Extrait de l’ouvrage « LA PRATIQUE DES REGIMES DE NEUTRE » Le processus d’élimination des courts-circuits monophasés On peut considérer qu’il existe deux types de courts-circuits avec la terre: • Les courts-circuits directs (conducteur tombé au sol par exemple). Le conducteur est en contact avec le sol. La résistance du défaut est constituée de la résistance de contact, de la résistance de la prise de terre locale et éventuellement de celle présentée par un élément étranger. Le court-circuit présente alors un caractère permanent et doit être éliminé par la mise hors tension de la partie du réseau en défaut. • Les amorçages à la terre (contournement d’un isolateur par exemple). Il y a rupture du diélectrique. La résistance du défaut est constituée de la résistance de l’arc électrique et de la prise de terre locale. Dans ce cas, le processus d’élimination du défaut doit favoriser l’extinction de l’arc et empêcher son réamorçage. L’arc électrique est l’acteur important de l’élimination des défauts non permanents. L’arc électrique L’arc électrique est un phénomène physico-chimique complexe qui répugne à se laisser enfermer dans des formules mathématiques simples. Les connaissances que nous en avons relèvent beaucoup de l’expérimentation. L’existence d’un arc électrique comporte trois périodes: L’arc prend naissance à la suite d’une rupture du diélectrique. L’arc se développe et se nourrit d’une énergie fournie par le réseau. L’amplitude du courant d’arc est alors déterminante pour la suite des évènements. Au passage naturel par zéro du courant1, l’arc s’éteint et laisse place à un plasma ionisé entretenu par les phénomènes post-arc. Durant cette phase, une tension de rétablissement est appliquée aux bornes du défaut, d’abord sous une forme transitoire puis sous la forme d’un échelon de tension dépendant des caractéristiques du circuit électrique. L’échec ou la réussite de l’élimination du défaut va dépendre d’une part de la vitesse avec laquelle va s’établir le verrou diélectrique et d’autre part de la vitesse d’établissement de la tension transitoire aux bornes du défaut. Si la première est à tout moment supérieure à la seconde, le défaut peut être éliminé. L’effet auto extincteur peut apparaître au premier, au deuxième ou au troisième passage par zéro du courant. Il est nécessaire toutefois que le bilan énergétique soit défavorable à l’arc électrique. Si le bilan énergétique est favorable à l’arc électrique, il se produit un emballement thermique qui vient s’ajouter aux contraintes diélectriques. L’effet auto extincteur a peu de chance d’avoir lieu, le défaut doit alors être éliminé par la mise hors tension du tronçon de réseau en défaut. Un bilan énergétique défavorable à l’arc électrique provoque le refroidissement du milieu et favorise la régénération diélectrique. L’auto extinction du défaut peut alors apparaître au passage par zéro du courant. La valeur du courant d’arc est déterminante pour le comportement du défaut. Un très faible courant rend l’arc électrique instable, l’énergie d’arc se dissipe rapidement dans le milieu. L’auto extinction de l’arc est probable. Dans le cas d’un défaut à la terre, la valeur du courant d’arc dépend essentiellement du régime de neutre du réseau. L’idée qui vient immédiatement à l’esprit consiste à exploiter les réseaux avec des neutres isolés ou très fortement impédants. De telles dispositions sont inefficaces lorsque les réseaux présentent un courant de capacité homopolaire susceptible d’entretenir les 1 Toutes les 10 ms en 50 Hz. [email protected] 27/05/2009 Extrait de l’ouvrage « LA PRATIQUE DES REGIMES DE NEUTRE » arcs électriques. On peut alors mettre en œuvre une inductance de neutre, appelée bobine d’extinction, chargée de compenser le courant de capacité homopolaire du réseau et par la même, capable de réduire fortement le courant de défaut. La bobine d’extinction Le principe a été présenté par le Professeur PETERSEN au début du 20emesiècle. Elle est constituée d’inductances accordées au capacitif du réseau Considérons le cas du contournement d’un isolateur par un arc électrique sur un réseau dont l’impédance homopolaire Zor est proche de la résonance. La valeur du courant d’arc dépend du désaccord de l’impédance homopolaire. A l’extinction de l’arc, l’interaction entre le réseau et l’impédance homopolaire disparaîtra. L’intensité résiduelle oscillera alors à sa 1 fréquence propre fo= , L étant 2π L.Cor l’inductance de la bobine. La tension d’arc laissera la place à la tension transitoire de rétablissement qui variera en fonction de la constante de temps du circuit correspondant à l’impédance homopolaire. Sous réserve d’être convenablement accordée au capacitif homopolaire du réseau, une bobine d’extinction, par son action sur l’amplitude du courant de défaut, assure les fonctions suivantes: • Elle transforme des défauts fugitifs en défauts auto extincteurs. • Elle réduit fortement les montées en potentiel des prises de terre. Remarque : A l’extinction de l’arc, le courant mesuré par la protection ne dépend plus du défaut mais de l’oscillation amortie du courant entre le point neutre et le capacitif du départ en défaut. C’est pou cette raison que l’utilisation des protections sélectives utilisées pour les neutres impédants est inadaptée2 aux réseaux exploités avec un neutre compensé. 2 On utilise des PWH spécifiées pour réseau à neutre compensé. [email protected] 27/05/2009 Extrait de l’ouvrage « LA PRATIQUE DES REGIMES DE NEUTRE » [email protected] 27/05/2009