Secteur d’étude
Minganie
227
Exceptionnellement, une tourbière de relativement grande dimension (2 km2) est retrouvée à une dizaine de
kilomètres au nord de la confluence de la rivière Mingan Nord-Ouest (Archambault, 2002).
Certains paramètres de qualité de l’eau mesurés durant les saisons de croissance végétale de 1981 à
1985 à l’aval de la rivière Mingan (au niveau du pont de la route 138) ont permis d’estimer un indice de
qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP) de l’eau de la rivière pour cette période. Un IQBP de
74, correspondant à une eau de qualité « satisfaisante », est obtenu en se basant sur les six paramètres
disponibles suivants : concentration de matières en suspension, concentration d’azote ammoniacal,
concentration de nitrites-nitrates, concentration de phosphore total, saturation en oxygène dissous et
turbidité. La turbidité y est le paramètre limitant responsable de l’abaissement de l’indice. Les mesures du
pH (médiane de 6,2) ont été omises dans l’estimation de l’IQBP, puisque l’écoulement de l’eau sur la roche
cristalline du bouclier canadien et le lessivage des acides humiques des sols podzolisés la rendent
naturellement acide. Aucune donnée concernant la qualité de l’eau des lacs n’est disponible.
La station météorologique de Rivière-Saint-Jean, opérée par le MDDELCC et localisée 23 km à
l’ouest de l’embouchure de la rivière Mingan, indique une température moyenne annuelle de 1,4 °C et des
précipitations moyennes annuelles de 1 094 mm. La modélisation climatique illustre que la température
moyenne annuelle diminue alors que l’altitude et la latitude augmentent, passant de 3 °C en bordure du
golfe du Saint-Laurent à -1 °C à l’extrémité nord du bassin versant. Les précipitations moyennes annuelles
ne dépendent pour leur part que de l’altitude et passent de 1 100 mm en bord de mer et dans les vallées
importantes à 1 300 mm sur les plateaux.
21.1.2.3. Flore et faune
Le couvert forestier du bassin versant est répertorié comme étant du domaine de la sapinière à
épinette noire sur la bande côtière et de la pessière noire à sapin et mousse sur presque tout le reste du
territoire. La proportion d’épinette noire comparativement au sapin augmente donc du sud vers le nord. Ces
espèces d’arbres sont aussi accompagnées d’épinettes blanches, de pins gris, de bouleaux blancs et de
peupliers faux-trembles (Archambault, 2002). Ayant été faiblement perturbé par la récolte forestière et le
feu ces dernières décennies, la forêt y est généralement considérée comme mature et vierge. Toutefois, une
importante infestation d’arpenteuse de la pruche a touché le centre du bassin versant à la fin des années
1990 et début 2000, causant une défoliation substantielle des sapins.
La rivière Mingan est reconnue comme rivière à saumon. Outre le grand brochet (Esox lucius), le
grand corégone (Coregonus clupeaformis), le ménomini rond (Prosopium cylinraceum), le touladi
(Salveninus namaycush) et la lotte (Lota lota) constituent les principales espèces de poissons d’eau douce
recensées. Le saumon atlantique (Salmo salar), l’esturgeon noir (Acipenser oxyrhynchus), le gaspareau
(Alosa pseudoharengus), l’alose savoureuse (Alosa sapidissima), le poulamon atlantique (Microgadus
tomcod) et l’anguille d'Amérique (Anguilla rostrata) y sont les principales espèces anadromes et
catadromes (Archambault, 2002). L’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) et l’omble de fontaine
(Salvelinus fontinalis) y sont aussi observés.
Depuis une quinzaine d’années, une diminution des captures sportives de saumon a été observée,
suggérant une baisse de la population (Fig. 14). De même, selon le dernier décompte effectué par la firme
GENIVAR en 2010 sur la rivière Mingan, il y aurait eu 355 saumons en montaison, dont 110
rédibermarins, 14 madeleineaux et 231 indéterminés. Selon l’estimation du MERN (C. Lavallée, comm.
pers. MERN, 2013), le nombre d’œufs déposés est évalué à 1 376 685, soit inférieur au nombre d’œufs