LA LETTRE D’INFORMATION DU CHB Spécial QUALITE & GESTION DES RISQUES Février 2017 – n° 27 EDITORIAL de Pascal FORCIOLI La visite des experts de la Haute Autorité de Santé (HAS) va avoir lieu du 20 au 24 février prochain. Cette visite sera différente de la visite effectuée en décembre 2012 et de la visite de suivi de juin 2014. La différence porte à la fois sur le manuel (V 2014 au lieu de V 2010), sur les thèmes évalués (plus centrés sur les processus audités en novembre 2016, les parcours patients et les patients traceurs) et sur le périmètre de la visite (plus ciblé, moins général, plus exigeant, avec un tronc commun à tous les établissements et un tronc spécifique en fonction des données du compte qualité renseigné en septembre 2016). Quatre experts viendront à notre rencontre : un médecin, deux soignants (dont le coordonnateur de la visite) et un gestionnaire d’établissement. Leurs analyses se croiseront et recouperont pour évaluer le niveau de maturité de notre démarche qualité gestion des risques dans chaque processus et préparer le niveau de décision finale de la HAS (certification, recommandation d’amélioration, obligation d’amélioration, sursis à statuer ou non certification). Sur 5 jours, les experts auditeront le fruit de plusieurs années de votre travail depuis 2014. En effet la politique qualité gestion des risques (QGR) est aujourd’hui bien ancrée au centre hospitalier de Bastia et de nombreuses actions ont été réalisées dans tous les secteurs. La politique QGR est un des axes du projet d’établissement (PE) 2013-2017 et le sera dans le prochain PE pour 2018-2022. Cet axe se retrouve à la fois dans le projet médical, le projet de soins et le projet QGR, mais aussi dans le schéma directeur informatique et le schéma directeur des travaux. Il sera décliné dans notre projet patient du groupement hospitalier de territoire de Haute-Corse. L’ensemble des actions QGR est définie dans le cadre du plan d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins (PAQSS). Ce plan est évalué et actualisé chaque année par les acteurs de la QGR (comité de pilotage qualité, comité opérationnel des pilotes, pilotes des processus, vigilants, coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins, cellule qualité, direction qualité) et validé par le comité de direction et la CME après information ou avis des autres instances. La démarche qualité est à l’œuvre : le schéma PDCA de la roue de Deming fonctionne – pour chaque thématique QGR on prévoit (PLAN), on met en œuvre (DO), on évalue (CONTROL), on agit et réajuste (ACT). Ce n’est pas pour autant que tout coule de source. Il y a des évènements indésirables, il y a des besoins à couvrir, il y a des réclamations et des plaintes, il y a des attentes à satisfaire, des dysfonctionnements et des difficultés au quotidien dans l’exercice de tous. Mais notre hôpital progresse étape par étape, et tous les évènements indésirables sont analysés et cela doit nous motiver pour continuer les actions d’amélioration et les actions correctrices entreprises partout, par tous. N’attendons pas la visite de certification comme une épreuve qu’il faut réussir, mais comme l’opportunité de valoriser et faire reconnaitre ce que les hospitaliers bastiais ont fait ensemble depuis 2012-2014 pour faire progresser la qualité et la sécurité. Pour moi qui ai rejoint l’établissement il y a deux ans, je peux témoigner du chemin parcouru et des importants progrès réalisés, même s’il reste encore à poursuivre. Sans attendre les résultats de la démarche de certification, je vous remercie du travail effectué et de votre engagement collectif et individuel. Et je nous souhaite une bonne décision de certification. https://twitter.com/forciolipascal La Lettre d’Information du Centre Hospitalier de Bastia – Février 2017 – n°27 Rédaction : direction générale du Centre Hospitalier de Bastia BP 680 – 20604 Bastia Cedex www.ch-bastia.fr LES GRANDS AXES DE LA POLITIQUE QUALITE & GESTION DES RISQUES LE PROJET QUALITE - GESTION DES RISQUES ACTUALISÉ Le projet qualité - gestion des risques a été défini dans le cadre du projet d’établissement pour la période 2013-2017. Un nouveau projet sera élaboré pour la période 2018-2022 : il s’appuiera notamment sur les résultats de la certification 2017 et sur les axes à poursuivre. Pour la période 2013-2017, le projet qualité comprenait quatre axes stratégiques : - améliorer la satisfaction du patient et le respect de ses droits ; - renforcer la gestion des risques associés aux soins ; - instaurer une véritable culture qualité sécurité ; - développer l’exploitation des démarches d’évaluation dans le but de faire progresser les pratiques et les organisations. La détermination de la politique qualité repose d’abord sur une identification des besoins et une analyse des risques à partir de données internes (questionnaire de satisfaction, signalement des évènements indésirables, plaintes et réclamations, enquêtes et audits internes, patients traceurs…) et de données externes (inspections, contrôles, visite de notre assureur SHAM pour la responsabilité civile, audits externes…). La politique qualité gestion des risques vise ensuite à une amélioration globale de la qualité et la sécurité, et en des mesures de traitement des risques, et est déclinée en divers plans d’actions (PAQSS, chantiers avec l’ANAP, plan d’action efficience…). Elle donne lieu à évaluations multiples : EPP, REX, RMM, bilan des vigilances, bilans multiples. Ces évaluations concourent à l’actualisation annuelle des plans d’actions et notamment du PAQSS. LES ACTEURS DE LA POLITIQUE QUALITE & GESTION DES RISQUES PILOTAGE ET OPERATIONNALITÉ Le pilotage est assuré par la direction chargé de la qualité et la gestion des risques. Cette direction s’appuie sur la cellule qualité qui travaille en lien étroit avec le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins (COGRAS), le référent évaluations des pratiques professionnelles (EPP), les responsables des vigilances réglementaires (pharmaco-, matériau-, identito-, hémato-, bio-vigilances…), le service des droits du patient, la commission des usagers (CDU). Au niveau institutionnel, un comité de pilotage (COPIL) pilote les démarches qualité gestion des risques et la préparation de la certification en lien avec la commission médicale d’établissement, le directeur, le président de la CME, la directrice des soins et les instances CSIRMT, CHSCT et CTE. Ce comité de pilotage s’appuie sur un comité opérationnel des pilotes (COP) qui sont en charge des thématiques d’amélioration de la qualité et de la sécurité et qui animent des groupes de travail spécialisés. Les thématiques sont celles des processus du manuel de certification V 2014. Le comité de direction veille à l’organisation générale et s’assure de la mise en œuvre des actions par les directions support et par les pôles, chacun pour ce qui le concerne. La Lettre d’Information du Centre Hospitalier de Bastia – Février 2017 – n°27 Rédaction : direction générale du Centre Hospitalier de Bastia BP 680 – 20604 Bastia Cedex www.ch-bastia.fr LES THEMATIQUES DE LA VISITE DE CERTIFICATION UNE VISITE CIBLÉE SUR 11 THÉMATIQUES A RISQUE Le manuel de certification V 2014 comporte 21 thématiques : la management stratégique et la gouvernance, la qualité de vie au travail (QVT), le management de la qualité et des risques, la gestion du risque infectieux, les droits du patient, le parcours du patient, la prise en charge de la douleur, la prise en charge de la fin de vie, le dossier patient, l’identification du patient à toutes les étapes de sa prise en charge, le management de la prise en charge médicamenteuse, la prise en charge des urgences et des soins non programmés, le management de la prise en charge au bloc opératoire, le management de la prise en charge en imagerie interventionnelle, le management de la prise en charge en endoscopie, le management de la prise en charge en salle de naissance, la gestion du système d’information. Ces thématiques concernent trois types de processus : les processus de management (pilotage, gouvernance), les processus de soins (diagnostic, traitement, soins), les processus des fonctions support (RH, logistique, SI…). Toutes les thématiques ne seront pas auditées lors de la visite de certification de février 2017. Par contre, toutes ont été renseignées dans le compte qualité remonté à la HAS en septembre 2016. La HAS a choisi d’examiner les thématiques suivantes lors de la visite des experts : le management de la qualité et des risques, la prise en charge en salle de naissance, le parcours patient, la prise en charge en endoscopie, la prise en charge médicamenteuse, la prise en charge au bloc opératoire, la gestion du risque infectieux, le dossier patient, la prise en charge en imagerie interventionnelle, la prise en charge en urgences et soins non programmés, l’identification à toutes les étapes de la prise en charge. D’autres thématiques pourront en tant que de besoin être analysées si les experts le demandent. LE PATIENT TRACEUR UNE NOUVELLE MODALITÉ D’ÉVALUATION DE LA QUALITÉ ET LA SÉCURITÉ DES SOINS Le patient traceur est une méthode d’évaluation centrée sur l’analyse du parcours du patient, de sa prise en charge, des collaborations et interfaces entre les professionnels de santé et les services dans un établissement ou entre établissements. L’analyse du parcours patient est réalisée de l’entrée du patient dans l’établissement (en urgence ou en programmé) jusqu’à sa sortie (retour à domicile, transfert en EHPAD, en SSR, en HAD ou dans un autre établissement). Cette méthode s’intéresse tout particulièrement à la continuité des soins, la coordination des prises en charge, la transmission des informations entre les professionnels participant à la prise en charge, à l’information claire et compréhensible reçue par le patient et à son consentement pour chaque acte le concernant. La méthode est dénommée patient traceur parce que, de fait, on va suivre un patient et examiner son parcours complet. La méthode du patient traceur n’est pas une évaluation de la stratégie diagnostique et thérapeutique mise en œuvre pour le patient, mais une évaluation de l’ensemble des processus des soins qui porte sur la satisfaction des attentes du manuel de certification en situation concrète de prise en charge et de soins. Le patient traceur est sélectionné selon l’objectif de l’évaluation des risques. Le patient traceur choisi doit être volontaire pour participer à l’évaluation. Il apporte son regard et témoigne de son vécu à partir d’un questionnaire de la Haute Autorité de Santé (HAS) et au cours d’un entretien. Le parcours est ainsi analysé tant du point de l’usager que des professionnels avec lesquels sont organisés des entretiens d’échange sur le parcours patient. L’analyse porte aussi sur les informations partagées dont bien sûr le dossier patient, les transmissions ciblées… Cette méthode a été testée dans nos différents pôles pour lesquelles un patient traceur au moins a été réalisé entre fin 2016 et début 2017. Un premier patient traceur avait eu lieu en maternité en mai 2016. Les experts de la HAS ont prévu de réaliser plusieurs patients traceurs : patient traceur en obstétrique (césarienne en urgence), en santé mentale, en cardiologie (patient présentant un infarctus), en pédopsychiatrie, en chirurgie ambulatoire, en orthopédie, en unité de soins de longue durée (Toga), en hémodialyse et en SSR neurologique. Par ailleurs des visites seront faites à l’unité de soins en milieu pénitentiaire de Borgo, en balnéothérapie et à tout endroit jugé utile par les experts qui ont une latitude visite sur le terrain pour apprécier le bon fonctionnement des démarches qualité et gestion des risques. La Lettre d’Information du Centre Hospitalier de Bastia – Février 2017 – n°27 Rédaction : direction générale du Centre Hospitalier de Bastia BP 680 – 20604 Bastia Cedex www.ch-bastia.fr DERNIERES NOUVELLES DES EVALUATIONS DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES (EPP) UN NOUVEAU TABLEAU DE SUIVI DES EPP PAR THÉMATIQUE ET UNE NOUVELLE FICHE PROGRAMME Dans la nouvelle version de la certification (V2014), les évaluations de pratiques professionnelles (EPP) sont toujours à l’honneur. En effet, l’approche est désormais par thématique (prise en charge de la douleur, prise en charge médicamenteuse, prise en charge des patients en fin de vie, dossier patient…) avec une évaluation des risques a priori. Il s’agit de repérer nos risques pour chacun des thèmes par avance. La méthode de choix est la cartographie des risques qui est une EPP. L’autre méthode d’EPP mise à l’honneur est le patient traceur comme décrite précédemment. Elle permet d’évaluer la prise en charge réelle de nos patients : comme la coordination entre les équipes, les transmissions d’informations, la traçabilité dans les dossiers, la connaissance par les professionnels des procédures de l’établissement… Pour donner plus de lisibilité à notre tableau de suivi des EPP classées par pôle, celles-ci sont maintenant présentées aussi par thématique. Enfin, pour simplifier le suivi de chacune des EPP, nous mettons à votre disposition une nouvelle Fiche Programme (référencée QUA-ENG-013FicheprogrammeEPP) qui comprend une mesure de l’efficacité des actions menées dans le cadre de l’EPP. Pour accéder à ces documents (tableau de suivi des EPP et Fiche Programme), cliquer sur : \\Larry\Informations\Qualité\Kit outil EPP Dr Marion Bourleaud Référente EPP Pour toute question pour mener à bien vos projets d’EPP, n’hésitez pas à contacter le Dr Marion Bourleaud (poste 12-04) ou la Cellule Qualité (poste 10-04). Pensez à inviter régulièrement le référent EPP et la cellule qualité à vos bureaux de pôle pour suivre l’avancée de vos EPP et de vos démarches qualité. BILAN DU COMITE DE RETOUR D’EXPERIENCE « PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE » LES COMITÉS DE RETOURS D’EXPERIENCE (CREX) ONT TROUVÉ LEUR PLACE DANS LE POLITIQUE QUALITE GESTION DES RISQUES DU CHB Le CREX prise en charge médicamenteuse s’est réuni 13 fois depuis sa mise en place début 2015, soit 4 à 5 fois par an. Le CREX est animé par un groupe pluridisciplinaire : médecin, cadre de santé, IDE, pharmacien, préparateur en pharmacie, cellule qualité. Le groupe analyse à chaque réunion un des évènements indésirables (EI) sur le circuit du médicament déclarés dans le logiciel « YES » par un professionnel du CHB. Les 13 cas d’EI étudiés ont porté sur : - Une erreur d’administration (3 cas) ou une non-administration (1) ; - Une erreur de prescription (3) ; - Un défaut dans l’approvisionnement de médicament (3) ; - Un événement indésirable lié à une prise en charge par HBPM ; - Un problème de stockage (2). 6 cas portaient sur un médicament à risque : anticoagulants, stupéfiants, chlorhexidine alcoolique, bien que ces médicaments soient classés dans les Never Events (lire ci-dessous) et bénéficient d’une attention particulière au niveau national. Chaque réunion aboutit à la mise en place de proposition d’actions d’amélioration dont des actions de prévention qui devront être mises en œuvre de façon pérenne et évaluées. Ces actions sont intégrées au PACQSS du CHB. Quelques exemples d’actions réalisées : sensibilisation des sages-femmes aux erreurs médicamenteuses, rédaction d’une fiche réflexe sur les médicaments stupéfiants pour les IDE, mise La Lettre d’Information du Centre Hospitalier de Bastia – Février 2017 – n°27 Rédaction : direction générale du Centre Hospitalier de Bastia BP 680 – 20604 Bastia Cedex www.ch-bastia.fr en place d’une fiche de liaison Pharmacie/Unités de Soins sur les produits pharmaceutiques non fournis par la Pharmacie… Nous vous rappelons que le but de déclarer un EI n’est pas de désigner des coupables… ! L’intérêt est de pouvoir analyser les causes et ainsi améliorer nos pratiques, sécuriser le circuit du médicament, éviter que des situations à risque se répètent, tout simplement améliorer la prise en charge du patient. Il est donc important que chacun continue à signaler les EI liés à la Prise en Charge Médicamenteuse. LES « NEVER EVENTS » OU LES EVENEMENTS QUI NE DEVRAIENT JAMAIS ARRIVER (2012) 1) Erreur lors de la prise en charge des patients traités avec des médicaments anticoagulants ; 2) Erreur lors de l’administration du chlorure de potassium injectable ; 3) Erreur de préparation de spécialités injectables pour lesquelles les modes de préparation sont à risque ; 4) Erreur d’administration par injection intrathécale au lieu de la voie intraveineuse ; 5) Erreur d’administration par injection parentérale au lieu de la voie orale ou entérale ; 6) Erreur de rythme d’administration du méthotrexate par voie orale (hors cancérologie) ; 7) Erreur d’administration des anticancéreux notamment en pédiatrie ; 8) Erreur d’administration d’insuline ; 9) Erreur d’administration de spécialités utilisées en anesthésie-réanimation au bloc opératoire ; 10) Erreur d’administration de gaz à usage médical ; 11) Erreur de programmation des dispositifs d’administration (pompes à perfusion, seringues électriques…) ; 12) Erreur lors de l’administration ou l’utilisation de petits conditionnements unidoses en matières plastique (ex : unidoses de sérum physiologique, solution antiseptique…) notamment à la maternité ou en pédiatrie. Dr Flavie Guet Responsable du Système de Management de la Qualité (RSMQ) de la Prise en Charge Médicamenteuse du Patient RESULTATS DE LA CARTOGRAPHIE DES RISQUES DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE Notre établissement a l’obligation de réaliser la cartographie des risques de la Prise en Charge Médicamenteuse dans le cadre du Contrat de Bon Usage des médicaments et des dispositifs médicaux (CBU). Depuis 2013, nous avons effectué des auto-évaluations et audits sur les trois phases du circuit du médicament : Prescription, Dispensation et Administration, dans la totalité des unités de soins. Le risque global (Audit) de notre établissement, tous services confondus, est présenté dans le tableau suivant : Prescription Dispensation Administration 2013 18% 36% 32% 2014 23% 20% 25% 2015 16% 20% 29% Les principaux points à améliorer, détaillés dans le plan d’action, sont les suivants : La Lettre d’Information du Centre Hospitalier de Bastia – Février 2017 – n°27 Rédaction : direction générale du Centre Hospitalier de Bastia BP 680 – 20604 Bastia Cedex www.ch-bastia.fr Risques sur la prescription : - - L’accès aux informations nécessaires sur le médicament : communication sur les bases de données (Thériaque, Antibiogarde), les médicaments à risque, les médicaments de réserve hospitalière L’accès aux informations complémentaires pour la prescription : les informations renseignées dans le DPI permettent de limiter ce risque. Risques sur la dispensation : - Les conditions de conservation des médicaments et des dispositifs médicaux lors de la détention et du transport La sécurisation de la délivrance du médicament. Risques sur l’administration : - - Améliorer l’utilisation de l’information sur le médicament par la mise à disposition des IDE d’outils tels que le Livret de bon usage des formes orales sèches ou des tables de dilution des médicaments injectables Mettre en place et tracer les contrôles ultimes avant l’administration des médicaments, en particulier pour les patients à risque (sujet âgé, nouveau-nés, …) Enfin nous devons poursuivre nos efforts pour sensibiliser et former l’ensemble des acteurs du circuit du médicament à la gestion du risque, aux erreurs médicamenteuses, aux évènements indésirables évitables, toujours dans le but d’optimiser et de sécuriser notre circuit. Pour évaluer le plan d’action qui découle de la cartographie des risques, les auto-évaluations et les audits seront poursuivis au fil des années. Dr Flavie Guet Responsable du Système de Management de la Qualité (RSMQ) de la Prise en Charge Médicamenteuse du Patient LA REVUE DE MORBIDITÉ MORTALITÉ (RMM) ET LE COMITÉ DE RETOUR D’EXPERIENCE (CREX) DE L'ANTINOMIE APPARENTE À LA COMPLEMENTARITÉ Le concept de conférence d’analyse des décès est apparu aux Etats-Unis au début du XXe siècle dans le rapport sur l’éducation médicale de Flexner. Le plaidoyer pour une formation médicale institutionnalisé va rapidement faire de la RMM un outil pédagogique de premier plan permettant une analyse des pratiques et un regard critique par les pairs sur leurs pratiques. Ainsi en 1917 les conférences de mortalité́ sont intégrées aux standards pour les pratiques hospitalières et sont à̀ l’origine du dispositif d’accréditation des hôpitaux Nord-Américains (Joint Session of Committee Standards). En 2001, 90% des programmes de formation Outre Atlantique comportent des RMM. La RMM est considérée comme un véritable programme d’apprentissage par l’erreur permettant un regard constructif des pratiques professionnelles pour les juniors mais aussi pour les seniors. L’émergence des démarches qualité́ et amélioration des soins a permis dans les années 1990 une vision moderne des RMM qui sont devenues des outils de progression des pratiques et de la sécurité́ des soins. Aujourd’hui la RMM apparait applicable à̀ toutes sortes de contextes et à toutes les disciplines de soins de santé́ . Les médecins qui réalisent ces réunions se déclarent enthousiastes et convaincus de leur utilité́ , toutefois ils identifient des freins certains : manque de temps, manque de méthode. Les médecins sceptiques par rapport à̀ la méthodologie argumentent en sus leur parfaite connaissance de leur spécialité́ , l’ignorance de la méthodologie... C’est pourquoi il peut être plus facile, eu égard à l’argument temps en particulier de proposer une autre méthodologie d’analyse : le CREX. Moins connue certainement mais ayant une efficacité certaine, le CREX est utilisée dans les services de radiothérapie. La Lettre d’Information du Centre Hospitalier de Bastia – Février 2017 – n°27 Rédaction : direction générale du Centre Hospitalier de Bastia BP 680 – 20604 Bastia Cedex www.ch-bastia.fr Un service n’est pas un service qui n’a pas d’accidents... c’est un service qui a mis en place un système de prévention efficace. Le CREX se propose de prendre en compte les incidents ou écarts qui ont été́ décelés lors d’épisodes antérieurs à l’accident car ce sont les signaux précurseurs... En effet avant l’accident les précurseurs l’annoncent... encore faut-il les détecter, vouloir les identifier, vouloir les exploiter. C’est le but des CREX : une méthode conçue pour les systèmes complexes faisant intervenir de nombreux acteurs. La méthode d’analyse n’est pas une méthode qui permet de déterminer la responsabilité́ de chacun dans l’évènement identifié, d’identifier une éventuelle faute ou une méthode descriptive de l’évènement. La méthode utilisée consiste à̀ collecter des données qui permettent une reconstitution de l’évènement dans sa chronologie et une identification des facteurs contributifs et influents. Suite de quoi, des actions d’amélioration sont identifiées et le tout colligé dans un rapport d’analyse. En synthèse, la RMM est une méthode d’étude « top to bottom » partant de l’accident pour en étudier les causes, alors que la CREX apparait comme un travail « bottom up », pro actif partant du précurseur afin d’éviter l’accident. Il existe donc à l’évidence une complémentarité́ malgré́ des méthodes de travail fort différentes. L’une parait aussi le «starter» de l’autre. Les deux méthodes sont utilisées au CHB. Dr Pierre Bory Coordonnateur de le Gestion des Risques Associés aux Soins (COGRAS) LES VŒUX 2017 DE L’HÔPITAL LE BILAN DES ACTIONS 2016 ET LES PERSPECTIVES 2017 Le directeur a, lors de la cérémonie des vœux 2017 présentés aux personnels et aux instances, retracé le bilan des réalisations 2016 et les perspectives pour l’année nouvelle. Au titre des réalisations, il a mentionné la décision de la Ministre de la santé de consolider l’aide en capital pour les opérations d’investissement restructurantes concernant le sécurité incendie, la sécurité électrique et le nouveau bloc pour 23,1 millions d’euros, l’aide en trésorerie accordée en 3 versements pour un montant de 10 millions d’euros, la mise en place du Bastia Institut du Sein, l’ouverture des SSR gériatriques, le démarrage des SSR cardiaques, la mise en place opérationnelle du dispositif de télémédecine avec le CHU de Nice pour la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (télé-AVC), de l’extra membrane corporelle d’oxygénation (ECMO) pour les patients nécessitant une évacuation sanitaire pour chirurgie cardiaque, la réalisation des prothèses sur mesure en orthopédie, le développement des activités de cancérologie et de cardiologie interventionnelle, la 1ère phase de climatisation des unités de soins et des urgences, le renouvellement du mobilier des chambres des patients et l’équipement complet en lits à hauteur variable électriques, la modernisation du laboratoire de biologie médicale qui doit se traduire par des gains organisationnels, la changement du périmètre des pôles et les élections à la CME et à la CSIRMT, ainsi que la préparation de la certification de l’établissement, la certification des comptes et l’accréditation du laboratoire… Pour 2017 les chantiers sont encore nombreux, a annoncé le directeur : certification par la HAS, virage ambulatoire, réorganisation des hôpitaux de jour et de l’hospitalisation de semaine, optimisation des durées de séjour et amélioration des parcours patients, élaboration des projets territoriaux à porter par le groupement hospitalier de territoire (projet médical, projet de soins, plan d’action achats, schéma directeur des systèmes d’information et de la télémédecine), poursuite du plan d’action efficience et redressement financier progressif de l’établissement pour retrouver des marges de manœuvre et des capacités d’investissement… La Lettre d’Information du Centre Hospitalier de Bastia – Février 2017 – n°27 Rédaction : direction générale du Centre Hospitalier de Bastia BP 680 – 20604 Bastia Cedex www.ch-bastia.fr