Approche praxéologique Master2 R et P, IC2A Didactique des Sciences UE TC2 Hamid Chaachoua Références Bosch M., Chevallard Y. (1999), La sensibilité de l’activité mathématique aux ostensifs. Objet d’étude et problématique, Recherche en Didactique des Mathématiques, Vol. 19/1, pp. 77-124. Chevallard Y. (1991) Concepts fondamentaux de la didactique : perspectives apportées par une approche anthropologique, in Actes de la 6° école d’été de didactique des mathématiques, pp.160-163. Chevallard Y. (1991) Concepts fondamentaux de la didactique : perspectives apportées par une approche anthropologique, Recherches en Didactique des Mathématiques, vol. 12/1, pp. 73-112., éd. La Pensée Sauvage, Grenoble. Chevallard Y. (1998), Analyse des pratiques enseignantes et didactique des mathématiques : L’approche anthropologique, Actes de l’U.E. de la Rochelle Notion de praxéologie La théorie anthropologique du didactique considère que, en dernière instance, toute activité humaine consiste à accomplir une tâche t d’un certain type T, au moyen d’une technique U, justifié par une technologie θ qui permet en même temps de la penser, voire de la produire, et qui a son tour est justifiable par une théorie Θ. Notion de praxéologie {tâches, techniques, technologie, théorie} {T,U, R, © } Ces notions vont permettre de modéliser les pratiques sociales en général et l’activité mathématique en particulier. Notion de praxéologie Elle part du postulat que toute activité humaine met en œuvre une organisation que Chevallard (1998) note [T/U/θ/Θ] et qu’il nomme praxéologie, ou organisation praxéologique. Notion de praxéologie praxis signifie « pratique », renvoie au bloc practico-technique (ou praxique) [T/U] (savoir-faire) logos, qui signifie « raison », « discours raisonné », renvoie au bloc technologico-théorique [θ/Θ] (savoir) Tâche À la racine de la notion de praxéologie se trouve les notions solidaires de tâche, t, et de type de tâches, T. Tâche "une tâche (et le type de tâches parent) s’exprime par un verbe : balayer la pièce, développer l’expression littérale donnée, diviser un entier par un autre, saluer un voisin, lire un mode d’emploi, monter l’escalier, intégrer la fonction x Æ xlnx entre x= 1 et x = 2, etc." (Chevalard, 1998) Tâche Quand une tâche t relève d’un type de tâches T, on écrira quelquefois : t4T. Exemple : { { t1 : résoudre l'équation 2x+1=3 t2 : résoudre l'équation x+1=2x-4 sont des tâches qui relèvent du même type de tâche : { T : résoudre une équation de degré 1 Technique "Soit donc T un type de tâches donné. Une praxéologie relative à T précise (en principe) une manière d’accomplir, de réaliser les tâches t T : à une telle manière de faire, on donne ici le nom de technique (du grec tekhnê, savoirfaire). (Chevalard, 1998) Technique Une technique ne réussit que sur une partie P(U) des tâches du type T auquel elle est relative. (portée de la technique) Elle tend à échouer sur T\P(U), de sorte qu’on peut dire que « l’on ne sait pas, en général, accomplir les tâches du type T ». Le lien avec la notion de rapport "le rapport institutionnel à un objet, pour une position institutionnelle donnée, est façonné et refaçonné par l’ensemble des tâches que doivent accomplir, par des techniques déterminées, les personnes occupant cette position. C’est ainsi l’accomplissement des différentes tâches que la personne se voit conduite à réaliser tout au long de sa vie dans les différentes institutions dont elle est le sujet successivement ou simultanément qui conduira à faire émerger son rapport personnel à l’objet considéré". (Bosch M., Chevallard Y.,1999), Technologie "On entend par technologie un discours rationnel – le logos – sur la technique–, discours ayant pour objet premier de justifier « rationnellement » la technique, en nous assurant qu’elle permet bien d’accomplir les tâches du type T, c’est-à-dire de réaliser ce qui est prétendu." (Chevalard, 1998) Technologie "On admettra d’abord comme un fait d’observation que, dans une institution I, quel que soit le type de tâches T, la technique relative à T est toujours accompagnée d’au moins un embryon ou, plus souvent encore, d’un vestige de technologie,. En nombre de cas, même, certains éléments technologiques sont intégrés dans la technique." (Chevalard, 1998) Technologie Fonctions de la technologie : { { { Justifier la technique Expliquer, de rendre intelligible, d’éclairer la technique. Produire des techniques. Théorie Toute technologie a besoin à son tour d’une justification, que l’on appelle la théorie de la technique, Exemple Type de tâche T : Résoudre une équation du premier degré Tâches qui relèvent de T : { { t1 : 2x+1=4-x t1 : x+1=5(2-x) Exemple Technique U : { { { { Développer Transposer les termes Réduire chacun des membres Résoudre une équation du type ax=b. Chaque élément de cet technique peut être considéré comme une tâche… Exemple Technologie : Pour l'élément "Transposer les termes", la technologie est donnée par la règle : a=b ssi a+c=b+c Exemple Θ : (R,+,×) est un anneau factoriel dans lequel tout élément non nul possède une décomposition unique en facteurs irréductibles et qui ne possède pas de diviseur de zéro, tout élément non nul de R étant régulier pour l'addition et pour la multiplication. Enfin On parle de praxéologie mathématique – ou d’organisation mathématique – lorsque les types de tâches T relèvent des mathématiques. On parle de praxéologie didactique – ou d’organisation didactique – lorsque les types de tâches T sont des types de tâches d’étude. Organisations didactiques Quels en sont par exemple les principaux types de tâches didactiques ? Quel que soit le cheminement de l’étude, certains types de situations sont nécessairement présents, même s’ils le sont de manière très variable Organisations didactiques Chevallard (1998) les appelle : moments de l’étude ou moments didactiques. "quel que soit le cheminement suivi, il arrive forcément un moment où tel ou tel « geste d’étude » devra être accompli : où, par exemple, l’élève devra « fixer » les éléments élaborés (moment de l’institutionnalisation) ; où il devra se demander « ce que vaut » ce qui s’est construit jusque-là (moment de l’évaluation) ; etc. Moments didactiques La première rencontre Exploration du type de tâches Ti et de l’élaboration d’une technique i relative à ce type de tâches. Constitution de l’environnement technologico-théorique Travail de la technique, Institutionnalisation Evaluation Moments didactiques "Le modèle des moments de l’étude a, pour le professeur, deux grands types d’emplois. Tout d’abord, il constitue une grille pour l’analyse des processus didactiques. Ensuite, il permet de poser clairement le problème de la réalisation des différents moments de l’étude. Moments didactiques Comment par exemple réaliser concrètement la première rencontre avec telle organisation mathématique ? Avec tel type de tâches ? Comment conduire l’étude exploratoire d’un type de tâches donné ? Comment mener à bien l’institutionnalisation ? Comment réaliser le moment de l’évaluation ?" (Chevalard, 1998) Approches écologique / praxéologique Écologie Approches écologique / praxéologique Écologie Un moyen de questionner le réel. Qu’est-ce qui existe, et pourquoi ? Mais aussi, qu’est-ce qui n’existe pas, et pourquoi ? Et qu’est-ce qui pourrait exister ? Sous quelles conditions ? Inversement, étant donné un ensemble de conditions, quels objets sont-ils poussés à vivre, ou au contraire sont ils empêchés de vivre dans ces conditions ?" (Artaud, 1997) Approches écologique / praxéologique Écologie Anthropologie Approches écologique / praxéologique Écologie Anthropologie Pour chaque objet de l'institution I, il existe un rapport institutionnel de cette institution à cet objet. Celui-ci " «énonce» en gros ce qui se fait, dans I, «avec» O, comment O y est mis en jeu, ou encore, en termes plus imagés, ce qui est le «destin» de O dans I." (Chevallard, 1989, p.213). Approches écologique / praxéologique Écologie 0, objet RI(S,O,t) avec S = élève ou professeur Anthropologie Approches écologique / praxéologique Écologie Anthropologie Praxéologie Approches écologique / praxéologique Écologie Anthropologie Praxéologie toute activité humaine consiste à accomplir une tâche t d’un certain type T, au moyen d’une technique τ, justifié par une technologie θ qui permet en même temps de la penser, voire de la produire, et qui à son tour est justifiable par une théorie Θ. [T/τ/θ/Θ] = praxéologie Approches écologique / praxéologique Écologie Anthropologie Praxéologie [T/τ] représente ce que l’on désigne habituellement par savoir-faire, [θ, Θ] représente ce que l’on désigne usuellement par savoir [T/τ/θ/Θ] tout entière est une organisation de savoir.