precis morphologie romane - Biblioteca Digitala BCU Cluj

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Adrian Chircu-Buftea
P R E C I S
de
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MORPHOLOGIE
R O M A N E
JA d r i a n
C fi í r c u - ' B u f t e a
T r é c ís d e m o r p fîo C o g ie r o m a n e
Conception de couverture : Patricia Puşcaş
Sur la c o uvertu re, frag m e n t de R aim o n de C o rn e t (12.. ? - 1340), m an u scrit sur
p archem in (daté 1 3 ..? ), B ib lio th è q u e n a tio n ale de F ran c e / A cad ém ie des Jeux
F lo rau x (T oulo u se)
C orrection: A d rian C h irc u -B u fte a , E ste lle V ario t
C o p y rig h t © A d ria n C h irc u -B u fte a
C om ité d e lecture
M artin H u m m e l. P ro fe sseu r d e lin g u istiq u e ro m ane, H D R , K arl-F ran zen s-U n iv ersitât,
In stitu t fü r R o m an istik , G raz, A u trich e
L ian a P op, M C F de fran çais, D ire c tric e d u D ép artem en t des lan g u es et des littératures
rom anes. F acu lté des L ettres, U n iv ersité << B ab eç-B o ly ai » d e C lu j-N ap o ca, R oum anie
E ste lle V a rio t, M C F de ro u m ain , D ép artem en t de lin g u istiq u e co m p arée des langues
rom anes et ro u m ain , U n iv e rsité d ’A ix -M a rse ille (U F R -A L I.S H ), P ô le L angues,
langage et C ultu res, A ix -e n -P ro v e n ce , F ran ce
D escrierea C IP a B ibliotecii N aţion ale a R om âniei
C H IR C U -B U F T E A , A D R IA N
P récis de m orp h ologie rom an e / A drian C hircu-B uftea. - C lu j-N ap o ca : C asa.C ărţii d e Ştiinţă, 2011
B ibliogr.
IS B N 978-606-17-0039-4
8 1 1 .1 3
J A D IU J A N C r tI 'R C I L -'B 'U fT Ë J A
Trécís de morpdoCogíe romane
BCU Cin; Napoca
FILOL 2012 00425
Casa Cărţii de Ştiinţă
Cluj-Napoca, 2011
Avant-propos
Le m anque d ’ouvrages de m orphologie rom ane, surtout en
R oum anie, nous a déterm iné à concevoir un livre synthétique
facile à consulter et source de nom breux enseignem ents
linguistiques.
Par ce précis, nous désirons, par conséquent, m ettre à la
disposition de ceux qui s ’intéressent à la m orphologie rom ane,
spécialistes ou néophytes, des inform ations concernant
l’évolution du systèm e m orphologique latin lors de son
passage vers les langues rom anes. N otre expérience en tant
que roum aniste et rom aniste nous a facilité la distribution du
contenu et le choix des faits de langue illustratifs.
La description des parties du discours sera réalisée de
m anière traditionnelle, à partir du nom et en finissant par
l’interjection. L ’idée essentielle a été de surprendre les
principaux changem ents qui se sont passés le long des siècles,
en m ontrant, en m êm e tem ps, la spécificité de chaque langue
rom ane abordée pour chaque partie de discours concernée.
Les langues rom anes choisies pour notre ouvrage sont au
nombre de sept, plus précisém ent le français, le roumain,
l’italien, le portugais, l’espagnol, le catalan, le provençal,
mais, quelquefois, nous nous rapportons aussi à d'autres
langues du dom aine rom an, telles que le sarde, le rhéto-rom an
ou le dalmate.
De manière générale, le système grammatical latin était trop
complexe pour couvrir, à un certain moment, les besoins des
locuteurs de l’Empire Roman qui étaient d ’origines diverses et
pour lesquels, parfois, le latin n ’était pas toujours la langue
maternelle. Donc, le latin était soumis aux pressions des autres
systèmes linguistiques dans certaines zones de l’empire.
5
Le passage du synthétism e à un analytism e plus clair et
plus précis a favorisé au sein de la langue latine une
sim plification m ajeure et une réduction des formes. À cela,
s ’ajoutent, on le verra, des innovations ressenties comme
nécessaires.
La plupart des exem ples inventoriés ont été construits
principalem ent par nous-m êm es. Q uant aux tableaux qui
accom pagnent chaque partie de discours, ceux-ci ont un
double rôle, synthétique et illustratif, afin d ’offrir au lecteur
une vision plus claire sur les questions présentées.
N ous som m es conscients de ne pas avoir pu traiter tous
les aspects, m ais nous avons retenu ceux qui nous sem blent les
plus représentatifs et les plus faciles à retenir. Ces derniers se
retrouvent assez souvent dans les langues rom anes et
favorisent une m eilleure com préhension.
En tant que langue maternelle et langue romane
conservatrice, le roumain nous a aidé à percevoir les principales
tendances d ’évolution ainsi que les éléments qui assurent la
cohésion à l’intérieur du système morphologique roman.
N ous espérons avoir pu m ettre à la disposition des
lecteurs un ouvrage intéressant dans les pages duquel ceux-ci
puissent trouver des réponses aux questions qu’ils se sont
posées au m om ent où ils se sont penchés sur l’étude de la
m orphologie des langues romanes.
£ ’A u t e u r
6
Abréviations
inf. - infinitif
it. - italien
lat. - latin
lad. ladin
loug. - lougourdais
masc. - masculin
méglroum. - méglénoroumain
mod. - moderne
N - nominatif
n. - neutre
n° - numéro(s)
nég. - négatif
non art. - non articulé
niç. - niçois
occ. - occitan
Op. - ouvrage
p. - page
part. - participe
pl. - pluriel
pol. - polonais
port. - portugais
pp. - pages
prés. - présent
pron. - pronom, pronominal
prov. - provençal
rég. - régional
rhétrom. - rhéto-roman
roum. - roumain
sd. - sarde
sing. - singulier
si. - slave
slov. - slovène
sup. - supin
surs. - sursilvain
V - vocatif
v. - voix
vulg. —vulgaire
Abl - ablatif
Ac - accusatif
act. - active
adj. - adjectif
adv. - adverbe
aff. - affirmatif
alb. -- albanais
anc. - ancien
aroum. - aroumain
Art. - article
art. - articulé
bg, - bulgare
c. r. - cas régime
c. s. - cas sujet
campid. - campidanien
cat. - catalan
cit. - cité(e)
col., coll., - collection
coord. - coordonnateur de publication
D - datif
dal. - dalmate
déf. - défini
dial. - dialecte
dir. - directeur de publication
éd(s). - éditeur(s)
engad. - engadinois
esp. - espagnol
fém. - féminin
fprov. - franco-provençal
fr. - français
friul. - friulan
G - génitif
gai. - galicien
gasc. - gascon
gér. - gérondif
imp. - impératif
imparf. - imparfait
ind.™ indicatif
7
Le nom1
Dès le début, il faut m entionner que, de toutes les parties
de discours2, le nom présente une grande diversité, autant du
point de vue form el que du point de vue sém antique. En fait,
m êm e aujourd’hui, la classe du nom accueille le plus grand
nom bre de m ots, fait dû, sans aucun doute, au progrès des
sociétés des points de vue culturel, scientifique, économ ique,
technique et, bien sûr, à la dynam ique des langues.
E n ce qui concerne son aspect form el, le nom varie en
fonction du nom bre3 et du cas (pour les langues qui possèdent
cette catégorie gram m aticale).
De prim e abord, le systèm e nom inal latin semble
équilibré, les cinq déclinaisons nom inales, divisées en fonction
des six cas, en tém oignent.
1 Dans notre recherche, nous nous reportons, en général, à la structure de la
langue latine et aux parties de discours qui lui appartiennent. Les grammairiens
latins divisaient les mots en trois classes : nomen - où ils groupent le nom,
l’adjectif, le numéral et le pronom ; verbum - les verbes et particulae - où ils
groupent l’adverbe, la préposition et la conjonction.
Dans la terminologie traditionnelle des parties du discours, nous avons, le nom
le substantif (lat. substantia - ‘existence, matière’), l’adjectif - nomen
adiectivum (lat. adiicere - ‘qui s’ajoute’), l’article (en latin il n’y avait pas
d’article2), le pronom - nomen pronomen (lat. pro - ‘au lieu de’ + lat. nomen ‘nom’), le verbe (lat. verbum - ‘parole’), le numéral2 - nomen numerale (lat.
numerus) font partie du premier groupe. L’adverbe (lat. adverbium - lat. ad +
lat. verbum - ‘à côté de verbe’), la conjonction (lat. coniunctio - lat. cum ‘avec’
+ lat. iungere ‘lier’- ‘lier avec’), la préposition (lat praepositio - lat. prae ‘avant’
+ lat. ponere ’poser’) et l’interjection (lat. interectio - lat. inter ‘entre’ + lat.
iacëre ‘jeter’) appartiennent au second.
’ Le nombre est toujours lié à l’idée d’unicité et de pluralité. Les discussions autour
de cette partie de discours sont nombreuses et ceux qui se sont attardés surtout sur
ces problèmes sont plutôt les grammairiens classicistes ou traditionnels. Voir la
définition qu’on trouve dans Angela BIDU-VRÂNCEANU et ali, Dicţionar de
ştiinţe ale limbii, Bucureşti, EdituraNemira, 2001, pp. 352-353.
9
Les grands traits du passage du latin aux langues romanes
dans le cadre de la flexion nominale restent, indubitablement, la
disparition quasi-totale de la déclinaison casuelle (sauf en
roumain), la constitution de l ’article et la perte du neutre - lat.
neutrum ‘ni l ’un, ni l’autre’ (sauf en roumain, où il est assez
répandu, surtout quand il s’agit de l’arrivée des néologismes).
Les langues romanes ont hérité généralement la structure
grammaticale de la langue latine. Le roumain reste la seule langue
romane littéraire qui a gardé et développé le neutre latin car les
autres langues ont perdu ce genre. (En fait, en roumain moderne, la
plupart de noms qui ont en tant que marque sémique le non-animé
rentrent dans la classe du neutre.)
Les changements durant le passage du latin aux langues
romanes ont été importants et parfois assez nombreux.
En français, les neutres singuliers sont passés dans la classe
des masculins, tandis que les noms neutres pluriels qui possédaient
les désinences -a ou -ia en latin, sont devenus des féminins
singuliers, même si leur sens collectif est parfois conservé {feuille,
jo ie etc,). Les anciens stades de langue, les dialectes et les patois
témoignent de cette évolution du neutre latin :
lat. neutre folium , folia > tr. feuille, roum. foaie. il. foglia,
esp. haja, port.folha, cat fulla, prov. fueio ;
lat. bracchium, bracchia > fr. bras. roum. braţe. it. dial.
braccia, ane. esp. braza > esp. mod. brazo, anc. port, braça
> port. mod. braço, cat. braç, prov. bras.
Le genre nécessite une discussion à part parce que c ’est
une catégorie gram m aticale donnée, c ’est-à-dire un nom, dans
une langue quelconque, qui est, dès le début, masculin,
fém inin ou neutre.
Il existe des langues, par exem ple le latin (le roum ain4
aussi) et le russe, où le neutre est un genre très im portant pour
la répartition des noms. D ans la description du neutre, on a
toujours com m e point de départ la distinction entre animé et
On constate en roumain la tendance à créer, pour les noms masculins et
féminins qui désignent des personnes, un quatrième genre, le genre personnel.
10
inanimé. Le m asculin et le féminin contiennent généralem ent
l’animé et le neutre, en grande partie, l’inanim é (sa u f quelques
rares exceptions : dobitoc, dobitoace ; anim al, anim ale).
Il est évident q u ’il existe, au fil du tem ps des passages
d ’un genre à l’autre, qui sont dus, dans la plupart des cas, à des
« évolutions phonétiques particulières mais aussi à l action^ du
substrat (par exemple, substrat dace, celtique ou ibère). >> ou
à la sim plification, à la réorganisation des systèm es
grammaticaux.
À l ’origine, le m asculin et le fém inin ne sont que deux
subdivisions du genre anim é qui s ’oppose au genre inanimé.
Au fur et à m esure que les langues évoluent, on assiste, assez
souvent, à des passages d ’un genre à l’autre , surtout à causé
de la chute des consonnes finales.7 Parfois, il est difficile
d ’établir une règle :
a) les confusions entre le m asculin et le féminin sont assez
rares, mais elles existent8 :
presque tous les m ots fém inins de la quatrièm e
déclinaison sont devenus m asculins : lat. fra x ïn u s frêne ,
5 Pour des détails, voir André MARTINET. Des steppes aux océans. L ’indoeuropéen et les Indo-Européeens. coll. « Bibliothèque scientifique Payot», Paris,
Éditions Pavot, 1994, pp. 223-229, passim
6 Bernard DABORD, Bernard POTTIER, La langue espagnole. Elements de
grammaire historique, coll. « Nathan Université », série « Etudes linguistiques et
littéraires», Paris, Éditions Nathan, 1993, p. 97, remarquent ce changement en
espagnol : « nombre d éléments non animés sont devenus masculins ou
féminins ». L’observation est aussi valable pour le roumain.
7 À part ce fait, en latin vulgaire, on remarque de nombreux passages d un genre
à l’autre. Parfois, on rencontre des doublets : neutres passés au masculin - lat.
lignum'lignus bois’ . lat. pectusl pectorem (Ac) ‘poitrine’ , lat. caeluntlcadus
‘ciel’ ; masculins passés au neutre —lat. puleus iputeum puits, fossé, trou .
8 Pour la plupart de ces aspects, nous renvoyons principalement à l’ouvrage de
C. H. GRANDGENT, Introducere în latina, vulgară (după ediţia spaniolă a lui
F. de B. Moli), în româneşte de Eugen Tănase, Cluj-Napoca, Editura
Universităţii « Victor Babeş », 1958, 327 p.
9 C’est, en particular, le cas des noms d’arbres qui, selon une tradition animiste,
étaient féminins : lat. arbor ’arbre’. Exception faite du mot ficus qui est resté
féminin en Sardaigne et dans les dialectes du sud de l ’Italie. En sarde, arbor
reste, comme en portugais, féminin, mais il est aussi enregistré au masculin, sans
différenciation sémantique.
11
lat, castanea1 > lat. castaneus ‘châtaignier’ ; lat. arbor, -is
(CIL, X III, 1780 - inter duos arbores) ;
- en Gaule ou en Rhétie, les noms m asculins abstraits
en -or, par analogie, deviennent fém inins : lat. color ‘couleur’,
lat. honor ‘honneur’, lat. dolor ‘douleur’, lat. splendor
‘splendeur’, etc ;
- par contre, en Espagne et en Italie, ils sont restés
m asculins : it. dolore, sapore ‘saveur’ ; esp. dolor, sabor. Le
roum ain garde les nom s de ce type au fém inin, q u ’il s ’agisse
d ’em prunts ou des m ots hérités : durere, lungoare ‘douleur’,
savoare, splendoare, etc ;
- en Gaule et en Ibérie, le fém inin vallis, -is ‘vallée’ sous
l’influence de son antonym e m ons, -tis change de genre et
devient m asculin (esp. e l valle, m ais cat. la vall). Ce fait est
attesté en français par les toponym es où nous rencontrons les
deux genres : B onneval, L aval, Valfleury, Val Saint-André,
Val de l ’A rc , M arne-la-V allée, etc. Des changemens
sim ilaires sont attestés pour : lat. serpens, -tis ‘serpent’, lat.
lëpüs, -ôris ‘lièvre’, lat.p ü lex , -ïcis ‘p u ce’ :
b) les passages du n eutre11 au m asculin sont fréquents:
- latin classique - des nom s neutres deviennent
m asculins : lat. caseum > lat. caseus ‘from age’ ; lat. nasum >
lat. nasus ‘n ez’ ; lat. cornum > lat. cornus ‘corne’ ; lat.
10 L’observation de José Joaquim NUNES, Compêndio de gramâtica historica
portuguesa (Fonética e morfologia), 6aediçâo, Lisboa, Livraria Clâssica Editora,
1960. pp. 221-222, confirme ces passages de genre pour le portugais. « Assim foi
que os nomes de ârvores, que na sua passagem para o romance nâo tomaram o
suf. -aria, e tambérn os de alguns frutos, p o r terminarem em -o, passaram de
femininos a masculinos ; estâo neste caso : zimbro, freixo, teixo, flgo, pinho,
etc. Aqueles porém, que flnalizavam noutra vogal ou em consoante, nem todos
conservaram no romance o género que tinham em latim ; alguns até hcruve,
especialmente neutros, que numas linguas tomaram uni género, noutras outro.
Assim côr, dor, flor, couve, ponte, ârvore, parede, etc., adptaram em português
o género feminino, ao contrario do latim ; o enverso sucdeu a paül, pez, vale,
enquanto leite, fel, met, lume, vime, etc., que eram neutros, passaram em
português para o masculino, mas no espanhol seguiram o feminino. »
' 1 On rencontre aussi des passages du masculin au neutre : lat. cfnis > lat. dnus
‘cendre’ ; lat. pulvls > lat. pütvus ‘poudre, poussière’ (esp. polvo, anc. fr. pois,
cat. pois et anc. prov. pois), etc.
12
tem pus > fr. sg. /pl. tem ps (anc. fr. tens, form e hom onym e
avec celle de pluriel) ;
latin vulgaire - des nom s neutres1'
deviennent
m asculins : lat. lactem ‘lait’ ; lat. castellus ‘château ; lat.
lignus ‘bois’ ; lat. vin us ‘v in ’ ; lat. signu s ‘signe’.
La chute des consonnes finales (-m pour le neutre/-? pour
le m asculin) a entraîné la disparition des désinences
spécifiques casuelles :
m asculin lat filiu s :
sin g u lie r
N V yï//«(.v)
f i ls ’ p lu rie l
G filii
G JUioru(m)
D fitio
D filiU s)
Ac filiu(m )
Abl filin
N V /ï/iï
j
A c fïlio (s)
Abl Jilii(s)
Suite à ces changements, les déclinaisons des noms masculins
et neutres se sont confondues, le pluriel neutre en -a étant perçu
comme une variante des noms masculins : lat. sing. rtvus ‘rivière /
lat. pl. rivora ‘rivières’ ; lat. sing. locus ‘lieu, endroit’ / lat. pl. locilocora ‘lieux, endroits’> it. luogo / il. luoghi-lugora
c) les passages des neutres13 aux fém inins sont eux aussi
12 Edouard BOURCIEZ observe dans Éléments de linguistique romane,
cinquième édition, révisée par l'auteur et par les soins de Jean Bourriez, Paris,
Éditions Klincksieck, 1967, § 218, p. 235, que « les neutres en us,
pl. -ôra, ont une destinée spéciale. Au singulier, ils ne pouvaient tout d ’abord se
confondre avec les autres neutres qu ’à l'Est où s s ’efface : cf. reposita est super
pectum abunculo suo (CIL. XI, 3571, Emilie). Dans les régions de l ’Ouest, ils
ont perdu leur ancien pluriel, dont l ’usage primitif est cependant attesté par an
emprunt basque tel que dembora « temps » dû à la langue juridique et passé au
fém. singulier. [... ] A t ’Est, au contraire, où sont favorisés les proparoxytons, la
désinence —ôra s ’est conservée et étendue à d ’autres mots : cf. déjà armora
(Mulom. 19) pour arnti pl. de armus. »
Quant à la situation des mots neutres latins, Philippe BLANCHET remarque
lui aussi dans. Parlons provençal. Langue et culture, coll. « Parlons », Paris,
L’Harmattan, 1999, p. 82, que « Globalement, le genre est le même dans toutes
les langues romanes, mais il y a des divergences sur les anciens neutres latins ou
à cause d ’analogies : en provençal, par exemple, sau, libre, platano, regalisso,
flguiero, anchoio. mur, serp 'sel, lièvre, platane, réglisse, figuier, anchois, mer,
serpent ’ sont féminins et afaire, armàri, cendre, oli, téule, pessèugue, estùdi
13
attestés ; en latin tardif, la désinence du pluriel des neutres (-a)
se confond de plus en plus avec celle du fém inin singulier, à
cause de son hom onym ie désinentielle.'4 Ainsi, on assiste à
une nouvelle « naissance » des neutres : lat.fo rtia > fr. force,
roum . fo rţă , cat .fo r ç a ; lat. gau dia ‘jo ie ’ > it. gioia ; lat. ligna
‘bois’, lat. gesta > fr. geste, cat. gest, etc.
On note aussi leur présence au pluriel : lat. bracchias
‘b ras’ (anc. fr. braz) ; lat. m em bras ‘m em bres’. Dans une
grande partie du territoire rom anisé, les neutres sont passés au
fém inin (lat. m elum , m êla ‘pom m e’ > it. m êla, m ais roum.
anc. et rég. m earà, roum . mod. m ere, neutre). Les dialectes
italiens de l ’Italie centrale et de la Roum anie constituent une
exception: roum . lem ne ‘bo is’ ; roum. sem ne ‘signes’ ; roum.
braţe ‘b ras’.
À part ces passages, on peut rem arquer des évolutions
dues à des causes internes (influence du substrat et nonadaptation à un nouveau systèm e). Le nom latin pa n is
(fém inin) est devenu m asculin dans toutes les langues
rom anes, sau f en roum ain, où il est resté féminin :
lat. panis, -em (féminin)
fr. pain (masculin)
roum. piine (féminin)
it pane (masculin)
esp. pan (masculin)
port pào (masculin)
cat. pa (masculin)
prov. pan (masculin)
frprov. pan (masculin)
“affaire, armoire, cendre, huile, tuile, pêche —le fruit -, élude " sont masculins,
etc. On notera l'originalité du provençal, où le -o final post-tonique est
l'équivalent du -a italien ou espagnol, et marque, donc, entre autres, le
féminin ».
14 Voir aussi supra nos observations concernant l’évolution des mots latins
folium ou bracchium.
14
Généralem ent, dans les langues rom anes, la finale -o s ’est
im posée aux nom s m asculins (singulier) et -a aux nom s
féminins (singulier), excepté en roum ain où, pour le neutre
pluriel, on continue à utiliser deux désinences latines : lat. -a >
-e, lat. -ora > -ure > -uri : roum. pl. ace ‘aiguilles’ (< lat. sg.
acunt) et roum. pl. tim puri ‘tem ps’ (lat. sg. tem pu s)
E n tant que catégorie gram m aticale, le nom bre est m arqué
dans les langues rom anes à l ’aide des désinences de pluriel qui
sont soit de type vocalique - c ’est le cas du roum ain et de
l ’italien (rom. oam eni, case, lem ne ; it. uom ini, case, p a d ri)
- soit de type consonantique c ’est le cas des autres langues
rom anes (fr. hom m es, m aisons, fem m es ; esp. hom bres,
casas, libros ; port, flo res, carias, p a is ; cat. germ ans, pisos,
terres ; prov. ostaus ‘m aisons’, estudis ‘études’ ; frprov,
hom os ‘hom m es’, fè n e s ‘fem m es’).
Dans les différentes langues rom anes, on note l ’existence
de nom s appelés singularia tantum (ceux qui ne possèdent que
la forme de singulier) :
lat. sangucn. - is ‘sang'
lai. aurttm ’or’
fr. sang
t’r or
roum. sânge
roum. aur
it sangue
il. oro
csp. sangre
esp. oro
poil, sangue
port, ottro
cat sang
cal. or
prov. sang
p n n . or
frprov. sang
frprov. or
friuî.
M-
friui aur
et des nom s appelés pluralia tantum, qui ne possèdent que la
forme de pluriel.) :
15
lai./«m i«*-revenants(\M .funeralis.-ia)
fr. funérailles
roum. icre ‘caviar’
\l.fnnerale‘:'
csp. funerales
port, esponsais 'fiançailles'
cat. exposalies. ' fi miçai lies ’
proy.fiançaio, fiança ‘fiançailles
L a catégorie gram m aticale du cas suppose elle aussi des
discussions. Le latin, com m e on le sait, possédait cinq
déclinaisons qui concernaient principalem ent le groupe
nom inal. Les parties de discours qui se rattachent au groupe
nom inal sont, la plupart du tem ps : le nom , le num éral, le
pronom , l ’adjectif qui pouvaient s ’em ployer en fonction de six
cas16 (nom inatif, génitif, datif, accu satif ablatif1 et v ocatif ).
La déclinaison des nom s était bien représentée et
pertinente a la fois, surtout en ce qui concerne ies diverses
15 D ’autres noms de ce type : fr. ténèbres.
16 Angela BIDU-VRĂNCEANU et ali, Dicţionar de ştiinţe ale limbii, Bucureşti,
Editura Nemira, 2001, pp. 98-99. « Limbile deosebesc prin forme proprii, de la
minimum 2 cazuri (înfranceza veche) la 3 cazuri (în arabă), 5 cazuri (în greaca
veche), 6 cazuri în (latină, turcă, rusă), 12 cazuri (în finlandeză) şi chiar mult
mai numeroase în limbi mai îndepărtate (se înregistrează, de ex„ în tabasariană,
o limbă vorbită în Oceania, numărul impresionant de 46 de cazuri Diferenţa de
inventar este atât urmarea unor distincţii structurale între limbi, cât şi a unor
evoluţii lingvistice normale (limbile evoluează în direcţia reducerii numărului de
cazuri...) ».Voir le cas de l’ancien français sg. c. s. (li) murs / c. r. (le) mur ; pl.
c. s. (li) mur / c. r. (les) murs ».
17 On retrouve des traces du locatif dans la structure de mots qui indiquent le lieu
où l’on est. Il a des formes terminées en -ae à la première déclinaison et en -/
ailleurs : (sum) Romae ‘à Rome’, (sum) Lugduni ‘à Lyon’, (sum) humi par
terre’, (sum) ruri ‘à la campagne’. En roumain, il existe un datif locatif : stai
locului !, dă-l naibii !, aşterne-te drumului !.
18 En tenant compte du nombre de cas enregistrés en indo-européen, le système
casuel latin s’est bien réduit par rapport aux langues qui font partie de la même
f a m ille : le sanskrit possède huit cas, le lithuanien sept cas, etc.
16
relations syntaxiques. Les cinq déclinaisons latines se sont
réduites en latin vulgaire à trois, situation qui se perpétue
aujourd’hui seulem ent dans la langue roum aine. D ’ailleurs, les
anciens faits de langue tém oignent de cette déclinaison
nom inale qui était présente dans les prem iers textes.
Si nous retrouvons aujourd’hui des nom s provenant des
deux dernières déclinaisons, c ’est parce que les m ots sont
em pruntés au latin savant : voir la situation en espagnol, IV e
espiritu, tribu ou V e especie, serie, superficie etc. (des
survivants en roum ain : rnânu ‘m ain’, soru ‘soeur’, noru
‘belle fille’, zi ‘jo u r’, etc).
Nous présentons le systèm e casuel latin pour les nom s de
la prem ière déclinaison singulier :
NopinatiÎU rosa
Génitif : rosae
Datif: rosae
Vocatif: rosa
Ablatif: « » a
le cas du sujet
le cas
compliment du nom
io cas du complement d objet
indirect et du complément de
l'attribution
le cas du complément d’objet
direct et de sou attribut
le
de l'apostrophe
le cas des compléments
circonstanciels
En latin vulgaire, les déclinaisons étaient au nombre de cinq:
IreN sing. se termine en - a l lat. rosa ‘rose’ ; IIe N sing. se termine
en us, -um et -e rl lat. domïnus ‘seigneur’, lat. templum ‘temple’,
lat. pu er ‘enfant’ ; IIIe G sing. is, G pluriel ~{î)uml lat. consulis
‘consul’, lat. marium ‘m er’ ; IVe thèmes en -« - / lat. exercitus
‘armée’, lat. cornus ‘corne, aile d ’une armée’ ; Ve des noms
17
dérivés19 à l ’aide des suffixes -ie ou -itie-l lat. ras 'chose’, lat. dies
'
•
20
‘jour’), mais elles se sont réduites à trois."
L es trois cas encore pertinents, présents en latin
vulgaire21 : nom inatif, accusatif et datif - em ployés pour
exprim er les différentes fonctions syntaxiques - se sont réduits
à leur tour à deux22 (cas sujet et cas régim e) et ensuite à un
dans la plupart des langues rom anes, sau f en roum ain où une
déclinaison à cinq cas est conservée ju s q u ’à nos jours.
Le latin com m ence à utiliser de plus en plus de
prépositions' 3 (parfois, l ’ordre des élém ents dans l ’énoncé était
suffisant pour l ’identification des cas).
« Ce systèm e a survécu un peu plus longtemps en Gaule
qu ’en Italie, mais a fin i p a r disparaître à son tour. »
En roum ain, il existe des situations, surtout dans la langue
parlée, où le d atif et le génitif sont rem placés par accusatif :
J)au apâ vitelor (D) > Dau apâ la vite (Ac); la m arginea
19 C . H . GRANDGENT, Op. cit., § 354, p. 171, « întreagă declinarea a cincea sa pierdut în cea mai mare parte a Imperiului ; s-a păstrat însă terminaţia -ies m
Peninsula Iberică, în Italia meridională şi în Sardinia, iar în unele cazuri în
Galia, fiind asimilată declinării a treia (cf. spân. haz, prov. glatz, cat. glas, etc).
Dies s-a menţinut ca substantiv de declinarea o treia, alături de dia.
Substantivele declinării a cincea care nu se terminau în -ies au trecut la a treia
res, rem, spas, spem etc. ».
20 La quatrième déclinaison est intégrée à la deuxième, et la cinquième à la
première. Pour exprimer les différentes fonctions syntaxiques, le latin fait appel à
des prépositions et à l’ordre des éléments dans l’énoncé. Pour la situation de ces
deux dernières déclinaisons latines en espagnol, voir Manuel ALVAR, Bernard
POTTIER, Morfologia histôrica del espanol, col. « Biblioteca Romanica
Hispanica' Manuales », n°57, Madrid, Editorial Gredos, 1987, pp. 75-76, § 52.
21 Le locatif a d’abord disparu et, puis, l’ablatif à son tour.
22 On rencontre des traces du génitif pluriel latin en ancien français
(lat. orum > fr. -or) :francor ‘des Francs’, païenor ‘des païens’, crestienor ‘des
chrétiens’, ancïenor ‘des anciens’, la compaigme angelour ‘la troupe des
anges’, Deu, le rei celor ‘Dieu, le rois des deux’, etc.
23 L’usage des prépositions représente une spécificité de la langue latine
populaire De plus, dès que les cas commencent à se confondre, les prépositions
jouent un rôle important.
Gérard GENOT, Manuel de linguistique de l ’italien. Approche diachronique,
coll. « L’italien dans le supérieur », Paris, Éditions Ellipses, 1998, p. 125.
18
păd u rii (G) > la m argine de pădu re (Ac). V oir aussi en
français : la voiture de la dam e, un am i à m oi
roumain '
Nominatif
Génitif
Datif
Accusatif
Vocatif
fém sing. non a r t
capră ‘chèvre’
capre
capre
capră
capră {capro)
fém. pl. non art.
capre2b
capre
capre
capre
capre
âne» A s s o is H'-ivi skir.?<non art/ art. déC - fém. pL non art/ art déC
(forme unique pour les deux cas)
(la) rose ■ rasa ■' lai. m ^ in )
lles)rm a [les)rt>sas
anc. français27 masc. sing. non a rt/ a r t déf. - masc. pL non a r t/ a r t
c. s. (li) murs < lat. nuirus
c. r. (le) mur < lat. mnru(m)
(fi) mur < lat. muri
(les) murs < lat. muros
25 À ce sujet, nous retenons l’explication faite par, Édouard BOT JROEZ, Op.
cit., § 213, p. 227. « Au singulier, 1e sujet capra reste partout, confondu m ec le
régime capra(m) qui a la même forme par effacement ancien du mfinal. C est en
Orient seulement que se maintient l'usage d un datif caprae (roum. câpre).. Au
pluriel, la forme du sujet caprae (it. roum câpre) s ’imposa aussi pour le régime
dans les régions de l'Est où capra(s) après l'effacement de s était senti comme
un singulier.- Dans l'Ouest, au contraire, la forme, caprae semble avoir été
fortement concurrencée dès l'époque latine par la flexion a s ...»
26 Par rapport aux autres langues romanes, le roumain el Pitalien gardent un
pluriel terminé en voyelle : lat. cabüüis ' roum. cai. it. cttvalll. certains dialectes
italiens du sud connaissent des pluriels en -o : Pour plus de détails concernant ces
aspects, voir Gérard GENOT, Op. cit., pp. 116-122.
27 Mireille HUCHON, dans Histoire de la langue française, coll. « L e livre de
poche/ Inedit-Littérature », n° 542, Paris, Librairie Générale française, 2002, p.
79. affirme que « l ’ancien français connaît une construction directe du
complément du nom sans préposition, appelée cas régime absolu. Des
contraintes en limitent l'emploi : le nom déterminant, singulier, généralement
animé, doit être individualisé, lié au nom déterminé p a r une relation de
dépendance (li père le roi ; li broz soitit l.a za rc, Li palefrois lu dame) , ^il suit
généralement le nom déterminé sauf dans la Dieu Merci, Vautnu joie, gui
fournissent l ordre déterminant + déterminé, bien représenté dans Les Serments
de Strasbourg (pro Deo amur), pour l ’amour de Dieu. »
19
espagnol sing, hon a r t/ a r t déf.
(un ■-eu le forme, celle du cas
régime)
espagnol pL non a r t/ arL dé!
':^MÊftÊÊÊÊSÉÊÊÊÊiKÊÊSÊl lillli
italien sing, non a r t/ a r t dé£
(un seule forme, celle du cas
régime)
muro
portugais sing, non arL/ a r t déf.
(un seule forme, celle du cas
régime)
mûri
pl. non a rt/ art. déf.
casa 'maison
casas
anc. prov. fém. sing, non art./ anc. pro\r. fém. pl. iAU art./
art. déf. (forme unique pour les art. déf.
(la) rosa
(las) rosas
anc. prov. masc. sing, non art./ anc. prov. masc. pl. non a r t /
art. déf. (forme différente pour art. déf.
les deux cas)
c s,{io)murs (lat m unis)
(/i) m ur (lat mûri)
c.r.(to) m ur (lal. m urum )
(las) murs (lat, tmtros)
20
L’adjectif
D u point de vue sém antique, l’adjectif est une partie de
discours qui exprim e la qualité d ’un objet ou d 'u n être. G râce
à l’accord, l’ad jectif em prunte au nom ses catégories
gram m aticales et se décline com m e celui-ci. Ainsi, il joue un
rôle très im portant car, grâce à sa capacité à prendre
différentes formes, il « offre » des inform ations sur le cas, le
genre et le nom bre du nom q u ’il déterm ine.
ïf existe aussi un autre groupe d ’adjectifs - les adjectifs
déterm inatifs - qui contribuent à l ’actualisation du nom
(adjectifs
num éraux, adjectifs
dém onstratifs,
adjectifs
possessifs, adjectifs relatifs, adjectifs indéfinis, adjectifs
négatifs, adjectifs interrogatifs, adjectifs exclam atifs) :
lat. domina bona
fr robe élégante
roum. casă frumoasă
it. battaglia continua
esp cahallero lidiador
port, santo cavaleiro
cat. gentil dama
prov. doas cadieras
La déclinaison latine des adjectifs - y com pris en latin
tard if - se rapproche de celle des substantifs. « L ’évolution des
flexions se régla, dans les diverses contrées, sur celle de
substantifs, et une fo rm e distincte p o u r le neutre ne p u t
subsister qu en Gaule dans les phrases du type hoc est bellum,
m ihi est grave, etc. » Cette déclinaison se réalise en tenant
com pte des deux classes d ’adjectifs :
les adjectifs dont les form es correspondent à la prem ière
déclinaison (fém inin) et à la deuxièm e déclinaison (m asculin
et neutre) (bonus, bona, bonum ‘bon / pu lcher, pu lchră,
pu lchru m ‘beau’ ou liber, liberă, liberum ‘libre’) ;
28 Edouard BOURCIEZ, Op. cit., § 219, p. 236.
21
les adjectifs dont les form es correspondent à la troisièm e
déclinaison29 (fortis, fo rtis, fo r te ‘courageux’ ou acer, acris,
acre ‘vif, vio len t’).
E n fonction de leurs term inaisons, les adjectifs latins se
divisent en : adjectifs à trois term inaisons {bonus, bona,
bonum ‘bon, bonne’ ou m iserus, m isera, m iserum
‘m alheureux, m alhereuse, m iserable’) ; adjectifs à deux
term inaisons {fortis, fo rtis, fo r te ‘courageux’) ; adjectifs à une
term inaison (potens, poten s, p o ten s ‘puissant’).
L a déclinaison adjectivale latine du prem ier type :
lat. bonus, bona, bonum ‘bon’ :
fern.
niasc.
bona
bonus
N
singulier
bonae
■ H
boni
bonae
bono
; |g j |H
bonam
bonum
Ac
bona
bono
Abl
bona
bone
pluriel
lllilliil
llll
Ac
Abl
V
mase.
boni
bonorum
bonis
bonos
bonis
boni
fem.
bonae
bonarum
bonis
bonus
bonis
bonae
bonum
boni
bono
bonum
bono
bonum
bona
bonorum
bonis
bona
bonis
bona
La plupart des langues rom anes em ploient ce type
d ’adjectifs (adjectifs à quatre form es flexionnelles): ir. bon,
bonne, bons, bonnes ; roum. bun, bunâ, buni, bune ; it. vero,
vera, veri, vere ‘vrai’ ; esp. carihoso, carinosa, carinosos,
caritïosas ‘affectueux’ ; port, branco, branca, brancos,
brancas ‘blanc’; cat. fo r t, fo rta , fo rts, fo rte s ‘fo rt’ ; prov. bèu,
19 Aucun adjectif ne correspond à la quatrième ou à la cinquième déclinaison.
22
bèi ( b è u !>), bello, bèllei ‘b eau ’; frprov. âpro, âpra, âpros,
âpres ‘âpre’.
Il est vrai qu’il en existe d’autres types dont la fréquence est
également assez importante : adjectifs à trois formes flexionnelles :
roum. ntic, mica, mici ‘petit’ (anc. roum. micè)\ adjectifs à deux
formes flexionnelles : roum. veche, vechi, ‘vieil’, rece, reci ‘frais’ ;
adjectifs invariables, la plupart étant des emprunts modernes : fr.
beige ; roum. roz, ‘rose - couleur’, gri ‘gris’ ).
L ’ancien provençal avait une déclinaison pour les trois
genres et employait ces formes pour le cas et pour le cas régime :
1" déclinaison
(sing.)
■ H të a M w s a a »
iB ia iiB B lilM I
masculin
p"’: féminin
bona
b ona
bons
bon
r déclinaison
(pl )
c. s.
c. r.
neutre
bon
bon
masculin
lominin
bon
bons
honas
bottas
À retenir, pour l ’ancien provençal, des syntagm es
com m e : sing. - c. s. lo bons cavals, la m ala dona c. r. ai
com prat un bon caval, ai vist una m ala dona ; pl. - li bon
caval son car, las bonas donas son raras c. r. ai vist los bons
cavals, las m alas donas.
Quant aux anciens adjectifs français, ceux-ci se déclinent
suivant le m odèle nom inal, c ’est-à-dire q u ’ils gardent les
mêmes désinences : bons, bon, boneis) ; beaus, bel, bele(s) :
fém.
fém.
fém.
fém,
sg.
sg.
pl.
pl.
c. s.
c.r.
íím B m
c. r.
íb íí
bonc suer
bonc seror
bones serors
bones smw.*
'bonne steur'
■lionne
'bonnes sœurs'
'bonne - œuiV
30 D ’habitude, les adjectifs qualificatifs masculins de ce type ont une seule forme
pour le masculin et pour le féminin.
23
Généralement, l’opposition de cas concerne seulement le
singulier et l’opposition de nombre se réalise par la désinence
spécifique du pluriel féminin (-s). « La perte de la déclinaison
nominale et adjectivale [françaises] est achevée au XVe s. Dès les
origines, la déclinaison à deux cas est observée de façon plus ou
moins régulière selon le genre littéraire, le scribe et surtout
l ’origine dialectale des textes: très irrégulièrement en anglonormand dès la version la plus ancienne de la Chanson de Roland
(vers 1100), avec une grande régularité dans les textes les plus
soignés écrits en scripta franco-picarde ju s q u ’au X V s. A ce
moment, le système de la déclinaison a disparu : pour l ’immense
majorité des noms et d ’adjectifs jusque-là déclinables, c ’est la
form e du cas régime qui s ’est imposée, tant au singulier qu 'au
pluriel ; et les form es régimes en —ëeur et -ëeurs se sont réduites à
-e u r et -eu rs au XIVesiècle. » 1
En plus de sa spécificité concernant l ’accord, l ’adjectif se
différencie des autres parties de discours variables par la
catégorie gram m aticale de la com paraison, ce qui rapproche
l’ad jectif de l ’une des parties de discours invariables,
l’adverbe. Il sem ble que toutes les langues possèdent cette
catégorie m orphologique qui a une structure ternaire (positive,
com parative et superlative).
N orm alem ent, le p ositif ne doit pas figurer parm i les
degrés de com paraison car il n ’exprim e aucune idée de
com paraison (on com pare toujours deux choses). Il représente
une catégorie com parative neutre. Il peut être considéré
com m e le dégré zéro de la com paraison. M algré cela, il peut
participer en tant q u ’élém ent d ’une com paraison :
31 Jacqueline PICOCHE, Christiane MARCHELLO-NIZIA, Histoire de la
langue française, 5e édition revue et corrigée, coll. « fac./ Linguistique », Paris,
Éditions Nathan, 2000, p. 219.
24
Ce qui est beau n ’est p a s laid.
lai .altus -a,-um
roum. înalt. -à
esp. alto, -a
cat, ait, -a
rliétrom. (friul.) ait, -a
fr. haut, e
il. alto, -a
port, alto, -a
prov. aut
sd. ( logu.) altu
En ce qui concerne le type roman de comparaison, il faut
comparatif
plus
fbmmus ‘beau’
superlatif
mugis fonnasus
tîÎÎ
commencer toute interprétation à partir des formes :
Le comparatif est employé pour exprimer une comparaison
entre deux êtres, deux choses ou entre êtres et choses. Il a deux
valeurs importantes : égalité, non-égalité (supériorité / infériorité).
Malgré ce type de comparaison analytique, certains adjectifs
continuent en latin vulgaire et dans les anciennes langues romanes
à être employés sous une forme synthétique :
altior ‘plus haut’, gravior ‘plus grave’, *bellatior ‘plus beau’ (an.
fr. bellezour32), gm ndior ‘plus grand’, longior ‘plus long’, minor'
‘plus petit, moindre’,pejor ‘pire, pis’
32 betisor ou bielissor aussi. En ancien provençal : belazor.
33 M. L. WAGNER, La lingua sarcla. Storia, spirito e form a, coll. « Biblioteca
Romanica/ Manualia et Commentationes », III, Terza edizione, Tübingen -Basel,
Franke Verlag, 1993, p. 327, en sarde « maiore e minore si usano corne positivi
nel senso di ‘g rande ’ e ‘p iccolo ’ ; meliore e peiore non esistono ; in loro vece si
usano gli avverbi médzus (camp, méllus) = melius epéyus, péus = peius, corne
in moite regioni del continente e specialmente neU’Italia méridionale ». En
franco-provençal : mèlyor ‘meilleur’, pir(e) ‘pire’.
25
lat.
metiore
peiore
ntaiore
minore
11.'
meilleur
pire
plus
grand"
moindre
rouin.
Cî,p migliore ' mejor
ft««
mai rău
PWfiore peor
M N Ü M ü maggiore ntayor
mai mic ■ tHUiOVê
mai
puţin \
menor
pou.
{lïlHMiÉ
pior
maior
menor1
cat.
prov. '11
iniilor
meiour /melhor
pièje /pire/ piéger
majour, ' màger/ ma je /major
mendre / plus pichot/menor
Pitjor
major- mes gran
menor/ mes petit
Pour obtenir une forme de com paratif, il fallait rem placer
la désinence40 du gén itif m asculin singulier par les suffixes ior (m asculin et fém inin) et -ius (neutre) :
34 D ’autres formes en italien : lat. maximus > massimo, lat. primus > primo,
lat. supremus > supremo, etc.
35 II y a également des formes neutres : meglio, peggio, maggio, meno.
36 En ancien français, maire, major 'majeur'. D ’autres formes : mendre
‘moindre’, menor, neutre meins ‘moins’; mieudre, meillor, miilor, neutre
mieuz ‘meilleur’; peior,poior, neutre pis. peis ‘pire’.
37 En roumain, major {de o importanţă majoră) şi minor (chestiune minoră)
sont entrés plus tard, par voie savante.
38 Ancien portugais meor ou meos (Ac). D ’autres formes comparatives sont
présentes en ancien portugais :peior, maor et môr.
En ancien provençal : meilleur - c. s. méditer et c. r. melhôr ; pire - c. s.péjer!
piejer et c. r. pejôr ; plus grand - c. s. majér/ maire et c. r. major ; moindre c. s. ménre et c. r. m en o r.
40 Voir l ’explication de Jean DUBOIS et ali, Dictionnaire de linguistique, Paris,
Éditions Larousse-Bordas / HER, 2001, pp. 139-140, “On appelle désinence,
l ’affhce qui se présente à la finale d ’un nom, d ’un pronom ou d ’un adjectif
(désinences casuelles) ou à la finale d ’un verbe (désinences personnelles) pour
constituer avec la racine, éventuellement pourvue d'un élément thématique, une
J'onnefléchie. Ainsi, le nominatif latin dominus est constitué de la racine domin-,
de la voyelle thématique o passé ici a -u- et de la désinence casuelle -s (celle de
nominatif). Le pluriel chantons est formé de la racine chant- et de la désinence
personnelle -ons.”
26
lat fortius
lat. ültius
lat fortior41
lat altiori}
Au com paratif, les adjectifs latins se déclinent ainsi :
N'V
G
D
A
Abl.
masc. / fém.
altior altius
allions
altiomm
altion
altioremaltius
altiffre
Singulier
Pluriel
U
n
luoav»/
m asc., fián. •• : n
N/A/V altiores altiora
D/Abl.
altion bus
« Les com paratifs et les superlatifs en ior, issim us
étaient devenus de p lu s en plus rares en latin vulgaire. Pour
exprim er les degrés de com paraison, le langage populaire se
servait surtout d ’une périphrase fo rm ée à l ’aide des adverbes
magisA\ p lu s44, maxime, etc., procédé dont on trouve quelques
traces chez les écrivains classiques et qui se retrouvent dans
toutes les langues romanes. » J
Dans les langues rom anes d ’hier et d aujourd hui, ces
form es analytiques de com paratif ont continué à se
développer, les form es synthétiques latines étant dans leur
grande m ajorité rem placées ou abandonnées :
41 Les adjectifs latins en -eus, -ius, -uus n’ont des formes synthétiques que pour
le comparatif. Ayant besoin d’un paradigme complet, ils font appel à des formes
analytiques : comparatif- magis ; superlatif - maxime : magis arduus escarpé ,
maxime arduus.
42 En ancien provençal, autz ‘haut’ formait le comparatif ainsi : c. s. ausser et
c. r. alzâr (auzor).
43 En latin vulgaire : magis dodus, plus doctus, minus dodus ; Aurelius est
magis doctus quam Traianus. Pour le superlatif, on employait maxime, minime
et multum. Voir aussi esp. mas, port, mais, fr. mais (n’en pouvoir mais),
roum. mai, cat. mes. L’italien préfèrepiù et tneno.
44 Pour former le comparatif, le sarde emploie plus :pruspdgu.
45 Ovid DENSUSIANU, Histoire de la langue roumaine 'A -L es origines & II Le seizième siècle, ediţie critică şi note de V . Rusu, prefaţă de
B. Cazacu, notes traduites par E. Variot, Bucureşti, Editura Grai şi Suflet
- Cultura Naţională, 1997, p. 149.
27
fr. - égalité : Michel est aussi grand que Georges.
- in crioriLc : Michel est moins grand que G varges.
supériorité41’ : Michel est plus grand que Georges.
n.ram.-â^\i\â:Mihtdelaj^lde{tntaşade)înabca{gi)Ck!rjrge.
- infériorité : *fihui enuu puţin înalt decât George.
■superiorii* Mihai 2 m ai înalt decât George.
iL. " - égalité : Tu sei {tanto) studioso quanti) tuofratello
Tu sei (1cosi) studioso come luo fratcllo.
- inlérioiitc ; Tu sei mena studioso é lui.
Tu sei mena sUulioso che inteUigen te
- supériorité : Tu %eipiù studioso di tuo fratello.
Tu sci più stanco che me.
csp.
- égalité : Miguel es tan aplicado como tlstebcui
- infoiorité : Mguel es motos apltacb que Estebun
- supériorité : Miguel es nuis aplicaih que Maria
port.
-égalité : Aquetc hoinem c taô infeliz quant» vaeê.
- infériorité : Esta casa à menus bonita que aquela
- supériorité : Joâo è mais esperto que José.
cat.
- égalité Es tan car com l'e-mail.
- infériorité Es menys car q u e 1'e-mail.
- supériorité - És més car que l ’ e-mail.
prov. - igalilc Es tant (aitant) gratula t nma tu
- infériorité : Es mens grand que icu.
Es pus tant {mens) grand coma ici m ii!
■supériorité Es m ai {mies) fort que tu
Es pus (plus, pu) fort que tu.
4b En ancien français, ...e l palais plus haut levé ‘dans le palais supérieur’.
4 Déjà eu latin, on remarque la présence de magis dans des structures qui
contiennent des adjectifs qui finissent par -eus, -ius ou -u u s (magis egregius, -a,
11m ‘plus distingué, -e’).
48 Pour d’autres modalités de réalisation du comparatif dans la langue italienne
contemporaine, voir Salvatore BATTAGL1A, Vincenzo PERNICONE.
Grammatîca italiana, nuova edizione, Torino, Loescher Editore, 1994,
pp. 108-109.
28
Le superlatif (le plus haut degré de la comparaison) est le
dernier membre de la catégorie grammaticale de la comparaison.
Par rapport au com paratif, le superlatif est notam m ent
spécifique à la langue populaire. Il exprim e lui aussi une
com paraison entre différentes personnes ou choses (objets)
mais, cette fois-ci, la qualité est présentée au plus haut degré.
« On appelle su p erla tif le degré de com paraison de l ’a d jectif
ou de l'adverbe exprim ant la qualité ou la m odalité à un degré
très élevé, supérieure ou inférieure à d ’autres ou
indépendam m ent de toute référence. >>49
En latin, le superlatif d ’un ad jectif se form ait en
rem plaçant la désinence du génitif m asculin, singulier, par les
suffixes -issïm us (m .), -issïm a (f.) et - issïm um !/ (n.) :
\at. fo r tis :fo rtissïm u s,fo rtissïm a , fortissïm u m
E n ce qui concerne le superlatif des adjectifs latins, il
existe d ’autres m anières de le form er :
- on ajoute le suffixe -ïmus (masc.), -ïma (fém.), -ïum (n.),
après avoir enlevé la désinence -is, du génitif singulier, masculin :
lat. difïcilis, -e : dificilim us
dificilïm a
dificilim um
- si l’adjectif se termine au nom inatif singulier, masculin, en
-er, celui-ci reçoit les terminaisons -rimas. -rima, -rimum, qui
s’ajoutent au radical (les superlatifs de ce type sont parfois intégrés
dans le type en -issimus, -issima, -issimum : misserissimus ) :
lat. niger : nigerim us
nigerim a
nigerim um
Le superlatif roman, par rapport au superlatif latin, possède,
dans la majorité des cas, des formes analytiques, les formes
49 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 457.
50 Des formes comme celles-ci sont attestées dans le latin dit ecclésiastique :
altissinuis, carrissimus, proximus, sanctissimus. En ancien français, les formes
en -issimus! -issima les plus fréquentes sont : graruüsme, hautisme, bonisme,
foiiisme, saintisme, cherisme et en ~e(s)me : mellesme (lat. melissimus),
mernu'imante (lat. minimus). pesm e (lat. pessimus), proisme/prisme/proesme
(lat. proximus). L ’ancien provençal, lui aussi, possède des formes en -issimus :
altisme, carisme, santisme, pesme, prosme.
29
synthétiques s’utilisant dans des situations particulières, 1
« Comparaţia prin perifrază se realizează cu ajutorul particulelor
ntagis, plus la comparativ şi bene, super, valde la superlativ. In
ansamblul teritoriului de răspândire a limbii latine, comparaţia cu
magis este mai veche şi mai frecventă decât cu plus. Ea apare la
Plaut, Cicero, Horaţiu, Vitruvius, Tacitus, Apuleius etc. şi în
inscripţii, devenind populară in Iberia, Gallia de sud şi în
provinciile dunărene, p e când comparaţia cu plus a prins rădăcini
mai adânci în Italia şi Galia Centrală şi de miază-noapte. » "
Dalmatie lunga magis, bene ont orJc v
Moesie supérieure : magis utile
Dacic : super infelix pater
Italie : f'rigidis magis. magis sanus
G énéralem ent, les différentes langues rom anes possèdent
deux types de superlatif : r e la tif et absolu. Dans la plupart
des cas, le superlatif re la tif se construit à partir du com paratif,
auquel on ajoute un article défini (soit proprem ent dit soit
dém onstratif) :
51 Les adjectifs espagnols bueno ‘bon’, malo ‘mauvais’ et pequeho ‘petit’
présentent, aux différents degrés de comparaison, les formes suivantes : positifbueno, malo, pequeno ; comparatif - mejor, peor, menor ; superlatif relatif- el
mejor, el peor, el menor. En fait, les adjectifs espagnols de ce type possèdent
deux formes parallèles : mas grande, más pequeno etc. La forme más malo est
inusitée. D ’ailleurs, les superlatifs du type el mejor, el menor, el mayor peuvent
être utilisés à côté des formes synthétiques el mas bueno, el más grande, el más
pequeno. On observe que le superlatif relatif a les mêmes formes que le
comparatif mais on ajoute l’article défini. Par contre, en roumain, on ajoute
l’article démonstratif : comparatif - mai frum os ; superlatif relatif (supériorité)
cel nud frum os, situation valable pour les autres types de superlatifs.
À part le deuxième terme de la comparaison, en français et dans d’autres
langues romanes, mais pas en roumain, la présence ou l’absence de l’article défini fait
la distinction formelle entre comparatif et superlatif relatif : Jean est plus beau que
Michel. / Jean est le plus beau de sa classe. Pour le roumain, la distinction se réalise
par la présence ou l’absence du démonstratif dont nous avons parlé.
2 H. MIHĂESCU, Limba latină în provinciile dunărene ale imperiului Roman,
III, Bucureşti, Editura Academiei, 1960, p. 137.
53 Le superlatif relatif en ancien provençal s’exprimait soit par le comparatif
analytique auquel on ajoutait l’article défini : la dona la plus avivens, soit par le
comparatif synthétique auquel on ajoutait l’article l ’auzor palais.
30
le français
- superlatif relatif: De notre groupe, il est le'4plus hcau.
- superlatif absolu II est i--. > beau II
tout à fa it hcau Il est
for ? 5 beau.
le rou m ain 5''
- superlatif relatif de supériorité : t e l mai frumos din cUisù e Miluti.
- superlatif rclaufd’iiiférioritc : Celmai puţinfrumns din clasă c Mihui.
- .superlatif absolu de supériorité : Mihai e f oarte frumns.
- superlatif absolu d'infériorité : Miluii efourtepuţin frumos.
- superlatif absolu (répétition de Fadjcetif) :frumoasă frumoasa ' 7
- superlatif absolu (sémantique du mot au plus liaul degré) : S-ti-am
cumpărat o haină meseriaşă
l ’italien
- >upt rlatif s ;-‘.i if de supé inritc : Tusei iipiii studinsso delkuh vh
- superlatif relatif d 'in fériorité1': È c/uesln il ginrna mena fivddo di
lutta l ’inverno.
superlatif absolu ; Unu cciimme hn,vissimui *
- superlatif absolu analytique (moho, ussai, tutti) • adj. ) : Snrni molia anuentn
54 Toutes les langues romanes, sauf le roumain, emploient l’article défini en tant
qu’affixe dans la structure morphématique de la catégorie grammaticale du
superlatif. Le roumain emploie l’article démonstratif ou adjectif.
D ’autres possibilités d’exprimer le superlatif absolu français : les adverbes
bien, trop, vachement, bigrement, bougrement, diablement ; les préfixes extra-,
sur-, hyper- ou le suffixe -issime. En français, les possibilités de réaliser le
superlatif sont plus importantes assez, fort, moult, très, trop, bien, durement,
fortement. En ancien français, le superlatif relatif pouvait être utilisé sans article :
...les chemins plus granz.. .(Roland).
Voir aussi, Valeriu RUSU, Langue, littérature, civilisation, Gap-Paris,
Editions Ophrys, 1992, pp. 127-128.
5 ' On peut aussi utiliser le deuxième adjectif en tant que nom au génitif :
frumoasa frumoaselor ‘la belle des belles’.
’8 Comme dans les autres langues, le complément comparatif peut manquer :
il mio ricordopiù bello ‘mon plus beau souvenir’.
59 L’italien emploie beaucoup ce suffixe : altissimo, dolcissimo, facilissimo. À
part ce suffixe, l’italien en utilise un autre, -rrimo : misenimo, integerrimo, etc.
En plus de cette modalité analytique, l’italien emploie des adverbes : molto,
assai, oltremodo, straordinariamente, terribilmente, etc.
31
l ’espagnol
- superlatif relatif de supériorité : Esta habitaciôn es la màs oscura
de la casa.
~ superlatif relatif de uperiorité : Es etM homhre mas J'uerle en el
- superlatif relatif d'infériorité : lis a hahitaciôn es la menas osi
de la casa.
- superlatif absolu synthétique (adj. + suffixe) : cansudisima, rasisimo.
nohOisinto
■superlatif absolu synthétique (préfixe r adj.) rebien hipemerviosa
superhanna
- superlatif absolu (répétition de ’adjectif): Un abbrazo fuerte
■■supi rl itit absolu anr lyliquo (ihmj ■ adj ). Es utui co-.a muy Jiii il.
le portugais
- superlatif relatif de supériorité : Este aluno é o mais estudioso do
Cnlégin.
- superlatif relatif d’infériorité Este aluno ê o menas estudnsn do
- superlatif absolu synthétique (adj. + suftlxe) : originallssimo.
helissimo
■ superlatif absolu synthétique (préfixe - adj.") : uhra-râpido.
superexa/fado
- superlatif absolu analytiqueM (répétition de l adjectit) :
...é lindo. lindo
superlatif absolu cotnf araison) : fcso ■: claro cornu âgua
le catalan
- superlatif relatif de supériorité : Es el niés car de lots.
- superlatif relatif d ’infériorité : És el menys car de lots.
supcrlati absolu synthétique : curissim be<ru issim
-cal superlatif îhsolu inalytique E> molt (tan. massa) car
60 En espagnol, l’article apparaît une seule fois (cf. fr. C ’est la maison la plus
belle, si le nom est articulé). La même observation est valable pour le provençal :
L ’oustaupus aut de la carriera ou pour l’italien : È ilgiom alepiù letto.
61 Pour le portugais, on peut exprimer le superlatif à l’aide des adverbes : muito,
pouco, betn -P e d ro é muito alto.
32
le provençal
- superlatif relatif de supériorité : Aï io(u)pus Un plus) b m w
Ls lo(u) mai brave.
- superlatif relatif tl’iiif crioritc : Es lo mens hrave.
• superlatif absolu synthétique6* (adj
suffixe)
autisme
bounissime
■superlatif absolu synthétique (préfixe • idj.) suhrehèu. suhrejori.
subregai
■superlatif absolu analytique (adv. -- adj ) . Es ben* farinai
Es ahàrd gros.
Com m e nous l ’avons déjà rem arqué, le superlatif absolu
connaît le plus grand nom bre de form es, situation créée,
principalement, du fait de raisons stylistiques. D ’ailleurs, on
peut soutenir que, dans toutes les langues, il existe une
tendance à rem placer les formes considérées littéraires de
superlatif par des formes populaires ou fam ilières. Le
superlatif latin était synthétique et se form ait en utilisant des
m orphèm es spécifiques du type : -issïm u s, -issim a, -issïm um .
lat. po tississïm us
potissïm a
p o tissïm u m
Par contre, dans la grande m ajorité des cas, les langues
rom anes « p réfèrent » les types analytiques et disposent d ’une
m ultitude des formes pour exprim er le superlatif absolu :
62 Cet usage était surtout présent en ancien provençal.
63 D ’autres adverbes et locutions adverbiales: coma tôt, mai que mai, que
no(un) sai, tot plen,
64 En roumain, cette modalité représente un emprunt au latin savant, au français
ou à l’italien : ocazie rarisimă.
65 Maurice GREVISSE affirme à l’égard du superlatif dans Le bon usage, 12e
édition, Louvain-la-Neuve, Editions Duculot, pp. 1446, qu’il représente le «
domaine de l'exagération, de l'hyperbole » et « qu ’il dispose d ’un grand choix »
et dans Angela BIDU-VRANCEANU et ali, Dicţionar de ştiinţe ale limbii.
Bucureşti, Editura Nemira, 2001, p. 520, on remarque que «nevoia de
expresivitate în acest domeniu este atât de mare, încât mijloacele de realizare a
superlativului stilistic pot fi cu greu circumscrise în tipare clare... . »
33
rouirr. foartej liruï 'liés uhoucitc'
enorm de multü htmc 'énormément de m onde’
p t . w m u lti •lanici li "trc p ; le c c ils
destut de frunios ■;iss«v beau'
fr.
très sympathique
diablement heau
un tuba bidon
Il faut m entionner le fait q u ’il existe, dans les langues
rom anes, des adjectifs qui n e possèdent pas de degrés de
com paraison (de par leur form e ou leur sens) : fr. inférieur,
roum. perfect, it. eterno, esp. divino, port, atm osférico, cat.
excepcional. prov. enorm o, frprov. supèrior.
34
L’article
De toutes les parties du discours, Particle est celle qui a
suscité les discussions les plus am ples
Si on veut réaliser
une classification des langues, en fonction de cette partie de
discours, il faut m entionner le fait qu il existe, en général,
deux types de langues :
a) des langues sans article (le latin, le finnois,
Phongrois) ;
67
b) des langues avec article (les langues rom anes , les
langues germ aniques, le grec, l’aram éen)
Nous ne considérons pas qu’il est nécessaire de présenter en
détail toutes les discussions à l’égard de l’article et de ses
66 Voir l’ouvrage de Gustave GUILLAUME, Le problème de l ’article et sa
solution dans la langue française, réédition avec préface de Roch Valin, Paris Montréal, A.G. Nizet & Presses de l’Université Laval, 1975, XIII - 3 1 8 p.
67 Par rapport au latin, les langues romanes ont développé un article défini. Les
exemples qui se trouvent sous a) et b) témoignent de cet aspect. En fonction de
sa position, les langues romanes possèdent deux types d’article défini: antéposé
(la grande majorité) et postposé (le roumain). En plus, le roumain possède encore
deux types d’article défini: démonstratif (cel, cea, cei, cete, celui, celei, celor) et
possessif (al, a ai, aie, alor). Pierre BEC, dans son Manuel prcalque..., tome I
(italien, espagnol, portugais occitan, catalan, gascon), pp. 38-39, décrit très bien
ce phénomène, en affirmant que « le lot. n !avait pas d article, se distinguant par
là du grec. C ’est à partir des démonstratifs latins que / art. rom. s'est développé._
Ainsi dans des syntagmes comme ILLE HOMO, ll.L A CASA, 1LLI
HÔMÏNES, ILLAE CASAE, le dém. s est désémantisé et a fini par jouer le rôle
d ’un simple déterminant : déterminant devenu d ’autant plus nécessaire que les
désinences casuelles, qui actualisaient le substantif dans le discours, avaient
tendance à s ’oblitérer [...] En général, l ’article défini rom. remonte à ILLE,
f l I A , mais il peut remonter aussi à ÏPSU, IPSA, comme l ’attestent les formes
sardes su, sa, sos, sas ».
68 Cette discussion concerne l’article défini proprement dit. Il reste encore
l’article indéfini, mais celui-ci ne demande pas de discussions approfondies
puisque, même du point de vue formel, les différences d’une langue romane à
l’autre ne sont pas importantes.
35
limites grammaticales (mot autonome, morphème grammatical,
« constituant obligatoire du syntagme nominal », etc.).
D ans la plupart des langues, l’article fait partie de ce
q u ’on appelle groupe nom inal (nom, adjectif, pronom ,
num éral) et il possède lui aussi des form es et des catégories
gram m aticales propres (nom bre, cas, genre) :
a) genre et nom bre :
fr. l ’hom m e / fr. la fe m m e ; roum. o m u t / fem e ia ; it.
Vuom o / la m oglie, esp. el hom bre / la m ujer ; port, o
hom em / a m ulher ; cat. l ’hom e / la dona ; prov. lou
hom e / la fe m o ; frprov. l ’hom o / la fè n a ;
fr. les hom m es l fr. les fe m m e s / roum. oam enii /
fe m e lle ; it. g ll uom ini / le m oglie ; esp. los hom bres /
las m ujeres ; port, os hom ens / as m ulheras ; cat. els
hom es / les dones ; prov. leis oum enas / lei fe m o s ,
frprov. los (les) hom os / les fin e s .
b)
cas :
masc. smg.
fé n * . ‘À - è
casa
(< lat. homo ïUus 'cet homme’)
G / D roum. omului
V roLim omule !
(< lat. casa ttta ‘cette maison')
casei
casa
%so '■. casă '
Le latin n ’avait pas d ’article. Ce dernier com m ence à
apparaître en latin vulgaire pour des raisons d ’ordre
sém antique car le dém onstratif em ployé a perdu son rôle
d ’indicateur spatial. Les form es de l’article que nous avons
dans les langues rom anes d ’hier et d ’aujourd’hui représentent
En roumain, l’article défini est généralement postposé, mais il arrive, dans de
cas assez rares, qu’il soit antéposé. Par exemple, au génitif : 1-am dat telefon lui
unchiu-meu. À part les exceptions présentées dans les divers ouvrages de
grammaire roumaine cités en bibliographie, la présence de l’article défini devant
le nom constitue un fait de langue populaire et familier.
Hypothétique, parce que le vocatif est le cas de l’appel. Or, du point de vue
logique, il est difficile de s’adresser à un non-humain. Mais ce fait est possible
s’il s’agit des objets personnifiés.
36
en fait des glissem ents sém antiques des dém onstratifs latins
dont le sens a faibli déjà en latin.
Il s ’agit du lat. IPSE, dont les descendants se retrouvent
em ployés en tant q u ’article en sarde (Sardaigne : loug. su, sa,
sos, sas/ campid. su, sa, is), au sud de la Sicile aux Iles
Baléares (le catalan), et de IL L E (illu, ilia, illi, illaé) qui
s ’impose dans les autres langues romanes.
«En dehors de cette fonction [pronom personnel], ille reçut
aussi celle d ’article. Il se trouve avec cette valeur dans toutes les
langues romanes, excepté le sarde et une partie du domaine
gascon et catalan où l ’article est exprimé p a r îpse. L ’histoire de
l'article roman n ’est pas encore sufftsament éclaircie. L ’étude
des textes latins nous montre cependant que cet emploi de ille,
ipse doit être assez ancien. [...] D ’autres textes viennent
confirmer l ’emploi de ille, ipse comme article dès les premiers
siècles de notre ère. Nous n ’avons qu ’à parcourir deux textes du
I V siècle comme Itinerarium Burdigalense et la Peregrinatio
Silviae pour voir combien le latin vulgaire s ’était éloigné du
latin classique quant à la syntaxe de ille, ipse Le changement de
fonction de ces pronom s y est attesté p a r de nombreux
exemples ; nous nous bornerons à citer les suivants : tnontis
ipsius 20, aede ipsa 21, ipsa aqua 29 (Itin. Burdig.) ; sancti illi,
montis illius 3, locus ille 10, ipsum montent 5, loci ipsius, lectio
ipsa 10 (Peregr. Silviae). [...] Les germes de l ’article roman
doivent donc être cherchés dans la transformation qu ’avaient
subie ille et ipse dans les derniers temps de l ’histoire du latin
vulgaire. » ’
Presque tous les articles des langues rom anes proviennent
des form es latines suivantes : ille, illu, ïllos (illi), ïlla, îllas
(ïllae).
Le roum ain em ploie l’article à partir des syntagm es
latines du type hom o ille et les autres langues rom anes
71 Voir aussi. Manuel ALVAR, Bernard POTT1ER, Op. cit.. § 88.1, pp. 111,
« Las lenguas rornânicas han formado su articulo sobre ille o sobre ipsê (gascon
antiguo, Alpes Maritimos, catalan « salat », mallorqum, dialectos gardas), lo que
hizo pensar en una antigua paridad de val ores para toda la Romania. »
72 Ovid DENSUS1ANU, Op. cit., pp. 178-179.
37
développent leur systèm e d ’articulation d ’après des
syntagm es du type ille h om o.73 Il faut aussi m entionner que,
généralem ent,
l ’articulation
définie
roum aine
reste
synthétique, tandis que celle des autres langues rom anes est
partout analytique. La déclinaison de l’article aux différents
m om ents de l’évolution des langues rom anes suit de près
celle du nom :
a ne fr
e. s.
c. r.
masc,
sing. li! pl. li
sing. /«, lou, le.pl. les
fr. mod.
sing. lel pl. les
feni.
sing. lai pl. les
sing. la-pl. les
sing. la! pl. les
te père! les pères
la mère/ les mères
anc. roum. iX ' 1 iiècl |
miLSLvh. (sing.) _
fcm7a (pl.)
sing N Ac (-/ '’)/ pl. -i
sing, N/Ac -a ' pl. - le
sing. G/D iu (-lui)/ pl -lor(u) sing. G/D ~ei (-11) /pl.-/or
roum. mod.
ni. sc 'î (sing ;
f’cm.'n. (pl.)
sing. N/Ac l! pl. --/ _
sing. N/Ac pl. -le
sing. G D ( ) / « - ’(- /« /7) p l ,/ « r
sing. G/D /.- /« /
■pl. -Jor
. V fe pl. Un singV n pL-lor
73 Pour plus de détails, voir Edouard BOURCIEZ, Op. cit., § 227, b et c, pp. 247248.
74 Des mots roumains rencontrés au XVIe siècle: sufletu, meşterul, îngerii,
cinstea, muerile, lu împăratu, împăratului, grumazilor, omeriloru, rebdariei, ii
Tamar, buneaţilor. Idem, ibidem, p. 525, « Ces cas isolés de lor, ei (ii)
proclitiques sont des témoignages précieux pour l ’histoire de la déclinaison et
apparaissent comme un vague vestige de l ’ancienne flexion des substantifs en
daco-roumain. »
75 Idem, ibidem, p. 519, « Il reste cependant un bon nombre de cas qui semblent
montrer que -l avait commencé à ne plus être prononcé, et comme un exemple
sûr de cette prononciation nous sommes portés à considérer hotaru Ardealului
d ’une note écrite par Mihai Viteazul. »
76 Article proclitique. Appartient au langage populaire, familier.
Forme qui est enclitique et proclitique.
38
lupulI lupii
lupului! lupilor
lupule! lupilor
casa!casele
casei, lui mama (lui Carmen) / mamelor
casa/ caselor !
ane. it.
c : : ing.) el (ol. al). Io (/«, n. o), ii‘ v,)1.) e i li. gli
fem. (sing.) lai pl. le
it. mod.
mase. (sing.) ii, Io, (/’)/ (pl.) i, gli {glr\
feaaa- (sing.) la (V)l (pl.) le
il gioco, lo studio, l ’uomo! i doici, gli
uomini, g l ’italiani
la bocca, l ’uva! le uve
ane. esp.
mase, (sing.) el (alo, lo) pl. los (elos)
fem. (siag.) ela (la)! pl. las (elus)
esp. mod.
mase. (sing.) el ( lo)! pl. los
(et )- pl. las
el nino, loprimero! los caminos
el agua, Ia casa! las casas
ane. port.
mase (;>ing.) o ! pl. os
fem. (sing.) a ! pl, as
port. m od.80
mase. (sing.) o . pl. os
fem. (sing.) a / pl. as
o livro, os processos, a casa, as casas
78 Fait de langue rejeté par la langue littéraire (noms communs).
79 Vocatif hypothétique pour les substantifs communs, noms d’objets.
8a Généralement, dans les langues romanes, il n’y a pas d’article neutre.
39
En ancien catalan, les descendants du dém onstratif ïpse
(es, sa, es, ses) se trouvaient dans tout le territoire de langue
catalane (les textes des X e et X Ie siècles confirm ent son
em ploi) à côté de ceux de ïlle .
A u X IIIe, ces dernières form es connaissent une
régression accentuée, probablem ent sous l ’influence du
provençal. En tant que tém oignages sur l ’em ploi de ïpse, nous
avons les toponym es qui sont assez souvent des mots
conservateurs : Collsacabra, Collsacreu, St. Joan Despi, etc.
Q uant à l ’étym ologie de ces form es, elles proviennent du
lat. : ïpsu > es, ïpsos > es, ipsa > sa, îpsas > ses. Il est
possible que la form e neutre so soit venue du lat. ipso (Abl).
cat. mod.'sl
masc (sing.) el (/’) / pl. eh ,
fem. (sing.) la l pl. les
"v.? -,
el carrer, / 'arbre, els llibres, la llengua, les terres
anc. prov,
e. .s.
c. r.
masc. fem.
sing. lo: p!. li
îg lai
las
sing. lo p llo s
ig la pl. /«.v
prov. mod.
musc, (»ine..) lou (lo. F )
pl. Ici (Icis i
(cm. (î-inti.) la (H
pl.
lei(leis)
lou auhre, lo can.rome:'k'igau, leis obtins
la roulo, l estello, leis enformacien
81 Le catalan des Iles Baléares, spécialement Majorque, présente aussi des
articles provenant du lat. IPSE : masc. sing. es ou s ’ (es pare! s ’hospital); fém.
sing. sa ou s ’ (sa taula! s ’ànima) ; masc. pl. es ou ets (es llavisl ets ossos) ; fem.
pl. ses (ses cebes). La localité Pollensa connaît l'emploi de ille. On le retouve
aussi tout au long de la Costa Brava : Cadaqués, Roses, Palamôs.
40
À l ’exception du roum ain, toutes les autres langues
rom anes présentent des form es contractées d ’article, formées
d ’une préposition et d ’un article défini. N ous présentons
quelques-unes de ces form es :
- prép. a + art. : anc. fr. (a + le > al, a + le s > als > aus/as,
etc.) ; fr. mod. (a + le > au, a + les > aux, etc.) ; it. mod. (a +
il > a l , a + i > ai, a + l e > aile, etc.) ; esp. mod. (a + el > al) ;
port. mod. (a + o > ao, a + os > aos, etc. ) ; cat. mod. (a + el
> al, a + els > als, etc. ) ; prov. mod. (a + lo > au, a + leis >
ais, etc.) ;
- prép. de + art. : anc. fr. (de + le > del > deu > dou/du, de
+ les > dels > deus/des, etc) ; fr. mod. (de + les > des, de + le
> du, etc.) ; it. mod. (da + il > dal, da + g li > dagli, di + il >
del, di + le > dette, etc.) ; esp. mod. (de + el > del) ; port, mod,
(de + o > do, de + as > das, etc.) ; cat. (de + el > del, de + els >
dels, etc.) ; prov. mod. (de + lo > dau, de + lei > dei, etc.)
- prép. en + art. : anc. fr. (en + le > el > eu, en + les >
enslels) ; it. mod. (in + il > nel, in + i > nei, etc.), anc. esp. (en +
la > enna) ; port. mod. (em + o > no, em + a s > nas, etc.) ;
- prép. p e r + art. : anc. esp. {per + los > p elo s) ; port. mod.
(por , p e r + o > p e lo ,p o r ,p e r - + as > p ela s) ; cat. mod. (per +
el > pel, p e r + els > p e ls).
Par rapport à l ’article défini, l ’article indéfini pose moins
de problèm es. En fait, cette classe est l ’héritière
principalem ent des form es du num éral latin du type : un us.
una, unum, m ais il existe des form es qui proviennent des
autres parties de discours.
Du point de vue sém antique, l ’article indéfini situe le
nom sous le signe de l ’inconnu’ parce q u ’il n ’offre pas de
détails sur le substantif en question. Sa signification originaire
était celle d ’unicité.
N ous nous rapportons seulem ent aux langues rom anes les
plus répandues aujourd’hui :
41
î\\ un. une. des. des*'(un homme, une femme, de^ hommes, desfemmes)
rouni. un. o (aiic. muni, unâ). niçte. nifte'~ {un om. o f a neie. ni$ic
oameni. nijtejeruei)
it. un (uno). una lun'). dei. dette*" [un letio, tinn pseudonimn. una casa.
lui ambra. dei tcalri, delle donne)
esp. un. una, unos, unas (un honihre. una mitjer, unos hamhres. unas
port. um. umu. uns. umas {uni homem. uma mulher. uns homens. iimu^
midheres)
cat. un, una, uns, unes (imiÉtèt^ 0épàgif}(^u>is nais, unes noies)
prov. un, unass, de (d’) (un ômeBmafrema, de camins, de plamnas)
L ’article p a r titif est em ployé devant un nom et indique
« que le contenu désigné p a r le nom qu ’il accom pagne n ’est
pa s concerné en totalité p a r le procès, mais seulem ent en
partie. >>86 Les langues rom anes n ’ont pas toutes développé
ce procédé de m ise en valeur de la quantité indéfinie. Le
français est, de loin, la langue qui em ploie le plus largement
cet article :88
1ï. du. de la. des [du beurre, de la farine, des bonbons)
pi\i\ de. d' (Je lucli, d "aigu, d ’(divas)
iVpmv. de. d \ des (de h t. d ’égnua, lies o/s)
82 L’ancien français possédait pour le pluriel : c. s. un / c. r. masc. uns ;
fem. sing. / pl. c. s./c. r. unes.
Du lat. nescio quid ‘je-ne-sais-qui, je-ne sais-quoi’. L’emploi du pluriel est
imposé par la syntaxe.
84 Ces formes d’articles sont en fait des articles partitifs qui s’emploient pour
exprimer la notion « [d’]un certain nombre de ».
85 Le français, le roumain et le provençal emploient des formes de pluriel en unpour exprimer la notion de ‘quelques-un(e)s’ : fr. les unes, roum. unii, unele et
prov. unei (uneis).
86 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 351.
87 Les langues romanes utilisent assez rarement cet article : le roumain (Vrei
nişte zahăr ?), l’italien utilise à la forme affirmative le partitif mais il peut aussi
être absent : Ti porto dei pesce ? / Vuoi carne o pesce ? - Non voglio pesce !),
l’espagnol (Il est rarement utilisé : Bebo vinoJ jYo no bebo de ese vino !), le
portugais (Tenho pâoX le catalan (Tincpa.).
Nous n’insistons pas sur les aspects concernant l’usage de ces formes.
42
En ancien français, on disait encore m angier p a in , m ais,
parallèlem ent à ces form es, on em ployait, dans des diverses
situations, le partitif.89
Le provençal présente lui aussi des form es partitives
contractées (de + art. défini) :
Bevém de l ’aiga !
D onatz-m e dei fig a s !
Le roum ain a innové dans son systèm e, en développant
deux autres articles :
- l’article possessif ou génitif qui est employé en tant
qu’indicateur sémantique et grammatical de la possession
Généralement, celui-ci est rencontré en position proclitique, à côté
d ’un nom (d’une partie de discours qui remplace ce nom) ou d ’un
pronom personne ' au génitif ou d ’un pronom/ adjectif possessil.
Son origine est sans aucun doute latine (ad + *illu).
Les form es de cet article sont : al, a . ai, aie, alor.
Casa este a vecinului.
A m vorbit cu ai tăi.
O m aşina de-ale lui este bine întreţinută.
- l’article dém onstratif ou adjectif est em ployé
d ’habitude pour former le superlatif des adjectifs et des
adverbes roum ains ou devant un adjectif, un num éral ou
adverbe, sa valeur, en ce dernier cas, étant adverbiale. Son
origine rem onte aux constructions latines du type ecce ■+ Mu.
Il connaît une flexion casuelle :
Les formes de cet article sont :
N A c V cel, cea, cei, cèle
G D celui, celei, celor - t ^
O mul cel bun la suflet va f i răsplătit.
A m văzut film u l C ei trei muşchetari.
Fata cea fru m o a să de-acolo e Ştefana.
89 Pour plus de détails, voir Édouard BOURCIEZ, Op. cit., § 314 h. p 370.
90 Seulement à la troisième personne.
91 Parfois, dans la langue populaire, ses formes sont homonymes avec celles de
l’adjectif démonstratif : Trecu peste cel pod. = Trece peste acel pod. - Trecu
peste podul acela.
43
Le pronom
«Dans toutes les langues, il existe des mots qui
s ’em ploient p o u r renvoyer et se substituer à un autre terme
déjà utilisé dans le discours (emploi anaphorique) ou p our
représenter un participant à la com munication, un être, ou un
objet présents au m oment de l ’énoncé (emploi déictique). [...]
Selon leur nature, leur fo n ctio n dans la phrase et leur sens, la
gram m aire distingue des pronom s personnels (qui sont
différents selon qu ’ils rem placent le nom de celui qui parle, de
ceux p a rm i lesquels se trouve celui qui parle, de celui à qui on
pa rle ou de ceux p a rm i lesquels se trouve celui à qui on parle,
ou enfin de celui ou de ceux qui ne parlent pas et à qui on ne
pa rle pas), des p ronom s possessifs, dém onstratifs, relatifs,
indéfinis, interrogatifs. ,»92
Il est l ’une des parties de discours qui connaissent une
m ultitude de form es et de valeurs sém antiques. Son rôle est de
rem placer, dans différents contextes, le nom ou les équivalents
gram m aticaux de celui-ci. Un grand nom bre de pronom s
connaissent eux aussi des valeurs adjectivales (adjectif
dém onstratif, indéfini, d ’identité, possessif, interrogatî!, relatif,
négatif). En ce qui concerne la classe des pronom s, ies langues
rom anes ont hérité de la richesse pronom inale latine , m ais,
parfois, on assiste à des innovations spécifiques pour chacune
de ces langues. N otre but est de présenter le systèm e
pronom inal rom an dans son ensem ble et non pas de détailler
tous les aspects liés au pronom .
En tant que substitut du nom, le pronom « 5 ’accorde » en
genre et en nom bre (parfois en cas) avec le nom qu il
92 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., pp. 382-383.
93 Pour plus de détails concernant le pronom, voir les ouvrages de grammaire
présents dans notre bibliographie.
45
rem place, d ’où cette richesse formelle. Les catégories
gram m aticales spécifiques au pronom sont à peu près les
m êm es que celles du nom : genre, nom bre, cas et, parfois,
personne.
Le genre occupe toujours une place importante. La
richesse form elle de la troisièm e personne est due, en fait, aux
différences de genre parce que le m asculin et le fém inin ne
possèdent pas les m êm es form es et, à part cela, le neutre
em prunte, parfois, ses form es à ces deux genres.
Le pronom personnel
N ous prenons com m e exemple le cas du pronom personnel
(sujet) à la troisièm e personne qui est, de loin, le pronom le plus
employé (l’origine des formes de la troisièm e personne doit être
cherchée dans les dém onstratifs latins ille et ïpse) :
fém. sing.
elle
eu
fr.95
roum.
IjBjjjl
esp.
port.
caL
pro
sd
WMMB
iám #
esd
él
ele
mÊÊÊÊÊÊB
isse {lu*’) ___
a ta
ela
ella
ela
iwa (la)
eles
eíls
elei
issos (laiS
terni n, pî,
elles
ele
esse
ella\
clos
elles
is.vas (las)
Cette fois-ci, le genre n ’est plus une catégorie
gram m aticale donnée com m e dans le cas du nom. Le genre
apparaît dans la structure du pronom parce q u ’il rem place le
nom. La variation form elle est évidente, surtout à la troisièm e
personne et pour les pronom s susceptibles d ’être à la troisièm e
94 Le neutre concerne le roumain où il est une catégorie grammaticale importante. Il
est vrai qu’il existe des langues (le français, par exemple) où le pronom personnel
connaît des emplois neutres (en français : le ou en roumain : o).
95 En latin, à la troisième personne, on utilisait des pronoms réfléchis.
96 Dans le dialecte lougordais.
46
personne (les pronom s qui n ’ont pas d ’autres personnes :
indéfinis, relatifs, interrogatifs, négatifs, dém onstratifs).
Le nom bre représente lui aussi une catégorie
gram m aticale im posée car le rem placem ent du nom doit être
total. On ne peut pas avoir un « accord partiel », c ’est-à-dire
une forme de pluriel pour le singulier :
roum. Băiatul a venit./*Băieţii a venir 7 /
fr. Le garçon est venu./ *Les garçons est venu.
E l a venit./ *Ei a venit
f fr. Il est venu./*Ils est venu.
Acela a venit./ *Aceia a venit.
/ fr. Celui-ci est venu./ *Ceux-ci est
venu.
Les m êm es rem arques sont valables pour le cas. Le cas,
surtout en ce qui concerne le roum ain et les anciens stades des
autres langues rom anes, est une catégorie gram m aticale
im portante du point de vue m orpho-syntaxique car le pronom
a des form es gram m aticales suivant les cas. En tant
q u ’exemple, nous choisissons le roum ain parce q u ’il
représente, aujourd’hui, la seule langue rom ane à avoir une
flexion riche (variation form elle des m ots en fonction des cas).
Grâce à cette caractéristique, le roum ain se rapproche de la
structure du latin :
roum. I-am dat o bomboană copilului.
substantif, masculin, singulier, D
roum. I-am dat lui o bomboană, pronom
personnel, masculin, singulier, D
roum. Nu dau nimănui nici o bomboană.
pronom négatif, singulier, D
roum. I-am dat o bomboană acestuia.
pronom démonstratif, masculin, singulier, D
Quant à la valeur adjectivale des pronom s et au
phénom ène de l ’accord, nous ne pouvons pas avoir, dans un
certain syntagm e, de form es casuelles différentes. Si, dans
d ’autres langues, il n ’existe plus cette variation casuelle (par
97 En ancien roumain et en roumain parlé, nous pouvons rencontrer des structures
de ce type qui son apparues par analogie, et non par accord partiel.
47
exemple, en français98), en ro u m ain '9, par contre, elle est
indispensable. Suite à cette tendance, le désaccord devient
dérangeant pour le lecteur.
roum. *I-am dat copUului acesta.'"
(copïlului - masc., sing., datif : acesta
masc., sing. nominatif-accusatif)
En général, la personne est spécifique au pronom et au
verbe et, à part cela, elle est, au m oins pour le français, une
catégorie gram m aticale indispensable à la relation qui s ’établit
entre le pronom personnel sujet et le verbe prédicat. Il existe
aussi des pronom s qui ne possèdent pas la personne101 en tant
que catégorie gram m aticale spécifique (les pronom s indéfini,
négatif, dém onstratif, relatif, interrogatif).
En fait, ils ne connaissent pas une opposition de personne
et, pour q u ’une des catégories gram m aticales soit pertinente,
elle doit se situer toujours en opposition avec une autre de
m êm e type et au m êm e niveau. Il nous reste donc à illustrer la
diversité sém antique et form elle de la classe pronom inale par
quelques pronom s des langues rom anes.
«L a classe gram m aticale des pronom s personnels
regroupe l ’ensem ble des mots dont la spécificité est de référer
98 Les hypothétiques emplois casuels en français sont réalisés grâce aux
prépositions : possible génitif (prép. de) Les livres de l ’h omme... ; possible datif
(prép. à) J ’ai téléphoné à ce jeune homme. La situation se présente de la même
façon en italien, en catalan et en espagnol.
99 Ovid DENSUSIANU, Op. cit., p. 498, décrit très bien ce phénomène
spécifique à la déclinaison nominale roumaine (voir aussi nos observations sur le
nom), en affirmant que « pour le génitif [La situation est aussi valable pour le
pronom. Pour des détails, voir le même ouvrage, pp. 529-542, passim], la langue
du X V f siècle nous offre quelques traces de la construction avec de, qui doit
avoir été jadis plus répandue ; cette forme de génitif apparaît dans les
constructions : cale(a) de cetate PS. CP. CIV, 6 (PH. donne calea cetâfiei) ».
100 Les grammaires normatives roumaines condamnent cet usage.
101 En roumain, il existe des pronoms qui n’ont pas de formes pour toutes les
personnes : le pronom de politesse (il manque à son paradigme les formes de la
première personne, pour des raisons d’ordre logique : on ne peut pas s’adresser à
soi-même) et le pronom possessif qui emprunte les formes du pronom personnel
à la troisième personne du pluriel et partiellement au singulier, pour exprimer
réaliser une distinction de genre.
48
aux participants im pliqués dans la com m unication » 10" et elle
possède des form es supplétives103 (form es accentuées et non
accentuées). En latin populaire, chez Pétrone par exemple, les
pronom s personnels ego et tu connaissent une utilisation très
répandue ainsi que, pour la troisièm e personne, les pronom s
dém onstratifs provenant de ille :
kit. Ego ci tu, simus uinici.
"V
fr. Je"14 rentre demain ; liez moi.
roum. Eu mi jà c nicUHlatü umi eu
it. Ho s cri rto loro una te.tiera.
esp. Yo harê. indo h que tu quicras.
port.'"' A sua carta encantou-me.
cat. Ells sortira)! ahans que vosultres.
prov. Tu l 'eu vas, e leu resti.
Le pronom de politesse
Le pronom de politesse caractérise aussi le roumain
qui a
généralement développé les formes à des substantifs latins
dômïnus et domina (dumnealui, dumneaei, dumneavoastră). Ses
formes sont employées pour la deuxième et la troisième personne ;
192 Idem, ibidem, p. 357.
1,13 À cause de la flexion casuelle, le roumain possède une multitude de formes.
Pour des détails concernant cet aspect, voir A lf LOMBARD, La langue roumaine.
Une présentation, coll. « Bibliothèque française et romane/ série A : Manuels et
études linguistiques », Paris, Éditions Klincksieck, 1974, pp. 117-151.
104 L’emploi du pronom personnel sujet est obligatoire en français moderne mais
pas dans les autres langues romanes. Le pronom personnel sujet est obligatoire
dans les autres langues seulement pour des raisons expressives, remarque valable
pour l ’ancien français. Pour plus de détails concernant les anciens stades des
pronoms personnels en français, voir Jaqueline PICOCHE, Christiane
MARCHELLO-NIZIA, Op. cit., pp. 225-234.
105 L’espagnol et le portugais présentent des formes contractées des pronoms
avec la préposition con / com: comigo ‘avec moi’, consigo ‘avec eux, avec elles'
/ conmigo ‘avec moi’, contigo ‘avec toi’.
10<’ Cf. aussi en espagnol, usted et ustedes.
49
pas de politesse
politesse moyenne
haut respect
pronom personnel
pronom de
politesse
dumneata
pronom de politesse
dânsulm
dumnealui
H’ perso me (sing )
tu
IIIe personne
(sing.) el
d\" mneavoas tr i1n’
^
f
Les autres langues rom anes exprim ent elles aussi la
politesse par des form es appartenant assez souvent à d ’autres
pronom s ou parties de discours' :
fr J'ai d isc u té uviic vo u s '
it. S ig n a iv. le i c ita iia n o ?
ni téléph on e.
csp. ,'Ouivrc usted venir, sciior '?
p ort..1 senhora fa la portugiûs'}
cal. O ui î ’v v o stè '!
prov J'ertèm ambé vos.
Le pronom réfléchi
En latin (dans les langues rom anes aussi), le pronom
réfléchi indique la personne qui agit et, en m êm e temps, le fait
que l ’action est supportée par le sujet.
Le latin possède un pronom réfléchi pour la troisièm e
personne, em ployé aussi en tant que pronom personnel à côté
des form es personnelles (masc. sing. N is, G eius. D ëi, Ac
107 D ’autres mots qui expriment la politesse en roumain : Măria Ta, Alteţea
Voastră, Sfinţia Sa, etc.
108 Au XVIe siècle, on le pronom personnel dânsul était rencontré avec une
valeur personelle et ses éléments n ’étaient pas soudés (de + ïpsu) : îns(u), însă,
insa, inşi, inse, etc. Voir aussi Ovid DENSUSIANU, Op. cit., pp. 530-531, § 60.
Dânsul est un pronom personnel de politesse moyenne.
109 En latin, on tutoie tout le monde : Peto a te ne me putes ohliviône tui rarius
ad te scribere (Cicerón) ‘Je vous prie de croire que, si je vous écris rarement, ce
n’est pas parce que je vous oublie’ .
110 Vouvoiement singulier.
50
eum, Abl eo ; fem. sing. N ea, G e im , D ei, A c eam , Abl ea ;
n. sing. N id, G eius, D ei, Ac id, Abl eo ; m asc. pl. N », ei, G
eôrum, D iis, eis, Ac eos, Abl iis, eis ; fem. pl. N eue, G
earum, D iis, eis, Ac cas, Abl iis, eis ; n. pl. N ea, G eôrum , D
iis, eis, Ac ea, Abl iis, eis ). Les form es que nous enregistrons
pour les langues rom anes sont des em prunts faits au paradigm e
du pronom personnel :
latin
singulier
G
D
pluriel
sut
siht
G
D
'mi
sibi
V
-
V
-
Abl
se
Abl
«
Le français moderne ne fait plus de distinction entre les
formes casuelles car le cas, comme nous l avons déjà remarqué,
n’est plus une catégorie grammaticale importante. Les formes dites
réfléchies sont, à la fois, homophones et homographes :
fr. (datif hypothétique) : Us se sorti envoyés des cartes. (l'un à l ’autre)
fr. ( a c c u s a ti f hypothétique) : Ils se croisent de temps en temps
dans la rue. (/ ’un l ’autre).
Le roumain conserve jusqu’à aujourd’hui une grande partie de
la structure latine du réfléchi, en faisant une distinction entre les
formes de datif et d ’accusatif (à côté des formes atones, il existe,
dans les langues romanes, des formes toniques).
Par rapport au réfléchi latin (plus de form es) et, aussi, au
français, à l’italien, au catalan, à l ’espagnol, au provençal ou
au portugais, le réfléchi roum ain possède des form es pour
deux cas (d atif et accusatif) :
51
datif tonique :-sie
atone : /s7. (-)>7(-)
Şi-C> CUmpÔrül O haină.
atone : (-).ve(-), (-).s(-)
S-a spălat pe fuţă.
D ’autres exem ples qui tém oignent de l’em prunt des
form es du pronom personnel :
ft. Il s 'est habillé.
r-„ Tu tipetlinavi ; capelli
esp ; •; hio mismo se lus arrefţla i
poi : /o.< Pedro e eu nos eslimamos.
prov, Me luvi. [ Je me lave. |
cat. El tren s'attira a totes les estacium.
Les pronoms démonstratifs
Les pronom s dém onstratifs « sont des déictiques,
adjectifs ou pronom s, servant à « m ontrer », com me avec un
geste d ’indication, les êtres ou les objets impliqués dans le
discours. Souvent, il s ’agit sim plem ent de noter que l ’être ou
l ’objet do n t on p a rle est connu pa rce q u ’il en a déjà été
question ou p a rce que, p o u r diverses raisons, il est p résen t à
l ’esprit du destinataire. » '11
Les dém onstratifs latins, dans leur grande m ajorité, ont
disparu de l ’usage populaire. Par exem ple, lat. idem Me m êm e’
et lat. f,v ‘ce, celui-ci’ ont été rem placés par les dém onstratifs
plus répandus : ille, ïpse 12 Les autres, ecce, eccum ‘voici,
v o ilà’ et m êm e atque ‘en plus de cela’, com m encent à être de
plus en plus utilisés en tant que préfixes dém onstratifs (ecce
hic113, ecce ille, atque is est).
«C ând iste şi ille şi-au p ierd u t puterea lor distinctivă,
p o p o ru l a zis pen tru ‘acesta ’ e c c ’îste, sau e c c u ’îste, iar pentru
‘a c e la ’ e c c ’ille sau ec c u ’ille. Aceste com puse au evoluat în
1'1 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 134.
112 En sarde antique : custe, custu, custa, custos, custus, custas, eccuste, iccuste
(< lat. eccu ïste). eccuse, iccuse (< lat. eccu ipse), cullu. icculu
(< lat. eccu ille). Aujourd’hui kuddu. Dans les anciens textes sardes, nous
trouvons des traces des formes iste, ilia et istu. Istu peut être rencontré
aujourd’hui dans des dialectes.
113 Le français ce provient du latin ecce hoc.
52
form ele *ecceste, *acceste, *ceste, *eccueste, *accueste
în
eccelle. *accelle, *celle, *eccuelle, *accuelle, *cuelle. »
N ous présentons les principales formes des pronoms
démonstratifs, appartenant au latin et aux différentes langues
romanes (Les formes romanes qui possèdent un -s- montrent le
rapprochement et les formes qui contiennent un -l- expriment
Péloignement).
lat.115 hic, haec, hoc :
- pronom ‘celui-ci, celle-ci, ceci’ H aec exit. [Celle-ci sort.j
adjectif ‘ce...-ci, cette...-ci, c e ...-c i’ Hic puer
[Ce garçon-ci]
lat. ïste, ïsta, ïstud :
- pronom ‘celui-là, celle-là, cela’ ïsta ‘cette personne’
- adjectif ‘c e .. .-là, cette.. .-là, c e .. .-là’ Iste dux [ce général,
chef]
lat. Me"6, ilia, illud :
- pronom ‘celui-là, celle-là, cela’ ille (sens emphatique)
[ce grand homme]
adjectif ‘ce...-là, cette...-là, ce ...-là’ ille tempore
[en ce temps-là]
lat. idem, eadem, idem :
- pronom ‘le même, la même, la même (chose)’ Idem venit.
[Le même est venu.]
- adjectif ‘le même, la même, les m êm es’ eadem folia
[les mêmes feuilles]
lat. tpse, îpsa, ipsum 1' :
- pronom ‘moi-même, toi-même, etc ïpse legi
[J’ai lu moi-même.]
- adjectif‘même, lui-même, eux-mêmes’fem ina ipsa
[la femme elle-même, la femme même]
114 C. H. GRANDGENT, Op. cit., p. 52.
115 Comme n’importe quel nom ou adjectif, les pronoms et les adjecüi
pronominaux latins se déclinent eux aussi en fonction du cas, du genre et du
nombre du mot qu’ils remplacent ou déterminent.
116 H ic et ille peuvent être employés dans des constructions adversatives : Hic
legit, ille audit ‘L’un lit, l’autre écoute’.
.
1 Le sens de ce démonstratif se retrouve dans la structure du pronom/adjectif de
renforcement, présent dans la langue roumaine.
53
ane."* fr
cil. cist, celui, cestui, cais. ceste, celes, cestes, cele. ceste.
icestui, icelui. icelles, cette-ci. cettui-ci, etc.
fr. mod.
t elui celle tv, ceux, celles, tvhti-d, cdm4â, cette-ci, celle-lă.
ceci. cela, ţa, ceux-i i. ceux -lă. celles-ci. celles-lă. le meme. Ies
memes. etc.
ane. roum.
cestu. cestui, ceasta, aceţtiia, uceştea, astă, itiasta, oda, cea,
ceaia. acestaş ‘cclui-ci meme'. alaltă. celoraş, ele.
roum. mod.119
N-Ac. acesta'70 'cclui-ci. aceasta ‘cclle-ci’, aceia "ceiix-cr.
acelea ‘celles,-ci'
G/I) acestuia "de- â celui -ci:. acesteia. acestora, at estoni
m ac.
^ u i-iâ \
« d ta .
‘edlcs-lâ'
G I) aceluia ie â celui-\k\ aceleia, acelora, acelora
N Ac. mVayi121 Me nicmc\
Ma meme’, am ayi 'Ies
1iC*ines’. at:i leaşi' Ies memes'
G/D aceluiaşi ‘de/ au meme1, aceleiaşi, acetonei, aceloraşi
118 Pour plus de détails, voir Jaqueline PICOCHE, Christiane MARCHELLOXiZIA, Op. cit., pp. 234-237.
119 lin ancien roumain et parfois dans la langue populaire, on a des formes qui
continuent directement les formes latines iste et iUe. Voir aussi, istoria limbii române,
U, Bucureşti, Editura Academiei, 1969, pp. 247-252 et Maria ILIESCU, în legătură
cu originea demonstrativului dacoromânesc ăl, in Limba Română, XVI, n°2,
Bucureşti, Editura Academiei, 1967, pp. 167-168.
1 Normalement, si les fonnes des pronoms démonstratifs apparaissent sans la particule
-a. le pronom a une valeur adjectivale. En ancien roumain (XVF ), (a)cesta, (a)cest,
acela, etc. étaient utilisés avec les deux valeurs, sans faire une distinction formelle entre
les deux : acesta cuvant, acesta ontu, cesta pahar, ceaia lume, acelora domni, etc.
!il Dans les langues romanes, les formes dérivées de iste indiquent qu’il s’agit du
rapprochement et celles qui proviennent de ille de l’éloignement. Le portugais et
l’espagnol ont des formes intermédiaires de localisation qui proviennent du lat.
ipse. Le roumain a développé deux autres type de démonstratif : d’identité
(démonstratif d’éloignement + şi) acelaşi, aceeaşi, etc et de différenciation (pron.
dem. de rapprochement ou d ‘éloignement + ait ‘autre’ ): cestălalt, celălalt, etc.
La même particule se rencontre en ancien roumain dans la structure des formes
du type acesta ou acela : acestaş, acestuiaş, celoraş, etc.
54
it. m od.1“
questo, questa, questi, queste
codesto. cadesta, codesti. codeste'' '
ifuello (quel), quetta, queüi quel
stesso le même1, stessa. stessi. stesse
medesimo t - lal *med-ipsimum). medesima, medesimi.
medesime1
esp.125 m od.'26
este, esta, éstos. estas
aquâ, aqiw/la. uquéttin, aqtùfflas (objet ou personne dins le lointain)
•j t * > la mû a os mismœ. las mismas
port. 127m od.128
este, esta estes, estas
esse essa. esses, essas
aquele. aquela, aqueles. aquelas1-1
mesmo13, mes ma, mesmos, mesmas
122 Édouard BOURCIEZ, Op. cit., p. 525, § 434, soutient que « l ’italien présente
un ensemble très riche de formes démonstratives. Le simple tejsto.
-a, très usité autrefois, l ’est resté dans la conversation, soit au Nord, soit au Midi,
mais la langue écrite ne l'admet que dans quelques expressions consacrées sta
sera, sta mattina, etc. Le simple esso, -a, devenu très rare comme adjectif, fait
plutôt concurrence au pronom de la 3epers ».
Ce pronom/ adjectif marque en italien la proximité par rapport à celui qui écoute
{'celui-là’/ce).
124 II existe des démonstratifs qui n’ont qu'une valeur pronominale : sing. questi
‘celui-ci’, sing. quegti ‘celui-là’, costui ‘celui-ci, celui-là’, costei, costoro, costoro,
colui 'celui, celui-là’, colei, colora, cio ‘cette chose, cette chose-là’.
125 Les formes qui possèdent un accent ont une valeur pronominale, sauf les
pronoms démonstratifs neutres qui n’en possèdent jamais (esto, eso ‘celui-là',
aquello ‘celui, là-bas’). En fait, en espagnol d’aujourd’hui l'emploi de l’accent est
facultatif.
126 Quelques formes de l’ancien espagnol . iste > esta, ista > esta, istos > estas. ïpse
> ese, îstud > eso, ipsas > esas.
127 II existe des pronoms démonstratifs neutres (invariables) en portugais: isto ‘ceci,
cela, ce’, îsso ‘cela, ce’, aquilo ‘ce, cela’.
128 L’ancien portugais possédait lui aussi des formes provenant des constructions
latines du type : eccum iste > *accu ïste > port, aqueste, aquesta, aquesto
(aquisto), aquestes, aquestas ou du type eccum ipsa > *accu îpsa > port, aquessa.
2 Pour la signification des démonstratifs portugais, il faut toujours prendre en
compte la distance du locuteur qui peut se trouver près, au milieu, assez proche ou
lointain. Le portugais présente des démonstratifs de formes contractées : deste.
desta, disto, neste, nisto, desse, nisso, daquele, daquilo, naquele, naquela, etc.
55
cat13\ m od .
aquest/est aquesta. esta aquests estas aquestes-estes
aqueix/eix ‘celui-là’ uqueixu eixa, uqueixos’eixos.
aqueixes ' eixeslu
aqut’U. uquella aquells. aquelles
mateix, mah’ixa, mateixm, mateixes*'
prov.
mod. '
aquvst iest'
aquesta (e\ta). aqiiestei(x). lesteis)
aqueu, aquela, aquelei(.s)
frprov.
ceti ‘celui-ci’ cetti cetor (ceţos). cestes
ce! (celi) ’celui
• qudi (queli) cela quela, celor (celos)
quelor [quelos). celea' queles
\ ,:l En ancien portugais, *medesse > medês.
131 Le catalan possède lui aussi des démonstratifs neutres : açà. aixô ‘ceci, cette
chose-ci, ça, cela, cette chose-là’ et allô ‘cela, cette chose-là’.
132 Les formes contenant un -x sont anciennes (aqueix, aqueixa, aquebcos,
aqueixes).
Ce pronom est employé en tenant compte de la personne qui parle.
134 Ce pronom s’utilise pour la personne ou l'objet auquel on se rapporte.
135 C. H. GRANDGENT. Op. cit., § 66, p. 52 : « Sufixul -m et a fost întrebuinţat şi
el ca prefă intensiv ; astfel ipsemet a devenit metipse trecând prin combinaţii ca
temet ipsum (Eccles. XXX, 22) semeţ ipsum (Philip., II, H) pe care poporul !e
descompunea în mod echivoc : te metipsum, se metipsum. Alături de îpse exista o
formă emfatică: ipsîmus întrebuinţată de PetroniuÇWaters, 69, etc.) care cu
prefixul met- a dat *metipsimus. [In afară de această emfază manifestată prin
sufixul irnus, a existat probabil o emfază în pronunţare, care s-a tradus printr-o
reduplicare a lui t, cf. *mettipse, formă care explică p e t din cat. mateix $i. din prov.
meteis.\ »
!36 Les démonstratifs neutres provençaux sont : cdço ‘ceci’, aquà ‘cela’, ço, ce (niç. cen).
137 En ancien provençal, les démonstratifs latins iste et ille aparaissent tous seuls ou
accompagnés par ecce ou eccum et connaissent des fonnes pour le c. s. (masc. sing.
cest! masc. pl. cist ; fera sing. cesta ou cist/ fem. pl. cestas) et pour le cas régime
(mase. sing. cest/ masc. pl. cests ou cestz). Pour toutes les formes de l’ancien
provençal, voir Joseph ANGLADE, Grammaire de l ’ancien provençal ou ancienne
langue d ’oc. Phonétique & Morfologie, coll. «Usage des classes», il VII, Paris,
Librairie Kliiicksieck, 1921, pp. 240-245. L’ancien provençal disposait d’un
démonstratif d’identité : lat met + ipse > meteis, mezeis > matis,
138 Est et aicest sont des formes équivalentes à aquest (estomatin ‘ce matin’).
139 Pronoms neutres franco-provençaux : ço, c \ Parfois les pronoms
démonstratifs sont accompagnés des particules -ce et -lé : ço-ce ‘ceci’, celor-lé
‘ceux-là’.
56
L ’adjectif pronom inal dém onstratif en contexte :
lat. Horum omnium fortissimi sunt Belgae.
[De tous ces peuples les Belges sont les plus braves.]
fr. Cet enfant est mon neveu.
roum. Acest bâiat este nepotul meu.
it. Questo bambino cresce a vista d ’occhio.
esp. Ese140 nino es mi sobrino.
port. Este lapis estâ perto de mim.
cat. Seguim aquest carni.
prov. Conoisses aquesteis autres ?
Le pronom indéfini
L a classe des pronom s indéfinis est assez hétérogène. Du
point de vue sém antique, elle contient des pronom s qui
exprim ent « une idée p lu s ou m oins vague de quantité ou de
qualité, d ’identité, de ressem blance ou de différence. »
En latin vulgaire, la plupart d ’entre eux n ’ont plus été
employés et ceux-ci on été remplacés par de nouveaux pronoms
ou adjectifs142, ayant une structure parfois composée. D ’ailleurs,
les langues romanes suivent jusqu’à nos jours cette tendance.
lat. aliquanto ‘une quantité importante, une assez grande
quantité’ a remplacé
aliqui ‘quelque’ et aliquot ‘quelque, un certain nombre’ : anc.
prov. alquant ‘quelques-uns’, anc. esp. alquantos, anc. fr.
auquantiaucant, anc. it. alquanti, etc.
lat. cata ‘chaque, tout’ + unus : roum. câte unul ‘un par
un’, anc. prov. cadaün, port, cada, anc. fr. chascun, fr.
mod. chacun, anc. it. catuna, anc. esp. (quis) cadauno ;
lat. nec ‘non’ + mica ‘miette, petite quantité’ : roum.
nimic(a) ‘rien’, it. mica, anc. fr. mie (pain de mie), anc.
prov. minga, anc. sd. cada, sd. mod. cada
140 L ’espagnol et le roumain connaissent, en ce qui concerne i adjectif
démonstratif, un emploi postposé de ce démonstratif : La mujer esta no sabe lo
que dice. I Femeia aceasta nu ştie ce spune.
141 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., pp. 244.
142 Une grande majorité de ces pronoms/ adjectifs indéfinis connaît comme
chaque nominal une déclinaison casuelle complète.
57
lat. nescio ‘ne pas savoir’ + qui ‘qui’ : roum. neştine ;
lat. re, res ‘chose, objet, seul, quelqu’un’ : fr. rien, anc,
prov. res ‘personne’, fiprov. ren ;
lat. talis ‘de cette quantité, de cette nature, etc’ : anc. prov.
tais, anc. fr. teus/ tel, fr. mod. te l, roum. atare
( lat. < eccutn + talis), frprov. tăi ;
lat. alter ‘l ’un de deux, l’autre, second’ : roum. alt (altul)143,
anc. fr. altrel autre, fr. mod. autre, anc. prov. altre (autre),
esp. otro, anc. port, outre, port, outro, frprov. otro ;
lat. paucus ‘peu - nombreux’ : anc. fr. poil pou,
fr. mod. peu. it. poco, frprov. pou.
D ’autres pronom s indéfinis144 dans les langues
rom anes d ’hier et d ’aujourd’hui :
anc. fr. : alcuns ‘quelqu’un, quelque’, cheüns ‘chacun,
chaque’, tanz ‘si grand’, nus ‘quelqu’un’, maint
‘nombreux’, pluisor (pluiseur) ‘nombreux’, molz
‘nombreux’, po (pou) ‘peu de’, etc. ;
fr. mod. certains, plusieurs, chacun, quelqu’un,
quiconque, autre, même, etc.
anc. roum. : cineş(i) ‘chacun’, oarecare(le) ‘quelqu’un’,
oareceş ‘quelque chose ’, fiecărei le) ‘chacun’, atare ‘un tel’,
neştine ‘quelqu’un’, alt oarecine ‘un autre’, etc.
roum. mod. unul ‘quelqu’un’, anumit ‘certain’, cineva
‘quelqu’un’, ceva ‘quelque chose’, tôt ‘tout’, altul ‘autre’,
vreunul ‘quelque, quelconque’, nişte ‘quelque’, mult
‘beaucoup’, puţin ‘peu’, fiecare ‘chaque, chacun’, oricât
‘n’importe combien’, careva ‘quelqu’un’, oricare ‘n’importe
quel’, etc.
143 Pour plus de détails sur le fonctionnement syntaxique de cet indéfini en
roumain, voir Alexandra CORNILESCU, Alexandru NICOLAE, On the syntax
o f the romanian indefinite pronouns unul and altul, in Rodica Zafiu, Camelia
Uşurelu, Helga Bogdan Oprea (éds.). Limba română. Ipostaze ale variaţiei
lingvistice, vol. I (Gramatică şi fonologie. Lexic, semantică, terminologii. Istoria
limbii române, dialectologie şi filologie), Bucureşti, Editura Universităţii din
Bucureşti, 2011, pp. 67-94.
144 Quelques-uns sont invariables : fr, autrui, roum. ceva, it. qualcosa ‘quelque
chose’, checché ‘quoi que’, altri ‘un autre’, esp. cada ‘chaque’, port, tudo ‘tout,
le principal’, outrem ‘autrui, un autre’, cada ‘chaque’, cat. cap ‘aucun’, prov.
a utni, cada.
58
anc. it, algun ‘quelques-uns, certains’, onne 'chaque’, tamango
‘tant’, nesche ‘je ne sais combien’, cescheduno ‘chacun , etc,
it. mod. alcuno ‘quelque’, ogtti ‘chaque’, tanto tant ,
certuni ‘certains’, chiunque ‘quiconque, n ’importe quoi’,
altrui ‘d’autrui’, etc.
anc. esp. algunt (algund) ‘quelqu’un’, cascuno ‘chacun’, otri
‘otro’, certano ‘certain’, etc.
esp. mod. algûn (algund) ‘quelqu’un’, coda uno chacun , otro
‘autre’, cierto ‘certain’, etc.
anc. port, al ‘autre’, nengum (ningum) ‘personne’, nulho
‘aucun, nul’, rem ‘rien’, ome ‘on’, etc.
port. mod. outro ‘autre’, muito ‘beaucoup’, pouco ‘peu’,
sodrado ‘trop’, certo ‘certain’, algo ‘quelque chose’, coda
‘chaque’, todo ‘tout’, qualquer ‘n’importe quel’, etc.
anc. cat. calque ‘quelque’, calcom ‘quelqu’un’, alcuna
‘quelqu’une’, om ‘on’, etc.
cat. mod. altre ‘autre’, aigu ‘quelqu’un’, cadascù ‘chacun’, tôt
‘tout’, un ‘quelqu’un’, tothom ‘chacun, tout le monde’, etc.
anc. prov. ils (al) ‘autre chose’, cascus ‘chacun’, negus
‘personne’, om (hom) ‘on, chaque , etc.
prov. mod. tôt ‘tout’, certan ‘certain’, l’bm ‘on’, pauc ‘peu’,
cadun (chascun) ‘chacun’, tau ‘tel’, eu que (quau que) ‘qui
que’, que que ‘quoi que’, autre, ‘autre , etc.
frpv. chacun (châ), quârqu’ un ‘quelqu’un’, quârque chousa,
quârque-ren ‘quelque chose’, on.
Quelques adjectifs pronominaux indéfinis :
fr. Tous les gens sont partis.
roum.
Toti
oamenii
au plecat.
[Tous les gens sont partis.]
it. Ogni uomo è mortale.
[Tout homme est mortel.]
esp. Esto es otro cantar.
[C’est une autre histoire.]
port. Todo o homem sabe isso.
[Tout homme sait cela.]
cat.
Toda
la
gente
se
fue.
[Tous les gens sont partis.]
prov. Tôt lo jorn parles.
[Tu parles toute la journée.]
59
Le pronom de renforcement
Le pronom de renforcem ent est spécifique au roum ain. Le
roum ain a développé
les form es pronom inales de
renforcem ent, à partir du pronom dém onstratif IPSE, auquel
s ’ajoute, en tenant com pte de la personne, le pronom réfléchi.
Du point de vue sém antique, il s’approche de la
signification des syntagm es français du type m oi-m êm e, toim êm e, etc. Il connaît une variabilité en fonction du genre, du
nom bre et du cas. Le roum ain actuel em ploie seulem ent les
form es adjectivales de însu m i :
S in gu lier :
masc. n ( N ( il) A c )
r î n
s u
m
Il însuţi
IIIe însuşi
i
fem (N Ac)
î nsămi
însăţi
I
;
fern (Ci D)
însemi
înseţi
înseşi
Pluriel :
mase. (N Ci 1) Ac)
fern./ n. (N G D Ac)
înşine
IIe înşivă
IIP' iny<)f
însene
însevă
înseşi
E u însu m i voi fa c e asta. [Je ferai cela m oi-m êm e.]
Q uant à la place de l’adjectif de renforcem ent, celui-ci
peut être rencontré soit avant, soit après le nom q u ’il
déterm ine m ais, dans la réalité il se trouve souvent après le
substantif :
Regele în s u ş i va invita curtenii.
[Le Roy lui-même invitera les gens de la cour royale.]
însuşi regele va invita curtenii.
' ■ Il faut reconnaître qu’en roumain d’aujourd’hui, l’emploi pronominal de
însumi et d’autres formes pronominales d’identité n’est pas conseillé (Insumi
am auzii asta.).
60
Le pronom possessif
De tous les pronom s présents dans la structure
gram m aticale des langues rom anes, le pronom p o ssessif est le
plus conservateur par rapport au latin. De plus, il a des form es
différentes suivant le nom bre de possesseurs.
Les grammaires de différentes langues romanes définissent les
possessifs « comme des adjectifs ou des pronoms indiquant que les
êtres ou les objets auxquels ils s ’ajoutent (adjectifs) ou dont ils
représentent le nom (pronom) appartiennent à quelqu un ou à
quelque chose. Par « appartenir », on entend des rapports de
toutes sortes qui sont loin de se réduire à la seule possession
[...]. »146 La situation de ce pronom en latin est la suivante :
unipossessif
personne
IIe personne
IIIe personne
masc.
meus
tous
su m
(cm.
mea
tua
sua
meum
tuum
suum
pluripossessif
I“ personne
IIe personne
masc.
noster
vester
fém.
nostra
vestra
nostrum
vestrum
Du point de vue de la déclinaison, le pronom possessif
latin présente les form es suivantes :
singulier
N
ci
D
Act
V
Abl
fém.
mea
meae
meae
meum
mea
mea
masc.
meus
mei
meo
meum
mi
meo
146 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 373.
61
n.
meum
me,i
meo
meum
meum
meo
N V met
11
mamim
pluriel
rneis
< <
S -S
! 1
OX
D
mette
mearum
meis
meas
mea
meoaan
meis
mea
En français147, comme en espagnol ou en italien, etc., le
pronom possessif est constitué de l’article défini et d ’une
forme pronominale possessive (quelques formes de l’ancien
français : vostre, tuen, miens, meies, soue, seue, tuen, etc.) :
singulier
pluriel
masculin
le mien
le tien
3e le sien
M M piiiiiÉ fcj r
2'
féminin masculin
féminin
lanàene les miens lesnûames
la tienne les tiens
les tiennes
la sienne les siens M i l nés
{11111111 le nôtre
la nôtre les nôtre
les nôtres
! ! ! ! le vôtre
la vôtre
la leur
les vôtres
les vôtres
les leurs
les leurs
pluriposiessili.
3e le leur
Normalement, quand le possessif a une valeur pronominale, il
est accompagné d’un article défini proprement-dit (français,
espagnol, italien, catalan, provençal) ou d’un article possessif ou
génitif (roumain1 8)
14 Maurice GREVISSE, Op. cit.. p. 956, § 595, affirme qu’«à l'exception de
leur, les adjectifs possessifs proviennent comme les déterminants possessifs, des
possessifs latins. Les adjectifs ont évolué comme toniques et les déterminants
comme atones. Ces adjectifs étaient courants en ancien et moyen fr. ; Par ceste
M EIE / mienne] barbe (Roi. 1719) [...]. Au X l l f , les grammairiens
n ’approuvent plus guère ces emplois. On les trouve pourtant encore dam les cas
où ils subsistent aujourd’hui (a+b) Un SIEN fils escollier (Mol. Et.. IV. 1) ~ Je
suis tout VOSTRE (Ib. I, 4) ».
' ’8 Nous nous rapportons aux interprétations traditionnelles car, dans la littérature de
spécialité roumaine, il existe d’autres interprétations qui soutiennent qu’en fait nous
devons parler d’un pronom possessif semi-indépendant et d’un adjectif possessif.
62
pluripossessifs
m lecuim
féminin
î i i al meu'4'“
arnrn'"
ttKlM.'ülill
2e al tău
a ta
ai mei
ai tăi
3e al său
a sa
ai săi
r
féminin
ale mele
ale sale
ale laie
al nostru \ a noastră ui noştri
ale noastre
2e
a voastră
ai voştri
ale voastre
3e al lor
a lor
ai lor
de lor15
Le paradigme de l ’italien contemporain15'" contient les
formes suivantes :
pluriel
singulier
masculin
unipossessifs
r ilmio
2e Utuo
féminin
masculin
féminin
la mia
la tua
i miei
le mie
i tuoi
le tue
isttoi
i noştri
i voştri
i loro
te sue.
lenostre
le vostre
le loro
la sua
la nostra
pluripossessifs
2C Uvostro,i3 la vostru
Ia loro
3' il loro
3'
ilsuo
i-v ii nostro
149 En ancien roumain : seu, nostu (encore repérable régional nost), mieu, ai mieiş, al
nostruş, ai sâişi, a loiuş, etc. Les formes roumaines sont renforcées par la particule ş(i), Dans le sarde moderne: méu, mia, mios, mias, tua, sua, issffro, etc. (lat
îpsorum).
Roumain G D, fém. sing. mele. tale, sale.
151 Dans la plupart des grammaires roumaines, lui, et, lor sont considérés comme
des pronoms personnels qui complètent le paradigme du possessif roumain.
152 L'italien emploie aussi en tant que possessif l’adjectif proprio (propria, propti,
proprie).
Pavao TEKAVCIC, Grammatica storica dell’italiano. Morfosintassi, vol. II,
Bologna, Società Editrice II Mulino, 1972, p. 184, affirme que « La forma
romanza vostru puô essere una creazione analogica su nostru : in tali coppie
associative l 'analogia è particolarmente facile e le forme romanze mostrano
infatti un parallelismo formale perfetto. Ma è almeno altrettanto probabile, se
non di pili, che il romanzo vostru sia il continuatore diretto del'arcaico voster :
ad un livello inferiore déliaforma letteraria vester. »
63
Le paradigme de l’espagnol (quelques formes de l’ancien
espagnol : to, so, tos, sos, suas, tue, sue, etc.) :
1 '
€?
singulier
,ti
masculin féminin
masculin
féminin
elm io1:4 la mia
las » ias
las tuyas
las suyas
l!®!
M'Mâ| el tuyo
latuya
losmios
lostuyos
3e el suyo
la suya
los suyos
unipossessiis n i
pluripossessifs
r
d nuestro la nuestra fasnuestms las nuestras
.r
elvuestro lavucstra
elsuyo
-
bsvuestms fosvuestras
lossuyos las suyas
Le paradigme du portugais155 (anc. port, mou ‘le m ien’,
tou ‘le tien’, sou ‘le sien’, nostro ‘le nôtre’, etc.) :
pluriel
singulier
masculin
unipossessifs
pluriposNCSiils
féminin
masculin
féminin
as minhas
8 1 orne«
a minha os meus
1C o teu
a tua
osteus
as tuas
3*' a scu
a sua
os sens
as suas
r
o nosso
a nossa
os nossos
as nossas
i°
o vosso
a rossa
os vossos
as vossas
y
o seu
a sua
os sens
as suas
154 En espagnol, il existe un possessif neutre, formé de l’article neutre lo et un
possessif masc. sing. lo mio ‘ce qui est à moi’, lo tuyo ‘ce qui est à toi, ce qui te
concerne’, etc.
155 En règle générale, en portugais les pronoms et les adjectifs possessifs sont
précédés d’article défini : Dê-me o meu livro ! ‘Donne-moi mon livre’ ; Esse
livro é o meu. "Ce livre est à moi’.
64
Le paradigme du catalan :
singulier
masculin
unipossessifs
pluripossessifs
l re el meu
féminin
pluriel;
masculin
féminin
lamera
els meus les mei es
T
el teu
latevu
els teus
lesteves
y
el seu
la se\a
eh sens
lesseves
r
el tiostre la nostra ek mitres les nostres
1e
Â
t el rostre
la vostra
ds \m1res
3r | el seu
la seva
els sens les seves les
elllur
les rostres
llurs
Si, dans un certain contexte, il est employé sans article, à
ce moment-là, il peut prendre une valeur adjectivale. (De
toutes les langues romanes, le roumain, l’italien156 le portugais
et le provençal sont les seules qui posent des problèmes dans
la démarche d’identification car il y des situations où, malgré
la présence de l’article possessif, la valeur peut rester
adjectivale : roum. băiatul meu ‘mon fils’- adj./ roum. un
băiat al meu ‘un de mes fils’ / roum. al meufiu ‘un fils à moi,
mon fils’ adj.) ; anc. prov. lo mieus cuvais! mos cavals ; prov.
lo amie rnieu ‘mon am i’/ lo tnieu amie ‘mon am i’ adj.
156 Gérard GENOT, Grammaire de l ’italien, coll. «Q ue sais-je?», ri’1513,
Paris, Presses Universitaires de France, 1978, p. 57, «En italien, l ’ordre
nom/possessif est libre, et les séquences il libro mio/ il mio tibro sont toutes deux
grammaticales ; la seconde est seulement plus fréquente dans la langue standard
parlée. Mais, comme on voit, l ’italien présente la particularité d ’exiger l ’article
devant le groupe (possessif + nom) quelque soit l ordre des deux constituants . le
possessif accompagnant le nom a ainsi pleine valeur d adjectif (comparer avec .
la casa grande/la grande casa) ».
65
La situation en provençal15 aujourd’hui est la
suivante (anc. prov. lo mieus ‘le mien’, la mia ‘la mienne’, la
soa ‘la sienne’, etc.) :
Singulier
Pluriel
masculin
féminin
masculin
féminin
uniposb.cs.sjfs i ■’ lomieu
lamieua lei mieus lei mieunas
- : lo tieu
y losieu
la tieunu
la sieuna
2e lo vostre
la vàstra
V losieu
lasieuna
leMeus
leitieunas
lei sieus
lei sieunas
lei n àstres le i nostras
lei sieus
lei sieunas
Il
est vrai qu’assez souvent les formes adjectivales des
possessifs diffèrent formellement des pronominales mais, pour des
raisons pratiques et théoriques, nous présentons brièvement les
valeurs adjectivales de quelques-uns de ces pronoms :
f r .158 J ’ai téléphoné à
mon ami.
l'!' Les pronoms possessifs francoprovençaux :
pluriel
m o u lin féminin
ta mina [mûye] i ; s ifei)
les mine\
Htiinm
(mâye\)
singulier
. iî sculin/ fémin :
uiupivscvjis
1 ■M
k l i p
...............................i l ! f l ^ p M S S
la tina itâva)
tu smtnsâva)
loi, (les) tikn)os les Une» (fâw.sl
los <lex)iiln)m te\ sinus
!K h o e ) uauir»
lanoutra
las ifcM
noimvs
les noutres
2e la île) n m ro
lavoutra
los iles)
les vautres
la loi
los (les)
les lors
lo lie) vUlto
(«SI»)
pi ni^possessifs
w m & m
to (tel for
lors
' e Les formes adjectivales du possessif franco-provençal se rapprochent
beaucoup des françaises, surtout au singulier :
66
roum. M-am întâlnit eu fratele tau.
[J’ai rencontré ton frère.]
it. Luigi, m io compagno di scuola, è m io amico.
[Luigi, mon camarade de classe, est mon ami.]
esp. j Dios mio ! [Mon Dieu!]
port. Quero ver a sua casa.
[Je veux voir sa maison.]
cat. Aquest és el meu oncle.
[Celui-ci est mon oncle.]
prov. Es iin amie nùstre. [C’est notre ami.]
Les pronoms relatifs, interrogatifs et exclamatifs
Dans la plupart des grammaires des langues romanes, les
pronoms relatifs, interrogatifs et exclamatifc> sont traites
ensemble surtout à cause de leurs ressemblances formelles. En
fait, leur distinction se réalise dans le contexte, d 'où leurs
noms de relatifs (qui assurent une relation), interrogatifs (qui
sont employés dans des constructions interrogativ es: et
exclamatifs (qui sont employés dans des constructions
exciamatives). Un grand nombre de ces pronoms connaît un
emploi adjectival.
En latin, les pronoms relatifs connaissent une large
utilisation et, assez souvent, les textes latins en témoignent,
Nous pourrions même affirmer que ces pronoms sont
spécifiques à la langue parlée et à la langue populaire.
Mêêêê SÈÊËÈSÊÊÈÊÈèêêêé Ê
singulier
masculin' féminin
masculin/ féminin
unipossessifs v
Ve mon
im
nam )
ig iÉ
phiripossessift
IIP
!■■ r
2e
./jfj Ï È È Ê È tw
son
nmtron
vuMM»
(mes) mes
tes
ses
ttoulras
vautre
voatros
1Voir à cet égard les textes de Plaute ou Pétrone.
67
vautrés
En latin vulgaire, nous rencontrons de plus en plus l’usage
de qui ‘qui’ pour le neutre singulier et pluriel. Aussi, ce qui
familier est spécifique aux inscriptions et son emploi, à ce
moment-là, connaît un certain développement.16' Comme
chaque pronom latin, les relatifs connaissent une multitude de
formes, dues en grande partie à la flexion casuelle. Par
exemple, on peut citer qui, utilisé pour remplacer un nominal
masculin singulier (pluriel).
En général, du point de vue formel, cette classe n ’a pas
beaucoup évolué par rapport aux anciens stades de la langue
(fr. Cist fu li prudom dont nous avons tantes foiz parlé., Qui
tôt covoite tôt pert.). Dans la partie orientale de PEmpire
Roman, la forme qualem > roum. care s ’est généralisée :
sitig.
qui
qui
S S ilp ilM ili:'
quorum
aùus
cui
m Ë Ê È jiïÊ Ê m à
quibus
IB lIllliiB É B lIlil
quem
quos
Abl
que
, quibus
V
D’autres pronom s latins :
lat. uter 1 ‘celui des deux qui, lequel des deux’, quicumque
‘quel...que’, etc.
anc. fr. cui ‘dont’, don ‘dont’, chi ‘qui’, ki ‘qui’, etc.
fr. inod. qui, que, quoi, dont, leq u el 63, quiconque, etc.
anc. roum. care ‘qui’, cari ‘qui, lesquels’, carea ‘qui,
laquelle’, carii ‘lesquels’, ce ‘quoi’, etc.
roum. mod. care ‘qui. que’, cine ‘qui’, ce 64 ‘quoi’, cât 5 ‘combien’
160 Pour des détails, voir C. H. GRANDGENT, Op. cit., p. 53, § 69-70.
161 II peut avoir une valeur d’indéfini ‘n ’importe lequel des deux’.
162 II a une valeur nominale.
163 En français, ce relatif - interrogatif - exclamatif connaît une structure
composée, quand il entre en relation avec une des prépositions à ou de (auquel,
duquel, lesquelles, desquelles, etc.). En italien et en espagnol, nous avons à faire
à une même situation : it. il quale, la quale, i quali, le qualil esp. el cual, la cual.
los cuales. las cuales, etc.
68
Le pronom roumain care connaît un grand nombre de
formes flexionnelles (cas, nombre, genre) et il peut être
employé pour remplacer une personne ou un objet :
N Ac
G (al, a. ai, aie)
N Ac
G (al. a, ai, ale)
masc.-'il.
fem.
care
căruia1*'
căruia
care
căreia
cărora
mase.
fem.n.
care
care
cărora
cărora
D
En comparaison avec le pronom ce, qui reste invariable (il
a une seule forme, celle de singulier) et qui s’emploie pour les
objets, le pronom cine remplace toujours une personne. Il est
variable et a des formes seulement pour le singulier,
l’opposition de genre ne se réalisant pas au niveau formel (elle
est évidente seulement si on a un contexte précis) :
N Ac cine
G (al, a, ai. aie) fw '“'
anc. it. ched‘6H‘que’, cuim ‘dont’, a quiffi qui ‘à ceux qui’, etc.
164 Ce reste toujours invariable.
165 Les formes de ce pronom/adjectif roumain : cât, câta, câtă, câţi, câte, al
câtelea, a câta, (al, a, ai, ale) câtora. En roumain actuel, la tendance est de
remplacer cette dernière forme par une sţructure analytique de D la câţi : Câtora
le-ai dat telefon ?/ La câţi le-ai dat telefon ?
166 En général, l’absence de la particule -a indique qu’il s’agit d ’une forme
adjectivale : Spune-mi oie căruia dintre ei sunt cărţile.! Spune-mi ale cărui băiat
sunt cărţile.
167 À retenir les autres pronoms romans provenant du lat. cuius (peut-être eut).
En sarde ancien et moderne, d ’aujourd’hui, rem ploi du relatif pour marquer un
génitif possessif est courant : küyu est kùstu bittsinnu ? ‘ C ’est l’enfant de qui ? f
A qui est cet enfant ?’
168 Questeparole qued ioparla. ‘Ces mots que je dis.’
69
it. mod. chi ‘qui’, chi ‘que ou qui’, quel que ‘ce que’, quanto
‘combien’, etc.
anc. esp. quem ‘que’, qui 70 (quienes) ‘quien’, etc.
esp. mod. que ‘qui et que’, quien (quienes) ‘qui’, el cual (la
cual, etc.) ‘quoi’, cuyo ‘dont, duquel’, etc.
anc. port, lo que ‘que’, cujo 1 ! ‘à qui’, etc.
port. mod. o quai (a quai, os quais, as quaisY lequeP, cujo
(cuja, cujos, cujas) ‘dont, de qui, duquel’, quem ‘qui, quel,
l’un’, que ‘que’, etc.
cat. que ‘que, qui’, q u e 12, él quai (els quais, la quai, les
quais) ‘lequel, . . . ’, la quai cosa, cosa que 1 , etc.
'9 Pavao TEKAVCIC, Op. cit., p. 225, § 740, « Per un cierto periodo, dunche,
esiste una flessione tricasuale, parallela a quela dei sostituti personali,
dimostrativi e di alter, (litru : soggetto- q u i; complemento - c u i; oggetto- que.
In determinate parti della Romania - fr a quali i ’Italia e la Spagna - si creeră, in
seguito, una forma comune per esprimere ii soggetto e Voggetto, che suona da
prima /lave/ e poi / ke/ (scritta in italiano che, in spagnolo e in portoghese que).
Ouesta forma e una vera e propria particella relativa, un morfema. relativo unico
e invariabile, comune alle due funzioni, ai due numeri e ai due generi. I primi
esempi di questa cristallizzazione sono giă latini: Talis collappus ei dedi per
mortuus est. »
1 . /v. LATHROP, Juan Gutiérrez CUADRADO, Curso de gramâtica
historica espahola, col. « Letras e Ideas/ Instrumenta », Barcelona, Editorial
Ariel, 1995, p. 148, § 163, « Las ünicas formas que se manluvieron de la
declinaciôn de los pronombres relativos e interrogativos del latin vulgar fueron
el nominativo singular qui, el acusativo singular quem, y el neutro singular
quid. Las dos primeras evolueionaron a qui y quién en espahol, y ambas se
utilizaban indistintamente en espanol arttiguo como nominativo o acusativo,
como masculino o femenino y como singular o plural. Sin embargo, en el siglo
XVI se creô un plural analôgico para quién : quienes. Tanto qui como quien se
reseryaban para personas. En cambio que < quem âtono se usaba para
personas y cosas. »
! 1 Édouard BOURCIEZ, Op. cit., p. 453, § 375, « Un trait qui remonte jusqu 'au
latin \mlgaire est l ’absence dans la. Péninsule d ’un datif cui, mais l ’adjectifport,
cujo, esp cuyo, - a, tierü la place. »
Quand que est accompagné d’une préposition, il prend un accent pour
désigner une chose et devient qui pour désigner une personne. Il peut aussi
correspondre au dont français (El llibre de que et vaig parlar ‘Le livre dont je
t ’ai parlé.’) et au cuyo espagnol.
173 Les deux derniers pronoms catalans ont une valeur neutre : Cal que ho
autorizi el ministeri, sense la quai cosa no podem fer res ‘Il serait bien d ’avoir la
permission du ministère car, sans elle, nous ne pouvons rien faire’.
70
anc. prov. lo quau (lo quai) ‘qui’, cui ‘à qui’, quez (que), etc.
prov. mod. que ‘que’, eu ‘qui’, de quau ‘de qui, dont’, quin
‘que’, etc.
anc. sard. ke ‘qui’ (< lat. quem), anc. et. sard. mod. ki ‘qui’ ;
frprov. qui (qe, cô, cwi, kuyé, tchî), que, loquint (lequint)
‘lequel’, etc.
Comme pour les autres nominaux, en ancien provençal,
l’emploi des formes tenant compte du cas sujet et du cas régime est
toujours important du point de grammatical :
c. h. inasc. (cm. qui, que
c. r. ina.se. fem. cui, que
n. que (quez)
On utilise en fonction de génitif et datif des formes
prépositionnelles (de qui, de que, a qui, de cui, a cui). Il existe
aussi un pronom relatif composé (article + quai) ;
wng.
■
nuise.
fl-m.
11.
laquais, lo calslaquais, la cals
lo quai, local laquai
c. s. ü quai, li cal
g, r. los quais, los cals
toquai, local
lo quai, local
las quais, las cals
las quais, las cals
prov. mod. que ‘qui, que’, que ‘quoi’, eu ‘que’, quau ‘qui’etc.
L'amie que siâu vengut amb eu.
[L’ami avec qui je suis venu.]
L ’amie que son fraire trabalha a Tolon.
[L’ami dont le frère travaille à Toulon.]
Nous présentons, ci-après, quelques formes de l’adjectif
pronominal relatif en latin et dans les langues romanes d’aujourd’hui
lat. Lucus nescio quo casu incensus est.
[Je ne sais pas par quel hasard un bois sacré prit feu.]
fr. Dis-moi avec quelle personne tu as un rendez-
vousl
71
rouin. Spune-mi cu care 74persoană ai întâlnire’:
it. Mi domando che cosa si possafare.
esp. Atendiô a cuantos caprichos le pasaron por la
mente.
[Il s ’est plié à tous les caprices qui lui sont passés
par la tête.]
port. Quina error ! [Quelle faute !]
cat. Li va donar cinc mil euros, la quai suma
havia de s~er suficient.
[On lui a donné cinq mille euros, quantité qui
devait être suffisante.]
prov. Sabié pas quento routo enrega.
[Il ne savait pas quelle route prendre.]
Les relatifs, pour la plupart, deviennent interrogatifsexclamatifs surtout quand la situation conversationnelle
change. Ils sont plutôt spécifiques à la langue parlée. « Les
pronoms interrogatifs [...] renvoient à un syntagme nominal
ou à une phrase, servent à interroger sur l'être, ou l ’objet, ou
la notion dont ils rappellent ou annoncent V idée»' 5 et les
pronoms
exclamatifs
s’emploient
pour
exprimer
« l ’étonnement que l ’on éprouve » ; devant un être ou un
objet. Nous présentons une brève liste de quelques-uns de ces
pronoms.
En latin, l’interrogatif le plus répandu était quis. Il avait
un usage pronominal et un usage adjectival.
- pronom : quis178, quae, quid ‘qui, lequel, quoi, que : Quis
venit? [Qui vient?]
- adjectif : qui, quae, quod ‘quel, quelle’ : Qui miles venit?
[Quel soldat est venu?]
174 En sarde, il existe un adjectif kale qui se rapproche formellement du roum.
care.
175 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 254.
176 Idem, ibidem, p. 190.
177 Parfois, quis, est renforcé par -nam ou ec- : quisnam ‘qu i.. .donc ?’ / quinam
‘quel.. .donc V ; ecquis ‘est-ce que quelqu’un’.
Il connaît aussi une forme adverbiale : Quid me verberas ? ‘Pourquoi me
frappe-tu ? ’, Qui fit ut ? ‘Comment se fait-il que ? ’
72
Les formes de nom inatif et accusatif
différencient partiellement les deux valeurs :
mahc.
N
Ac
pronom
fém
quis
quem
quae
quant
G
D
Abl
N
Ci
D
Ac
Abl
singulier
n.
masc.
adjectif
lein.
11.
quid
quid
qui
quem
quae
quum
quod
quod
pronom ' adjcciif
lém.
masc.
, ujus
cujus
cui
quo
qui
quorum
quibus
quos
quibus
cui
quft
quae
quam m
quibus
quas
quibus
n.
cujus
cui
quo
quae
quorum
quibus
quae
quibus
lat. uter, utra, utrum :
pronom ‘qui des deux, lequel des deux?’ : Uter veniet.
[Lequel viendra?]
adjectif ‘lequel, laquelle des deux?’ : Uter mons altior
est? [Laquelle des deux montagnes est la plus élevée?]
îat. qualis, qualis, quale 'quel, quelle sorte de?, quel!’,
quantus, quanta, quantum ‘quel, de quelle grandeur?,
quel grand!’, quoi (invariable) ‘combien d e..,?/!’
anc1 , fr. que {qu’as tu veiïl), quei (Quei es ce?), quin (<
qui + en), quist (< qui + est), etc.
fr. mod. qui, que, quel, lequel, qu'est-ce qui, qu’est-ce que,
etc.
L’interrogatif, en ancien roumain, a des formes identiques à
celles du relatif (carile, carele). Par contre, il est intéressant de voir
que dite ‘qui’ s’utilise en tant que sujet pluriel (cine se
179 Pour plus de détails, voir Claude Bl,RIDANT, Grammaire nouvelle de
l ’ancien français, Paris, Éditions Sedes, 2000, pp. 684-694, § 593-594.
73
muncescuï), une situation que l’on ne rencontre plus aujourd’hui,
roum. mod. care. cine, ce, cât :
Cine ne însoţeşte acolo? [Qui nous accompagne là-bas?]
Ce-ai cumpăraf! [Qu’est-ce que tu as acheté?]
Ceface acolo? [Qu’est-ce qu’il fait là?]
Ce-ai făcuţi [Qu’est-ce que tu as fait!]
Pour les autres langues romanes les différences ne sont pas
significatives, seul les emplois relatif, interrogatif ou exclamatif
désambiguent ces valeurs.
it. mod. chi, cite, che cosa, quale, quanto, etc.
relatif : Non andare con chi no conosci.
[Ne va pas avec des gens que tu ne connais pas. ]
interrogatif : Chi parlai [Qui parle?]
esp. mod.180 iquël, jjcuM ?, iquiénl, icüyol, icuântol
relatif : El nino que canta... [L’enfant qui chante...]
interrogatif : iQué quieresl [Que veux tu?]
exclamatif : jQuécochel [Quelle voiture !]
port. mod. que, quem182, quai, quanto, etc.
relatif : O aluno que chegou ontern. [L’élève qui est amvé hier.]
intennogatif: Que d t o meu amigo? [Que dites-vous, mon ami ?]
exclamatif: Quede rflexôespmfioidas'. [Que de réflexions profondes!]
cat. mod. que, que, qui, quai, quant, qui/tes, etc.
relatif : Vull que m ’ho diguis. [Je veux que tu me le dises.]
inten'ogatif : Per que m ho diasl [Pourquoi me le dis-tu?]
exclamatif : Quefiord [Que de fleurs!]
prov. mod. eu, quau ‘qui, qu’est-ce qui’, que (qu\)
‘qu’est-ce qui, qu’est-ce que, que’, que ‘quoi’, quin
(quina, quins, quineis) ‘lequel, quel’, quun(t), quun(t)a,
quun(t)ei ‘combien’, etc.
relatif : La cam era que cercatz... [Le chemin que vous
cherchez...]
interrogatif : En que penses! [À quoi penses-tu0]
exclamatif : Quin es\ [Qui est-ce!]
Les formes adjectivales des inten-ogatifs-exclamatifs183 sont
180 En espagnol, le pronoms interrogatifs se différencient de pronoms relatifs
parle fait qu’ils portent un accent graphique.
Cuâl s’emploie sans article.
182 Quem ‘qui’est toujours pronom : Quem Ihe disse isso ? [Qui vous a dit cela ?]
74
peu usitées par rapport aux pronominales mais elles caractérisent
surtout les énoncés explicatifs :
lat. Qui servus nuntium altulitl
[Quel esclave a apporté la nouvelle?]
fr. De quelle chose s ’agissait-il?
roum. Despre ce lucru éra varba?
[De quelle chose s’agissait-il?]
it. Quanti libri hai portatol
[Combien de livres as-tu apportés?]
esp. (fin que ciudad vives?
[Dans quelle ville est-ce que tu habites?]
port. A quantas pessoas jà contou m o l
[À combien de personnes avez-vous
déjà raconté cela?]
Quai história ! [Qu’est-ce que c’est que
cette histoire!]
cat. Quants arbres hi ha al jardil
[Combien d’arbres y a-t-il dans le
jardin?]
prov. Quina errorl [Quelle faute!]
Les pronoms négatifs
Les pronoms négatifs apparaissent dans des énoncés
négatifs et, dans la plupart des langues romanes, ils sont
accompagnés assez souvent des adverbes de négation.184 Les
grammaires introduisent parfois ces pronoms/ adjectifs dans la
183 En ancien et en sarde moderne, on rencontre une forme médite itéi (üe, ita ),
employée dans des propositions interrogatives ou exclamatives : itéi héllu gâni ?
‘Oueljoli chien?’
En latin, les négatifs ne devaient pas être accompagnés d’une négation, car, dans
cette langue, deux négations valaient une affirmation : Nemo non venit. ‘Tout le
monde est venu.’ Quand l’ordre des éléments change, le sens est atténué : Non
nemo venit. ‘Il n’est pas venu grand monde’. D ’autres négations de ce type : nullus
non ‘tout’, nihil non ‘tout’, nunquam non ‘toujours’, non nemo ‘quelques-uns’,
non nullus ‘quelque’, etc. Les négations nec et non, employées dans la même
proposition gardent leur sens négatif : Nec ille non vidit. ‘Il n ’est pas vrai qu’il ne
l’ap asv u ’.
75
classe des indéfinis 185 Du point de vue sémantique, ils se
rapportent à des personnes ou à des objets qui contiennent le
sème [+ négation186].
lat. nemo, -nuni ‘personne’ > roum, nimeni187 (nimenea) ;
Nemo cantat. [Personne ne chante.]
lat. nihil (G nullius rei, ü nulli rei, Ac nihil ou
nullam rem18*, Abl nulla re) ‘pas un brin, rien ne’ ;
Nihil deest. [Rien ne manque.]
lat. nullus, -a, -um ‘pas un’ ;
lat. neuter, -ira, -trum ‘ni l’un, ni l’autre, aucun des deux’
lat. vulgaire nec ‘non’ + unils : roum. nici unul, ane.
prov. negun (neün), prov. mod. digun, esp. ninguno, anc.
port. ne hum, port, ninguém (nenhum), anc. fr. neiins ;
anc. fr. neiins (neguns) ‘aucun’, nesuns (nisuns, ne
uns) ‘aucun, même pas un’ < lat. nec + ipse + unus,
neienz (noienz, neanz) < lat. * ne + gente(m) ;
fr. mod. aucun, personne, rien, nul <lat. vulgaire *nullui ;
anc. roum. nece urulu ‘aucun’, nimunui(a)
‘personne’, nemica (nemică) ‘rien’
roum. mod. niciunul ( N Ac niciuna, niciunii,
niciunele / G D niciunuia, niciuneia, niciunora),
nimeni ( N Ac nimenea/ G D nimănui, nimănuia)
‘personne’, nimic (nimica ) ‘rien’.
185 Voir par exemple, Maurice GREVISSE, Op. cit., passim.
us QuLsquam, quaecuam, quidquam ‘personne, rien’, mülus, -a, -um ‘aucun’
n'ont pas un sens négatif mais ils ne s’emploient que dans une proposition négative.
Pour plus de détails, voir Lucien SAUSY, Grammaire latine (complète). 8e édition.
Par is. Librairie Femand Lanore, 1995, pp. 76-78, § 120-123.
187 En roumain, c’est un pronom négatif (aussi nimic).
1 8 A d nullam rem aptus ‘bon à rien’.
Les pronoms possédant la particule -a caractérisent surtout la langue littéraire,
les autres étant spécifiques plutôt à la langue familière ou populaire : Nu-mi
trebuie nimica. ! Nu-mi trebuie nimic. Dans ce dernier cas, le sens est atténué.
Ce pronom négatif est invariable.
76
Les pronoms roumains s’emploient ainsi i
niciunul, pour des personnes et pour des objets .
Niciunul n-a venit. [Aucun n’est venu.] / N-am luat
niciunul. [Je n’en ai pris aucun.]
nimeni, pour des personnes: Nimeni n-a venit.
[Personne n’est venu.]
nimic, pour des objets : N-am cumpărat nimic.
[Je n ’ai rien acheté.]
anc.190 it. niuno (nesci unu , nisci unu , nissün,
niuno), nullo, nente (neente), re rien ;
it. mod. alcuno, nessuno (nessuna), niente, nulla
‘rien’, dial. it. némos (némus)
anc. esp. neguno, n u l 1, nadien , nonadü
esp.195 mod. ninguno ‘aucun’, ni uno pas un , nadie
‘personne’, nada ‘rien’
anc. port, algum196, nengum (ningum) aucun’,
nenguem ‘personne’, nulho , rem rien
port. mod. algum, ne n h uni (nenhuma, nenhuns,
nenhumas) ‘aucun’, ninguém ‘personne , nada
anc. cat. quelcom ‘alguna cosa’
1' 9~0Pour plus de détails, voir Gerhard ROHLFS, Grammaiica storica délia imgua
italiana e dei suoi dialetti. Morfologia, traduzione di Temistocle Franceschi, coll.
« Piccola Biblioteca Einaudi », Torino, Giuho Einaudi Editore. ! 992, pp. 213
219, § 498-499 ;
191 En corse, nigiunu.
192 Les formes provenant des lat. nemo e nullus ne se rencontrent plus en
^ V o I r aussfïes explications concernant la disparition du lat rem en Manuel
Al.VAR, Bernard POTTTER, Op. cit.. p J4 8 . § 111.1.
^
194 Cette forme persiste en tant que substantif: una nonada une chose
195 Pour plus de détails concernant la formation des pronoms/adjectifs espagnols,
voir T.A. LATHORP, Juan Gutiérrez CUADRADO, Op. cit., pp.149-150, §164.
196 Cet adjectif quand il se trouve avant le nom a le sens de "quelque et, après le
nom, de ‘aucun’.
77
cat. mod. cap ‘aucun’, cap ni un ‘nul’, ningü
‘personne, nul, aucun’, res (re) ‘rien’
ane. prov. negus, neün (negun , neg una, negunas)
‘personne’, nuls, nulhs, lunh (nul, nula, nulas)
‘aucun’, re (res) ‘personne’
prov. mod. degun ‘personne’, res ‘personne’, degun
mai ‘personne d’autre’, ren ‘rien’, ren mai, ren autre,
ren de tot, ges (gis)‘aucun’, ges de (gis de) ‘pas de’
I a degun. [Il n ’a personne.]
A i ren vist. [Tu n ’as rien vu.]
frprov. ren (rin) ‘rien’, nion ‘(ne)... personne’, ôcun
‘aucun’, ne...gint ‘personne’.
Voici quelques exemples qui contiennent des valeurs
adjectivales des négatifs :
lat. Nullum amicum habeo.
[Je n ’ai aucun ami.]
fr. Je n ’ai peur d ’aucun animal.
roum. Nu mi-e frică de n id un animal.
[Je n’ai peur d’aucun animal]
it. Nessutt uomo è perfetto.
[Aucune personne n ’est parfaite.]
esp. Ningün buen escritor usaria esta
expresiôn.
[Aucun bon écrivain n’emploierait
cette expression.]
port. New manifestou nenhuma
sur presa.
[Il ne manifeste aucune surprise.]
cat. La policia no descarta cap
hipôtesi.
[La police
ne
rejette
aucune
hypothèse.]
prov. N ’as degun dre. [Tu n ’as aucun
droit.]
78
Le numéral
Le numéral se rattache, en général, au groupe nominal car,
dans la grande majorité des cas, il remplace ou détermine un
nom. Il existe des situations où le numéral a une valeur :
adverbiale (roum. A câştigat întreit. [Il a triplement gagné.] /
fr. secondement ). « Au même titre que les articles et la
plupart des indéfinis, [les numéraux] indiquent la
détermination quantitative [ou le rang] du nom. Leur
spécificité parm i les quantificateurs est de marquer la quantité
[ou le rang] de façon arithmétiquement précise : j ’ai lu des
(quelques, plusieurs) livres/ j ’ai lu trois (dix-sept, cent)
livres s/ [ I l est arrivé en premier ]. »
Normalement, comme chaque mot qui fait partie de la
classe nominale, il connaît une déclinaison et, assez souvent, il
emprunte les catégories grammaticales du mot qu’il remplace
ou détermine, quand il est employé en tant qu’adjectif. Une
fois employé adverbialement, le numéral se comporte comme
un adverbe mais, comme la plupart des adverbes (par
exemple : ici, où etc.), il ne peut pas être comparé.
La plupart des numéraux romans continuent généralement
le numéral latin. Le roumain, par exemple, connaît des
innovations ou des adaptations qui ne se rencontrent dans
aucune langue romane. La plupart des différences structurelles
sont dues en grande partie à l’influence du substrat ou du
superstrat.
Les grammaires descriptives des langues romanes distinguent
deux grandes classes de numéraux : cardinaux et ordinaux.
19/ En ancien provençal, nous avons des formes de ce type : primeiramen,
segondamen, tersamen, setenamen.
Michel ARRIVÉ, Françoise GADET, Michel GALMICHE, La grammaire
aujourd’hui : Guide alphabétique de linguistique française, Paris, Editions
Flammarion, 1989, p. 426.
79
Les cardinaux19 indiquent le numéro et peuvent avoir des
valeurs nominales et adjectivales : lat. un us2' ( una, unum)/
duo, duae, duo ; fr. un (une)/ deux ; roum. un (una, o)l doi201
(doua) ; it. uno (una)/due ; esp. un (uno. una)/ dos ; port, uni
(uma)/ dois (dous, duas) ; prov. dos, doas ; sard. duos (dus)/
düm202 ; frprov. doux/ doves, etc.
lui.
mu
, -a, unum
undecim
duodedm
tredecim
quattuordecim
quindecim
sedecim214
septemdecim
duodeviginti
undeviginti
viginti 1
mille
ires, très, tria
quinque
sex
septem
octa
novem
decent
centuni:'
19 Du lat. cardïnâlis, -e (cardo ‘gond, pivot’) ‘qui concerne les gonds'.
“00 Qui a donné, dans les langues romanes, à part les formes déjà citées, dal. yoin,
loug. unu, engad. Un, friul. un, cat. un, prov. un.
201 En roumain, pour préciser le genre des noms, on utilise doi, două qui
remplacent l’article indéfini nişte.
202 Dans certains dialectes sardes ou italiens, on retrouve aussi une forme de
neutre düa (dûa milia).
10 Les langues romanes continuent la tendance de ce numéral (en latin vulgaire)
à s’employer en tant qu’article ou pronom indéfini.
204 En latin vulgaire : dece et sèx, dëce et sètte, dëce et octo, dece et nocto.
Parfois, et pouvait être remplacé par ac : dëce ac nôve.
205 En latin vulgaire, on constate presque partout la perte du -g- en position
intervocalique dans la structure des numéraux qui expriment les dizaines : lat.
vulg. viinti ( vend, vinti), triinta (trenta), quadraenta (quarranta), cinquaenta,
sexaenta (sexanta), settaenta, octoenta (octanta), novaenta (nonantu).
206 En latin, centum ne se déclinait pas. Par contre, les multiples de cent se
déclinaient comme les adjectifs de la première classe : düecenti, -ae, -a.
80
fr.
rotim.
tutu, una (o)
it.
u/to, una
due
doi,
două-0“
deux20
•
.'
■
<
V
tre
trei
trois
quattra
patru
quatre
cinque
cinci
cinq
set
şase
six
sette
*apte
sept
otto
opt
huit
nove
nouă
neuf
dieci
zece
dix
undici
unsprezece
onze
dodici
doisprezece
douze
tredici
treisprezece
treize
quattordici
quatorze paisprezece
cincisprezece quindici
quinze
seize
iltllli sedici
dix-sept şaptesprezece diciassette
didotto
dix-huit optsprezece
diciannove
dix-neuf
douăzeci111
venti
vingt
cento
cent
sută
miile
mie'1'
mille
(mil)
un, une
esp.
tino
dos
tres
cuatro
cinco
seis
siete
ocho
nueve
diez
once
doce
trece
catorce
quince
dieciséis
diedsiete
dieciocho
diecinueve
veinte
ciento'
mii
207 En ancien français, mase. dui, doi, c. r. dous, deusl fém. c.s . et c. r. dons,
deus.
208 En ancien roumain, nous rencontrons des formes analytiques de numéraux :
génitif avec de (pre mijloc de doao viiaţe) ; datif avec a (a cinci sute).
m En ancien français, ce numéral se déclinait lui aussi : c. s. trei, troi, c. r. treis,
trois / fém. treis, trois.
210 Feminin douăsprezece.
211 En aroumain, yginţi et en méglénoroumain, yingiţ.
212 Devant un substantif ou un autre numéral, ciento change de forme en cien :
cien ahos de soledad, cienpor cien ‘cent pour cent’.
2,3 En ancien roumain, G de mie = miei et aux NAc pl. mie, aujourd’hui mit.
81
port.
cal.
prov.
um, uma
dois2'', duas
il, un, una
dos, dues
très
quatro
cinet)
seis
sete
oito
nove
de:.
onze
doze
treze
catorze
très
quati z
duc
sis
set
.
vuif1'
nou
deu
onze
dotze
treize
catorze
quinze
quinze
yon,yuna
un, una
dos
(doi).
doas
très (trei)
très
quatro
quatre
cinq
cinc
sièis
sêx
sépt(e)
sèt
itech
huétie)
nôf
nàu
diéx
dètz
onze (onge)
onze
dotze (doge)
doze
tretze (trege)
trèze
quatorze
quatorze
[quatorge)
quinze
quinze
(quinge)
setze (sege)
sèze
diéx-et-sèpt
dètz-e-sét
dèt?-e-uech
ÏÏÈmiSÊÊÈÎËiÎm
Ifwvw.sVrVFv
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dètz-e-nou
diéx-et-nôf
vint
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cent
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setze
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WÊliÊKÊÊÊÊ.
vinte
cent
mit
........
disset
divnit '
dinou
vint f;’""'
cent
mil
frprov.
Les numéraux romans de 1 à 10 et 1000 continuent le
numéral latin. Les formes qu’on a présentées supra nous
2,4 En ancien portugais dous.
215 D ’autres formes catalanes : huit (8) - dial, de Valence, desset (17) - Iles
Baléares et dèsset - dial, de Valence, devuit (18) - Iles Baléares, divuit/ dihuit
(parlers de Valence), denou (19) - Iles Baléares et dètiou (parlera de Valence).
2 6 En ancien portugais, dez e seis, dez e sete, dez e oilo, dez e nove.
A 1En portugais du Brésil : quatorze ‘quatorze’, dezesseis ‘seize’, dezessete ‘dixsept’, dezenove ‘dix-neuf, cinqüenta.
21 D ’autres formes en ancien provençal : millia, milia , melia, mina.
82
permettent de nous rendre compte que seuls le roumain, le
portugais, le sarde et le franco-provençal enregistrent des
différences formelles pour le genre : trois genres219 (roumain :
masc. et fém. / n.) et deux genres (portugais, sarde et francoprovençal : masc. et fém.).
L ’espagnol et le portugais ont gardé la structure latine des
numéraux jusqu’à 15 et l’italien, français, le catalan, le
provençal et le franco-provençal jusqu’à 16. Pour les autres
numéraux ordinaux jusqu’à 19, nous nous trouvons face à des
innovations ou à des calques structuraux d après un modèle
sud-slave220 ou spécifique au substrat (le roumain), mais les
éléments de composition pour cette dernière langue restent
latins ( unus supra decem).
Pour former les dizaines, le roumain emploie un numéral
cardinal de 1 à 9 auquel s’ajoute le mot zece ‘dix’ (dans ces
structures, il a une forme de pluriel zeci. /o ir aussi les
structures roumaines du type cu zecile ‘par dizaines’, cu sutele
‘par centaines’, etc.).
En roumain, le numéral employé pour la notion de cent
est d’origine slave (roum. sută < si. süto ), tandis que, dans les
autres langues romanes, la forme de base reste latine (centum ).
À partir de 20, en roumain, entre le numéral cardinal et le
nom, on interpose la préposition de {douăzeci şi două de
caiete ‘vingt-deux cahiers’).
Certains numéraux franco-provençaux ont des formes assez
intéressantes: 60 três-vengts, 80 quatro-vengts, 120 sêx-vengts.
En ce qui concerne les numéraux 17, 18, 19, en innovant dans leur
svstème, les langues romanes s’éloignent de la stucture primaire
219 Les numéraux latins unus, duo. très et milia se déclinaient mille ntilities
‘mille soldats’, duo milia rmlUum‘deux milliers de soldats’.
220 Jedinü na dasete ‘onze’, construction dans laquelle le sens du mot na est
‘sur, au-delà de’, donc, celle-ci signifie ‘un au-delà de dix . One construction
similaire se retrouve en alb. një-mhë-dhjetë onze , dy-mbë-dhjetë douze , trembë-dhjetë ‘treize’, etc. Il semble que cette modalité ait été déterminée par le
substrat. Voir Grigore BRÂNCUŞ, Cercetări asupra fondului traco-dac al limbii
române, col. « Bibliotheca Thracologica », Bucureşti, Institutul Român de
Tracoiogie & Ministerul învăţământului, 1995, pp. 94-97.
83
latine, soit par F inversement des éléments (17), soit par abandon de
la structure latine initiale (18 et 19).
Les ordinaux sont des dérivés des numéraux cardinaux et
indiquent l’ordre du nom et, comme les précédents numéraux, ils
peuvent avoir une valeur nominale ou adjectivale : lat. primus721
(prima, primum)/ secundus (secunda, secundum) ; fr. le{s)
premier [la(-es) première(s)]/ le(s) deuxièmes)! la{-es)
deuxièmeg ) / second(e)s; roum. prim uf 22 (primii)/ prima
(primele)2 3 ; it. prim o 24 (prima, primi, prime)! secondo
(seconda) ; port, primeiro (primeira)/ segundo (segunda) ; cat.
primer ; prnv. premier ou promier / segond (segonda), etc.
A partir du chiffre deux , le numéral adverbial roumain a
une structure analytique, composée d ’un morphème discontinu
(al...-lea, pour le masculin et a...-a pour le féminin), le
premier élément étant homonyme avec l’article possessifgénitival. Par contre, le français emploie devant ce numéral
l’article défini quand il a une valeur adjectivale.
Quelques formes latines et romanes de ce numéral :
221 Certains ordinaux latins s’emploient adverbialement à l’ablatif et à
l’accusatif : primo, secundo, tertio.
Le roumain possède un autre mot, pour exprimer la notion de ‘premier’. Il
s’agit de întâi < lat. antaneus.
À partir du numéral deux, la situation du roumain diffère de celle des autres
langues romanes car la langue roumaine, pour les numéraux ordinaux, choisit
comme point de départ les numéraux cardinaux auxquels s’ajoutent l’article
possessif, pour le m asculia un morphème -le- et une particule -a et pour le
teminin seulement la particule -a (masculin : al treilea/ féminin a treia).
1 À propos de l’italien primo, Pierre BEC, Op. cit., p. 73. tome I, soutient qu’il
« faut noter que le tosc. ne connaît pas (ou guère) le dérivé PRIMARTUS, qui a
provigné dans d'autres Igs. rom. (cf. esp. primero, port, primeiro, occ. primièr,
cat. primer, fr. premier). Mais sarde, primu, vegliote prein, rhétrom. emprem
La forme primaio est archaïque en it., de même que primeiro, qui est un gall. 1 a
préférence pour primarius, dans certaines parties de la Romania, a été
évidemment liée à des développements sémantiques particuliers tels que : occ.
cat. prim fin. tendre: mince’, esp. port, primo 'cousin' ».V oir aussi les
syntagmes roumains pour exprimer les degrés de parenté pour ‘le cousin’ : vâr
jjrimar, vâr de-al doilea.
25 En provençal, primier est un archaisme.
84
lr.“^
lepremier la première, prime
(unième)
deuxième (second, -e)
lat.-’-’1'
prirmis, -a. -unt
(prior ‘premier de deux')
secundus. -a, -unt
(aller 7y 'deuxième de deux’)
tertius
quartus
quintus
sextus
troisième
quatrième
cinquième
sixième
septième
huitième
neuvième
dixième
flRHMM
octavus
nonus
decimus
roum.
primul'“1, prima, primii, primele
primo ' !
(intîiul, întiia, întâii, întăile)
al doilea, a doua
al treilea, a treia
al patrulea2 a patra
al cincilea, a cincea
al şaselea, a şasea
al şaptelea, a şaptea
al optulea, a opta
al nouălea, a noua
illS l lIIII
al zecelea, a zecea
seconda
terzo
quarto
quinto
sesto
settimo
ottavo
nono
Décima
226 C. H. GRANDGENT, Op. cit., § 58, p. 50, « Numeralele ordinale, exceptând
câteva din cele mai mici, n-au fost prea mult folosite în limba populară, pe cât se
pare, după veacul al V-lea. »
Pour plus de détails concernant l’origine du numéral français, voir Gérard
MOIGNET, Grammaire de l ’ancien français. Morphologie - Sintaxe, coll.
« Initiation à la linguistique/ Série B Problèmes et méthodes », n° 2, deuxième
édition revue et corrigée, quatrième tirage, Paris, Éditions Klincksieck, 1988, pp.
49-51.
228 En ancien français, prins , prin, prin , prins! prime , primes (prime rose, de
prin saut, prin somme, prin temps).
m Présent en ancien français : attre(s), autres) “second’.
230 En ancien roumain : întâie, dintâie, dentâe, întânie mais aussi : de prima, de
prima, de-aprima.
1 Pour les autres langues romanes, la distinction de genre se réalise soit par le
contexte, soit par des désinences et des formes spécifiques.
232 En ancien roumain, les formes en -lea sont plus rares que celles en -le ou en —
ul : al cincilea, al şaselea mais al treile, al cincile, al şosele, alpatrul, al optul
85
esjx
#*Él!i p r / i
segundo
tercero
cuarto
quinto
sexto
séptimo
octava
noveno)
décinto
port.
primeiro
segundo
ten eiro
quarto
quinto
sexto
oiiavo
nono
decima
prov.
premier3"1
segon
segond
(darrier235)
tresen(a)
tercer
quatren(a)
quart
cinquè23* cinquen
seisen
sisè
setè
seten
vuitè „ uec hen
novè
no«en
desè
desen
cat.2-’1
primer
frprov.
premiérfei
dousiémo13f‘
trêsiémo
quatriémo
cinquiémo
sêsiémo
sèptiémo
huétiémo
nÔviémo
diéziémo
Les grammaires latines et celles des langues romanes
distinguent, à rintérieur des numéraux cardinaux, d’autres types de
numéraux tels que les :
- collectifs : fr. une centaine, une vingtaine, une paire ; roum.
amândoi 9, tustrei240 ‘tous les trois’ ; it. paio ‘paire’, centinaio,
decina, dozzina, migliaio, ambedue ; port, uma centena, um par,
um casai ‘un couple’, uma dezena, uma duzia ‘une douzaine’ ;
cat. pareil, centenar -, prov. centenau, un pareu ‘une paire’,
desenau, quinzenada, milanta, miliassa, miliassada ‘un très grand
nombre’ ; frprov. diézêna, centêna, pâr ;
- fractionnaires : fr. un quart, un tiers -, roum. un sfert
‘quart’, o zecime, o jumătate ‘un demi’ ; it. un quarto, un terzo,
un mezzo ; esp. una mitad ‘moitié’, un tercio ‘un tiers’, un cuarto,
Toutes les formes de numéraux cardinaux catalans varient en genre et en nombre :
primer, primera, primers, primeres... quart, quarto, quarts, quartes...dèdm,
décima, dècims. décimes, etc.
234 Prinùer, tèrç, quart, quint sont des formes archaïques.
Voir aussi, en ancien français, deniers, deneriers, derreniers ‘derniers)’
< lat *deretrarius ; cterrains, derrerains ‘demier’< lat. *deretramis.
236 Ségond(a) aussi.
237 En provençal et en catalan, on employait -ëmis à la place de la terminaison -Tntus
iseptëmus pour sépffnms).
3 En tait, à partir de 5, on a les formes des numéraux cardinaux, auxquelles on ajoute le
suffixe -è.
239 Voir aussi, en ancien fiançais, c. s. andui (ortului, andoiy c. r. ambetU (ambsdeus,
ambedâ) < lat ambo + duo et, en ancien provençal, c. s. anului, andui, amhechd et c. r.
amdas, ansdos, abdos ; fera amdoas, ambts. En ancien roumain, îmbi, ônbe.
240 En ancien roumaia tute patru, tute şase, tute şapte, tute (bece.
86
un quinto ‘un cinquième’ ; port, uni quarto, meia ‘demi’, um
terço ‘un tiers’, um quarto ; cat. mig, terç, quart, centè
(centèsim) ; prov. quart, mieg ‘demi’, tèrç, seisen ;
- multiplicatifs241 : lat. ter, fr. simple, double, quadruple,
multiple ; roum. triplu (întreit), dublu (îndoit) ; it. doppio,
duplice, triplo ; esp. doble, triple, cuădruple, multiple ; port. duplo
adj./ dobro
nom, sêxtuplo, séptuplo; cat. doble, triple,
quâdruple ; prov. triple, doble, quadruple, dos cops mai, quatre
côps mai ; frprov. semplo, doblo, triplo ;
- distributifs : lat. bini, temi ‘par trois’, quatemi ; fr. deux jxu‘deux ;
roum unu câte unu243, doi câte doi ; it. a due a due, tre alia voha ; esp. de
dos en dos ; prov. a cha dos, a cha dfrtzena ‘par douzaines’ ;
- adverbiaux : lat. semel ‘une fois’, bis ‘deux fois’, centies
‘cent fois’ ; fr. une fois, sécondement ; roum. o dată ; it. una
volta ; esp. très veces màs ‘trois fois plus’, port, de duos, prov.
dous cop ‘deux fois’.
Voici quelques numéraux dans des contextes :
lat. Bini consules creantur.
[Les consuls sont élus deux par deux.]
fr. Les deux amis sont arrivés.
roum, A reuşit al treilea la examen.
[Il est troisième à l’examen.]
it. Adriana ha ventun 'anni.
[Adrienne a vingt-et-un ans.]
esp. Ha pagado el triple del precio real.
[Il a payé le triple du prix normal.]
port. Estamos no século vinte e um.
[Nous sommes au XXIesiècle.]
cat. Ha pagat el triple del preu real.
[Il a payé le triple du prix normal.]
prov. A soissanta, leis angoissas.
[A soixante ans, les maux de l ’âge.]
frprov. A place d 'un o f el en dit très.
[Au lieu d ’un œuf, elle en dit trois.]
241 La plupart des numéraux multiplicatifs provient du latin savant.
242 En ancien français, uns e uns : « Par uns e uns les ad pris le barun » 'L 'u n
après l’autre (un par un), il les a pris, le vaillant’, Roland, v. 2190.
En latin vulgaire, «nus cata unum.
87
L e v e rb e
Il
faut reconnaître qu’en ce qui concerne l’évolution du
verbe latin vers les langues romanes, on ne note pas de
changements radicaux, mais une réorganisation à l ’intérieur de
cette classe. Par rapport aux autres parties du discours, presque
tous les ouvrages de grammaire accordent une place
prépondérante la plus importante au verbe. C ’est pour cela que
nous n’insistons pas beaucoup sur certains aspects.
Les faits majeurs de ce passage sont liés surtout à la voix
passive, à la perte du futur latin synthétique (cantabo) et à son
remplacement par un futur analytique (cantare habeo, habeo
cantare) - qui, à son tour, devient dans certaines langues
romanes synthétique (fr. chanterai) - , à la réorganisation
temporelle du subjonctif, à l’infinitif passé synthétique
(cantavisse), remplacé par un infinitif de type analytique
(avoir chanté), à la perte du participe futur, à la disparition du
supin (cantatum et cantatu ; sauf probablement en roumain), à
l ’abandon peu à peu dans les langues romanes du passé simple
(parfait lat. cantavi) et à l ’innovation du passé composé
(temps verbal de type analytique : j ’ai chanté).
Malgré ces changements, nous pouvons affirmer que les
langues romanes restent fidèles au latin même si nous devons
remarquer que, parfois, les innovations dont nous avons
parlées ne sont pas mineures. Par exemple, la réduction des
temps verbaux de l’infinitif, le développement d ’un supin
analytique (cas du roumain, ayant la structure préposition +
participe du verbe à conjuguer), la création des nouvelles
formes de futur (nous signalons l’apparition et le
développement, déjà en latin vulgaire, des formes
analytiques de type : cantare habeo , habeo ad cantare ou
voleo cantare, etc.) :
89
roum. voi căuta
esp . cantaré
cai cantaré
firprov. chanteré
fr. (je) chanterai
it. conterai
port . canturei
pmv. cantarai
Les locutions et les expressions verbales font également
partie de la classe du verbe, la différence entre celles-ci est
mise en évidence par le degré d ’unité formelle et sémantique
des éléments qui les composent :
locution verbale : fr. se rendre compte ; roum. a-§i da seama
expression verbale : fr, avoir raison ; roum. a avea dreptate
Les conjugaisons
*,
Les verbes latins sont groupés, en fonction de leur voyelle
•
•
■
244
thém atique, en quatre conjugaisons
:
244 M. L. WAGNER, Op. cit., pp.
333-334, décrit très bien l’évolution du verbe
latin dans la langue sarde : « Le quattro classi di coniugazione del latino si
riducono praticamente a tre, quelle in -áré, -ire, ed - ’ere ; ma in sardo antico
dovette esistere nuque quella in -ère ; il Mëyer-Lübke, Atlog. 42 riteneva
probabile che gli infiniţi in -ère fossera già scomparsi in sardo antico,
appogiandosi sulla forma aver, che seeondo lui sarebbe stata pronunciata àver.
Ma la regola enunciata da lui, p. 15, che cioè l ’e finale fosse cadautta in tutti
casi, non va d'accordo coi fatti ; vi sono anche numeroşi infiniţi di « avere »
coll V finale conservata : ad auerelu in manu : CSP 146 ; sene avere parte :
CSMB 36 ; et ego dedilla in combentu d'aberese illa ipse ; e forme raccorciate
come in CSP 139 : ad uer sa domo in mama mea non si possono imaginare se
non coll’acceflta sulla sillaba finale. L ’antica esistenia délia classe in ère è
inoltre assicurata dalia provvivenza delle Uscité -es, -et, -émus, -en nell’ind.
près. Délia classe in ère e da quella dell ’imperfetto in -éa nel sardo antico. Ma
oggi non vi sono più infiniţi in -ère. I verbi di questa classe hanno tutti, oggi,
l ’infinito in - ’ere, camp, —’tri; oltre gli antichi verbi in -ère ou -ère, vi
partecipano anche alcuni verbi délia classe in -ire : ténnere trascinô dietro a sé
bénnere ; afférrere ha attrato apérrere, kopérrere, mórrere ; seeondo párrere
s ’èfoggiato nárrere, invece di narrare ».
90
[rcconjugaison : radical terminé en « : amo. -Ore 'aimer
IIe conjugaison : radical terminé en S : video, -ère ‘voir
III1conjugaison : radical terminé en e : scriheo, -are écrire
IVe conjugaison : radical terminé en T: audio. -Tre ‘ouir’
La première conjugaison est de loin la plus riche, la plus
conservatrice et la plus ouverte. La quatrième conjugaison
présente aussi cette dernière caractéristique.
Assez souvent, on observe le passage de certains verbes
de la IIe à la IIIe conjugaisons. On a affaire à des changements,
malgré le fait que les verbes de la deuxième conjugaison sont
en nombre assez limité (Parmi les plus importants : habëre
‘avoir’, volëre ‘vouloir’, jacëre ‘gésir’, vidëre ‘voir’, tacëre
‘se taire’, placëre ‘plair e\p o tëre ‘pouvoir’, etc.). Tout cela est
dû en grande partie à des raisons d’ordre phonétique et à des
rapprochements analogiques.
Au fur et à mesure que le latin a évolué vers les langues
romanes, la structure de la conjugaison latine dite classique a
subi, déjà en latin vulgaire, des transformations importantes et
les passages d’une conjugaison à l’autre, surtout en ce qui
concerne les langues romanes occidentales , comme nous
l’avons mentionné, sont de plus en plus attestés. Même de nos
jours, on constate des changements de conjugaison.
Si on veut faire un classement d ’ordre géographique des
évolutions des quatre conjugaisons latines dans les langues
romanes, nous pouvons affirmer que la deuxième conjugaison
a gagné du terrain dans la Péninsule Ibérique, la troisième en
Italie, la quatrième sur le territoire de la Gaule et la première
sur celui de la Dacie.
II
> III : lat. respondëre > respondëre ‘répondre’ (roum. a
răspunde, it. rispondere, esp. responder, port, responder, cat.
245 Nous ne mentionnons pas, dans notre ouvrage, les verbes irréguliers ou ceux
défectifs.
246 En provençal, ainsi que dans d ’autres langues romanes, nous avons remarqué
des passages des 2e et 3e conjugaisons à la l re: cénher ‘ceindre’ remplacé par
cenhar ; côser ‘coudre’ > cordurar ; pendre > penjar.
91
respondre, prov. responder, frprov. répondre, sd. loug.
respundere, rhétrom. friul. respuindî) ; lat. ridêre > ridëre
‘rire’ (rouin. a râde, it. ridere, esp. reir, port. rir, cat. riure,
prov. rire, frprov. rire) ; lat. tondëre > tondëre ‘tondre’ (roum.
a tunde, it. tondere, esp. tundir, cat. tondre, prov. tondre) ;
III
> II : lat. cădere > cădere ‘tomber, choir’ (roum. a
cădea, it. cădere, esp. caer, port. cahir, cat. caure, prov.
chazer, cazer) ; lat. capêre > capêre ** (roum. a încăpea, it.
capere, esp. caber, port. caber, cat. cabre, prov. caber) ;
II > IV : lat. florëre > florire ‘fleurir’ (roum. a înflori, it.
fiorire, esp .florecer, port. florir, cat. florir, prov. enflouri,
rhétrom. florire) ; lat. lucëre > lucire ‘luire’ (ane. fr. luisir,
roum. a luci, ane. it. lucere, esp. lue ir, port. luzir, cat. lluir,
prov. luzir, frprov. luire) ;
III > IV : lat. fugëre > fugire ‘fuir’ (Appendix Probi :
fugere non fugire) (roum. a fugi, it. fuggire, esp. huir, port.
fugir, cat. fugir, prov. fugir, rhétrom. fugir) ;
IV > I : lat. gannire > gannare ‘japper [en parlant des
chiens], criailler’ (ane. fr. enjanner, enganer, roum. a îngâna,
it. ingannare, esp. enganar, port, enganar, cat. enganyar,
prov. enganar).
En roumain actuel, cette tendance se poursuit et on assiste
dans la langue parlée à des passages de ce type :
II > III : a plăcea > (i place ‘plaire’ ; a părea > a pare
‘paraître, sembler’
III > II : a râde > a râdea ‘rire’ ;
Nous présentons la situation des conjugaisons romanes
qui, de nos jours, sont généralement stables, les passages qui
sont enregistrés étant surtout spécifiques à la langue parlée ou
représentatifs de phénomènes dialectaux. Déjà, dans la période
romane primitive, dans presque toutes les anciennes provinces
romanisées (sauf dans les provinces danubiennes), les verbes
commencent partout à se répartir en 3 conjugaisons :
92
le français commit 1 conjugaisons :
I'c, verbes en -er (chanter)
11e. verbes en -ir {finir)
Hf, \ crbesen -ir, -oir: -re (ouvrir, choir, écrire]
le roumain connaît 4 conjugaisons :
I" , verbes en -a (a cânta)
IT. verbes en -ea (aputea)
IIP, verbes en -e scrie)
IVe, verbes en -i, A (afitgi, a eobotî ‘descendre’)
l’italien connaît 3 conjugaisons :
f , verbes en -are (cantare)
IIe, verbes en -ere (ridere)
HT. verbes en -ire (dortmre)
l’espagnol connaît 3 conjugaisons :
IIIe, verbes en -ir (vtvir)
le portugais connaît 3 conjugaisons :
I*1". verbes en -ar(caniar)
verbes en -er(vender)
IIIe, verbes en -ir (sentir)
le catalan connaît 3 conjugaisons :
|IC. verbes en -tir (çantar)
IIe, verbes en -er, -re (témer. hatre )
IIIe. verbes en -ir (sentir)
le proNonçal connaît 3 conjugaisons :
I1"verbes en -a ! ar [parla : r)
II1'. verbes en -/' / ir (fini r)
\
Le franco-provençal connaît 3 conjugaisons :
f
orbes en -ar (chantar)
IT. verbes en -ir (fenir)
IIIe, verbes en -êr {dévêt), -re {prendre), -ir {uvrir)
Le nombre et la personne
En latin et dans les langues romanes, on note l’existence
de la distinction classique entre singulier et pluriel. La
situation pour la première personne, à l’indicatif présent, est la
suivante :
1sg. ind. prés, lat. canto
Isg ind.prcs fr.(je)chante
I sg ind. près roum cânt
i sg ind. prés. il. canto
1sg. ind. prcs. esp. canto
I sg. ind prêt port, canto
1sg. ind. prés, cal, canto
I sg. ind. prés. prov. cunti (e. o)
1 pl. ind. prés, lat. cantamus
Ipl.ind.prcs fr.(nous)chantons
1 pl. ind. prés roum. càntàm
i pl. ind. prés. it. canüamo
I pl. ind. prés, esp. cantamos
I pl ind. prés. port, cantamos
I pl. ind. prés, cat. cantem
I pl. ind. prés. prov. canton
Pour les autres temps verbaux des modes personnels qui
présentent un paradigme complet, la distinction singulier/
pluriel reste toujours pertinente, à l’exception du français24
qui a quelques formes de personnes ou de nombres
homonymes.
Ie sg. ind. prés. fr. je chante/ tu chantes/ il chante / ils
chantent
La personne est une catégorie importante du verbe et,
d’habitude, elle est présente dans le paradigme de n ’importe
quel verbe à l’aide de désinences spécifiques, que celui soit
issu du latin ou qu’il appartienne à une autre famille de
langues.
247 Cette observation reste valable pour d ’autres modes ou temps du paradigme
du verbe français.
94
De toutes les langues romanes, le français est la seule à
exiger un accompagnement obligatoire du pronom personnel
sujet (au cas où il n ’y a pas de sujet nominal, pronominal nonpersonnel ou verbal à valeur nominale). Cette situation est
créée surtout à cause du principe étymologique qui gouverne
la langue écrite.
subj. prés. fr. que j e marche! que tu marches/ q u ’il marche/
qu ’ils marchent
Quant aux autres langues romanes, les oppositions de
nombre ou de personne sont marquées par des désinences,
ind prés lilt canto, cantos, contat, cantămus, cantătis, cantant
ind. prés. roum. cânt, cânţi, cântă, cântăm, cântaţi, cântă
md. prés, il. canto, canti, canta, cantiamo, cantate, cantano
ind. prés esp canto, cantas, conta, cantamos, cantăis, cantan
ind. prés port. canto, cantas. canta, cantamos. «*antais. cantam
ind pres cat. canto, cantes, canta, cantem, canteu, canten
ind prés. prav, când (e, o), cantes, canta, cantam, caniatz, cantan
La catégorie grammaticale de la personne est présente
dans le paradigme de tous les verbes réguliers ou irréguliers
aux modes personnels : indicatif, conditionnel, subjonctif,
impératif ou présomptif.248
Les modes personnels et leurs temps
Le
mode
est
une
des
catégories
grammaticales
« associées en général au verbe et traduisant le type de
communication institué par le locuteur entre lui et son
interlocuteur (statut de la phrase) ou l ’attitude du sujet
parlant à l ’égard de ses propres énoncés. Le mode est alors
248 Ce mode verbal qui emprunte des formes aux verbes auxiliaires et à d'autres
modes (gérondif, indicatif, conditionnel ou subjonctif) est spécifique au roumain.
En fait, ce mode exprime, du point de vue sémantique, une supposition, un doute,
un soupçon : O f i mergînd acolo ?! / Sa f i trecut el pe-aici ?!/ Ar fi plecat acolo ?!
‘Il serait parti là-bas ?! ’. Voir aussi itfra.
95
confondu avec les valeurs modales, avec la modalisalion. »' ' '
Il est présent en latin et en grec mais aussi dans les langues
romanes et germaniques d ’aujourd’hui et même en arabe.
En tenant compte de ces caractéristiques et de la catégorie
grammaticale de la personne, les grammairiens divisent les
modes en modes250 en :
- modes personnels : indicatif, conditionnel, subjonctif,
présom ptif et impératif ;
- inodes non-personnels-: infinitif, gérondif, participe et
supin.
L ’indicatif est le « mode de la phrase assertive
(affirmative ou négative). [Il] est le mode non marqué
définissant le statut de base de la phrase »251, utilisé soit dans
des propositions principales, soit dans des propositions
secondaires.
Il
situe l’action sous le signe de la certitude. Nous nous
limitons dans notre étude à une brève présentation des temps
de l’indicatif. Nous donnons des exemples seulement pour la
première conjugaison et pour les trois premières personnes du
singulier (la deuxième et la troisième du singulier pour
l ’impératif) :
a) le présent (l’énoncé est situé dans l’instant de
la production du discours"152) :
249 Jean DUBOIS et ali. Dictionnaire de linguistique, Paris, Éditions LarousseBordas/HER, 2001, p. 306.
250 Otto JESPERSEN, La Philosophie de la grammaire, traduit de l’anglais par
Anne-Marie Léonard, préface d ’Antoine Culioli, coll. « Tel », Paris, Éditions
Gallimard, 1992, p. 106, a raison quand il soutient qu’ « il vaut mieux admettre
que les verbes ont à la fais des formes personnelles et des formes non
personnelles, comme lefont la plupart des grammaires. » ; Maurice GREVISSE,
Op. cit., § 738, p. 1159, « Les modes se divisent en modes personnels et en modes
impersonnels, selon que le verbe varie ou non d ’après la personne
grammaticale. »
-51 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 245.
‘:j/; Pour la définition de chaque temps verbal, nous avons utilisé les articles
présents dans l ’ouvrage de Jean DUBOIS et ali, Op. cil . passim.
96
ind. prés. lat. : canto, cantas, cantat
inii. pies. t'r. : (je) chante, (Ui) chantes, (il) chante
ind pré h roum : cânt, cânţi, cântă
ind prés. :ï. : canto, canti. canta
ind.
csp . canto, ; an tas, canti:/
ind prés port. : canto, cantas, canta
ind. prés. cal. : canto, cames, canta
ind. prés prov. : canti ie. o). cantes. cents
b) l’imparfait (il situe l ’énoncé dans un moment
indéterminé avant le moment présent ou avant le
moment du récit) :
ind.
ir ;
ind.
ind
impuri',
impurf.
imparf.
imparf.
lat. amo. -«te ’aimer' : amabam. umahus, amahat
fi aimer (j ) aimais, (lu) aimais, (ii) aimait
roum. a alerga ’courir’ : alergam, alergai, alerga
it. amare 'aiinei : amavo, amavi, amava
ind. impart', esp. amar ‘aimer’ : amaba, amahas, amaba
ind. impart', port amar aimer’ amava. amavas, amavu
ind impari cal amar 'aimer' : amava, amaves, amava
ind imparf. prov. ama 'aimer' : amave amaves amavo
c) le passé simple (il représente un ensemble de
formes verbales constituées d’une racine verbale
et d’affixes exprimant le passé dans un discours
narratif, un récit, un énoncé historique ; le passé
historique situe le récit dans un moment révolu) :
ind. passé simple : lat. amo, -are aimer' : amavi, amavisti, amavit
ind. passé simple : fr aimer : (j‘) aimai (lu aimas, (il) aima
ind passé simple25’ : roum. a alerga courir’ : alergai, alergaşi, alergă
nd passé simple . il. amare ’aimer' amai, amasti.amà
ind passé simple : esp. amar ‘aimer' amé, amaste, amâ
ind. passé simple : port, amar 'aimer' : amei, amaste, amou
ind. passé simple : cat. amar ‘aimer’ : ami. amares. amà
ind. passé simple : prov. ama ‘aimer’ : amère, amères, amà
253 En roumain actuel, il est peu employé et il est généralement limité au
subdialecte muntean (en Oltenie). Sa présence est d ’ailleurs constatée dans la
littérature artistique.
97
d)
le passé composé : il s ’agit d ’un ensemble de formes
verbales constitué de l’auxiliaire avoir154 (ou être) et d’un
participe passé ' 5 qui traduit l’aspect accompli. Le passé
composé situe l’énoncé par rapport au sujet parlant ; le procès
est achevé au moment de l ’énonciation.
«Le passé composé, temps analytique également, est
encore une innovation romane'56 ; il remplace le parfait
synthétique latin qui est l 'ancêtre du passé simple des langues
romanes. Formé d ’un auxiliaire au présent de l ’indicatif suivi
du participe passé du verbe conjugué, le passé composé s ’est
imposé dans tous les idiomes romans. Il avait l ’avantage
d ’être beaucoup plus régulier que le passé simple synthétique
hérité du latin >>2~7 :
254 Dans toutes les situations concernant le passé composé, le roumain et l’espagnol
emploient l’auxiliaire luiberc ‘avoir'. Pour la voix réfléchie, en roumain, on emploie
toujours a avea. En plus, le verbe roumain a avea en tant qu’auxiliaire possède
partiellement des formes différentes de celles du verbe, employé dans une valeur
predicative, à l’indicatif présent : auxiliaire - am, ai. a, am, ati, au / prédicatif - am, ai.
are, avem, aveţi, au. Le verbe a f i ‘être’ est utilisé en tant qu’auxiliaire pour formei- la
voix passive et pour le futur antérieur, conditionnel parfait, subjonctif parfait infinitif
parfait. On le rencontre dans des expressions verbales impersonnelles du type : « f i fiică
‘avoir peur’ mais aussi am ofiică ‘j ’ai très peur’ ; a-if i sete ‘avoir soif mais aussi am o
foame ‘j ’ai très faim’ etc. Le français et le franco-provençal utilisent en tant qu’auxiliaire
de temps soit le verbe avoir (fiprov. avêr), soit le verbe être (ftprov. être).
Le provençal emploie une fonne de participe passé homonyme avec celle de
l'infinitif présent.
1,6 Ovid DENSUSIÀNU, Op. cit., pp. 180-181, § 87, <<À l'aide de habere et du
participe passé, le sRomains avaientforgé une forme composée de parfait, qui n est pas
inconnue au latin classique. Des constructions telles que position habeo, constitittiun
habeo, dont le sens se rapproche de celui du parfait, se trouvent plus d ’unefois chez les
écrivains de l'époque réjntblicaine : stationes clispositas habeo [...]. Le fait que cette
forme de parfait est pmfondément enracinée en roumain (ani cântat) montre qu ’elle
devait être bien vivace dam le latin vulgaire de l'époque impériale. Il faut toutefois
remarquer que taformule habeo statum (am stat) n 'apu prendre naissance à la même
époque que habeo cogiùtum, dictum ; elle montre un déwloppement tardif de cette
forme de parfait et elle est sûmnenl d ’origine romarie ».
' Marins SALA, Du latin au roumain, traduction de Claude Dignore, ParisBucarest, Éditions L ’Harmattan & Univers Enciclopedic, 1999, p. 134.
98
ind. passé composé : Saî. mtmducare 'manger ; •
ind. passé compose fr. manger, (j-) ai mangé, (tu) as mange, (il)
„
ind. passé composé : roum. a martca manger
a mâm ■ut, a mûncat
ind. pusse compose : it. mangiare 'manger :
haimuBgiaùi.hamangiato
ind. passé composé : esp. corner
‘manger
has comidn, ha conâdo
ind. passé composé : port, corner ‘manger : -
ind. passé composé’ ' : cat. menjar 'manger
,
. uni mancar,
_
ho
mangiaw.
: he conudo,
_
: he menjat.
has menjat, ha menjat
ind. passé composé : prov. manja ‘manger' : ai manja. as manja,
amorti
le passé antérieur: on donne le nom de passé
antérieur à un ensemble de formes verbales constitué de
l’auxiliaire avoir (ou être) et du participe passé d’une
racine verbale, l’auxiliaire étant lui-même composé à
d’affixes verbaux du passé historique. Le passé antérieur
traduit la catégorie de l’aspect (procès accompli) et celle
du temps (procès révolu par rapport à un passé
historique) : Dès qu ’il eutfini de boire, il tomba mort :
e)
ind. passé antérieur : lat. cantare chanter : .
.
ind passé antérieur : fr. chanter : (j’) eus chante, (tu) eus charte, (il) att chante
md. passé antérieur : roum. a cânta ‘chanter : ind. passé antérieur : it. cantare 'chanter : ebhi cantato, avesti cantato,
ehbecantato
ind passé antérieur: esp cantar chanter : hune cantaao, humste
cantado,huhocantado
ind. passé antérieur : port, cantar ‘chanter’ : ind. passé antérieur" : cal. cantar 'chanter' : hagut cantat,
hagueres cantat, hagué cantat
ind. passé antérieur : prov. canta ‘chanter’ : agitère conta, agueres
canta, agué canta
258 Le verbe fait partie de la deuxième conjugaison espagnole mais, pour garder
la symétrie sémantique, nous l’avons utilisé.
259 Le catalan possède un parfait périphrastique (prétérit perfet perifràstic) qui
utilise une forme d’infinitif pour exprimer un temps passé : vaig cantar, vas
cantar, va cantar, etc.
260 Le catalan possède aussi un passé antérieur périphrastique {prétérit anterior
perifràstic) qui utilise le verbe haver ‘avoir’ en tant que deuxième auxiliaire pour
exprimer l’antériorité d’une certaine action par rapport à une autre: vaig haver
cantat, vas haver cantat, va haver cantat.
99
i) le plus-que-parfait (on donne le nom de plusque-parfait à un ensemble de formes verbales,
constitué de l’auxiliaire avoir (ou être) et d’un
participe passé261, l’auxiliaire étant lui même
composé à l’aide d’affixes de l’imparfait. Le plusque-parfait traduit l’aspect accompli relativement
à un imparfait de l’énoncé : Quand il avait bu, il
n 'était plus maître de lui) :
ind. plus-que-parfait : lal. cantare ‘chaîner- : cantavera, cantaveras,
can tavertit
ind plus-que-parfait: fr chanter (j') avais chanté, (tu) avais
chanté, (il) avait chanté
ind phis-i]ue-pari'aitJf’' : muni, a cânta ‘chanter’ : cântasem,
cânta se$-■ ântase
ind. plus-que-parfait : it. cantare ‘chanter- : avevn cantato, avevi
cantato, aveva cantato
ind plus-que -parfait : esp. cantar ‘chanter’ : habia cantado, hahias
cantado, habia cantado
ind. plus que-parfail : port, cantar ‘chanter : cantara,eantaras, cantara
ind plus-que-parfait: cat cantar ‘chanter’ havia cantat, havies
cantat, havia cantat
ind plus-que-parfait: prov. cautta chanter : aviéu vanta, aviés
conta, aviê canta
g) le futur simple : le futur, simple ou antérieur,
est un temps situant l’énoncé dans un moment
après l’instant présent, après le « maintenant ».
On donne le nom du futur simple à un ensemble
de formes verbales constitué d ’une racine verbale
et d ’affixes verbaux
Sauf le provençal. Voir aussi les formes analytiques présentes en roum. rég.
au fost cantat et en anc. roum. era venritu, au fo st meut, fusese zis ou aveu
agonisit.
20 Par rapport au plus-que-parfait latin, le roumain et le portugais sont restés
fidèles à la structure synthétique, tandis que les autres langues romanes
présentent des formes innovatrices, analytiques.
100
futur simple : bit. cantaré *chauler' i cantabo, canlahis, caiitahit
futur simple26"’ : fr. chanter : (je) chanterai, (tu) chanteras, (il)
chantera
futur simple : it. amare 'aimer’ : antero, amerui, amerà
futur simple'"* : roum. a pleca'(' ‘partir : voi pleca, vei pleca, va
plecfC(*
futur simple : esp. cantar ‘chanter’ : cantaré, cantaràs, cantarà
futur simple : port, cantar ‘chanter’ : cantarei, cantaràs, cantarà
futur simple : cat. cantar chanter’ : cantaré. cantaràs, cantarà
futur simple : prov. canta ‘chanter’ : cuntarai, canturas, cantara
De ce concis tableau, il résulte que le roumain est la seule
langue à employer un futur analytique (à l’origine, lui aussi
synthétique), par rapport aux autres langues romanes qui se
servent, aujourd’hui, d’un futur synthétique
h) le futur antérieur : on donne le nom du futur
antérieur à un ensemble de formes verbales du
français constitué de l’auxiliaire avoir (ou être) et
d ’un participe passé, l’auxiliaire étant lui-même
composé à l’aide d ’affixes verbaux du futur. Le
263 Voir aussi les formes françaises de type :je vais chanter, tu vas chanter, etc.
264 Le roumain connaît deux autres formes de futur simple qui sont acceptées par
la norme littéraire mais qui caractérisent surtout le langage populaire ou
familier et qui ont des implications modales dans le discours : le verbe a avea
‘avoir’ (des formes de son paradigme) + le subjonctif du verbe à conjuguer am
sâ plec, ai sa pleci, are sà plece ou osâ plec, o sâ pleci, osa plece.
265 Du latin plicare, qui a donné en français plier ou en catalan plegar ‘plier, enrouler’.
On retrouve le sens primitif du verbe latin dans la structure sémantique d’un autre
verbe roumain a (se) apleca, dans cellç du participe adjectival plecat (surtout le
proverbe Capuiplecat sabia nu-l taie.) ou dans celle du nom plecâcùine.
66 Le futur roumain garde une structure analytique latine, développée en latin
vulgaire. Il s’agit du verbe latin volet), -ere, velle ‘vouloir (auxiliaire) + 1 infinitif
du verbe à conjuguer: voleo cantaré. Les autres langues romanes ont toujours
comme point de départ dans leur évolution une structure du latin vulgaire mais,
cette fois-ci, l’infinitif du verbe à conjuguer se trouve en tète de syntagme : cantaré
habeo et l’auxiliaire en deuxième position (habeo, -ere ‘avoir’). Aujourd’hui, il est
difficile de repérer, dans la structures des futurs romans, sauf en roumain, le
syntagme initial, formé à partir d ’un verbe à conjuguer et d ’un auxiliaire.
101
futur antérieur traduit la catégorie de l’aspect
(procès accompli) et celle du temps (procès dont
l’achèvement se fait après l’instant de l’énoncé :
futur antérieur : lat. amure ‘aim er’ amavero, amaveris, amaverit
futur antérieur : fr. aimer : (j ’) aurai aimé, (tu) auras aimé, (il) aura
futur antérieur : raum. a cânta ‘chanter’ : voi fi cântat, ve ifi cântat,
vaficûn tat
Î ; ■t';ÿiyT ; | | | j ; l l | l l | i j | S i ’'.%
fu\ur antérieur : il. umare uaimer' \ avrà amato, avrai amato, avrà
amato
futur antérieur : csp. amar ‘aim er’ . habré anuido, hai-^s amado,
hahrâamada
futur an térieu r. port, amar ‘aim er’ ■
furnr antérieur : cat. parlar ‘parler’ hauré parût, hauràs parlai,
haura parlai
futur antérieur : prov. manja manger’ : aurai manja , auras manja,
aura manja
Seul le latin a une structure synthétique car ses
continuateurs romans emploient à peu près les mêmes
structures du futur simple, en utilisant en tant qu’auxiliaire le
verbe avoir (au futur), auquel on ajoute le participe du verbe à
conjuguer, qui marque le passé.
Le roumain fait exception car il a une structure en trois
termes. De plus, il emploie le verbe a vrea (a voî) en tant
qu’auxiliaire. Il marque aussi un temps antérieur / parfait par
le verbe a f i ‘être’, auquel on ajoute le participe passé.
Le conditionnel constitue un « mode de la phrase que le
locuteur ne prend que partiellement à son compte ou q u ’il
n ’assume pas ou qui sert à présenter l ’action comme une
éventualité , comme soumise à une condition. » 267
267 Jean DUBOIS et ali, Op. cit.. p. 108.
102
Le latin n ’incluait pas dans sa structure ce temps verbal.
En fait, ce dernier est une innovation des langues romanes,
tout comme les formes du futur, discutées dans les deux
derniers paragraphes.
Pour exprimer les nuances du conditionnel roman (des
langues romanes), le latin « empruntait » des temps
appartenant au subjonctif. Pour le présent, il utilisait
l’imparfait du subjonctif latin268 (Par exemple, amarem,
amares, amaret, amaremus, amaretis, amarent) et, pour le
parfait, le plus-que-parfait du subjonctif (amavissem,
amavisses,
amavisset,
amavissemus,
amavissetis,
amavissent). Il possède deux temps : le présent et le parfait :
cond. prés. IV. trouver : (je) trouverais, (tu) trouverais, (il) trouverait
coud prés rouin. a mânca ‘manger’ .
mûnca, ai mânca, ar
cond prés, it.purlare ‘parler' : parlerei, parleresti,parlerehbe
cond. prés, esp. amar 'aimer' : a maria, amaria\, amaria
cond. prés [ ort. cantar ‘ch înici ' cantaria, tantarias, cantaria
ccind. près, cat. parlur 'p arler' : parlaria, parlaries, parlaria
cond prés. pro\ ama ‘aimer’ . amariéa, amariés. antarié
Le roumain est la seule langue romane qui a un
conditionnel présent analytique. « La construction roumaine
m Voir, à ce sujet, Marius SALA, Op. cit., pp. 132-133, où il soutient que
« Dans toutes les langues romanes, . un nouveau mode a vi< le jour, le
conditionnel, auquel on donne parfois le nom d'optatif. Pour exprimer une
action irréelle ou désirée, le latin employait le subjonctif. Les langues romanes
ont opté pour une constniction périphrastique, comprenant un verbe auxiliaire
(le plus souvent habere avoir’) et l ’infinitif du verbe conjugué. Par réductions
successives, le verbe auxiliaire, placé après Vinfinitif s ’est transformé en suffixe,
en terminaison qui, en se soudant au verbe, à donner [sic!] naissance à une
nouvelle construction verbale. En espagnol, par exemple, l ’infinitif cantar +
habria (imparfait de haber) ont donné cantar hia, ensuite cantaria qui signifie
je chanterais ’. »
103
a§ cânta est une périphrase originale, avec un auxiliaire placé
devant Vinfinitif. En fait, cet ordre des mots n ’était pas
j.
269
obligatoire autrefois; on pouvait dire aussi cantare-a$ .
L ’origine de l'auxiliaire a§, ai, ar, ant, ati, au n ’est pas encore
entièrement élucidée. Selon certains linguistes, on aurait
empruntés [sic!] ces formes à divers temps du verbe habere,
comme dans les langues romanes occidentales. D ’autres
linguistes (en fait, les plus nombreux) considèrent que ces formes
verbales proviennent de la réduction du verbe volere >roum. a
vreu ‘vouloir ’ >v 0 :
„
.
cond. parlait lat. outturn 'chanter' : coud, parlait Ir chanter, (j ) aurais chanté (lu) aurais chanté, (il)
aurait chanté
cond purtaii roum. a cânta Vhant
cond. parlitil il canton 'chauler'
ti cântat, aif i cântat, ar fi cântat
avrei cantata, avresti cantato,
avrebhe <antato
uond jarfait esp cantar ‘chantt ' , hahria cantadu, habrias cantado.
hahria cantado
coud, puifait purt. cantar ‘cluimer- : -
cond. parfait cal. cantar ‘chanter : hauria / hagitera contât. hauries/
liagueres contât, kamrn / huguero cantat
coud, parfait pro\. coupa “couper' : auriéu coupa, «prié« coupa, amie
ff ■
coupa
J fy
Comme le futur antérieur, le conditionnel parfait roumain
présente une structure triadique. Pour marquer un temps passé, le
conditionne! reçoit les formes du verbe auxiliaire du conditionnel
269 Le roumain familier ou populaire utilise parfois de nos jours, l infinitif
long dans des imprécations: dare-ar, bere-a§, fire-ar etc. Dans ce cas-là, les
raisons sont plutôt d ’ordre stylistique.
270 Idem, Ibidem , p. 133.
104
simple auxquelles s’ajoutent l’auxiliaire temporel a y? et le
participe du verbe à conjuguer, ce qui représente une innovation
roumaine par rapport aux autres langues romanes.
Le subjonctif 71 place l’action sous le signe de
l’incertitude : « on appelle subjonctif l ’ensemble des form es
verbales qui, en français, traduisent le mode optatif1 3 [...] et
le mode im pératif à la troisième personne [...], le mode du
non-assumé (par opposition à l ’indicatif qui est le mode de la
phrase assumée [...] ou, simplement, le subjonctif est
déclenché p a r des contraintes spécifiques : Je ne pense pas
qu’il vienne ou Je pense qu ’il viendra). »
En ce qui concerne les temps du subjonctif, le roumain en
possède deux (présent et parfait). En fait, dans les langues
romanes parlées, surtout en français, il existe une tendance à
réduire les formes du subjonctif' 5 : « Dans la langue parlée
[n. r. le cas du français], et même dans la langue écrite
ordinaire, le subjonctif a trois temps : le présent, le passé et le
passé surcomposé [...]. Dans la langue écrite, et surtout dans
la langue littéraire, le subjonctif a quatre temps : le présent, le
passé, l ’imparfait et le plus-que-parfait. Leur usage dans les
propositions est régi par ce qu ’on appelle la concordance des
temps. >y76
271 Le terme qui s’est imposé dans les ouvrages de linguistique roumaine est le
conjonctif (le portugais emploie soit le terme subjonctif, soit le conjonctif), cela
est dû au fait que, dans sa structure, le subjonctif possède une conjonction.
272 Pour Maurice GREVISSE, Op. cit., § &64, p. 1304, « /e subjonctif indique
(lue le locuteur (ou le scripteur) ne s'engage pas sur la réalité du fait ».
~73 En roumain, le conditionnel a deux valeurs : conditionnel proprement-dit et
optatif.
2 4 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 452.
275 Les Roumains font assez souvent des fautes de concordance lorsqu’ils
apprennent une langue romane parce qu’ils essaient d ’adapter un système
nouveau à leur système où le subjonctif est présent seulement avec deux temps
(présent et parfait).
276 Maurice GREVISSE, Op. cit., § 867 , p. 1307.
105
le subjonctif présent :
Mihj. pré.>. ku. aniare ‘aim er' : amem, antes, amet
|iré i. li aimer quoi} ) aime, queIm) aimes, qu i'W) aime
sub| pros. •.
« ■:ïuta ’chercher : va caut, sa cauti. sà ceinte
■>ub| ;
. il.
amure ' l i m e r : cheiti tutti, che tu ami, citeegliami
prés. csp, cantar ’chanter : q u e cante. que cantes. que conte
subj. prés . port, cnmprar ‘achetai ' : que campre. que campres, que
M ihi.
compre
subj pré». cal cantar ’chaîner’ • que cunti.que ianùs. que (mai
subi, prés pi cs. upvla 'appeler’ . qit 'api'lle. qu 'ajjeiles, qu ’apelle
le subjonctif parfait :
.subj. pana.it lat amare ‘aima ' :
anuavrit
subj. parfait t casser. quel}'] aie cassé, que (tu) a i » cassé, qu Cil ) ait cassé
subi parfait mum acumpüru ’acheter’ süficumpâruf siijiainquirausà
fi cumpünit
subi, parlait it. cantare ’chanter' ; clw m ahbia cantalw. che» uhbia cantuto.
che cgUabbia aumta
.subj parlait esp. cantar ’ci«
’ ; quehaya cantadth que bayas cantado.que
hayacuntado
.subj. pariait pcst comj.war 'acheter' ; que teniuf Iisfe compriulo, que
leiïkwr: hajas œmprado, que tenha! haja comprado
subj. (partait cat octuor ‘agir, actionner, jouer’ : que hagi actuat, que hagis
actuat, que hagi mrtxutt
subj. parfait prov. anounda ‘annonça-’ : qu’ague aiuiunaa, qu'agues
anounda. qu ’ague anounda
Il
faut préciser que le r o u m a in est la seule langue romane
qui a simplifié (et n ’a pas innové) le système du subjonctif. En
roumain, les possibilités d ’exprimer l’incertitude se retrouvent
dans la sémantique du conditionnel et du présomptif. Nous
remarquons encore une fois la structure triadique du subjonctif
parfait roumain (sa + f i + cântat).
277 En roumain actuel et. partiellement, en italien, a cause de l’invariabilité
formelle, le contexte est le seul à permettre de reconnaître la personne.
278 Le participe passé conjugué avec ce verbe reste toujours invariable.
279 Voir aussi supra les discussions autour du futur antérieur roumain.
106
Le portugais utilise au subjonctif parfait, au plus-queparfait et au futur composé deux auxiliaires : ter et haver, les
deux ayant le sens de ‘avoir’.
le subjonctif imparfait :
subj. impart', lai. amare ‘a m e r’ : atmrem, amares, amarel
.subj imparf. fr. manger : que (je) mangeasse, que (tu) mangeasses.
qu ( il) mangeât
subj. imparf. roum. a mânea ‘'manger : egü amasse
que cantara
cantase
port comprar acheter1 : que comprasse, que
comprasses, que comptasse
subj. imparf. cal. actuar ‘i?g*rs actionner, jouer' ; que actués. que
actuexsis, que actités '
subi, imparf. prov. anauncia
>nc<
■ mneièsse
qu’anouncièsses, qu’anouncièsse
subj
imparf.
Au subjonctif imparfait et plus-que-parfait, l’espagnol est
la seule langue à avoir deux séries de formes, les deux étant
acceptées par la norme281 (formes en -ra- et en -se-).
280 En espagnol, ce temps est encore utilisé dans la langue parlée et familière.
281 Pour des détails concernant l’emploi du subjonctif imparfait et pour des
remarques d’ordre sémantique ou stylistique, voir Jacques DE BRUYNE,
Grammaire espagnole {grammaire d ’usage de l ’espagnol moderne), traduction
et adaptation sur la base de la 3e édition néerlandaise par Alberto Barrera-Vidal.
Paris-Bruxelles, Éditions D uculot 1998, § 821-823, pp. 476-479, passim.
107
le subjonctif plus-que-parfait :
sub
plus que-parfait lat. amare 'aimer' : amavissem, umuvisses,
anmvisset
<ivh\ p\us-t\\iü-parfail {r. chanter : que j ’eusse chanté, que tu eusses
chanté, qu'il eût chanté
subj. plus-que-parfait roum. : subj. plus-que-parfait it. amare ‘aimer' : che io avessi amato, che tu
avem amato, che egti avesse amato
subj plus-que-parlait esp cantar ‘chanter' : hubiera cantado, hubieras
cantado, hubiera cantado
subj. plus-que-parfait c.sp. cantar ‘chanter’ : hubiese cantado, hubieses
cantado, hubiese :antado
subj plus-que-parfait port manjar ‘manger’ : que tivesse! houvessu
comprado, ;p*x, tivesses! houvesses comprado, qu.e tivesse!
hou vesse comprado
subj. plus-que-parfait cat. parlar "parler" : hagués pariai, haguessà
parlai, hagués parlai
subj. plus-que-parfait prov canta ‘chanter : qu’aguèsse tanta,
qu ’aguèsses canta. qu 'aguèsse canta
Quelques-unes des langues romanes possèdent, pour le
subjonctif, d’autres formes temporelles. Il s’agit de l’espagno!
et du portugais (futur simple et futur composé) :
ïubj. fi >ur esp cantar ‘chanter’ . cantare, cantares, cantate
subj. futur port comprar 'acheter' quando comprar. quando
omprares, quando ; omprar
subj. futur composé port, comprar ‘acheter' : quand» tiverl houver
comprado, quando tiveresl houveres comprado, quando
tiverl houver comprado
Du point de vue sémantique, l ’impératif exprime un
ordre, un conseil, une interdiction. Il s ’agit d’un mode qui
exprime un ordre donné à un ou plusieurs interlocuteurs (dans
les phrases affirmatives) ou une défense (dans les phrases
négatives).
108
En tant que « mode des phrases injonctives et des phrases
optatives, il n ’existe [en général] qu ’à deux personnes : à la
première, seulement au pluriel : à la deuxième, au singulier et
au pluriel. Il s ’emploie sans sujet exprimé, s»282 D ’habitude, il
n’a pas de temps verbal.
Assez souvent, ce sont les adverbes qui indiquent de quel
moment il s’agit. Par contre, l’impératif se présente sous deux
formes : affirmative (ordre et permission) et négative (ordre ei
interdiction, prohibition). En latin, l’impératif possédait des
formes propres pour la deuxième personne singulier et pluriel.
Quant aux autres personnes (la première et la troisième), on
employait le subjonctif, situation qui se perpétue, même de nos
jours, pour toutes les personnes, dans les langues romanes :
impératif affirmatif:
imp. aff. lai. cantare •chanter' : prés. IIe sing. conta'., Il
pl.
cantate !
imp. aff. lat. cantare ’chanter' : futur**’ II1-sing. cantato'., III sing.
cantato\. IT plur. amatote'.. l l f pl. anianto'.
imp. aff. fr. chanter: prés. Ff sing. chante'. F plur. chantons'., IIe
pi, chantez■
imp. aff. fr. chanter , passé IIe sing. aie chanté!, T pl. ayons
chanté !. IIe pl. ayez chanté*.
imp. aff. roum.284 cânta ‘chanter’ : 11esing. cântă'., IIe pl. cântaţi'. ^
imp. aff'. iL amare “aimer" : prés. II* sing. ama\, IIIe sing. ami'., I
pl amiamo'.. I f pl. amate'.. III“ pl. ànüno\
imp. aff it. amare aimer' , futur II sing. umerai'.. IIlL sing.
282 Maurice GREV1SSE, Op. cit.. § 830, p. 1302.
283 L ’im pératif futur s ’em ploie seulem ent pour une action à venir.
284 II existe en roumain des verbes qui ont deux formes d impératif, à la
deuxième personne du singulier. Le choix du locuteur se fait en fonction de
l’emploi transitif ou intransitif du verbe ou de la sélection du complément d objet
direct: a plânge ‘pleurer’ - Plângil ou Plânge-l\ (d’autres verbes: a cere.
ajierbe, a trece).
109
imp.
imp.
imp
iinp.
imp
amerùl,
pl. amerenut !. I|L' pl. amerete\, III1 pl
ameranno'
alf. csp cantar "chanter' IIesing. jcantal. IIe pl. \cantad\
a if. port, amtprar ‘acheter’ : 1P sing. comptai, IIIe sing.
compre\. f'v pl. compremt>s\, IIe pl. comprai\, 111“ pi
comprem'.
a i t cal. parlar ‘parler : ITsing. parla\, IIIe sing. parli\, Ircpl.
parlent! II pl. parleu ! 111“ pl. parlin !
afl. prov. apela ‘appeler’ : prés. IIesing. apelk>\, F* pl. apelenl.
IT pl. ape/as'.
afl". prov. apela ‘appeler’ : passe 11esing. aguesapela'., f eplur.
aguen apela'., IT plur. agués apclal
Par cette présentation, on se rend compte du fait que le
nombre des formes d ’impératif28 diffère d ’une langue romane
à l’autre. Le roumain et l’espagnol restent fidèles au latin
(deux termes), mais ils ne possèdent pas de distinction
présent/futur.
Quant aux autres langues romanes, le français et le
provençal ont trois termes (deux temps : présent et passé),
l’italien a cinq termes et deux temps (le présent et le futur), le
portugais et le catalan possèdent eux aussi cinq termes (pas de
distinction temporelle).
im pératif négatif :
imp. ncg. lut. cantare ‘chanter" : II1'sing. ne canta'., IIe pl. ne cantate'.
iinp ncg fr. chanter I f ;ing ne chante pas'., T pi ne chantons pas'.. If
pl. ne chantez pas !
iinp. ncg. iL. parlare ‘parler’ : ITsing. non par/are'.. IIIe sing. non parü\, P1’
285 Les langues romanes ont à leur disposition, d ’autres moyens pour exprimer une
idée d’impératif : l’indicatif-roum. îmi spui cât' e ceasul! . fr. Tu ne tueras point !:
le conditionnel - it. Mi presteresti il tuo registratore ? roum. A i putea să-l suni ?;
le subjonctif - fr. Q u’il vienne !. roum. Să vină !, prov. Lo diable l emporte /;
l’infinitif- fr. Ne pas se pencher dehors !, Bien agiter a\>arU usage !. roum. A se
citi instrucţiunile !; supin De reţinut !'à retenir’.
110
pl. non pariiamo', II'"' pl. non parlote'.. III' pi. nonparliiw'.
imp. oeg. esp. cantar ‘chanter : IlSinu. \no contes'., IT pl. \no cuntcis!
imp. ncg. port, « wy>rar achctcr’ : Il^sing.
III' aini: ntw
iompre'. I pl . nâoampremos'..Il" pl. nâocomprei.«!. ITT'pl.
iiào comprem'.
Es sing. no partis pmi , IH"' si ng. no
parti pas'., i;i pl. no parlent pas'.. II' pl. noparleu pas1, III ' p i no
parim pas'.
mp. ncg : pmv. lassa laisser' irsing laisses leisscsscspas !, T pl
leissen : leissessian pas !. If' pl, leissés / leissessias pas'.
L ’impératif négatif demande plus d’attention en ce qui
concerne les formes qu’on emploie. Le latin, le roumain,
l’italien l’espagnol, le portugais ont un seul terme de négation.
Le français, le catalan et le provençal utilisent la double
négation.
Le présomptif est un mode spécifique au roumain
Des
points de vue étymologique et sémantique le mot renvoie au lat.
praesüm, es, esse, fu t ‘être en avant, être à la tête’ et à sa famille :
praesümeter ; praesummus, -a, -um ; praesümô ; pmesumpte,
praesumptio,
-ônis ;
praesumpïïôsë,
praesumptiôsus,
praesumpffvë, praesumpffvus et au fr. présomption ‘opinion,
jugement, qui n ’est fondé que sur des signes de vraisemblance’
(fr. présomptif, -ive ; présomptivement ; présomptueusement ;
présomptueux, -euse).
Parfois, pour des raisons davantage didactiques que
morphologiques, il est ignoré dans les manuels de langue
286 Pour plus de détails sur la négation verbale du verbe provençal, voir Bernard
GIELY, Grammaire du verbe provençal, Marseille, Edicioun Prouvenço d aro,
1995, pp. 337-351.
287 Marius SALA, Op. cit., p. 148, soutient qu’ « à la différence des autres
langues romanes, le roumain dispose d ’un cinquième mode personnel, le
présomptif. En tant que valeur modale, le présomptif apparaît dans d ’autres
langues romanes, en italien par exemple, sans avoir toutefois de formes
spécifiques. »
111
roumaine, qui s ’adressent aux Roumains ou aux étrangers.
Comme les modes dont il se rapproche et emprunte des
formes, il possède deux temps grammaticaux : présent et
parfait.
En ce qui concerne son usage, il est surtout utilisé dans la
langue parlée et familière,''”9
présomptif présent2 0 :
- à partir de la forme du futur antérieur : a uita ‘oublier’ :
voi fi uitând, veif i uitând, va f i uitând
- à panii' de la forme du conditionnel pariait : a uita 'oublier' :
fi uitând, ai fi uitând, arf i uitând
- a partir de la forme du .lubjonciii'parfait : a uita ‘oublier’ :
să f i uitând, să f i uitând, să f i uitând
présomptif partait :
- à partir de la forme de futur antérieur : a uita 'oublier' :
foi f i uitut, veift uitat, va f i uitat
- ;i i anii de la forme de condiiinnii :1 parlaii : a uita 'oublier’
j
de
foi tu
su tjoncti parfait « uita ‘oublier .
să f i uitat, să f i uitat, să f i uitat
La distinction entre le présomptif parfait et les autres
modes se fait en contexte. Comme nous l’avons déjà
remarqué, il s’agit du présomptif chaque fois qu’on a une
288 Les deux temps se distinguent l’un de l'autre par l’apparition du gérondif dans
le paradigme du présent. Le parfait a des formes homonymes avec celles du futur
antérieur, du conditionnel parfait et du subjonctif parfait.
289 Dans l’ouvrage paru sous la direction de Ion COTEANU, Limba română
contemporană. Morfologia, vol. II, ediţia a II-a, Bucureşti, Editura Didactică şi
Pedagogică, 1984, p. 196, on affirme qu’il s’agit d ’un « mod mai recent şi mai
puţin bine fixat în sistemul limbii. Cunoaşte o serie de forme paralele, derivate
din viitorul anterior sau din perfectul conjunctivului sau al condiţionalului :
afixele mobile din aceste forme se asociază cu gerunziul în structura
prezumtivului prezent cu participiul înformele de prezumtiv perfect ».
90 Nous présentons seulement les trois premières personnes de chaque type.
112
nuance de doute ou de soupçon. La ponctuation peut aussi
nous aider, parce que, dans la plupart des cas, le présom ptif est
accompagné de deux signes de ponctuation (exclamation et/
ou interrogation). Aussi, il est rarement employé dans des
propositions secondaires :
conditionnel parfait Ar f i cântat dacà ar f i putut.
[Il aurait chantait, s’il avait pu.]
présomptif parfait
Ar f i cântat el!?
[Aurait-il chanté!?]
Il possède toujours dans sa structure trois éléments :
- pour le présent - un auxiliaire, le verbe a f i ‘être’,
toujours invariable, (la forme d’infinitif) et le gérondif
du verbe à conjuguer ;
- pour le parfait - un auxiliaire, le verbe afi ‘être’ (la forme
d’infinitif) et le participe passé du verbe à conjuguer.
Les modes non personnels
(infinitif, participe, gérondif et supin)
Les modes non personnels ne sont pas tous présents dans
la structure grammaticale des langues romanes d’aujourd hui.
Le supin - par exemple - existe seulement en roumain.
Quant à leur origine, ils continuent les modes verbaux non
personnels de la langue latine.
L ’infinitif est, en effet, la forme nominale du verbe.291 Il
exprime l’état ou l’action, mais sans porter des marques de
nombre et de personne. Il peut assumer dans la phrase toutes
292
les fonctions du nom.
291 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 246, « L'infinitif eM la forme d ’entrée dans
un dictionnaire en raison de ses propriétés nominales ».
292 Pour des détails voir Idem, ibidem, pp. 246-247.
113
En ce qui concerne l’évolution des conjugaisons latines
vers les langues romanes, nous avons réalisé, au début des
discussions autour du verbe, une présentation d’ensemble.
L ’infinitif latin possédait deux temps : présent et parfait.
Pour n ’importe quelle langue, le présent est la forme type que
nous trouvons dans chaque dictionnaire lorsque nous
cherchons des informations sur tel ou tel verbe.293
inf. prés. lat. cuntare ‘chanter’
inf. prés. esp. cantar ‘chanter’
mf prés, li'. manger
■ inf. prés, port, comprar ‘acheter*
il ' pivs.roum uda
iivuiei'
cal dm .d/mm 'donna''
inf prés. it. mangiare
inf. prés. prav. mattja ‘manger’
Le roumain et le provençal sont les seules langues romanes
qui ont réduit l’infinitif latin au maximum pour arriver à une
distinction entre les valeurs nominales du verbe et verbales (on
parle, dans ce cas-là, d’une forme courte d’infinitif).
Il
arrive parfois que la forme dite longue soit employée
avec une valeur nominale dans les langues romanes.
Nous retrouvons des témoignages de cette valeur double du
verbe à l’infinitif nous retrouvons dans les langues romanes :
fr. verbe rire / nom le rire
roum. pop. verbe fire %nom fire
esp. verbe cantar / nom cantar
Au fur et à mesure que le latin a évolué vers les langues
romanes, à l’intérieur du système verbal, on voit apparaître des
modifications importantes, surtout en ce qui concerne la
conjugaison et son organisation.
Suite à ces faits, la plupart des langues romanes
occidentales (le français, le provençal, le catalan, l ’espagnol,
le portugais, le franco-provençal) possèdent trois types de
conjugaison (tenant compte de la désinence verbale)
~'n Pour des raisons objectives (un bref aperçu sur les parties de discours), nous
illustrons toujours notre discours toujours par des verbes appartenant à la
première conjugaison.
Le roumain est la seule langue romane à avoir développé, dans son système,
un morphème spécial d ’infinitif (a), qui, normalement, est employé avec des
restrictions d’usage (devant une préposition, quand il est autonyme, etc.)
114
Par contre, le roumain est plus conservateur à l’égard du latin
car il présente quatre types de conjugaison.
En roumain, l’usage de l’infinif est assez réduit. De plus,
l’infinitif est souvent remplacé par le subjonctif qui reste un
mode qui offre plus d’informations sur la / les personne(s) qui
fait/ font l’action. C ’est ainsi que la catégorie grammaticale de
la personne est deux fois marquée : premièrement, dans la
structure morhologique du verbe déterminé et, deuxièmement,
dans la structure du verbe employé au subjonctif.
Le roumain295 a souffert d ’une réorganisation plus
importante, fait principalement dû à la confusion des valeurs
nominale et verbale de l’infinitif296 (lat. manduco, -are >
roum. mâncare > (a) mâncà).
En général, l’infinitif parfait est moins utilisé que
l’infinitif présent. Sa structure dans les langues romanes, ne
dérive pas de celle du latin, qui était synthétique. Il s’agit
donc, en fait, d’une innovation d’ordre général.
in l'. " ' p a r t la t. c a n ta re -c h a n te r' : c a n ta v is s e
in f p a rf. fr m a n g e r : a v o ir m a n g é
i n f pari', r o u m . c â u ta -c h e rc h e r’ : a f ic à n t a t
inf. parf. it. anutre ‘aimer’ : avere amuto
in f . p a rf. cs p . c a n t a r 'c h a n te r' : h a h e r c a n ta d o
in f. p a rf. p o r i/ JT ï< H i< /flr ‘ s a lu e r’ : t e r s a i« to i/o
in f p a rf. c a l c a n ta ‘ ch a it e r : : h a v e rc a n ta t
in f . pari', p ro v . a p e la ‘ a p p e le r’
295 Le roumain est allé plus loin et a créé, à l’intérieur des Ireet IVe conjugaisons,
d’autres sous-conjugaisons qui ont des suffixes spécifiques, importants dans la
conjugaison verbale et développés à partir des verbes latins I —0 — (a căuta
‘chercher’), - ez - (fr. ~ise - réaliser ou it. - fez- projfetizzare)- (a boteza
‘baptiser’); IVe - 0- (a mûri ‘mourir’, a coborî ‘descendre’ ; - esc- a iubi ‘aimer’ ;
esp —ezco - crezco, - use- u u n ‘hair’). Pour plus de détails concernant
l’évolution de ces affixes, voir Pierre BEC, Op. cit., tome I, p. 156.
296 Pour plus d’informations, voir l’ouvrage d ’ion DIACONESCU, Infinitivul ïn
limba română, Bucureşti, Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, 1977, 239 p.
297 En latin, il existe aussi un infinitif futur : amatürum, umatum. amatum esse.
~98 Le portugais présente une forme d ’infinitif personnel (infinitivo pessoal).
É ora de des sairem ‘C ’est l’heure où ils doivent sortir’. Pour plus de détails
concernant l’origine et l’emploi de ce mode, voir H. STEIN, L infinitivo
impessoal et l'infinitivo pessoal en portugais moderne (Separata do Boletim de
Filologia, tomo XIII, 1952), Lisboa, Centra deEstudos filologicos. 1953, 115 p.
115
Les observations concernant le parfait de l’infinitif sont
généralement identiques à celles des temps composés c ’est-àdire : une structure différente par rapport à la langue latine qui
était synthétique (l’emploi d’un auxiliaire - pour la plupart des
cas avoir - et du participe du verbe à conjuguer).
Le participe se trouve assez souvent à mi-chemin, entre le
verbe et l’adjectif
Les interprétations de son emploi diffèrent
d’une langue à l’autre ou même d’un linguiste à l’autre. « On
appelle participes des formes dérivées des racines verbales et
classées parmi les modes impersonnels. » ’
part. prés. lat. cantare ‘chanter’ : il connaît une flexion très
riche et, contrairement aux autres modes et temps, ses
forums varient en fonction du genre, du nombre eL du cas
(singulier
N amans, amans ; Ac amantem, amans, G
arnantis, D amanti. Ahl amante ; pluriel N Ac amantes,
amantia, (3 amantium, D Ahl amantibus)
part. 1\ lur lai. cantare 'chanter' : amaturus, amatura.
amaturum ‘sur le point d ’aimer, destiné à aim er1
part prés fr. aimer: aimant
part, passe. fr. aimer ; aimé,-ée
pari roum.311'1» cânta : cântat
part, prés it. amare ’aim er’ amante
part, passe, it. amure 'aim er' : amato
pari, csp.juntar ‘unir’ : juntado
pari, port, anunciar ' annoncer’ : anunciado
part
parlai 'parler’ : pariai
part. prés. prov. anouncia 'annoncer’ : anounciant
part, passé, prov anouncia 'annoncer , anouncia,
anounciado
259 Suivant le verbe à conjuguer, le français ou l’italien permettent un emploi du
verbe être : être parti ou essere partito.
300 Quand il a une valeur adjectivale, sa forme varie. La grammaire roumaine
distingue, en ce qui concerne le participe passé, deux valeurs : participe verbe Biletele vândute nu se rambursează ‘Les tickets vendus ne seront pas
remboursés’ (une action) ; participe adjectif - Fata era trasă la faţă ‘La jeune
fille avait les traits tirés’ (un état). Pour plus de détails voir, Maurice GREVISSE,
Op. cit., pp. 1340-1346.
301 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 348.
302 Le roumain a gardé un participe présent curând (< lat. currô, -Is, -ère
‘courir’) ‘en peu de temps’qui, aujourd’hui, a exclusivement une valeur
adverbiale.
Dans l'ensemble. le participe des langues romanes
présente une structure hétérogène, cet aspect étant dû, en
grande partie, à la conjugaison parfois particulière de chaque
langue romane.
Le gérondif qxprime, en général, une action en cours de
déroulement. Il est « form é d ’une racine verbale et d ’un affixe
susceptible de recevoir une flexion en cas, en nombre et en
genre, comme les substantifs. En anglais, le gérondif est form é
avec Vaffixe -ing, en français avec Vaffixe -ant (distingué du
participe présent par son invariabilité et p a r la présence quasi
constante de la préposition en ou tout en), en latin par l'affixe
-ndi / -ndo/ -ndum, etc. Le gérondif latin, apte à recevoir une
flexion en cas, nombre et genre, remplace l ’infinitif dans les
fonctions qu il ne peut assurer : ad legendum, pour lire,
tempus legendi, le temps de lire, consumit tempus legendo, il
passe son temps à lire. Le gérondif fonctionne en français
comme un complément circonstanciel de cause, de concession,
de condition, de manière et de temps : En sortant, j ’ai vu qu'il
pleuvait >>303
g&Aai.tunare''<ûmcc': /\caniaMhim.i.'ianuindLDamando.M*\amtmdit
gcr. prés. Ir. placer : en plaçant
gér. passe fr. placer : ayant placé
gér. roum. apleca 'p artir' -.plecinid
gcr prés it.amure aim er’ amamlo
gér. composé it. umare 'ain 1er ' . avenda amato
lér prés. 0!>p amar aimer : amando
gér. composé esp amar ’aimer’ , habiendo amando
jiér. prés, port analisar ‘analyser’ . analisando
géi composé port. analisar ‘analyser" : tend» analivada
gér. prés, cal, parlar ’parler* : parlant
gér. composé cat. parlar parler’ : haventparlai
gêr. prov. parla ‘parler’ : parlant
303 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 221.
117
Le roumain ' 4 et le provençal ont conservé une seule forme de
gérondif, à partir des formes latines. Les autres langues romanes
ont innové, exprimant aussi une action passée.
Le supin n’a pas laissé de traces dans les langues
romanes. Il est des points de vue sémantique et syntaxique
l’équivalent de l’infinitif.305
Le roumain a une forme de supin, mais celle-ci s’éloigne
de la forme primaire latine. Ce que le roumain exprime
aujourd’hui par le supin est exprimé dans les autres langues
romanes par l’infinitif présent auquel on ajoute une
préposition. Les prépositions utilisées sont généralement :
de, pentru, la, după :
rouin. maşină de spălat ‘machine à laver’
roum. maşină de scris ‘machine à écrire’
roum. aţă de cusut ‘fil à coudre’
«En grammaire latine, le supin est une form e nominale du
verbe constituée d ’un suffixe -tu- ajouté à la racine. On le
rencontre sous trois form es : supin en -um, jouant le rôle d ’un
accusatif (eo lusum, je vais jouer), en -ui, ayant le rôle d ’un
datif, et en -u avec le rôle d ’ablatif (facilis dictu, facile à
j306
dire).
»
|
v
sup lai amare ‘aim er’ : amtitum. amûtu
si p roum a alerga ‘courir’ , de 'u’ alergat (pentru alergat, la
alergat, pe alergai, etc.)
304 Le gérondif roumain reste fortement ancré dans la sphère verbale, même si,
parfois, i! se rapproche de l’adverbe (lorsqu’il a une fonction circonstancielle) ou
du nom, en tant que complément du nom ou attribut proprement-dit : rană
sângerândă ‘blessure sanglante’ (peut-être ce dernier type de syntagme s’est
constitué sous l’influence du français). Il existe aussi des situations où il se
nominalise.
303 Pour plus d’informations sur le supin roumain, voir Elena CARABULEA,
Magdalena POPESCU-MARIN, Exprimarea numelui de acţiune prin
substantive cu formă de infinitiv lung şi de supin, in Studii şi materiale privitoare
la formarea cuvintelor în limba română, vol. IV, Bucureşti, Editura Academiei.
1967, pp. 277-320.
306 Jean DUBOIS et ali. Op. cit.. p. 457.
307 Le choix de la préposition est imposé par la situation conversationnelle ou
descriptive.
118
Le supin roumain dans sa variante nominale se comporte
comme un nom. Il se décline, possède un article et a les
fonctions syntaxiques du nom :
roum. Ne-am apucat de spălatul geamurilor.
[Nous avons commencé à nettoyer les vitres.]
Les voix du verbe
La voix fait elle aussi partie des catégories grammaticales
spécifiques au verbe. En latin, l ’opposition se réalisait toujours
entre deux termes : actif et médio passif.
Cette perspective du latin se modifie au cours de son
évolution vers les langues romanes où les voix '1 sont au
nombre de trois : active, réfléchie et passive.309 Le français fait
exception puisqu’il connaît une quatrième voix, la voix
factitive.
La voix a surtout des implications pragmatiques et les
principaux participants qui contribuent à son existence sont :
l ’agent (le sujet), l ’action (le verbe) et le patient (l’objet). « La
voix est une catégorie grammaticale associée au verbe et à
son auxiliaire, et qui indique la relation grammaticale entre le
verbe, le sujet ou l'agent et l ’objet ; chaque voix se manifeste
par des flexions verbales spécifiques (désinences ou préfixes,
formes différentes des auxiliaires, etc.). »3W
30 Les voix sont aussi connues sous le nom de diathèses. Pour les nouvelles
approches concernant les voix, voir aussi Adina DRAGOMIRESCU,
Ergativitatea. Tipologie, sintaxă, semantică, Bucureşti, Editura Universităţii din
Bucureşti, 2010 , pass im.
309 En latin, il existe une autre voix, nommée déponente. Elle est caractérisée par
le fait qu’elle présente une forme passive et un sens actif au cours de sa
conjugaison. Pour plus de détails, voir Lucien SAUSY, Op. cit., § 172-176, pp.
125-130 et Christian TOURATIER, Syntaxe latine, coll. «Bibliothèque des
Cahiers de l’institut de Linguistique de Louvain », n° 80, Louvain-la-Neuve,
Éditions Peeters, 1994, pp. 170-171.
310 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 509.
119
La voix active concerne tous les verbes, qu’ils soient
transitifs ou intransitifs311, c ’est celle dont l’usage est le plus
répandu. « Lorsque le sujet du verbe est l ’agent d une action
qui s'exerce sur 1 objet, le verbe est à la voix active ; la phrase
est une phrase active. »312 Donc, ce qui caractérise cette voix
est le fait que l’action est réalisée et accomplie par le sujet,
sans avoir de répercussions sur lui :
: ut. \ . act Oui.'* nuntiwn a ttu lif:[Qui* apporté lu. nouvelle?]
fr. v. act. Qu W-< e que tu as acheté.“
rouin. v. act. Ce-ai mai aim/Kirat'l | Qu'as-tu, acheté encore (de plus)’|
\ act. H media. visita il maltiiu [Lv médecin rend «site au malade.|
Cap. \ . act. j.\>) hacedla cttsn'. 1Ne faites pas attention à elle! ]
lk)U. \. act ( :mi ■qui e ' f( omme vous voudrez!]
cal, v. act. Britidarem anih un %lop daquest vi negrc. [Nous allons
trinquer avec une gorgée de ce vin rouge.]
prov. v. act. Parla clar coumo d ’aigo. [Il parle clair comme Feau.]
En règle générale, la voix passive concerne seulement les
verbes transitifs parce qu’ils sont les seuls à accepter le verbe
être313 en tant que morphème de voix. « Lorsque le sujet de la
phrase est en fa it l'objet d ’un verbe a ctif dans une phrase
sous-jacente, le verbe est à la voix passive, la phrase est une
phrase passive. » 314
311 idem, ibidem, p. 493, « . . . seuls sont transitifs tes verbes qui sont suivis d ’un
syntagme nommai direct, présent ou effacé ; sont intransitifs les autres verbes
que cetoc-ci ne comportent pas de syntagme nominal dans la structure du
sjmtagme verbal (Pierre est mort), ou qu'ils comportent un syntagme
prépositionnel, c ’est-à-dire un syntagme nominal précédé d ’une préposition
(Pierre parle à Paul, Pierre obéit à Paul. »
Idem , ibidem, p. 509.
313 En espagnol, les verbes ser et estar ‘être’ peuvent être utilisés pour former la
voix passive. Par contre, le portugais se sert seulement du verbe ser et le catalan
de ésser. Les autres langues romanes emploient uniquement les correspondants
du verbe français être (roum. a fi, it. essere, prov. èstre, cat. ésser < lat. sum, es,
esse,fui.
314 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 509.
120
En fait, il s’agit d ’un changement de rôles ; l ’objet direct
s’est transformé en sujet grammatical et le sujet de la phrase
active est devenu complément d ’agent. Ce complément
d’agent peut parfois manquer {Le livre a été écrit il y a vingt
ans) mais il est sous-entendu.
lut v passive
icrb latin pas*il'utilisait d s forme: analytiques et
sjTithétiques : imor ’je suis aim é ou amatus eram j'étai.aimé' ; Maerore conficior. [Je suis accablé de diagrin.J
tr. v. passive : Le roman a été écrit par un écrivain célébré.
rouin. v. passive : Ronuinu! afostsais de Ucurc) un scrinor tvlchru.
[I e roman acte écrit par un écrivain célèbre.]
it v. passive Qiicsto lihro va restituito ni più presto punihiU'.
|Ce livre sera restitué le plus vite possible.]
esp. v. passive : Las casas son construidaspor 1ns alhanilcs.
|l es maisons sont construittef pai les mnçoils.]
port. \ . passive : A ;x>rra éfechada pelu parteiro.
[La porte est fermée par le concierge.]
cat. v. passive : La sessio és presidida pci ministre.
[La séance est présidée par le ministrt ]
pruv. v. passive : ...e lei que soun touca an touca Ion cotuir de tour lou
j ’À:
. et celles qui sont touchées ont touché le cœur du
Il
faut remarquer qu’il y a des situations où le verbe être
n ’indique pas absolument qu’on a affaire à un verbe employé
passivement :
- roum. El a plecat de mult. / El este plecat de mull. [Il est
parti depuis longtemps.]
- fr. La porte est ouverte. (Soit il s ’agit de la voix passive,
soit d ’un état )
Dans le cadre de la voix réfléchie, pronom inale'1 ou
315 Pour des informations concernant la voix passive, voir Alfred ERNOUT,
François THOMAS, Syntaxe latine, 2e édition, nouveau tirage, série
« Linguistique », n° 4, Paris, Librairie Klincksieck, 2002, pp. 204-209.
316 En latin, un verbe passif pouvait être employé avec un sens réfléchi : Pueri in
flum ine lavantur. [Les enfants se baignent dans le fleuve]. Voir aussi roum.
Legea se voteazA de càtre senatori.
317 Les grammaires des langues romanes distinguent, à l’intérieur de la voix
réfléchie, d’autres types de verbes réfléchis : passifs, impersonnels, réciproques,
éventifs ou dynamiques. Pour des détails concernant cette distinction, voir
121
moyenne, l ’action est réalisée par le sujet et, en même temps,
c ’est lui qui agit en patient. Le morphème de la voix reste le
pronom réfléchi. « Si le sujet de la phrase est en même temps
l ’objet de l ’action indiquée par le verbe (que ce sujet soit ou
non l ’agent de l'action), le verbe est à la voix moyenne ; cette
voix moyenne (qui existe en grec, par exemple) correspond en
français soit à la voix pronominale, ex : Pierre lave Pierre =
Pierre se lave, où Pierre est à la fois, le sujet, l ’objet et
l ’agent, soit à, la form e intransitive du verbe, ex : le rocher
bouge où le rocher est le sujet, mais pas nécessairement
l ’agent de l ’action (la voix moyenne est proche alors de la
voix passive qui, historiquement, en grec, en est issue), soit
encore à la forme pronominale avec un double objet, le sujet
(agent) exerçant l ’action sur un objet distinct, mais au
bénéfice de lui- même, ex : Pierre se cire ses chaussures. »
lat. v. pron. Animi deprimuntur.
[Les cour âge'» se laissent abattre.]
t'r. v. pron. Michel se lave.
roum v. pron. Mihai su spalà [ Michel sc lavc.|
it. v. pron. Michelesi lava. (Michel se lave.]
esp. \ . pron. En martes, ni te cases ni te embarques.
[ l.i mars tu ne dois pas ni te marier, ni t’embarquer.]
;a e dnis jicam.
[Un cavalier s'élance cl deux restent.]
cat. v pron. /■.'// va v /' ir tense qiut me n adonés
[Il est .sorti sam q u . je ne m 'en rende a i iipte.]
prov. v. pron. L'oitrse vo hu loup si descaunon vo s’encaunon. [L’ours et
le loup sonent de leur grotte poui' se nourrir ou bien ils retournent.]
La voix factitive est spécifique au français. « L ’action
exprimée par le verbe est le résultat d ’une autre action
accomplie par le sujet ou par d ’autres que le sujet. »
fr. v. factitive M ichel s ’est fa it couper les cheveux.
Dans cet exemple, le syntagme s ’est fa it couper exprime
le fait que la coupe de cheveux n ’est pas due à l’action de
M ichel mais à celui qui lui a coupé les cheveux.
Angela BIDU-VRĂNCEANU et ali, Dicţionar de ştiinţe ale limbii, Bucureşti,
Editura Nemira, 2001, pp. 403-409.
318 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 509.
'I;9 Idem, ibidem, p. 194.
122
L’adverbe
Dès le début, ii faut remarquer qu’un grand nombre de
formes adverbiales appartenant au vocabulaire fondamental de
la langue latine nous sont parvenues et leur présence dans les
langues romanes confirme pleinement cette affirmation qui ne
semble pas être fortuite.
En fait, il suffit de jeter un coup d ’œil sur le vocabulaire
représentatif des langues romanes pour se rendre compte de la
diffusion panromane des termes : lat. bene > fr. bien, roum.
bine, it. bene, esp. bien, port, bem, cat. bè, prov. ben, frprov.
ben, rhétrom. surs, bén, sd. bene, dal. vegl. bin, corse be, ben,
gai. ben : lat. sic > fr. si, roum. şi, it. si, esp. si, port, si, cat. si,
prov. si, frprov. si, rhétrom. friul. si, engad. schi. surs. schi(a),
corse si, sd. si, gai. si (voir aussi les formes : roum. aşa ‘ainsi,
oui’, esp. asi ‘ainsi, comme cela’, port, assint ‘ainsi, de cette
façon’, assim-assim ‘comme-ci, comme-ça’) : lat. foras
‘dehors’ ( > prép. / adv.) : anc. fr. fors, fr. mod. hors, roum.
afară (prép .fă ră ‘sans’), it . fuora, fuori, esp. ( a)fuera, port.
fora, cat. fora, p r o foras, rhétrom. lad. fuori, fora, fura, dal
vegl .fure, sd .foras, corse fora, gal .fora, gasc. horo.
Parfois, à cause des faits d ’ordre linguistique ou
extralinguistique, certains adverbes n ’ont pas connu une
diffusion uniforme dans toutes les provinces romanisées ou ne
se sont pas conservés partout : lat. semper ‘toujours’ > anc. fr.
sempre(s), roum. 0 (întotdeauna < în + tot + de + una), it.
sempre, esp. siempre, port, sempre, cat. sempre, prov. sèmpre,
rhétrom. surs, semper, engad. saimper, friul. simpri, corse
sempre, gai. sempre ; lat. maie ‘m al’ : fr. mal, roum. 0 ( rău <
lat. reus ), it. maie, esp. mal, port, mal, cat. mal, prov. mal,
mau, rhétrom. engad. mel, friul, mal, sd. maie, frprov. mal,
123
corse male, gai. mal ; lat. paucum ‘peu ’ > fr. peu, roum. 0
(putin < lat. *putinus ou *paucinum), it. poco, esp. poco,
port. pouco, cat. poc, prov. pauc, dal. pauk, rhétrom. surs.
pauc., engad. pac, lad. pük, friul. pôc, sd. pacu, frprov. pou,
corse pocu, gai. pouco, gasc. poc, etc.
A cette observation, on peut en ajouter une autre qui se
rapporte au fait que les langues romanes ont généralem ent une
tendance, signalée à partir du latin vulgaire et partout dans les
provinces rom anisées, à rem placer les form es synthétiques par
des form es analytiques obtenues à l’aide de prépositions ou de
particules qui entrent généralem ent en relation avec un
adverbe pour le « soutenir », autant des points de vue
phonétique que sém antique,
O n peut citer les exem ple ; fi ici < lat. ecce -■hic, fr avant
lal. ah ‘ ante, fr. assez < lat, ad + satis, fr. ensemble < lat, in *■
simul. anc. h anuit< lat ad < noctem : roum. înainte < lat. in ) ab
- ante, routn. inupoi < lat, in ■ad ‘ post. roum . aproape < lat, ad '
prope roum departe < lal. de • parte, it dinanzi < lat de v in 1
ante il. domani ■ lat. de '■mane, it dove < lat. de + unde, it dietro
lat, de • rétro, esp. abajo lat, ad 4- hussus, esp. detrás < lat, de -•
tram, esp. asaz - lat. ad • satis. port.
< '■■■■. ad - ripa, port
amanha < lat ad 1 noctem, port assaz < lat. ad satis, cat despuix
- lat. ie ■ post. cat. enrere < lat. in -t rétro cat. (mh < lat ad ■
noctem. cat amunt -- lat. ad <
prov défora <■ lat. de ■
fora. prov. darrier lat de t rétro, prov. de • sursum, sd. appus
‘après, puis" a d - post, corse darétu - lat a :-r é tr o , gai ahaixn ■
Int. ad ' bassus. yal. despois < lat. de -y post. gasc. ahàn • ' lat. ah ■
ante. etc.
L es nouveaux m ots créés ont pu ainsi résister à la chute
des consonnes finales qui, non seulem ent n ’ont pas disparu
m ais, en plus, ont renforcé les adverbes primaires par
l'adjonction dans les anciens stades de langue des particules
adverbiales.
Les langues romanes dites occidentales ont hérité un -s en
tant que particule adverbiale (fr. plus, esp. más ‘p lu s’, port.
124
mais ‘plus’, cat. més ‘p lu s’, prov. mens ‘m oin s’, frprov.
muens ‘m o in s’, gai. menos ‘m oin s’, gasc. més ) ou ont reçu ce
-s adverbial par analogie (fr. certes , esp. antes ‘avant’, port.
prestes ‘prom ptem ent’, cat. abans ‘auparavant’, prov. avans
‘avant’, sd. luog., campid. appénas ‘à peine , gai. estonces
‘alors’).
En revanche, le roumain et l’italien ont des particules de
type vocalique qui offrent plus de stabilité à l ’intérieur du
systèm e (roum. aicea ‘ic i’, it. avanti, ne, ci —cf. aussi le corse
avanti).
C es nouvelles acquisitions concordent ainsi avec les
remarques faites sur la classe nom inale. En effet, ie pluriel des
nom s ou des adjectifs se réalise à l’aide de désinences
consonantiques pour les langues qui font partie du groupe
occidental.
Le pluriel se form e en faisant appel à des désinences
vocaliques en italien, en rhétoroman et en roumain (par
exem ple, le pluriel m asculin en -i et le pluriel fém inin en -e ,
en roumain et en italien : roum. oameni, it. uomini ‘h om m es’
et roum .fete ‘fille s ’, it. galline ‘p o u les’).
L ’évolution du nom mens , -tis (ablatif mente) vers un
affixe lexical -mente, qui s ’ajoute principalem ent à un adjectif
fém inin, est très importante. En fait, c ’est un aspect essentiel
car, initialem ent, ce nom était déterminé par un adjectif.
Ensuite, ces deux m ots ont formé une locution (déjà en
latin chez les différents auteurs latins parmi lesquels Ciceron,
Plaute, etc. :ftrm a mente, dubia mente, longa mente).
Finalement, le nom est devenu une sorte de déterminant
•
• 320
afïixal et s ’est ajouté à un adjectif qualificatif féminin
:
fr. -ment \ certainement, it. -mente : certamente ‘certainement’,
esp. -mente : oscuramente ‘obscurément’, port.
-mente :
intimamente ‘intimement’, cat. -ment : vanament ‘vainement ,
prov. -men, -ment : claramen, clarament ‘clairement’, frprov. 320 Les formes roumaines altminteri et aminte représentent de possibles traces de
cette évolution.
125
ment : brâvamént ‘bravement, beaucoup’, sd. -mente (-menti) :
certamente ‘certainement’, solamenti ‘seulement’, rhétrom. surs. mein : finalmein ‘finalement’, engad. -maing : tschertamaing
‘certainement’, friul. -mentri : finalmentri ‘finalement’ dal. miant (-mianta, -miante) :fuartermanl321 ‘fortement’, altrarmante
‘autrement’, corse -mente : priziusamente ‘précieusement’, gai. mente : galegamente ‘en galicien’, gasc. -mén : malurousamén
‘malheureusement’).
C ’est une innovation importante dans le systèm e de la
langue latine qui enregistrait des pertes à l’intérieur de la
classe adverbiale. C ’est, notam m ent, le cas des adverbes en (i)te r , -im et m êm e en (i)tus qui com m encent à être de m oins
en
m oins
em p loyés
docte
‘savam m ent’, pigre
‘paresseusem ent’,
celeriter
‘rapidem ent’,
vehementer
‘violem m en t’, aliter ‘autrem ent’, partim ‘en partie’, paulatim
‘peu à p eu ’, procul ‘lo in ’, circum ‘à Pentour’, mox ‘bientôt’,
vicinitus ‘près, à proxim ité’, rursus ‘de nouveau’ - qui vont
être rem placés par des form es com p osées que nous avons
présentées supra.
En roumain, on a vu se développer un autre suffixe
adverbial, -eşte dont l’origine a été étudiée dans les pages
consacrées à l ’adverbe roumain ( româneşte ‘la langue
roumaine, à la manière des R oum ains’, prieteneşte
‘am icalem ent, à l ’am iable’, omeneşte ‘hum ainem ent’, etc.).
Ce procédé reste m oins a ctif aujourd’hui et, peu à peu, il
est rem placé par l ’em ploi des adjectifs adverbialisés (adjectifs
m asculins em ployés avec une valeur neutre). ’"
32' Voir l’explication de Matteo Giulio BARTOLI, Il dalmatico. Resti di
un 'antica lingua romanza pariata da Veglia a Ragusa e sua collocazione nella
România appenino-balcanica, a cura di Aldo Duro, coli. « Biblioteca
Dell’Enciclopedia/ Lingua e Letteratura », Roma, Instituto Delia Enciclopedia
Italiana, 2000, p. 461, § 519: « La composizione awerbiale con -M ENTE
(fenalm im t, spizialrmania) è probabilmente un prestito. »
Martin HUMMEL. Attribution in Romance : Reconstructing the oral and
written tradition,
Il s ’agit sans aucun doute d ’une tendance générale
romane. C om m e nous le savons, la langue parlée
« préfère »323 transmettre
la
m êm e
inform ation
par
l ’intermédiaire de m ots courts. L es verbes qui « choisissent»
un adverbe donné sont généralem ent identiques pour toutes les
langues romanes, ils exprim ent l ’idée de ‘vendre’, ‘coûter’,
‘voler’, ‘aller’, ‘v oir’, etc. : ‘vendre’ : fr. vendre cher, roum. a
vinde scum p324, it, vendere caro, esp. vender caro, port.
vender caro, cat. vender car, prov. vendre car, corse vende
caru ; ‘voler’ : fr. voler bas, roum. a zbura jos, it. volare
basso, esp. volar bajo, port, voar baixo , cat. volar baix, prov.
voula bas, corse vida basu, etc.
Par rapport aux autres langues rom anes qui em ploient
adverbialement des adjectifs dans des situations bien
déterm inées, le roumain a développé ce procédé325 et presque
https://docs.google.com/viewer ?a=v&pid=sites&srcid=Z GVmYXVsdGRvbWF
pbnxvc2dhZGphZHZ8Z3g6MWFkNGIOMDOxMDE4ZTIOZO soutient que,
dans les langues romanes, il existe « two basic morphological types o f manner
adverbs. In both cases, the lexical basic in an adjectif, but Type A makes direct
use o f the neuter (masculine singular) forme o f the adjective, whereas Type B
marks the adverbialfunction with the suffix ~ment(e) » , p. 1.
323 Voir aussi la remarque de Martin HUMMEL, Adverbale und adverbialsierte
Adjective im Spanischen. Konstruktionen des typs Los nifios duem en tranquilos
und Maria corre rápido. coll. «Tübinger Beiträge zur Linguistik», n° 446,
Tübingen, Gunter Narr Verlag, 2000, p. 429, qui soutient que : « Kurzadverbien
wurden also nicht nu rim urbanen ’français populaire'’ der "masses
laborieuses ”gebraucht, sondern auch vom einfachen Volk auf dem Lande ».
324 Étymologiquement, cet adverbe provient de l’adjectif slave skapü ‘avare,
cher, précieux’ et il est présent en roumain généralement avec deux valeurs :
adjectivale et adverbiale. La plupart des langues slaves possèdent cet adjectif :
bg. skup, slov. skôp, tch. skoupy, pol. skapy, présent aussi dans les dialectes suddanubiennes : aroum. scumpu, scumbu ; méglroum. scomp.
325 Voir aussi la remarque de Matteo Giulio BARTOLI, in Op. cit.. § 155, pp.
194 : « Nella formazione degli a n ’erbi nell’abruzz., pugl., daim, e mm. manca MENTE. [...] Al posto di - mente vierte impiegato nell’ital. Sudorientale
l 'aggettivo infunzione avverbiale, tra gli anche buorio (rispetto a mm. bine), ehe
compare pero anche altrove neU’ital. merid., vegl. e istr. : cfr. ad es. in
Devescovi ; a ma par bon ka sa prónta e i l-ie bóu bőn el bilgüo, ma mirákulo
14 ‘mi par bene ehe si appronti e (io) l ’ho avuto bene il biglieto, ma per
miracolo’, i staremo bon 37 ‘staremo bene’, i ma livo bon 52 "mi levo bene
127
tout adjectif qualificatif peut-être em ployé adverbialement,
surtout les adjectifs provenant des autres langues romanes
(n éologism es).326
L es locutions adverbiales - qui sont elles aussi le résultat
de l ’analytism e panroman - représentent certainement une
richesse lexicale. U ne analyse détaillée des locutions
adverbiales est d ifficile à réaliser car chaque langue romane
reflète, à part l ’héritage com m un, non seulem ent la
structuration d ’un systèm e grammatical, généralem ent stable,
m ais aussi la structuration d ’un univers particulier.
Ici, interviennent spécialem ent les traditions, ce que l ’on
appelle en roumain « obiceiul locului » ‘la coutum e du lieu ’.
C ’est pour cela que chaque langue romane a son charme et ses
expressions, bien que le point de départ unique et plus ou
m oins unitaire soit le latin.
Le roumain ne possède pas dans son systèm e les locutions
adverbiales en -one(s) - anc. fr. a demuchorts ‘en cachette’,
it. a cavalcioni ‘à califourchon’, esp. a reculones ‘à reculons’,
port, ans tropeçoës ‘en trébuchant’, cat. a rodolons ‘en
roulant’, prov. de clouchouns ‘à l ’aveu glette’, rhétrom. lad. a
sbrindàlon ‘en se baladant’, a tastologn ‘à tâtons’, frprov. a
cropegnon ‘en position accroupie’, corse in cavalciàni ‘à
califourchon’, sd. campid. de rondàni ‘inopiném ent’, friul.
zengolôn(s) ‘à g e n o u x ’, gasc, d'escoudoun ‘en cachette’, occ.
de cavalgons ‘à califourchon’.
T outefois, il a développé avec ses propres m oyens des
adverbes et des locutions adverbiales en /ÿ (-iÿ)327 : (în)
(presto)'. D ’autres emplois en dalmate :ju stai bún ‘je vais bien’ ou fero fa t bil
‘c ’était bien fait’. »
326 Pour plus de détails, voir l’étude de Carmen MÎRZEA VASILE, Ce înseamnă
adverb de mod ?, in Limba română, LV1II, nr. 2, Bucureşti, Editura Academiei,
2009. pp. 238-247.
327 Nous pouvons même aller plus loin, en affirmant que le roumain a développé
un autre type de locution dont la signification se rapproche de celle que nous
avons présentée, de-a ...+ a (-«if, -le) : de-a valma , de-a curmezişul, de-a dura,
de-a rostogolul, de-a tăvălişul, de-a berbeleacul ‘en se roulant’, de-a-ndărătelea
128
curmeziş, târâş, (pe) furiş, brânciş, etc. ou en -te : pe
nevăzute ‘en cachette’, p e bâjbâite ‘à tâtons’, etc. Ces derniers
expriment, en fait, dans la plupart des cas, ce que les ouvrages
de grammaire française appelent ‘une position particulière du
corps ou une action particulière’.
Les tendances visant à relatiniser les langues romanes
concernent aussi l ’adverbe roman. Ce fait « confère aux
langues romanes un retour à la latinité , ce qui leur rend
l ’unité altérée autrefois p a r les évolutions si divergentes des
mots hérités. [ ...] Il existe pourtant, au delà des diffusions
panromanes des latinismes, des options différentes que
certaines langues romanes ont faites dans le choix de ces
possibles emprunts, soit en fonction des besoins internes de
leur système, soit en fonction des courants culturels qui y ont
f
328
exercé leur action. » "
L ’apparition des adverbes provenant du latin savant est,
sans aucun doute, liée à ce phénom ène qui est présent dans
toutes les langues rom anes (il s ’agit des m ots qui sont
empruntés tels quels sans l ’intervention d ’une adaptation
quelconque ou évolution sém antique).
Par contre, l ’usage de ces adverbes est assez lim ité et
concerne seulem ent quelques dom aines d ’activité, parmi
lesquels les langages sp écialisés (juridique, scientifique ou
artistique) : ab absurdo, ab aeterno, ab antiquo, ab initia, ah
origine, ad astra per aspera, ad hoc, ad libitum, passim,
idem, ad litteram, sic, a fortiori, et alii, et cetera, ex abrupto,
ex œquo, ex nihüo , etc.
‘à reculons’, de-a ascunsul ‘cache-cache’, de-a-ndoaselea ‘à renverse’, de-a
târâşul ‘en tramant par terre', de-a sita ‘contre le gré’, de-a surda ‘vainement’,
etc.
328 Marius SALA, Sanda REINHEIMER-RÎPEANU, Dictionnaire des emprunts
latins dans les langues romanes, in Actas do XIX C.ongreso International de
Lingüistica e Filoloxia Românicas, Unrversidade de Santiago de Compostela,
1989, publicadas por Ramôn Lorenzo, Secciôn X. Historia da Lingüistica e da
Filoloxia Românicas, Secciôn XI. Traballos en curso e programas de
investigaciôn nacionais e intemacionais, A Coruna, Fundacion “Pedro Barrié de
la Maza, Conde de Fenosa”, 1996, pp. 513-519.
129
Cette relatinisation v ise aussi les emprunts lexicaux qui se
réalisent entre les différentes langues romanes, malgré le fait
que la classe des adverbes n ’est pas ordinairement soum ise à
l ’action de l ’adstrat.
Par exem ple, le français a des adverbes qui proviennent de
l ’italien : piano, adagio, alegretto , alegro, lento, a capella,
etc. L ’italien p ossèd e des adverbes qui proviennent du
français : à forfait , à jo u r, à la belle étoile, à gogo, à la
dérobée, à la fo lie ou de l ’espagnol adelante ‘avant’, etc.
Le roumain enregistre des adverbes provenant du
français - vizavi, lejer, clar, exact ou de l ’italien - piano, lento,
basta. L ’espagnol possédait ou p ossède lui aussi des adverbes
provenant de l ’italien - a escoltazon, a fresco, de lieve,
lontano, ultra misura, piano, etc.
Les m ots nouveaux constitués à l ’aide des adverbes sont
très nom breux et leur structure tém oigne du fait qu’on peut
parler d ’une tendance panromane, bien que la plupart d ’entre
eux représente des emprunts et des calques latins.
Finalem ent, il s ’agit d ’une des v o ies d ’enrichissem ent
•*
,
329
lexical qui a été m ise en lumière par Arsène Darmesteter " et
A nca G iurescu330. Leurs études ne se réfèrent qu ’à un nombre
réduit de langues rom anes et ils n ’ont pas réussi à répertorier
tous les types de ces com p osés ou dérivés.
Pour illustrer ces aspects, nous rappelons quelques-unes
de ces form es qui sont enregistrées dans les différents
ouvrages lexicographiques331 : lat. benefacere , anc. fr.
bienfaire, fr. inod. bienfaiteur, roum. binefacere, it.
benefattore, esp. bienquerer, port, bem-visto, cat. beneficar,
prov. benefatour, frprov. benêtre ‘bénir’, corse bènèfattore
‘bienfaiteur’, etc.
329 Arsène DARMESTETER, Traité de la formation des mots composés dans la
langue française (comparée aux autres langues romanes et au latin), deuxième
édition, avec une préface de Gaston Paris, Paris, Honoré Champion Editeur,
1967, 365 p ,,passim.
330 Anca GIURESCU, Les mots composés dans les langues romanes, coll. « Janua
Linguarum/ Sériés Practica », n° 228, The Hague - Paris, Mouton, 1975,172 p.
331 Se reporter aussi aux exemples pris en compte pour chaque langue romane.
130
N o u s n ’insistons plus sur les classes sém antiques
générales car les chercheurs trouveront dans les classifications
sém antiques et form elles des langues romanes les informations
nécessaires. N ou s préférons aborder deux des adverbes qui ont
connu dans la plupart des cas une diffusion panromane et qui
sont caractéristiques pour le vocabulaire et pour le
développem ent sém antique des adverbes latins.
Il s’agit des mots latins magis et plus qui ont toujours attiré
les linguiste:
à cause de leurs em plois un peu spéciaux. Déjà en
latin, magis contribuait à la formation du comparatif analytique .
magis idoneus ‘plus juste’, magis verisimile plus vraisembable ,
multo magis ‘beaucoup plus’, magis audacter avec plus
d’audace’, multo magis ‘m ieux’, etc.
Généralem ent, ils sont em ployés en tant que m orphèm es
de com paratif ou de superlatif relatif des adjectih. et des
adverbes, il sem ble que leur utilisation était généralem ent
romane (sa u f en roumain où plus est connu seulem ent com m e
néologism e) et ils étaient des synonym es.
L es anciens textes confirm ent sans nul doute cet aspect.
Dans la plupart des langues rom anes qui connaissent ou ont
connu l’usage de magis, cet adverbe a une autre valeur, celle
de conjonction adversative (fr. mais, it. ma, esp. mas, port.
mes, cat. mes , prov. mai, frprov. mes, rhétroum. surs, mo,
engad. ma, lad. ma, friul. ma(ï), dal. mu, gai. mais), qui n est
pas spécifique au roumain.
Far contre, en roumain, il
connaît d ’autres significations qui concernent cet adverbe :
‘encore’, ‘pas du tout’, ‘un peu .
332 Gerhard ROHLFS, Las diferencias lexica de las lenguas romanicas, in
Estudios sobre el lexico romănico, coli. « Biblioteca Romanica Hispanica / II
Estudis y ensayos », n°294, Madrid, Editorial Gredos, 1979. § 67, pp. 144-145 ou
Heknut LUDTKE, Historia del lexico romănico, vcrsîon cspanola de Marcos
Martinez Hematidez, coli. « Biblioteca Romanica Hispanica / III Manuales »,
n°33. Madrid, Editorial Gredos, 1974, § 3.4.2., p. 70.
333 Voir Alexandru NICULESCU, Observaţii asupra conjuncţiilor adversative în
limbile romanice. Conjuncţia adversativ-copulativă, in Individualitatea limbii
române între limbile romanice. Contribuţii gramaticale, Bucureşti, Editura
Ştiinţifică, 1965, pp. 100-106.
131
Il se passe la m êm e chose avec l’adverbe latin sic
(> roum. ÿi) qui connaît en roumain un usage conjonctionnel
coordinatif, sem blable à celui de la conjonction française et.
En plus, il est utilisé en tant qu’adverbe de renforcement
‘aussi, m êm e’ et adverbe de tem ps ‘déjà’.
Plus n ’a pas connu de changem ent de valeur
grammaticale com m e magis et il est resté ju squ ’à nos jours
adverbe, malgré sa diffusion quasi-générale (anc. esp. plus,
anc. portg. chus, anc. cat. pus), en tant que morphème
grammatical ou adverbe quantitatif : fr. plus, it. più, prov. pus,
pu, plus : fr. plus haut, it. p iù alto, prov. pu, plus car,
rhètrom. plii, dal. pie, frprov. pies, sd. prus, corse più.
Le provençal utilise aussi magis pour former un
com paratif ou un superlatif relatif : Es d ’autant mai (plus, pu)
car qu ’es mai (plus, pu) rare ‘C ’est d ’autant plus cher que
c ’est plus rare’. Il reste ainsi, à côté du franco-provençal ( mes
et pies), une langue de contact entre la zon e de plus et celle de
magis, ce dernier étant signalé en tant qu’adverbe, en
portugais (mais), en espagnol (más), en catalan (mes), en
galicien ( mais ) et en roumain (mai) ,4
Sa valeur adverbiale est aussi présente dans la structure
des m ots form és par com position : fr. jam ais, anc. roum.
camai ‘plus, le plus p o ssib le’, roum. numai ‘seulem ent’, prov.
jam ai ‘jam a is’, cat. només ‘seu lem en t’, cat. jam ai ‘jam ais,
oncques’, it. oramai ‘désorm ais’, esp. demàs ‘du reste’, port.
demais ‘en outre’, frprov. jam és ‘ja m a is’, corse casumai ‘au
cas improbable o ù ’, gai. endexamais ‘ja m a is’, gasc. meslèu
‘plutôt’, etc.
C es dernièrs développem ents assurent le passage vers les
observations liées aux degrés de com paraison romans qui sont
essentiellem ent de type analytique et qui sont spécifiques aux
adjectifs et aux adverbes (les nom s peuvent recevoir dans
certains contextes des degrés de com paraison : fr. j ’ai très
froid, roum. îmi este foarte frig).
334 En ancien français, mais , meis , mai. ma. mes.
132
Les quelques traces des com paratifs et des superlatifs
synthétiques (sa u f en roumain où ces form es ne sont pas
attestées et où les degrés de com paraison pour une
signification identique se réalisent d ’une manière analytique
(mai bine, mai râu et mai putin) : cf. fr. mieux, it. meglio
roum. m ai bine, gai. mais ben) appartiennent généralem ent
aux adverbes qui ont été parmi les plus usités.
C eux-ci font partie du vocabulaire fondamental des
langues rom anes ,5 : lat. melius, lat. pejus, lat. minus : fr.
mieux , fr. pis / pire, moins, it. meglio, it. peggio, it. meno,
esp. peor, esp. menas, port, pior, port, menas, cat. millor
(anc. cat. mills, mill, mils), cat. pitjor (anc. cat. pirs, pits), cat.
menys, prov. mièlhs (anc. prov. melhs), p r o pièje, pire, prov.
mens (anc. prov. meins, menys), frprov. pir, frprov. muens,
frprov. mielx, rhétrom. surs, meins ‘m o in s’, engad. main, anc.
fr. tardeis ‘plus tard’, anc. prov. longeis ‘plus lo in ’, sd. peyus,
rhétrom. surs, meins, engad. main, rhétrom. engad. pêr, corse
péghiu, mégliu, menu, gai. peor , mellor, menos, etc.
Au fur et à m esure que les langues ont évolué, l ’usage
analytique s ’est im posé et nous avons aujourd’hui ce que nous
avons présenté pour magis et plus336.
D ’autres adverbes contribuent à la réalisation des degrés
de comparaison : pour le français - tant, moult, assez, etc. ;
pour le roumain atât, destul, tare, etc. ; pour l’italien assai,
molto, etc. ; pour l’espagnol fuerte, tanto, bastante, etc. ; pour
le portugais tâo, muito, etc. ; pour le catalan tan, tant, molt,
massa ; pour le provençal tant, aitant, gai. tan, etc. Le
deuxièm e terme de la com paraison est généralem ent que (it.
di, roum. ca, decât, dintre, din, gai. ca) ou un descendant de
l’adverbe latin quomodo.
335 Voir aussi, pour plus de details sur l’esagnol parle, Martin HUMMEL,
La function attributive cuantitativa en el habla oral informal de Chile, in
Cornelia Döll, Sybille Große, Christine Hundt, Axel Schönberger, De arte
Grammatica. Festschrift für Eberhard Gärtner zu seinem 65. Geburtstag,
Frankfurt am Main, Valentia, 2010, pp. 221-250.
336 Voir supra.
133
L e superlatif relatif ressem ble au comparatif, m ais, cette
fo is-ci, s'ajoute l’article défini à valeur neutre et invariable :
fr. le, it. il, esp. Io, port, o, cat. el, prov. Io, gal. o (sa u f pour le
roumain littéraire337 qui em ploie un article dém onstratif cel Mircea aleargă cel mai repede ‘M ircea est celui qui court le
plus v ite ’).
Le superlatif absolu dispose d ’une certaine liberté et la
plupart de ses form es sont constituées à l ’aide d ’un adverbe
(cf. les observations sur le- com paratif ) ou de suffixes
spécifiques (dim inutifs : fr. un tantinetus, roum. puţintel ‘un
peu p lus’, it. pochino ‘un tout petit p eu ’, esp. un poquito ‘un
tout petit p eu ’, port, poucachinho ‘un tantinet’, cat. un poquet
‘un tout petit p eu’, prov. un petoun ‘un p eu ’, frprov. una
miéta ‘un tout petit p eu ’, corse caldettu ‘un peu chaud’, gai.
cerquina ‘tout près’, gasc. tardétes ‘un peu tard’ ou d ’origine
savante ou emprunt : fr. pianissimo, roum. pianissimo, it.
prestissimo ‘très bientôt’, esp. prontissimo ‘très v ite ’, port.
pouquissim o ‘très p eu ’, cat. rapidissim, corse binissimu ‘très
b ien ’, gai. tardisimo ‘très tard’).
Après ces constatations, nous pouvons conclure que
l’adverbe n ’est pas seulem ent une partie de discours
incom m ode pour les linguistes m ais aussi une partie de
discours qui fascine au fur et à m esure qu ’on avance dans son
univers.
Son hétérogénéité se rapporte plutôt à la diversité des
form es car, en comparant les langues rom anes, on constate une
certaine unité. N ou s avons remarqué que les adverbes ont eux
aussi leur vie.
Leur existence dépend surtout de la manière dont on les
em ploie. N o u s pouvons affirmer, sans grand risque de nous
tromper, que l’adverbe reste une partie de discours intéressante
337 En roumain populaire ou régional : ül mai bine.
338 En ancien français : souavet ‘tout doucement’ (Roland, v. 3942 : Mult süavet
le chevaler desarment. ‘Avec douceur on désarme le chevalier.’), pointet ‘un
peu. un tout petit peu’ et en français moderne : frisquet ‘un peu frais’, tantet,
doucettement ‘tout doucement’ (Amiel Journal 29-6-1859), aigrelettement.
134
qui m érite d ’être étudiée dans une perspective com parée, en
valorisant les dernières acquisitions d ’ordres théorique et
pratique. C ’est plutôt une des voies d ’accès à ses traits
essentiels qui sont généralem ent panrom ans.
En arrivant à la fin de ce chapitre concis, nous espérons
avoir rendu com pte des aspects im portants de la classe
adverbiale rom ane. En abandonnant les débats d ’ordre
syntaxique, nous avons voulu présenter d ’une m anière
synthétique un autre visage de l ’adverbe.
Les observations faites à propos de l ’adverbe confirm ent
l ’opinion d ’Eugeniu Coşeriu qui soutient que « limba se face
prin schimbare şi “moare ” ca atare atunci când încetează să
se schimbe [ ...] . Limba "se fa c e ”, dar “fa c e re a ” ei este o
‘facere ” istorică, nu cotidiană ; este o "facere ” într-un cadru
de permanenţă şi de continuitate. In fe lu l acesta, considerată
în două momente succesive ale istoriei sale, o limbă nu este
“ni tout à fa it une autre, ni tout à fa it la même Insă faptul că
se menţine parţial identică cu ea însăşi şi că încorporează
tradiţii noi este, tocmai, ceea ce asigură funcţionalitatea ei ca
limbă şi caracterul ei de "obiect istoric". Un obiect istoric
exista ca atare numai dacă este, în acelaşi timp, permanentă şi
succesiune. » 339
339 Eugetriu COŞERÎU, Sincronie, diacronie şi istorie. Problema schimbării
lingvistice, versiune în limba română de Nicolae Saramandu, Bucureşti, Editura
Enciclopedică, 1997, pp. 246-247.
La préposition
Dans ce chapitre, nous abordons le problèm e de la
préposition, dont le rôle essentiel est de m ettre en relation - par
le biais de la subordination - deux m ots à l ’intérieur d ’un
syntagm e ou d ’une phrase simple.
À part ce rôle plutôt syntaxique, en accom pagnant des
m ots et en m arquant des relations de dépendance, elle peut
nuancer leur sens :
Hier, j e suis allé chez mes grands-parents.
Depuis hier, j e ne compte plus sur lui.
Denys le Thrace définissait la préposition seulem ent du
point de vue form el (voire syntaxique), sans tenir com pte des
im plications d ’ordre sém antique. Pour lui, « la préposition est
un mot qui se prépose à toutes les parties de la phrase, en
composition et en construction. >>340
Quant à nos contem porains, ceux-ci élargissent
l ’encadrem ent de la préposition, en affirm ant q u ’elle est « un
mot invariable qui a pour rôle de relier un constituant de la
phrase à un autre constituant ou à la phrase toute entière, en
indiquant éventuellement un rapport spatio-temporel, un
rapport de possession, de dépendance, etc. Le mot ou le
groupe de mots ainsi reliés sont appelés “régime"; les
prépositions traduisent donc des relations grammaticales. On
a distingué des prépositions vides, qui sont de simples outils
syntaxiques, et des prépositions'pleines, qui, outre l ’indication
du rapport syntaxique, ont un sens propre. >>341
34 La grammaire de Denys le Thrace, traduite et annotée par Jean Lallot, coll.
« Sciences du langage », 2e édition revue et augmentée, Paris, CNRS Éditions,
1998, p. 63, § 18.
341 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 377.
137
L ’analyse des grammaires latines nous confirm e qu à
l ’époque, la préposition connaissait une certaine utilisation et
que, sans elle, la création des phrases sim ples n ’aurait pas été
possible - ce qui est aussi valable de nos jours. Par rapport au
latin, les langues rom anes ont enrichi le systèm e
prépositionnel, surtout par le développem ent des constructions
et locutions prépositives.
C elles-ci connaissent dans ces langues un em ploi assez
répandu et il est souvent dû à des raisons d ’ordre stylistique. Il
faut aussi remarquer le fait qué les emprunts et les innovations
actuelles sont assez lim ités en ce qui concerne la préposition.
N ous présentons les principales prépositions latines' ' :
prépositions régissant un accusatif :
u sq u 'à pi 11 en vue i c ' - Eo ad pan ent [Je
vais chc? mon père.] : adrersusl-m) ‘on face de. co n tre' : ante
’avant, devant, plus q u e ’ ; apud 'auprès de, devant, ch ez' : c'rca^
nm) 'au to u r d e ’- circa chitatem [autour de la cité] ; contra
‘co n tra’ ; extra ‘en dehors de. excepté, à l’extérieur - extra muras
[à l'cx tcrieur les m ursj ; infra "au-dessous de. au bus de ; inter
'en tre, p arm i' : intra ‘au-dedans de. dans l’espace d e’ .ju x tu ‘à a ilé
ad'1 ‘v-;-; - )rès di
d e ' ; penes ‘au pouvoir d e’ ; per ‘à travers, par le m oyen de, tout le
tem ps de
per luJuin |p a r je u j per loctem [à la laveur de la mit]
perdii>'? !* [au nom de* dieux] \post ‘derrière, depuis, après’ \prope
‘piès de' : subter 'au-dessous de' : supra "au-delà de. sur’ ; trans.
ultra "yu-delà d e'- ultra mantes |au-delà des montagnes] :
342 Parfois, la déclinaison latine de type synthétique (en latin, les prépositions
étaient utilisées uniquement avec un complément circonstanciel) a été remplacée
dans les langues romanes par une déclinaison analytique où on remarque
l’emploi fréquent des prépositions.
343 De temps à autre, cette préposition peut remplacer le datif, marquant ainsi la
cause ou Vinstrument.
344 En français et en roumain ‘vers, ’ contre le mur ‘près du mur, à côté du mur’/
către perete ‘vers le mur, à côté de’. En ancien français : Cuntre Franceis ti Sui
venut aider ‘Que je lui vienne en aide contre les Français’ (Roland, v. 2675),
Cuntre soleill si luises e reflambes ‘Comme tu flamboies et resplendis au soleil’
(Roland, v. 2315). En ancien roum., cătră : $i cădzuiu spre pămăntu şi audriiu
glasu grăindu cătră menre ‘Je tombe à terre et j ’entends une voix me dire (CV,
Apôtres, XXII, 7-10). Voir aussi l’adverbe roumain încotro .(< lat. contra ubi)
'où, par où, de quel côté’345 À retenir' l’expression roumaine : Pentru bunul Dumnezeu !
138
prépositions régissant un a b la tif :
a. abl4r‘, ahs 'en partant à partit Je du côté de' ah urhe Jisi ?iicre
[s'éloigner de
ville]; cum ’avec' ■ eum cane umhuht [je inc
promène avec mon c h ie n |, de de - point de départ, au sujet du' ■de
sella exilire |sauter de son siéfte|, de integra [de nouveau|, de
improvisu [à l'improviste] ; e, ex 'en sortant de. à partir de. dans
l’intérêt de. en • vas ex cmro [vase en or[ ; prae ‘devant, en
comparaison, en raison de’ ;/>/■» ‘devant, du haut de. en faveur de, au
lieu de, pour, comme, en raison de’ pro castris |devanL le camp] ;
sine 'sans' ;
p rép o sitio n s régissan t un a c c u sa tif ou un a b la tif 4 :
iit- \ î 'dans1- eo in urheni |je vais er ville]/A h l dans' - sum in
urbe [je suis en ville] sub A c ‘vers à l'approche de - suh galii
cantum
le chant du coq| 1Abl ‘au pied de" sub monte |au >.ied
de la montagne] . super ‘sur' ; suhtet ‘au dessous de’
Par rapport au latin, les langues rom anes présentent un
éventail de prépositions plus riche, dû surtout aux évolutions
sém antiques des prépositions latines et au développem ent des
prépositions com posées ou bien à la création des prépositions
ou de nom bresuses locutions prépositives nouvelles’ 5 ;
ancien français
(od. ot. ove) ‘auprès de" (lat. apud ‘auprès de. près de. che ' .
(awc : laL *apud hocque) ‘avec', enz (ens < lat. intus). denz (dedenz.
dedanz ' lat. de intus) ‘à l'intérieur de’ (El dedenz ce! lit ^i.soil une
damoisL'le, Mort Artu. 70. 32), sent (sans, sanz, sainz -■ lal. sine) 'sans1,
sor (sur) ‘sur', soz (\nu\, suz ' lat. subtus) ‘sous’. desor (desur) ‘sur,
dessus, au dessu^de.
‘sous, dessous\ tftrvm ‘en provenance dc\
deles (delé, deleiz < lat. de lotus) à côté de1, autre part ‘de l'autre côté',
par sun ‘à la pointe’, aval. amont. etc ;
346 II semble que le mot lat. ab n ’ait pas laissé de traces dans les langues
romanes. Il a été remplacé par de qui connaît jusqu’à nos jours un emploi
significatif. On le retrouve aussi dans la structure des principales locutions
prépositives des langues romanes.
Il
existe des prépositions qui proviennent des substantifs : causa (G) honoris
causa, gratin (G) exempli gratia ‘pour illustrer’, loco (G) meo loco ‘à ma place’,
pridie ‘la veille’ (G / Ac). postridie ‘le lendemain’ (G/Ac), tenus ‘jusqu’à’ (G / Ac).
Mireille HOUCHON, Op. cit., p. 98, « . . . aux prépositions venues
directement du latin, se sont adjointes de nombresuses créations souvent
analytiques. »
139
français m odem e
à . après, avant (< lat. ab ante), avec, chez, dans, de, depuis, dès. en
(< lat. lit), Aor* (< lat. /À/s), p ar (< lat. per), parmi, pour (< lat. pro),
prè.v (< lat. presse ‘d’une manière serrée'), so«s (< lat. subtus), sauf.
vers via. à cause de. à côté Je . afin de à la merci de, à partir de, à
travers, au-delà de. au lieu de. autour de. grâce à. hors de, lors de,
quant à, sauf à, vis-à-vis «rie. etc, ;
ancien roum ain
a (Oamenii...ràvnitori a bune hrcrure), cütrâ (< lat. contra) ‘'vers,
à '. den [deân - lat. de in) ‘d e'.p rt? ( lat. per) 'sur contre, dans en’
(avem nedejde numai pre domnia voastră), etc. ;
roum ain m oderne
de (Ac), la (Ac) ‘à. chez", pe ( Ac) ‘sur’, pe la (Ac) ‘environ’, de la
(Ac) ‘à partir, de’, către (Ac) ‘vers, envers’, în jurul (G) ‘autour de"
< lat. in giro. de-a lungul (G) 'le long de’, graţie (D) ‘grâce à’, în
mijlocul (G) < lat. in médius locus *au milieu de". împotriva
(G)‘contre\ datorită (D) ‘grâce à’, cu (Ac) < lat. cum. ‘avec’, sub
( \c)
lat subtus "sous", înaintea (G) < lat. in f.«1ante ‘avant . în
(Ac) ‘dans' - lai. in . despre (Ac) -■ lat de super ‘sur, concernant'.
jàrà (Ac) ‘sans’, lângă (Ac) ‘près de. à côté de’, pentru (Ac) ‘pour’.
după (Ac) ‘après’. în afară de (Ac) ‘sauf, excepté’, vizavi de (Ac)
'en face de. par rapport, ù', departe de (Ac) ‘loin de’, aproape de
(Ac) < lat. ad prope ‘près de’, înainte de (Ac) ‘avant de’, /af» de
(Ac) ‘par rapport à’, etc. ;
ancien italien
cala (exprime une nuance distributive), contro ‘contre’, entro
entre", po 'd o p o \ sovra (sora) ‘au-dessous de", a casa chez", apé
■'
■. iv a n f. sunza
"sans5, etc. ;
italien m oderne
a. in, con, per, da, di. su ‘sur’, tra ‘entre’, dentro ‘dans, à l’intérieur
de’, dietro ‘derrière’, contro ‘contre’, senza ‘sans’, verso ‘vers’.
fuori de ‘hors de", davunti a ‘devant’, dietro a ‘derrière’, difacci a
‘en face àe\fino ( sino) a, dopo di ‘après’, senza di ‘sans’, etc.
140
ancien espagnol
des (desi. desaqui. desque) 'depuis"
lat. de ipsu, faze a ‘devant,
hatta), suso lat sursum au-dessu , de", cura a ‘face à (h esiunao
asi cara al sol), pora ( •' \a\. pro - ad) 'pour’, Ole.
espagnol m oderne
de, m ,pttr ‘par* {< la t pro). con ‘avec’ (.'
lat. sifté), hustü 6jusqu’à’, ante ’’dcyâiit’, iras derrière (lat. traus\
bajo ‘sous’ (lat. bossus), sobre sur’ ( ' lat. super), salvo 'sa u f, cube
‘près de’ (< lat. caput, -i.v). por causa de ‘à causc de , a pesar de
^malgré’, a través ‘à travers’, al cabo de 4au bout de’? en frente de
‘en face de’, en caso de 4en cas de’, a casa de ‘chez5, por encîma de
'par-dessus de , t£îC:
ancien portugais
outre ( antre) ’entre , su, de so sous . soher sut
‘jusqu’à ’, cantû a (canta) ‘quant à’, etc.
,
atees (utcm)
portugais m oderne
ante (' lat. ante) 'avant', tipàs (•-■lat. ad post) ‘après’, com (< lat. cum)
‘avec’, desde ‘depuis’, em (< lat. iri) ‘en. dans’, perto de ‘près de , por
(<lat. pro) ‘par. pour’, sob (< lat. subtus)'sous', sobre (■■ lat. super) sui .
quanta a ‘quant à’, atrai'és de ‘au travers de’, por baixo 'par-dessous .
por diante ( lat. pro de ante) ‘par-devant', por entre (< lat. pro inter)
‘grâce à',para com ‘envers, à l’égard de’, etc.
ancien catalan
ah (•' lat upud). cerca ‘autour de’ (' lat circa). sots
(- lai. subtus).
en dessous
349 Manuel AL.VAR. Bernard POTTIER, Op. cit., § 193. p. 300, * La
préposition por plantea no pocos problemas. Su étimo probablemente es per
influido por pro. Efectivamente, por tiene diversos valores que son propios de
per ( ‘p aso a través de, duraciôn deI tiempo, medio, causa, modo ) y otros tantos
derivados de pro ('sustituciôn o représentation, compensation o equivalentia,
oposiciân proporciunal, en busca de, en favor d e ) ; he aqui, pues, cômo los
valores pueden servir para explicar la forma. »
350 Aujourd’hui, on retrouve cette forme seulement dans quelques expressions
catalanes : sots pena de ‘sous peine de’, sots prétext de ‘sous prétexte de’ ou
dans la structure de quelques mots composés: sotsllogataire sous-locataire’,
sotsdirector ‘sous-directeur’, sotsdelegat ‘sous-délégué’, sotseüaconat sousdiacre’, sotsintendent, sotsgovernador, sotsprefectura, etc.
141
catalan -m o d ern e
le amb avec en' (" lat. apud). per (< lat. per)'par', fins ‘jusqu’à’
(< lai .fine), contra ‘contre" (lal. contra), sobre "sur’ (< lat. super),
vers 'vers’ t ■ lai venus), tret 'a l’exception de", tocant ‘en ce qui
concerne', des de depuis’ (< I; t de ex de), a cause de ‘à cause de',
a desgrai de “en dépit de . a la dreta de "a la droite de’, en Uoc de
‘au lieu do', enfront de 'en face de*, a lUarg de ‘le long de', etc.
ancien provençal
amai (' lal ad mugis) ’avec' avei (aveu, avoi) ‘avec", chas*’’
(ches. chies) - lal casa ‘chez’ dins (dedins) ‘dans’, eissetz
‘excepté', /».v (jotz. jus) ‘sous" -- lat. deorsum. malgrat de (< lat.
tnalum gratum) ‘malgré", oltru ‘au-delà’, re/re ‘arrière’ (< lat.
rétro), sem (senes) ‘sans’, etc.
provençal m oderne
amhë (amé, embé. emé) ‘avec ’, de. en, per ‘par, pour’, avaux
avant’, despuei (dempuei) ‘depuis’, dins (dintre) dans', fins
jusque", fora "dehors . maugrat ‘malgré", sensu ‘sans’, sota ‘sous .
sus (suhre) 's u r', vers ‘v e rs ’, a costal de (au costut de) ‘à côté de'.
per de dire de (per fin de) ‘afin de’, en causa de (a causa de) à
• <4-1 de . eu lubga de (en luega de) ‘ai lieu de" fora de ‘hors
long de ‘le long de’, etc.
Des prépositions en contexte :
lat. Eu ad harem. |J e \ ai >chez mon frère.|
ir.Ja vais chez mon frère.
roum A /m acasâlafrulclt meu [Je vais chez mon frère. J
it Tnrm a osa i tnezzogiorm. [Je rentre à la maison à midi.]
esp. Miguel seechn a reir |Miguel s’est mit àrire.|
port. Entamas nos Alpes. [ N o u s sommes dans les Aplcs.]
cat. Unfaig per lu. [Je le fais pour toi.[
prov. Escriu enprovénçak: [J’ëcris en provençal.]
351 Cf. adv. roum. acasă, (< lat. ad + casam), loc. prep. en ane. fr. en chies, a
chies ‘â la maison’ et loc. prep. en it. a casa, cat. a casa, frprov. (en)chiez.
142
La conjonction
Par rapport aux prépositions - qui concernent exclusivement le
domaine intrapropositionnel - les conjonctions se retrouvent dans
les sphères de l’intrapropositionnel et de l’interpropositionnel, leur
rôle étant de marquer, soit une relation coordinative, soit une
relation subordinative.
En général, les ouvrages de grammaires définissent les
conjonctions comme des mots invariables qui servent « à mettre
en rapport deux mots ou groupes de mots de même fonction dans
une même proposition, ou bien deux propositions de même
fonction ou de fonctions différentes. »35i Les conjonctions se
classent en coordinatives et subordinatives.
Les conjonctions de coordination m ettent en relation dans
presque tous les cas deux ou plusieurs élém ents ayant une
valeur identique du point de vue m orphosyntaxique. À leur
tour,
les
conjonctions
coordinatives
se
divisent,
principalem ent, en fonction de l ’inform ation sém antique de
l ’énoncé, en :
copulatives
et roum .fi
lai
:;t.. et titquc1'*. anc fr. et. t\ • Di T r;
sic), it. e (ed), anche ‘et aussi \ uic csp , ï . va m i ie csp m o d e
port ( . nda ‘encore’, ;atw. cal. r chi. mod. /
nnc. prm.
e, ez ou ii prov. mod. e ;
352 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 109.
353 Devant voyelle ou h : infirma atque etiam aegra valetitdine ‘d ’une santé
faible et même maladive’.
j54 Au lieu de y , l’espagnol emploie e devant tout mot commençant par i
vocalique (Miguel e Isabet). Par contre, si le nom devant lequel nous devons
utiliser cette conjonction commence par un i consonantique (y uo hi + voyelle), il
faut utiliser .y : tüyyo.
143
adversatives
lai. autem. vero sed 'nuiis , une. Ir. mes ti tioii mais
da
iar. insă (- lat. ïpsa) it ma ‘mais’, exp mas pert/*3 'm a is'K lai.
per hôc ou * por hiïc), poil, mai', cal, mes, perd 'm ais . prov. mai ;
conclusives
lut. ergo ‘donc’ itaque 'c 'c si pourvue igitur ionc". anc. Ir. dont,
ilm. doneques. donques et adonti Ir. m o d donc. roum. deci ( < (le +
ci). şi. il dunqtie donc' esp luego. pues d o n c ’, port logo, paii
■donc', c a t
dotics. pro v . donc (,doncas. adone)
;
disjonctives
Lu. aut, vel ‘ou ’, ir. «w. « é/Vn roum. sau. ori. il. a. orvero ‘ou, ou
bien', ţap. ii \u 'My) ’ou', fort, ou ‘ou’, cal. % o hé ’ou hii/n’. anc.
prov. £>, e?. ou w prov. mod. « (à), o ben U'i hcn).
Les plus anciens textes roum ains tém oignent de l ’usage
du e, en tant que conjonction coordinative (à côté de şi
conjonctionnel - Credzu Avraamu lu Dumnedzeu şi se meni lui
în dreptate şi soţu lu Dumnedzeu meni-se [CV |). ce qui
dém ontre q u ’à une certaine époque le et latin était panrom an ;
.. .şi aceia lăsă acie, e însuş întră întru gloată. .. ( C V ), ...e ea
toată lumea o cinsteaşte.. CV), E la Pavelu dzise se
prebăndească de sinre..., etc. Quant au roumain
d ’aujourd’hui, celui-ci n ’em ploie plus cette conjonction.
A ut latin est lui-aussi panrom an m ais, en ancien roum ain
et en roum ain m oderne (souvent régional), il a surtout une
valeur adverbiale ‘vraim ent? est-ce que?’ (on le rencontre dans
la structure de la conjonction disjonctive sau, form ée sur le
355 Manuel ALVAR, Bernard POTTIER, Op. cit., p. 325, § 210.2,
« Originariamenie, pero tuva una significaciùn diferente que màs (< magis), por
cuanta actuaba con villor restrictivo ('sin embargo j, en tanto mas lu tenia
opositivo. »
On fait appel à u si le mot commence par o ou ho : siete u ocho, tnujer u
hombre.
357 CV = Codicele Voroneţecm, Ediţie critică, studiu filologic şi studiu lingvistic
de Mariana Costinescu, Bucureşti, Universitatea Bucureşti & Editura Minerva,
1981,488 p. + 86 p. (fac-similés).
144
terrain roum ain à partir des élém énts latins : lat. sic + aut >
roum. să + au > sau ) : Audziţi, fraţii miei ceia dragii, au n-au
alesu Dumnedzeu mişei<i> lumiei bogaţi întru credinţă...
(CV) ; ... şi au nu aceia hulescu bunrul nume cela ce e numiţii
spre voii (CV) ; Au nu crezi c-ai greşiţi ou Arrgintu sau auru
sau veşmente nece de la urul (CV).
Dans ces form es, rappelées ci-dessus, on se rend com pte
aussi q u ’à l ’exception du roum ain où il est seulem ent adverbe,
le latin magis est présent dans toutes les autres langues
rom anes avec une valeur conjonctionnelle, parfois em ployée
parallèlem ent à la valeur adverbiale.
lat. patet et mater et filins [le père et la mère et le fils]
ft Lui et moi, nous s mutes allés à la chasse
roum. Xfihaiş i\tihaela se iuhesc. [Michel et Michellc s’aiment.]
it. Stasseraclu fai rimani e, et sa oppure esci nella citia! IQu'cst ce que
tu fais ce soir, tu re: l es che i toi ou tu sors en vil le'.’|
esp. Ks un estudiante aplicado pero nu tietw espiritu de équipa.
[C'est un étudiant travailleur mais il n'as pas l'esprit d’équipe.1
port. Ela é rica, mas feïa. [Kllc est riche niais laide. [
[Les touristes aiment nager ou naviguer près des côtes catalanes. |
pro\ Passarù esiosera, mai rasxarù pas. [Tu peux passer ce soir.
mais tu ne peux pas rester.]
Les conjonctions de subordination lient deux éléments ayant
des valeurs gramaticales différentes du point de vue
morphosyntaxique. Quant au sémantisme de ces conjonctions,
celui-ci diffère d ’un cas à l’autre. Le contexte seul peut nous
indiquer parfois avec précision ie sens de telle ou telle conjonction
(cause, but, conséquence, temps, manière, concession, opposition,
comparaison, exception, condition, etc.).
Dans la plupart des langues rom anes, on rem arque un
certain développem ent des locutions conjonctives, m algré le
fait q u ’en latin, ce procédé ne soit pas très développé.
E n fait, les langues rom anes ont hérité peu de
conjonctions latines’58 (en français, par exemple, on a constaté
358 T. A. LANTHORP, Juan Guttierez CUADRADO, Op. dt., § 270 c, pp. 201,
« Sin embargo, la mayoria de las conjunciones del laiin cläsico se perdieron, y
se sustituyeron por conjondones sinönimas o por otras de origen romänico ».
145
que seulem ent quatre conjonctions latines sont conservées :
quomodo ‘com m e’, quando ‘quand’, si ‘si’, quia ( > qui >
que) ‘qu e’). La dernière conjonction est de loin la plus
utilisée : fr. que, it. che, roum . că (< lat. quôd ‘parce que’),
esp. que, port, que, cat. que, prov. que.
Nous présentons ci-après quelques conjonctions et locutions
conjonctives subordinatives du latin et des langues romanes :
latin
cum 'quand comme. lorsque, puisque ubi lut) primum Mes que
antequam ':i\: ( que. nv :!'s; li ni )me ut où , qui ci (quia) parce que.
s us prétexte que', qunquam. etsi ‘bien }ue, quoique nedum ‘bien
Ion que’, quant que vehit (velutï) comme’, prout ‘selon que’, ut
‘vu que. étant donne que. de sorte que’, postquam ‘âpre-, que', etc.
ancien français
fi* (kc che ) ‘qui . ainz que ainçois que , dementres que. entrues
une, que que, por (ce) que, poruec que, des que, a pur un poi que, a
bien petit que, a fin que, etc.
français m oderne
comme, lorsque. puisque, que, si. de manière à ce que. afin que.
ainsi que, alors que, après que, attendu que, au cas où, au fur et à
mesure que, autant que, avant que, bien que, car*60, de crainte que.
depuis que. dès que. malgré que parce que. pour que. ssas que
selon que, tandis que, tant que, vu que, etc.
ancien roum ain
càce. câce cù. deuca. derept cù. după cuce. pentru cuce. pren ce. etc.
roumain m oderne
că. să 'que', tlacă ‘aï, défi -quoique', căci cjx\ fiindcă. deoarece
■puisque', eu toate că 'bien que'. I» caz es ‘au cas où', de vreme ce
■puisque", ta ,v/ m m "comme si’, chiar deçà 'même si', pentru tu sà
‘afin de’, măcar că ‘bien que’, etc.
359 Pour plus de détails, voir Claude BURIDANT, Op. cit., pp. 540-672, § 550574, passim.
360 En ancien provençal : quar et car (< lat. quarë ‘par quoi ?, pourquoi ?, c ’est
pourquoi’) et en ancien français : quar et quer.
146
italien
che 'que' mentre 'tandis que pendant que', siccome ‘comme", tlato
che ‘puisque', prima che 'avant que', a meno che 'à moins que’,
benché. sehbene ‘bien que', se "si', semmai si jamais', perché
•parce qu’il'. / ÎHcftg‘tant que’, etc.
espagnol
que ‘que', coma comme', mienlras "pendant que. lorsque’, segûn
•suivant que’., si ‘si ".ya que 'puisque’ parque arce que", aunque
‘quoique5, /a«
c« « » ‘aussitôt que’,
0 ««?
‘depuis que’,
luego qui? après que", hasta que ’jusqu’à ce que", siempre que
‘chaque fois que ’, asi cnmo 'de même que", par poco que 'si peu
que’, dado que 'étant donné que’, etc.
portugais
que que’, se ‘si’, a menas que 'à moins que , sem que 'sans que’.
cornu ‘comme’, pois que 'puisque", visto que "vu que . enquanto
‘pendant que . logo que 'dès que", desde que 'depuis que", antes que
‘avant que’, sempre que ‘pourvu que" ainda que 'mi me si’, de tal
forma que ‘de telle sorte que”, porque “parce que', assim como ‘de
même que", para que ‘pour que', etc.
catalan
que abans que ‘avant que’, aixi que ‘dès que . mentre que ‘pendant
que" (• lat. dum intérim > mentre), sempre que ‘chaque fois que,
pourvu que’,/i/f.v que ‘jusqu'à ce que', com que ‘comme", pttix que
■puisque’, per tal que ‘pour que’ en eus que 'au cas où", encara que
‘bien que’, af i que ‘afin que , etc
ancien provençal
ans que (anceis que) "avan que' pois après que . com que "de quelque
manière que', coras que 'lorsque . domentre que ‘puisque', mas que.
m m que 'pourvu que!, on que ‘où que .perso que ‘parce que', etc.
147
provençal m odem e
que. coma (come) ‘comme’, se (si) ‘si’, per fin que, per que ‘afin
que. pour que’, a mens que ‘à moins que’, avans que ‘avant que’,
mai que ‘que
' enterin que ‘tandis que', per pauc que "pour peu
que’ bord que ‘puisi ]ue’, segon que . seguent que selon que, suivant
“das que’, etc.
L a conjonction latine sT est elle-aussi panrom ane. En
roum ain, son existence est toujours prouvée par des exemples
extraits des prem iers textes car le roum ain d ’aujourd hui
n ’em ploie plus cette conjonction à valeur conditionnelle (dans
la langue ancienne, lat. s ï> se, est assez rarem ent rencontré) :
Iară se
întrebări sîmtu,
şi de
cuvente şi de numere şi de leagea
voastră... C V )
En plus, « le roumain dispose de l'inventaire le plus riche
et le plus original.262 Outre les conjonctions héritées du latin,
il en a créé beaucoup d ’autres (căci ‘ca r’, dacă ‘si’, deşi 'bien
q u e’, până ‘ju sq u ’à ce que, avant que, tant q u e’,) < lat. paene
+ ad), ainsi que de locutions conjonctives, plus nombreuses et
plus variées que dans toutes les autres langues romanes
361 En ancien provençal, se.
362 Voir Mioara AVRAM, Evoluţia subordomrii circumstanţiale cu elemente
conjuncţionale în limba, română, Bucureşti, Editura Academiei, 1970, 273 p.,
Josef il KR MAN, La formation du système roman des conjonctions de
Subordination, Berlin, Akademie Verlag, 1963, 274 p. et Brigitte SCHLIEBENLANGE, Les conjonctions dans les langues romanes, in Harro Stammerjohann
(éd.). Analyse et synthèse dans les langues romanes et slaves, Ve Colloque
International de linguistique slavo-romane Bad Homburg, 9-11 octobre ! 989,
coll. « Tübinger Beiträge zur Linguistik », n°347, Tübingen, Gunter Narr Verlag,
1991, pp. 27-40.
148
(măcar că ‘bien que’, chiar dacă ‘m êm e si’, pentru că ‘parce
que, puisque’, din moment ce ‘du m om ent que, alors que ,
atunci când ‘alors q u e’). »363
lai Tam pruJem ?sl hic homa ut Jecipi no possit
[Cet homme est si avise qu’il ne peut élre trompe.]
fr. Je viens chc: loi avant qu il n arrive.
il. Non ù venuln perché si senliva poco bcnc.
[11 n ’est pas venu parce qu'il ne se sentait pas très bien.]
esp. No comprit este lihn>. que no tengo Jineru.
[Je n ’achète pas cc livre car je n 'ai pas d'argent. |
■
port. Embora seja muito erudita, nuo sobe tuto.
[Bien qu'il soit très érudit, il ne sait pas tout.]
c a t ./W a j>ery«g/»« vgyin. | iH c fait pour qu'on le voit. |
pro v. Pas dire qu Us facha au môlt\
| On peut dire q u 'e lle est faite au moule.]
363 Marius SALA, Op. cit.. p. 157
149
'
L’interjection
L ’interjection
est
la
partie
de
discours
la
plus
« subjective 364 » et elle caractérise surtout la langue parlée.
Elle est classée dans la sphère d ’une partie des mots
invariables qui partagent tous « le caractère suivant : alors
qu ’ils sont pratiquement dépourvus de contenu sémantique et
qu ’ils échappent aux contraintes syntaxiques, ils n ’en agissent
pas moins sur le contenu ou sur les situations du discours,
grâce à l'intonation que leur confère le locuteur (approbation,
désapprobation, doute, colère, ironie, insistance, appel,
etc.). » 365
Parfois, l ’invariabilité de l ’interjection est discutable. Par
exemple, c ’est le cas de l ’interjection latine age\ (sg.)/ agitel
(pl.) ‘allons!’ ou de celle roum aine hai ‘v ien s!’ qui connaît des
formes pour le pluriel et m êm e des « désinences » spécifiques
pour le pluriel et qui se com porte, du point de vue gram m atical
com m e un verbe: haidem ! ou haideţi ! Par contre,
l ’interjection italienne zitto !(m.) ‘chut !’ change de forme en
fonction du genre, fém. zitta !.
L ’interjection est du point de vue form el un m ot court qui
sert à interpeller ou à exprim er en général un sentim ent. En
fait, elle désigne le « mot invariable jeté entre deux éléments
constitutifs de l ’énoncé, elle matérialise la présence du
locuteur dans celui-ci, c ’est une marque absolue de discours.
[ ...] Toujours invariable, I interjection ne constitue pas, pour
364 Maria JOSEP CUENCA, Els connecteurs textuals i les interjections, in Joan
SOLA, Maria-Rosa LLORET, Joan MASCARO, Manuel PEREZ
SALDANYA, Gramatica del català contemporani. Sintaxi, vol. 3, Barcelona,
Editorial Empüries, 2002, p. 3199, « Les interjections constitueixen la classe de
paraules niés desconeguda i menys estudiada de totes, probablement pelfet que
son formes caractéristiques de la llengua oral i del registre colJoquial. »
365 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 253.
151
autant, une 'catégorie homogène du point de vue
morphologique.
L ’interjection
peut
s apparanter
à
l ’onomatopée, définie comme une création lexicale restituant
un bruit (vroum, pschitt...). »366 U ne m éthode em pirique pour
répérer une interjection reste l ’accom pagnem ent de celle-ci ou
de l ’énoncé par le signe de l’exclam ation.
Peu d ’interjections latines ont survécu dans les langues
rom anes (ah\, oh\, vae\ ou hei\).
En latin, les nom s o u . les mots assim ilés au nom,
accom pagnés par une interjection se m ettent au cas exigé par
leur fonction syntaxique :
Vue victis ! (D) [M alheur aux vaincus!]
O filil (V) [Ô m on fils!]
roum. Vai de capul tâul (Ac)
D u point de vue sém antique, les interjections exprim ent :
la douleur
ku. heu\. eiheu. 'ah! hélas!' (Ac). hei \, ei\ "m alheur!’(D),
roum. ah\. a u !, il. ohimé\ "hélas!', esp
"aïe! . port ai'.,
f/i! 'a ïe !', cal. ah\. ai'.ui'. uh\. p i o \ . ai\. ai'.. las\,ai!as\\
la jo ie
lat ëvoel (euhoel) " évoh é\ evax ! bravo!', roum. bravo'.
il. bravo'., il. aiiguri'., esp. \bravo\. \riva\. port. oba\. opa\.
vivu\. brava'., cal. oh'., brava'.. bé\. oidà'.. xel, prov. a'., è'.:
l ’appel
lal. -.y 11i! . h eus', ’lié!, holà! . elio'.. ehodum'. "ho!, lié!, h olà!’,
roum. hail, esp. isocorrol, port, attda câl ‘viens ic i’, cat. eil,
ep\, üepl, escoltil, prov. vague\, hou\\
366 D. DENIS, A. SANCIER-CHATEAU, Grammaire du français, coll. « Le
livre de poche », Paris, Librairie Générale Française, 2000, p. 302.
152
F exhortation
lat. agc'..
■bravo!’,
‘allons!'
‘vas-y !'.
agite', cia'. ‘allons!'. eügë'. ‘très bien!. a merveille', inacte'.
macte virtutel 'courage!' (V). il coraggiol animol
aiutol "au secours!', furza'.. esp ;.v«.v!. ;r«i/«w.v! \anda\
\ânimu\ ~courage', port. eia\ ‘courage!', sus', 'eotiragc !'.
cdlxinga'. ‘allons!’, som-hil 'on \ va!: ajudal. prov vui'. item'.. a\
&■>!, issal:
l ’indignation ou l’interdiction
lat. ol ‘oh!’, prol, proh\ ‘oh! , ah!’ (Ac, V). fr! ah
it. basta\
‘assez’, ,
su ffit!’, it. peccatol; esp. \toma\
‘tiens!’,
port, forât'r>(Miorsls
%hastal, cat. ahl. xel, ueil, prov.
crèsique'., bastal ‘suffit!’;
la m enace et la com passion
lat. iw ! ‘malheur!, las!. hélas!' (D). fr *■«- alors'., roum vui'.. il
pavera me'., roum. psst'.. a-%- ‘chm'. it zitto'. 'siienee!'.
esp \chito\. port silêncio'.. psiu'. ‘chiu!- cal rai aixô rai', 'ce ti'esi
pas le problème!’. xit\, prov. chut'., silenci', cala'., ai de mim'
‘malheur à toi!’;
l'a d m ira tio n
lat. -'î; "oh!, ah!’, pâpae'. oh oh! diantre! pesie!" l \
\c).
fr. peste'., esp. \hombre'.. càspital 'bravo!’, cal. mira'., ahl. prov.
bravel, brava'.. Houdiéu'. ' lion Dieu !‘:
-;
la présentation ou le salut
lat. en'., eccel ‘voici!, \oilà!' (N. Ac). salve', isalvetc'.) 'bonjour!'.
valu'.(ralete') ‘adieu!’, fr. adieu'., roum. sulutl. veau'., pal. iutù'..
iacâl, it. ciao'. esp. \hola\. port.
cat. ci'., hola'., udéu'.. pro\.
cliaii'.. oui ‘holà!’:
367 Pour plusieurs aspects concernant l’interjection française, voir Maurice
GREVISSE, Op. cit., chapitre XI (Le mot-phrase), § 1048-1054. Il nous semble
que la traduction a permis de se rendre compte du sens de la plupart des
interjections romanes.
153
les ju ro n s fam iliers
lat. hercïlèl (herclel meherculeY) 'par Hercule!' (masu 1 êcastôrl
•par Castor!’, ëdèpôll ’par Pollux!’(fém.), fr. merdel, mince'., roum.
partum
'que
lu
foudre
t écrasé!’,
cal. carulll 'sapristi! mince!', mental, carambisl sapristi, mincc’.
prov. macarèul. mental:
l ’invocation de la divinité
lr. Mon Dieu'.. Dieu du Ciel', roum. iDoamne) Dumnezeule'.. Zâu '..
Pre dzeu !. it
JH:? inio'..
ïsp.
\Gracias a Diosl,
port Valha-me D,eus'., cat. Déu vos guardl, Per Vamor de Dêu\.
Déu meul, prov. Mon Dieu\.
Les anciens textes tém oignent du fait que les interjections
ont subi peu de m odifications dans leur structure et leur aspect
formel.
En ce qui concerne les onom atopées, les cris d ’anim aux
ou les bruits d ’anim aux, les différences sont parfois assez
im portantes d ’une langue à l ’autre. C ’est pourquoi, à notre
avis, il faudrait des études assez approfondies et détaillées, de
la structuration de l ’univers dans chaque langue et des
analyses d ’enregistrem ents sur bande m agnétique. Ces deux
dém arches peuvent sans aucun doute dém êler la plupart des
aspects, liés à cette partie de discours.
De toute façon, nous en rappelons quelques-unes :
fr. miaou !, roum. miau\, it. miao\, cat. mèu !, prov. miau !;
fr. cocorico'., roum. cucurigul. it. chicchirichf ., prov.
cacaracà (quiquiriquï )\; fr, ouah!ouah\, roum. ham!ham\,
it. bau-bau\, cat. bub-bubl ‘aboiem ent’, prov. bau-bau\ roum.
bîzzzl, prov. z.on-zon!‘bourdonnem ent’, roum. cri!cn\ ‘le
chant du grillon!’ prov. sega-segaVle chant de la cigale’,
it. patatracl ie son de quelque chose qui tom be’, prov. tifate /a ! ‘palpitations du cœ ur’, roum ., cat. et prov. piu-piu\, ‘le
pépiem ent des oiseaux’, fr. patatrasl ‘bruit de chute’,
roum . tupi'., cat. zasl ‘m ouvem ent rapide’, prov. rapataplan
154
‘bruit du tam bour’, fr. atchum, roum. hapciul, it. eccil,
cat. atxemV bruit de Péternuem ent’, cat. gloc-gloc\, glec-glecl,
roum. gâl-gâl\, ‘le bruit de l’eau qui clapote’, etc.
lat. l'cce lupus .
fr, J'ai entauh
toum. Mai sü /«< rgem\ [AHons-j !]
it.3b8 Alla salutel [À la tienne!]
esp.
de ti, si la haces ! [Malheur à toi si tu le fais!]
port. Se Deus quiserl f S i 5)icu le veut!]
cat.3,19Ai, déu meu\ [Ai! Mon Dieu!]
prov. Aïe
368 Pour plus d’exemples italiens, voir Georges ULYSSE, Pratique de l'italien
de A à Z , Paris. Éditions Hatier, 1994, § 138 pp. 171-174 et Luca SERIANNI,
Alberto CASTELVECCHI, Grammatica italiana (italiano comune e lingua
letteraria). Suoni, forme, costrutti, Torino, UTET, 1989, pp. 311-320.
369 Le catalan compte plus de 1200 interjections différentes.
155
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159
***Codicele Voroneţean, Ediţie critică, studiu filologic şi studiu lingvistic
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179
INDEX
A
DRAGOMJRESCU, Adina, 119
DUBOIS, Jean, 26,29,42,45,52,
57,61,71,96,102,105,113,116,
117.118,119,120,122,137,143
ALVAR, Manuel, 18.37,76,141.
144
ANGLADE. Joseph, 56
ARRIVÉ, Michel, 79
AVRAM, Avram, 148
E
B
ERNOUT, Alfred 121
B.MOLL,F.de. Il
BARTOLI, Giulio, 126,127
BEC, Pierre, 35,84,115
BEDU-VRÂNCEANU, Angela, 9,
16,33,121
BLANCHET, Philippe, 13
BOURCIEZ, Edouard, 13,19,21,
38,43,55,69
BRÂNCUij, Grigore, 83
BIJR1DANT. Claude, 73.146
G
GADET, Françoise, 79
GALMICHE, Michel, 79
GENOT, Gérard, 18,19,65
GIELY, Bernard, 111
GIURESCU, Anca, 130
GRANDGENT
C.H., 11, 18, 52. 56, 67, 85
GREVISSE, Maurice, 33,61,75,
96,105,109,116
GUILLAUME, Gustave, 35
C
CARABULEA, Elena, 118
CASTELVECCH1, Alberto, 155
CORNILESCU, Alexandre, 58,
COÇERIU, Eugeniu, 135
COTEANU, Ion, 112
CUADRADO, Juan Gutiérrez, 69,
77,145
H
HERMAN, Josef, 148
HOUCHON, Mireille, 139
HUCHON, Mireille, 19
HUMMEL, Martin, 126,127,133
J
D
JESPERSEN, Otto, %
JOSEP CUENCA Maria, 151
DABORD, Bernard, 11
DARMESTE1ER, Arsène, 130
DENIS, D.. 152
DENSUSIANU, Ovid, 27,37,48,
50,98
DIACONESCU, Ion, 115
L
LATHROP, T. A., 69,77,145
LLORET, Maria-Rosa, 151
18!
M
RUSU, Valeria 31
MARCHELLO-NLZiA, Christiane,
24,49,54
MARTINET, André, 11
MASCARO, Joan, 151
MIHÄESCU, H., 30
MÎRZEA VASILE, Carmen, 128
MOIGNET, Gérard 85
S
SALA Marius, 98,103.111,129,
149
SANCIER-CHATEAU, A„ 152
SAUSY, Lucien, 75,119
SCHLIEBEN-LANGE Brigitte, 148
SERIANN1, Luca, 155
SOLA, Joan, 151
STEIN, H„ 115
N
NICOLAI7,, Alexandra, 58,160
NICULESCU, Alexandm, 131
NUNES, Joaquim, 12
T
TEKAVCIC, Pavao, 63,69
THOMAS, François, 121
TOURATIER, Christian, 119
P
PEREZ SALDANYA Manuel, 151
PICOCHE, Jacqueline, 24,49,54
POPESCU-MARJN, Magdalena, 118
POTTIER, Bernard, 11, 18,37,76,
141,144
U
ULYSSE, Georges, 155
UTET, Torino, 155
R
w
ROHLFS, Gerhard, 76,131
WAGNER, M.L., 25,90
182
TABLE DES MATIÈRES
A v a n t-p ro p o s ........................... ............................................ ............. 5
A b ré v ia tio n s ........................................................................................ <
L e n o m ................................................................................................ -9
L ’a d je c tif............................................................................................21
L ’a r tic le .............................................................................................. 35
L e p ro n o m ......................................................................................... 45
Le pronom p e rso n n e l..................................................................46
Le pronom de p o lite sse .............................................................. 49
Le pronom réfléchi............................................................. .........50
Les pronom s dém onstratifs....................................................... 52
Le pronom in d éfin i..................................................................... 57
Le pronom de renforcem ent...................................................... 60
Le pronom p o sse ssif...................................................................61
Les pronom s relatifs, interrogatifs et exclam atifs............... 67
Les pronom s n ég a tifs..................................................................75
L e N u m é r a l.......................................................................................79
L e V e r b e .............................................................................................89
Les conjugaisons..........................................................................90
Le nom bre et la p ersonne...........................................................94
Les m odes personnels et leurs te m p s ..................................... 95
Les m odes non personnels
(infinitif, participe, gérondif et supin).................................. 113
Les voix du v erb e..................................................................... 119
L ’a d v e r b e ........................................................................................123
L a p ré p o s itio n ................................... •............................................137
L a c o n jo n c tio n ...............................................................................143
L ’in te rje c tio n .................................................................................151
B ib lio g ra p h ie..................................................................................I ?
I n d e x ................. ....................................................................... ....... 181
183
Directeur: M irceaT ritu
Fondateur: dr. T.A. Codreanu
Mise en page: Andrei Doboş
Imprimé en Roumanie par Casa Cărţii de Ştiinţă
400129 Cluj-Napoca; B-dul Eroilor nr. 6-8
Tél./fax: 0264-431920
w ww .casacartii.ro; e-mail: editura@ casacartii.ro
Docteur ès lettres de lUniversité de Provence (AixMarseille I - UFR-ERLAOS), depuis 2012 Université
d'Aix-Marseille (UFR-ALLSH), et ancien lecteur de
roumain à lUniversité de Provence (2000-2004), Adrian
CHIRCU-BUFTEA (né en 1970) enseigne, depuis 1996, le
roumain et la linguistique comparée des langues romanes à
l'Université «Babeş-Bolyai» de Cluj-Napoca (Roumanie).
L'auteur a publié des articles et des comptes rendus dans
des revues de linguistique roumaine et romane de son pays
(Revue roumaine de linguistique. Studii şi cercetări
lingvistice, Lim ba română, Dacoromania, Analele
Universităţii «Alexandru Ioan Cuza» din Iaşi, Philologos,
Philologica Jassyensia, Studia Universitatis Babeş-Bolyai.
Philologia, Analele Universităţii din Craiova, Analele
Universităţii Ovidius din Constanţa), ainsi que dans des
revues prestigieuses de linguistique romane à l'étranger : Vox
Romanica (Suisse), Cahiers d'études romanes (France) et Estudis Romànics (Espagne).
En 2008, l'auteur a publié l'ouvrage L'adverbe dans les langues romanes. Études
étymologiques, lexicale et morphologiques (français, roumain, italien, espagnol, portugais,
catalan, provençal), sorti aux éditions Casa Cărţii de Ştiinţă, à Cluj-Napoca
À part ces études, il a publié des livres d'exercices de langue roumaine contemporaine -!
Exerciţii de limba română contemporană. (Caiet de seminar) et Teste de gramatică —et il a
participé à l'élaboration de tests pour étudiants étrangers (Diplomă de cunoaştere a limbii române).
Il a coordonné avec G. G. Neamţu et Ştefan Gencărău le volume collectif Limba
română : abordări tradiţionale şi modeme, paru en 2009, à Cluj-Napoca, aux éditions
Presa Universitară Clujeană.
« Il est rare, aujourd'hui, de rencontrer des ouvrages de synthèse qui offrent un
panorama succinct mais complet de la morphologie romane, y compris son rapport avec le
latin. L'ouvrage du linguiste roumain correspond pleinement à ces critères. Les contenus
sont clairement présentés, sansfard théorique, facilitant ainsi l'apprentissage des données
de base. » (Martin Hummel)
« Le livre représente un document de consultation pour des chercheurs d'ici ou
d'ailleurs qui veulent avoir sous la main la synthèse et les opinions d'un spécialiste du
roumain et des langues romanes en matière de morphologie romane, historique et
comparée. Son contenu est d'un très bon niveau scientifique. » (Liana Pop)
« Ce précis s'appuie sur l'expérience de l'auteur, en tant que romaniste et roumaniste, et
sur une bibliographie étendue et de référence qui lui permet d'étayer son raisonnement de
façon claire et précise. Il ne fa it nul doute que ce livre contribuera à une meilleure
connaissance de l'évolution du latin vers les langues romanes et à la diffusion de celle-ci. »
(Estelle Variot)
ISBN 978-606-17-0039-4
9 786
61
700394
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