2 Des colorants médiévaux d’origine végétale ou animale
Ce sont surtout les plantes qui servent à teindre. La substance colorante peut être issue des fleurs, des feuilles, des
écorces, des graines, ou des racines. Les teintes de couleurs obtenues par la teinture peuvent varier, notamment selon
la quantité de mordant utilisée. Ainsi avec la cochenille, il est possible de teindre des textiles roses, rouges ou violets.
Les colorants médiévaux :
Le rouge : Des plantes telles que la garance, la patience, l’orcanette, la carthame, le bois de brésil ou des
insectes comme le kermès ou la cochenille sont également utilisés.
Le jaune peut s’obtenir avec de la gaude, du genet, de l’épine vinette du millepertuis, des pelures d’oignons…
Le bleu : La guède et la plante indigotier permettent d’obtenir des très beaux bleus. Les mûres, les airelles donnent
des bleus de moindre qualité.
Le violet : Cette couleur est obtenue avec des lichens marins ou terrestres, du sureau.
Le brun et le noir : Le noyer ou le châtaignier donnent les bruns. La noix de galle et sumac donnent du noir.
Printemps de l’histoire 2012, Château de Tiffauges
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ZOOM SUR QUELQUES COLORANTS
rouge carmin,
violet
Cet insecte parasite de plantes ne dépasse pas 1 cm de diamètre
et fournit dès l’Antiquité une teinture rouge très recherchée.
Chaque variété possède un habitat. Au Moyen Age, les cochenilles
de Pologne et d’Arménie était ramassées lorsqu’elles sortaient de
leurs caches souterraines pour l’accouplement. Elles recouvraient
le sol d’un vaste tapis rouge. Séchées, elles servent de pigment et
de colorant.
Cochenille
bleu indigo,
violet, grenat,
noir, vert
La culture de cette plante bisannuelle aux fleurs jaunes devient
industrielle, à partir de 1230, pour répondre aux exigences de
l’importante industrie drapière. Pour extraire le colorant indigo, les
opérations sont longues et complexes. Les feuilles et les tiges
récoltées sont lavées, séchées et stockées sous forme de boules :
les coques ou cocagnes. Broyées au moulin, elles donnent par
fermentation un produit noir, granuleux, « la paste ou pastel ».
La guède ou
pastel
jaune paille au
jaune citron.
Cette plante donnait le jaune médiéval le plus soutenu et a été
cultivée de manière intensive en Europe jusqu’au XIXe siècle. Au
cours de la deuxième année de floraison, la plante bisannuelle et
herbacée, se présente sous la forme d’une tige haute de 1,5 m
terminée par une grappe dotée de petites fleurs jaunes. Tout est
utilisé pour la teinture, notamment les tiges, les graines et les
feuilles.
Gaude ou
réséda
rouge carmin,
écarlate,
vermillon
rose
Cet insecte petit comme un pois (6 à 8 mm de diamètre) a donné
au Moyen Age la teinte rouge la plus prestigieuse dite écarlate,
carmin, cramoisi, vermillon. La femelle adulte et ses milliers
d’œufs remplis de colorants vivaient sur les branches et les
rameaux du chêne kermès et étaient récoltés à main nue puis
séchés pour la teinture. A la Renaissance, la cochenille du cactus
venue d’Amérique l’a remplacé.
Le kermès des
teinturiers
rouge, rose,
violet
C’est le principal colorant rouge médiéval européen. Cette plante
vivace, aux tiges carrées rampantes est dotée de petites fleurs
jaunes qui deviennent des baies noires l’été. Les parties utilisées
en teinture sont les racines et l’écorce de la tige. Les racines
extraites sont séchées et broyées au moulin pour donner une pâte
ou une poudre appelée la garancine.
Garance des
teinturiers ou
rubia tinctoria
Couleurs
obtenues
Description
Photographie
Plantes ou
insectes
L’utilisation des ressources
au Moyen Age
Les matières premières du textile et les colorants de la teinture