Lambert.michelp@orange.fr Extraits « LA PRATIQUE DES REGIMES DE NEUTRE »
1.1 Les impédances de compensation « IC »
Le processus d’élimination des courts-circuits monophasés
Il faut considérer deux types de courts-circuits avec la terre:
Les courts-circuits directs (conducteur tombé au sol par exemple).
Le conducteur est en contact avec le sol. La résistance du défaut est constituée de la résistance de contact, de la
résistance de la prise de terre locale et éventuellement de celle présentée par un élément étranger. Le court-
circuit présente alors un caractère permanent et doit être éliminé par la mise hors tension de la partie du réseau
en défaut.
Les amorçages à la terre (contournement d’un isolateur par exemple).
Il y a rupture du diélectrique. La résistance du défaut est constituée de la résistance de l’arc électrique et de la
prise de terre locale.
Dans ce cas, le processus d’élimination du défaut doit favoriser l’extinction de l’arc et empêcher son
réamorçage. L’arc électrique est un acteur important de l’élimination des défauts non permanents.
L’arc électrique
L’arc électrique est un phénomène physico-chimique complexe qui répugne à se laisser enfermer dans des
formules mathématiques simples. Les connaissances que nous en avons relèvent beaucoup de l’expérimentation.
L’existence d’un arc électrique comporte trois périodes:
L’arc prend naissance à la suite d’une rupture du diélectrique.
L’arc se développe et se nourrit d’une énergie fournie par le réseau. L’amplitude du courant d’arc est alors
déterminante pour la suite des évènements.
Au passage naturel par zéro du courant1, l’arc s’éteint et laisse place à un plasma ionisé entretenu par les
phénomènes post-arc. Durant cette phase, une tension de rétablissement est appliquée aux bornes du défaut,
d’abord sous une forme transitoire puis sous la forme d’un échelon de tension dépendant des caractéristiques du
circuit électrique. L’échec ou la réussite de l’élimination du défaut va dépendre d’une part de la vitesse avec
laquelle va s’établir le verrou diélectrique et d’autre part de la vitesse d’établissement de la tension transitoire au
borne du défaut.
Si la première est à tout moment supérieure à la seconde, le défaut peut être éliminé. L’effet auto extincteur peut
apparaître au premier, au deuxième ou au troisième passage par zéro du courant. Il est nécessaire toutefois que le
bilan énergétique soit défavorable à l’arc électrique
Si le bilan énergétique est favorable à l’arc électrique, il se produit un emballement thermique qui vient
s’ajouter aux contraintes diélectriques. L’effet auto-extincteur a peu de chance d’avoir lieu, le défaut doit alors
être éliminé par la mise hors tension du tronçon de réseau en défaut.
Un bilan énergétique défavorable à l’arc électrique provoque le refroidissement du milieu et favorise la
régénération diélectrique. L’auto-extinction du défaut peut alors apparaître au passage par zéro du courant.
La valeur du courant d’arc est déterminante pour le comportement du défaut. Un très faible courant rend l’arc
électrique instable, l’énergie d’arc se dissipe rapidement dans le milieu. Le phénomène post-arc est alors
quasiment inexistant. Le défaut a alors toute la faculté d’être auto-extincteur.
Dans le cas d’un défaut à la terre, la valeur du courant d’arc dépend essentiellement du régime de neutre du
réseau. L’idée qui vient immédiatement à l’esprit consiste à exploiter les réseaux avec des neutres isolés ou très
fortement impédants. De telles dispositions sont inefficaces lorsque les réseaux présentent un courant de capacité
homopolaire suffisant pour entretenir les arcs électriques. On peut alors mettre en œuvre une inductance de
neutre, appelée bobine d’extinction, chargée de compenser le courant de capacité homopolaire du réseau.
1 Toutes les 10 ms en 50 Hz.