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Après être passés devant une glace sans tain qui nous a permis, tout en jouant les détectives
invisibles, d’admirer le magnifique escalier voulu par Napoléon III pour le public, nous
constatons que la Comédie Française est bien dans l’air du temps : au mur, sur la longue liste
des administrateurs figure, pour la première fois, depuis 2006, une administratrice, Muriel
Mayette, nommée pour cinq ans, qui s’occupe de la programmation. Quant au doyen, c’est
une doyenne : Christine Fersen !
Devant nous, la porte de la salle du Comité, qui se réunit tous les ans, en décembre, pour
mettre à jour la liste des comédiens : « l’administration engage, le comité dégage », dit-on.
Car il faut respecter les règles de la maison. Par exemple, on ne doit pas jouer dans les
théâtres privés à Paris mais on peut obtenir l’autorisation de faire du cinéma ou de jouer au
théâtre en dehors de Paris, à condition de remplir d’abord ses obligations envers la Comédie
Française. Outre leur salaire, les comédiens perçoivent des parts de bénéfice. La troupe
comporte une soixantaine de membres : les pensionnaires sont les nouveaux arrivants, ils ont
des contrats de deux ans. Les sociétaires sont d’anciens pensionnaires qui ont obtenu des
contrats de cinq ans, renouvelables. Chaque sociétaire exerce, à tour de rôle, la fonction de
semainier : il décide si une représentation peut avoir lieu ou pas, en cas de problème (absence
d’un comédien…) Le plus ancien sociétaire, le doyen, participe au conseil d’administration.
Au mur, un tableau montrant Dumas en train de lire une de ses pièces devant le comité,nous
rappelle que dans ce lieu sont choisies, après lecture, les pièces qui entreront au répertoire.