S2 : Notion de signal PCSI 2016 – 2017 Au laboratoire et dans la vie de tous les jours, il existe de nombreuses grandeurs physiques dont la mesure permet d’accéder à des informations. On peut citer par exemple les thermomètres à alcools. Via la mesure de la hauteur de liquide dans le thermomètre, on en déduit (grâce à un étalonnage préalable) la température du thermomètre. I Signaux Définition : On appelle signal une grandeur physique dont la détermination permet d’accéder à une information désirée. Cette notion de signal est subjective puisque ce qui est une information désirée pour un observateur peut être parasite pour un autre. Exemples : le wifi de mon voisin est du bruit pour moi alors que c’est du signal pour lui, le voisin qui écoute la radio alors que j’essaye de travailler,. . . Exemples de signaux dans différents domaines : Voici quelques exemples de domaines de la physique et des grandeurs correspondantes. Signal Exemple de situation Grandeur(s) associée(s) Acoustiques hauts parleurs variation de pression (P ) Électriques réseau domestique par CPL tension (U) ~ B) ~ Électromagnétique Radio Champ électromagnétique (E; ~ ~ Optique (cas part. E.M.) Fibre optique Champ électromagnétique (E; B) Remarques : • Il est possible de transformer un signal physique en un autre en utilisant un transducteur. • Les signaux électriques sont particulièrement intéressant car on peut facilement les acquérir puis les traiter à l’aide d’un ordinateur. On utilise donc fréquemment des transducteurs permettant de convertir un signal en signal électrique et réciproquement (exemple : micro et haut-parleurs). II Cas particulier des signaux périodiques Définition : On appelle signal périodique un signal qui se répète identique à lui même au bout d’un certain temps. Le plus petit temps au bout duquel le signal se répète est appelé période , souvent notée T . La fréquence est l’inverse de la période f = T1 et son unité est le Hertz (Hz). 1 Notion de signal S2 s(t) T Vpp T t Ordres de grandeurs : Il est utile de connaitre quelques ordres de grandeurs de fréquences dans les différents domaines de la physique : • En acoustique, on considère en générale que l’oreille peut capter les sons entre 20 Hz et 20 kHz. Les ultrasons qui peuvent être utilisés pour sonder des matériaux peuvent aller de quelques dizaines de kHz à quelques dizaines de MHz. • Au laboratoire, les fréquences utilisées par dans les circuits électriques vont de quelques Hz à quelques centaines de kHz. • En électromagnétisme, les fréquences varient sur une grande plage : quelques dizaines de Hz pour certaines tensions, quelques centaines de MHz pour les ondes radio et quelques GHz pour les téléphones portables et le wifi. • L’optique correspond à des ondes électromagnétique à beaucoup plus hautes fréquences : environ 1014 − 1015 Hz pour le visible, un peu moins pour l’infrarouge et un peu plus pour l’ultraviolet. III Caractéristiques d’un signal périodiques Les principales caractéristiques d’un signal ont été vues sur l’exemple du signal sinusoïdal dans le chapitre précédent (amplitude, période, valeur moyenne, fréquence, pulsations). On peut rajouter la grandeur amplitude crête-à-crête qui correspond à Spp = smax − smin (pp pour peak-peak) retour au schéma Remarque : Attention, les mesures automatiques de l’oscilloscope annonce parfois amplitude alors que la grandeur mesurée est l’amplitude peak-peak, pensez donc à vérifier. Pour étendre la notion de valeur moyenne vue pour un signal sinusoïdal, on utilise la définition suivante : Définition : On appelle valeur moyenne d’un signal s(t) périodique la grandeur notée hs(t)i et dont l’expression est : 1 hs(t)i = T Z τ τ +T s(t) dt Le temps τ est un temps quelconque, on choisit fréquemment 0. Exemple : Calculer la valeur moyenne pour 1. un signal créneau TTL (5 V pendant une demi-période puis 0 V l’autre demi-période) b 2. un signal sinusoïdal quelconque. PCSI 2016 – 2017 Page 2/4 Notion de signal S2 R T /2 Signal créneau TTL : T1 0T s(t)dt = T1 0 Udt = T1 U T2 = U/2 R Signal sinusoïdal quelconque : s(t) = A + B cos(ωt + ϕ) : T1 0T s(t)dt = R ϕ)dt = A + h − Bω sin(ωt + ϕ) iT 0 1 T RT 0 Adt + 1 T RT 0 B cos(ωt + = A car T est la période, donc même valeur en 0 et en T Aspect énergétique : La plupart du temps, les grandeurs énergétiques associées à un signal dépendent du signal de façon quadratique , c’est-à-dire proportionnelle à s(t)2 . Ainsi, un signal de valeur moyenne nulle peut correspondre à une énergie de valeur moyenne non nulle. Par exemple l’énergie cinétique dans le cas de l’oscillateur harmonique : la vitesse est en moyenne nulle, mais pas l’énergie cinétique. La grandeur pertinente est alors hs(t)2 i, mais elle est homogène non pas à s mais à s2 . Définition : La valeur efficace d’un signal s(t) est la grandeur Sef f = q hs(t)2 i = s 1 T Z τ +T τ s(t)2 dt Sa dimension et son unité sont les mêmes que celles de s(t). Remarques : • Cette grandeur est parfois appelée valeur RMS (root mean square). • La valeur efficace d’un signal dépend non seulement de son amplitude, mais aussi de sa forme. Par exemple, calculer la valeur efficace pour : 1. un signal créneau de valeur moyenne nulle et d’amplitude 2 V b 2. un signal sinusoïdal de même amplitude et de valeur moyenne nulle. 1. s2 = cte = U 2 ⇒ hs2 i = U 2 ⇒ sef f = U 2. s2 = U 2 cos2 (ωt) = U 2 1+cos(2ωt) 2 ⇒ hs2 i = U 2 1+0 2 √ ⇒ sef f = U/ 2 IV Spectre d’un signal périodique Définition : Un signal est dit monochromatique contraire, il est dit polychromatique. PCSI 2016 – 2017 s’il est sinusoïdal. Dans le cas Page 3/4 Notion de signal S2 Un signal périodique polychromatique peut être décomposé comme la somme de plusieurs cosinus. Cette décomposition s’appelle décomposition en série de Fourrier. Par exemple, un signal triangulaire peut s’exprimer de la façon suivante : +∞ X i=0 . 1 cos ((2i + 1) × 2πf t) (2i + 1)2 s(t) t = t + t + t +. . . De façon plus générale, un signal périodique de fréquence f0 peut s’exprimer sous la forme +∞ X n=0 cn cos (n × 2πf0 t + ϕn ) Définition : Le spectre d’un signal est l’amplitude cn sition de Fourrier, en fonction de la fréquence. des cosinus, dans sa décompo- Remarque : Il s’agit ici d’une première introduction et cette notion sera revue lors du filtrage. Dans le cas d’un signal périodique, le spectre du signal a donc une allure de bâtons de différentes amplitudes à des fréquences qui sont un multiple entier de la fréquence du signal. Par exemple dans le cas du signal triangulaire précédent, on obtient le spectre ci-dessous à gauche. Comme les différentes amplitudes décroissent en général rapidement, il est fréquent de représenter le logarithme de l’amplitude en fonction de la fréquence (figure ci-dessous à droite) ln(cn ) cn 1f0 3f0 5f0 7f0 f Pour un signal plus complexe, le spectre obtenu peut prendre l’allure d’une courbe et non plus de bâtonnet. Par exemple, si l’on étudie la lumière provenant d’un néon, on obtient la courbe ci-contre. (1 THz correspond à 1012 Hz ) 1f0 3f0 5f0 7f0 f PCSI 2016 – 2017 Intensité 0.10 0.08 0.06 L’opération qui permet de passer d’un signal à son 0.04 spectre s’appelle transformée de Fourrier. Sur les appareils de mesures, il faut généralement 0.02 chercher la fonction appelée FFT (Fast Fourrier Transform). 0.00400 500 600 700 800 f ( THz) Page 4/4 Notion de signal S2 Table des matières I Signaux II Cas particulier des signaux périodiques III Caractéristiques d’un signal périodiques IV Spectre d’un signal périodique PCSI 2016 – 2017 Lycée Poincaré