Thermodynamique et systèmes réactionnels : du rêve à la réalité Denis Dochain CESAME Université catholique de Louvain, Belgique La thermodynamique est-elle utile pour l’analyse des systèmes réactionnels? • Stabilité à la Lyapunov : basée sur la notion d’énergie • Systèmes électriques/mécaniques : énergie = forme quadratique • Systèmes réactionnels : énergie ≠ forme quadratique basée sur la thermodynamique (chimique) Menu • • • • • Motivation Un peu de thermo Un cas d’étude : le CSTR Analyse en boucle ouverte Synthèse d’une loi de commande : le “Power shaping” Un peu de thermo... • Lien énergie interne - enthalpie : U = H - pV • Relation de Gibbs : dU = T dS - p dV + µT dn affinité nombre de moles • 2ème loi de la thermodynamique : la vitesse de génération interne d’entropie S à l’intérieur d’un système est toujours positive : σs ≥ 0 • L’entropie S n’est pas une quantité conservative... Un cas d’étude : le CSTR ... ou réacteur continu parfaitement mélangé • Ici : réacteur exothermique avec A βB • En thermodynamique, seules existent les réactions réversibles (réaction irréversible = équilibre déplacé vers la “droite” avec une conversion quasi complète) • Modèle dynamique : bilan de masse (nombres de moles de A et B, nA et nB) et d’énergie (interne)(U) avec avec avec Chaleur spécifique à volume constant c Remarque : à partir de (modèle thermodynamique du liquide idéal) a on peut retrouver l’équation d’énergie en T Production d'entropie transfert de chaleur réaction chimique convection thermique mélange L’affinité est une fonction non linéaire (log) de la concentration... Analyse de stabilité du CSTR • 1ère méthode de Lyapunov (système linéarisé) • 2ème méthode de Lyapunov --> 3 possibilités pour la fonction de Lyapunov : -S - σS - énergie thermique 1ère méthode de Lyapunov • Courbe à l’équilibre • 3 points d’équilibre : stable, instable, stable La cinétique est la source d’instabilité • Hypothèse minimale : dU = Cv dT +∑ ui dni avec ui = ∂U/ ∂ni (énergies internes ne dépendent que de la température) • Transformation d’état : z = ΓT x, avec Γ matrice des vecteurs propres de la matrice d’état du système linéarisé tangent : (D : matrice diagonale) • (variation de la masse totale), λ1 = - q/V • Réacteur adiabatique (h = 0) variation de la cinétique • Valeurs propres associées à z2 et z3 : λ3 = - q/V , λ2 = - q/V - (RA - β RB + ΔH/Cv RT)) potentiellement instable L’entropie comme fonction de Lyapunov • 2ème loi de la thermodynamique : la vitesse de génération interne d’entropie S à l’intérieur d’un système est toujours positive : σs ≥ 0 • Pourquoi ne pas choisir l’intégrale des trajectoires de σs comme fonction candidate de Lyapunov W(nA,nB,U) : • OK pour les systèmes isolés : • Pour les systèmes ouverts : ... σs n’est pas une dérivée exacte d’une fonction d’état La production d’entropie comme fonction de Lyapunov • Point de départ : critère général d’évolution (Glansdorff & Prigogine, 1964) : Il existe des flux de quantités extensives Ji et des forces thermodynamiques associées Yi tels que : • On a aussi : • Mais égalité seulement si relations réciproques d’Onsager : (Lij symétrique) • Dans ce cas : Mais le CSTR ne respectent les relations d’Onsager... Flux : Forces : • Onsager : débit d’entrée de A proportionnel à la différence entre réacteur et entrée - du potentiel chimique de A - de l’affinité de la réaction - de latempérature • OK seulement si flux de diffusion (et pas de convection) Cas particulier : le “flash” = séparation idéale d’un fluide en liquide et gaz • Ok car absence de réaction (cfr Rouchon & Creff, 1993) • De manière générale : • Flash : seul le 1er terme ≠ 0 concavité de ∂2S/∂X2 (< 0) • Quid dans le cas général? stabilité du point d’équilibre L’énergie thermique comme fonction de Lyapunov Soit : avec (dynamique de la température pour nA et nB à l’équilibre) Δeq(T) = 0 pour les 3 points d’équilibre Δeq(T)2 a 3 minima • Mais Δeq(T)2 ne peut être une fonction de Lyapunov globale : dépend de T, nA et nB comportement dépend des conditions initiales • Invariants pour les zones où Δeq(T)2 est décroissant? • Domaines où Δeq(T)2 est décroissant : • X1 ∪ X2 = 2 ensembles disjoints : - D1 --> 1er point d’équilibre - D3 --> 3ème point d’équilibre --> Frontières : dT/dt < 0 • Plan de phase : sous-espaces délimités par --> ensembles invariants • Calcul complexes si n > 2 • n = 2 (modèle du CSTR avec une réaction irréversible --> vecteur d’état : [nA, T]T • • ∂r/∂T petit pour T faible et élevé --> fonction croissante pout ces valeurs et décroissantes aux valeurs intermédiaires • 2 ensembles invariants autour des 2 points d’équilibre stables • Lien avec la physique? Conclusion : les difficultés rencontrées sont multiples • Equilibre thermodynamique vs conditions transitoires d’un système dynamique • Systèmes fermés (tous les résultats clés de la thermo) vs systèmes ouverts (tels que considérés en automatique) • Lois phénoménologiques non linéaires (e.g. cinétique) vs relations d’Onsager (lois linéaires) • Multiplicité des états d’équilibre en boucle ouverte vs en boucle fermée Synthèse d’une commande par “Power Shaping” • Point de départ : passivité (fonctions de stockage) • “Energy balancing“ : - énergie = fonctions de stockage - puissance associée à la commande = 0 à l'équilibre (systèmes sans aucune dissipation) • Power shaping : - fonction de stockage reliée à la puissance - base : forme de Brayton-Moser : avec Q(x) : matrice non-singulière P(x) : fonction potentielle Merci de votre attention