1. Manifestations du rifting n A. La topographie B. Les failles actives C. La sismicité: n n n n n Plan Distribution des épicentres et des foyers Mécanismes au foyers et tenseurs de contraintes D. Les mesures géophysiques: n n n Géodésie: déplacements en surface Gravimétrie: anomalies de densité Tomographie: anomalies de vitesse 2. Conditions du rifting 3. Concepts en jeu: tests, modèles d’évolution 4. Conclusions: comparaisons avec d’autres rifts 1 Image SPOT panchromatique (résolution au sol 10 m) 2 Profils topographiques à travers les terrasses de Taksimo 3 C. La sismicité: Distribution des épicentres MacKey et al., 2010 Les failles actives et la sismicité Sismicité 1962-1997: 110 000 séismes 4 Sismicité: seuils (a) Histogram of the total number of earthquakes recorded by BYKL network as a function of time. Each bin holds 1 year of data. (b) Frequency–magnitude distribution for earthquakes recorded from 2004 to 2010 within the BRS. Radziminovich et al., 2013b Sismicité (suite): Profondeur des foyers Etudes antérieures à 2000 Vertlib, 1997 Sismicité 1962-1997 110 000 séismes Déverchère et al., 1993 5 Histogramme global n n n n 613 séismes Intervalle 2 km Forme régulière 1 séisme dans le manteau sup. Sismicité (suite): Mécanismes au foyer 6 Map of the M ⩾ 2.8 seismicity from 1950 to 2008. (1) Epicenters of earthquakes within given magnitude ranges. (2) Focal mechanisms in the lower hemisphere from first motions (by black) and waveform inversion (by gray). Focal mechanisms of Baikal rift system: Statistics – Ternary diagrams Sankov et al., 2014 7 Variation du champ de contraintes et vecteurs glissement Synthèse des vecteurs déplacement au Nord du rift 8 D. Les mesures: Géodésie Equipe au départ à la gare d’Irkoutsk Mesures GPS Antenne Récepteur 9 Champ de vitesse GPS 1994-1998 (référence: Irkoutsk) · Pas de déformation sur la plateforme sibérienne au mm/an près · Le rift s’ouvre à une vitesse de 4 à 5 mm/an vers le SE · Les failles actives du sud du rift sont actuellement « bloquées » 10 taux Taux de déformation d’après les mesures GPS de 1994 à 2007 (Lukhnev et al., 2010) e1=26.2 ´10-9yr-1 e2=-2.9 ´10-9yr-1 e1=11.8 ´10-9yr-1 e2=-18.1 ´10-9yr-1 e1=22.3 ´10-9yr-1 e2=-16.8 ´10-9yr-1 11 Champ de vitesses GPS au sud du rift (par rapport à l’Eurasie, ellipses à 95% de confiance) 3 à 4 mm/an d’ouverture A comparer aux vitesses géologiques! 1994-2003 D. Les mesures géophysiques Gravimétrie 12 Anomalies de Bouguer comparée au modèle de compensation locale (Airy) = Anomalie isostatique Négatif = excès de masse (sous-compensation) batholithe, flexion vers le haut, slab, etc... Positif = déficit de masse (sur-compensation) sédiments, flexion vers le bas, manteau léger, fluage, etc… D. Les mesures (suite): Tomographie n n Téléséismes: (Koulakov, 1998; Villasenor et al., 2001) Sismicité régionale (Petit et al., 1998) Ondes de surface Ondes de volume 13 Map of the lithosphere thickness of Central Asia derived by surface waves tomography (after Kozhevnikov, 2012) Exemples de tomographie télésismique à partir d’ondes de surface Vitesses de groupe des ondes de surface (ondes de Rayleigh à 70s) Inversion de dispersion des ondes de Rayleigh à 10-150 s -> Profils de vitesse S Wu et al., 1997 Yanovskaya et Kozhevnikov, 2003 14 2. Conditions du rifting n A. L’histoire anté-Cénozoïque n B. L’histoire Cénozoïque n C. La rhéologie et la structuration résultante: un fort héritage A. L’histoire anté-Cénozoïque Début du Permien Fin du Permien Début du Jurassique Fin du Jurassique (d’après Zorin, 1999) 15 B. L’histoire Cénozoïque -> Collision Inde-Asie: effets distaux par avancée du poinçon indien ? (Géosciences Rennes) -> Subduction Pacifique: effets distaux par modifications thermique et mécanique à grande distance ? C. Rhéologie et structuration résultante Géologie: un ancienne chaîne liminaire bordée par 2 sutures Affleurements précédant la fermeture de l’océan Okhotsk Suture Paléozoïque Suture Mésozoïque Zorin, 1999 Différenciation crustale et structuration thermo-mécanique vers ~100 Ma 16 3. Concepts en jeu: tests, modèles d’évolution n A. Evolution spatio-temporelle de l’extension: le modèle « thermique » de McKenzie n n n B. Rhéologie crustale n n n n Subsidence initiale Subsidence thermique Ce que nous dit la distribution des séismes Epaulements de rift: origine? Résistance lithosphérique C. Mode d’amincissement n n n Géométrie 2D du rift: symétrique? Rift actif ou passif? Rifting oblique A. Evolution spatio-temporelle de l’extension Subsidence des rifts: modèle thermique d'amincissement uniforme de la lithosphère (McKenzie, 1978) MODELE : 2 phases successives : • amincissement instantané de la lithosphère induisant la subsidence initiale (ou tectonique) (2) ; • évolution liée au refroidissement et à l'épaississement de la lithosphère après l'extension:subsidence thermique (3) Subsidence finale totale = subsidence initiale (ou tectonique) + subsidence thermique Pourquoi ces 2 subsidences successives? - Lithosphère soumise à un étirement -> Manteau et croûte amincis mécaniquement, asthénosphère remonte. - Aquelques cm/an: réajustement isostatique responsable de la subsidence initiale (tectonique) : P1 = P2 - Puis l'asthénosphère refroidit et devient donc de la lithosphère, plus dense ->rééquilibrage thermique -> réajustement isostatique : subsidence thermique P1 = P2 = P3 17 De l'amincissement à la subsidence initiale La subsidence initiale est directement liée au maintien de l'équilibre isostatique à la suite d'un amincissement lithosphérique Les indices a, sup, inf correspondent respectivement à l'air, à la couche supérieure et la couche inférieure. ha = profondeur de la dépression formée à la suite de l'étirement de lithosphère. hinf correspond à la remontée de la couche inférieure. Surface de compensation = toutes les pressions exercées sur cette surface sont égales Egalité des pressions lithostatiques sur la surface de compensation : Pi = Pf soit: ρsupgh0 = ρinfghinf + ρsupghsup + ρagha avec g l'accélération de pesanteur Amincissement β = h0/ hsup Si on a de l’air en surface: ρa = 0 hinf = (ρsup(h0 - hsup)) / ρinf Connaissant β = h0/ hsup : hinf = ρsuphsup(β - 1) / ρinf Connaissant hsup, h0 (ou β et h0 ), on en déduit: ha = h0 - hsup - hinf = h0 - hsup(1 - (β - 1) ρsup / ρinf ) Si on prend en compte le remplissage du bassin par l'eau et/ou les sédiments, on a alors par exemple avec un remplissage total du bassin par l'eau : hinf = (ρsup - ρeau)hsup(β-1) / (ρinf - ρeau) Applications numériques (simples: hypothèse de compensation locale d’Airy) Cas 1 : amincissement de la croûte, calcul de la subsidence induite par l'amincissement - Cas simplifié : modèle à deux couches de densité différentes (croûte continentale et manteau) en négligeant la différence entre lithosphère et asthénosphère (calcul réalisé par Airy au milieu du 19e siècle) - Bonne approximation de premier ordre car la différence de densité entre la croûte et le manteau (0,6) est ~10 fois supérieure à la différence de densité entre le manteau asthénosphérique et le manteau lithosphérique (0,05). - Dans le cas d'un amincissement de h0 - hsup = 1 km, on trouve une remontée du manteau hinf = 818 m et une subsidence ha = 182 m. - Dans le cas d'un amincissement de 50 % d'une croûte de 30 km d'épaisseur (h0 = 30 km et hsup = 15 km, on trouve une remontée du manteau hinf = 12,27 km et une subsidence ha = 2730 m. Schéma montrant comment un amincissement de 50 % de la croûte entraîne une subsidence tectonique ET une remontée du manteau lithosphérique 18 Cas 2 : amincissement simultané de la lithosphère et de la croûte Lithosphère composée de 30 km de croûte (ρ = 2,7 g/cm3) et de 70 km de manteau lithosphérique (ρ = 3,3 g/cm3), ce qui fait une lithosphère de densité moyenne de 3,12 g/cm3 Soit un amincissement de 50 % de l'ensemble : h0 = 100 km et h0 - hsup = 50 km. On trouve une remontée du manteau hinf = 48 km et une subsidence d'environ 2 km. Cette subsidence de 2 km résulte en fait : • d'un effet « croûte » : -2 538,5 m (voir le cas 1 en prenant ρ = 3,25 g/cm3 pour le manteau sous-jacent : un amincissement de 15 km de la croûte sur un manteau (ρ = 3,25 g/cm3) provoque une subsidence de 2 538,5 m) • d'un effet « manteau lithosphérique » : +539 m (un amincissement de 35 km de manteau lithosphérique (ρ = 3,3 g/cm3) sur un manteau (ρ = 3,25 g/cm3) provoque une remontée de 539 m) En laissant le temps s'écouler, la partie supérieure de l'asthénosphère refroidira et deviendra lithosphère. En quelques dizaines de millions d'années, la lithosphère retrouvera son épaisseur standard de 100 km avec 15 km de croûte et 100 15 = 85 km de manteau. En effet, l'épaisseur de la croûte restera de 15 km car le Moho est une limite pétrographique. 25 48 km (85 km - 35 km – 2 km) d'asthénosphère vont donc redevenir du manteau lithosphérique par refroidissement, ce qui entraînera une subsidence thermique (très lente) de 770 m. http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-subsidence.xml B. Rhéologie crustale: B1: Ce que nous dit la distribution des séismes en profondeur - Tests sur la rhéologie (Burov et Diament, 1995) n n n Distribution de température: modèle de demi-espace Croûte cassante: Critère de Von Mises (Loi de Byerlee) Croûte ductile: Fluage en loi de puissance État initial Isostasie locale (hydrostatique) Isostasie flexurale La résistance limite sera exprimée à chaque niveau crustal comme un pourcentage de la résistance totale (en plus: rigidité flexurale) (et épaulements de rifts + bombement thermique) 19 Enveloppe (« Yield Stress Enveloppes =YSE) classique de la lithosphère continentale Géotherme : déduit du flux de chaleur mesuré en surface ou du modèle de plaque en refroidissement (âge thermique) Transitions Fragile – ductile (TFD ou BDT): multiples sommet marqué par pic, base par faible résistance Dépendance du temps: pour lois en puissance © C. Brunet Effets du taux de déformation et de la pression de pore B2. Rhéologie crustale: Origine des épaulements de rift Mécanismes évoqués Niveau de « necking » Fluage de la croûte inférieure Burov et Poliakov, 2001 D’après Braun et Beaumont, 1989 -> Application au Baïkal: Modèles: prendre en compte les forces de restauration isostatique, la rhéologie, l’érosion 20 Modélisation gravimétrique en terme de flexion L’origine de la topographie Modèle de « necking » (van der Beek, 1997) L’origine de la topographie Modèle de flexure de plaques discontinues (Petit et al., 1997) 21