La communauté
Au Mali, ils ont, à ce jour, le plus grand nombre de mosquées et de médersas et ils continuent
d’en construire partout. Il n’y a pratiquement pas une seule localité malienne où ils sont
absents.
Pour les Wahhabites, tous les autres musulmans sont des égarés qu’il faut soit réformer, ou
éliminer s’il le faut. C’est pourquoi, dans leurs prêches, ils attaquent agressivement tout le
monde. Or, on sait qu’ils sont très organisés, notamment sur le plan financier. Ils élaborent
toujours des stratégies et mènent conséquemment des offensives en direction, singulièrement,
des jeunes, élèves et étudiants en particulier.
Historique du chiisme au Mali
Des chercheurs ont pu attester ces derniers temps que les anciens manuscrits islamiques bien
connus de Tombouctou font mention de la connaissance du chiisme dans le vieux Soudan
français (actuel Mali). Un travail important attend donc d’être mené à ce niveau.
Toutefois, l’intérêt actuel des Maliens pour le chiisme date du triomphe de la Révolution
islamique en Iran en 1979. Les érudits ont pu, à travers d’anciens textes qu’ils possédaient,
établir le bien fondé de l’existence historique des 12 Imams de la Sainte Famille de
Mouhammad (saw). Puis, des esprits éclairés continuent d’apporter des preuves qui attestent
qu’à l’origine les ancêtres des Maliens pratiquaient plutôt le chiisme avant qu’ils ne soient
submergés par les flots du soufisme et autres écoles.
D’après tous les recoupements, l’arrivée du chiisme actif, tel qu’on le connaît aujourd’hui au
Mali, date de la rencontre, en 1986-1987, entre Cheick Moussa Gaoussa Traoré, alors jeune
théologien formé à la médersa ‘’El Hilal’’ de Missira (Bamako), et un diplomate iranien du nom
de Hassan Hambraze, qui était le chargé d’affaires de son pays à Bamako. Celui-ci est le fils
d’un grand érudit iranien et était lui-même versé dans les sciences islamiques. Les deux
hommes auront des entretiens et des débats fréquents sur divers sujets islamiques, qui se
prolongeaient le plus souvent tard dans la nuit. Un groupe finit par s’élargir et comprendra
notamment, outre Moussa Gaoussou Traoré, Mohammed Diabaté, Youssouf Diallo, Abdoul
Salam Maïga, Idriss Traoré, Adam Sangaré, Ahmad Traoré, Idriss Tangara, Mohamed
Abdramane Traoré, Daoud Diakité, Doucouré. Puis, des régions viendront Moulaye Diarra,
Cheick Sidi Amar Cheick Diarra, Thierno Baro, Ibrahim Samaké, etc.
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