Le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité
(TDAH) est une affection médicale reconnue qui
demande souvent l'intervention d'un médecin.
L'établissement du diagnostic de TDAH est difficile. Pour
y arriver, le médecin doit obtenir des renseignements,
notamment auprès des parents et des enseignants de
l'enfant, ainsi qu'auprès d'autres médecins. L'une des
raisons pour lesquelles le diagnostic de TDAH peut être
difficile à poser est qu'il y a souvent comorbidité1.
On parle de comorbidité quand deux troubles distincts
coexistent chez le même patient. Les troubles présents
sont alors qualifiés de concomitants. La proportion
d'enfants chez lesquels le TDAH est accompagné d'au
moins une autre affection serait de 33 à 65 %. Voici
des exemples de troubles concomitants possibles1,2 :
•trouble des conduites;
•trouble oppositionnel avec provocation;
•troubles anxieux;
•troubles de l'humeur/dépression;
•troubles d'apprentissage;
•autres troubles (y compris syndrome de Gilles de la
Tourette, trouble du développement, trouble de la
personnalité borderline et neurofibromatose).
En plus de recevoir un traitement pour le TDAH, il se
peut que votre enfant ait besoin de médicaments ou de
counseling, ou des deux, pour aider à maîtriser les
symptômes du trouble concomitant.
TROUBLE OPPOSITIONNEL AVEC PROVOCATION ET
TROUBLE DES CONDUITES
Parmi les enfants atteints du TDAH, 35 à 50 % environ
répondent aussi aux critères du trouble oppositionnel
avec provocation ou à ceux du trouble des conduites1,3.
Les enfants présentant un trouble oppositionnel avec
provocation contestent souvent ce que disent les
adultes, sont souvent fâchés et pleins de ressentiment,
sont facilement agacés par les autres et font souvent
porter à autrui la responsabilité de leurs erreurs ou de
leur mauvaise conduite4. Certains considèrent le trouble
oppositionnel avec provocation comme un précurseur
du trouble des conduites5,6. Un enfant atteint de ce
dernier brutalise, menace ou intimide d'autres
personnes, manifeste un comportement destructeur,
recourt souvent au mensonge et se prête à la violation
des règles établies4. L'enfant atteint du trouble des
conduites est plus susceptible que les autres enfants
d'avoir des ennuis avec la police1et d'avoir des
problèmes de santé mentale plus tard, notamment des
troubles de la personnalité5. D'après des études
préliminaires, ces troubles concomitants seraient plus
fréquents chez les enfants présentant le sous-type mixte
du TDAH ou le type hyperactivité-impulsivité
prédominante1. Il faudra peut-être du counseling ou des
médicaments pour traiter ces troubles coexistants.
TROUBLES ANXIEUX
Dans environ 25 % des cas, le TDAH est accompagné
d'un trouble anxieux1,3. Les enfants présentant des
troubles anxieux ont des sentiments de crainte,
d'inquiétude ou de panique extrêmes et semblent
souvent agités. Les autres perturbations possibles du
comportement chez ces enfants comprennent les
accès de colère, le besoin d'attirer l'attention, une
dépendance excessive et les actes machinaux ou
répétitifs. D'après des études préliminaires, ces troubles
concomitants seraient plus fréquents chez les enfants
présentant le sous-type mixte du TDAH ou le type
inattention prédominante1. Il faudra peut-être du
counseling ou des médicaments pour traiter ces troubles
coexistants.
TROUBLES DE L'HUMEUR/DÉPRESSION
Le TDAH est accompagné de troubles de l'humeur (tels
que la dépression et les troubles bipolaires) dans environ
18 % des cas1. Un enfant atteint d'un trouble de
l'humeur se dira déprimé, par exemple, ou dira qu'il se
sent coupable et a de la difficulté à dormir3. Les autres
signes et symptômes possibles comprennent les
changements d'appétit et de poids, la fatigue, les idées
suicidaires et une diminution de la capacité de réfléchir7.
De façon plus précise, les enfants atteints d'un trouble
bipolaire peuvent manifester des sautes d'humeur et de
brusques accès de colère. Le risque de tentatives de suicide
est plus marqué chez les adolescents présentant le TDAH
et des troubles de l'humeur concomitants1. D'après des
études préliminaires, ces troubles concomitants seraient
plus fréquents chez les enfants présentant le sous-type
mixte du TDAH ou le type inattention prédominante1.
Dans le cas des enfants atteints d'une dépression ou de
troubles de l'humeur, il faut souvent recourir à des types
de médicaments différents de ceux normalement utilisés
pour traiter le TDAH.
TROUBLES D'APPRENTISSAGE
Les taux de cooccurrence signalés pour les troubles
d'apprentissage et le TDAH varient énormément, allant
de 12 à 60 %1. Bien que le TDAH ne soit pas un
trouble d'apprentissage, il peut empêcher l'enfant de
bien réussir à l'école7. Les enfants qui présentent à la
fois des troubles d'apprentissage et le TDAH sont ceux
qui ont le plus besoin des services d'éducation
spécialisée. D'après des études préliminaires, ces
troubles concomitants seraient plus fréquents chez les
enfants présentant le sous-type mixte du TDAH ou le
type inattention prédominante1. En présence de troubles
d'apprentissage concomitants, il faut souvent recourir à
des programmes d'éducation spécialisée ainsi qu'à des
médicaments pour traiter les symptômes du TDAH.
AUTRES TROUBLES
Syndrome de Gilles de la Tourette
Seulement environ 7 % des personnes atteintes du
TDAH ont aussi des tics ou le syndrome de Gilles de la
Tourette. Par contre, 60 % des personnes présentant le
syndrome de Gilles de la Tourette sont aussi atteintes
du TDAH2. Le syndrome de Gilles de la Tourette se
manifeste par des tics moteurs multiples, tels que le
clignement des yeux ou les brusques contractions
musculaires du visage, que la personne atteinte ne peut
contrôler. Dans d'autres cas, le sujet atteint fait des
grimaces, hausse les épaules de façon saccadée, renifle
ou crie des mots9. Certains ont associé la survenue des tics
à un traitement par stimulants, mais d'autres ont avancé
plus récemment que le traitement du TDAH avec des
stimulants aurait un effet limité sur l'évolution des tics7.
Troubles du développement
De façon générale, on estime que la prévalence du
TDAH est de 3 à 4 fois plus élevée chez les enfants
présentant un retard de développement que chez ceux
ayant un Q.I. normal10. Il a été démontré que le recours