- 1/8 -
H 2 Linvention de la citoyenneté dans le monde antique :
Athènes du Ve au IVe siècles et Rome du Ier au IIIe siècles.
ETUDE DU SUJET :
- Bornes chronologiques :
« antique » : Antiquité, -3000 à 476 ; Ve-IVe démocratie à Athènes ; Ier au IIIe période
lempire, deux époques différentes, deux systèmes politiques différents
- Bornes spatiales :
« Monde » : ensemble de la planète ; « Athènes » 1 cité grecque berceau de la démocratie ;
« Rome » : capitale de lempire romain, deux lieux différents, deux systèmes politiques
différents
- Mots clés :
« Invention » : découverte, mise au point
« Citoyenneté » : droit de cité, statut du citoyen, droits et devoirs
- Liens logiques :
« : » = exemples choisis, pourquoi ces exemples ? …
« Athènes » et « Rome » : relation, comparaison…
- Problématiques :
Comment fonctionnent les citoyennetés athénienne et romaine ?
En quoi leur comparaison permet-elle de comprendre lévolution du statut de citoyen ?
I. Que signifie être citoyen à Athènes et à Rome ?
A. La définition du citoyen.
B. Les droits et les devoirs du citoyen.
C. La situation des non-citoyens.
II. Quel est le rôle politique du citoyen, à Athènes et à Rome ?
A. A Athènes, les citoyens gouvernent.
B. A Rome, des citoyens privés de pouvoir par lempereur.
III. Des conceptions différentes de la citoyenneté ?
A. Athènes, une vision idéale.
B. A Rome, un outil de paix.
C. Un point commun : latout de la richesse.
NOTIONS A CONNAITRE :
Ephébie ;
Isonomie ;
Liturgie ;
Atimie ;
Ostracisme
Métèque ;
Monarchie ;
Oligarchie ;
Misthos ;
Sophiste ;
Démagogue
Droit romain ;
Droit latin ;
Pérégrin ;
Cursus honorum ;
Honestiores ;
Humiliores ;
Evergétisme ;
Ordre équestre ;
Ordre sénatorial.
COMPETENCES ETUDIEES :
- Etude dun sujet pour établir une problématique ;
- Présenter un document ;
- Répondre à une question portant sur un ou plusieurs documents ;
- Rédiger un paragraphe argumenté ;
- Prendre des notes ;
- Apprendre son cours.
DEVOIR BILAN :
- Explication de documents.
- 2/8 -
De lAntiquité, de nombreux régimes politiques se succèdent donnant des rôles variés aux citoyens. Parmi
eux, la démocratie athénienne, du Ve au IVe siècles avant Jésus-Christ, et lEmpire romain, du Ier au IIIe siècles
après Jésus-Christ, offrent des visions très différentes de la citoyenneté.
Comment fonctionnent les citoyennetés athénienne et romaine ? En quoi leur comparaison permet-elle de
comprendre lévolution du statut de citoyen ?
Après avoir déterminé qui est citoyen à Athènes au Ve et IVe siècles et à Rome du Ier au IIIe siècles après
Jésus-Christ, nous montrerons que lexercice de la citoyenneté ne seffectue pas de la même façon dans les
deux Etats. Enfin, nous verrons que cette différence s’explique par des conceptions distinctes de la citoyenneté.
I. Que signifie être citoyen à Athènes et à Rome ?
A Athènes comme dans lEmpire romain, la citoyenneté nest accessible quà certains. Elle est dans les deux
cas à lorigine de droits et de devoirs auxquels les non-citoyens nont pas accès.
A. La définition du citoyen.
Dans la cité athénienne, les critères pour devenir citoyen évoluent au cours du temps pour devenir de plus en
plus restrictifs. En 508, Clisthène décide que le citoyen doit être un homme libre de plus de 18 ans, de père
citoyen et inscrit sur les listes de son dème. Dès lors, tout citoyen dispose dun nom tripartite avec son nom
personnel, celui de son père et celui de son dème. A partir de 451 et de la loi de Périclès, le citoyen doit, en
plus, être fils dune mère, elle-même fille de citoyen. Si le futur citoyen répond à tous ces critères, il doit suivre
limmigration pour devenir définitivement citoyen. Lors de la première année de ce service militaire
obligatoire, le futur citoyen reçoit une formation militaire de base qui lui sera utile pour exercer un de ses
devoirs essentiels, celui de défendre la cité. Lors de la seconde année, les éphèbes se déplacent de garnison en
garnison à lintérieur de lAttique afin de découvrir lensemble de la cité quils vont défendre et diriger par la
suite. Donc à 20 ans, sil a rempli tous les critères nécessaires, léphèbe devient enfin citoyen et va pouvoir
bénéficier des droits et devoirs du citoyen.
La citoyenneté romaine sacquiert dabord par la naissance. Comme Athènes, un enfant mâle, fils dun
citoyen, devient citoyen dans sa 17e année si son père le reconnaît ou si sa mère, fille de citoyen, nest pas
mariée. Il peut alors porter la toge et les tria nomina (prénom, nom et surnom), symbole de citoyenneté. A
partir de Hadrien (117-138), cette transmission par la naissance s’étend aux enfants de fille de citoyen même si
leur père nest pas citoyen. Mais, à la différence de ce quil se passe dans la cité grecque, il existe dautres voies
pour devenir citoyen. Le droit de cité est octroyé aux étrangers libres dans plusieurs circonstances. Cest le cas
pour les hommes qui ont servi 25 ans ou ayant accompli des faits darmes exceptionnels dans les troupes
auxiliaires de larmée romaine. Cest le cas également pour les magistrats des cités de droit latin lorsquils ont
fini dexercer leur magistrature. Il sagit cependant dun droit de cité limité puisquils ne peuvent accéder aux
magistratures romaines ou au Sénat. Lempereur dispose par ailleurs du pouvoir daccorder la citoyenneté
complète à des étrangers (pérégrins) et à leurs familles. Dans ce cas, le nouveau citoyen prend le nom de
lempereur. Quant aux esclaves affranchis, ils reçoivent le statut de leur ancien maître : si celui-ci est citoyen
romain, ils le deviennent à leur tour avec des droits limités. Ce sont les fils des affranchis qui pourront exercer
pleinement les droits du citoyen.
Les critères pour être citoyen sont différents et plus ou moins restrictifs à Athènes et à Rome. Quen est-il
des droits dont disposent les citoyens ?
B. Les droits et les devoirs du citoyen.
A Athènes, le citoyen dispose :
de droits politiques : seul le citoyen peut voter, participer aux élections et exercer des charges
publiques (politiques, religieuses ou militaires) ;
de droits judiciaires : seul le citoyen peut bénéficier de la protection de la justice et porter plainte
par lui-même. Il bénéficie de légalité devant la loi (isonomie). Enfin, il ne peut être soumis à la
torture ou être vendu comme esclave ;
de droits civils : seul le citoyen a le droit de posséder une terre ou une maison et de les transmettre
en héritage. Lui seul peut contracter un mariage avec une fille de citoyen athénien. Enfin, seul le
citoyen peut recevoir du blé et des aides financières de la cité pour aller au théâtre, par exemple.
En contrepartie, le citoyen a des devoirs importants, dont celui de défendre la cité, de 18 à 60 ans. Depuis les
réformes de Solon, les citoyens les plus riches servent comme cavaliers et la plupart des autres citoyens sont
des hoplites (fantassins). Les plus pauvres des citoyens, ne pouvant financer leur armement, sont rameurs sur
- 3/8 -
les navires de guerre : les trières. Les plus riches des citoyens doivent aussi faire preuve de nérosité en
finançant directement les dépenses publiques les plus lourdes, par le biais des liturgies, cest-à-dire par la prise
en charge des services publics impliquant de fortes dépenses. Parmi les plus coûteuses, la triérarchie consiste à
financer et à entretenir léquipage dune trière pendant un an, et la chorégie consiste à financer un chœur pour
les représentations lors des concours de théâtre. Le non-respect de ces devoirs peut conduire à la perte, totale ou
partielle, finitive ou temporaire, personnelle ou héréditaire, de la citoyenneté (atimie) suite à un procès pour
lâcheté au combat, vol, dettes ou impiété (Socrate et Aristote) voire même à lostracisme (exil).
A Rome, le citoyen romain dispose de sept droits fondamentaux :
le droit de propriété (ius commercii), cest-à-dire quil peut disposer librement de ses biens, les
vendre, en acheter, en hériter ;
le droit de mariage (ius conubii), seul le citoyen peut obtenir un mariage légitime avec une fille de
citoyen ;
le droit dintenter une action en justice (ius legis actionis) devant les magistrats romains, le citoyen
romain ne peut subir de torture dans le cadre dun procès ;
le droit de vote (ius suffragii) lors des élections des magistrats ou pour confirmer les décrets du
Sénat dans les assemblées populaires, les comices ;
le droit dêtre élu (ius honorum), le citoyen participe au cursus honorum voie des
honneurs rassemblant les carrières administratives, politiques, juridiques et militaires) qui se
déroulent par étapes et mènent aux plus hautes fonctions ;
le droit dappel au peuple dans les procès criminels (ius provocationis), sous lempire ce droit
dappel se fera devant lempereur ;
le droit de participer aux sacerdoces (ius sacrorum), cest-à-dire dexercer la fonction de prêtre pour
les cultes publics.
De plus, seuls les citoyens romains peuvent servir comme volontaire dans les légions, le corps de base de
larmée romaine. Après 20 ans de service, ils peuvent se voir offrir des terres lors de la fondation de colonies
romaines. Les citoyens bénéficient des richesses de lempire (distribution gratuite de blé, jeux, embellissement
des cités). Etre citoyen romain, cest également avoir des obligations. Le citoyen romain ne paye pas le
tributum (impôt proportionnel à la fortune sur les terres et sur les biens, depuis 167 avant Jésus-Christ), mais il
doit sacquitter dautres impôts, notamment les 5% sur les successions. Il doit, en outre, obligatoirement
participer aux cultes publics parmi lesquels le culte impérial instauré à partir dAuguste, au début du Ier siècle.
A Athènes comme à Rome, être citoyen signifie bénéficier dun certain nombre de droits mais aussi exercer
certains devoirs. Quen est-il des autres habitants qui ne respectent pas les critères de citoyenneté ?
C. La situation des non-citoyens.
Sur les 333 000 habitants de lAttique vers -430, seuls 40 000 sont citoyens : les femmes et les enfants de
citoyens (103 000), les métèques (40 000) et les esclaves (150 000) sont exclus de la vie politique. A Rome, les
non-citoyens représentent aussi la majorité de la population mais leur nombre varie en fonction de lexpansion
de lEmpire.
Les femmes athéniennes sont considérées comme des enfants. Elles vivent toujours sous la tutelle dun
homme (père, mari, frère, fils), elles ne peuvent ni hériter, ni disposer librement du fruit de leur travail. Leurs
tâches sont essentiellement ménagères. Privées de droits politiques, elles sont pourtant considérées comme
gardiennes des traditions et donc associées à la vie religieuse de la cité. Cette relative importance vient du fait
quelles engendrent les futurs citoyens athéniens. A Rome, les femmes passent de la tutelle de leur père à celle
du mari mais elles sont plus libres quen Grèce. Les matrones et les veuves disposent des droits civils du
citoyen (héritage, divorce, témoignage au tribunal, éloge funèbre) mais pas des droits politiques
Athènes accueille de nombreux étrangers, Grecs ou non-Grecs. Sils ne sont que de passage, ils ne sont pas
protégés par la justice traditionnelle mais par des tribunaux spéciaux aux procédures plus sévères. Par contre,
sils restent un certain temps à Athènes (plus dun mois), sils sacquittent dune taxe spéciale (metoïkon, 12
drachmes pour un homme, 6 drachmes pour une femme) et si un citoyen se porte garant deux, ils accèdent à un
statut particulier, celui de métèque. Certes, ils ne participent pas à la vie politique mais ils participent à la
défense de la cité, bénéficient de la protection des tribunaux athéniens. Ils participent aussi à la vie publique par
lintermédiaire des liturgies et à la vie religieuse de la cité. Hommes libres, ils sont artisans, commerçants ou
changeurs et contribuent donc à la prospérité dAthènes, ce qui explique ce statut particulier.
Exceptionnellement, lassemblée des citoyens peut accorder la citoyenneté aux métèques ayant bien servi
Athènes. LEmpire romain intègre, au cours des conquêtes, de nombreux peuples étrangers. Ces pérégrins
- 4/8 -
nont pas la citoyenneté romaine mais conservent celle de leur cité dorigine. Contrairement à Athènes, ils
peuvent raisonnablement espérer devenir citoyen.
Privés de liberté, les esclaves nont aucun droit à Athènes comme à Rome. Ils sont considérés comme une
marchandise que lon peut vendre, louer ou transmettre par héritage. En cas de procès contre son maître,
lesclave appelé à témoigner est torturé. Ils sont utilisés dans tous les secteurs de la production, en fonction des
activités de leurs maîtres. Ils déchargent ainsi le citoyen des tâches quotidiennes lui permettant ainsi de
soccuper de la vie politique. Ils sont protégés par la loi afin de ne pas perdre une force de travail. Dans certains
cas rares, lesclave peut être affranchi par son maître : à Athènes, il devient métèque tandis que, à Rome, il
reçoit le statut de son maître.
Seule une petite partie de la population athénienne et romaine remplit les critères pour être citoyen, les
autres habitants en sont exclus. La citoyenneté offre des droits et des devoirs dont le plus important, car faisant
la distinction entre un citoyen et un non-citoyen, est le droit de participer à la vie politique. Cette participation
est-elle la même dans la démocratie athénienne que dans lEmpire romain ?
II. Quel est le rôle politique du citoyen, à Athènes et à Rome ?
Etre citoyen signifie participer à la vie politique. Cependant, les rôles politiques du citoyen athénien et du
citoyen romain sont très différents.
A. A Athènes, les citoyens gouvernent.
La Cité-Etat athénienne (polis) domine un territoire, lAttique, de 2 600 km² qui comprend un territoire
agricole (chora) avec des villages, un grand port, Le Pirée, et une ville capitale, Athènes (asty). Athènes se
distingue des 750 autres Cités-Etats grecques par son système politique, la démocratie, qui sest mis en place
progressivement. En effet, Athènes a dabord é une oligarchie (le pouvoir politique est exercé par une
aristocratie de quelques personnes) du VIIe siècle jusquà la réforme de Solon, en -594 qui a réparti les citoyens
en quatre classes selon leurs revenus (censitaires) et non plus selon leur naissance. Certes, laristocratie
conserve lessentiel du pouvoir mais les autres citoyens obtiennent les mêmes droits civils et judiciaires ainsi
quune partie des droits politiques (vote des lois, par exemple) en fonction de leur richesse. A partir de -560,
Pisistrate impose une tyrannie, forme particulière de monarchie la personne qui gouverne a pris le pouvoir
par la force. Ses fils lui succèdent en -527 et furent renversés en -508. A cette date, Clisthène met en place une
forme qui répartit les citoyens en dix tribus selon leur lieu de naissance et non plus selon leurs revenus.
Désormais, tous les citoyens disposent de droits politiques identiques.
Lensemble des citoyens formant le demos peut participer à lEcclésia, une assemblée souveraine qui se
réunit 10 fois par an au Ve siècle et 40 fois au IVe siècle avant J. -C., sur la colline de la Pnyx pouvant accueillir
environ 8 000 personnes mais seul un quorum de 6 000 citoyens est nécessaire. Cette assemblée a en charge le
vote, à mains levées, des lois, de la paix et de la guerre ainsi que de lostracisme. Chaque citoyen peut proposer
une loi et participer aux discussions. Lassemblée décide aussi de la construction des temples et du calendrier
religieux.
Les lois évoquées à lEcclésia sont préparées par un conseil restreint, la Boulè, composé de 500 citoyens de
plus de 30 ans, les bouleutes, tirés au sort par lEcclésia à raison de 50 par tribus. La fonction de bouleute est
renouvelable une seule fois. Ce conseil se réunit tous les jours (environ 200 par an) sauf lors des fêtes
religieuses. En raison de son caractère permanent, la Boulè participe aussi à la gestion des affaires de la cité par
le contrôle quelle exerce sur les magistrats (reddition de comptes) et par le biais de commissions spécialisées
recrutées en son sein (contrôle des constructions navales, par exemple). Enfin, le conseil joue un rôle dans la
politique étrangère dAthènes et dans ses relations avec les cités alliées en collaboration avec les stratèges. Pour
renforcer la permanence du pouvoir, les 50 bouleutes de chaque tribu assurent, sous le nom de prytanes, une
présence continue dun mois (35 à 36 jours) sur lAgora dans le prytanée ou tholos. Ils y prennent leurs repas
aux frais de la cité et un tiers dentre eux y passe la nuit. Les prytanes convoquent lEcclésia et la Boulè, dont
ils forment le bureau. Ils fixent lordre du jour des séances et reçoivent les ambassades.
Ce sont également des citoyens de plus de 30 ans qui composent lHéliée, le tribunal populaire dAthènes,
situé près de lAgora. Les 6 000 héliastes (600 par tribus) tirés au sort par lEcclésia pour un an jouent un rôle
essentiel de contrôle politique. En effet, tout citoyen peut saisir la justice contre un mauvais magistrat, pour
contester la légalité dune décision prise en assemblée ou pour une affaire privée. Pour chaque procès, le jury
est tiré au sort parmi les héliastes. Les sentences sont adoptées à bulletins secrets et sont sans appel. A côté de
ces institutions démocratiques, persiste le conseil de lAréopage qui est le vestige de lancien conseil
aristocratique qui gouvernait la cité. A partir de Solon (-594), il se compose des anciens archontes et ce jusquà
- 5/8 -
leur mort (environ 150 aréopagites). LAréopage contrôle le gouvernement de la cité après les Guerres
Médiques jusquà la création de la Boulè puis la réforme dEphialte (-462) qui le privent de la plupart de ses
pouvoirs politiques et judiciaires répartis entre lEcclesia, la Boulè et lHéliée. Il ne prend plus en charge que
les procès religieux, les affaires dincendie, dempoisonnement et de meurtre volontaire dun citoyen avec
préméditation. Cependant, ce conseil vénérable garde un grand prestige qui fait de lui la plus haute autorité
morale de la cité.
Environ 700 magistrats disposent dun plus grand pouvoir dans la mesure ils gèrent des affaires
particulières comme les fêtes, les marchés ou la guerre. La plupart du temps, chaque fonction est occupée par
10 magistrats tirés au sort ou élus pour un an, donc un par tribu clisthénienne. Afin de limiter leur pouvoir, leur
charge est exercée collectivement et ils doivent rendre compte, en sortie de charge, de leur action à la Boulè.
Les stratèges et les archontes sont les plus importants. Les stratèges dirigent larmée et la politique étrangère
dAthènes. Les archontes sont en charge de la présidence des tribunaux et de la religion civique. Tirés au sort,
les archontes perdent leur prestige au début du Ve siècle au profit des stratèges, élus et rééligibles, même si le
tirage au sort est perçu comme un choix divin.
Athènes étant une démocratie, les citoyens jouent un rôle politique central en exerçant de très nombreuses
fonctions. En est-il de même dans lEmpire romain ?
B. A Rome, des citoyens privés de pouvoir par lempereur.
La ville de Rome a connu différents systèmes politiques au cours de son histoire : monarchie de la fondation
au VIIe siècle (753 selon la légende) jusquà 509 avant Jésus-Christ, République oligarchique de 509 jusquà 27
avant Jésus-Christ puis Empire à partir de 27 avant Jésus-Christ. Cest lextension de la domination romaine en
Méditerranée qui conduit à la chute de la République. De grands conquérants disposant du soutien de larmée,
dun prestige important auprès de la population romaine et de véritables fortunes acquises grâce aux conquêtes,
accumulent les charges et les honneurs puis remettent en cause la domination du Sénat et de laristocratie
romaine. Finalement, après une guerre civile (-44 à -31), Auguste devient le premier empereur (-27 à +14).
A cette date, lEmpire romain sétend sur 5 millions de km² autour de la Méditerranée, des Iles Britanniques au
Nord jusquà lEgypte au Sud et à la Mésopotamie à lEst.
Cet Etat gigantesque est divisé en provinces gérées par le Sénat romain (provinces sénatoriales) pour les plus
anciennes et les moins menacées ou par lempereur (provinces impériales) par lintermédiaire de gouverneurs
pour les plus récentes et les plus menacées. Chaque province est divisée en cités, ce qui fait de lEmpire une
fédération de cités. Il existe une hiérarchie des cités en fonction de leur statut juridique : les cités de droit
romain (droit romain complet et accès au Sénat de Rome pour leurs habitants), les cités de droit latin
(maintien du droit local pour lessentiel de leurs habitants, magistrats devenant seuls citoyens romains en sortie
de charge) et cités pérégrines (droit local uniquement pour leurs habitants). Ce statut est fonction de leur
histoire.
Lempereur est le princeps, le premier des citoyens, il concentre tous les pouvoirs : chef unique des armées
(imperator), chef religieux (augustus, pontifex maximus), chef politique (imperium des consuls) et chef
judiciaire (puissance tribunicienne). Il a le droit de décider de la paix et de la guerre, de proposer des lois ou de
recommander des candidats aux magistratures. En tant que grand pontife, il organise les cultes publics. Enfin,
lempereur est divinisé après sa mort. Le culte impérial s’impose à tous les habitants de lempire et constitue
donc un ciment pour lempire. La succession seffectue de façon héréditaire mais larmée joue un rôle
important dans le choix de lempereur. Quatre dynasties se sont ainsi succédées : les Julio-Claudiens (-27 à
+68), les Flaviens (+69 à 96), les Antonins (+96 à 192) et les Sévères (+193 à 235). Après 235, la succession
impériale devient instable. LEmpire est donc un compromis entre une monarchie et une oligarchie, il sagit
dun pouvoir personnel agissant dans les cadres républicains : les anciennes magistratures sont maintenues mais
vidées de leur sens. Les assemblées du peuple, les comices, se limitent, par exemple, à accepter le choix des
magistrats par lempereur. Lempereur contrôle le recrutement du Sénat qui vote les lois. Le pouvoir est donc
concentré dans les mains de lempereur qui nomme aux postes de responsabilité et gouverne avec des
collaborateurs choisis par lui. Les citoyens ne jouent alors plus aucun rôle au niveau électoral, législatif ou
judiciaire. En échange, la paix civile, le pain et les jeux sont censés compenser la perte de pouvoir du citoyen
romain. En effet, les citoyens romains manifestent leurs opinions lors des nombreux spectacles ou des
cérémonies religieuses offerts par lempereur ou par les notables fortunés. Sous lEmpire, la vie civique se
déplace ainsi dans dautres lieux que le forum, la place publique de la République, à savoir le théâtre, le cirque
ou lamphithéâtre. Par contre, à léchelon local, le citoyen romain conserve son rôle politique. En effet, il
participe à la vie de sa cité en élisant les magistrats et en exerçant des fonctions municipales.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !