FICHE
PRATIQUE
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Une forme clinique : la dépression à début tardif
La dépression à début tardif est une
dépression survenant chez une personne
de 60 ans et plus, jusque-là sans antécédent
dépressif. C’est la forme la plus fréquemment
rencontrée chez les sujets âgés. Des troubles
cognitifs y sont souvent associés.
En faire précocement le diagnostic a un
intérêt majeur car elle est un facteur
de risque d'évolution vers une maladie
d'Alzheimer ou apparentée. Par ailleurs, au plan
thérapeutique, la réponse aux traitements
classiques est moins bonne que dans les
formes plus précoces de dépression. Son
évolution est plus souvent chronique, avec
un risque plus important de rechutes.
La dépression vasculaire est une forme de dépression tardive associée aux pathologies vasculaires
et aux facteurs de risques cérébro-vasculaires (voir encadré). Distinguer cette forme de dépression
permet d'envisager une action préventive par le biais de la lutte contre les facteurs de risque vasculaire.
Par contre, aucune étude n'a montré que la spécificité étiologique de cette forme de dépression justifie
une approche thérapeutique spécifique.
Le diagnostic de dépression chez une personne présentant des troubles cognitifs suit des étapes systé-
matiques : (1) repérer les situations à risque et les signes d'alerte, (2) évaluer la dépression et l'apathie,
(3) recherche de signes de gravité de la dépression (risque suicidaire).
1. Repérer et signaler les situations à risque et les signes d'alerte
Les signes d'alerte sont essentiellement des signes qui marquent un changement par rapport à l’état
habituel, que ce soit un changement environnemental ou un changement de l'état de la personne (phy-
sique, psychique et/ou cognitif) (voir aussi fiche pratique "Repérer les signes de dépression" et grille
"repérage et démarche diagnostique de la dépression en cas de maladie d'Alzheimer ou apparentée").
L'entrée en institution et la première année suivant l'entrée en institution : périodes à haut risque de dépression
La survenue d'un événement potentiellement traumatique : perte d'un être cher, séparation d'avec un animal
domestique, hospitalisation, maladie entraînant une diminution subite de certaines capacités, etc.
Un changement dans le traitement médicamenteux
Des signes physiques
- Des troubles du sommeil inhabituels ou qui s'aggravent
- Une fatigue inhabituelle, un ralentissement moteur
- Des douleurs
- D'autres plaintes ou signes physiques (perte de poids, troubles digestifs, respiratoires ou cardiaques, etc.)
Des changements de l'humeur et/ou des comportements
- Tristesse
- Ralentissement psychomoteur, baisse de l’expression verbale
- Refus de soins ou de traitement
- Repli sur soi, sentiment d’inutilité, de dévalorisation, de culpabilité
- Anorexie
- Anxiété, troubles du caractère (irritabilité, colère, impatience) et/ou délire (thèmes de la ruine, du préjudice)
- Apathie (perte d'initiative, d'intérêt et/ou de l'expression des émotions.
Les étapes du diagnostic
LA DÉPRESSION VASCULAIRE
Particularités cliniques
- Un ralentissement psychomoteur
- Une perte d’insight (capacité à auto-juger ses problèmes)
- Des troubles cognitifs plus prononcés, notamment concernant
les capacités frontales : raisonnement, jugement, planification.
Intérêt diagnostique de l’imagerie cérébrale
- L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de mettre
en évidence les anomalies vasculaires de la substance blanche
et, souvent, des séquelles d’accidents vasculaires cérébraux
(AVC).
Dépression
CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE