Dans les Etats Baltes, le courant est influent en Estonie par Tonnisond. Il n’est pas seulement
un libéral au plan politique, il représente le sud du pays. Son électorat est un paysan.
En Grèce, les libéraux sont représentes par Venizélos. Ce sont eux qui vont gouverner le pays
entre 1928 et 1933 mais Venizélos n’est pas apprécié en Grèce car c’est un nationaliste farouche.
En Albanie, l’évêque Noli va monter un parti pour défendre en Albanie, le système
parlementaire. C’est sur cette base qu’en 1924, il va gagner les élections et mettre en place une
réflexion pour démocratiser la vie politique. Mais six mois plus tard, il est chassé par un coup
d’état. Cela mettra en place un régime musclé appuyé sur une force armée brutale.
En Italie, même s’ils conservent avec Mussolini quelques ministres jusqu’en en 1925, ils sont
chassés du pouvoir dans l’esprit dès la marche sur Rome (octobre 1922). Ils vont se faire manger
par Mussolini et vont commettre l’erreur de le soutenir.
Au Portugal et en Espagne, les libéraux tiennent le pouvoir. En Espagne jusqu’en 1923 et au
Portugal jusqu’en 1926. Pour l’Espagne, la situation politique est agitée et au Portugal,
l’économie est catastrophique et surtout, des coups d’états sont permanents.
Au Royaume-Uni, Lloyd Georges et son parti déclinent dès lors qu’ils choisissent la citie à
l’industrie. Toute alliance devient impossible avec les travaillistes et impossible avec les
conservateurs.
En Belgique, les libéraux sont beaucoup plus souvent au pouvoir mais face à deux menaces. A
droite, des conservateurs hargneux, agressifs, hostiles à la démocratie politique. A gauche, un
parti ouvrier Belge rendant les combinaisons libérales fragiles.
En Allemagne, les véritables libéraux sont ceux du DVP. Il y’a un courant libéral par
Erzberger qui sera assassiné par les corps francs. Ce courant se remettra assez mal de ce fait.
En France, c’est surtout la personnalité de Poincaré qui est à l’origine du succès du centre-droit
libéral. Mais attention, Poincaré est adulé par un électorat conservateur lui faisant confiance en
tant que personne. On oublie assez vite sa misérable expédition de la Ruhr mais c’est sur la base
du chauvinisme nationale qu’il est populaire.
En résumé, le libéralisme est en perte d’élan. Et s’il demeure, c’est sur des bases
ambiguës.
2) Des solutions impopulaires
 En fait, le gros handicap des libéraux est d’avoir emmené des mesures
impopulaires liées à la défense de la monnaie.
 Et cela va couter relativement cher.
C’est le cas en Europe occidental.
Quand Llyod Georges décide de défendre la livre, il va perdre une grande partie du soutien
populaire de son propre parti. Et lui même, va être balayé de son siège dès 1922 sans aucune
autre forme de procès.
En Allemagne, les libéraux vont être victime essentiellement de la deuxième vague de crise en
Allemagne : l’hyper inflation de 1923. Cela provoque un séisme politique et économique. Ce sont
les libéraux Marx et Luther qui seront chargés en alliance avec le directeur de la banque
d’Allemagne d’établir une politique de redressement financier.
Ces mesures ne se manifestent pas seulement par un échange de billets mais par toute une série
de mesures d’accompagnement, d’austérité sociale, surtout pour les communes. Dans l’année
1924, Marx est obligé de dissoudre le Reichstag et cette dissolution est une catastrophe pour lui
car son propre parti a des scores médiocres. D’ailleurs, l’année suivante, c’est le parti populiste
suite à la mort du président Ebert, qui va gagner par le maréchal Hindenburg. En face, les partis
de la coalition de Weimar ont tenté de s’unir autour d’un candidat libéral qui va être balayé.
Ainsi, on a une configuration politique extrêmement grave car la sanction imposée par
le corps électoral est de droite monarchiste.
Ce tournant conservateur sera mis en cause dans les élections de 1928 mais le retour des sociauxdémocrates au gouvernement n’impliquera pas de changement important d’orientation.
En France, quand Poincaré perd les élections en 1924, c’est du au faite de son expédition de la
Ruhr. Cette perte de pouvoir va l’amener à un compromis avec les radicaux quand il revient en
1926.
En Europe orientale, la situation de ces partis n’est pas confortable y compris dans les
pays où ils sont historiquement fort.
En Roumanie, dans les années 20, les libéraux sont emmenés par Jon Bratianu. Il profite du
discrédit de la monarchie, de la faiblesse de la gauche pour imposer sa patte. Ce sont ses partisans
qui vont dominer la vie politique jusqu’en 1928. Mais, il a une manière d’exercer le pouvoir peu
libéral. Il va placer sa famille aux postes, subir de la corruption et va pratiquer une politique
centralisatrice et surtout, une politique antisociale.
Ainsi, Bratianu va se trouver contesté dans le domaine de sa politique des nationalités et surtout,
à une opposition paysanne de plus en plus résolue de type sociale. Le grand rival s’appelle
Mihalace. Un autre agrarien plus conservateur Manu.
Ces deux partis vont finalement faire tomber le régime Manu. A la mort de Bratianu en 1927,
son parti va finir par s’effacer au profit de Manu.
3) De beaux restes
Les libéraux ne sont pas enterrés sous prétexte qu’ils sont affaiblis.
La période 1923-1930 est toutefois, plus favorable aux libéraux que dans les années 30.
Surtout, dans les années 20, l’économie va connaître une certaine embellie entre 24 et
28 et même des progrès en matière de productions.
Les monnaies se stabilisent et les libéraux sont en position d’argumenter en évoquant
qu’ils sont à la base de ce redressement monétaire, leur conférant le soutien du grand
patronat.
Surtout, les libéraux se rendent indispensable aux coalitions politiques.
En Suède ou en Finlande, les libéraux ne quittent jamais le pouvoir.
En Suède, ils sont dirigés par Eden. Il garde le pouvoir jusqu’en 1920, ensuite ça sera
Branting mais il ne chassera pas les libéraux. Après la mort de Branting en 1925, les libéraux se
sentent assez fort pour chasser les sociaux-démocrates. Ils reprennent une main qui ne quittera
plus entre 1926 et 1932.
Au Danemark, le parti libéral est dirigé par Neergard entre 1924 et 1929. Ce sont eux qui vont
faire chuter Stauning. Ils vont pratiquer une politique de super austérité avec des baisses
d’impôts pour les plus favorisés. En 1929, leur chute est inévitable et les partisans de Stauning
reviennent.
En Norvège, les libéraux alliés aux conservateurs sont au pouvoir face à une gauche combative
mais sont hésitants face à la tactique à suivre.
En France, Poincaré sera à l’origine de la création d’une caisse d’amortissement destinée à gérer
la dette flottante. Cette caisse est alimentée par une série de taxes indirectes. C’est aussi une
personne qui va augmenter les impôts tout en faisant croire qu’il est modéré dans ce domaine.
Le libéralisme est donc une assise solide jusqu’aux élections de 1932 et la crise de 1931.
En Allemagne, les libéraux ont perdu la présidentielle de 1925. Mais, ils se rattrapent aux
élections de 1928 et surtout, participent à toutes les équipes gouvernementales de 1920 à 1932.
C) Le regain d’énergie des ultra
conservateurs et des fascistes
Si les gauches et les libéraux sont en difficultés, cela va faire profiter à la droite.
De fait, sous l’apparence trompeuse de la stabilisation économique d’après 1924, se
profile la revanche de ceux qui n’ont jamais acceptés les réformes d’après guerre.
On va assister à la consolidation de ces positions. Dans de nombreux pays, on n’a pas
l’impression que les extrêmes droites progressent électoralement.
La droite dur allemande connaît des progrès mais ne bouleverse pas l’échiquier politique.
En fait, dans des pays où la démocratie est faible, la solution est le coup de force. Ils
vont réussir dans la péninsule Ibérique, dans les Balkans et en Pologne.
1) Un travail dans l’ombre
 La grande habileté de ces droites est de travailler discrètement et de prévoir ses
actions.
Les historiens privilégient souvent le début des années 30 pour essayer de montrer le
lien entre la crise et le début de l’autoritarisme. C’est une erreur car le mal est profond,
culturel, une partie importante des Européens refusent de fait la démocratie et l’égalité
allant avec.
En fait, cette démarche sous estime des évolutions antérieures et vient montrer que la
crise ne fait qu’accentuer un phénomène existant déjà.
C’est surtout un moyen d’éviter une réflexion sur la faiblesse des démocraties
libérales.
D’ailleurs, il est naïf de penser que battu en 1918, les forces de réaction se seraient
résignées ainsi car la démocratie c’est un bel idéal. Jamais, ces formations ont renoncées
à devenir les forces majeures de la vie politique en Europe.
Selon elles, elles sont persuadées que le retour à un régime fort et la meilleure
solution même si dans le contexte ce n’est pas possible.
Pour eux, l’Etat fort est conforme à la religion et à la moral. Ils se montrent assez vite
comme en Bulgarie et en Espagne, prêt au coup dur et au coup de gorge. Dans des pays
comme la Finlande ou le Portugal, des forces considérables rêvent d’arriver à cela.
Quant aux fascismes, ils annoncent ouvertement qu’ils sont contre la démocratie,
contre le droit des minorités et la loi du plus fort doit régner.
Le problème rencontré est la résistance des citoyens, d’autres forces et surtout,
l’attachement de certains européens à la démocratie.
En Allemagne, le DNVP est un parti nostalgique du régime impérial, de démocratie surveillé.
Cette droite allemande nie toute légitimité à la République de Weimar. Surtout, ce sont des
personnes très puissantes par leur moyen de propagande. A l’époque, le grand moyen était la
presse dirigée par Hugenberg. Elle critique violemment le président Ebert, les leadeurs libéraux.
De même, la presse présente l’opposition démocratique comme le faible et l’incapable. Puis
l’assassinat politique n’est pas un hasard, deux grands libéraux allemands seront tués.
Au moment de la campagne de Hindenburg en 1925, la presse se déchaîne. Il est déjà populaire,
joue de son image d’homme sage. En réalité, toute la campagne est menée sur le thème qu’il faut
en finir avec les dérives de la démocratie. Ce qui est frappant est la lâcheté de la socialdémocratie se dérobant choisissant pour lui faire face, un libéral. Egalement, un excellent
jeu d’Hitler le différenciant d’Hindenburg.
Hindenburg est élu triomphalement en 1925, symbolisant pour les Allemands, une
rassurance. De même, épouser la revendication comme quoi la République est allée trop loin dans
les lois sociales. Cette droite va faire converger cette hostilité permettant d’abattre la
République.
Les nazis tirent toutes les conclusions des années 24 et 25. Désormais, le chef est décidé à ne pas
trop jouer sur la fibre populiste du programme de 1919. Il a vu qu’il avait fait peur, que son score
n’était pas exceptionnel et il va essayer d’attribuer à son parti une présentation plus alléchante.
Tout en continuant la haine du rouge et le racisme, Hitler va d’abord personnalité son
pouvoir à l’intérieur du parti créant la SS.
Surtout, il installe tout un système avec le découpage de l’Allemagne en plusieurs dizaines de
circonscriptions. A l’intérieur de chaque, il va s’empresser dans son programme de mettre une
sourdine à tout ce qui peut apparaître comme trop effrayant pour un électorat modéré. Le grand
combat social va être mené en direction des couches rurales.
C’est le seul parti défendant la petite propriété paysanne en essayant d’empêcher les
expulsions. Darré défend les idées nazis mais au delà de ça, un programme de défense de la
petite propriété paysanne.
De même, il peaufine tout son réseau d’organisation du parti nazi. De nombreux étudiants sont
antisémites avant guerre et sont souvent d’esprit racistes. Aussi, des associations de femmes.
En fait, il cherche à se banaliser sur la vie politique.
Ce type de dissimulation n’est pas propre à l’Allemagne.
En Finlande, la droite nationaliste activiste s’empresse de ne pas créer de parti après guerre. Elle
préfère se couler pour ne pas paraître trop radical. Cette coalition nationale s’est ralliée à la
République.
Cette droite noyaute les gardes civiques, la police d’Etat, le mouvement sportif. La droite dur
nationaliste utilise beaucoup le vecteur sportif montrant l’excellente et la présence de la Finlande
sur le plan international.
Cette façon de procéder par noyautage permet de tenir. Ils diffusent leur thème favoris : la
haine du rouge, la grande Finlande, l’exigence d’un régime fort, la fascination pour l’ordre et le
conformisme religieux. Et ce sont ces personnes qui préparent la tentative de prise de pouvoir
en 1929.
En Pologne, Pilsudski sait attendre sagement son heure. En 1923, il annonce son retrait de la
vie politique. Mais l’air de rien, il surveille tout ce qui se passe et reçoit dans son manoir. Il
entretient par personne interposée une série de réseaux qu’il compte réactiver au bon moment.
Il a la conviction qu’il est l’homme indispensable à la Pologne car avec une forte
popularité tant à droite qu’à gauche.
Mais en 1926, suite à une situation confuse au Parlement, il revient au pouvoir en s’appuyant
sur une fraction de l’armée et il va entre 1926 et 1930, installer son importante personne à
Varsovie.
Au départ, il laisse le pouvoir civil gouverné. Surtout, il laisse entendre qu’on aura une remise en
ordre. Habilement, il va trahir une de ses promesses en laissant une large autonomie aux
nationalités. Alors qu’il était plutôt un partisan de l’équilibre avec les autres nationalités, il va se
transformer en père centralisateur de la nation dénonçant les excès des nationalités
(Ukrainiens, Lituanies) .
En fait, c’est par renoncement à l’idée d’une Pologne multi ethnique que Pilsudski
installe son pouvoir.
En Roumanie, une grande inquiétude chez les conservateurs. Le parti de la cour pro allemand
s’est totalement effondré après les malheurs de l’année 1916. Le roi Ferdinand réussi à sauver son
trône mais son fils n’apparait plus comme une solution.
C’est donc le petit fils qui est désigné héritier du trône et sont au pouvoir les libéraux et en 1928,
les agrariens de Manu. Or, le dénommé Carol exilé à l’étranger va à partir de 1928, va retisser
des liens avec une partie des chefs militaires et veut préparer un coup d’état. En 1929, il revient
secrètement dans son pays.
2) Des illusions destructrices
L’illusion est importante en politique. La force des adversaires du régime parlementaire
ne réside pas uniquement dans leur capacité à travailler dans l’ombre.
En fait, ils bénéficient des illusions entretenues par les régimes en place à propos de
régimes dangereux comme celui de Mussolini en Italie.
Il a beaucoup d’admirateurs en Europe et il serait faux de penser qu’il est soit isolé.
Pire, en France ou au Royaume-Uni, parmi des personnes qui gouvernent, Mussolini a
des amis.
En effet, parmi les conservateurs et libéraux européens, il est vu comme l’homme ayant
rétabli l’ordre en Italie en se débarrassant des rouges. Comme il ne gouverne pas de
suite avec un laps de temps de 2 ans, les autres pensent qu’il va s’assagir. De plus, sa
politique libérale rassure les milieux patronaux et boursiers.
En fait, il va bientôt frapper avec une brutalité incroyable.
Mais malgré l’installation de son régime en 1925, il garde des amis. Winston Churchill
trouve que Mussolini n’est pas si mal pour les Italiens et met en avant certaines
réalisations.
Puis, Mussolini influence la droite dure dans l’Europe dans sa globalité.
En Bulgarie, Tsankov se réclame du régime fasciste.
En Espagne, primo de Rivera fait souvent référence au dictateur romain sans être un fasciste.
En Hongrie, un jeune officier récemment nommé général G. Gömbös est un fan de Mussolini.
En Croatie, A. Pavelic est non seulement un autre admirateur mais surtout, il est directement
financé par Mussolini le considérant comme un ami.
D’ailleurs, le régime fasciste commence à financer des mouvements idéologiques se
réclamant du fascisme comme en Croatie, en Suisse ou dans des formations politiques.
Dans les grands pays de démocraties libérales, on n’est pas inquiet mais l’erreur est de
ne pas se préoccuper des Etats dont la démocratie est récente.
D’ailleurs, en Autriche, les milices de droites dur, les Heinwehren sont directement financés
par Mussolini et peu à peu, ils deviennent dirigés par des hommes de Mussolini.
 Dans une telle atmosphère, la démocratie est en danger !
En fait, les castes dirigeantes sont surtout persuadées que le danger principal
demeure Moscou et le mouvement ouvrier sous toutes ses formes.
Non plus, on n’a pas de loi interdisant le racisme et l’antisémitisme dans la presse.
Donc, on peut tenir des propos sans être sanctionné.
Enfin et surtout, la stabilisation économique, le redressement allemand et l’esprit de
Genève entretiennent toutefois une forme d’optimisme. Ainsi, on pense que les vertus
même de la démocratie libérale vont empêcher le danger de s’étendre.
3) Les passages à l’acte
En Italie, Mussolini adopte profil bas pendant quelques temps. Il est allié à des éléments
du centre droit, adoubé par le souverain, accepté par des élites sociales, des classes moyennes et
même la communauté juive soutient le parti fasciste.
Au Parlement Italien, il a 7% du total en fin 1922. Son premier gouvernement comprend des
députés de la droite libérale de Salandra, des partisans du centre de Giolitti, des populaires et des
monarchistes. Son ministre de l’économie de Stefani est un libéral classique.
Mais, dès son investiture, Mussolini avait montré le ton et lors de son discours, il
évoque « Attention, si vous ne voter pas l’investiture, je suis en mesure de transformer le
parlement en bivoic de manipule ». D’ailleurs, durant toute l’année 1923, les RAS multiplient les
actions. Jouant double jeu, Mussolini se garde d’intervenir, maintenant le pays dans la
peur et surtout, cela élimine des opposants.
Progressivement, tous les rouages de l’Etat sont doublés par des Institutions fascistes, Là où on a
un ministère de l’intérieur, on a une section du parti fasciste surveillant cela etc..
Dans tout un parti du pays, il est difficile pour la gauche de pouvoir s’exprimer. En janvier
1924, Mussolini passe à la phase suivante avec la dissolution du Parlement. Il invente
une nouvelle loi électorale s’agissant de donner tous les sièges à la liste arrivée en tête pouvant
être une coalition de partis. Dans de nombreuses circonscriptions, ils sont sur de remporter les
sièges.
Grâce à ce système, Mussolini va s’édifier son Parlement et dans ce système, le parti arrivé en
tête obtient automatiquement les 2/3 des sièges. Comme il est pratiquement sur d’avoir ce
triomphe, l’opposition est laminée.
Ce tiers de député restant n’est pas disposé à faire office de figurant au Parlement. Parmi eux, un
député socialiste Matteotti, s’oppose en séance au fascisme. Surtout, il va oser poser des
questions sur les centaines d’exaltions que commettent les troupes de Mussolini.
Un mois et de mi après son élection, on retrouve Matteotti dans les environs de Rome, le corps
criblé de balles. Ainsi, une vraie vague d’indignation monte en Italie.
Mussolini est inquiété et il décide le 3 janvier 1925 d’assumer l’assassinat de Matteotti
et d’imposer son point de vu. C’est le début du régime totalitaire.
 Il devient le duce.
1. Le gouvernement est remplacé par un grand conseil fasciste,
2. Le Parlement est nommé par le duce,
3. Tout l’appareil de l’Etat est contrôlé,
4. La jeunesse devienne la cible de propagande du régime les organisant en corps.
5. Les syndicats sont définitivement abolis et dans chaque branche de métier, on établit une
corporation obéissant au duce.
6. L’instruction publique passe sous le contrôle fasciste.
7. La presse libre est supprimée.
Aussi, il décide que la lire doit être forte et qu’elle doit être réévaluée. Ainsi, un recul des
exportations et 1927, l’économie Italienne subie une courte récession. Le nouveau ministre de
l’économie développe une nouvelle théorie selon laquelle, l’Italie doit être suffisant en matière
agricole.
Mussolini va instaurer un système de protectionnisme douanier très fort et surtout,
lancer une grande campagne avec l’objectif de rendre l’Italie auto-suffisante.
Au total, on est face à un régime totalitaire embrigadant les Italiens. Surtout, on a plus besoin de
violences, les opposants ne peuvent plus s’exprimer.
Finalement, le nombre de morts reste limité. Simplement, le régime est inquiétant avec des amis à
l’extérieur.
En Espagne, la dictature militaire de Primo de Rivera cherche à s’imposer différemment
maniant la carotte et le bâton. Au départ, il était le représentant musclé de l’armée mais aussi
des propriétaires terriens et de la bourgeoisie classique n’imite que superficiellement le régime de
Mussolini.
Il essaie de museler l’opposition et il n’a pas de partie constituée. Il veut se donner une aura
plutôt sociale car il a compris qu’une des grandes revendications et le refus des inégalités, les
réformes sociales.
Surtout, il veut se donner l’image d’un moderniste sur le plan économique. Ainsi, il va essayer
d’imposer une politique dirigiste impulsée par l’Etat par de grands travaux hydrauliques. Il
essaie de mettre une politique de priorité nationale dans l’industrie.
Mais si l’Espagne a une santé correcte, le pouvoir d’achat ouvrier stagne, les paysans attendent
toujours une réforme agraire, la moitié des enfants ne fréquentent pas l’école et surtout, toute
opposition est interdite.
Peu à peu, Primo de Rivera voit ses principaux appuis s’impatientaient. Lorsqu’à la fin des
années 20, l’économie commence à ralentir, on a une sorte de lassitude très forte à la fois dans les
couches dirigeantes mais aussi dans les couches populaires. Ainsi, en janvier 1930, il préfère
démissionner avant d’être lui même chassé.
 On a là un visage de la dictature un peu plus soft.
Au Portugal, il est touché un peu plus tard par la vague autoritaire. La situation économique et
sociale du pays est désastreuse.
Le problème principal est le gigantesque déficit de l’Etat ne parvenant pas à être comblé et
surtout, l’affaiblissement drastique de la monnaie. Sur le plan politique, les gouvernements
libéraux sont régulièrement chassés par des coups d’état : 16 entre 1916 et 1926.
Et Gomes da Costa, ancien chef militaire se lance le 28 mai 1926 dans un nouveau putsch
réussissant au delà de toute espérance. De là, il suspend les libertés publiques, installe un régime
militaire rapidement repris en main par Oscar Carmona.
Carmona est élu président de la République en 1928 et le restera jusqu’en 1951. Mais, la
caractéristique de Carmona est d’appeler au pouvoir Oliveira de Salazar. Il va devenir le grand
maître et le grand idéologue du régime. En effet, il régime une revue « La nation Portugaise » où
il défend l’organisation corporative de l’économie, les valeurs de l’église.
Au départ, en tant que ministre des finances, il va trouver un système radical par une politique
déflationniste impitoyable. Les principaux services publics n’ont presque plus d’argent et les
impôts augmentent fortement.
Cette politique extrêmement brutal est acceptée plus ou moins par des classes moyennes
soutenant Carmona et Salazar dans la mesure où le pays est moins agité par le passé.
De là, il rétablit l’équilibre budgétaire, s’appuyant sur l’armée et une nouvelle redoutable police
politique : la PIDE.
Salazar va créer l’Etat nouveau installé en 1933 mais le parfum de dictature est
intéressant.
En Bulgarie, le régime installé en 1923 va certes être remplacé par des gouvernements plus
présentables mais l’organisation super nationaliste l’ORIM spécialisée dans des attentats, tient
le haut du pavé.
En Albanie, on a en 1924 un sursaut démocratique avec l’élection de Fan Noli. Il souhaite une
réforme agraire et des lois sociales. Son opposant conservateur Ahmed Zogolli, va chasser Fan
Noli et modifie à son profit la Constitution.
Mais cet ancien officier devient véritablement un homme fort se nommant président et créant un
Parlement à son profit. Rapidement, il se tourne vers Mussolini pour une aide économique et la
BC Albanaise devient une annexe de la banque centrale Italienne.
Une société pour le développement de l’Albanie organise la main mise du fascisme Italien en
Albanie. Zogolli lui même se fond dans la moule, faisant la propagande de l’Albanie.
Un traité d’amitié est signe en 1926 avec l’Italie et en septembre 1928, Zogolli décide de
devenir roi sous le nom de Zog 1er. Non seulement, il ruine le pays et le rend asservi aux
intérêts italiens intéressés par les mines.
En Grèce, dès 1926, ce pays est déstabilisé par les immigrés. Les militaires réactionnaires tentent
d’en profiter en jouant sur l’ultra nationalisme. En janvier 1926, le général Pangalos tente un
coup d’état de quelques mois.
En Yougoslavie, le roi Alexandre a décidé du royaume de la grande Serbie « la Yougoslavie ».
En juin 1928 éclate la crise finale avec l’assassinat dans le Parlement Yougoslave de 3 députés
Croates dont le chef du parti paysan Croate Stepan Radic.
L’assassin est un député radical du Monténégro mais manipulé par les monarchistes proches
d’Alexandre. En réaction, le roi souhaite couper le pays en deux. Mais c’est une astuce
permettant d’abolir la Constitution parlementaire de 1921 et d’en imposer une nouvelle plus
autoritaire. Le Parlement est dissout avec une majorité pour les partis du souverain. Le
gouvernement est confié à un général Serbe responsable uniquement devant le souverain. Et le
pays n’est plus découpé selon des provinces linguistiques mais en 33 départements mélangeant
les populations.
Des opposants préfèrent s’exiler dont Pavelic qui va créer l’Oustacha. Cet Oustacha est
peuplé d’Oustachis. C’est un parti à la solde de Mussolini, installant des bases militaires dans
le nord de l’Italie. Le but est de revenir en Yougoslavie et de massacrer les Serbes.
En Pologne, Pilsudski est revenu à l’issu d’un coup d’état en 1926. Ce coup d’état n’aboutit pas
tout de suite à une dictature. Quand il revient, il a 60 ans, physiquement usé. Mais surtout, il est
devenu méfiant et vaguement paranoïaque.
Il traite mal son Parlement, la Sejm mais ne la supprime pas. Il va aussi tirer vengeance de
certaines personnes comme le général Sikorski et l’assigne en résidence. De même, il fait élire à
la présidence de la République, un socialiste appelé Mociski. Cette élection est rassurante mais
en réalité, il est sous la coupe de Pilsudski.
Mais Mociski s’aperçoit que Pilsudski se rapproche de la droite politique. Ainsi, il va se détacher
de la gauche et surtout, il va s’inventer une aura de grand homme au dessus des partis.
D’ailleurs, il crée un mouvement s’appelant le bloc sans parti.
Le problème est que ce mouvement n’obtient pas la majorité absolue et l’opposition se regroupe. Il
décide alors en 1930 une prise de pouvoir direct et d’installer une dictature douce avant sa mort.
En Lituanie, la démocratie tourne au vinaigre. La droite en majorité intitulée chrétienne
démocrate tient les reines du pays. Mais en fait, elle couvre des formations qui ne sont pas
démocrates.
Dès 1923, ce gouvernement à majorité chrétien démocrate envahit avec les troupes officielles une
zone internationale gérée par un français. Ces troupes Lituaniennes sous prétextes que la
Lituanie doit s’étendre, se doivent de chasser l’occupant. Les Français ne manifestent pas de
résistances.
De là, on voit les occupants nouveaux tentaient de séduire l’électorat lituanien. Le souci est une
grève générale des Lituaniens et des germanophones. On les désigne comme des traitres et l’état
de guerre est maintenu jusqu’en 1938.
Mais, ce coup de force en annonce d’autres. En 1926, la gauche socialiste de manière globale
emporte une victoire très importante avec une majorité très solide. Ainsi, un
gouvernement de gauche se met en place avec un simple programme : laïcisation de l’Etat et
prétention de relations stables avec l’URSS.
Mais aussitôt, les chrétiens démocrates et l’armée soutenue par les Tautininkai
fomentent un coup d’état réalisé le 17 décembre 1926.
Le Parlement local, le Seimas est épuré des députés gênants. Tous les ministères sont épurés,
l’extrême gauche est interdite, la gauche classique est surveillée.
Le Président Grinius est forcée à obtenir la démission du gouvernement et de façon provisoire,
un colonel Plechavicius devient officiellement dictateur en attendant de nouvelles élections. Le
président en place est obligé d’appeler comme premier ministre le chef des Tautininkai :
Volderramas.
Grinius est remplacé par au début de l’année 1927 par un nouveau président portant le nom de
Smetona.
En 1928, une nouvelle Constitution est établie accordant de grands pouvoirs à Smetona
et il devient le dictateur officiel de la Lituanie.
 Exemple intéressant qui n’a rien à avoir avec la crise économique mais des consciences.
Comparativement à la vie européenne des années 1919 – 1923, la période entre 1924 et
1929 semble se stabiliser. On n’a pas de grands mouvements révolutionnaires et les
débats politiques se déroulent dans une atmosphère moins pesante.
On voit un espace pour l’expression démocratique dans de nombreux pays. Les acquis
des années 1918-1920 ne sont pas balayés.
Néanmoins, des phénomènes inquiétants relativisent le point de vu optimiste que
certains historiens ont pu jetés sur la période. D’abord, par la montée des régimes
autoritaires sur le sud du contient de la Bulgarie au Portugal. Puis, dans la partie nordorientale, les forces ultra-conservatrices prennent de la vigueur et s’empare de la
machine d’état.
 Surtout, s’installe à partir de 1925, un vrai régime totalitaire au cœur de l’Europe
tout près des centres de la démocratie libérale.
Ces échecs sont dus à pour l’essentiel à :
1. L’affaiblissement des libéraux,
2. La division des gauches politiques incapable de s’entendre et qui
n’apparaissent pas comme une alternative suffisamment forte.
Face à l’absence de volonté claire des Etats de combattre les atteintes à la démocratie, les
forces réactionnaires voient augmenter leur marge de manœuvre. On préfère le spectre
d’une révolution à la lutte.
Sans vraiment le comprendre, les responsables politiques sont en train de creuser leur
propre tombe.
Toutefois, il serait exagérer de prétendre qu’une telle évolution serait fatale. En effet, en
fin 1929, on peut évidemment changer les choses car les pays concernés sont pauvres et
on peut agir pour modifier cela.
Le problème essentiel est celui de la détermination à éviter l’irréparable et il n’est pas
certain que les forces libérales veulent s’atteler à cette tâche soit par optimisme ou soit
par une erreur d’ennemi.
Quatrième chapitre : L’inquiétant
tournant du début des années 19301934
 La montée des régimes autoritaires n’est pas une nouveauté.
Mais, entre 1930 et 1934, le rythme s’accélère à une allure inquiétante. C’est la période
où la République de Weimar sous les nazis tandis que peu à peu, l’Europe bascule dans
des régimes de moins en moins parlementaires ou démocratiques.
Face à la grande crise du système de production capitaliste, les régimes libéraux se
retrouvent contestés et tombent. D’autant que les gouvernements sont pris de courts.
Les relations internationales se dégradent et l’esprit de Genève devient marginalisé. Au
delà de ce constat, la question posée est celle des causes.
Est-ce la crise économique qui entraîne un tsunami politique ? Et-ce que la crise
économique est un prétexte ?
On peut aussi s’interroger sur la capacité des forces à repousser l’assaut. Surtout, tous
est-il déjà perdu en 1934 ?
A) De la crise économique à la crise
politique
Les cheminements de l’économie vers le politique sont souvent compliqués. Les
comportements sont variés selon les individus.
1) Les malheurs et la colère de salariés
A l’époque, le salariat est essentiellement constitué de salariés pauvres. Dans une
Europe où il existe de petites entreprises, être salariés, c’est être en bas de l’échelle.
La grande masse est constituée d’ouvriers agricoles ou d’ouvriers d’usines. On a des
salariés dans le tertiaire augmentant mais sont souvent une minorité.
Dans les 5 premières années de la crise, le problème essentiel des salariés pauvres est le
chômage. Cela s’explique par les difficultés économiques, dans l’année 1932, on aura 30
millions de chômeurs en Europe.
 Ainsi, ils vont être privés de revenus et ce chômage peut devenir de longue durée.
Or, il y’a des conséquences désastreuses tant sur le plan matériel, que sur le plan
psychologique.
D’autre part, un autre fléau est le chômage partiel. En travaillant moins, on gagne
moins d’argent et déjà qu’ils vivaient mal avec un salaire entier.
 Par conséquent, pour les familles populaires, ceci représente une hantise.
Entre 1930 et 1933, aucun pays n’échappe à la montée des chômeurs :
Au Royaume-Uni, on a 10% de chômeurs mais 20% en 1933.
En Allemagne, jusqu’à 30% en 1933 avec 6 millions de chômeurs.
En Scandinavie, on dépasse les 30%.
Dans les pays tchèques, 25%.
En Pologne, 43% de chômage.
En France, on a 10% de chômeurs sans prendre en compte le chômage partiel.
Dugé de Bernonville a chiffré pour la France la baisse relative des salaires et traitements.
Il estime qu’en France, employés et fonctionnaires compris, le salaire aurait diminué de
près de 25% entre 1930 et 1935.
Surtout, le salaire n’est qu’une partie des revenues, notamment par la mise en place des
aides sociales. Mais les politiques déflationnistes de ces années vont peser sur les
prestations sociales. De cette baisse et de l’augmentation des impôts, va entraîner de
grandes difficultés pour le salarié.
Par conséquent, les salariés ouvriers ne sont pas forcément enclins à la révolte
immédiate avec la peur de perdre leur emploi.
Les mouvements sociaux existant sont significatifs hormis en Scandinavie, en Espagne,
en Grande-Bretagne « marche de la faim ».
Mais globalement, on a plutôt une baisse des journées de grèves montrant un certain
découragement et une peur de perdre son emploi.
Cette résignation n’est pas absolue :
En Allemagne, les salariés pauvres réagissent électoralement. Si les sociaux-démocrates perdent
des électeurs, les communistes se renforcent parmi les chômeurs.
En Scandinavie, les gauches ont le vent en poupe car la crise amène l’électorat à choisir
l’alternative sociale.
Au Royaume-Uni, le parti travailliste est le grand vainqueur des élections.
En France, les partis de gauche gagnent des voix et les radicaux emportent les élections de 1932
sur la droite.
En Espagne, la dictature de Primo est balayée et la gauche politique se renforce.
Ainsi, on perçoit une colère s’exprimant par le vote.
En Estonie, le mouvement des anciens combattants de la guerre libération récupère une partie
des électeurs pauvres dans les campagnes ou dans les villes. Or, c’est un parti de droite dure.
Concernant les nazis, ils attirent de nombreux jeunes et font des voix chez les ouvriers
agricoles négligés par les gauches.
Par conséquent, on a un électorat populaire proche de l’extrême droite mais qui est plus
protestataire que d’adhésion. Puis, comme en Hongrie, en Yougoslavie, les seuls partis
d’oppositions autorisées sont ceux d’extrêmes droites.
2) L’exaspération paysanne récupérée
Curieusement, on oublie souvent de citer que les paysanneries sont les principales
victimes.
D’après Dugé de Bernonville, ils auraient vu leur revenu baissait de près de 60% entre
1919 et 1935. Dans un pays comme la Roumanie, on retrouve des chiffres de 57%, en
Bulgarie 52%, en Pologne, 59%.
 En 4 ans, le revenu paysan est divisé par 2 ou par 3.
Par conséquent, les paysans s’endettent et la cause essentielle est la mévente frappant les
productions agricoles. Cette crise entraîne un effondrement des prix.
En Allemagne, les prix du blé chutent de 50%, la viande 65%.
En Yougoslavie, les productions végétales chutent de 43%.
Le recul des exportations et le protectionnisme douaniers sont aussi des facteurs
expliquant ces chûtes.
En Roumanie, les exportations agricoles sont divisées par deux entre 1929 et 1933.
Cet effondrement des revenus agricoles obligent les agriculteurs à s‘endetter et
investissent pour acheter de la terre. Donc, ils essaient de se moderniser et achètent des
machines etc..
Mais, malgré les gains de productivité et surtout en raison de l’achat massif de terres, les
paysans doivent continuer à payer.
En Hongrie, l’endettement des exploitations représente une année et demi de revenus paysans.
En Finlande : 15 000 fermes sont soumises à des foires franches. 1 exploitation sur 4 est en
situation de quasi cessation de paiement.
La colère paysanne s’exprime comme chez les ouvriers de manière différenciée. Les
organisations paysannes de protestations augmentent. On les voit se tourner davantage
vers la gauche comme en France.
Mais globalement, ce sont plutôt les courants agrariens de droits ou les courants
fascistes qui vont canaliser les exaspérations paysannes.
En France, Henri Dorgères acquiert une grande notoriété dans tout l’ouest par des propos de
violences inouïes contre le régime parlementaire et contre les juifs et surtout, par ses appels à
maîtriser les villes. Il a une devise rappelant celle du duce «croire, obéir, servir ».
En Finlande, en novembre 1929, émerge le mouvement de Lapua : Ostrobotnie. D’intéressant, il
se présente comme un mouvement paysan de protestation contre les conditions. De même, il
attribue les difficultés du pays à l’activité des rouges. Et ce mouvement va recruter des troupes
afin de terroriser et il va tenter de peser sur le politique.
L’Ostrobotnie est une région où on trouve le plus de petit propriétaire Finlandais.
En Roumanie, au début des années 1930, un mouvement la garde de fer est mené par
Codreanu. A l’origine, c’est une formation s’adressant plutôt à des intellectuels, mais assez
rapidement, il va tenter de profiter de la crise Roumaine. Il va développer une sorte de
paysanisme et va séduire une partie des ruraux qui ont une forte rancœur. Ce mouvement
d’extrême droite va être interdit en 1933, mais il va revenir dans la partie dès 1935 en
s’alliant avec un leader Maniu. C’est lui qui va faire revenir sur le devant de la scène la
terreur.
En Allemagne, le mouvement paysan va se structurer autour des Landbünde. C’est une union
rurale extrêmement forte dans des zones de petites propriétés. Ils vont être noyautés par des
militants nazis et paraît en 1928, un programme rural des nazis. Dès 1930, le parti nazi va
obtenir ses scores les plus importants dans ces endroits.
 Le malaise de la petite propriété paysanne profite aux malfaiteurs.
3) Les angoisses des possédants
La crise économique n’a épargné personne. D’ailleurs, une des caractéristiques est le
recul très important des dividendes et de l’investissement en particulier industriel.
Même, de très importantes firmes industrielles font faillites telles que Citroën faisant
faillite en 1933.
Dugé de Bernonville a calculé que les revenues seraient tombées de l’indice 100 en 1929
à l’indice 54 en 1935. Ainsi, une diminution de près de la moitié.
Chez les possédants, le seul secteur réellement épargné est celui des professions
libérales : médecin, juristes.
Il est clair que dans ce recul global, les petites et moyennes entreprises payent davantage
que les grands groupes. Depuis la grande dépression, on n’avait jamais vu ça et la crise
s’avère inquiétante.
Ainsi, de nombreux petits industriels vivent dans la hantise de la prolétarisation.
Surtout, ils ont le sentiment de ne pas être défendus.
 D’où une rancœur contre les autorités, les parlementaires, le système politique
libéral..
On accuse même le système politique libéral qui serait à la racine de tous les problèmes.
Ce mécontentement est mis en scène par une presse sans scrupule qui n’hésite pas à
raviver les problèmes des juifs, des étrangers et des syndicats.
Ainsi, le terrain est mur pour les thèses antisémites qu’agite l’extrême droite. Par
conséquent, un pouvoir fort et juste pourrait redonner un cours favorable aux choses.
Dans ces conditions, l’idéal démocratique n’est plus considéré comme une espérance,
mais comme un obstacle.
Une partie non négligeable de la bourgeoisie est encline à l’autoritarisme et au
pessimisme. Ainsi, les partis de gouvernements de droite ne vont pas repousser
l’alliance avec l’extrême droite contre la gauche.
En Allemagne, on observe une grande partie de l’électorat plutôt centriste glissait sur des
positions de plus en plus ambiguë par rapport au fascisme. De même, le DNVP se vider de son
électorat au profit des nazis apparaissant comme plus ferme.
 En tout cas, les électeurs ne croient plus à la rhétorique libérale.
De même en Allemagne, la progression du communisme. Ils se persuadent que le danger rouge
est partout, mais ça suffit à justifier leur agressivité.
Ainsi, on a un cheminement de l’économie vers le politique en passant par des
représentations sociales. Les idées politiques ne sont pas éternelles et dépendant
beaucoup des circonstances pour le choix des électeurs.
B) Des gouvernements qui vacillent
Pendant cette période délicate, les gouvernants adoptent des solutions plutôt
paresseuses, inefficace voir dangereuse : c’est l’austérité.
De ce fait, ils vont perdre leur crédibilité et vont se gagner par la tentation autoritaire.
Seul une minorité d’Etat vont réussir à créer un cap crédible. D’intéressant dans ces
tentatives, elles essaient de s’appuyer sur les Parlements.
1) Des choix souvent malheureux
D’abord, on peut noter l’incapacité des gouvernements à établir des stratégies
communes en dépit de l’existence de la SDN et des conférences internationales.
Hoover relance la machine et va offrir des taux d’escompte de plus en plus bas. Il va
céder aux sirènes de son parti, un grand défenseur du protectionnisme. Ainsi, dès juin
1930, il accepte que soit voté par le Congrès, une loi appelée Snoot-Hawley renforçant
le protectionnisme.
Cela va être catastrophique pour l’Allemagne qui exporte beaucoup et les capitaux
américains vont être retirés du pays allemand. Les pays européens, ayant devant l’oeil
l’exemple des Etats-Unis, vont tenter de pratiquer des politiques protectionnistes.
En Allemagne, à l’été 1930, on publie une loi protectionniste extrêmement dur et se met en
place, un contrôle des changes.
En France, en juillet 1931, on a une grande loi protectionniste.
En Grande-Bretagne, en 1932, elle va se replier sur son Empire et surtout, en votant les
Import Duties Act.
 En 1932, on a plus un seul Etat dans le monde avec des frontières ouvertes.
En 1931, on trouve en Europe, une énorme crise bancaire aboutissant à la faillite
s’appelant la Kredit Austalt.
En printemps 1931, cette banque s’était tournée vers les banques françaises qui n’étaient
pas forcément en danger. Mais, pour des raisons politiques, la France refuse d’intervenir
car à l’époque, le gouvernement Autrichien souhaitait l’Anschluss.
Pour punir ce gouvernement, la France refuse l’aide publique ou privée à la Kredit
Austalt.
Durant l’été 1931, des faillites en cascade de banques se multiplient. De ce fait, les
Allemands refusent de payer les réparations.
Face à cette situation, le gouvernement français dirigé par Tardieu, propose en mars
1932 de venir en aide aux pays du Danube. La France a aussi dans l’idée, de redorer
son blason dans ces pays atteints par la chute des productions agricoles. Cette fois-ci, les
britanniques refusent le plan français malgré la conférence à Stresa.
 Français refusent la Kredit Austalt
 Britanniques refusent le plan Tardieu de 1932.
En 1931, le président américain Hoover avait fait un geste par le moratoire sur les
dettes. C’est à dire, on accepte que les pays très endettés payent avec retard. Mais,
aussitôt le gouvernement français de centre-droit se fourvoie par la bouche de Laval et
sa majorité. Ils voient dans le geste d’Hoover, de la démagogie et jamais, ils
n’accepteront que l’Allemagne ne paye pas ses réparations.
En 1932, à la conférence de Lausanne sur les dettes, la majorité des pays présent vont
accepter que l’Allemagne ne paye plus ses réparations contre un paiement immédiat de
3 milliards de marks alors qu’elle a une dette de 132 milliards.
 Tout ceci devient une impasse et va renforcer la méfiance entre les Etats.
En 1922, on avait mis en place la Conférence de Gènes qui permettait de compléter les
réserves d’or d’un pays avec des réserves de monnaies fortes. Mais, avec
l’effondrement du dollar et avec la décision prise par les britanniques de dévaluer la
livre en 1931, devient une solution caduque.
Ainsi, ce bloc or va se constituer entre les pays pratiquant une grande austérité comme
la France, la Suisse, Mussolini, la Belgique et les Pays-Bas. Ceci devient une catastrophe et
en revanche, les pays acceptant de dévaluer s’en sont mieux tirés.
En février 1932, la conférence générale sur le désarmement met fin aux restrictions.
Ainsi, on aura une nouvelle course aux armements amenés par l’Allemagne.
Par conséquent, la rupture de l’Allemagne avec la SDN, va devenir un des poisons de
l’entre deux-guerres.
 Mais ceci est un reflet des divers échecs.
Sur le plan intérieur, on observe également des catastrophes.
En Allemagne, c’est le gouvernement Brüning qui arrive au pouvoir en printemps 1930 après
des élections générales qui ont eu une poussée importante pour la droite. Il semblait quelqu’un de
sociable car il avait dirigé les syndicats socialistes. En fait, ce dernier va pratiquer une politique
très antisocial et aussi, une politique très autoritaire. Le fondement de sa politique est la déflation,
baisser la masse de monnaie en circulation.
Pour appliquer cette politique, il lui faut une politique budgétaire de rigueur. Mais pour
l’imposer, il faut une politique autoritaire. Ainsi, on va se passer du Parlement et le
gouvernement obtient du Reichstag le droit de gouverner par décret-loi. Cette démission du
Parlement permet à Brüning d’imposer une loi de force.
Surtout, il met fin à la politique d’arbitrage prévue par la Constitution en matière de conflits
sociaux. Et, il met en avant deux projets très chers à l’extrême droite : l’Anschluss et la
fin des réparations.
Aussi, il va se lancer dans une politique d’austérité, par une baisse des salaires de 23% des
fonctionnaires au prétexte de la baisse des prix, diminuer les aides sociales en privant les jeunes
et les femmes. Mais, le chômage augmente à 30% et de nombreux ménages sont réduits à la soupe
populaire. On observe partout des files interminables de personnes venant à cette soupe.
De même, on va faire des accords d’Etat à Etat sans passer par la monnaie : du troc. Brüning va
promouvoir pendant quelques temps l’Osthile qu’est l’aide aux grands propriétaires terriens de
l’est de l’Allemagne. Ainsi, cela va créer un grand scandale. A ce moment là, il va tenter de
regagner la paysannerie, mais c’est trop tard et en mai 1932, il est lâché par ses amis.
Brüning sera remplacé par Von Papen, beaucoup plus inquiétant.
En France, les choses sont plus complexes.
Tardieu affirme en 1929 qu’il veut mener une politique de prospérité. Curieusement, la crise
semble épargne le pays en 1930 et il va lancer toute une série de grands travaux. Il établit des lois
sociales : gratuité de l’enseignement secondaire, améliore la retraite des combattants de 14-18,
promet des allocations familiales. Mais, soucieux de plaire au patronat, il imagine un projet de
constitution présidentialiste n’hésitant pas à financer les ligues d’extrêmes droite.
En décembre 1932, il est remplacé par Laval cherchant à pratiquer une politique
déflationniste à l’inverse de Tardieu. C’est réellement ici que la France tombe en
dépression. Il défend le franc avec le bloc or. Et par sa politique d’austérité, l’électorat le
sanctionne envoyant une majorité de gauche au Parlement qui vont être plutôt mou.
Durant ces années difficiles, éclatent des scandales. En 1933, le scandale Stavinsky. C’était un
escroc aidé par des parlementaires et cela va permettre à l’extrême droite de mener une campagne
et de développer leur antisémitisme.
Le 6 février 1934, on vote à la chambre pour un nouveau gouvernement et le favori est le radical
Daladier. Il doit présenter ce jour là, l’investiture et il a dans son programme, la volonté de
lutter contre les violences des ligues d’extrêmes droite et va proposer au Parlement de l’aider. De
même, une politique économique en rupture avec l’austérité.
Cela ne plaît pas aux ligues d’extrêmes droites qui vont fortement manifestées sur le pont de la
place Concorde. A l’intérieur du Parlement, de nombreux députés cèdent à la pression de la
rue et veulent investir un radical de droite : G. Doumergue. Il va constituer un
gouvernement d’union nationale. C’est là que le Maréchal Pétain va entrer au gouvernement
et Doumergue va mettre une politique dans la continuité de Laval.
Tout ceci va créer la dynamique amenant au front populaire.
En Suède, le gouvernement libéral réprime de façon très violente, les manifestations syndicales
opposantes.
En Espagne, les dirigeants républicains centristes font un virage considérable à droite avec des
politiques d’austérités très dures.
 Les politiques anti populaires deviennent une constante.
2) Perte de crédibilité et tentations autoritaires
En Europe occidentale :
Ce sont les classes ouvrières qui tentent de s’opposer dans des conditions défavorables.
Ainsi, dès le début 1930, des marches de la faim sont instaurées. Mais, comme à
Hambourg, elles sont réprimées.
En janvier 1931, une grève minoritaire des mineurs de la Ruhr et ce sont les SA qui vont
venir casser cette grève.
En France, c’est surtout dans le Nord Pas de Calais que les émeutes s’organisent. A Roubaix, en
1931, on a des émeutes urbaines. En 1933, des marches de chômeurs dont la célèbre démarre à
Lille et se termine à Saint-Denis. Elle va avoir un certain retentissement dans l’opinion. De
même, des mouvements importants par les syndicats comme la marche de Saint-Nazaire à Nantes
mais aussi dans la région parisienne.
On a aussi une protestation paysanne de gauche dans le midi. Aussi, des bastions communistes à
la campagne au Lot et Garonne.
Au Royaume-Uni, en octobre 1932 est organisé une gigantesque marche des chômeurs
regroupant plusieurs centaines de milliers de chômeurs. En février 1934, on a moins de
manifestants. Mais, ces mouvements sont mal relayés.
En Allemagne, on a un front vert constitué en 1929 très actif et se rapprochant des nazis. Il
prône le refus de l’impôt et un protectionnisme renforcé.
De même, les classes moyennes urbaines se montrent impatientes. On voit également, se
durcir le discours politique de la droite à la fois contre les étrangers, les femmes au
travail.
En Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, fleurissent les mouvements d’extrême droite.
 Montée d’un populisme violent.
En Europe du sud :
Au Portugal, la police est redoutable, les oppositions sont repoussées et, ce régime met en place
des organisations rappelant le régime fasciste de Mussolini après 1925. Salazar installe un
régime autoritaire ne reposant pas sur un grand parti.
En Espagne, s’installe une République de centre gauche ou droit où les partis sont soutenus par
les classes moyennes. Très vite, elle va décevoir les paysans attendant depuis 15 ans une
importante réforme agraire. Les ouvriers ont aussi mis beaucoup d’espoir sous cette République
car sous la dictature de Rivera, ils n’avaient pas l’occasion de défendre leur revendication.
En 1933, l’agitation des campagnes se durcit en Catalogne. Les Républicains envoient l’armée et
en octobre 1934, d’importants soulèvements ont lieu dans les Asturies. Le gouvernement déclare
un couvre feu, emprisonne des mineurs et le sang coule. Ainsi, on s’aperçoit que l’opposition est
importante.
En Europe centrale :
Elle est marquée par un durcissement du pouvoir en place comme sur le modèle
Espagnol.
En Hongrie, le comte Bethlem va laisser sa place à un gouvernement plus à droite qu’est
celui de Gyula Karolyi.
Ce gouvernement réprime avec dureté les mouvements sociaux. En septembre 1930, éclate à
Budapest une grève générale et dans les campagnes, d’importants mouvements paysans. Ainsi,
né au début des années 30, le parti des petits propriétaires.
Mais surtout, monte un général politicien admirateur de Mussolini qui s’est lui même nommé
général se nommant Gömbös.
C’est lui qui mettra le feu aux poudres et revendiquera la grande Hongrie. D’ailleurs, il se
dote de mesures sociales à qui il promet de la terre. Egalement, il promet aux ouvriers un
programme minimal.
Ainsi, il va se faire une réputation telle que le régent Horthy va appeler Gombos à la tête de
l’Etat. Gömbös publie un programme de 95 points. Il va établir la censure, un régime policier
et surtout, dans le futur, un vrai régime fasciste.
En Autriche, l’évolution est inquiétante au début des années 30.
Mais contrairement à d’autres pays, la classe ouvrière est combative. Mais dans les actes, les
dirigeants sociaux-démocrates sont hésitants et Le mouvement ouvrier revient sur la
défensif. Ainsi, une radicalisation du discours politique et aux élections de 1932, le grand
parti progressant est celui du parti nazi Autrichien. Il progresse au détriment de la droite
classique et avec l’idée de l’Anschluss.
Face à cette situation, la droite décide de passer à la manière forte et d’établir une dictature. C’est
un chrétien social qui va mettre au pouvoir l’officier Dollfuss installant un régime
autoritaire.
Il va s’empresser d’interdire toute manifestation, va essayer de créer sa propre formation
politique : le front patriotique et va utiliser la police et l’armée pour contrôler son pouvoir.
En février 1934, on a une vaste manifestation aboutissant à l’écrasement de Vienne la rouge.
En Europe de l’est :
En Pologne, le mécontentement est important mais ne débouche pas sur un mouvement social
puissant. Surtout, Pilsudski a une arme que sont le nationalisme et la xénophobie. Cela
détourne les esprits des vrais problèmes.
A partir de la fin des années 20, il pratique une politique d’hostilité aux minorités. Ainsi, il va
prendre la responsabilité d’interdire des partis dangereux dans le parti biélorusse et ukrainien de
la Pologne. Il va mettre des empêchements aux activités des partis de l’opposition.
En janvier 1935, il va essayer d’imposer par la force une modification du parlement pour
augmenter ses propres pouvoirs.
En Roumanie, la situation économique et sociale est très dégradée. D’ailleurs, éclatent des
conflits sociaux très importants durant l’année 1933 sous l’égide de l’extrême gauche. Mais, on a
aussi une mobilisation de la paysannerie autour de la garde de fer.
Pour Bucarest, ça en est trop. L’héritier du trône veut reprendre le pouvoir et imposer une
dictature royale tentant de se débarrasser de la garde de fer. Le premier ministre Duca va être
assassiné par des membres.
En Europe du nord :
Si la crise a été violente, elle fut très courte. Mais elle a été assez violente pour ébranler
la société dans ses profondeurs.
Cela crée, une sorte de résistance rurale mais qui va être capté pour l’essentiel, par des
formations essayant de se présenter comme des associations d’anciens combattants.
Surtout, ils demandent une modification de la Constitution par la diminution du
pouvoir du Parlement et l’interdiction des partis de gauche.
En Finlande : Au début des années 30, les gouvernements auront une attitude d'évitement.
Tentation de pouvoir s'appuyer dessus pour attaquer les rouges aussi. Sorte de guerre civile qui
est différée politiquement et qui permet une sorte de reprise en main.
Les ennuis se révèlent dès la fin 29, début des années 30. Ces mouvements populistes vont
prendre une tournure politique très dangereuse. Le plus connu de tous ces mouvements est celui
de la Lapua.
Fin novembre 29, se tient une réunion de jeunes communistes qui ont mis des chemises
rouges. Ils seront attaqués par des locaux qui finissent par détruire la maison du peuple de la
localité.
Début décembre se structure un soi disant « assemblement de citoyens » qui est en fait manipulé
par d'anciens participants de la guerre civile dont certains membres sont des agents secrets de la
police politique.
Ils décident d'envoyer une délégation directement au premier ministre. Le but est d'exiger du
PM d'interdire les partis marxistes dont le parti social démocrate. Interdire aussi leur presse. Ces
activistes blancs sont persuadés qu'ils se sont fait voler leur victoire en quelque sorte car seraient
trahis par les politiciens. Le parlement refuse ces demandes.
Voyant cela, ils décident en mars 1930 de fonder une organisation de combat nommée « la
serrure de Finlande ». Elle va commencer par une attaque contre les locaux d'un journal
d'extrême gauche: vengeance et avertissement à la fois.
 Cette attitude n'est pas choquante dans les années 20 et 30.
Les autorités sont impressionnées et partiellement complices en n'intervenant pas. Le premier
ministre, Kallio, est dépassé par les évènements car une partie de sa majorité ne veut pas qu'il
utilise la police.
Le président de la république, plus à droite que K. Kallio, Relander, va intervenir dans le jeu
politique et cède, en faisant interdire les journaux d'extrême-gauche. Kallio n'est pas content de
cela. Mais comme le président l'impose et dispose de troupes plus importantes au parlement, le
coup fonctionne. Peu après, le Président Relander appelle Svinhufvud, qui s'installe aux
commandes sous la pression du mouvement de Lapua. Beaucoup rejoingnent ce mouvement avec
des bandes qui s'organisent pour tabasser des voisins avec des opinions divergentes.
Les hommes de Lapua tiennent la rue et multiplient les manifestations massives etc. Il y
a aussi les tabassages et humiliations. Mode des enlèvements pour les emmener à la
frontière russe. Le 4 juillet 1930, c'est l'installation de Svinhufvud. au gouvernement et le 7
juillet, 12000 personnes sont transportées par train vers Helsinki pour « le défilé de la victoire »
qui ressemble beaucoup à celui de 1918. Peu après les députés d'extrême gauche sont arrêtés,
privés du droit d'entrée au parlement.
La gauche opprimée est souvent empêchée de voter. Ce nouveau parlement décide l'interdiction
légale de l'extrême-gauche mais cette loi ne passe qu'à une voix de majorité.
Kekkonen comprend qu'il y a un problème en Finlande. Dépassant ses propres préjugés, il a voté
contre et a commencé, en tant qu'agrarien à faire campagne contre la Lapua. Il n'y a plus de
spectre politique complet en Finlande à ce moment là.
On raye ensuite 20.000 personnes des listes électorales (syndicalistes; extreme-gauche, etc). Les
pouvoirs présidentiels vont être augmentés au détriment des libertés. Le 14 octobre 1930,
l’ancien Président Stahlberg et même Svinhufvud vont comprendre que le pays est allé
trop loin, on retrouve l’enracinement démocratique de la Finlande.
Le gouvernement Svinhufvud va prendre ses distances. En février 31, le nouveau parlement doit
élire un nouveau président de la république. Svinhufvud est élu contre Stahlberg avec une
fragilité de la majorité et de l'enracinement démocratique.
Le nouveau président va commencer à prendre des mesures conservatoires. Il appelle le maréchal
Mannerheim au Conseil supérieur de Défense. Il est intelligent et sait que ces derniers
évènements feront mauvaise impression sur les voisins et la SDN. Il aime l'ordre, donc il n'aime
ni les communistes et ni les lapua. En cas de coup dur, il saura rameuter les chefs de l'armée et
détruire Lapua éventuellement.
La marge de manœuvre des populistes est très limitée. Les chefs des principaux partis se rendent
compte que l'extrême droite représente un vrai danger si on la laisse faire.
Par conséquent, 1931 est une sorte de basculement de la politique du pouvoir vers plus
de fermeté.
En début e l’année 32, les hommes de Lapua tentent d'utiliser une partie des gardes civiques pour
faire un putsch à Mäntsälä.
Mais en face à cause de Mannerheim et le putsch va échouer. La Lapua est rejetée et apparaît
comme prête au coup. L'extrême droite se retrouve démunie car on interdit la « serrure de
Finlande », mais tente de se reconstituer sous la forme d'un parti appelé IKL.
Conclusion : Dans le cas de la Finlande, il y a eu une sorte de complaisance des
autorités qui a été ensuite suivie d'un retournement contre l'extrême droite.
L’autoritarisme gouvernemental sert à tenir une ligne centriste conservatrice jusqu'à la
fin des années 30. Et l'extrême droite reviendra durant la guerre.
En Estonie, le mouvement est dirigé par l’association des mouvements des anciens
combattants : l’EVL.
Il est dirigé par le général Larka et commence à prendre de l’importance et fera campagne
autour du thème de la réforme de la Constitution. Et cette démagogie plaît à une partie de
l’électoral.
En 1932, EVL va s’ouvrir à des non combattants et va gagner en popularité. On va assister à des
bagarres avec les militants de gauche. Ces violences inquiète le libéral Tonisson qui va chercher
en aout 1933 à interdire le mouvement EVL.
Une partie de la droite va s’arranger pour chasser du pouvoir Tonisson et annuler la mesure.
A l’automne, Pats décide de proposer un référendum pour une nouvelle Constitution. Pats est
persuadé qu’en proposant lui même un régime présidentiel, il récupéré l’EVL.
Mais le référendum accorde la majorité au projet d’EVL. En décembre 1933, EVL
commence à exiger l’interdiction des socialistes et en 1934, se profile l’élection présidentielle. Pats
décide de laisser la main à Laidoner. Mais au fur et à mesure, EVL prend plus d’ampleur et Pats
se rend compte de la difficulté.
Le 12 mars 1934, Pats se paye le luxe d’un coup d’Etat pour arrêter la progression des
violences et de l’extrême droite. Il se débarrasse d’EVL, de son allié Laidoner et il va interdire
tous les partis sauf son mouvement.
En Lettonie, le cas de figure est différent.
Se développe une campagne virulente de l’extrême droite contre le système parlementaire se
présentant sous la forme d’une association s’appelant association nationale pour un
changement constitutionnel.
Ce changement doit être l’instauration d’un régime fort. Des fascistes reprennent cela et surtout,
un nouveau groupe les Perkonkruts, organisation fondée en 1933 menée par Gustave
Celmins. L’idéologie est violemment antisémite et il n’y a aucune volonté de travailler avec les
nazis allemands.
Le mouvement veut rétablir l’ancienne Lettonie païenne et l’activisme de tous ces groupes
inquiétants les gouvernantes. Mais ils comprennent, qu’il faut utiliser l’anticommunisme et
l’autoritarisme.
Ainsi, Ulmanis en aout 1933 décide de proposer à son tour une réforme constitutionnelle
donnant au président des pouvoirs très élargis.
Mais Ulmanis n’est pas suivi par le Parlement Letton et il est battu. De plus, se développe un
climat violent où l’extrême droite et les groupes nazis s’affrontent régulièrement.
Dans la nuit du 15 au 16 mars, Ulmanis avec l’aide de l’armée, supprime les partis
politiques et installe un régime personnel au nom de la défense des valeurs
démocratiques.
Le 18 mai 1934, un comité élabore une nouvelle constitution et la Lettonie se retrouve
sous un régime de dictature.
3) Des évolutions moins négatives dans
certains pays
Un pays plus pragmatique en matière de lutte contre la crise est le Royaume-Uni.
En effet, les solutions choisies n’aboutissent pas à un fiasco. La première année de crise
a vu hésiter le dirigeant Mac Donald.
Pendant les premiers mois de son mandat, il va essayer d’éviter le naufrage social.
C’est ainsi que sera établie une nouvelle loi sur l’assurance chômage. L’idée est de ne
pas voir s’effondrer le pouvoir d’achat. Puis, une deuxième loi sur le logement
apportant des habitats à prix modéré et permettant de donner de l’emploi.
De même, une tentative de stabiliser les prix agricoles.
Depuis la fin du XVIIIème siècle, la petite paysannerie a presque disparue. Ainsi,
l’agriculture est entièrement dominée par les entrepreneurs agricoles louant des terres à
des grands propriétaires qui emploient des ouvriers agricoles.
Il s’agit alors d’un puissant lobby cherchant à faire pression sur le gouvernement en
faveur des prix. Mac Donald va tenter de résoudre la question en créant un office
d’achat des produits agricoles.
 Organisme cherchant à stabiliser les prix.
Mais pendant l’année 1930, Mac Donald va se laisser convaincre que le déficit de l’Etat
devient trop important et surtout, il rencontre des difficultés dans son parti (l’aile
gauche le poussant à aller plus loin).
Ainsi, lorsque survient la crise de la livre sterling, Mac Donald décide de s’allier au
conservateur et l’amène à pratiquer une politique impopulaire et aboutissant au
ralentissement de ses lois sociales et une augmentation des impôts indirects. Ces
mesures s’accompagnent d’une baisse des allocations sociales.

Mac Donald devient l’otage des conservateurs et il va être exclu du parti
travailliste qu’il dirigeait.
Toutefois, tant qu’il reste au pouvoir, il est hésitant et va proposer des contres mesures.
Il va proposer l’augmentation des impôts directs dirigés vers les contribuables aisés.
Surtout, il va prendre une mesure courageuse en acceptant en septembre 1931 une
dévaluation se montrant favorable aux exportations britanniques. Ceci va être
compétitif et en 1932, il va abandonner le dogme du libre échange.
En effet, son successeur conservateur Baldwin va lancer une communauté fondée sur
l’Empire Britannique. Cette immensité de l’Empire lui permettra de négocier à des prix
intéressants. Donc, par cette politique, les britanniques vont bloquer la déperdition de
substance de leur industrie.
En conséquence, le Royaume-Uni va mieux profiter de la reprise s’amorçant à partir de
1933. Entre 1933 et 1939, sa croissance va être supérieur à la moyenne européenne.
 Abandon du dogme de la monnaie -> Aider le Royaume-Uni.
Attention, l’austérité reste présente et le mécontentement populaire se montre et on
observe une érosion de l’électorat du parti conservateur.
Autre pays intéressant : les pays de la Scandinavie :
Au Danemark, ce sont une coalition de libéraux et de conservateurs au pouvoir.
Or, en 1929, ce gouvernement tombe en raison d’une situation économique dégradée. Ce
sont les deux partis d’opposition (les radicaux et les socio-démocrates) qui vont
reprendre le pouvoir.
Au départ, cette coalition ne se distingue guère des politiques menées. Mais au début
1933, on perçoit 200 000 chômeurs dans le pays (40% de la population active).
Stauning va d’abord vouloir protéger l’industrie nationale. Surtout, il va se lancer dans
une politique d’aide à l’exportation en jouant sur le mouvement coopératif existant au
Danemark. Il a comme avantage de mettre en mouvement un nombre important de
producteurs à la campagne.
Aussi, il va renforcer la protection des chômeurs ainsi que la mise en œuvre d’une
protection universelle.
Pour les agriculteurs, on va également inciter à rationner la production pour ne pas
obtenir de surplus agricole. Et on met en place un embryon de contrôle des changes de
manière à conserver l’essentiel du capital. Enfin, le commerce extérieur est surveillé.
De même, les accords de Kanslergade instituent des commissions paritaires à l’intérieur
des entreprises. Les syndicats acceptent une baisse des salaires et de ne pas faire grève
contre une protection renforcée de l’emploi et le droit à des congés.
Cette loi d’un minimum sociale va permettre de freiner les conflits sociaux en 19311932 et d’aboutir à une situation plus apaisée et le patronat est engagé à lutter pour
davantage d’emploie.
En outre, la dévaluation de la couronne.
 A partir de l’été 1933, l’ensemble de ces mesures vont permettre une reprise
rapide de l’économie en profitant de la situation mondiale.
Le taux de chômage tombera vers 17% avant la guerre et donc, pas de miracle
extraordinaire. En revanche, avec une politique un peu plus social, on obtient un
meilleur résultat. L’année 1936 est même marquée par un record des mouvements
sociaux et des grèves.
En Norvège, la situation est très tendue.
En 1932, le taux de chômage atteint 42% parmi les syndiqués. Le gouvernement de
droite (Quisling ministre de l’intérieur) sera battu en 1932 et apporte d’excellent
résultats à deux formations politiques : les socio-démocrates et le parti paysan.
 Cette coalition entre le parti paysan et les socio-démocrates va essayer de relancer
l’activité par un plan de 3 ans.
Ce plan se marque par des mesures sociales audacieuses. En effet, la journée de 8h
devient obligatoire et le budget de l’aide sociale est multiplié par deux. On constitue un
fond social mais surtout, quelques nationalisations d’entreprises en difficultés.
L’action de la coopérative est encouragée, mettant en place un système de convention
collective. La monnaie se dévalue, les salaires augmentent, le chômage est divisé par
deux en 1936.
En Suède, le gouvernement libéral est dirigé par Enkman. Il est plutôt ouvert,
entamant une politique audacieuse.
Cependant, les alliés conservateurs vont imposer au pouvoir l’un des leurs : Lindman. Il
est surtout convaincu qu’il faut durcir le protectionnisme.
Enkman va tenter de chercher une solution originale en lançant des subventions à
l’exportation et de réguler les prix agricole. Mais Enkman refuse une mesure nécessaire
qu’est de dévaluer.
Enkman et Lindman va créer une police anti émeute. En 1932, le plus grand trust
Kreuger fait faillite. On s’aperçoit qu’il avait eu des contacts avec Enkman créant un
scandale. Enkman est balayé de la vie politique.
Lors des élections de 1932, les socio-démocrates remportent assez de suffrages pour
que P.A Hanson devienne candidat au poste de premier ministre. Il fait son fameux
discours sur le «Folkshemmet», ancêtre d’un Etat providence.
Hanson annonce un panel de mesures anti-crise pour la relance et la justice sociale. Le
parti paysan accepte de soutenir Hanson en échange d’une politique paysanne
favorable. Cet attelage plutôt surprenant va finalement durer pendant près de 40 ans.
1. En 1934, une accélération des mesures sociales par une assurance sociale généreuse et
les industriels et les paysans sont incités à augmenter les salaires.
2. En 1935, les pensions vieillesses seront réévaluées par une hausse de la fiscalité
directe.
 La réussite de cette politique s’accompagne d’une dévaluation de la couronne
Suédoise et on voit une baisse du chômage de manière continue et durable.
Mais le problème est que cela concerne qu’une partie de l’Europe et que va déferler
sur le continent, une vague brune.
C) La vague brune déferle sur l’Europe
Les difficultés aboutissent à une progression des forces politiques des droites
nationalistes et dures. Entre 1929 et 1934, le fascisme gagne un peu partout de nombreux
et parfois, de puissants élus. Le NSDAP (parti d’Hitler) était minoritaire dans les années
20.
Mais à partir de 1930, il va devenir une force électorale redoutable et va capitaliser la
déception des groupes sociaux.
1) Fer au Reichstag
De 1930 à l’été 1932, le parti d’Hitler va bénéficier d’une conjoncture favorable.
1. Quand ça va mal, le pays (électorat de droite) est en attente d’un chef.
Le grand historien allemand E. Kolle a montré que les partis conservateurs voulaient
renforcer l’exécutif au détriment du Reichstag. L’arrivée du chancelier Brüning procède
d’un tel calcul.
Von Schleicher avait soufflé à Hindenburg de prendre Brüning car c’est un ancien
officier, autoritaire, pouvant amener les syndicats chrétiens, mais surtout acceptant de
voter à partir de décret loi.
 Brüning est satisfait et Hitler utilisera cette procédure pour assouvir sa dictature.
2. Brüning s’est heurté à la résistance des députés : mis en minorité durant l’été
1930.
Il va décider de dissoudre le Parlement. Ainsi, un processus de 5 élections qui vont se
suivre. Cette tendance va dès lors profiter au parti montant.
3. Le mécontentement populaire.
La paysannerie pauvre, les ouvriers de l’artisanat sont sensibles au discours du NSDAP.
L’argument du discours du sang, du sol est très fort pour les paysans. Les commerçants,
les petits entrepreneurs sont également touchés. De même, un désarroi chez les jeunes et
les chômeurs.
4. En 1929, un nouveau plan d’étalement des réparations allemands rappelant
l’humiliation : le plan Young.
Il remplace le plan Downes de 1924 étalant sur 50 ans les réparations. Mais
l’inconvénient est d’exiger immédiatement des réparations alors que l’économie
s’écroule.
De ce fait, le NSDAP va mener une campagne contre ceci et va mettre en avant que les
gouvernements en place acceptent le plan Young et sont des traitres.
De là, cette campagne menée par Goebbels va recueillir des fruits avec 20 000 adhérents
en 15 jours. Surtout, cela va devenir l’argument principal de l’élection des Landers avec
une première percée en Thuringe où les nazis entrent dans un gouvernement des Land
avec un criminel de guerre : Frick.
Ainsi, ils influencent la politique du Land, épure l’administration sans que cela
soulève beaucoup d’émotions.
5. Les années 1929-1932 où les partis de droites et du centre vont connaître une
série de scission en chaîne.
Aux élections législatives de septembre 1930 et celle de juillet 1932, les conservateurs
tombent à moins de 10% des voix.
L’électorat conservateur est siphonné par les nazis.
6. A gauche, les pertes électorales sont limitées mais la division entre le SPD et les
communistes est aggravée.
Les offres d’entente viennent tardivement, fin de l’année 1932, début 1933 manquant de
sincérité. Surtout, le SPD va perdre des bastions sans grande résistance. Surtout, le SPD
se fractionne en 17 tendances révélant le malaise.
Chez les nazis, on arrive à masquer les frictions sur l’extérieur.
7. L’armée, la police et la justice sont de plus en plus complaisants.
Ainsi, l’ensemble de ces circonstances va permettre la création d’une violence de rue
tétanisant les adversaires tout en brouillant le jeu démocratique.
La démagogie va remplacer l’argumentation rationnelle vue comme une forme de
faiblesse.
Le NSDAP améliore les structures de propagandes par Goebbels. Il s’inspire de diverses
sources comme l’arrivée en avion dans les meetings, les banderoles achetés ou encore la
location de trains..
Il soigne particulièrement les discours radiodiffusés.
 A chaque élection, ils mettent le paquet.
Ils confortent leur zone tout en cherchant perpétuellement à en gagner des nouvelles.
Egalement, chez les étudiants, les associations nazies sont extrêmement actives. A
Greifswald, les étudiants imposent un numerus closus des juifs à l’université.
Egalement, un syndicat de salarié à 10 000 membres en 1930 mais 400 000 en 1933.
De même, la représentation parlementaire telle que chanter dans la séance, venir
habillé spécifiquement, polluer les débats par des amendements démagogiques.
Surtout, l’occupation de la Ruhr et la brasserie. Ils vont chercher à occuper la rue, à
occuper les bistrots etc..
 Enfin, ils vont récupérer à leur profit toutes les organisations paramilitaires
d’extrêmes droites.
Cette violence se paye par des vies humaines. Rien qu’en Prusse en 1931, on dénombre
300 morts. La peur finit par peser sur l’électorat quel que soit les opinions.
 Mais c’est véritablement en 1932 que commence la marche d’Hitler vers le
pouvoir.
Brüning propose de modifier la Constitution pour élire le président par le Parlement.
Mais pour la modifier, il lui fait 2/3 des voix qu’il n’obtiendra pas.
Il voulait empêcher de donner aux nazis une tribune électorale pour une élection à
tonalité populiste. Hindenburg se veut d’être candidat et le premier tour a lieu en mars
1932. Hitler présente sa candidature en acquérant la nationalité allemande.
 Les socio-démocrates s’allient à Hindenburg pour vaincre Hitler et les
communistes présentent eux-mêmes leur candidat.
Au premier tour, Hitler réalise 30% des voix mais devancé par Hindenburg. Surtout, il
devance tous les autres candidats. Et au deuxième tour, il obtient 37% des voix.
Au contraire de Brüning, l’entourage de Hindenburg et Von Schleicher sont persuadés
qu’une collaboration avec les nazis permettant de mieux les contrer. Une coalition des
grands-propriétaires terriens est aussi contre Brüning.
Brüning va tomber et va arriver au pouvoir : Von Papen un grand noble de l’ouest de
l’Allemagne.
C’est un ultra conservateur visant une alliance politique avec les nazies sur une base
nationale. Il forme un cabinet de baron et les SA et SS sont à nouveau autorisé. Le 4 juin
1932, Von Papen annonce l’avènement d’un gouvernement autoritaire débarrassé de
toute contrainte parlementaire.
Avec un tel programme, il n’obtient pas de majorité parlementaire. Dans ce cas là, Von
Papen dissout le Reichstag et les élections sont prévues en juillet 1932.
 Le souci est que l’année 1932 est une année terrible en Allemagne.
A la veille des élections, il laisse se dérouler un véritable coup d’état contre le
gouvernement socio-démocrate de Prusse où leur dirigeant O. Braun est éjecté de la
présidence et ainsi, les nazis vont y entrer.
Les SA se déchainent comme jamais et ils utilisent une terrible démagogie mais les
élections ne sont pas tant favorable pour Hitler.
 Violence extrême de la campagne.
Von Papen propose aux nazis deux postes ministériels et la vice présidence. Hitler
refuse la chancellerie ou rien. Il relance les SA dans la rue pour montrer leur volonté. Et
en aout 1932, les coupables sont presque tous relâchés sans aucune punition.
Von Papen perd la main et le 4 septembre 1932, il se représente pour une nouvelle
investiture et surtout, il demande l’autorisation de gouverner par décret-loi prévoyant la
baisse des impôts directs..
Von Papen est mis en minorité le 12 septembre et redissout une deuxième fois avec de
nouvelles élections en novembre 1932.
 Mais cette fois-ci, les nazis n’ont plus d’argent.
Par ailleurs, la violence, la démagogie, les grèves font prendre peur de nombreux
électeurs. Finalement, le NSDAP perd près de 20% de ses voix. On voit même les SA et
les SS s’affronter. Même, Von Schleicher met en doute le leadership d’Hitler.
Hitler était tellement déprimé qu’il veut arrêter la politique et une phase de déclin
s’annoncerait.
Mais c’est sans compter, sur le maréchal Hindenburg et sur l’impatience du milieu des
affaires. Le 19 novembre 1932, une pétition d’industrielle et de banquiers demandant
expressément d’accepter les nazis dans un gouvernement.
Hitler refuse encore, ne voulant que la chancellerie et Von Schleicher est nommé
chancelier le 1er décembre.
Von Schleicher ose négocier avec les syndicats allemands, l’idée étant d’attirer les
syndicats sociaux-démocrates pour signer des accords neutralisant la gauche politique.
Hindenburg apprécie Von Schleicher et cherche plutôt à le protéger. Mais tous les jours,
les partisans de Schleicher, vont aller siéger Hindenburg pendant 3 semaines où Hitler
se montre disponible pour le poste de chancelier.
Le 29 janvier 1933, Hindenburg cède, lâche Von Schleicher et décide le 30 janvier,
d’appeler Hitler chancelier.
Au cœur des pensées d’Hitler, on a deux idées fortes :
1. Un racisme fanatique
2. La préparation du peuple allemand à la guerre.
Sur la base de ces deux idées, un mépris de la démocratie (faiblesse), persuadé que le
pouvoir doit appartenir à un chef absolu.
Contrairement à Mussolini, Hitler va installer sa dictature dans l’espace de 3 ou 4 mois
se payant le luxe de massacrer les opposants même de son propre parti.
 Le gouvernement formé est davantage conservateur que nazi avec Von Papen
comme vice chancelier.
Il va être amené à truffer son discours politique de référence conservatrice avec des
allusions au passé glorieux de l’Allemagne, à la famille, à la religion. Tout ceci pour
gagner en légitimité.
Il va recevoir les officiers secrets de la Recihswehr, leur annonçant un réarmement
massif et des conquêtes à l’est : il font donc se préparer.
Le 20 février, il annonce lors d’une réunion avec les industrielles qu’il va dissoudre les
syndicats.
Quant à Göring, il va suspendre des libertés fondamentales sois disant pour protéger
le peuple allemand : épurer l’administration.
L’incendie du Reichstag est un coup monté des nazis pour dénoncer l’extrême gauche.
Ils prennent contact avec Van Der Lubbe, le saoul, arrose les caves et lui demande de
griller une allumette. En clair, ça sera lui le fautif.
 Cela permet aux nazis d’interdire le parti communiste et on installe une dictature.
Les élections ont lieu le 5 mars mais les nazis n’ont même pas la majorité. Ils
obtiennent 44% des voix mais en majorité avec les alliés.
 Ils ont progressé mais c’est limité.
Ce n’est que parce que les élus communistes ne sont pas acceptés que Hitler puisse
avoir la majorité.
Les SA sont lâchés comme des fauves, s’en prennent aux gouvernements locaux,
Hindenburg est incapable de réagir, la presse conservatrice déverse une exceptionnelle
propagande. Goebbels devenu très pieux démontre toute la puissance de l’église.
Le 23 mars 1933, le Reichstag épuré des communistes votent les pleins pouvoir à Hitler à
la majorité avec 94 députés s’y opposent.
C’est alors que commence la Gleichschaltung.
Elle se met en place entre la fin mars et juillet 1933.
1. D’abord, une journée antisémite, les SA cassent les boutiques juives, boycotter les
magasins juifs.
2. Le 7 avril, épuration de tous les gouvernements des Landers, saisi des locaux et des
patrimoines des syndicats allemands.
3. Le 10 mai est créé le front allemand du travail dirigé par Robert Ley. On demande
aussi aux organisations patronales d’épurer tous les juifs.
Dans ce cadre, 30% des journaux disparaissent sauf les journaux nazis. Le 22 juin, le SPD
lui même est interdit, il avait essayé de sauver sa peaux, le centrum aussi, le DNVP
aussi.
 bLe seul parti autorisé est le parti nazi
Une fois les nazis libérés, on entre dans une phase de stabilisation politique du
régime.
1. Le 1er décembre 1933 est conduit la fameuse loi sur l’unité du parti et de l’Etat. Il fait
du NSDAP une institution d’état.
2. Le 14 février 1934, le caractère fédéral de l’Etat allemand est supprimé.
3. Le 30 juin 1934, les SA organisent une grande fête en Bavière.
4. Le 2 aout 1934, c’est la nuit des longs couteaux et c’est la mort du maréchal. Hitler lui
attribuera une grande cérémonie et se portera chef ultime.
 Parti unique, candidat désigné par le parti lui même Führer.
Mais, on observe les problèmes économiques et sociaux :
Il faut une dose de dirigisme dans le domaine économique. Les nazis avaient déjà mis en
place des mesures pour les agriculteurs. C’est la loi du 23 septembre 1933 interdisant la
saisi et la vente des exploitations entre 7 et 127 hectares. Il intervient en matière de
livraison et l’agriculture est un secteur dirigé dès le départ.
Les agriculteurs sont satisfaits car ils n’ont qu’à obéir à des normes qui ne les
défavorisent pas.
Dans le domaine industriel, les choses sont plus compliquées. On ne s’attaque pas au
grand capital Allemand. Mais il va leur demander de faire parti de la chambre
économique du Reich : la RWK.
Dans le cadre de six grands ensembles, définis selon les activités industrielles. En janvier
1934, le patron est désormais comme un petit Führer.
Autre priorité, c’est de faire reculer massivement le chômage et surtout de réarmer.
L’idée est que l’Etat Allemand va payer très cher et de mettre les territoires conquis au
pillage. Dès l’origine, la guerre est au centre de leur préoccupation.
La première victime est les femmes. On oblige 80 000 femmes à quitter le travail contre
une indemnité de 1000 marks pour l’équipement ménager. D’ailleurs, les SA exercent
une pression pour que les emplois féminins soient affectés à des hommes.
La mis en place du RAD, service du travail qui doit réaliser l’embauche de personnes
travaillant pour des travaux d’intérêt général, soit 90% des hommes. Essentiellement, ils
vont bâtir des autoroutes, des camps de concentration, des casernes etc.. Et évidemment,
c’est le contribuable qui paye.
Le réarmement massif donnant du travail à divers secteurs. En 1933, la part du budget
à l’armement est de 4%. En 1936, on est à plus de 50% du budget consacré au
réarmement.
Le plan de développement des infrastructures de transports.
 Tout ceci va permettre la création de 2 millions d’emplois.
Le commerce extérieur est contrôlé par les nazis avec un contrôle des exportations et des
importations. On diminue les importations agricoles par des subventions. On interdit
des exportations au nom du réarmement et du secret militaire. On renforce le contrôle
des changes de Brüning, contrôle très étroit des capitaux.
Tout ceci est financé par un endettement record de l’Etat et une inflation camouflée.
On oblige à acheter des bons garantis par l’Etat. Autre système, celui des rentes. Dans le
secteur de l’armement MEFO, 4 grosses sociétés d’armement font d’une communauté de
capital sur laquelle toutes les entreprises d’armement peuvent tirer des traits. Ces traits
sont garantis jusqu’à trois mois par la Reichsbank.
Il s’agit d’une monnaie déguisée, au lieu de créer du mark, on utilise les traits. Peu à
peu, les industries d’armements se paieront en rente MEFO. C’est une inflation
déguisée existant dans les six secteurs.
Pour Hitler, tout est organisé pour le pillage des territoires conquis. Se rembourser
sur les conquêtes.
 Attention le niveau de vie des Allemands stagne !
Hitler après avoir fait mine d’accepter des négociations sur le désarmement, quitte
brusquement la SDN en octobre 1933 lorsque les occidentaux prétendent un contrôle sur
l’Allemagne. Il se paye même le luxe d’être plus modéré que la presse.
Hitler a vite l’objectif de l’Anschluss. Il va essayer d’organiser avec le chef des nazis
Autrichiens Seys Inquart cette conquête. Mussolini est hostile à cette présence et d’autre
part, Hitler n’a pas encore les moyens militaires pour le faire.
Conclusion :
En 1 an et demi, l’Allemagne fut transformé en plein cœur de l’Europe. D’un régime
démocratique en crise à un régime totalitaire extrêmement brutal, dangereux et les
réactions françaises, britanniques sont extrêmement limités.
On a pas de véritable action contre Hitler.
Le seul à s’inquiéter est Staline, proposant de signer des accords de défense contre les
nazis, c’est le cas avec la France.
2) Les extrémistes de droites à la fête
En Autriche, l’arrivée au pouvoir du chancelier Dollfuss interdit les partis politiques.
En Tchécoslovaquie, dans les Sudètes, se constitue un parti directement inspiré par les
idées de Hitler et dirigé par C. Henlein.
En Dantzig, les nazis sont également extrêmement influents.
En Suisse, une prolifération des mouvements d’extrême droite. Ce sont des partis ultra
conservateurs défendant des programmes réactionnaires. Cependant, d’autres partis
sont très proches du nazisme et très puissant dans les cantons alémaniques.
Le National-Front de Henne obtient de bons résultats et défile en chemise noire. En
Suisse italophone, on trouve une influence de Mussolini tel que le mouvement fasciste
Suisse du colonel Fonjallaz. A Genève, aussi une droite minoritaire très active qui verra
émerger un parti : l’union nationale.
Aux Pays-Bas, il existe un mouvement national socialiste. Il est dirigé par un futur
collaborateur Anton Mussert entrainant avec lui 8% suffrages en 1935.
En Belgique, il existe des mouvements d’extrême droite ambigus. En effet, ils sont
classiques rappelant l’action française et plutôt forte dans la partie wallonne. Ce
mouvement est dirigé par L. Degrelle réunissant jusqu’à 11% des voix en 1935.
Au Danemark, a été fondé un parti nazi clone du parti nazi allemand dirigé par un
médecin Clausen et de Lenbske.
En Norvège et en Suède, se développent d’importants mouvements fascistes comme le
rassemblement national de Quisling. Ce fils de pasteur va devenir un adepte du
nazisme et ce sera un malheur pour la Norvège.
Ainsi, il existe toute une série de mouvements fascisants en Europe qui montre bien
que l’Allemagne peut compter sur un certain nombre d’appuis ou cas où.
En Italie, dès le début des années 30, Mussolini a décidé à former une internationale
fasciste. Il évoque le sujet le 25 octobre 1932 à Milan pour faire face à l’internationale
communiste.
Au moment de l’affaire de l’Anschluss de 1934, il va mettre en place un organisme de
coordination entre tous les mouvements se réclamant de lui. Il installe dans les grandes
capitales européennes des services d’opinions fascistes.
 Le grand projet de l’internationale noire ne verra pas le jour car Mussolini se
ralliera au nazisme.
Cependant, les fascistes Italiens ont des relais en Autriche, en Croatie avec l’Oustacha ou
encore en Albanie avec Zog 1er.
En Angleterre, Oswald Mosley a été ministre du gouvernement de Mc Donald. C’est lui
qui va fonder en 1931 la British Union of Fasciste. Elle est très bien implantée à Londres
où elle défile régulièrement en chemise noire et se montre capable d’organiser quelques
meetings et surtout, la casse de magasins juifs dans Londres.
Ces manifestations ne valent pas à Mosley un grand succès électoral et il n’est pas
présent partout en Angleterre.
En France, le principal imitateur du duce est Marcel Bucard. Il fonde en 1933 le parti
franciste et atteint quelques milliers d’adhérant portant la chemise bleue, défilant et
organisant des camps d’été.
Au départ et curieusement, ce parti ne fait pas profession d’antisémitisme et se
rapproche de Mussolini. Mais pendant la guerre, le parti dénoncera les juifs.
Cependant, ce parti franciste est beaucoup mois important que les ligues d’extrême
droite comme l’action française. Elles vont être à l’origine le 6 février 1934.
En Espagne, le fils de Primo de Rivera fonde en 1933 un mouvement
authentiquement fasciste devenant le seul parti de masse sous franco : la phalange.
C’est un parti assumé qui va jouer un rôle important dans la guerre civile de 1936. Au
départ, il est plutôt une continuation de l’idéologie de Primo mais, peu à peu, la
phalange va évoluer vers le fascisme pur jus en voulant instaurer un Etat totalitaire.
 Ainsi, les fascistes ne sont pas négligeables et dans des pays comme
l’Autriche, l’Espagne ou les Sudètes et ils sont capables de mobiliser.
Cependant, il existe dans la partie orientale de l’Europe, toute une série de
mouvements d’extrêmes droites.
En Pologne, on trouvera un mouvement la phalanga prônant un Etat fort. Un parti
national socialiste dirigé par Gralla sans succès.
En Serbie, un parti proche des nazis dont le chef est un hitlérien s’appelant Ljotic mais
sans attirer le succès.
En Roumanie, un développement très important de la « garde de fer » antimoderniste.
Plusieurs fois, ce parti sera interdis en raison de ses violentes méthodes mais il
deviendra populaire à cause de la crise ravageant le pays.
En 1937, ce mouvement devient la troisième force politique du pays.
En Bulgarie, les formations d’extrêmes droites ont une assise très solide. Elles ne sont
pas comparables à la « garde de fer » mais elles sont divisées entre elles.
On a des partis plutôt Mussoliniens d’Alexandre Stalijski mais aussi, un parti s’intitulant
ouvrier de la nationale socialiste plutôt Hitler et enfin, un mouvement national-social
créé par Tsankov.
En Hongrie, Gömbös a fondé le parti de la volonté nationale « croix fléchée ». Ce parti est
plutôt de type fasciste devenant un parti de masse.
 Ainsi, on observe des zones de force et ce sont dans ces zones que les
Allemands vont chercher à récupérer des alliés.
3) Des ripostes dispersées et insuffisantes
La seule cohérence est donnée par les autorités.
En effet, face au déferlement des forces d’extrêmes droites, les réactions ne sont pas à
la hauteur :
1. Incapacité des élites sociales et des gouvernements à prendre la mesure du
contexte.
Complaisance des fascistes dans les armées, la police, la justice de nombreux Etats. Ceci
explique qu’une bonne partie de la police française a collaborée.
Certains milieux d’affaires sont prêts à financer ces mouvements d’extrêmes droites.
2. Incapacité des libéraux que la crise n’est pas économique et sociale mais,
idéologique et culturelle.
Nombreux d’entre eux sous-estiment en estimant que c’est un mouvement de passage.
En revanche, les libéraux surestiment le danger révolutionnaire des bolcheviks.
3. La gauche privilégie sa lutte interne qu’à celle contre le fascisme.
L’exemple type est le cas de l’Allemagne où la gauche se combat l’un et l’autre. Surtout,
les gauches n’arrivent pas à interpréter théoriquement le fasciste. A. Granci avait plutôt
bien compris la nature du fascisme en y percevant un phénomène différent et
profondément culturel.
Il avait pensé que le fasciste ne pouvait être vaincu qu’en gagnant l’hégémonie
idéologique. Mais dans les partis communistes, le fasciste n’est présenté que comme un
prolongement du capitalisme monopoliste. Même sous l’effet de la propagande
Stalinienne, on assimile les fascistes à la social-démocratie.
Du côté des sociaux-démocrates, le danger fasciste est dénoncé et le seul essayant de
théoriser est l’autrichien Hadler. Mais son analyse reste marqué par l’expérience de
l’Autriche.
Enfin, au sein des partis socialistes, il existe des courants voyant un rapprochement au
fascisme. En fait, deux pays où cette dérive est marquée : en France avec Déat et
Marquet (Bordelais !) et en Belgique avec H. de Mau.
 Ainsi, par toutes ces raisons les fascistes peuvent avancer dans les années
1930.
Les premières tentatives de rapprochement entre l’extrême gauche et la gauche
s’esquisse en 1932.
Le 10 juillet 1932, les communistes tiennent un Congrès en Prusse. La direction du SPD
condamne les participants et refuse cette main tendue. Il faut dire que les communistes
allemands vont exclure leurs deux dirigeants Neumann et Remmele à la base du
rassemblement.
A la même époque en France, Barbus et Romain Rolland lancent un appel le 27 mai
1932 pour un congrès mondial contre la guerre. Cet appel reçoit un accueil positif dans
le milieu intellectuel. Il a pour but de dénoncer le danger hitlérien et fasciste. Mais
l’internationale socialiste y voit un sous-marin communiste et va plomber le
mouvement.
C’est surtout pendant l’année 1934 que va monter l’idée de la lutte fasciste notamment
par G. Dimitrov.
Il est clair que Staline et Dimitrov se méfiaient entre eux. Mais Dimitrov se trouvait à
Berlin au moment de l’incendie du Reichstag et il fut arrêté par la police nazie et soumis
à un procès dans lequel, on a cherché on a accusé les communistes de mettre le feu.
Dimitrov a réalisé une brillante défense et en a profité pour dénoncer les nazis. En
conséquence, Hitler a fait expulser Dimitrov et en rentrant à Moscou, il a cherché à
rencontrer Staline.
Il a essayé de le faire fléchir en lui précisant qu’en Allemagne la tactique classe c/ classe
est un danger. Ceci amène une prise de conscience.
De même, au début de l’année 1934, le 6 février, l’extrême droite impose la mise en
place d’un gouvernement ultra conservateur. Un vaste mouvement d’indignation va
entraîner le 12 février une grève générale et une manifestation unitaire. Elle voit des
militants socialistes et communistes défiler côte à côte. Se crée dans le pays un
mouvement, le Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes.
Sur le moment, les directions du PCF et de la SFIO sont réticentes à ces rapprochements.
En Espagne, on voit s’esquisser une large alliance allant des socialistes aux communistes
pour lutter.
Des immigrants en France, des vastes réunions vont être réunies contre le fascisme.
En Grèce, on verra en octobre 1934, un rapprochement entre les différentes formes de
gauches.
 Caractère dispersé jusqu’en 1933 / Essor qu’à la fin de l’année 1934 / Se heurte
encore au poison de la division.
Conclusion générale du chapitre :
La crise générale des années 1929-1933 a manifestement modifié les comportements
politiques d’une partie de la population européenne et préparé la route à une montée
des droites dures.
La réponse économique est inadaptée. De nombreux gouvernements ne favorisant pas
la démocratie. On ne peut pas tenir la crise comme étrangère aux difficultés des
démocraties de l’Europe.
Mais les racines du mal sont plus profondes datant des années 1920 et au refus de
nombreuses formations d’accepter les exigences du système démocratique.
Egalement, la responsabilité des gauches est importante par leur propre division au
détriment de leur unité d’action. Notons chez les communistes, une sous estimation des
leviers que pouvait donner les Institutions démocratiques.
Mais en 1934, tout espoir n’est pas perdu ! Le régime nazi s’il est installé, n’est pas en
mesure de dicter sa loi dans toute l’Europe. Ainsi, un espace dans lequel les forces
démocratiques peuvent s’engouffrer. Mais le problème réside dans la détermination à
le faire.
Cinquième chapitre : 1935-1939 : les
prodromes d’un désastre
La période de 5 ans précédant le début de la seconde guerre mondiale peut être
considérée comme une sorte de marche fatale.
En effet, on voit :
1. Se déchaîner la diplomatie Hitlérienne,
2. S’esquisser le rapprochement entre Mussolini et Hitler,
3. Une inquiétante montée de populismes de tout bord.
Ainsi, une période d’antichambre de la catastrophe.
Néanmoins, en étant attentif à la chronologie, on s’aperçoit qu’il a existé une assez forte
résistance aux dérives mentionnées.
Partout sur le continent, on voit des forces pours s’unir. Au moment de la guerre
d’Espagne, on se verra placer des brigades internationales.
En fait, plutôt d’un revirement à partir de 1937, pourquoi les forces de résistances ont-elles finis
par céder ?
A) 1935-1937 : L’espoir d’un sursaut
Le sursaut est d’abord constitué de choix de politiques économiques davantage
adaptées aux circonstances tentant de relancer le pouvoir d’achat. Mais, consiste
également dans l’organisation de la lutte contre l’extrême droite.
Les résultats de ces deux actions ne vont pas être suffisants.
1) L’adoption de politiques économiques de
relance
A partir de 1934, un peu partout en Europe, une majorité se rende compte que les
politiques d’austérités ont des résultats contre-productifs. Dans des pays ayant gardé le
change or, ils se couvrent encore plongés dans la crise.
Au contraire, dans des pays ayant accepté les dévaluations ou des politiques sociales
se trouvent dans des situations positives.
Dès lors, un nombre croissant de gouvernement vont prendre le contre-pied et vont
s’orienter dans des politiques beaucoup plus ouvertes.
En Belgique, sous le ministère de Theunis, on observe une crise monétaire en mars 1935
et cela va amener au gouvernement un autre libéral Van Zeeland.
Il va prendre dans son ministère des ouvriers belges et prendra des mesures préKeynésiennes.
D’abord, la dévaluation du franc-belge, une tentative de relance de la consommation par
l’augmentation de la masse salariale. Au total, les dépenses extraordinaires passent de
3% du budget à 27%. Très rapidement, l’économie belge va connaitre un redressement et
l’accès au crédit va être facilité.
En France, c’est la politique très austéritaire de Laval qui pose problème et qui va
faciliter l’arrivée du front populaire.
En effet, en mai 1936 se créé un ministère majoritairement socialiste sous la
domination de Léon Blum avec un plan reposant sur une entente entre les 3 grands
partis de gauche.
 L’idée de Blum est de s’attaquer au fétichisme du budgétaire en réamorçant la
pompe économique.
Il pense qu’il faut élargir le marché intérieur par une reflation en faisant circuler
davantage de monnaies par le biais des crédits et des salaires. Il est persuadé que la crise
vient d’une sous consommation de masse et afin de combattre le chômage, il va relancer
les commandes d’Etat (chemins de fers, routes nationales, ponts, écoles..).
Cependant, Léon Blum ne met pas en œuvre un programme socialiste. Au départ, Léon
Blum était assez timide et ce qui a provoqué l’augmentation des salaires, ce sont les
grèves des salariés.
On observe alors la semaine de 40 heures, l’augmentation des salaires et lors des
accords de Matignon de juin 1936, on va accorder les premiers congés payés et surtout,
des dispositions concernant les conventions collectives et le droit des syndicats.
Retenons qu’au travers des congés payés, un mouvement d’accompagnement et
d’éducation populaire par des intellectuels.
 Un effort est donc fait mais plutôt poussé par la masse populaire.
Par ailleurs, une détente sur l’effort fiscale en diminuant les impôts, la création de la
SNCF, la nationalisation de la banque de France, la mise en place d’offices nationaux
pour les denrées agricoles. Au début, il se refuse à dévaluer mais il sera obligé en
septembre 1936.
 Un gouvernement timide n’agissant que sous la pression.
En Suède, le gouvernement de Hanson va continuer sa politique sociale.
Au Danemark et en Norvège, une mobilisation sociale.
 Ce sont les premiers Etats qui ont tentés de mettre en place un embryon d’Etat
providence.
En Espagne, les Républicains vont tenter une politique Keynésienne. En 1936, ils vont
essayer de promouvoir une république de réforme agraire qui ne verra pas le jour.
Finalement, ces expériences sont modérées mais ont le mérite de redonner espoir aux
populations.
2) La lutte contre les dérives fascistes et
autoritaires
Un phénomène connu est celui des fronts populaires.
Il touche qu’un nombre limité de pays se retrouvant plutôt dans le sud de l’Europe
(France, Espagne, la Grèce..)
C’est en France que le front populaire a été mis en œuvre en premier à la fin de
l’année 1934.
En fait, s’il est mis en place pour les élections cantonales de 1934. C’est cependant
pendant l’été 1935 que les choses vont se débloquer car se tient à Moscou le 7ème congrès
du Komintern.
Les communistes français vont énoncer des propositions. Ce 7ème congrès va donner aux
communistes français de présenter et mettre en œuvre leurs initiatives. Ils proposent à
l’occasion du 14 juillet d’organiser un grand meeting avec les socialistes et les radicaux.
Ils veulent monter qu’il faut s’unir entre classes populaires et classes moyennes.
 Le 25 juillet 1935 est signé un accord important.
En fait, c’est la politique de Laval qui a affaibli la droite classique. Ainsi, au printemps
1935, on observe une importante victoire politique du front populaire gagnant de
nombreuses mairies par l’unité électorale.
 En janvier 1936, les trois grands partis vont instaurer une plateforme
commune.
La campagne législative d’avril 1936 est marquée par une forte confiance. Au premier
tour, on observe un tassement des voix radicales, les socialistes progressent et les
communistes passent de 9% à 16%.
En ajoutant les différents scores, la majorité n’est pas triomphale. C’est surtout le grand
mouvement populaire de mai-juin 1936 qui va déterminer le saut qualitatif.
En Espagne, les tractations aboutissent à un accord électoral en 14 points avec la
promesse d’une réforme agraire. En février 1936, s’ouvre l’occasion suite à une
dissolution des Cortes de voir cet accord apparaître.
Mais avec un peu plus de 50% des voix, la gauche espagnole remportent une victoire
politique renforcée par le fait que le système électoral leur permettra d’obtenir plus de
sièges. Dans les semaines suivantes, le nouveau gouvernement met la réforme en œuvre.
Cependant, cette coalition est fragile et des groupes anarchistes vont s’attaquer à la
hiérarchie catholique.
Aussitôt l’extrême droite va tirer les conséquences de ces incidents pour occuper la rue
et expliquer que la gauche est hostile à la religion. Elle va mettre en place un assassinat
politique par des pistoleros. Elle commence à fomenter un putsch débutant 4 mois
plus tard au Maroc et se dirigeant vers le centre espagnol.
 De plus, une aide massive de Mussolini et d’Hitler aux révoltés de l’armée du
Maroc par Franco et Sanjurjo
En effet, Hitler et Mussolini ont besoin de tester leur armement dans des guerres.
Tout matériel militaire se doit d’être testé.
Ainsi, ils vont soutenir dès le début le soulèvement en envoyant plusieurs divisions sur
le terrain. Ni le gouvernement français, ni le gouvernement britanniques souhaitent
intervenir par argument de paix et de guerre en Europe. La seule puissance est l’Union
Soviétique par des aides matérielles.
 Dès 1936, va se mettre en place un appel à la population : la mise en place des
brigades internationales.
Cette guerre d’Espagne va totalement occuper les esprits et en France, une grande
déception d’une non aide. Léon Blum prisonnier, renonce.
Dans les Balkans, il existe des éléments de mise en place de fronts populaires.
En Bulgarie le 19 mai 1934, le roi décide de prendre lui même le pouvoir et il dissout
le 14 juin tous les partis politiques.
Néanmoins, en février 1936, le comité central du parti communiste bulgare fait adopter
une ligne unitaire et des alliances sont conclues avec les socialistes bulgares mais avec
des agrariens contre la droite et le fascisme.
Or, en 1937 malgré l’interdiction des partis, ont lieu des élections sous surveillance et les
candidats de fronts populaires sous l’étiquette « bloc constitutionnel » obtiennent de
nombreux sièges.
 Mais cela ne débouche pas sur une victoire
En Roumanie, dès février 1935, le parti communiste se prononce pour la ligne
unitaire.
Il va signer des accords avec les socialistes et les agrariens (P. Groza). Ce front populaire
Roumain est capable le 31 mai 1937 d’organiser une gigantesque manifestation anti
fasciste mobilisant plus de 100 000 manifestants. Mais très rapidement, la droite
conservatrice réagit un nouveau coup d’Etat royal en 1938.
En Grèce, le parti communiste (le KKE) est très vite favorable à une alliance politique.
Dès le 6 octobre 1934 un pacte est signé avec les socialistes et les principaux syndicats
pour lutter contre les forces fascistes.
On verra même le KKE tenter de prendre contact avec Venizélos et en 1936, aux
différentes élections, on observe de très bons résultats électoraux. A Salonique, une
manifestation de 200 000 personnes.
Mais tout cela amène l’extrême droite avec le général Metaxás un coup d’Etat militaire
mettant fin à cette poussée revendicative.
 En dehors de ces pays, il existe quelques tentatives embryonnaires.
En Autriche, les sociaux-démocrates et socialistes vont tenter une unité d’action. Ils vont
mener quelques actions communes mais la répression policière contre ce mouvement va
être forte.
En Tchécoslovaquie, le parti communiste va modifier sa ligne sectaire et il va même
soutenir la candidature à la présidence de la République d’un ancien socialise
Edouard Benès. Il va devenir le symbole d’une hostilité aux forces d’extrême droite en
luttant pour les Sudètes.
Cependant, ces ouvertures du parti communistes ne sont pas suivies. La socialdémocratie se refuse à un accord politique durable.
En Allemagne, l’émigration de gauche reste profondément divisée après la victoire
d’Hitler. Il faudra attendre le début de l’année 1936 pour constater des contacts entre les
directions communistes et socialistes en exil. Ce sont surtout des militants de bases qui
font pression sur les partis.
Les procès de Moscou de 1936 vont permettre à la social-démocratie de s’opposer aux
communistes.
En Europe du Nord, les social-démocraties n’éprouvent pas le besoin de front
populaire.
1. Soit les partis communistes ont de petits scores
2. Soit l’extrême gauche est forte mais interdite.
Ainsi, la social-démocratie a davantage intérêt à s’unir avec les partis paysans. C’est ce
qu’on appelle en Finlande une alliance « rouge couleur de terre ».
D’autre part, l’extrême droite reste relativement faible dans ces pays là et la droite
politique est libérale qui n’est pas putschiste. Surtout, la crise est beaucoup plus courte.
Elles arrivent à instrumentaliser les problèmes du chômage et les problèmes ruraux à
leur profit.
Au demeurant, les directions sociale-démocrates sont féroces contre ceux voulant une
alliance. En Finlande, la tendance de Tallner va expulser sans ménagement tous les
socialistes tentant de préconiser une discussion avec les communistes.
Ils vont même exclure les personnes de la ligue des droits de l’homme qui ont eu le front
de lancer une grande pétition dans le pays pour la grâce d’un dirigeant communiste
emprisonné.
Enfin le nationalisme très fort des partis sociaux démocrates les rapproche des
formations agrariennes.
 Europe du Nord, alliance entre la gauche gentille et le centre gauche agrarien.
Au Danemark en 1929, en 1932 en Suède, en 1934 en Norvège et en 1937 en Finlande.
Dans ce dernier, l’élection favorisera K. Kallio.
Par ailleurs, on peut traiter de la SDN qui n’a joué aucun rôle efficace même si elle a
condamné la remilitarisation de la Rhénanie en 1936 par Hitler et l’expédition de
Mussolini en 1935.
Elle abandonne toute discussion sur le désarmement et va observer le départ des grands
partis devenant fascistes (Japon, Allemagne, Italie).
Au niveau des grandes internationales ouvrières, la communiste avait jouée un rôle
dans la mise en place des fronts populaires par Dimitrov. Mais après le 7ème congrès,
cette internationale ne se réunira pratiquement plus. Staline va lui même revenir en 1939
à une politique inverse.
D’une certaine manière, l’internationale communiste se retrouve paralysée par l’action
même du parti soviétique.
Quant à l’IOS, elle est profondément déstabilisée par le sort tragique du SPD
Allemand et se montre incapable de fixer une ligne claire.
En octobre 1934, on observe des discussions avec le Komintern. Le seul résultat tangible
est que l’IOS n’interdit plus la discussion de ses membres avec les communistes.
 En fait, ce qui va créer le désordre sont les procès de Moscou.
Du côté des gouvernements en place, des esquisses de résistances.
C’est en France qu’à partir de 1932, on résiste un peu.
Le gouvernement commence à réfléchir à une alliance militaire dans le cas d’une victoire
nazi. Cette politique est poursuivie par L.Barthou.
Staline est sensible car conscient qu’Hitler souhaite attaquer à l’est. Le problème est que
Barthou est assassiné en 1934 et le gouvernement Laval met pas mal de temps à parafer
le traité le 2 mai 1935.
Le 16 mai 1935, le gouvernement Tchèque s’engage aussi à se défendre avec l’Union
Soviétique contre l’Allemagne.
 Mais Laval ne souhaite pas réellement le Traité.
3) Des résultats remis en cause
Les politiques de relance ont certes un impact mais n’ont pas toujours des résultats
conformes aux espérances.
En France, le front populaire lance la reflation mais Blum dévalue sous la pression.
Il sera opposer à tout contrôle des changes. L’absence de mesures fiscales
discriminatoires fait que très rapidement, l’Etat va manquer de liquidité et de moyens.
Quand Blum en juin 1937, réclame des pouvoirs exceptionnels pour refinancer les
finances publiques, c’est trop tard.
Il est suivi par la majorité de la chambre mais au Sénat, il se heurte à un refus et il
démissionnera.
Son successeur radical Chautemps va alors mettre en œuvre ce que Blum avait appelé
la pause.
Par ailleurs, les politiques économiques volontaristes sont souvent de types allemandes
ou italiennes qui ne sont pas une lutte contre les injustices mais essentiellement une
préparation à la guerre et même une forme d’accentuation d’autoritarismes.
En fait, la grande majorité songe d’abord à renforcer le protectionnisme quitte à
pratiquer avec l’Allemagne des accords de trocs sans la monnaie.
Quand des mesures sociales sont adoptées comme en Hongrie (après Gömbös), c’est
simplement pour renforcer la base populaire du régime.
Il faut noter aussi qu’en 1936, Schacht est remplacé par un nazi Göring. Il est chargé
officiellement de mettre en place un plan d’autarcie en vu de préparer le conflit. A noter
que le réarmement se fait avec un endettement gigantesque.
Conclusion :
Quand au front populaire proprement dis, ils sont comme construction politique
extrêmement fragile.
Même au moment de leur splendeur, les socialistes et les communistes se
soupçonnent de manœuvre déloyale.
Les partis bourgeois radicaux acceptant les fronts populaires ont toujours peur d’être
entrainé vers une surenchère sociale. Et même attaquer par les militaires, le « frente
populaire » espagnol n’arrive pas à trouver une unité. Il est soumis à d’énormes divisions
quant à la manière d’organiser la résistance militaire.
A noter que les fronts populaires en particulier en France, vont être victime de la non
intervention en Espagne. Ces divergences vont créer de graves conflits. Il faut enfin
noter que les procès de Moscou ont joué un rôle néfaste.
B) 1938-1939 : l’effondrement
Lors de cette période, on fait trop souvent une opposition mécanique entre le combat
que pourrait mener les démocraties et de l’autre, les dictatures.
Cela ne prend pas en compte les responsabilités des différentes forces politiques face à
la progression du fascisme. Même dans des pays auto intitulés démocratie, des forces
jouaient contre la démocratie.
En fait, un facteur essentiel est la déliquescence des alliances notamment à gauche.
Aussi la progression des idées fascistes à l’intérieur de différents courants politiques.
Cela encourage l’extrême droite dans la conquête du pouvoir absolu.
1) La déliquescence des alliances de gauche
Cette déliquescence est sensible assez tôt.
Dans ce processus de minage des alliances, on trouve de vieilles querelles passées.
Même dans la période 35-37, certains dirigeants se sont engagés dans les alliances à
reculons.
Cependant, c’est aussi une histoire de circonstances nationales et internationales qui ont
jouées un rôle important dans la mise à mort progressif de ces alliances.
Les accords sont en faite très fragile. Une partie des formations politiques ne sont pas
convaincus à la base.
Le cas des émigrants politiques allemands : Du côté social démocrate, on a la SOPADE
refugié à Prague qu’est une sorte de direction en exil prétend parler au nom de l’ensemble du
mouvement social démocrate. Elle s’oppose ouvertement à toute alliance avec les communistes et
profite des grands procès de Moscou pour renier toute valeur au front populaire.
En France, la cohésion du front populaire a été relativement forte durant l’année 1935 et le début
de l’année 1936. En fait, deux facteurs ont abouti à la séparation :
1. le refus de Léon Blum d’intervenir en Espagne. Il ne veut pas se démarquer des
britanniques.
2. Fin 1936, l’annonce d’une pause dans les réformes. Il considère que face à la résistance du
patronat, il fau s’arrêter. Ceci devise fortement le mouvement syndical. Blum est très lié
aux radicaux dans la mesure où ce sont eux qui gouvernent et d’autre part, le soutiennent
à la chambre.
Mais la guerre d’Espagne est un facteur international important.
Blum s’oppose à l’intervention de l’armée française mais pas aux brigades
internationales. Sur le terrain, Hitler et Mussolini envoient des troupes d’élites ainsi qu’un
matériel de guerre. Le 21 janvier 1937, tentative d’interdiction des brigades.
Cela a amené le PCF à devenir de plus en plus virulent dans la critique. Dès le 4 septembre 1936,
il avait appelé à une grande manifestation de masse.
Autre élément, les syndicalistes proches des communistes vont aussi déclencher une grève
générale pour l’intervention en Espagne.
Si la guerre d’Espagne provoque des querelles, un deuxième élément important : ce sont les
problèmes liés à l’application du programme du front populaire.
Il s’était engagé dans la lutte contre les formations d’extrêmes droites en France. Mais, cette
dissolution des ligues n’avaient pas empêchées la reconstitution de ces forces sous forme de parti
politique en particulier celui du colonel La Rocque, ancien chef des croix de feu et met en œuvre le
Parti Social Français. C’est une reprise des croix de feu avec un antisémitisme et une série
d’attaques.
Le 16 mars 1937, ce parti décide d’organiser une grande manifestation anti front populaire. Ils
voulaient d’abord Paris mais furent interdit et se déroulera à Clichy. Furieux de cette
autorisation, les communistes organisent une contre manifestation. Mais, assez curieusement la
police intervient et tire sur cette manifestation avec 5 morts et 500 blessés. A l’époque Blum était
remplacé par Chautemps.
La politique de déflation de Chautemps est dénoncée par la gauche de la SFIO comme
contraire aux accords signés. Le parti communiste appelle à quitter la majorité parlementaire.
Ainsi, dès le début 1937, une séparation des forces de gauche.
Blum va essayer de revenir avec un programme plus orienté vers une politique populaire mais
échoue à nouveau et Chautemps sera remplacé par un autre radical : Daladier.
Certes face au danger allemand, il continue la politique de réarmement mais par contre, il va
revenir sur la loi des 40h, décréter une pause sur les augmentations salariales. Cette
remise en cause sonne la fin du front populaire.
En novembre 1938, la CGT lance une grève générale mobilisant assez peu par rapport à l’année
36. Cette grève va favoriser à nouveau une division à l’intérieur de la CGT.
Mais de plus grave, Daladier se met à la remorque de Neville Chamberlain et sera à
l’origine signature des accords de Munich et face à la diplomatie Hitlérienne, cédera le
plus vite.
Côté Espagnol, quand éclate la révolte des généraux, un sursaut du front populaire espagnol
pour souder l’unité conter le soulèvement militaire. Le fait qu’aussi Hitler et Mussolini
interviennent directement dans la guerre va inciter le front populaire à se resserrer.
Mais très vite, des distensions apparaissent en particuliers entre les deux forces les plus
déterminées à lutter : les anarchistes et les communistes.
Les anarchistes veulent établir très tôt une sorte de terreur dirigée contre les milices et
les forces conservatrices en Espagne.
Les communistes souhaitent une unité beaucoup plus forte du commandement militaire
républicain.
D’autant plus qu’il existe à l’intérieur du front populaire, le POUM un parti Trotskiste et
renforçant les distensions.
Finalement, on espère recoller les morceaux en mettant à la tête du gouvernement un socialiste se
nommant Negrim. Il va essayer de tenir la balance mais très rapidement, les anarchistes et le
POUM vont l’accuser d’être favorable aux communistes.
Plus on avance dans la guerre civile, plus les agents envoyés par Staline vont jouer un rôle
important créant un malaise supplémentaire.
C’est surtout dans l’année 1939 que le front républicain va s’effondrer.
D’autre part, il faut s’occuper de signes de défaillances à l’intérieur des partis de
gauche par rapport au fascisme.
En effet, certains partis, vont peu à peu se laisser gangréner par des idées fascistes.
Quand on analyse la vie politique en Europe, il ne faut pas partir de concepts généraux,
il faut analyser les contradictions.
On retrouve ici le Parti Ouvrier Belge.
Le nouveau leader Henri De Man opère une dérive idéologique en élaborant une
pensée anti marxiste ou l’Etat en tant que tel avec un exécutif fort et la cohésion
nationale tiennent une place croissante. Ce qui permet de couvrir cet autoritarisme
croissant, c’est la revendication d’une politique économique beaucoup plus dirigiste et
une politique sociale plus hardi.
Mais sous cet écran de fumé, on s’aperçoit que ce dirigisme économique ressemble de
plus en plus au dirigisme mis en place par Mussolini.
Le citoyen Henri Spaak se laisse tenter par cette rhétorique et il la quittera qu’en 1940
lors de la collaboration nazie. Il aura un reflexe de défense et d’horreur mais il
n’empêche que dans les années 30, il se démarque peu de Henri de Man.
En revanche, Vandervelde originaire du POB s’inquiète de la situation.
 Ainsi, un parti ouvertement socialiste mais dont le leadeur subit une dérive
idéologique le menant au fascisme.
D’autre part, il existe un courant à l’intérieur du SFIO : néo-socialiste. Les deux chefs
sont : Déat et Marquet.
Ils développent des thèses se rapprochant des thèses du Belge. Au départ, ils se
prétendent de gauche mais à partir de 1938, ils s’enfoncent dans une sorte de
désarmement moral et intellectuel amenant Déat va applaudir les accords de Munich et
souhaitait la paix avec la nouvelle Allemagne. Déat et Marquet connaitront un sinistre
futur.
Aussi un autre courant emmené par Paul Fort qui flirtera avec Vichy. Sans être un
collaborateur sanglant, il est antisémite et développant un discours inquiétant. Il est élu
jusque dans les années 50 dans son fief en Saône et Loire.
Cette manière de faire est effectivement tout à fait inquiétante.
Mais heureusement, à l’intérieur du mouvement socialiste européen, on perçoit des
forces de réactions.
Surtout, ce qui est inquiétant :
 c’est les visions très stéréotypes que les un et les autres vont avoir dans un
combat commun mais qui sera mené en ordre dispersé.
Les différentes forces de gauche ou d’extrême gauche n’arrivent pas à sortir de leur
division.
Du côté social-démocrate, les communistes sont présentés sous les couleurs les plus
noires. Côté communiste, la tentation est grande de s’allier pour piquer avec les
électeurs.
Au sein du courant socialiste, il existe pourtant un certain nombre de leadeurs qui sont
ouverts à l’alliance avec les communistes (Nemmi ou Zyrowski). Mais ce sont des forces
minoritaires.
Les communistes ont le problème de la dépendance par rapport à la direction
soviétique.
Au début des années 30, les partis se sont construits autour de la matrice Stalinienne. Or
Staline est hostile à la tactique des fronts populaires et il pousse les communistes à se
détacher et le discours redevient très anti socialiste.
Surtout, ce qui va totalement prendre de cours les partis communistes, c’est la
signature en aout 1939 du pacte dit germano-soviétique.
C’est un terrible handicap car la nouvelle va tomber sur des partis dont la ligne est
antifasciste. A plusieurs reprises, Staline a réussi à mener une politique de destruction
des partis communistes.
Enfin, le gros handicap des gauches est le manque d’expression publique libre.
2) La contre-offensive des forces
réactionnaires
Etre réactionnaire, c‘est être autoritaire, revenir aux inégalités et surtout, une sorte de
hiérarchisation au sein de la société.
En France, les ligues ont certes été dissoutes par Blum mais reconstituées sous forme de partis.
Mais un autre parti monte dirigé par un ancien communiste : le Parti Populaire Français de
Doriot. Il va aspirer toute une partie des anciennes forces d’extrêmes droites.
De plus, le TSAR de Deloncle qu’est une organisation terroriste dans le but est d’opérer des
violents attentats. Elle est clandestine réalisant quelques dégâts.
La presse de droite conservatrice très virulente couvre plutôt ces organisations. Elle en profite
pour développer dans le pays une haine du front populaire et une haine des juifs, des étrangers.
Ils deviennent les cibles favorites de cette presse.
Le combat idéologique mené par la droite et l’extrême droite est très fort.
Pour l’Espagne, l’extrême droite a été active bien avant le coup d’état. Dès 1933, s’était fondé la
phalange espagnole. José Primo de Rivera tient le haut du pavé dans la vie politique. En 1936,
théoriquement la phalange est interdite mais en réalité, elle va se recomposer sous la forme d’un
mouvement d’activiste qui vont tenter d’assassiné des cibles symboliques. Le président des Cortes
va être enlevé puis assassiné.
Souvent, ces pistoleros prennent comme prétexte les nombreuses exactions que les
anarchistes commettent contre les prêtes et certains chefs de la droite comme Calvo
Sotelo.
Dès lors, l’extrême droite à tous les moyens pour justifier ses actions. De même, elle refuse le
verdict des urnes. Ainsi, l’ensemble des partis de droite se rallie à Franco dès la déclaration du
soulèvement militaire. Elle ne supportait pas sa défaite électorale.
Donc, on n’a pas de zones protégées. On pourrait même ajouter que dans un pays
comme le Royaume-Uni, il existe une sorte de fascination pour Mussolini, pour Hitler.
Ils sont discrets, mais une sorte de désarmement dans certains milieux.
Dans les pays de l’est et du sud, une montée de forces d’extrêmes droites.
En Grèce, le roi Georges II revenu d’exil à l’automne 1935 fait appel en avril 1936 au général
Metaxás pour s’opposer au très fort mouvement social existant et pour les réprimer. En aout
1936, le général dissout le parlement et forme une dictature.
Une vague d’arrestation envoie dans les iles grecques de nombreux syndicalistes considérés
comme opposants. Il aura le titre d’Archigos, celui qui commande.
En Roumanie, la montée de ces forces finissent par inquiéter la Cour qui a des atouts dans sa
manche : l’appui de l’armée. Le Roi va faire arrêter le chef de la garde de fer et installe une
dictature royale dans le but est de protéger les classes dirigeantes contre un fascisme.
C’est pour lutter contre cette démagogie qu’on installe une dictature aboutissant à la dictature
des militaires avec le fameux maréchal Antonescu.
En Hongrie, malgré l’installation de Gömbös, se monte autour d’un leader Ferenc Szalazi issu
d’une famille arménienne de Transylvanie mettant en place des thèses sur la pureté du sang..
C’est un vieux militant d’extrême droite Hongariste qui revient d’un voyage chez le Führer,
persuadé qu’il faut créer un mouvement national-socialiste qui s’appellera les croix fléchées.
Il regroupe l’ensemble des courants fascistes dans ce mouvement qu’en juillet 1938 adopte la
croix fléchée comme ensemble. Il adopte une politique démagogique et entraîne de nombreux
opposants. Le régent Horthy aimant l’ordre va faire arrêter Szalazi à plusieurs reprises et va
tenter de l’éliminer en prenant dans ses mains la direction du pays sous forme de dictature.
En Pologne, en 1935, quand Pilsudski meurt, aussitôt s’installe un régime militaire. Ce régime
est nationaliste et très conservateur empêchant toute opposition dans le pays. Surtout, c’est une
équipe qui par pragmatisme va signer avec l’Allemagne un pacte de non agression.
Si en juillet 1939, on fait le bilan des pays alliés d’une manière ou d’une autre à la
dictature contre la démocratie, cela fait un ensemble de 17 Etats sur 26.
Surtout, on s’aperçoit que dans les 9 qui restent, les courants fascistes ou nazis sont
plutôt en hausse (Belgique, Suisse, Pays-Bas..). Tout cela donne à l’Allemagne nazie et à
Mussolini des facilités pour agir.
3) Les coups de boutoir de la diplomatie
Hitlérienne
Hitler était très malin et très pervers.
 Sa tactique favorite est de mentir à ses interlocuteurs et de les endormir avant de
frapper.
Hitler fait mine d’accepter les négociations mais ensuite, une fois qu’il a négocié, il signe
en imposant des volontés.
Et après, il ne respecte pas ses engagements et à une date favorable à ses intérêts, il
rompt l’accord.
1. En 1933, il a fait semblant de négocier le désarmement pour le rompre ensuite.
2. Il a fait semblant de respecter les accords de Locarno pour mieux les rompre.
3. En 1934, il a fait mine de respecter l’Anschluss.
4. Il a fait mine de ne prendre que les Sudètes en Tchécoslovaquie.
En face, il a rencontré de faibles interlocuteurs. Chamberlain « Hitler décidément n’est pas
un gentleman.. ».
En fait, Neville Chamberlain situé très à droite et prêt au compromis les plus
invraisemblables. Ils veulent éviter une alliance compromettante avec Staline. En fait, ce
qui l’inquiète est l’idée que les soviétiques pourraient se servir d’une alliance pour
avancer au cœur de l’Europe.
C’est au nom du refus de cette alliance qu’il va abandonner la Tchécoslovaquie et
l’Autriche à leur sort.
Les diplomates français ont été plus divisés. Certains considéraient qu’il ne fallait pas se
couper de l’Angleterre. En effet, des personnes comme Alexis Léger était partisan
d’une alliance avec l’union soviétique. Le plus souvent, ce courant plutôt favorable à
une alliance n’a jamais disparu mais il est resté minoritaire.
Dans les autres pays de démocratie libérale, on était plutôt neutre comme les Etats
Scandinaves, les Pays-Bas ou la Suisse. Souvent, cette neutralité était conçue dans un
sens égoïste. En effet, c’était pour se protéger à titre individuel. On peut les comprendre
car ce sont des Etats plutôt petits avec une petite armée.
Hitler n’avait jamais caché son intention d’attaquer à l’est. Elle était improbable durant
l’année 34-35.
Un certain nombre de chercheurs sont enragés à démontrer que Staline dès le début
souhaitait une alliance avec l’Allemagne nazie mais c’est une absurdité.
Ce compromis avec l’Allemagne nazie ne sera envisagé qu’au début de l’année 1939
que la diplomatie soviétique hésite entre deux lignes.
En réalité, le revirement de la diplomatie soviétique fut Munich montrant que les
démocraties libérales ne sont pas prêtes à s’engager dans une guerre avec Hitler.
Ainsi, les dirigeants soviétiques ont rectifié leur stratégie. L’avantage avec l’Allemagne,
c’est que ça leur permettait de gagner du terrain.
En effet, ils savaient que Hitler les attaquerait et pensaient gagner du temps. L’alliance
avec l’Allemagne permettait aussi de faire des affaires au niveau économique tout en
s’emparant d’une protection envers la Finlande.
En fait, la démarche Hitlérienne sera au maximum de profiter des faiblesses et des
divisions. Mais cette diplomatie n’avait jamais perdu de vu l’essentiel : la conquête de
l’espace vital et la supériorité des Aryens.
Le racisme est une science et donc, la conquête est obligatoire. L’Allemagne n’avait
qu’une armée de 100 000 hommes et avaient de nombreuses contraintes. De plus sa
situation économique était catastrophique.
1. Le premier pas décisif est la question du réarmement car son premier combat est
d’éliminer ses opposants.
2. Le deuxième obstacle est le Traite de Locarno où son propre pays reconnaissant des
frontières.
3. Ensuite, il faut remilitariser la Rhénanie ou se rapprocher des frontières pour mettre
la pression. Il le fera en 1936 en réoccupant militairement la zone abandonnée par les
troupes franco-belges. Ce coup de force provoque une réaction.
Le gouvernement songe à résister et on est tout près des élections d’avril 1936 et le
gouvernement français ne réagit pas tellement..
En 1935, Mussolini envahit l’Ethiopie l’isolant diplomatiquement et permet à Hitler de
venir vers lui. En 1936, Hitler signe une alliance avec Mussolini.
Dans cette même année, il se lance dans la guerre civile en Espagne et ceci est
extrêmement important.
La paix européenne est donc clairement menacée mais Chamberlain y voit que les
intérêts britanniques ne sont pas en danger et en France, on a un débat interne par la
non intervention.
Ayant ainsi gagner du temps Hitler, peut lancer la deuxième phase : l’arrivée de
Goering en 1936 à la tête du ministère de l’économie mettant en œuvre un super plan de
réarmement un super plan d’autarcie économique en prévision d’une guerre.
Pendant l’année 36-37, ils accumulent des forces. En 1938, Hitler se sent extrêmement
force et réalisera en peu de temps deux opérations exceptionnelles.
En février 1938, il menace le successeur de Dolfuss, Schuchknigg en lui évoquant un
parti nazi important en Autriche. Il faut nommer le nazi important autrichien au
ministre de l’intérieur. Le nommé, c’est préparer un mauvais coup.
Schuchknigg n’ayant plus Mussolini pour l’aider, cède et le prend.
Le 11 mars, de plus en plus gourmand, Hitler exile que le chef nazi autrichien devienne
chancelier. Le président de la République Autrichien Miklas cède que pendant la nuit,
amenant Hitler envoyer une division à franchir la frontière et établir l’annexion.
Les réactions françaises et britanniques à l’Anschluss sont quasi-nulles.
Staline est le seul à protester réellement. Au moment même de l’Anschluss, le pas
supplémentaire est les Sudètes. Cette opération est lancée et finalement, les français et
les britanniques finissent par accepter une conférence à Munich en septembre 1938.
C’est à ce moment là que dans un discours, que Hitler menace d’envahir les sudètes.
Staline apprend l’invasion des Sudètes.
Hitler évoque que maintenant, il s’arrête et au printemps 1939 et disant que le
gouvernement Tchèque ne joue pas le jeu, il va envahir la plaine tchèque et créer un
gouvernement Slovaque sous la direction de l’évêque Tizo.
Mais ce qui va déclencher la guerre est l’invasion du corridor du Dantzig ainsi que
toute la Pologne.
Conclusion officielle du cours :
La marche à la guerre et l’affirmation des puissances fascistes ne provient pas d’un
renoncement unilatéral et continu de l’Europe.
Il y’a bien eu des réactions contre la montée du fascisme en particulier à gauche. Parmi
les diplomates et militaires occidentaux, quelque soient les couleurs, certains avaient
compris la nécessité de se défendre par des alliances internationales. (Barthou..)
Mais, à partir de 1937, les facteurs négatifs l‘emportent. Les gauches se montrent
incapables de consolider les accords politiques passés en 34 et 35 et se divisent
gravement à un moment où l’unité est nécessaire.
Rattrapé par leur passé, elles pensent que se disputaient entre elle et plus efficace que
construire une digue durable contre le danger
Quant au gouvernement, ils poursuivent à l’est de l’Europe leur dérive autoritaire et à
l’ouest, se laissent endormir par une diplomatie hitlérienne faite de dupicité et de
mensonge.
Quant aux opinions publiques, elles ont trellement peur de voir une guerre encore plus
meurtrière qu’elles font confiance au gouvernement dans une fuite en arrière face au
danger fasciste.
Fin !!!!
Examen : Dernière semaine de décembre ici :
Il s’agira d’une petite dissertation en 3 heures.
Précis : va noter surtout la capacité à mémoriser : d’érudition.
Regarder le travail fourni. Faire un gros effort.
Attention, s’interroger sur le sujet. Lire bien le sujet, essayer de voir quelle est
réellement la question posée avant d’y répondre.
Un sujet donné est une question précise : il faut faire le tri dans ses connaissances ;
Une réponse organisée est souhaitable.
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