Agir sur les deux fronts FFFFFF
Le changement climatique
représente un challenge plané-
taire auquel sont confrontées
toutes les sociétés et qui focalise
toutes les attentions. Néanmoins,
la pollution de l’air est toujours
bien présente, avec un impact
local provoquant en moyenne
une dizaine de mois de perte
d’espérance de vie et des milliers
de morts anticipées tous les ans,
rien qu’en Europe (programme
CAFE-Clean air for Europe).
Les deux questions liées aux polluants atmosphériques et aux gaz à effet de serre ne se substituent
pas l’une à l’autre mais elles s’additionnent. Leurs sources comme leurs effets sont imbriqués.
Différentes par leurs effets, les
deux problématiques sont
pourtant étroitement liées.
D’une part, elles ont les mêmes
origines (voir dossier p.6 et 7):
sources naturelles et surtout
sources humaines en forte aug-
mentation au niveau planétaire
(transports, habitat, chauffage,
industrie, agriculture). D’autre
part, leurs effets sont imbriqués.
Certains polluants de l’air
Des problématiques a priori
différentes mais pourtant
étroitement liées
La qualité de l’air que l’on respire
(concentration) résulte d’un
équilibre complexe entre les
rejets de polluants (émissions) et
certaines transformations dans
l’environnement : sous l’effet de
la météo, la pollution est accen-
tuée ou au contraire dispersée.
L’air est plus ou moins contaminé
par des polluants produits par les
activités humaines (industrie,
transports, chauffage, agriculture)
voire même par des sources natu-
relles (végétation, volcans, etc.).
Les polluants qui posent le plus
de problèmes en Ile-de-France
sont le dioxyde d’azote, les
particules, l’ozone et le benzène.
Le trafic routier est la principale
source de pollution de la région,
compte tenu de la densité des
axes routiers et du nombre de
véhicules. L’ozone et certaines
particules ne sont pas directe-
ment rejetés dans l’atmosphère
mais proviennent de réactions
chimiques à partir d’autres
polluants émis directement par le
trafic routier, l’industrie, l’agricul-
ture et le chauffage.
Les polluants atmosphériques
sont réglementés à cause de
leurs effets sur la santé et l’envi-
ronnement. Un être humain
respire plusieurs milliers de litres
d’air par jour (15 000 litres en
moyenne pour un adulte).
Chacun est donc concerné par les
méfaits des polluants sur la
santé, qui peuvent être :
- aigus : notamment pour les
personnes sensibles, lors d’une
exposition à très court terme en
cas d’épisode de pollution ;
- chroniques : dus à une exposi-
tion quotidienne aux niveaux de
pollution respirés (affections respi-
ratoires, cardiovasculaires…) ;
- et surtout sur le long terme : par
exemple, des effets cancérogè-
nes provoqués notamment par
certaines particules ou par le
formaldéhyde.
La pollution a également des
effets sur les bâtiments (noircis-
sement et altération des
façades et sur les oeuvres
d’art), et sur la végéta-
tion (réduction de la
croissance des plantes,
nécroses).
La pollution
atmosphérique,
qu’est-ce que c’est ?
locaux
sur la santé et l’environnement planétaires
sur le climat
- particules (PM),
- oxydes d’azote (NOx),
- ozone (O3),
- benzène (C6H6),
- monoxyde de carbone (CO),
- hydrocarbures (COV),
- métaux,
- pesticides,
- dioxines et furanes…
Pris en compte dans le protocole de Kyoto :
- dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2),
- méthane (CH4),
- protoxyde d’azote (N2O),
- hydrofluorocarbures (HFC),
- perfluorocarbures (PFC),
- hexafluorure de soufre (SF6).
Autres :
- ozone (O3),
- particules/aérosols.
Les gaz à effet de serre (GES) :
comme l’ozone et les particules
agissent sur le changement
climatique : l’ozone a tendance
à réchauffer l’atmosphère, les
aérosols à la refroidir.
Inversement, les changements
climatiques pourraient induire
des canicules, comme celle de
2003, plus fréquentes et auront
donc notamment un impact sur
les niveaux d’ozone (voir
encadré p.3).
Les effets de la pollution
atmosphérique sur la santé et
sur l’environnement ont été
reconnus dans les années 1960.
Cette prise de conscience a per-
mis d’établir la surveillance de
l’air et sa réglementation. En ce
qui concerne l’effet de serre, la
confirmation du poids des
activités humaines sur le
réchauffement climatique est
Pour lutter à la fois contre la dégradation de la qualité de l’air et contre le réchauffement
climatique, il est nécessaire d’agir simultanément sur les deux fronts.
plus récente. Mais ce problème
tend à éclipser le problème tou-
jours persistant de la qualité de
l’air respiré par les populations :
en Ile-de-France, près de
4 millions de personnes sont
soumises à un air qui ne respec-
te pas la réglementation.
En règle générale, les actions
visant à réduire la consomma-
tion énergétique permettent de
Nécessité de politiques intégrées
lutter efficacement contre les
deux problématiques. Toute-
fois, certaines stratégies menées
pour réduire l’une peuvent
avoir un impact négatif sur
l’autre. D’où le besoin d’une
gestion intégrée et synchroni-
sée de la pollution atmosphé-
rique avec le réchauffement
climatique, comme le soulignait
le rapport de 2007 de Philippe
2AIRPARIF Actualité N°33 - Octobre 2009
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