Dieu n'accepte pas que l'homme soit opprimé et esclave. Par la force persévérante de Dieu, ]Moïse va faire sortir
"son peuple" de l'Égypte et le conduire pendant quarante ans dans le désert, en marche vers la Terre Promise
c'est là une image de la persévérance qu'il faut avoir tout au long d'une vie pour conquérir sa liberté. Au cours de
cette marche, Dieu fait alliance avec "son peuple" sur l'Horeb, ou Sinaï. La pièce maîtresse de cette alliance est
le Décalogue, les Dix Paroles, dites aussi les Dix Commandements. C'est l'alliance mosaïque.
Elle s'appuie sur la foi du patriarche Abraham. "père des croyants" par sa foi exemplaire en un
Dieu étonnant qui l'appelle à tout quitter "pour atteindre la cité qui aurait de vraies fondations; celles dont Dieu
lui-même est le bâtisseur et l'architecte" (lettre aux hébreux 11,10).
La Bible raconte aussi comment, en ne respectant pas le contrat, le peuple d'Israël se punit lui-
même et connaît défaites, exils, déportations ; comment Dieu se veut fidèle à son alliance et dans la mesure ou le
peuple reconnaît son péché, il trouve avec lui des chemins de "reconstruction".
Surtout à partir des années 550 avant J.-C., des communautés juives se sont implantées dans les
villes du bassin méditerranéen, en Égypte et au Proche-Orient.
Les membres de ces communautés s'intégraient dans les cités où elles vivaient et leurs membres
perdaient peu à peu leur langue, l'hébreu, pour parler la langue du pays et surtout la langue "internationale" de
l'époque, le grec. Ce qu'il est intéressant de savoir, c'est qu'un roi égyptien, Ptolémée HI, demanda à des lettrés
juifs de traduire la bible hébraïque en langue grecque, qui est une langue à la grammaire précise. Cette traduction
fut alors utilisée par l'ensemble de communautés juives de la diaspora. Elle s'appelle la traduction des septante
en hommage aux 72 traducteurs.
Vers les années 750 de l'histoire de Rome, commence l'histoire de la deuxième Alliance, racontée
par les communautés chrétiennes qui sont nées en Israël et se sont d'abord propagées au Liban, en Syrie et
Jordanie actuelles. C'est l'histoire d'un Juif, d'un Israélite nommé Jésus. C'est un homme pieux qui suscite de
l'intérêt par son discours et son comportement.
La Synagogue, comme l'Église, ont eu longtemps la tentation de sacraliser ces écrits en les
affirmant, plus ou moins, Parole de Dieu. Elles ont eu du mal à accepter que ces écrits soient soumis à la critique
des historiens, des archéologues, des exégètes et des philologues.
Pour le croyant juif et chrétien, d'une façon globale, aujourd'hui, ces écrits qui s'étalent, en gros,
sur un millénaire, sont reconnus comme révélant une Parole de Dieu à travers des récits qui sont liés à des
cultures et des époques où on estime qu'ils ont été rédigés. Cette Parole est reconnue comme révélant de façon
progressive un Dieu Unique dont le trait essentiel est la fidélité de l'amour qu'il porte à l'histoire de tous les
croyants et de tous les humains. En ce sens, ces écrits sont Parole inspirée de Dieu.
D'une façon globale, pour le croyant juif et le croyant chrétien, les écrits de la Bible sont sans
cesse à interpréter et à adapter à la situation dans laquelle ils vivent. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut adapter une
vérité ou une morale, ce qui veut dire qu'il faut essayer de vivre en vérité dans la situation concrète où nous nous
trouvons.
QUELQUES AUTRES CONSIDÉRATIONS :
Une lecture attentive de la Bible enseigne que, pour le croyant chrétien, il ne saurait y avoir d'un
côté du sacré et de l'autre du profane. En reprenant les termes du récit de la Création, regardant ce qu'Il avait fait,
Dieu déclare que tout est bon, et quand il s'agit de l'être humain, il dit très bon. Ce qui veut dire que la création
confiée à l'Homme est bonne et que son travail est d'ajuster cette création à la sainteté de Dieu ; les croyants
chrétiens n'ont pas à faire du sacré, mais à sanctifier le monde.
Le message des prophètes et du Christ est essentiellement un appel à l'homme pour qu'il exerce sa
liberté à bâtir un monde de justice et de fraternité dans un respect fondamental des personnes. Deux exemples :
1) le passage du prophète Isaïe (chap. 58 - 550 avant J.-C.) : "qu'est-ce que le jeûne ou la prière qui me
plaît... défaire les chaînes injustes, délier les liens du sang, envoyer libres les opprimés, briser tous les jougs,...
partager ton pain avec l'affamé, héberger chez toi les pauvres sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas
te dérober devant celui qui est ta propre chair... " Nous trouvons les mêmes appels chez les autres prophètes ou
dans les livres de la Sagesse.
2) le discours de Jésus sur la montagne en Matthieu chapitres 5,6,7. En 25,31 à 46, Jésus enseigne que le
critère du jugement sera celui-ci :"ce que vous faites (ou ne faites pas) au plus petit d'entre les hommes, c'est à
moi (Jésus Dieu) que vous le faites (ou ne le faites pas)".
Quand quelqu'un vient trouver Jésus pour lui demander un chemin de vie, la réponse est toujours
la même :"Si tu veux... "
La foi des croyants chrétiens est rencontre avec la personne du Christ et n'est liée à aucun cadre
culturel, mais passe par la médiation de son message vécu par une communauté.
La Bible, et en particulier le Nouveau Testament, insiste et enseigne avec persévérance l'égale
dignité de l'homme et de la femme, et de chaque chrétien, tant dans la communauté humaine que dans la
communauté Église, bien que les rôles soient différents pour le bon fonctionnement de la communauté (Cf.
Lettre aux Éphésiens 4,1-16).
C'est le témoignage de ses disciples, assurés de sa résurrection et ne connaissant plus aucune
crainte, qui se regroupent et qui vont essayer de vivre une authentique vie de fraternité et de confiance en la force
de la Parole de leur maître Jésus le Christ. Ils sentiront rapidement le "besoin de l'écrit" pour une transmission
fidèle de cette "Bonne Nouvelle". Ce sera chose faite de façon quasi définitive au début du IIe siècle. Si un