2010 (année 2009) - Association pour la connaissance de

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BULLETIN N° 13
2010
Le Mot du président
Faire le bilan de l’année écoulée est toujours un moment plaisant pour celui qui tente dans la
mesure de sa disponibilité de plus en plus rare de présider aux destinées de cette association
si vivante. Mais si cette année, comme les précédentes, a été pleine de réussites et de
moment rares et partagés, c’est bien sûr à toute l’équipe du Conseil d’administration que nous
le devons. Toujours disponibles, efficaces et dévoués, ils ont contribué pleinement aux
multiples activités de l’année.
Les huit sorties nous ont permis de découvrir ou redécouvrir des sites de grand intérêt
écologique. Le département de l’Ain dans sa diversité, nous a offert de belles escapades
avec la Dombes et ses étangs grâce à Annie-Claude Bolomier, le Bas Bugey dans le secteur de
Montagnieu avec Pierre Perrimbert, les dunes de Sermoyer et les zones humides de la
Truchère et de la Bresse. En Haute-Savoie voisine, les Réserves Naturelles du Bout du Lac
d’Annecy et du Roc de Chère nous ont offert leurs paysages et leur flore remarquable. Le
Pays de Gex et notre Jura n’ont pas été oubliés, et quelques sorties nous ont conduits des
rives de l’Allondon à la Vattay en passant par le Montrond. Les deux séances d’initiation à la
détermination, consacrées pour la première, aux Violettes et plantes vernales et pour la
seconde aux Astéracées jaunes ont connues un vif succès.
Cette année été pour nous l’occasion de nous confronter aux jeunes élèves des classes
primaires de Thoiry, au cours de séances d’initiation à la réalisation d’herbiers. Belle
expérience, mais difficile. Nous essayerons de renouveler cette activité d’éveil à la botanique
cette année 2010 en tirant profit de l’expérience précédente.
Le clou de l’année restera bien sûr notre magnifique exposition sur «les Trésors des herbiers
locaux». Nous nous sommes régalés à présenter ces spécimens chargés de sens et d’histoire
et notre regret est que cette manifestation a été trop éphémère.
Nous étions présents au Congrès de Réserves Naturelles de France à Divonne-les-Bains du 14
au 18 avril, avec notre exposition sur les Milieux naturels du pays de Gex, nos brochures et
sur le terrain lors d’une visite au marais des Bidonnes.
Notre attachement à la protection des milieux et des espèces nous a conduit comme
d’habitude à participer à de nombreux comités de pilotage et autres comités de gestion des
espaces protégés gessiens et du reste du département.
Notre activité de prospection continue et vous en aurez un aperçu dans l’article consacré aux
«Petites nouvelles»
En bref une année bien remplie comme à l’accoutumée, comme vous pourrez chers lecteurs le
constater à la lecture de ce bulletin n°13.
Jacques BORDON
1
SORTIE DU DIMANCHE 05 AVRIL 2009
Dite : Sortie de mise en jambes.
Quels points communs y a-t-il entre la dernière sortie de 2008, et la
première de 2009 ? La météo, d'abord, qui a été des plus agréables avec un généreux
soleil, le nombre des participants, ensuite, tout aussi important, dépassant les 35 mordus
de nature aux neurones floristiques frémissant d'impatience.
Pour ce qui est du déroulement de la promenade, ce fut la suite du feuilleton des années
précédentes (voir n° 10 et 11). A 13h.30 pétantes, nous étions tous prêts à nous élancer à
la découverte des plantes vernales le long du sentier qui mène de la Praille aux Granges
de Malval, et même au delà; seulement voila, notre guide manquait à l'appel. L'avions
nous perdu encore une fois ? Craignait-il de déclarer la perte de quelques membres à
notre assurance ? Que non ! Il était seulement allé déposer une voiture à un point du
parcours, et attendait, tel «ma sœur Anne», «l'arrivée du tram peut-être» qui devait
l'amener à notre point de rendez-vous. Il nous est donc arrivé avec un petit décalage de
10 minutes dont nous ne lui tenons évidemment pas rigueur. Ouf. Nous pouvions partir!
Le sentier très large en son commencement, bordé de champs labourés à droite, et d'une
large haie de l'autre côté nous a permis de voir de larges palettes de violettes odorantes,
et de belles massettes de prêles géantes. Ces tiges imposantes sont les parties fertiles de
la plante. Les bords du chemin déploient devant nos yeux toujours émerveillés de
magnifiques échantillons de fleurs printanières, violettes et primevères, et quelques
renoncules ficaires. Puis, nous nous engageons dans le clair sous bois qui nous permet
de rejoindre la route de Malval. Au passage, traversant le ruisseau de Missozon, nous
pouvons admirer une belle touffe de pulmonaires sombres qui semblent déjà rechercher la
fraîcheur. Traversant la route, et dédaignant l'auberge voisine, nous rejoignons les «rives
de l'Allondon» (les naturelles). Tout le long de la rivière, ce ne sont que floraisons de
divers saules probablement drapés !
Les berges s'émaillent, çà et là du blanc pur de l'anémone sylvie alternant avec le jaune
printanier de la potentille du printemps et le bleu de la bugle rampante.
Passant sous la chapelle de Malval, et après un dernier regard sur la colline des Baillets
plantée de vignobles, nous rejoignons le ruisseau de Roulavaz dont nous allons suivre le
vallon jusqu'à la route qui mène de Dardagny à st Jean de Gonville.
Nous remontons donc ce petit cours d'eau qui eut plus importance à une autre époque, et
dont la source se situe au pied du Jura dans les environs de st Jean de Gonville.
2
Chemin faisant, nous allons avoir un aperçu, grâce à des falaises subsistantes, de la
composition du sous sol de l'endroit. Celui-ci est constitué de trois étages principaux
d'âge et de provenance différente. On y trouve, sous le sol proprement dit (terre arable et
graviers), la Moraine würmienne datant de 15000 à 24000 ans. Composée de marne et de
cailloux, elle s'est formée au cours de la dernière glaciation, à une époque où le «glacier
du Rhône»d'une épaisseur de 900 m. atteignait la région lyonnaise. Par dessous, nous
avons l'Alluvion ancienne faite d'un mélange de sable et de gravier plus ou moins
agglomérés et formant le «poudingue» constitutif des falaises escarpées. Enfin, servant
de socle à tout çà, il y a la Molasse rouge formée à partir de dépôts dans les méandres de
la rivière durant un million d'années. Ces grès molassiques âgés de 28 millions d'années
sont, par endroits, imprégnés de bitumes qui ont laissé à une époque espérer une
exploitation d'hydrocarbures. Las, la pauvreté de l'imprégnation a vite découragé toute
entreprise durable. Heureusement que nous n'avions pas amené nos jerricans !
La nature de ce sous sol alliée à l'humidité ambiante est favorable à l'implantation de la
forêt qui s'est installée tout le long du parcours, qu'elle soit naturelle ou plantée. Les
peuplements y sont dominés par l'aulnaie en bordure du courant :aulne glutineux et aulne
blanc, et par la chênaie-frênaie un peu plus à l'écart, là où le sol est mieux drainé : chêne
pédonculé, frêne en sont les espèces dominantes, abondamment recouverts de lierre. Le
sous bois encore clair à cette époque permet le développement de plantes aimant la
fraîcheur :herbe aux goutteux, ail des ours, laîche des forêts. Alors que plus en amont
lorsque nous abordons la forêt de pente sur sol plus sec avec encore le chêne pédonculé
mélangé au charme, nous rencontrons quelques pieds de bois gentil, du lierre terrestre et
du lamier jaune.
Arum maculatum
Ajuga reptans
Peu avant d'atteindre la route de Dardagny, nous avons eu la chance de trouver, voisinant
une touffe d'anémones sylvie, quelques pieds de luzule poilue aux tiges abondamment
velues, qui trouve sa place ici sur un sol décalcifié.
Nous sommes finalement sortis du bois et, les jambes un peu lourdes, tout en suivant le
ruban d'asphalte qui longe la 2x2 voies, nous avons rejoint notre point de départ quelques
kms plus loin alors que certains bien courageux ont fait un petit crochet vers le ruisseau
de Missozon puis, vers le marais de Fénières.
Jean-Claude FREISS
3
Après le lâche abandon d’une partie du groupe (mais le guide a tellement l’habitude de
voir ses troupes s’amenuiser …), le reste descend en contrebas de la 2x2 voies, pour
retrouver l’ami Soson. A cet endroit, la rivière descend par paliers horizontaux sur le socle
rocheux, entre des pentes instables résultant du déblaiement des alluvions quaternaires. Il
fut un temps où un chemin de pêcheurs suivait la rivière jusqu’à son confluent avec la
London. Maintenant, il n’en reste que des bribes.
L’aspect torrentueux du Missoson donne un curieux aspect à cette rivière : chaque palier
subit une (modeste) érosion lors des périodes de grosses pluies, et le reste du temps l’eau
est tellement paresseuse et le niveau tellement bas que des concrétions se forment sur le
fond.
Après être remontés au niveau de la2x2 voies, nous passons sous celle-ci, et tentons de
remonter le ruisseau de Fenières. Le franchissement de l’affluent qui descend de St Jean
est un peu délicat, mais nous nous retrouvons sur un bon chemin de pêcheurs qui suit la
rivière dans un cadre enchanteur (à dix minutes de Thoiry !). Le ruisseau longe le Marais
de Fenières, et le chemin devient de plus en plus boueux, aussi nous coupons à travers la
partie asséchée du Marais, pour finir par la route blanche qui longe la ligne SNCF. Encore
quelques pas et les rescapés rejoignent enfin les voitures. Certains semblent même
contents de la journée. Des masos ?
Bernard ANTOINE
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LISTE NON EXHAUSTIVE DES PLANTES TROUVEES
Lisières et sous bois vers l’Allondon
Viola odorata (plante acaule, fleurs violet foncé,
odorantes)
Cardamine hirsuta
Primula acaulis
Primula elatior
Primula veris ssp veris
Erophila sp
Lamium maculatum
Equisetum telmateia
Equisetum arvense
Veronica filiformis (tiges longues très grèles,
petites feuilles suborbiculaires; forme de
grandes colonies dans les gazons ou prairies
grasses)
Veronica hederifolia (feuilles velues, plus larges
que longues; petites fleurs bleu clair, lobes du
calice largement lancéolés, ciliés)
Cardamine pratensis
Arum maculatum
Potentilla neumanniana
Euphorbia amygdaloides
Anemone nemorosa (blanche)
Anemone ranunculoides (jaune)
Viola riviniana (éperon nettement plus clair que
les petales, épais, souvent sillonné et
échancré à l’extremité)
Pulmonaria montana (feuilles basales
elliptiques-lancéolées)
Adoxa moschatellina (seule taxon dans la
famille des Adoxacées)
Aegopodium podagraria (desespoir des
jardinières)
Alliaria petiolata
Mercurialis perennis
Talus et sous bois vers la Chapelle de Malval
Corydalis cava (bractées simples)
Allium ursinum (feuilles à forte odeur d’ail)
Vinca minor
Prairie sèche le long de l’Allondon
Artemisia campestris
Arabis hirsuta
Euphorbia cyparissias
Dans un petit ruisseau qui longe le sentier,
Erodium cicutarium
Marjorie trouve la larve d’une salamandre
aux branchies extérieures et une tache pâle à Viola hirta (plante acaule, sans stolons, poilue,
stipules cileés à l’extrémité)
la base des pattes avant)
Broussailles
Prunus spinosa
Carpinus betulus
Salix eleagnus
Lonicera xylosteum
Viburnum lantana
Cornus sanguinea
Sous la falaise des Baillets au-dessus de
l’Allondon, un ballet aérien d’une trentaine
de milans noirs (Milvus migrans)
Veronica persica (feuilles suborbiculaires en
coeur, glabrescentes)
Dans les bois le long de la Roulevaz
Carex digitata
Carex montana
Carex flacca
Phyteuma spicatum
Grottes à bitume
Scilla bifolia
Paris quadrifolia
Polygonatum multiflorum
Geranium robertianum
Glechoma hederacea
Viola reichenbachiana (éperon même couleur
que la fleur, atténué en pointe arrondie)
Daphne mezereum
Tussilago farfara (sur le sol remué d’un
éboulement, argileux)
Lamium galeobdolon ssp galeobdolon
Luzula pilosa
Potentilla sterilis
Pulmonaria obscura (feuilles basales en forme
de coeur).
Lire: Sentier naturaliste. Vallon de la Roulavaz
des Conservatoire et Jardin Botaniques. de la
Ville de Genève.
5
Les violettes
et autres vernales
Séance de détermination
18 avril 2009
1. Les violettes
Le bulletin N°8 de l'ACFJ (2005) propose une clé simplifiée des violettes de la région. Nous
avons observé 4 de ces espèces : Viola hirta, V. alba, V. reichenbachiana et V.
riviniana.
Attention, les hybridations sont fréquentes entre les violettes !
Violacées : fleurs à 5 pétales et à symétrie bilatérale. 1 éperon nectarifère.
Genre Viola
• Sépales obtus, ovaire hérissé
o Fleurs inodores, pas de rejets rampants, feuilles en cœur à la base
Viola
hirta
o Stolons de l'année stériles, fleurs violettes, odorantes, feuilles obtuses
Viola odorata, plus fréquente que V. alba
o Stolons de l'année fertiles (fleuris en même temps), feuilles acuminées,
fleurs blanches
Viola alba. Attention, il arrive que V. alba présente des
fleurs violettes !
• Sépales aigus
o Stipules finement frangés (cils)
Viola mirabilis
o Stipules frangés
ƒ Feuilles ovales profondément cordées, éperon violet et non échancré
Viola sylvestris = V. reichenbachiana
ƒ Feuilles radicales cordées, réniformes, obtuses, éperon blanc et
échancré
Viola riviniana
2. Les vernales d'autres familles…
Pour l'identification des familles, voir le fascicule de l'ACFJ "Les plantes en familles" (2002).
2.1. Primulacées
On trouve 3 espèces et… de fréquents hybrides !
• Pédoncules floraux partent de la base
Primula acaulis = P. vulgaris
• Inflorescences portées par de longs pédoncules, corolles plus petites
o Fleurs plus grandes, jaune pâle, surface de la corolle plante
Primula
elatior. Attention, le vrai P. elatior est rare ; on observe plus souvent un
hybride !
o Fleurs orangées
Primula veris. Deux sous-espèces dont une très
fréquente : P. v. verris, aux feuilles à face inférieure tomenteuse, grisâtre.
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2.2. Renonculacées
Echantillon N°1 identifié avec la Binz
- fleur actinomorphe, pluricarpellaire
- feuilles non opposées ; feuilles radicales non
linéaires et non en cœur mais lobées, chaque
lobe étant lui-même lobé
- fleur non éperonnée (≠ Aquilegia)
- pétales nectarifères pas en forme de gobelet ni de
cuiller
- périanthe différencié (sépales et pétales non
identiques)
- pétale avec fossette nectarifère (≠ Adonis)
- feuilles non bipennatiséquées ; pétales non blancs
Ranunculus
- 5 sépales + 5 pétales
- fleurs jaunes
- feuilles caulinaires inférieures divisées jusqu'à plus de la moitié, profondément
- feuilles radicales jamais linéaires ou lancéolées
- fruits nombreux (≠ R. arvensis), poilus mais non épineux
- plante > 5 cm
- réceptacle fructifère sphérique, 15-30 fruits
- pédoncule floral non sillonné
- fruit velu
Ranunculus auricomus. Seule espèce présente en sous-bois en ce
moment.
Autres échantillons…
ƒ Carpelles à style courbé mais plus court que ci-dessus. Sépales réfléchis.
Pédoncules sillonnés. Présence d'un bulbe
Ranunculus bulbosus
ƒ Corolle différenciée. 10 pétales. Présence de bulbilles à l'aisselle des feuilles, qui
assurent une multiplication végétative.
Ranunculus ficaria. Une même
population peut comporter des individus avec et des individus sans bulbilles.
ƒ Sépales et pétales identiques (tépales), blancs. Feuilles verticillées
Anemone
nemorosa.
ƒ Anémone à fleurs jaunes, présente le long des ruisseaux
Anemone
ranunculoides.
ƒ Grandes feuilles indivises. Fleurs de grande taille. Pousse les pieds dans l'eau
Caltha palustris.
2.3. Euphorbiacées, genre Euphorbia
Echantillon N°1 identifié avec la Binz
- feuilles alternes
- glandes de l'involucre entières, suborbiculaires
- fruit couverte de tubercules
- ombelle à 7 rayons maximum (≠ E. palustris)
- feuille ombellaire obtuse (Attention, elles semblent mucronées !), plante vivace
- bractées florales brièvement pétiolées, glande jaune verdâtre
- feuilles et bractées finement dentées
Euphorbia verrucosa
Autres échantillons…
ƒ Feuilles alternes. Glandes de l'involucre en forme de croissant. Bractées florales
soudées en une seule pièce. Grande taille. Rosette de feuilles persistante en hiver
Euphorbia amygdaloides. Seulement en sous-bois.
ƒ Comme ci-dessus mais avec des bractées florales sessiles, aux glandes vertes et/ou
rouges
Euphorbia dulcis
ƒ Glandes en forme de croissant voire de tête de diable. Fruits lisses. Feuilles
linéaires
Euphorbia cyparissias. Attention, on le rencontre fréquemment sous
sa forme parasitée.
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2.4. Géraniacées, genre Geranium
Echantillon N°1 identifié avec la Binz
- 10 étamines
Geranium (≠ 5 étamines chez Erodium)
- feuilles non divisées jusqu'à la base mais seulement échancrées
- feuilles, pédoncules et sépales poilus mais pas velus argentés
- pétales nettement échancrés voire bifides, ≤ 10 mm
- feuilles divisées (certaines) jusqu'au milieu
- feuilles géminées (groupées par 2)
- fruit non ridé (si on ne dispose pas de fruit, voir l'ovaire)
- pétales 6-10 mm
- feuilles suborbiculaires
Geranium pyrenaicum. Rudérale très commune, introduite
comme ornementale, nitrophile et phosphatophile.
Autres échantillons…
ƒ 10 étamines. Feuilles divisées jusqu'à la base
Geranium robertianum.
2.5. Scrophulariacées, genre Veronica
Echantillon N°1 identifié avec la Binz
- tige développée, feuillée
- fleurs solitaires à l'aisselle des feuilles
- corolle à tube très court. Attention, la fleur paraît dialypétale !
- fleurs solitaires à l'aisselle des feuilles alternes, presque égales tout le long
- calice à lobes non cordiformes
- style 4 mm, corolle large de + 8 mm
- fruit à pédicelle, tout au plus 2 fois plus long que les feuilles
Veronica persica.
Autres échantillons…
ƒ Bractées plus courtes que les feuilles caulinaires. Feuilles radicales jamais plus
grandes que les caulinaires. Grappe allongée
Veronica serpyllifolia.
2.6. Lamiacées
Echantillon N°1 identifié avec la Binz
- corolle à lèvre supérieure très courte ; l'inférieure grande, trilobée, à lobe médian large
- fleurs en faux verticilles pluriflores disposés en épi
- plante stolonifère (contrairement aux autres espèces du genre)
Ajuga reptans. Les 4
faces de la tige sont poilues (≠ A. genevensis) mais 2 le sont plus que les 2 autres.
Autres échantillons…
ƒ Fleur gamopétale (pétales soudés) et zygomorphe (symétrie bilatérale). Corolle à 2
lèvres. Etamines : 2 grandes et 2 courtes. Ovaire quadripartite, à 4 carpelles. Très
stolonifère
Glechoma hederacea.
ƒ Lèvre supérieure en forme de casque qui cache les 4 étamines (typique du genre
Lamium). Calice à 2 lèvres (1 dent supérieure + 4 dents inférieures). Cymes
sessiles. Fleurs jaunes
Lamium galeobdolon montanum
2.7. Liliacées
Echantillon N°1 identifié avec la Binz
- sépales très allongés
- pétales filiformes, entre les sépales
- 4 sépales et 4 pétales
- étamine prolongée par une pointe au-delà de l'anthère
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- ovaire globuleux de grande taille + 4 styles
Paris quadrifolia. Liliacée de type 4 alors que la famille est classiquement trimère !
Autres échantillons…
ƒ Grandes feuilles larges de 3-8 cm,à odeur d'ail. Tige nue
Allium ursinum.
ƒ Plusieurs fleurs par pédoncule. Etamines velues sur le filet. Tige lisse
Polygonatum multiflorum (≠ P. odoratum à tige anguleuse et étamines glabres)
2.8. Cypéracées, genre Carex
Voir la séance de détermination consacrée aux Poacées et aux Cypéracées (Bulletin
ACFJ N°12, 2009).
Echantillon N°1 identifié avec la Binz
- épi paniculé
- épis femelles et mâles mélangés
- tiges non dressées, étalées, retombant un peu (voir l'allure générale !)
paniculata
Carex
Autres échantillons…
ƒ En touffe. Feuilles peu larges. Epis femelles dessous. Présence de 2 stigmates
Carex elata.
ƒ Epis portés par des pédoncules donc un peu séparés. Forme des petits gazons en
sous-bois, en ce moment
Carex digitata.
ƒ Feuilles assez larges. Epi mâles à l'extrémité, au dessus des épis femelles. Précoce
Carex caryophyllea.
ƒ Et un Carex ramené d'Auvergne… non identifié avec la Binz !
3. Autres familles…
Notre séance nous a également conduits à identifier :
•
Saxifraga tridactylites (Saxifragacées) : petite
annuelle de gazons ouverts (voire sur cailloux),
très précoce.
•
Cardamine pratensis (Brassicacées) : fleur
rose en croix, en sous-bois ou prairie humide.
Flora Helvetica distingue 5 sous-espèces en
fonction des fruits mais les sous-espèces sont
Cardamine pratensis
exclues géographiquement.
Salix caprea (Salicacées) : rameaux (voire
pieds) femelles et mâles séparés. Les chatons (mâles) apparaissent avant les
feuilles (≠ S. appendiculata, qui ressemble).
Salix purpurea (Salicacées) : rameau violacé. Feuilles opposées, contrairement à
tous les autres saules.
•
•
•
Lathyrus pratensis (Fabacées) : fleur printanière aux couleurs très variables.
•
Equisetum telmateia (Equisétacées, Ptéridophytes) : tige fertile puis, sur le
même rhizome, tige stérile verte. L'autre espèce de la région qui présente cette
caractéristique est E. arvensis, à la section anguleuse et aux ramifications des tiges
stériles présentant 4 angles.
Marjorie LATHUILLIERE
9
LES 24 HEURES NATURALISTES DE LA FRAPNA, AIN
16-17 mai 2010
Peu de membres de notre association ont pu se rendre disponibles pour cet événement
qui permet aux naturalistes de l’Ain, toutes disciplines confondues, de se rencontrer sur le
terrain et d’échanger des connaissances et des informations.
Le secteur retenu pour les prospections était proche du tracé du projet de Ligne à Grande
Vitesse et nous avons fouillé des prairies et des bords de rivière. Le descriptif qui suit a
été rédigé par Florie Johannot de la FRAPNA Ain.
District naturel – La Bresse
“La Bresse forme un pays de plateaux vallonnés, peu accidentés, d’altitude comprise
entre 200 et 300 m. Un trait morphologique majeur est constitué par les larges vallées à
fond plat de la Reyssouze et de la Veyle. Ces rivières prennent naissance, au sud, sur le
plateau morainique de la Dombes. D’autres, plus modestes, naissent en pied du
“Revermont” jurassien : tel est le cas du Sevron et du Solnan.
La Bresse forme une vaste zone agricole qui conserve encore une diversité intéressante
de milieux naturels, liée à la polyculture et à la persistance d’un maillage bocager
significatif.”
Extrait issu de l’Inventaire ZNIEFF de type II - Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et
Floristique – de la vallée du Sevron, du Solnan et massifs boisés alentours.
10
Présentation du site
La commune de Pirajoux offre les paysages typiques de cette région bocagère: champs
de céréales entourés de haies et de bosquets d’arbres, prairies dans les vallons humides.
Cette zone de prairies pour partie pâturées et pour partie fauchées, ponctuée de haies,
est constitutive d’un habitat se raréfiant fortement dans tout le département.
La commune est traversée par deux rivières, à l’est le Solnan et au nord ouest le Sevron.
La prospection s’est attachée plus particulièrement aux prairies humides du bord de cette
dernière. Alternance de zone de rivière à cours lent, de zones plus rapides, de petites
rigoles à végétation dense, et de prairie de fauche, voilà un aperçu des milieux visités…
Synthèse des connaissances acquises
Le secteur prospecté du lieu dit “les Charmes” est composé de prairies de fauche
entrecoupée de fossés de drainage qui donnent un caractère humide au site. Ces milieux
sont caractérisés par l’alliance de l’Oenanthion fistulosae (communautés atlantiques à
subcontinentales), avec des espèces typiques comme le Populage des marais, le Silène
fleur de coucou, le Sèneçon aquatique, diverses espèces de laiches (Carex disticha, C.
hirta, C. vulpina, etc.), et l’Oenanthe fistuleuse dans les secteurs les plus humides (fossés
de drainage)… Dans ce même secteur, on peut cependant constater une certaine
hétérogénéité : les prairies situées le plus au sud présentant une plus forte diversité
spécifique, et des espèces protégées en Rhône-Alpes, comme l’Orchis à fleurs lâches,
retrouvée uniquement sur ce secteur. La moindre diversité des autres parcelles peut
s’expliquer par des pratiques de gestion différentes (parcelles certainement labourées à
un moment ou un autre, amendement peut être plus important).
Cet habitat, aujourd’hui rare et menacé de disparition en raison de l’extension des
plantations de maïs ou d’autres cultures, du drainage et de l’enrichissement des prairies
en engrais et/ou en espèces fourragères, est considéré comme un habitat prioritaire de la
région Rhône- Alpes (source CBNA).
Ces prairies accueillent la nidification du Courlis cendré, espèce inscrite à l’annexe II de la
convention de Bonn et III de la convention de Berne, et dont les populations sont en déclin
en Europe du fait du changement des pratiques agricoles. Sa présence ici est le signe
d’une bonne qualité de la prairie. Le cortège ornithologique prairial est aussi observé, ainsi
que celui lié aux haies et aux buissons.
L’intérêt du deuxième secteur prospecté, situé au lieu dit “le pré du moulin”, réside
principalement dans la forte diversité des espèces de Carex rencontrées (8 espèces
différentes sur une même prairie, 13 sur la totalité du secteur!).
La présence d’un aménagement hydraulique au niveau du pont, sur la route venant du
hameau les Vernoux, installé ici au moment de la suppression d’un ancien moulin, a
permis de conserver le fonctionnement hydraulique de la rivière et d’éviter ainsi
l’assèchement de la zone en amont. Cette zone est caractérisée par une végétation
d’étang, telle que les potamots (Potamogeton crispus, P. nodosus, P. pectinatus) ou le
Nénuphar jaune et la présence de libellules typiques de milieux d’eau stagnante (Cordulie
bronzée, Anax empereur et napolitain).
Notons également le passage remarquable de nombreuses Belles Dames, en pleine
migration au moment des prospections…
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Nombre de données collectées : 246
Habitats naturels
37.21 Prairies humides atlantiques et subatlantiques
Acer campestre
Ajuga reptans
Alisma plantago-aquatica
Alliaria petiolata
Allium vineale
Alnus glutinosa
Alopecurus rendlei
Anacamptis laxiflora
Angelica sylvestris
Anthoxanthum odoratum
Apera spica-venti
Arrhenatherum elatius
Artemisia vulgaris
Barbarea vulgaris
Bromus commutatus
Bromus hordeaceus
Bromus ramosus
Calamagrostis epigejos
Caltha palustris
Calystegia sepium
Capsella bursa-pastoris
Cardamine pratensis
Carex muricata
Carex acuta
Carex acutiformia
Carex brizoides
Carex cuprina
Carex disticha
Carex flacca
Carex flava
Carex hirta
Carex ovalis
Carex pairae
Carex panicea
Carex remota
Carex riparia
Carex vesicaria
Carex vulpina
Carpinus betulus
Centaurea jacea
Cerastium fontanum
Ceratophyllum demersum
Circaea lutetiana
Cirsium arvense
Cornus sanguinea
Crataegus oxyacantha
Crepis biennis
Crepis vesicaria
Cruciata laevipes
Cynosurus cristatus
Dactylis glomerata
Dipsacus fullonum
Eleocharis palustris
Equisetum fluviatile
Equisetum arvense
Equisetum telmateia
Euphorbia sp.
Euphorbia stricta
Evonymus europaeus
Festuca pratensis
Filipendula ulmaria
Fraxinus excelsior
Galium aparine
Galium mollugo
Galium palustre
Galium uliginosum
Geranium columbinum
Geranium dissectum
Geum urbanum
Glechoma hederacea
Glyceria declinata
Heracleum sphondylium
Holcus lanatus
Holcus mollis
Hypericum maculatum
Iris pseudacorus
Juncus effusus
Juncus inflexus
Lamium purpureum
Lathyrus pratensis
Leontodon autumnalis
Leucanthemum vulgare
Ligustrum vulgare
Linaria vulgaris
Lolium perenne
Lonicera periclymenum
Lotus corniculatus
Lycopus europaeus
Lysimachia nummularia
Lysimachia vulgaris
Lythrum salicaria
Medicago lupulina
Mentha aquatica
Myosotis scorpioides
Myriophyllum spicatum
Nuphar lutea
Oenanthe fistulosa
Phleum pratense
Phragmites australis
Plantago lanceolata
Plantago major
Poa pratensis
Poa trivialis
Polygonum hydropiper
Populus nigra
Potamogeton crispus
Potamogeton nodosus
Potamogeton pectinatus
Potamogeton sp.
Potentilla anserina
Potentilla reptans
Prunus spinosa
Quercus robur
Ranunculus acris subsp friesianius
Ranunculus auricomus
Ranunculus ficaria
Ranunculus reptans
Rosa canina
Rumex acetosa
Rumex crispus
Rumex obtusifolius
Salix alba
Salix caprea
Salix sp.
Scorzonera humilis
Scrophularia nodosa
Scrophularia umbrosa
Sedum telephium subsp telephium
Senecio aquaticus
Silaum silaus
Silene flos-cuculi
Solanum dulcamara
Stelleria holostea
Taraxacum officinalis gpe.
Tragopogon pratensis subsp
orientalis
Trifolium pratense
Typha latifolia
Urtica dioica
Valeriana officinalis subsp repens
Valerianella locusta
Veronica anagallis-aquatica
Veronica beccabunga
Veronica chamaedrys
Veronica persica
Veronica scutellata
Viburnum opulus
Viccia cracca subsp cracca
Stéphane GARDIEN
12
Lythria purpurea
Sermoyer, 30 mai 2009
Le Mont rond
Catananche caerulea
Montagnieu, 21 juin 2009
25 juillet 2009
Spiranthes spiralis CERN,
secteur français
8 sept.2010
Préparation de l’exposition 2009
13
SERMOYER, LE SITE DES CHARMES ET LA TRUCHERE
30 mai 2009
Nous étions 19 membres de la Flore du Jura présents à la double sortie exotique ; à
savoir le site des Charmes et la Truchère. En effet, l’extrême nord est du département
recèle des milieux et une flore bien différents de ceux qui nous sont familières dans notre
région. Le matin était consacré à la prospection des dunes du site des Charmes, et
l’après-midi aux milieux humides de la Truchère.
La sortie a tenu toutes ses promesses et le malentendu sur le lieu de rendez-vous en
début de matinée a paradoxalement permis de
former deux groupes de prospection et ainsi, de
rajouter des taxons à notre liste.
En lisières des dunes, nous observons :
Sedum acre
Rumex acetosella
Bromus hordeaceus
Erodium cicutarium
Coincya cheirantos une brassicacée assez rare
reconnaissable à ses poils raids,
divisions des feuilles à 90° de l’axe
Oenothera biennis
Quercus robur
Pinus sylvestris
Poa nemoralis
Robinia pseudoacacia
Hieracium umbellatum - tige très poilue, raide
Le caractère exotique de la sortie apparaît évident
quand nous attaquons l’exploration des dunes. En
effet ces dunes diverses se déclinent de la façon
suivante : dune blanche qui s’apparente à du sable
nu, dune grise qui est le domaine du lichen des
14
Coincya cheirantos
rennes, les dunes roses à Calluna vulgaris, les dunes noires ou vertes au Polytric
élégant.
Ces milieux quasiment uniques dans l’Ain nous livrent une flore non moins exceptionnelle.
Jasione montana
Calluna vulgaris
Hypericum humifusum
Corinephorus canesens - dans l’Ain cette graminée n’existe qu’ici
Cytisus scoparius
Hypochoeris glabra – akènes extérieurs sans bec
Teesdalia nudicaulis – rosette basale à feuilles pennatipartites, fruit suborbiculaire
Spergula pentandra – graine à bord ailé large de 0,5-0,8mm
Vulpia myuros – tige feuillée jusque sous la panicule
Vulpia bromoides – tige nue sous la panicule
Bromus tectorum
Arenaria serpyllifolia
Hypochoeris radicata
Pteridium aquilinum
Polytrichum (mousse)
Lichen des rennes
Le seul emplacement qui n’a pas tenu toutes ses promesses était le bois clair vers l’aire
de pique-nique. Effectivement, je comptais bien faire découvrir au groupe les vestiges
de : Aira praecox et Mibora minima aperçus en fin avril. Nous observons tout de même :
Quercus robur
Betula verrucosa
Pinus sylvestris
Alnus glutinosa
Phytolacca americana
Aphanes inexspectata (terrain de pique-nique, assez rare dans notre région)
Conformément au programme, l’après-midi se déroula dans les zones humides de la
Truchère.
Après nous être arrêtés au
village de la Truchère, nous
nous rendons à pied aux
prairies humides non sans
avoir traversé le magnifique
pont de la Truchère.
Nous sommes accueillis par
quelques oiseaux :
héron cendré, canard col
vert, fauvette des
jardins, rossignol.
Détermination à la Truchère
La prairie humide qui entoure la dépression inondée argileuse nous livre cet ensemble
botanique peu commun et du plus grand intérêt :
15
prairie humide
Gratiola officinalis
Senecio aquaticus -- rameaux étalés-dressés
Senecio paludosus – feuilles étroitement
lancéolées, tomenteuses-aranéeuses dessous
Rorippa sylvestris – feuilles pennées
Rorippa amphibia – feuilles indivises, sessiles,
sans oreillettes embrassantes
Centaurea jacea
Althaea officinalis
Butomus umbellatus
Alisma plantago-aquatica
Oenanthe aquatica
Vincetoxicum hirundinaria
Oenanthe fistulosa
Carex elata
Carex pairae
Carex disticha
Carex otrubae
Thalictrum flavum
Valeriana officinalis sl
Salix cinerea
Calystegia sepium
Potentilla anserine
Lysimachia nemorum
Sur la grève nous apercevons :
Potamogeton natans
Carex acutiformis
Carex riparia
Carex acuta
Nymphoides peltata
Nymphoides peltata
Dans l’eau, des plantes aquatiques complètent cet exceptionnel ensemble botanique de
zones humides
Ranunculus aquatilis – feuilles flottantes palmatipartites
Ranunculus trichophyllus – sans feuilles flottantes
Ceratophyllum sp
Sous le pont, au niveau de méandres, l’appareil végétatif d’une autre rareté nous fait
penser à Sagittaria sp
Après une journée bien remplie rassemblant deux réelles sorties à part entière en une
seule, le groupe se disperse non sans avoir bu un coup au café du coin et échangé ses
impressions.
L’inconvénient de ce long déplacement a été largement compensé par un grand nombre
de plantes extrêmement rares chez nous.
Un tout petit groupe longe la vielle seille et aperçoit :
Myosurus minima
Veronica acinifolia
Une belle colonie de courlis cendrés nous accompagne de leurs cris, et nous fait
rebrousser chemin de crainte de les déranger.
Yves LONGEOT
16
UNE SORTIE DANS LES RESERVES NATURELLES DE LA CLUSE D’ANNECY :
LE BOUT DU LAC ET LE ROC DE CHERE
7 juin 2010
Cette journée de fin de printemps a été l’occasion pour les membres de l’ACFJ, de visiter deux
des neuf Réserves Naturelles Nationales de Haute-Savoie, toutes deux situées en plaine autour
du Lac d’Annecy. De nature bien différente, elles permettent d’illustrer de manière probante, les
relations écologiques entre les conditions physico-chimiques qui définissent le biotope et la
végétation particulière qui s’y installe.
La Réserve du Bout du Lac :
Créée en 1974, la Réserve
Naturelle du Bout du lac,
s’étend sur 84 ha sur la
Commune de Doussard. Elle
a été mise en place pour
préserver des espaces de
forêts alluviales, de marais et
de roselières, face à la
menace
d’aménagements
touristiques
dévastateurs.
Elle est traversée par deux
rivières à régime torrentiel
descendant des Bauges :
l’Eau Morte et l’Ire. Autrefois
exploités
de
manière
extensive, ces marais sont
désormais
délaissés
par
l’agriculture.
L’évolution
naturelle
conduit
à
un
boisement
et à une
banalisation de la végétation.
C’est pour cette raison
qu’ASTERS
Conservatoire
des Espaces Naturels de
Haute-Savoie,
gestionnaire
de cet espace, met en oeuvre
des mesures de gestion
(débroussaillement,
fauchage) pour maintenir les
surfaces ouvertes et favoriser
des espèces rares comme le
Liparis de Loesel ou l’Orchis
de Traunsteiner. Le Bout du Lac héberge également une faune intéressante au niveau des deux
rivières, comme le Castor, qui construit hutte et barrage, le Martin pêcheur, le Cincle. Les
roselières accueillent des oiseaux caractéristiques tels que Rouserolle effarvattte, Locustelles,
Bruant des roseaux entre autres. Nous avons pu observer une bonne liste de plantes paludicoles
même si nous avons volontairement évité les fragiles zones de marais où survivent les plantes
les plus emblématiques.
Forêt et sous-bois humides de l'entrée :
Acer campestre
Acer opalus
Acer platanoides
Acer pseudoplatanus
Alliaria petiolata
Allium ursinum
Carex sylvatica
Carpinus betulus
Clematis vitalba
Corylus avellana
17
Cornus sanguinea
Crataegus monogyna
Daphne laureola
Fagus sylvatica
Fraxinus excelsior
Frangula alnus
Geranium robertianum
Ligustrum vulgare
Listera ovata
Lonicera periclymenum
Lonicera xylosteum
Neottia nidus-avis
Paris quadrifolia
Poa nemoralis
Polygonatum multiflorum
Quercus robur
Rhamnus cathartica
Rubus caesius
Tamus communis
Tilia platyphyllos
Vinca minor
Filipendula ulmaria
Glyceria sp.
Gymnadenia conopsea
Iris pseudoacorus
Lotus glaber
Lotus maritimus
Ornithogalum pyrenaicum
Phragmites australis
Platanthera bifolia
Salix cinerea
Scrophularia nodosa
Selinum carvifolium
Solidago canadensis
Stachys sylvatica
Symphytum officinale
Thalictrum flavum
Ulmus glabra
Valeriana officinalis sl.
Veronica beccabunga
Prairie humide :
Anacamptis pyramidalis
Caltha palustris
Carex flava
Carex lepidocarpa
Carex pendula
Carex remota
Dactylorhiza maculata
Dactylorhiza traunsteineri
Epipactis palustris
Euphorbia dulcis
L’eau Morte au cœur de la Réserve du Bout du Lac
Entre les pierres de la tour de Beauvivier :
Asplenium trichomanes
Asplenium ruta-muraria
Parmi les roseaux :
Alnus glutinosa
Alnus incana
Buddleia davidii
Cardamine impatiens
Cirsium oleraceum
Equisetum arvense
Eupatorium cannabinum
Fallopia japonica
Galium palustre
Humulus lupulus
Impatiens glandulifera
Lycopus europaeus
18
Lysimachia vulgaris
Lythrum salicaria
Sambucus nigra
Scirpus sylvaticus
Solanum dulcamara
Viburnum opulus
La Réserve du roc de Chère :
Créée en 1977, mais
espérée
depuis
beaucoup
plus
longtemps, la Réserve
Naturelle du Roc de
Chère est un joyau
écologique
dans
un
espace par ailleurs très
urbanisé. Ce qui
fait
l’originalité de
ce
territoire, c’est d’une part
le substrat géologique
qui
alterne
roches
calcaires,
marneuses,
gréseuses,
et d’autre
part la topographie qui
présente des microreliefs
et
des
expositions
variées.
Là,
mieux
qu’ailleurs,
peuvent
s’appréhender
les
relations
écologiques
remarquables entre la
végétation, les roches,
les sols, le relief. Chaque
sentier est une leçon
d’écologie pratique. Les
paysages
végétaux
observés sont parfois
très dépaysants. C’est
ainsi que l’on se trouve
transporté
sur des
landes
acidophiles
typiques de la forêt de
Fontainebleau, ou dans
des taillis thermophiles
méditerranéens,
ou
encore
dans
des
tourbières à Sphaignes
subboréales.
La multiplicité des microbiotopes est à l’origine d’une grande diversité végétale et animale.
Là encore, ce petit territoire autrefois très exploité par les Hommes, est maintenant délaissé, ce
qui justifie des interventions d’entretien parfois difficiles sous la houlette d’ASTERS.
Hêtraie-charmaie en exposition Nord.
Elle s’installe sur des calcaires urgoniens massifs, parfois lapiazés, revêtus par place d’argile issue
de la décarbonatation des calcaires marneux des couches dites « à Orbitolines ».
Acer opalus
Asplenium fontanum
Asplenium ruta-muraria
Asplenium trichomanes
Carpinus betulus
Castanea sativa
Convallaria majalis
Fagus sylvatica
Ilex aquifolium
Lonicera xylosteum
Mespilus germanica
Phyteuma spicata
19
Polypodium interjectum.
Polytrichum sp.
Prenanthes purpurea
Sorbus torminalis
Taxus baccata
Vaccinum myrtillus
Chênaie thermophile en exposition sud.
les bancs de calcaire massif.
Acer opalus
Acer monspessulanum
Amelanchier ovalis
Anthyllis vulneraria
Bromus erectus
Buxus sempervirens
Carex halleriana
Dianthus sylvestris
Geranium sanguineum
Globularia cordifolia
Hippocrepis emerus
Juniperus communis
Laserpitium siler
Melampyrum cristatum
Melittis melissophyllum
Moehringia muscosa
Molinia arundinacea
Neottia nidus-avis
Polygonatum odoratum
Polypodium interjectum
Quercus humilis
Rhamnus alpina
20
Rubia peregrina
Saponaria officinalis
Sedum album
Sesleria caerula
Silene nutans
Sorbus aria
Sorbus mougeotii
Teucrium chamaedrys
Viburnum lantana
Végétation acidophile.
L’affleurement de grès siliceux tertiaires génère des sols très acides sur lesquels on rencontre
lande à Callune, Hêtraie acidophile, Chênaie à Châtaignier, Boulaie-Chênaie, en fonction de la
profondeur du sol et de la topographie. Au passage, une fosse pédologique nous montre un
superbe podzol humo-ferrugineux avec son horizon cendreux caractéristique.
Acer planatoides
Acer pseudo-platanus
Aira caryophyllea
Betula alba
Blechnum spicant
Calluna vulgaris
Castanea sativa
Dryopteris dilatata
Dryopteris filix-mas
Fagus sylvatica
Festuca heterophylla
Hieracium sabaudum
Juncus tenuis
Luzulanivea
Luzula pilosa
Maianthemum bifolium
Medicago lupulina
Picea abies
Polypodium interjectum
Polypodium vulgare
Polystichum aculeatum
Populus tremulus
Pteridium aquilinum
Quercus petraea
Scrofularia nodosa
Sorbus aucuparia
Vaccinum myrtillus
Leucobrium glaucum
Piptoporus betulinus
Evernia prunastri
Tourbière à Sphaignes
Elle occupe une dépression très humide dans les grès. En raison de la fragilité de ce milieu
nous nous contentons d’observer du bord, les tapis de Sphaignes d’où émergent quelques
plantes.
Carex limosa
Carex diandra,
Carex echinata
Carex rostrata
Drosera rotundifolia
Le rarissime Lycopodiella inundata n’y a pas été revu récemment
Vallon marécageux, taillé dans les grès
Nous ne pouvons observer que la terminaison aval de ce fameux vallon qui recèle quelques
raretés pour cette altitude comme le Rhododendron ferrugineux, Le Lycopode sélagine
Aquilegia vulgaris
Athyrium filix-femina
Carex leporina
Carex remota
Carex pendula
Cephalanthera rubra
Clematis vitalba
Daphne laureola
Euphorbia amygdaloides
Helleborus foetidus
Hypericum montanum
Juncus effusus
Lysimachia nemorum
Prunella vulgaris
Rumex obtusifolius
Veronica officinale
Veronica urticifolia
Vicia sepium
Prairie à Brôme dressé
Enclavée dans le terrain de golf (qui existait avant la mise en réserve), cette prairie sèche fait
l’objet d’une fauche tardive par les services d’entretien du golf. Il s’agit d’un bel
échantillon de Mésobromion. La saison est malheureusement trop avancée pour
observer les nombreuses Orchidées qui peuplent ce biotope.
Anacamptis pyramidalis
Centaurea scabiosa
Digitalis lutea
Festuca heterophylla
Knautia arvensis
Lathyrus pratensis
Leucanthemum vulgare
Lotus corniculatus
Melica uniflora
Onobrychis viciifolia
Plantago lanceolata
Rhinanthus minor
Salvia pratensis
Veronica spicata
Jacques BORDON
(Avec les listes floristiques de Julie et Marjorie)
21
Sortie botanique du 21 juin 2009 : Le Bugey méridional de Montagnieu à
Marchamp
Dès le parking à proximité de la D87
l'ambiance méridionale de ce secteur est
affirmée par la présence de la Cupidone,
Catananche coerulea; cette composée
méditerranéenne est abondante sur le
secteur de Serrières de Briord à
Montagnieu : il s'agit de la plus belle
station du département et l'une des plus
septentrionales au moins pour la moitié
est de la France.
Nous parcourons ensuite les pentes du
coteau de Courtieu : dans cette moliniaie
de pente sur marnes les orchidées
abondent, mais à cette date seules les
plus tardives sont encore fleuries. Pour y
accéder nous empruntons un petit sentier
raide qui permet d'admirer Ononis
fruticosa; Ce petit arbrisseau à fleurs
roses se maintient ici depuis sa
découverte il y a une vingtaine d'années
par l'abbé Bozonnet ; c'est l'unique station
du département et la plus septentrionale
pour cet espèce dont l'aire de répartition
recouvre le quart sud-est de la France.
Molinia arundinacea
Bromus erectus
Dactylis glomerata
Catananche coerulea
Carex flacca
Loroglossum hircinum
Anacamptis pyramidalis
Platanthara bifolia
Gymnadenia conopsea
Lonicera etrusca
Rubia peregrine
Galium album
Campanula medium
Campanula rapunculoides
Hypochoeris maculata
Carlina vulgaris
Hieracium pilosella
Tragopogon orientalis
Cirsium tuberosum
Inula salicina
Catananche
coerulea
Trifolium pratense
Trifolium montanum
Ononis fruticosa
Hippocrepis emerus
Coronilla minima
Teucrium chamaedrys
Teucrium montanum
Origanum vulgaris
Globularia bisnagarica
Linum tenuifolium
Linum catharticum
Centaurea jacea
Vicia cracca
Medicago lupulina
Genista pilosa
Genista tinctoria
Hypericum montanum
Centaurium erythraea
Lotus maritimus
Polygala vulgaris
22
Cervaria rivini
Laserpitium gallicum
Vincetoxicum hirundinaria
Pteridium aquilinum
Viburnum lantana
Prunus mahaleb
Rhamnus cathartica
Cornus sanguinea
Acer opalus
Acer monspessulanum
Sorbus aria
Sorbus mougeoti
Juniperus communis
Crategus monogyna
Pyrus sp.
Salix caprea
Laburnum anagyroides
Populus tremula
Frangula alnus
Nous redescendons ensuite au niveau des vignes : là aussi des plantes remarquables
nous accueillent : Allium paniculatum a été découvert ici par Daniel Goy et c'est la
dernière station du département
pour cette espèce particulièrement menacée.
Centranthus calcitrapae, autre plante méditerranéenne des milieux xériques n'est
connue pour le département que de la plaine de l'Ain et du Bugey méridional
Galeopsis angustifolia
Sedum anopetalum
Aquilegia vulgaris
Torrilis arvensis
Anagallis foemina
Saponaria ocymoides
Rubia peregrina
Teucrium montanum
Crepis foetida
Chaenorrhinum minus
Crepis nemausensis
Muscari comosum
Allium paniculatum
Centranthus calcitrapae
Misopates orontium
Medicago minima
Tunica prolifera
Nous traversons ensuite une succession de milieux : friches, chênaie pubescente,
vignes à nouveau; la campanule carillon Campanula medium, défleurie, et le
Laserpitium gallicum caractérisent bien ces milieux sur éboulis.
Laserpitium gallicum
Campanula medium
Epipactis helleborine
Cephalantera rubra
Au lieu-dit "Les Marmottes", une
succession de prairies de fauche offre de
belles stations d'orchidées: Epipactis
muelleri, Himanthoglossum hircinum et
surtout Ophrys gresivaudicana . Cette
orchidée de description récente (O.
Gerbaud , 2002)
a le plus souvent
l'apparence d'un scolopax (parfois d'un
fuciflora) à petites fleurs et surtout une
floraison nettement plus tardive que O.
fuciflora.
Connue du département de l'Ain depuis
2007 seulement, cette espèce a une
répartition qui reste largement à préciser.
Les
premières
prospections
systématiques de la SFO-RA ont permis
de repérer sa présence sur la bordure
ouest du Bugey méridional, de Bénonces
à Innimond.
Epipactis
muelleri
Eryngium campestre
Brachypodium rupestre
Lotus maritimus
Inula salicina
Epipactis muelleri
Ophrys gresivaudanica
Himantoglossum hircinum
Anacamptis pyramidalis
Melampyrum arvense
Sedum reflexum
Sedum sexangulare
Helianthemum obscurum
Prunella laciniata
Campanula rapunculoides
Senecio jacobea ssp.nudus
Rhinanthus alectorolophus
Dianthus carthusianorum
Securigera varia
Medicago sativa ssp. falcata
Trifolium ochroleucum
Cornus mas
Rhamnus alpina
Argyrolobium zanonii subsp. zanonii
23
Après la pause repas , nous rejoignons en voiture le village de Marchamp, puis la
tourbière de Cerin. Il s'agit d'un des joyaux botaniques du département, qui bénéficie
d'une protection par APPB et d'une gestion conservatoire par le CREN. Au fil du temps
une tourbière bombée s'est formée et le plan d'eau originel est réduit à un petit lac
central, ceinturée d'une cladiaie, elle même entourée d'une cariçaie. Un broyage récent
d'une partie de la cladiaie facilite l'observation des espèces les plus remarquables de la
tourbière alcaline : Pinguicula vulgaris, Drosera anglica, mais surtout le Liparis loeselli
et le Carex limosa. Quand les sphaignes constituent un tapis épais, l'eau s'acidifie
suffisamment pour autoriser la présence de Dosera rotundifolia. Hors de la tourbière
bombée, la cariçaie est moins spectaculaire, mais présente quand même nombre
d'espèces intéressantes.
Pinguicula vulgaris
Drosera anglica
Drosera rotundifolia
Carex lasiocarpa
Carex paniculata
Carex rostrata
Carex lepidocarpa
Carex viridiflora
Carex hostiana
Carex alata
Carex echinata
Carex limosa
Carex davalliana
Cladium mariscus
Trichophorum alpinum
Eriophorum angustifolium
Eriophorum latifolium
Molinia coerulea
Epipactis palustris
Liparis loeselli
Platanthera bifolia
Dactylorhiza incarnata
Menyanthes trifoliata
Scirpus lacustris
Nymphea alba
Linum catharticum
Succisa pratensis
Lysimachia vulgaris
Cirsium palustre
Potentilla erecta
Caltha palustris
Parnassia palustris
Valeriana dioica
Eupatorium cannabinum
Lythrum salicaria
Urtica dioica ssp.
galeopsifolia
Equisetum limosum
Salix repens
Salix cinerea
Betula pubescens
Calluna vulgaris
Pierre PERRIMBERT
Listes établies par Jacques BORDON
24
Les Astéracées
Séance de détermination
11 juillet 2009
1. Qui sont les Astéracées ?
Les Astéracées constituent la plus grande famille des gamétophytes, avec 25 000 espèces.
Elle est représentée par quelques arbres en zone tropicale mais uniquement par des
herbacées dans nos régions.
Les Astéracées sont caractérisées par une inflorescence en capitule, qui simule une fleur
alors qu'elle est composée de nombreuses petites fleurs. Celles-ci sont de deux types :
•
Des fleurs en tubes ou fleurons, aux pétales soudés et qui présentent en
général une symétrie actinomorphe,
•
Des fleurs ligulées ou demi-fleurons, dont la corolle est prolongée par une
ligule à 3 ou 5 dents.
On distingue différents types d'inflorescences, selon que les fleurs sont en forme de tube
et/ou en ligule.
Dans la fleur, les étamines forment un tube autour du style de l'ovaire. Celui-ci est
infère : il est situé en-dessous de l'insertion des pétales, soudés. Le calice est réduit à
des poils ou des écailles.
Le réceptacle peut être garni, entre les fleurs, de paillettes (petites écailles
membraneuses). Le capitule est entouré de nombreuses bractées, insérées sur un ou
plusieurs rangs, qui forment un involucre.
La fécondation est le plus souvent entomophile (par les insectes, attirés par le nectar).
Les fleurs n'étant pas mûres toutes en même temps, l'auto-fécondation est limitée.
L'akène (fruit sec indéhiscent), est prolongé par un bec, plus ou moins long, ou un
pédicule. Il peut porter un papus, c'est-à-dire une aigrette de soies. Celles-ci peuvent
être plumeuses ou non. Tous ces éléments de variation sont utilisés dans l'identification
des Astéracées.
25
2. Comment identifier les Astéracées ?
Autant que possible, il faut observer à la fois l'appareil végétatif, les fleurs et des fruits
matures pour déterminer les Astéracées. Certains critères nécessitent l'utilisation d'une
pince fine, par ex. pour tordre l'aigrette afin de voir si les soies sont plumeuses ou non.
Une loupe binoculaire peut être nécessaire dans certains cas !
Les premiers critères d'identification de la "Binz" permettent de distinguer :

capitules ordinairement de même sorte, hermaphrodites, pluriflores ; anthères
soudés :
● fleurs, au moins celles du centre (disque), tubuleuses ; fleurs ligulées,
lorsqu'elles sont présentes, à 3 dents :
•
fleurs du centre tubuleuses (disque), celles de la circonférence
ligulées, rayonnantes
Astéracées radiées ( point 4 de la Binz).
•
fleurs toutes tubuleuses ou fleurs du centre tubuleuses et celles de la
circonférence en entonnoir
Astéracées tubuliflores (
point 38).
Attention, des fleurs ligulées jeunes peuvent paraître tubulées !
● fleurs toutes ligulées, à 5 dents au sommet de la ligule
Astéracées
liguliflores ( point 80).

capitules unisexués : les mâles pluriflores, caducs après la floraison, les femelles
à 1-2 fleurs, entièrement renfermées à maturité dans un involucre clos, hérissé d'épines,
anthères libres Ambrosia ou Xanthium.
Astéracées radiées
Astéracées tubuliflores
Astéracées liguliflores
Genres observés aujourd'hui
• Buphthalmum
• Erigeron
• Solidago
•
•
Cirsium
Senecio.
(Attention ! Ce genre
contient d'ordinaire des espèces
radiées !)
•
•
•
•
•
•
Crepis
Hypochaeris
Lapsana
Leontodon
Picris
Sonchus
3. Astéracées déterminées
3.1. Astéracées radiées
Echantillon N°1
• réceptacle garni de paillettes
• feuilles alternes
• bractées involucrales externes ne dépassent pas les internes et sont plus courtes que
les fleurs ligulées ; elles sont insérées sur plusieurs rangs, imbriqués
• fleurs ligulées femelles
• capitule dépassant (3)-4 cm de diamètre ; fleurs ligulées jaunes ; anthères
appendiculées (Attention, critère difficile à voir !) ; feuilles indivises
• feuilles lancéolées à linéaires-lancéolées ; fleurs ligulées larges de 2-3 mm ; anthères
glabres à la base ð Buphthalmum.
Une seule espèce Ö Buphthalmum salicifolium. Très commun.
26
Echantillon N°2
• réceptacle non garni de paillettes
• fruit surmonté d'une aigrette de soies
• tige feuillée, dépourvue d'écailles
• fleurs ligulées jaunes
• bractées sur plusieurs rangs, imbriqués
• 5-12 fleurs ligulées Ö Solidago
• capitules pédonculés, en grappes ou en panicules
• diamètre du capitule 3-8 mm
• tige glabre Ö Solidago gigantea. Espèce invasive ! Solidago virgaurea est la seule
espèce autochtone de ce genre.
Echantillon N°3
Comme ci-dessus mais…
• fleurs ligulées blanches
• capitule large de + 10 mm
• tige feuillée
• bractées involucrales < 1.5 cm
• fleurs ligulées sur plusieurs rangs Ö Erigeron
• fleurs ligulées étalées, dépassant nettement les fleurs du disque
• involucre long de 3-5 mm
Attention, feuilles inférieures non visibles sur cet échantillon et critère des soies disposées sur
un ou deux rangs difficile à voir ! Si on arrive dans une impasse, lire la diagnose des
différentes espèces possibles Ö Erigeron annus. (sous-espèce type Erigeron a. annuus).
3.2. Astéracées tubuliflores
Echantillon N°1
• capitule pluriflore
• aigrette présente
• plante non tomenteuse
• feuille non marbrée de blanc
• pas de paillette
• plante inerme
• bractées involucrales sur un rang, accompagnées d'un calicule de bractées plus courtes.
Attention, ce calicule peut faire croire que les bractées sont disposées sur plusieurs
rangs !
• plante feuillée
• fleur jaune Ö Senecio. Ce genre comporte normalement des espèces "radiées".
Attention, la Binz conduit à une impasse car cette sous-espèce n'existe pas sur son secteur
d'application ! Fleurs toutes ligulées et bractées à pointe noire Ö Senecio jacobea nuduus.
Echantillon N°2
• capitule pluriflore
• aigrette présente
• plante non tomenteuse
• feuille non marbrée de blanc
• pas de paillette. Attention, présence de soies entre les fleurs !
• bractées non rayonnantes
• feuilles alternes
• bractées terminées par une pointe non crochue, droite
• soies plumeuses
• bractées involucrales herbacées ; feuilles dentées-spinescentes ou ciliées-spinuleuses Ö
Cirsium. Les fruits du genre ont une aigrette à soies non plumeuses.
• pas de spinules dessus
• aigrettes beaucoup plus grandes que la corolle, à maturité Ö Cirsium arvense.
27
3.3. Astéracées liguliflores
Les Astéracées liguliflores se divisent en 4 "groupes" :
• plante très épineuse Ö Scolymus
• plante non épineuse :
◦ fruit nu Ö Ex. échantillon N°1
◦ fruit surmonté d'une aigrette de soies :
▪ soies plumeuses Ö Ex. échantillons N°2 à 5
▪ soies simples Ö Ex. échantillons N°6 à 8
Echantillon N°1
• fruit sans aigrette
• fleurs jaunes
• tige feuillée Ö Lapsana.
Une seule espèce : Lapsana communis (sous-espèce communis ici)
Echantillon N°2
• fruit surmonté d'une aigrette de soies plumeuses
• réceptacle garni de paillettes caduques Ö Hypochaeris
• tige hispide (garnie de poils longs, raides, presque piquants) et soies toutes plumeuses
• tige non renflée, tricéphale Ö Hypochaeris maculata. Les feuilles sont maculées,
regroupées en rosette basale. Prairies montagnardes, sur argile.
Echantillons N°3 et 4
• fruit surmonté d'une aigrette de soies plumeuses
• absence de paillettes
• bractées involucrales sur plusieurs rangs, imbriqués
• tige feuillée, plante hispide Ö Picris. Fruits à sommet denticulé puis long bec puis
aigrette.
ª bractées involucrales toutes lancéolées, les externes petites, ordinairement étalées Ö
Picris hieracoides. Commun.
ª bractées involucrales très grandes, les externes ovales, en forme de cœur, foliacées
Ö Picris echioides. Plus rare, plus thermophile.
Echantillon N°5
• fruit surmonté d'une aigrette de soies plumeuses
• absence de paillettes
• bractées sur plusieurs rangs
• tige nue
• feuilles souvent dentées Ö Leontodon.
• aigrette sur tous les fruits
• tige simple, monocéphale
• tige 10-45 cm, peu épaissie, à une écaille dans la partie supérieure
• souche tordue, courte Ö Leontodon hispidus (hispidus). Commun.
Echantillons N°6 et 7
• fleurs nombreuses, jaunes
• fruit surmonté d'une aigrette de soies non plumeuses, non fortement comprimé, à
extrémité non nettement tronquée mais légèrement atténuée Ö Crepis
• tige polycéphale, feuillée
• fruit sans bec
• bractées de l'involucre sur deux rangs, portant des poils glanduleux
• plante vivace (Voir si la plante présente une souche robuste ou de petites racines !)
Problème avec le critère de forme des feuilles caulinaires de la Binz.
28
ª Clé
•
•
•
•
•
•
d'identification de Robert Portal, pour le genre Crepis :
plante non visqueuse, feuilles à poils non glanduleux
tige feuillée
feuilles caulinaires profondément dentées
involucre à pilosité peu abondante, seulement laineuse
involucre de 11-15 mm de long
bractées à apex subaigu ; style et stigmates jaunâtres ; akène sans bec Ö Crepis
biennis.
Autre
•
•
•
•
•
•
•
espèce du genre Crepis :
tige polycéphale, feuillée
fruit sans bec
bractées velues
plante annuelle à bisannuelle
feuilles sagittées
bord des feuilles plan, intérieur des bractées glabre
involucre long de 6 mm Ö Crepis capillaris.
Echantillon N°8
• fruit surmonté d'une aigrette de soies non plumeuses
• fleurs nombreuses, jaunes
• fruit fortement comprimé, sans bec Ö Sonchus.
• styles et stigmates jaunes
• feuilles caulinaires à oreillettes acuminées alors qu'elles devraient être arrondies,
d'après la Binz, car il ne s'agit pas ici de S. palustris !
• poils jaunâtres (du fait de la présence de glandes) Ö Sonchus arvensis.
4. Pour en savoir plus…
 Les plantes en familles, ACFJ, 2002.
 Astéracées liguliflores, Robert Portal, Digitalis, 2006.
Marjorie LATHUILLIERE
29
LE MONTROND
25 juillet 2009
Ce samedi matin une douzaine de membres, accompagnée de Michel Farille, partait du
parking du Pailly pour grimper au Montrond, d'abord par un sentier assez raide vers le
Petit Montrond et de là par les crêtes jusqu'au sommet. Le retour se faisait par la route du
Petit Montrond, le Col de la Faucille et le hameau de la Mainaz.
Espèces observées :
Autour du parking
Anthriscus nitida
Lapsana communis subsp. intermedia
Dans la forêt
Bromus benekenii
Cardamine heptaphylla
Carduus personata
Carex sylvatica
Epipactis leptochila
Euphorbia amygdaloides
Hordelymus europaeus
Lilium martagon
Neottia nidus-avis
Phyteuma spicatum
Polygonatum verticillatum
Sanicula europaea
Hieracium villosum
Saxifraga paniculata
Sedum album
Sedum dasyphyllum
Teucrium chamaedrys
Teucrium montanum
Thymus pulegioides s.str.
Pâturages
Alchemilla conjuncta
Bupleurum falcatum s.str.
Daphne mezereum
Gentiana lutea
Linum catharticum
Rosa pendulina
Thesium alpinum
Rochers humides sur le flanc N du Montrond
Au pied du Petit Montrond
Aconitum anthora
Bupleurum longifolium
Campanula rotundifolia
Carduus defloratus s.str.
Centaurea montana
Crepis pyrenaica
Dianthus hyssopifolius
Dianthus sylvestris
Epipactis atrorubens
Galium anisophyllon
Gymnadenia conopsea
Laserpitium latifolium
Laserpitium siler
Lathyrus pratensis
Origanum vulgare
Orobanche alba
Orobanche laserpitii-sileris
Phyteuma orbiculare
Pimpinella major s.str.
Rhinanthus alectorolophus
Rosa tomentosa
Scabiosa lucida
Sesleria caerulea
Trifolium montanum
Passage rocheux
Acinos alpinus
Aster alpinus
Botrychium lunaria
Globularia cordifolia
Asplenium viride
Moehringia muscosa
Campanula cochleariifolia
Saxifraga aizoides
Du Montrond à la Faucille
Aconitum altissimum
Adenostyles alliariae
Angelica sylvestris var. sylvestris
Aruncus dioicus
Astrantia major
Athyrium filix-femina
Calamagrostis varia
Campanula rhomboidalis
Campanula trachelium
Cardamine flexuosa
Chaerophyllum aureum
Cicerbita alpina
Cirsium erisithales
Crepis paludosa
Crepis pyrenaica
Dryopteris filix-mas
Epilobium angustifolium
Epilobium montanum
Filipendula ulmaria
Galeopsis tetrahit
Geranium sylvaticum
Heracleum sphondylium s.str.
Knautia dipsacifolia s.str.
Leucanthemum vulgare
Malva moschata
Melampyrum sylvaticum
30
Oxalis acetosella
Polygonum bistorta
Prenanthes purpurea
Ranunculus lanuginosus
Ranunculus platanifolius
Rosa pendulina
Rumex alpestris
Senecio ovatus
Silene dioica
Stachys alpina
Stellaria nemorum s.str.
Thalictrum aquilegiifolium
Veratrum album subsp. Lobelianum
Veronica beccabunga
Veronica officinalis
Veronica urticifolia
Piste de ski ensemencée
Anthyllis vulneraria
Euphrasia rostkoviana s.str.
Hieracium juranum
Hieracium lachenalii
Leontodon hispidus s.str.
Talus décalcifié à Mainaz
Dryopteris dilatata
Gymnocarpium dryopteris
Orthilia secunda
Vaccinium myrtillus
Bord de route à Mainaz
Artemisia verlotiorum
Verbascum lychnitis
Verbascum nigrum
Adenostyles glabra
Christian SCHNEIDER et Julie WARRILLOW
31
LA DOMBES ET SES ETANGS
1 août 2009
20 personnes se rassemblent à l’église de
Brou pour une journée à la découverte de
plusieurs étangs de la Dombes : un
paysage qui n’a rien de naturel, mais qui a
été créé par les hommes au moyen age ; il
fallait manger du poisson le vendredi, donc
cela nécessitait des étangs pour les élever.
Notre guide est Annie-Claude Bolomier,
fondatrice de la Flore de l’Ain, qui a fait une
étude approfondie de cette région et en a
même édité un petit fascicule, qui
commence :
«La Dombes n’a pas toujours existé.
Il y a 20 000 ans, les glaciers alpins se
retirent. Ils laissent un relief fait de creux et
de bosses. Ils déposent des moraines et
des cailloutis glaciaires. Pendant la période
de dégel le vent apporte un limon calcaire
très fin (loess). La Dombes est née.
Le climat se réchauffe et devient humide.
La pluie lessive et décalcifie le loess qui se
transforme en lehm (qui contient beaucoup
Annie-Claude Bolomier
de fer). Il fait de la Dombes une terre
ingrate et imperméable. Les eaux stagnent
dans les multiples cuvettes qui sont envahies par des herbes coupantes et peu
attrayantes, les carex ou laîches, Les «leschères», dépressions marécageuses, vont être
à l’origine d’un paysage harmonieux.
Les étangs sont considérés comme des terres cultivées. L’exploitant n’est ni un
pisciculteur ni un pêcheur, la gestion est originale et se résume en deux mots «évolage et
assec». Pendant deux années la terre est «cultivée en eau et semée de poissons», c’est
la période de l’évolage. Elle est suivie d’une culture en avoine, blé, maïs, soja, sorgho,
tournesol ou parfois laissée aux herbes sauvages, c’est la période de l’assec, puis le cycle
triennal recommence, l’étang reprend son eau.» (tiré de La Flore des Etangs par AnnieClaude Bolomier, Editions La Taillanderie, Bourg en Bresse)
Un petit trajet de 10 kms en voiture nous amène vers un premier étang bordé d’un champ,
récemment coupé, de trèfles. Mais une large bordure de végétation intéressante longe
l’eau :
Epilobium parviflorum
Eupatorium cannabinum
Frangula alnus
Gnaphalium uliginosum
Hypericum perforatum
Linaria vulgaris
Lotus uliginosus
Juncus articulatus
Achillea ptarmica
Agrostis stolonifera
Alisma plantago-aquatica
Bidens cernua
Bidens frondosa
Bidens tripartita
Echinochloa crus-galli
Epilobium hirsutum
32
Polygonum hydropiper
Pulicaria dysenterica
Setaria glauca
Silene flos-cuculi
Solanum dulcamara
Typha altifolia
Trifolium hybridum
Trifolium arvense
Juncus conglomeratus
Juncus effusus
Kickxia elatine
Matricaria recutita
Mentha arvensis
Mentha pulegium
Panicum dichotomiflorum
Phalaris arundinacea
Polygonum amphibium
Une petite forêt de charmes, chênes, peupliers et bouleaux – ces derniers introduits pour
la fabrication des sabots – ferme le champ.
On prend un large chemin ombragé, avec quelques plantes d’Agrimonia procera (soies du
calice crochues, les extérieures en partie réfléchies) pour trouver un étang à sec qui avait
été planté l’année d’avant avec du maïs. Le soleil désinfecte de sol de lehm et le prépare
pour 1 ou 2 années en eau. Avec chaque régime la végétation change et maintenant sur
le sol très sec de l’étang nous trouvons :
Nymphoides peltata
Oenanthe aquatica
Phragmites australis
Scutellaria galericulata
Amaranthus blitum
Bolboschoenus maritimus
Eleocharis acicularis
Gnaphalium uliginosum
Ludwigia palustris
Quelques membres s‘aventurent sur un étang sec
33
Après un pique-nique sous l’ombre bienvenue d’un grand arbre, nous passons vers un
étang mi-eau, mi-sec avec une luxuriante bordure de verdure. La terre est dure comme du
béton et fissurée de fentes. Pendant la période de l’évolage, certaines plantes à l’état de
graines ou de rhizomes, font un séjour prolongé de 2 à 5 ans dans la vase humide et
froide. Seul l’assec les réveille. Très performantes, elles réalisent leur cycle végétatif en un
laps de temps très court, de juillet à septembre, et se manifestent en grand nombre
comme pour rattraper le temps perdu. Témoins vivants d’une culture originale, elles font
partie du patrimoine de la Dombes et méritent un protection.
Nous avons vu
Lythrum portula
Polygonum lapathifolium
Ranunculus peltatus
Ranunculus sceleratus
Rorippa palustris
Sagittaria sagittifolia
Schoenoplectus mucronatus
Sparganium emersum
(tige jamais ramifiée
protégé Rhône Alpes)
Sparganium erectum
(tige rameuse dans le haut)
Typha angustifolia
Alisma lanceolatum
Alisma plantago-aquatica
Alopecurus aequalis
Bidens cernua
Carex bohemica
Elatine alsinastrum
Elatine hexandra
Eleocharis ovata
Eleocharis acicularis
Echinochloa crus-galli
Glyceria fluitans
Leersia oryzoides
Ludwigia palustris
Luronium natans
(protégé nationalement)
Les Rubaniers (Sparganium) font preuve d’originalité par des boules étagées le long de la
tige, ébouriffées d’étamines (fleurs mâles) qui libèrent un pollen jaune, vers le bas
hérissées de papilles stigmatiques (fleurs femelles). Après la fécondation les fruits
apparaissent semblables à de petits oursins.
Sparganium emersum
Sparganium erectum
34
Un dernier étang abrite la Marsilée à quatre feuilles (Marsilea quadrifolia), une étonnante
petite fougère vivace, amphibie, dont la ressemblance avec un trèfle à quatre feuilles est
presque parfaite. Elle se plaît dans les étangs à niveau variable, uniquement en plaine.
Elle est protégée à niveau national.
Marsilea quadrifolia
La journée avait été longue et chaude mais offrait un dépaysement complet, avec un
cortège de plantes très différentes de celles qui affectionnent les milieux humides du Pays
de Gex. Et les connaissances et la pédagogie exemplaires d’Annie-Claude nous ont
comblés.
Ranunculus peltatus
Julie WARRILLOW
35
DE LA VATTAY AU COL DE LA FAUCILLE
16 Août 2010
Nous nous plaisons à retourner sur un de ces hauts lieux de la biodiversité végétale de notre
Haute-Chaîne du Jura, et cette zone du nord de notre territoire favori est bien un « hot spot » selon
la terminologie actuelle. En effet, les conditions géologiques particulières avec ces placages de
grès marneux gorgés d’eau acide, sont propices au développement d’une végétation acidophile
que l’on ne retrouve pas ailleurs dans notre dition. Les escarpements rocheux, les profonds
canyons taillés dans le calcaire et des conditions climatiques d’altitude, permettent l’installation
d’une flore très intéressante pour la région. Nous ne donnerons pas de liste complète et nous
renvoyons pour cela le lecteur aux numéros 3 (1999) et 8 (2005) dans lesquels chacun saura
trouver les indications souhaitées.
Rappelons cependant que cette zone nous livre quelques espèces remarquables que l’on ne
retrouve pas plus au sud dans la chaîne. Ce sont par exemple :
Cirsium erisithales
Streptopus amplexifolius
Tozzia alpina
Oreopteris limbosperma
Phegopteris connectlis
Une association végétale unique trouve ici ses conditions favorables : la Pessière à Sphaignes,
avec son cortège caractéristique :
Vaccinium myrtillus
Listera cordata
Blechnum spicant
Lycopodium annotinum
Luzula flavescensphile
Enfin, il est agréable de mentionner le fameux canyon du Turet. Outre son paysage exceptionnel
et déroutant dans ce contexte jurassien, il faut rappeler que l’on y rencontre la plus belle
population de la rarissime fougère : Cystopteris montana, dont on ne trouve que quelques petites
stations plus au sud, à la Faucille et au Crêt de la Neige.
Pour toutes ces raisons, il est probable que nous aurons encore l’occasion de refaire des
pèlerinages dans ce site prestigieux pour nous.
Cystopteris montana
Canyon du Turet
Jacques BORDON
36
Jacques Bordon à la Vattay
16 août 2009
Le canyon au Crêt de la Neige
16 août 2009
Butomus umbellatus
La Truchère, 30 mai 2009
Eleocharis acicularis
La Dombes, 1 aout 2009
Epipactis muelleri
Montagnieu, 21 juin 2009
37
L’EXPOSITION « TRESORS DES HERBIERS LOCAUX »
12 et 13 septembre 2010
Notre exposition annuelle consacrée aux herbiers
locaux a obtenu un vif succès. Cette manifestation
a été l’occasion de rappeler tout l’intérêt que
présentent ces collections de plantes séchées. Un
herbier est une véritable base de données
concrète sur la flore d’un territoire. Les échantillons
dûment
étiquetés,
sont
des
témoins
irremplaçables de la présence d’une espèce
végétale en un lieu donné à une date donnée.
L’étude des herbiers anciens permet de constater
que certaines espèces présentes autrefois, ont
aujourd’hui disparu d’un biotope qui peut avoir subi
des transformations profondes du fait des activités
humaines ou de l’évolution naturelle des milieux.
L’échantillon de plante est aussi et d’abord un spécimen de référence permettant par simple
comparaison de vérifier une identification.
On peut conserver en herbier, des plantes à
fleurs, des Fougères, des Mousses, des Lichens,
des Champignons, des Algues, des fruits, des
traces d’activité animale (galles et mines). Tous
ces échantillons constituent un reflet très
documenté de la biodiversité d’un territoire donné.
Lors de cette exposition ont été exposés les
herbiers de l’Abbé Richard, du docteur Corcelle, de
Christian Schneider, d’Evelyne et de Jacques
Bordon, de Michel Farille et de Denis Jordan. Nous
avons eu également la chance de bénéficier du
prêt de plusieurs échantillons historiques sortis
pour l’occasion du Conservatoire botanique de
Genève.
En plus du grand intérêt scientifique de cette manifestation, il faut signaler la réussite esthétique
de l’exposition. Il nous faudra recommencer cette enrichissante expérience.
Jacques Bordon
38
PARLONS DE TOUT ET DE RIEN
Comme chacun le sait, cette année 2009 a été celle de notre exposition sur les Herbiers .
Et pour préparer cette expo, les membres du bureau ont travaillé d’arrache-pied pour trier
les planches des herbiers Corcelles et Richard.
Et alors qu’ils feuilletaient les planches de l’herbier de l’Abbé Richard, Jacques et
Christian ont été intrigués par une planche apparemment totalement vide. Une étude plus
poussée a alors révélé un fait jusque là totalement ignoré : l’Abbé Richard avait
découvert le « Rien ecclésiastique », le très fameux Nihil obstat.
Nos lecteurs se souviendront que nous avions déjà recherché dans la Haute Chaîne des
traces des différents petits Rien (et en particulier le rare Rien nouveau sous sa forme
héliotrope : Nihil novum sub sole) ou du grand Tout. Retrouver ainsi en herbier des traces
d’un Rien presque oublié était un fait d’une importance considérable.
D’autant qu’une analyse au microscope électronique à balayage nous a montré que les
graines étaient peut-être viables.
Cette découverte a été immédiatement suivie de deux décisions prises à la hâte par le
bureau :
•
Tout d’abord, ouvrir une bonne bouteille, et la vider aussi sec.
•
Ensuite, tenter de faire revivre ce Rien.
Pour cela, Christian a accepté de nous prêter un coin de son jardin. A cet endroit, et pour
éviter les effets désastreux du Tout sur les Riens, une solution évidente s’impose: Tout
doit disparaître !
Et quand nous aurons soigneusement Tout
arraché, nous tenterons de semer quelques
graines de ce Rien. Comme l’étiquette
laissée par l’Abbé Richard était imprécise
sur l’écologie de cette plante, nous devrons
d’ailleurs tester plusieurs milieux de culture
pour voir lequel convient le mieux. Et
ensuite, à la Grâce de Dieu. Ce sera du Tout
ou Rien.
Bien sur, il est possible que l’expérience
Sphinx macroglosse en train de Rien butiner
rate, mais vu le contexte, un miracle peut
avoir lieu Dans ce cas, nous aurons la
bonne surprise de ne Rien voir pousser, ce dont nous ne manquerons pas de faire état
lors d’une prochaine Assemblée Générale.
Et dans un tel cas, nos amis férus d’ornithologie ne manqueront pas de venir surveiller de
très près cette plantation, le Rien ecclésiastique étant connu pour parfois attirer un petit
oiseau rondouillard, normalement surtout présent en Italie : la Bulle papale (Urbi etorbi).
Et comme l’a dit Christian quand nous l’avons remercié pour le bout de terrain :
« ce n’est Rien du Tout !»
Bernard ANTOINE, avec jeux de mots additionnels de JW et SG
39
Les honneurs de la presse locale
……..avant
Largement annoncée dans les
éditions locales, notre exposition
de septembre sur les trésors des
herbiers locaux a aussi été reprise
dans le journal communal de
Thoiry…
Le Gessien
La Tribune de
Genève
03 Sept 2009
Le Dauphiné libéré 10 Sept 2009
40
…..après
Le Dauphiné libéré 16 Sept 2009
Bulletin municipal : Thoiry Ephéméris n°6
41
PETITES NOUVELLES DE LA FLORE LOCALE
Année 2009
Acer saccharinum L.
Erable argenté
Collonges
au SO de la ferme des Iles
au bord du Rhône
Schneider Christian Warrillow Julie
27 8 2009
Allium scorodoprasum L. subsp. scorodoprasum
Rocambole
Collonges
à l'E de la ferme des Iles,
bois longeant le chemin de
fer côté N.
Warrillow Julie
Schneider Christian 25 9 2009
Allium sphaerocephalon L. subsp. sphaerocephalon
Ail à tête ronde
Thoiry
à l'O de la Chaz, au bord de
la falaise
Gardien Stéphane Schneider Christian
5 8 2009
Gardien Stéphane
4 7 2009
Althaea officinalis L.
Guimauve officinale
Challex
Ambrosia artemisiifolia L.
Ambroisie à feuilles d'armoise
Collonges
au SE de la station
d'épuration
Farges
dans l'ancienne gravière
Schneider Christian Warrillow Julie
27 8 2009
Gardien Stéphane
20 9 2009
Artemisia verlotiorum Lamotte
Armoise des frères Verlot
Mijoux
au bord de la route forestière ACFJ
16 8 2009
Mijoux
25 7 2009
au bord de route
ACFJ
Astragalus sempervirens Lam. subsp. sempervirens
Astragale toujours vert
Chézery-Forens
ravin du Troublery
Gardien Stéphane
28 6 2009
Gardien Stéphane
17 5 2009
Atropa bella-donna L.
Belladone
Vesancy
à 250m au NO du chalet
Bolboschoenus maritimus (L.) Palla
Bolboschoenus maritime
Thoiry
Gardien Stéphane Schneider Christian 24 8 2009
Brachypodium phoenicoides (L.) Roem. & Schult.
Brachypode penné de Phénicie
Collonges
talus au bord du chemin de
Schneider Christian Maas Inge
26 5 2009
Schneider Christian Warrillow Julie
27 8 2009
Bromus catharticus Vahl
Brome purgatif
Collonges
Calamintha ascendens Jord.
Sarriette ascendante
Echenevex
route reliant Naz-dessous et Jordan Denis
Naz-dessus, près ferme Nazdessus, entre route et pâture
3 11 2007
Cardamine flexuosa With.
Cardamine flexueuse
Thoiry
sur le sentier qui monte de la Gardien Stéphane Schneider Christian
route forestière en direction
de la Chaz
42
5 8 2009
Carduus nutans L. subsp. nutans
Chardon penché
Echenevex
ancienne carrière
Schneider Christian Warrillow Julie
7 8 2009
Carduus personata (L.) Jacq. subsp. personata
Chardon bardane
Gex
près du parking de la N5 au- Schneider Christian Warrillow Julie
dessus du Pailly
24 7 2009
Carex divulsa Stokes subsp. leersii (Kneuck.) W. Koch
Laiche de Leers
Léaz
dans la cour du Fort
Supérieur
Schneider Christian
27 5 2009
Schneider Christian Warrillow Julie
28 10 2009
Schneider Christian Warrillow Julie
7 8 2009
Ceterach officinarum Willd.
Doradille, Herbe dorée
Pougny
Cotoneaster dammeri C. K. Schneid.
Cotonéaster de Dammer
Echenevex
ancienne gravière
Cotoneaster horizontalis Decne.
Cotonéaster horizontal
Pougny
Pougny
entre le terrain de sport et
l'Annaz.
Warrillow Julie
Schneider Christian 28 10 2009
Schneider Christian Warrillow Julie
25 9 2009
Cyperus fuscus L.
Souchet brun noirâtre
Divonne-les-Bains
Gardien Stéphane
18 7 2009
Datura stramonium L. subsp. stramonium
Stramoine commune, Pomme épineuse
Cessy
Gardien Stéphane
2 8 2009
Epipactis microphylla (Ehrh.) Sw.
Epipactis à petites feuilles
Chézery-Forens
Collonges
sentier du Fortin
Gardien Stéphane
Schneider Christian Maas Inge
28 6 2009
27 5 2009
Eryngium alpinum L.
Chardon bleu, Panicaut des Alpes
Chézery-Forens
Gardien Stéphane Schneider Christian
5 8 2009
Euphorbia prostrata Aiton
Euphorbe prostrée
Collonges
pont de la N206 sur le
Schneider Christian Warrillow Julie
chemin de fer près de la gare
de Collonges
27 8 2009
Galium rotundifolium L.
Gaillet à feuilles rondes
Gex
au S du lieu-dit
Vesancy
à 250m au NO du chalet
Gardien Stéphane
Gardien Stéphane
17 5 2009
17 5 2009
Galium uliginosum L.
Gaillet aquatique
St-Genis-Pouilly
Gardien Stéphane Schneider Christian
4 8 2009
Geranium robertianum subsp. purpureum (Vill.) Nyman
Géranium pourpre
Challex
talus du chemin de fer au S
du Moulin
Gardien Stéphane Schneider Christian 11 5 2009
Glechoma hirsuta Waldst. & Kit.
Gléchome hirsute
Pougny
Gardien Stéphane Schneider Christian 26 4 2009
43
Hieracium bupleuroides C. C. Gmel.
Epervière faux buplèvre
Chézery-Forens
ravin du Troublery
Gardien Stéphane
28 6 2009
Gardien Stéphane
10 7 2009
Impatiens parviflora DC.
Impatiente à petites fleurs
Léaz
bord S du
Bois du Puits Quatre
Lapsana communis subsp. intermedia (M. Bieb.) Hayek
Lapsane intermédiaire
Farges
talus au bord du chemin qui
mène à l'ancienne carrière
Schneider Christian Warrillow Julie
17 6 2009
Lathyrus niger (L.) Bernh. subsp. niger
Gesse noire
Challex
Lancrans
200m au S du Moulin, bois
situé entre le chemin de fer
et le Rhône
forêt entre la "route du
Crédo" et le bord supérieur
(N) de la carrière
Pougny
Gardien Stéphane Schneider Christian 11 5 2009
Schneider Christian Warrillow Julie
31 7 2009
Gardien Stéphane
14 7 2009
Linum catharticum var. subalpinum Hausskn.
Lin purgatif
Echenevex
dans le creux, sous les
barres rocheuses
Gardien Stéphane
14 6 2009
Gardien Stéphane
26 4 2009
Lithospermum purpurocaeruleum L.
Grémil pourpre bleu
Pougny
Misopates orontium (L.) Raf.
Muflier des champs
St-Genis-Pouilly champ situé dans l'angle
Gardien Stéphane Schneider Christian
entre la D 984 C et la D 35 A
4 8 2009
Monotropa hypopitys subsp. hypophegea (Wallr.) Holmboe
Sucepin glabre
Thoiry
sur le sentier qui monte de la Gardien Stéphane Schneider Christian
route forestière en direction
de la Chaz
5 8 2009
Myriophyllum spicatum L.
Myriophylle en épi
Thoiry
Gardien Stéphane Schneider Christian 24 8 2009
Oenothera parviflora L.
Onagre à petites fleurs
Pougny
anciennes gravières de
l'Etournel
Gardien Stéphane
23 9 2009
Orobanche reticulata subsp. pallidiflora (Wimm. & Grab.) Hayek
Orobanche réticulée
Chézery-Forens
au bord du ruisseau de Foren Bordon Jacques
16 7 2009
Parietaria judaica L.
Pariétaire judaïque
Léaz
Fort Supérieur
Schneider Christian
44
21 6 2009
Pastinaca sativa subsp. urens (Godr.) Čelak.
Panais brûlant
Lancrans
bord supérieur (N) de la
carrière
Schneider Christian Warrillow Julie
31 7 2009
Physalis peruviana L.
Coqueret du Pérou
Thoiry
au SE de Massonex au bord Gardien Stéphane Schneider Christian 24 8 2009
de l'Allondon
Poa badensis Willd. subsp. badensis
Pâturin de Baden
Léaz
sentier du Fortin
Schneider Christian Maas Inge
27 5 2009
Poa palustris L.
Pâturin des marais
Collonges
Gardien Stéphane
6 7 2009
Potamogeton berchtoldii Fieber
Potamot de Berchtold
Thoiry
Gardien Stéphane Schneider Christian 24 8 2009
Potentilla anserina L. subsp. anserina
Potentille ansérine
Prévessin-Moëns
Gardien Stéphane
2 8 2009
Ranunculus seguieri Vill. subsp. seguieri
Renoncule de Séguier
Chézery-Forens
Gardien Stéphane
28 6 2009
Schneider Christian Warrillow Julie
28 10 2009
Schneider Christian Warrillow Julie
31 7 2009
Gardien Stéphane
27 8 2009
Rosa stylosa Desv.
Rosier à styles soudés
Pougny
à l'O des Rippes
Rosa tomentosa Sm.
Rosier tomenteux
Confort
Schoenoplectus triqueter (L.) Palla
Schoenoplectus à trois angles
Collonges
au SE de Villard au bord du
Rhône
Schoenus nigricans L.
Choin noirâtre
St-Genis-Pouilly
Gardien Stéphane Schneider Christian
4 8 2009
Spiranthes spiralis (L.) Chevall.
Spiranthe d'automne
St-Genis-Pouilly Centre d'Etudes et de
Recherches Nucléaires
(CERN), secteur français
Antoine Bernard
26 8 2009
Trifolium rubens L.
Trèfle pourpre
Confort
à l'E du village, près de la D16 Schneider Christian Warrillow Julie
31 7 2009
Veronica filiformis Sm.
Véronique filiforme
Challex
côté S du chemin de fer,
bord du chemin
Gardien Stéphane Schneider Christian 11 5 2009
Christian SCHNEIDER
45
Table de matières
Page Titre
Auteur
1 Le mot du Président
Jacques BORDON
2 L’Allondon et la Roulevaz;
Mise en jambes
Jean-Claude FREISS
et Bernard ANTOINE
6 Les violettes et autres vernales :
séance de détermination
Marjorie LATHUILLIERE
10 24 Heures Naturalistes
Stéphane GARDIEN
13 Une page couleur
14 Sermoyer, la site des Charmes et
la Truchère
Yves LONGEOT
17 Une sortie dans les réserves
naturelles de la Cluse d’Annecy :
Le Bout du Lac et le Roc de Chère
Jacques BORDON
22 Le Bugey méridional,
de Montagnieu à Marchamp
Pierre PERRIMBERT
25 Les Astéracées :
séance de détermination
Marjorie LATHUILLIERE
30 Le Montrond
Christian SCHNEIDER
32 La Dombes et ses étangs
Julie WARRILLOW
36 La Vattay au Col de la Faucille
Jacques BORDON
37 Une page couleur
38 L’exposition ;
«Trésors des herbiers locaux»
Jacques BORDON
39 Parlons de tout et de rien
Bernard ANTOINE
40 Honneurs de la presse
Stéphane GARDIEN
42 Petites nouvelles de la flore locale
Christian SCHNEIDER
Les photos sont de Bernard ANTOINE, Jacques BORDON, Jean-Claude FREISS,
Marjorie LATHUILLIERE, Yves LONGEOT, Julie WARRILLOW
ASSOCIATION POUR LA CONNAISSANCE DE LA FLORE DU JURA
Président fondateur: Docteur Jean CORCELLE (1911-1999)
Siège social: Mairie de Thoiry, 01710 Thoiry
Correspondance
Julie Warrillow
149 chemin des Deux Hameaux
01710 Thoiry
Tel: 04 50 41 23 86
e-mail: [email protected]
Conseil d’Administration
Président
Vice Président
Secrétaire
Vice Secrétaire
Trésorière
Membres
M. Jacques BORDON
M. Stéphane GARDIEN
Mme Julie WARRILLOW
Mme Christianne DALLEMAGNE
Mme Anne-Marie LISSAJOUX
M. Bernard ANTOINE
M. Jean-Claude FREISS
M. Jean HUGUENIN
Mlle Marjorie LATHUILLIERE
M. Yves LONGEOT
M. Bernard MACHETTO
Mme Colette METRAL
M. Christian SCHNEIDER
Comité de Patronage
M. Claude BEGUIN
Chargé d’enseignement en Géobotanique
aux Universités de Neuchâtel et Fribourg
M. André CHARPIN
Ancien Conservateur aux Conservatoire et
Jardin Botaniques de Genève
M. Aloïs DUPERREX
Ancien Directeur de l’Ecole d’Horticulture et
Technicien Horticole de Genève
Prof. Pierre HAINARD
Professeur à l’Institut de Botanique
Systématique et de Géobotanique à
l’Université de Lausanne
M. Fernand JACQUEMOUD
Conservateur aux Conservatoire et Jardin
Botaniques de Genève
Mars 2010
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