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1 Introduction
1.1 Préambule
L’objet de la commande porte sur une observation des futurs possibles pour les
« petites villes isolées » européennes à l’horizon 2050. L’étude s’intéresse
également à la place de ces petites villes dans le développement territorial
européen au même horizon, et à l’impact des tendances globales et régionales
sur leur propre développement.
Les « petites villes » concernées par cette étude sont définies par la commande
comme des « aires urbaines accueillant entre 5 000 et 50 000 habitants, d’une
densité de 300 habitants au km² et situées en dehors des agglomérations denses
de plus de 50 000 habitants » (Eurostat, 2010).
Toutefois, une attention doit être portée sur l’absence quasi totale de données
prospectives relatives à cette définition. Une littérature relativement récente met
l’accent sur une prise de conscience du rôle des « villes moyennes » dans le
développement territorial européen, notamment au travers des travaux d’ESPON
(European Spatial Planning Observation Network), mais la plupart des écrits
traitent de la ville de manière générale, sans consensus sur une définition de la
ville par rapport à sa taille.
Le rapport SMESTO, The Role of Small and Medium-Sized Towns
(ESPON,
2006), propose trois approches de la ville : l’approche fonctionnelle, l’approche
morphologique et l’approche administrative. Ces trois approches sont valables
pour toutes les villes qui verront leur « urbanité » évoluer selon le critère utilisé.
En outre, le rapport définit les villes moyennes comme étant soit incluses dans
les dynamiques métropolitaines, soit incluses dans un réseau de villes, soit
isolées. D’autres documents, tel le « Medium-sized Towns, Strategic Planning
and Creative Governance in the South Baltic Arc » (Kunzmann,
2007),
différencient également trois types de villes moyennes selon qu’elles sont
incluses dans une région métropolitaine, à la croisée de deux régions
métropolitaines ou exclues des dynamiques métropolitaines. De multiples
documents explorent les définitions de la ville, faisant varier les critères
d’inclusion et les typologies. Pourrions-nous nous arrêter sur une définition de la
région métropolitaine qui obtienne l’adhésion de toutes les régions ? S’attarder
sur cette problématique met en lumière deux constats simples : d’une part, le
processus de métropolisation ne s’arrête pas aux frontières d’une aire
métropolitaine et, d’autre part, la diversité des villes européennes est telle que ce
consensus est impossible.