JEUNESSE
CRITIQUE !
Le Théâtre-Paris-Villette donne la parole à ses jeunes
spectateurs ! Ils sont au collège ou au lycée... Ils posent
leurs regards de JEUNESSE CRITIQUE sur Voyage à
Tokyo.
Les lumières s’éteignent. Le noir se fait. Le silence prend place. Voyage à Tokyo, mis en scène par Dorian Rossel du film de Yasujiro Ozu de
1953, nous transporte dans un Japon presque oublié. Où les coutumes ancestrales sont les murmures d’un temps révolu.
Assis dans cette salle, face à nous, des portes coulissantes au fond sont l’entrée d’un décor qui sert à différents usages, où les acteurs nous
invitent à mettre en œuvre notre imagination. Nos yeux vagabondent autour de ce décor atypique et ô combien intriguant. Des bancs noirs sont
alignés et offrent un espace de circulation entre eux, à quoi peuvent-ils bien servir? Ils sont tout et n’importe quoi à dire vrai. Un lit ? Ils le sont.
Un train ? Ils le font. Un salon ? Oui, à eux seuls, ils en sont un. Pratique et originale, cela fait du bien de voir qu’il reste des pièces qui nous font
échafauder nous même les décors.
Dans cette pièce de théâtre, Dorian Rossel nous présente l’adaptation du film du même nom, qui, en 1953 remporta de nombreux prix. Au
Japon, deux retraités font un voyage à Tokyo afin de voir leurs enfants et petits-enfants qui y vivent. Ozu, il y a presque soixante-dix ans, nous
dépeignait un cadre familial décousu par cette modernisation du Japon. Des enfants et des parents pris dans un tourbillon d’occupations et d’in-
térêts différents. Dans la pièce de théâtre, on assiste vraiment à ce choc de générations. Leur vérité, leurs regrets, leurs espoirs, nous touchent
en plein cœur et nous ramènent à des moments de vérité auxquels on peut s’identifier. Dans notre société actuelle dans laquelle la modernité
est en constante évolution et nous suit partout où nous allons, tandis que nous nous éloignons de ceux qui comptent vraiment.
Les lumières éclairent les comédiens. Dès la première scène, les comédiens nous présentent une performance remarquable avec une actrice
passant d’un personnage à un autre comme elle change de costume. L’attitude placide et calme des personnages nous ramène encore à ces
coutumes et ces mœurs ancestrales. Et ne parlons pas de ces silences presque gênés qui habitent les conversations entre les personnages. Tout
est surjoué pour donner l’impression d’un contexte où la rigueur et les normes étaient obligatoires.
L’œuvre en elle-même nous parle de ce contraste entre les différentes générations. Cela se ressent notamment avec les vêtements portés par les
grands-parents et les enfants.
Kimono et autres accessoires pour les retraités mais vêtements européens pour les enfants qui habitent en ville. Et puis il y a les mœurs. Une
femme qui subvient elle-même à ses besoins ? Ô grand Dieu, quelle vie horrible doit-elle mener, là, seule, sans époux et sans condition ! dit la
mère à sa belle-fille devenue veuve. Rappel brusque à la vision de la condition des femmes pour ces deux retraités qui voient la vie comme s’ils
la percevaient de leur temps. Comme un triste voile qui se pose sur ces deux êtres, devenus si étrangers à ce monde qui était, jadis, le leur.
Frôlant la perfection, l’œuvre nous porte, à travers ses textes et sa mise en scène dans ces lieux que nous inventons nous-mêmes. Le goût du
saké imprimé sur nos papilles, nous caressons les cerisiers en fleur si caractéristiques du Japon. Les dialogues et la création de chaque décor
nous fait rire par leur simplicité si réaliste. Un problème technique ? Plus de lumière ? Certes, et alors, « The show must go on »comme dit
l’expression anglaise provenant de l’univers du spectacle. Une solidarité unanime anime alors la salle de ce théâtre de la Villette et l’imagination
diffuse encore ses idées sur les êtres de chair que nous sommes. Le premier rang, aidé encore de cette modernité qui nous poursuit, éclaire les
comédiens, qui, loin d’être déconcentrés, nous éblouissent dans cette obscurité omniprésente.
Le spectacle ne peut être que magique. Accompagné de cette musique si envoûtante et de ces comédiens, si animés par leur texte que l’éclai-
rage en devient dérisoire. L’accident technique pourrait presque ajouter une touche d’humanité à cette pièce qui l’est déjà.
Ce chef d’œuvre, réfléchi et intelligent, n’a rien à envier au film et si, une touche d’humour saupoudrée d’un peu de réalisme social, tout cela
servi dans un grand bol de culture japonaise vous attire, je pense qu’il est temps que vous mettiez vos chaussures et un manteau et que vous
alliez voir la pièce Voyage à Tokyo de Dorian Rossel, car vous risquez bien heureusement d’apprécier grandement cela.
Anaïs Hamdoune
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Une mise en scène questionnant les rapports du spectateur avec son entourage.
Cette pièce mise en scène par Dorian Rossel, adaptation du film de Yasujirô Ozu réalisé en 1953, nous plonge dans un univers semblable au
nôtre. On ne nous montre pas ici la vie de personnes extraordinaires, mais d’une famille, comme celle que tout le monde pourrait avoir, avec les
mêmes préoccupations comme le travail et les tâches quotidiennes ; et ce, peu importe l’époque ou l’écart qui peut éxister entre les généra-
tions.
L’œuvre qui nous est présentée nous raconte l’histoire émouvante d’un vieux couple voyageant de la campagne jusqu’à Tokyo pour rejoindre
leurs enfants et petits-enfants. Ils sont bien accueillis et bien logés par ces derniers, mais l’on comprend très vite que l’arrivée de leurs parents
ne les enchante pas beaucoup, étant tous très pris par leur vie professionnelle. Ceux-ci n’hésiteront d’ailleurs pas à faire des dépenses inutiles
dans le but de s’en détacher, ce qui montre que malgré leurs liens familiaux ils n’entretiennent pas une grande relation.
La scène sur laquelle la pièce est jouée est capable de changer en fonction du lieu où se déroule chaque scène grâce à de grandes plaques de
bois noires coulissantes (rappelant un peu le style d’appartements japonais) ce qui donne un jeu d’entrées et de sorties original (de même avec
les paravents en fond de scène).
Cette pièce peut remettre en question les relations que nous pouvons avoir avec nos proches à travers le quotidien de cette famille japonaise,
comme l’écoute que l’on peut avoir de leurs paroles ou la compassion que l’on peut avoir à leur égard. Le metteur en scène arrive autant à
nous émouvoir qu’à nous faire rire grâce aux différentes réactions dont font preuve les acteurs, incarnant magnifiquement bien leurs rôles, et à
la musique jouée en direct qui s’accorde parfaitement aux situations, avec par exemple les battements de cœur de la mère à la toute fin de la
pièce.
Cette pièce est un véritable moment de bien-être de par sa lenteur quant aux dialogues ce qui apaise le spectateur et en même temps un grand
moment d’émotion grâce à une histoire baignée dans un réalisme sentimental fort.
Emilien Lenord
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Le talentueux metteur en scène Dorian Rossel a le chic pour charmer et faire réfléchir son public !
Lorsque humour léger et poésie se rencontrent, cela donne Voyage à Tokyo, une adaptation du film de Yasujiro Ozu (1953) dont la réputation
n’est plus à faire. Un couple de retraités se déplace à Tokyo afin de retrouver enfants et petits-enfants. Le rythme de vie effréné de cette grande
ville va atténuer leurs relations... Les personnages vivront tous un moment crucial dans leur vie. Une prise de conscience s’opère alors dans le
public. Prenons-nous réellement le temps nécessaire pour se recentrer sur nous-mêmes ? Profitons-nous pleinement de la présence de nos
proches ?
Les musiciens proposent un choix musical se mariant parfaitement avec les scènes jouées. L’art musical se confond en douceur avec l’art théâ-
tral. Parfois, des temps de silence s’installent et nous permettent de deviner des non-dits. Le spectacle se tourne vers une suggestivité. Voyage
à Tokyo nous transporte vers un autre monde. Le jeu des comédiens, en particulier celui de Yoshi Oïda, nous fait voyager dans l’univers nippon. Il
nous offre également l’opportunité d’entrer dans l’intimité et l’intériorité des personnages.
On perçoit une note d’indifférence des personnages face au tourbillon d’émotions mis en scène. Le spectateur peut s’identifier aux expériences
que vivent les personnages. Ce rapport à la vie est intéressant à observer. De plus, la critique vis-à-vis du monde du travail et de la société
est amèrement présente tout du long du spectacle. En effet, trop absorbés dans la vie active, les enfants ne consacrent pas de temps à leurs
parents.
Roxane Ikossie
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Le film d’Ozu de 1953 est joué au Théâtre Paris Villette pour la première fois, le 8 novembre 2016. C’est la tragique histoire d’un couple de
retraités rendant visite à leurs enfants et petits-enfants. Ces derniers n’ont pas de temps à leur accorder, absorbés par leur travail à Tokyo.
La mise en scène du film d’Ozu, par Dorian Rossel, metteur en scène reconnu pour son originalité, cherche à nous communiquer un message
important sur le temps qu’il nous reste à vivre ensemble, avec nos proches.
Malgré le jeu des acteurs quelque peu lent et inactif, cela n’empêche pas une superbe mise en scène introduisant instruments et sons, ainsi
qu’un certain nombre de jeux de lumières. Malheureusement, nous n’avons pas pu en profiter pleinement à cause d’un problème technique au
cours de la pièce, mais les acteurs ont su faire preuve de professionnalisme face à cette complication.
Nous pensons que cette pièce est destinée à des personnes entre l’adolescence et l’âge adulte. La scène est divisée en plusieurs parties, et
agrémentée de jeux de lumières et de paravents afin de délimiter les premiers et seconds plans ainsi que les pièces de la maison. Tout cela
donne en effet beaucoup de charme à la pièce.
Les couleurs varient en fonction du caractère des personnages : des couleurs plutôt pâles pour les personnages calmes et tempérés, en général
d’un certain âge, et des couleurs plus voyantes pour les personnages dynamiques et actifs, plutôt jeunes. Par ailleurs, le fait que les différentes
figures soient interprétées par un même acteur rend la pièce intéressante, et notamment les « changements » de personnages. Les costumes
portés par les acteurs ajoutent du réalisme et de la crédibilité à l’adaptation de Rossel.
La diction articulée et calme des protagonistes met en valeur le fonctionnement de la société japonaise, par exemple, il n’y a pas de marques
d’affection entre les divers membres de la famille, malgré un amour évident. Leurs déplacements lents et aérés donnent un aspect lyrique à la
pièce.
La musique s’accorde parfaitement avec l’action : elle est rapide dans les moments où l’anxiété est à son comble, au contraire, les musiciens
optent pour un rythme lent et des bruits sourds dans les moments plus calmes.
C’est en tentant de rendre cette adaptation de Voyage à Tokyo émouvante, et par ce jeu justement épuré et posé des acteurs que Rossel a donc
tout de même su faire passer son message à visée morale.
Aurélie & Armelle
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Le Théâtre de la Villette présente une adaptation théâtrale de Dorian Rossel, du film Voyage a Tokyo réalisé par Ozu. C’est dans une petite salle
sympathique que la pièce est jouée face à un petit public chaleureux. Un couple de personnes âgées s’en va pour Tokyo afin de visiter leurs
enfants et leurs petits-enfants. Bien accueillis à leur arrivée, ils deviendront vite une gêne pour leurs enfants qui sont absorbés par leur métier
respectif et leur quotidien. Ils ne trouvent plus de temps à leur consacrer…
Cette pièce dans sa simplicité évoque la dureté de la vie et nous touche en plein cœur puisqu’elle nous rappelle nos propres expériences. Dans
une dimension comique mais aussi tragique, les sentiments ressentis par les spectateurs sont variés et percutants, sans pour autant estomper
la question du temps qui passe. Alors que la déception est ressentie par le vieux couple, les enfants n’ont pas l’air d’être affectés par cette dis-
tance qui demeure au sein de la famille. C’est tout naturellement que certains éléments du décor éblouissent le spectateur en renvoyant à des
formes d’esthétiques japonaises, et des styles traditionnels du théâtre nippon. Une présence de costumes typiques du Japon renvoie également
à des codes du théâtre de ce pays comme par exemple le « Kabuki ».
C’est alors une pièce qui nous fait non seulement raisonner de manière intelligente sur le cycle de la vie, mais qui aide également à approfondir
notre culture à propos d’un pays fascinant et audacieux, le Japon. C’est dans un espace dynamique et des changements de décors joyeux que
le spectateur dans la petite salle de la Villette, assiste au milieu des chants, des acteurs et les sons des instruments joués par les musiciens
cachés derrière des vitres floues, nous avons le sentiment de voyager avec le vieux couple.
De plus, le langage courant de la pièce est une manière d’immiscer le spectateur dans une transition d’un univers cinématographique à un
univers scénique. C’est une pièce simple mais qui nous rend compte d’une réalité qui nous dépasse et qui persistera toujours, car elle nous fait
comprendre que la recherche du bonheur est aussi dans la vieillesse de chacun.
Laura Marcela Mejia
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Avant de démarrer cette critique il est important de préciser que le visionnage de la pièce ne s’est pas déroulé dans des conditions optimales.
En effet une autre classe se situant derrière moi ne pouvait manifestement s’empêcher de parler, de plus une panne d’électricité dans tout le
quartier nous a empêchés, moi et les autres spectateurs, d’apprécier le travail sur la lumière sur une durée de plus de la moitié de la pièce.
La mise en scène de cette pièce comportait plusieurs éléments qui dans leur efficacité malgré leur minimalisme m’ont beaucoup frappé, en
effet la scène était constitué d’un sol composé de plusieurs blocs parmi lesquels coulissaient de grandes plaques noires. Ce sol si atypique
permettait d’illustrer plusieurs endroits sans être dans le besoin de changer de décor, toujours dans l’idée d’un minimalisme probablement pour
respecter l’esthétique de Ozu car, comme le dit le site du théâtre de la Villette « La poésie d’Ozu donne à voir sans juger. Derrière l’apparente
simplicité de sa fable, il révèle les moments de vérité des personnages », les plaques noires sont aussi un éléments ingénieux permettant
d’évacuer les acteurs par l’arrière de la scène sans qu’ils soient vus tout un gardant une sobriété sans égale. En effet l’arrière de la scène était
aménagé pour accueillir les acteurs derrière une vitre dans leurs moments d’inactivité. Derrière cette vitre, se situaient également des musi-
ciens, un choix agréable qui permettait d’apprécier la musique dans son authenticité.
En conclusion vous aurez compris que j’ai particulièrement apprécié cette pièce de par sa mise en scène minimaliste si maîtrisée et son intéres-
sante vision des sentiments humains déjà très bien captée dans le film de Ozu.
Côme Normand
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Voyage à Tokyo, une adaptation pertinente
Voyage à Tokyo est une pièce adaptée du film du même nom, réalisé par Ozu, un grand réalisateur japonais, il est considéré comme son plus
beau film. Cette pièce prend donc le pari risqué d’adapter une œuvre cinématographique au théâtre.
Ce pari est réussi. La mise en scène est à la dois réaliste et abstraite. On retrouve un réalisme certain qui rappelle le cinéma, avec énormément
d’éléments, autant dans le décor que dans la mise en scène, qui reproduisent l’atmosphère du monde japonais et du film d’Ozu avec efficacité.
On retrouve par exemple des banderoles au plafond que l’on peut retrouver dans les temples japonais, ainsi qu’un écart entre les vêtements des
personnages : si la mère est habillée en kimono traditionnel, ses enfants ont des costumes plus modernes, rappelant l’écart entre les généra-
tions.
À l’inverse, on retrouve de l’abstrait dans de nombreux éléments de mise en scène, l’exemple le plus frappant est la représentation des enfants.
En effet, ils ne sont pas joués par des acteurs donnés, mais représentés par des pancartes manipulées par les comédiens, exprimant leurs
différents états d’émotions, ce qui est extrêmement bien géré et crée parfois des effets comiques.
La pièce nous emmène dans son propre voyage, on se croit transportés à l’autre bout du monde, et cela est aidé par la mise en scène, qui peut
parfois donner des tableaux magnifiques, comme par exemple la représentation de Noriko, la belle-fille du couple de retraités au centre de la
pièce. Elle propose à ses beaux-parents de se rendre à son appartement, qu’elle considère cependant comme tout petit. On a alors un noir, où
apparaît en milieu de scène la maquette minuscule d’une pièce d’appartement, éclairée de l’intérieur, il y a ensuite une magnifique transition, la
lumière qui éclaire la maquette semble tomber, et un plus grand projecteur fait le même mouvement et éclaire alors la scène, qui est presque
une réplique exacte de l’appartement.
En définitive, cette pièce est très bien adaptée et garde les messages principaux du film, comme la vieillesse, les écarts entre les générations, et
des réflexions sur la mort. On est rapidement transportés dans un beau voyage au Japon, à travers le regard des anciens et des jeunes.
Alexandre Costa
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Voyage à Tokyo une élégante adaptation…
Mise en scène par Dorian Rossel au théâtre, Voyage à Tokyo est à l’origine un film datant des années 50 racontant l’histoire d’un couple de
retraités issu d’un milieu rural partis pour rendre visite à leurs enfants habitant Tokyo.
Du point de vue de l’histoire rien n’a été changé. Les scènes et les dialogues sont exactement comme dans le film, de quoi ne pas bouleverser
ceux connaissant bien l’histoire.
Dans l’aspect visuel, on ressentait une réelle inspiration japonaise dans les décors, les tenues, les accessoires et la musique. Ce qui était intéres-
sant, c’est la participation des comédiens avec des scènes où ils sont constamment en mouvement et d’autres où ils sont en train de discuter
simplement de choses de la vie quotidienne comme les enfants, le travail... C’est d’ailleurs dans ce genre de moments qu’on se laisse envahir
d’une tranquillité simple. On devient un élément de leur groupe. Le public réagit à quelques blagues. Le décor est assez sobre et fait penser à
des milieux modestes mais chaleureux. La musique jouée par des musiciens en direct était d’une certaine douceur dans les moments calmes
et plus rapide dans les scènes les plus mouvementées, elle accompagnait les dialogues. Cependant, elle empêchait parfois d’entendre ce que
disaient les comédiens mais rien de bien dérangeant.
Le jeu des comédiens reste très simple mais nous inspire une ambiance chaleureuse et familiale. Ils sont dans une autonomie complète car c’est
eux-mêmes qui changent les décors. Les musiciens se situant derrière le décor participaient aussi au changement et apparaissaient sur scène
pour jouer des rôles assez spéciaux.
La mise en scène est faite avec une certaine finesse introduisant des scènes émouvantes parmi les plus simples et même parfois comiques. Un
élément surprenant c’est d’avoir confié le rôle de l’épouse à un acteur masculin. Même si on ne comprend pas vraiment pourquoi on réussit tout
de même à oublier que la femme est jouée par un homme. Les tenues font bien référence à l’époque et à la situation des personnages : sobriété
et simplicité pour les hommes ; jupes ou robes fleuries pour les femmes hormis la mère portant le costume traditionnel japonais.
La cohérence du film est respectée même si l’on remarque quelques passages donnant un aspect plus moderne comme des petits élément du
décors où cette référence aux Temps modernes.
Cette pièce de théâtre est une fabuleuse histoire familiale avec des bons moments, parfois tristes et une leçon de vie en tant que parent. Belle
adaptation théâtrale de Dorian Rossel qui correspond parfaitement pour un public adulte.
Emilienne
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Et si nous partions en Voyage à Tokyo ?
Le 8 novembre 2016, nous sommes partis en Voyage à Tokyo, au théâtre de la Villette. Bizarre, penserez-vous. Non, nous n’étions pas à l’autre bout
du monde. Grâce à sa réadaptation du film d’Ozu de 1953, Dorian Rossel nous fait voyager tout en restant dans notre propre ville.
L’histoire présentée est celle d’un couple de retraités d’Onomichi (petite ville, à l’échelle du Japon, dans l’Est de la région de Chugoku, dans le sud)
venant à Tokyo pour revoir leurs enfants, qu’ils n’ont pas vu depuis bien longtemps. Malheureusement pour les personnes âgées, ils se rendent
vite compte que leurs enfants sont devenus indifférents, trop occupés par leur travail ou leurs propres enfants. Après une nuit dans une station
balnéaire, le couple âgé repart donc chez lui. De plus, le film étant un film japonais, le public s’attend à voir des acteurs asiatiques, mais il n’y
en a qu’un, le comédien jouant le rôle de l’homme âgé, Yoshi Oïda. Les acteurs avaient chacun une façon singulière de jouer. Le jeu est en totale
opposition avec le style de jeu européen : au lieu d’une exagération et de grands mouvements, typiquement occidental, ici, nous avons un style
d’acteurs calme et posé, typique du théâtre médiéval japonais.
Malheureusement, durant la pièce, le parc de la Villette a subit une panne d’électricité. Mais, comme on dit, the show must go on !, alors les
directeurs ont décidé de demander au public du premier rang d’éclairer la scène avec leur téléphone portable, ce qui a rendu, grâce à ce problème
technique, la pièce plus proche du spectateur, et l’a, en plus, rendu acteur (malgré lui ?)
Cette pièce, au décor inspiré du théâtre Kabuki ou No (deux formes de théâtre traditionnelles japonaises), tire aussi son style du cinéma ! En effet,
imitant les noirs, les coupures et autres fondus enchaînés, ce décor, bien qu’abstrait, représente à la perfection, l’identité de la pièce (et du film)
! Un mélange entre traditions et modernité, entre parents, et enfants.
J. Foret et R.Burnay
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