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La monnaie bien collectif, réalité sociale fondée sur la foi (fiduciaire)
La monnaie, du fait qu’elle soit à la disposition d’un grand nombre d’usagers et non
réservée à un seul individu, est un bien collectif. Bien collectif particulier que le marché n
peut pourvoir, d’où l’intervention nécessaire de l’Etat pour le fournir. La monnaie est donc
par essence un bien « socio-politique ». La monnaie dépend d’une sorte de plébiscite
continuel auquel prend part toute la communauté. Le fait monétaire est une représentation
collective et que la monnaie est fiduciaire, c’est-à-dire fondée sur la foi.
En réalité, cette fonction sociale ne fonde pas sa valeur mais la confirme. Car après tout
c’est la société qui accepte la monnaie ou la rejette.
En somme, la monnaie est l’expression de l’unité et de la cohésion nationales
juridiquement, politiquement et militairement protégées.
De la définition de la monnaie.
S’il nous faut donner une définition de la monnaie, nous dirons que la monnaie est une
créance de la société sur le système bancaire. Elle donne droit à celui qui la détient, le droit de
pendre part au produit social. La monnaie objective la créance de la société sur le système
bancaire.
La monnaie, attribut de la souveraineté.
Au-delà de son essence d’être valeur, la monnaie est un pouvoir. C’est un attribut de la
souveraineté. Une souveraineté politique et juridique ne peut être forte et sans une
souveraineté monétaire. Car la monnaie constitue un véritable outil politique économique,
capable d’orienter et d’impulser le développement économique.
B- Le contexte politico-économique
Le Conseil des ministres de l’économie et des finances de l’UEMOA, réuni à Bissau, le
23 décembre 2010, refuse d’accepter en son sein des personnalités non nommées par M.
Alassane Ouattara, "le Président reconnu par la communauté internationale". A son tour, la
Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA du 22 janvier 2011 à Bamako
(Mali), entérine la décision de Bissau et pousse le Gouverneur de la BECEAO, l’ivoirien
Philippe Henry DAKOUY-TABLEY à la démission. Comme conséquence immédiate, la Côte
d’Ivoire se trouverait privée de toutes ses ressources financières gérées par la BCEAO, et par
la même occasion verrait ses avoirs extérieurs en devises du compte d’opération logé au
trésor français bloqué. Comme si cela ne suffisait pas, deux banques commerciales, filiales de
banques françaises de droit ivoirien, la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie
de Côte d’Ivoire (BICICI) et la Société Générale de Banque de Côte d’Ivoire (SGBCI)
ferment les portes le 16 et 17 février 2011, sans préavis sur injonction du gouvernement
français ; du coup, les déposants ivoiriens de ces banques sont privés de leur épargne créant
ainsi d’énormes préjudices.
Devant une telle adversité sans nom, tendant à asphyxier économiquement,
monétairement et financièrement la Côte d’Ivoire, celle-ci se voit dans l’obligation de réagir.