sont disponibles mais ne sont pas
toujours suffisantes. Il est fre
´quemment
ne
´cessaire de les comple
´ter par le
recueil de donne
´es spe
´cifiques en lien
e
´troit avec le sujet de l’e
´tude soit par des
enque
ˆtes sur sites, soit par des recher-
ches bibliographiques ou la mise en
perspective d’e
´tudes ante
´rieures.
Évaluation des impacts
A
`partir des donne
´es d’inventaire, on
proce
`de a
`une e
´valuation des impacts
environnementaux gra
ˆce a
`des coef-
ficients pre
´e
´tablis (facteurs de carac-
te
´risation) permettant de calculer la
contribution de chaque flux aux divers
impacts environnementaux e
´tudie
´s.
En fonction de l’objet de l’e
´tude, les
impacts environnementaux couram-
ment retenus incluent le changement
climatique, l’acidification, l’eutrophi-
sation des milieux terrestre et aqua-
tique, la consommation d’e
´nergie non
renouvelable et l’occupation de terres.
Interprétation des résultats
L’interpre
´tation des re
´sultats est
conduite en lien e
´troit avec la de
´finition
des objectifs et du champ de l’e
´tude.
Pour exprimer les re
´sultats de l’analyse
et e
´tablir des comparaisons, on de
´finit
une unite
´fonctionnelle dont le ro
ˆle est
de quantifier la fonction remplie par les
produits e
´tudie
´s. La phase d’interpre
´ta-
tion re
´ve
`le les atouts et les faiblesses sur
le plan des impacts a
`chaque stade du
cycle de vie du produit et pour chacun
de ses composants. C’est aussi une
e
´tape qui se pre
ˆte a
`une hie
´rarchisation
des impacts potentiels et qui met en
lumie
`re les points critiques du syste
`me.
Une mise en œuvre
de l'analyse de cycle
de vie adaptée
à la base du Réseau
d'information
comptable agricole
français
Notre approche vise a
`quantifier
l’impact du changement climatique
re
´sultant des e
´missions de gaz a
`effet
de serre (GES) et les consommations
d’e
´nergie non renouvelable afin de
comparer des syste
`mes productifs du
RICA repre
´sentatifs de la structure
nationale de la production agricole
franc¸aise. Deux unite
´s fonctionnelles
sont retenues :
–la surface agricole utile (SAU) d’une
exploitation (en hectares) ;
–la valeur de la production d’une
exploitation (en euros).
Cette approche offre une double
lecture de l’efficacite
´environnemen-
tale de l’agriculture (Pradel, 2008). Les
impacts exprime
´s par rapport a
`la SAU
fournissent des e
´le
´ments de comparai-
son de la performance environnemen-
tale relativement a
`la « ressource terre »
qui intervient dans le processus de
production. Ils mesurent aussi la pres-
sion environnementale exerce
´e par
l’acte de production sur ce facteur.
Celui-ci est ge
´ne
´ralement utilise
´par les
exploitations agricoles quelle que soit
leur orientation technicoe
´conomique.
Toutefois, pour certaines productions
agricoles, notamment celles qui ne
´ces-
sitent peu de surface au niveau de
l’exploitation (productions hors-sol
notamment), cette unite
´fonctionnelle
n’est pas bien adapte
´ea
`une compa-
raison des diffe
´rents syste
`mes. La
valeur de la production comme unite
´
fonctionnelle permet de comparer des
syste
`mes agricoles tre
`svarie
´s, depuis
les syste
`mes spe
´cialise
´s produisant un
seul produit jusqu’aux syste
`mes mixtes
associant plusieurs produits, qu’ils
soient ve
´ge
´taux, fourragers et/ou ani-
maux. Toutefois, la valeur de la pro-
duction ne permet pas de s’affranchir
de l’effet des marche
´s et des variations
des prix des produits agricoles. Ainsi,
pour atte
´nuer l’effet prix, les valeurs
d’impact pre
´sente
´es ci-dessous sont
base
´es sur des valeurs moyennes
annuelles observe
´es sur la pe
´riode
2002 a
`2007.
Il convient de signaler que notre
me
´thode entraı
ˆne un double comptage
partiel, en comptant en outre les
impacts des cultures, qui sont en partie
utilise
´es dans l’industrie de l’alimenta-
tion animale et sont donc e
´galement
conside
´re
´s comme impacts associe
´s
aux aliments consomme
´s par les e
´le-
vages. Ce double comptage est ine
´vi-
table, e
´tant donne
´les donne
´es
disponibles. Il faut noter que nos
calculs n’ont pas pour objectifs de faire
le bilan des impacts totaux au niveau
franc¸ais, mais pluto
ˆt d’estimer les
impacts des syste
`mes de production
repre
´sente
´s par les orientations techni-
coe
´conomiques des exploitations
(OTEX).
L’inventaire des e
´missions de GES
concerne les trois principaux gaz e
´mis
par l’activite
´agricole, le me
´thane
(CH
4
), le protoxyde d’azote (N
2
O)
et le dioxyde de carbone (CO
2
).
Le CH
4
est principalement e
´mis par
les animaux d’e
´levage et notamment
les ruminants lors des processus
biologiques (fermentation ente
´rique)
et lors de la gestion des de
´jections des
animaux, au stockage, au transport et a
`
l’e
´pandage. Le N
2
Oeste
´mis lors de la
gestion des de
´jections animales et a
`la
suite de l’e
´pandage des engrais mine
´-
raux. Le CO
2
est principalement e
´mis
par les agents e
´nerge
´tiques ne
´cessaires
au fonctionnement des installations et
des machines agricoles. Les e
´missions
indirectes ge
´ne
´re
´es lors de la produc-
tion et du transport des principaux
intrants de l’agriculture sont aussi prises
en compte. Il s’agit principalement de
CO
2
et de N
2
O. Dans notre approche,
le stockage/de
´stockage de carbone
dans les sols n’est pas inte
´gre
´en
re
´fe
´rence aux recommandations du
Groupement international pour l’e
´tude
du climat (GIEC) qui l’inte
`gre a
`une
e
´chelle nationale dans la cate
´gorie
« utilisation des terres, leur changement
et la fore
ˆt ». La base RICA permet
d’identifier l’utilisation des terres, mais
elle ne permet pas d’identifier les
parcelles de l’exploitation qui changent
d’affectation (des prairies qui devien-
nent cultures et vice versa). Ainsi, nous
n’avons donc conside
´re
´ni stockage
de C sous les prairies, ni de
´stockage
sous les cultures annuelles, faute
de pouvoir identifier les parcelles
concerne
´es (celles ayant subi un chan-
gement d’affectation).
Parmi les flux d’e
´nergie directe et
d’e
´nergie indirecte de l’activite
´agri-
cole, nous avons retenu l’utilisation des
carburants et combustibles, du gaz et
de l’e
´lectricite
´et l’e
´nergie indirecte
ne
´cessaire a
`la production et a
`la mise
a
`disposition des principaux intrants.
L’inventaire des e
´missions de GES et
des consommations d’e
´nergie s’arre
ˆte a
`
la sortie de l’exploitation, la phase aval
de transformation des produits agrico-
les n’e
´tant pas inte
´gre
´ea
`l’analyse.
L’e
´valuation des impacts des GES
s’appuie sur les facteurs d’e
´mission
et des facteurs de caracte
´risation
250 Cah Agric, vol. 21, n84, juillet-aou
ˆt 2012