
Si Desproges disait : « je n’ai qu’une certitude c’est que je doute ». Montaigne affirme :
« la vérité n’est plus qu’une forme dont on a extirpé le doute ».
Pour s’éloigner du doute et puisque « nous sommes nés pour agir », cherchons
comment ne pas basculer vers le déséquilibre, comment revenir à l’équilibre en
travaillant sur les apprentissages (mémoires) nécessaires à cette réussite.
Les animaux, donc l’homme qui est un animal, ne peuvent se maintenir en vie qu’en
consommant cette énergie solaire qui a déjà été transformée par les plantes. Ce qui
exige de se déplacer. Ils sont forcés d’agir à l’intérieur d’un espace, ce qui exige un
système nerveux. Et ce système nerveux va agir, va permettre d’agir sur
l’environnement et dans l’environnement. Et toujours pour la même raison : pour
assurer la survie. Si l’action est efficace, il va en résulter une sensation de plaisir. Ainsi,
une pulsion pousse les êtres vivants à maintenir leur équilibre biologique, leur structure
vivante. Et cette pulsion va s’exprimer dans 4 comportements de base :
‐ La consommation : le plus banal, boire, manger, copuler …
‐ La lutte
‐ La fuite
‐ L’inhibition (il faut tenir à tout prix).
Et voilà comment un individu maintenu par « sa réussite » à son état d’équilibre (notion
de plaisir) peut basculer vers le déséquilibre suite à des échecs, des traumatismes divers
et variés… de la vie.
Si H. Laborit dit : « un cerveau ça sert à agir », Montaigne lui crée un lien : « mes
pensées dorment si je les assieds, mon esprit ne va si les jambes ne l’agitent ».
Mais comment sont orientées nos actions ? Essayons de voir à travers quelques
exemples simples ce que peut être le cheminement de certains éléments du vécu :
‐ Un stimulus banal déclenche une réponse automatique, réflexe d’équilibre,
mouvement de la marche, etc…
‐ Le stimulus déclenche une réaction inconsciente : il vient activer une pulsion, cette
réponse élaborée au niveau de l’inconscient, vient influencer la réaction motrice, à
l’insu même du sujet. Ce sont tous les gestes inconscients : mimique, posture, etc…
‐ Le stimulus éveille une signification consciente, mais cette signification, cette
perception, est elle‐même plus ou moins influencée par les pulsions et les interdits
rencontrés au passage au niveau de l’inconscient. La sensation qui vient au niveau
conscient est donc déjà altérée et mêlée d’une certaine charge affective. Le conscient va
rationaliser à la fois cette charge affective (affectivité consciente) et le contenu «
objectif » de la perception. La réponse ainsi élaborée va être soumise à son tour au «
filtre » de l’inconscient, avant d’aboutir à sa réalisation motrice.
Ainsi la « personnalité » du sujet, c’est‐à‐dire la façon dont il a intégré son vécu
intérieur, est‐elle toujours présente dans chacune de ses réactions motrices.