Etude sur les complémentarités et concurrences entre agricultures de l’UE et des ACP Fiche Bois tropicaux I. Données sur les échanges I.1 Commerce mondial On distingue 4 principaux types de produits : les grumes, les sciages, les placages et les contreplaqués. Tableau n° 1 volume des échanges mondiaux en pourcentage de la production Production totale de grumes Afrique Asie Amérique Latine % EX /Prod totale (grumes + produits transformés) Afrique Asie Amérique Latine 1993 135,6 1994 135,5 1995 132,0 1996 131,4 1997 131,4 1998 123,3 9,1 96,3 30,2 47% 10,3 93,4 31,8 44% 9,8 90,1 32,2 45% 9,9 85,1 36,4 44% 11,1 83,4 36,9 40% 9,4 78,1 35,8 38% 62% 56% 13% 69% 51% 17% 68% 53% 14% 71% 47% 12% 76% 71% 48% 46% 12% 10% Source annuaire OIBT Le tableau n° 1 permet de tirer les constats suivants : - Plus de 40% de la production mondiale de produits forestiers ligneux est exporté. - La part de la production exportée au cours des années 90 est : - de l’ordre de 70% en Afrique, - autour de 50% en Asie, mais en voie de diminution - de 12% en Amérique Latine. 1 Tableau n° 2 Principaux exportateurs de grumes tropicales (millions de m3) Malaisie Papouasie N.G. Gabon Cameroun 1996 7,0 2.6 2,2 1,8 1997 6,6 3,0 2,7 2.0 1998 6,0 1,6 1,5 1,3 Source : Observatoire du changement CIRAD Tableau n° 3 Principaux exportateurs de sciages tropicaux (en millions de m3) Malaisie Brésil Côte d’ivoire Cameroun Indonésie Ghana 1996 3.66 0.90 0.50 0.28 0.44 0.23 1997 3.0 0.89 0.49 0.39 0.33 0.25 1998 2.5 0.76 0.45 0.41 0.32 0.29 Source : Observatoire du changement CIRAD Tableau n° 4 Principaux exportateurs de contreplaqués tropicaux (en millions de m3) Indonésie Malaisie Brésil 1996 8,0 3,4 0,55 1997 5,5 3,8 0,58 1998 5,4 3,5 0,46 Source : Observatoire du changement CIRAD Tableau n° 5 principaux importateurs de grumes tropicales (millions de m3) Japon UE Chine Taiwan Corée du sud 1996 6,2 2,0 1,0 1,6 1,2 1997 5,9 1,9 2,8 1,6 1,1 1998 3,8 2,2 2,8 1,55 0,9 Source : observatoire du changement CIRAD 2 Tableau n° 6 Principaux importateurs de sciages tropicaux (millions de m3) UE Japon Thaïlande Philippines Taiwan Corée du sud Chine 1996 1,81 1,20 2,30 0,57 0,48 0,50 0,5 1997 1,94 1,26 1,46 0,41 0,45 0,39 0,66 1998 2,22 0,79 0,61 0,46 0,45 0,2 0,65 Source : observatoire du changement CIRAD Tableau n° 7 Principaux importateurs de contreplaqués tropicaux (en millions de m3) 1996 4,86 1,31 1,35 0,99 0,76 1,77 Japon UE USA Corée du sud Taiwan Chine 1997 4,86 1,33 0,95 0,89 0,36 1,37 1998 3,84 1,43 1,08 0,45 0,36 1,3 Source : observatoire du changement CIRAD Evolution de l’offre et de la demande Pour les 4 produits, l’année 1998 a enregistré une baisse de la production, conséquence directe de la crise asiatique, qui a eu des répercutions au niveau de la production et de la structure des échanges locaux, africains et sud-américains. L’offre de bois africains est ainsi devenue supérieure à la demande et des stocks ont été accumulés, suite à la perte de part de marché en Asie et a la réorientation de la demande européenne sur les marchés asiatiques où, de par la dépréciation des monnaies du sud-est asiatique et la baisse de la demande, les produits sont devenus plus compétitifs. Grumes : La production de grumes tropicales représente environ 17 % de la production mondiale de grumes et 26% de la valeur des exportations mondiales de bois. Sciages : L’Afrique produit 6 % des sciages tropicaux, l’Amérique Latine 37 % et l’Asie 56 %. 15,6 % de la production est exportée Placages et Contreplaqués : 84 % de la production tropicale est réalisée par l’Asie. La production de contreplaqués a subi une baisse assez importante ( d’environ 3 millions de m3 entre 1996 et 1998). Les exportations ont chuté de 20 % entre 1996 et 1998. Evolution sur la période 1991-1997 pour les pays membres de l’OIBT Grumes : Au niveau de la production, le trend est positif malgré une chute sur la période 95-98. La production est soutenue par l’Amérique Latine et l’Afrique. Les exportations ont diminué de 3 10% par an surtout pour les pays asiatiques où elles sont remplacées par des exportations de produits transformés. En Afrique, la deuxième région exportatrice, le taux de croissance global a été de 2% par an soutenu surtout par le Cameroun et le Gabon. Les importations ont chuté de 10% par an sur la période. Sciages : La production affiche un taux de croissance annuel de 6% malgré une baisse pour l’Indonésie et la Malaisie. La production africaine elle reste stable sur la période. Les exportations ont diminué de 2% par an alors que les importations ont augmenté du même taux annuel. L’Asie est le plus gros importateur de sciages tandis que l’UE affiche un taux de décroissance annuel de ses importations de 8%. Placages : Le taux de croissance annuel est de 5%, marqué surtout par la production de l’Amérique Latine et celle de l4afrique ( 7% par an ). L’Asie restant le principal producteur. Les exportations ont augmenté de 6% par an en parallèle, les importations affichent un taux de croissance annuel de 8%, dans le cas de la Chine c’est une croissance de 21%. Contreplaqués : Le taux de croissance annuel est de 3 %, l’Indonésie affiche un taux record de 16 % par an tandis que l’Amérique Latine et l’Afrique affichent un taux de 10 % par an. Il faut noter que le niveau de base de l’Afrique était relativement bas. Les exportations ont augmenté de 2 % par an mais l’Amérique Latine et l’Afrique présentent des taux de 8 % par an. Les importations, suite à la forte demande du Japon et de Taiwan ont un taux de croissance annuel de 6 %. I.2 Echanges UE-ACP Tableau n° 8 Echanges de produits forestiers entre les ACP et l’UE, en milliers de tonnes Année Exportations de l’UE vers les ACP Exportations ACP vers l’UE 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 23 22 21 20 26 43 44 56 59 2.810 2.470 3.120 3.560 2.970 3.170 2.600 2.860 3.500 Source : EUROSTAT Bien que l’UE soit elle-même un gros exportateur de produits forestiers, elle n’exporte que de très faibles volumes vers la zone ACP, mais en importe d’importants en provenance de cette zone. Tableau n° 9 Exportations de bois de l’UE selon destination (en milliers de tonnes) Toutes destinations ACP % ACP 1991-93 6.960 21 0,3 % 1994-96 1997-98 8.010 9.320 38 57 0,5 % 0,6 % Source : EUROSTAT 4 Tableau n° 10 Principaux exportateurs ACP vers l’UE 1991-93 653 526 322 571 247 109 94 21 2.751 Cameroun Gabon Congo Côte d’Ivoire Ghana Ex Zaïre Guinée équatoriale Rép. Centrafricaine Total ACP 1994-96 1997-98 945 1.100 507 574 358 447 539 401 220 196 147 115 93 81 21 42 2.963 3.182 Source : EUROSTAT Les exportations ACP vers l’UE sont le fait de quelques pays : les principaux exportateurs sont le Cameroun, le Gabon, le Congo et la Côte d’Ivoire. A eux quatre, ils font 80 % du total ACP. Tableau n° 11 Importations de bois tropical de l’UE selon origine En millions d’ECUs Origine ACP Toutes origines % ACP 1988-90 1.063 10.422 10,2 % 1991-93 958 10.600 9,0 % 1994-96 1997-98 1.186 1.277 10.470 10.890 11,3 % 11,7 % Source : EUROSTAT Les exportations ACP représentent de l’ordre de 12 % des importations européennes. Cette part de marché est en légère progression, du fait de l’augmentation des exportations ACP dans un contexte de stabilité des importations totales de l’UE, toutes origines confondues. I.3 Echanges intra ACP La plus part des pays ACP producteurs de bois tropicaux et notamment ceux du bassin du Congo ont les mêmes produits, il existe peu d’échanges intra ACP et peu de données chiffrées sur ces échanges. I.4 Importance du produit pour les ACP Les exportations de produits forestiers sont importantes pour les grands producteurs de la zone ACP. Elles représentent des rentrées de devises et participent au dynamisme d’une filière qui est une des filières privées créatrice d’emplois. Ces exportations représentent 25 % de la balance commerciale dans le cas de la Guinée Equatoriale et de l’ordre de 15 % pour des pays comme la Cameroun, la Centrafrique, et le Congo. 5 Tableau n° 12 Poids des exportations de bois et de produits forestiers dans la balance commerciale des ACP Poids dans la balance commerciale 25 % 17 % 15 % 14 % 13 % 12 % 12 % 9% 8% Source : Eurofor Guinée Equatoriale Cameroun Centrafrique Congo Côte d’Ivoire Gabon Ghana Guinée Bissau Ex-Zaïre I.5 Cours mondial - Données sur l’évolution du cours mondial sur l’année 1999-2000 Tropical Log FO B Price Trends 1999 - 2000 120 100 80 60 40 1999 M eranti SQ & Up African M ahogany L-M C Sapele L-M C Feb Jan Dec Nov Oct Sep Aug Jul Jun May Apr 20 Mar Price Index (Jan 1997 = 100) 140 2000 Keruing SQ & Up Obeche L-M C Iroko L-M C 6 120 100 80 60 40 1999 Feb Jan Dec Nov Oct Sep Aug Jul Jun May Apr 20 Mar Price Index (Jan 1997 = 100) Tropical Sawnwood FOB Price Trends 1999 - 2000 2000 Meranti Sapele khaya Wawa Brazilian Mahogany Iroko Utile Tropical Plywood FOB Price Trends 1999 - 2000 Price Index (Jan 1997 = 100) 120 100 80 60 40 1999 Feb Jan Dec Nov Oct Sep Aug Jul Jun May Apr Mar 20 2000 Indonesian 2.7mm Indonesian 6mm Brazilian Virola 5.2mm Brazilian Pine 9mm Malaysian 2.7mm Malaysian 9mm Les prix du bois ont subi une forte chute suite à la crise asiatique en 97-98. Notamment ceux des grumes, sciages et contreplaqués qui ont été plus touchés que des produits plus transformés. Cette chute des prix à surtout été marquée sur le marché asiatique (où elle a été comprise entre 30 et 50 %), sur les marchés africains et Sud-Américains elle a été moindre, touchant surtout les essences secondaires dont la destination principale était le marché asiatique. Depuis la mi1999, le marché des grumes et des sciages a retrouvé des cours plus élevés. C’est particulièrement vrai pour les grumes et sciages africains, qui bénéficient tout à la fois de la croissance économique en Europe et du retour des acheteurs asiatiques, ce qui entraîne des cours particulièrement élevés pour certaines essences. Par contraste, le marché du contreplaqué reste déprimé, victime de la concurrence entre le Brésil, la Malaisie et l’Indonésie et de la surproduction, imputable assez largement à l’Indonésie qui ne parvient pas à restructurer son vaste appareil de production. 7 II. Données sur la compétitivité Il est difficile de fournir des données chiffrées sur la compétitivité des bois tropicaux africains, du fait de la détermination même des éléments qui définissent cette compétitivité et de la rareté de l’information chiffrée existant sur ce thème. De plus lorsqu’elles existent, ces études ne sont pas récentes. On peut dire toutefois que les produits des pays africains souffrent d’un manque de standardisation qui les pénalisent sur le marché international par rapport au bois asiatique. Les coûts de production et de transport du bois africain sont également relativement élevés, notamment dans la zone Franc. Les bois africains ont deux types de produits concurrents : - les produits de même nature (bois tropicaux notamment asiatique et bois des pays tempérés) - les produits de substitution (PVC, aluminium et résines synthétiques). Les bois tropicaux des pays ACP ont donc pour concurrent direct les bois tropicaux asiatiques. Cette concurrence est particulièrement marquée au niveau des produits transformés, l’Asie étant le plus gros producteur de placages et de contreplaqués. La compétitivité des bois africains est pénalisée par des désavantages comparatifs, ayant leurs origines dans les coûts de production, le rendement matière, la qualité des produits transformés. Les bois africains ne représentent qu’une faible part du commerce mondial et leur commerce repose essentiellement sur les débouchés des marchés asiatiques et européens, car les échanges intra-africains et la consommation locale, bien qu’en progression, restent faibles. Ils réagissent donc aux variations de demande et de prix de ces marchés. La substitution est forte lorsque le bois est utilisé comme commodité donc pour les industriels du panneau et de la menuiserie. Néanmoins, dans les secteurs artisanaux de la menuiserie et de l’aménagement intérieur, les bois africains du fait de leur spécificité (essences, qualité…) restent compétitifs. Pour les produits transformés et plus standardisés, tels que les contre-plaqués, les produits africains ont beaucoup de mal à concurrencer les produits asiatiques, structurellement moins chers et largement disponible en volumes importants, alors que la production africaine est assez limitée. La différence de compétitivité intra-ACP est assez faiblement marquée, certains pays ont démarré la transformation locale plus tôt et ont donc ainsi une filière plus élaborée et des produits de meilleure qualité comparés à ceux produits par les autres pays africains. Mais ces produits restent en général moins compétitifs que ceux du marché asiatique. Certains marchés de l’UE ont une sensibilité particulière au contenu écologique des produits en bois tropical, ce qui pourrait éventuellement devenir un des moyens pour les produits des pays ACP de reconquérir les parts de marché des produits de la zone Asie Pacifique et ainsi de définir une nouvelle forme de compétitivité. Cela, dans le cadre de la mise en place de dispositifs de certification garantissant la gestion durable des forêts, dépendra des contraintes imposées par les consommateurs du marché européen aux producteurs et transformateurs de produits forestiers tropicaux. Mais pour l’heure, le nombre insignifiant de forêts certifiées en Afrique (aucune dans la principale zone de production, le Bassin du Congo) joue en sens opposé : la quasi impossibilité d’obtenir des bois d’Afrique certifiés pousse les acheteurs européens sensibles à cette dimension à renoncer à l’importation de bois africains, voire à choisir d’autre matériaux que le bois. 8 III. Fonctionnement du marché et modes de régulation III.1 Politiques des Etats Les Mesures tarifaires : Elles sont constituées par les droits, les surtaxes et les taxes d’entrée appliquées aux produits importés et exportés. Les tarifs douaniers des pays développés appliqués aux produits bruts dont les grumes et bois bruts de sciages sont très faibles, par contre ils deviennent plus forts pour les produits transformés. Pour les pays en développement, les tarifs à l’importation de produits ligneux sont plus élevés. Les mesures non tarifaires : Celles qui affectent les produits forestiers sont de nature quantitative, telles que les mécanismes combinés de tarifs et de quotas, les mesures influencent les prix, les ententes commerciales. Elles sont aussi de nature qualitative, ce sont les normes sanitaires et les normes techniques, l’éco-certification. On peut aussi inclure dans les barrières non tarifaires les formalités douanières et administratives ainsi que toutes les formes de subvention de l’Etat visant à donner un avantage concurrentiel à l’industrie nationale. Politique de l’UE : Mesures tarifaires : Dans l’UE, les taux de taxe à l’importation sont uniformes et les produits des ACP sont exonérés de droits de douane. Le système généralisé de préférence (SGP) est utilisé le plus souvent dans le commerce du bois tropical au niveau des contreplaqués. Ainsi, six pays (Brésil, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Corée du Sud) en bénéficient. Mesures non tarifaires : Les normes sanitaires et les normes techniques, les mécanismes combinés de tarif et de quotas, l’éco-certification Politique des pays ACP : - Mesures tarifaires : Elles reposent principalement sur la fiscalité forestière qui comprend un certain nombre de taxe allant des droits d’abattage des grumes aux droits de sortie. Ces derniers sont, pour la majorité des pays ACP, plus faibles pour les produits semi transformés (sciages, placages et contreplaqués) que pour les grumes. Il existe aussi des mesures pour limiter les importations de produits ligneux afin de protéger l’industrie nationale ce sont des droits, des surtaxes et taxes d’entrée - Mesures non-tarifaires : Elles sont souvent issues des lois forestières mises en oeuvre dans les pays et pour une bonne part dictée par les bailleurs de fonds internationaux. Les politiques forestières des pays ACP ont des objectifs communs : - Le développement de la filière bois, donc des activités de production, d’exploitation et de transformation du bois (la tendance actuelle est à la restriction voir la suppression des exportations de grumes afin de promouvoir la transformation locale). - Le lancement de programmes de plantation. - L’apparition de la dimension aménagement du territoire (notamment l’implication des populations locales dans des projets de développement forestier). 9 III.2 Firmes multinationales La majorité des entreprises du secteur forestier dans les pays ACP est détenue par des étrangers. (Au Cameroun 90%, Côte d’Ivoire 85 %, Congo 85%…). Ces firmes multinationales sont souvent installées dans plusieurs pays de la zone et leurs activités vont de la coupe à la transformation et incluent la commercialisation sur le marché mondial et sur leur marché d’origine. La plus part de ces firmes multinationales installées dans le bassin du Congo sont européennes (Française, Italienne, Hollandaise…). Bien que ces dernières années des firmes asiatiques – malaisiennes ou chinoises – d’envergure se soient installées dans plusieurs pays ACP (Gabon, Guinée Équatoriale, Congo (s), Cameroun, Centrafrique, Libéria). Ces firmes disposant d’importants capitaux exploitent et exportent des grumes à destination du marché asiatique, essentiellement le marché chinois. Depuis peu elles installent également des unités de transformation du bois, parfois en partenariat avec des firmes européennes. III.3 Accords, normes, modes de régulation L’accord international sur les bois tropicaux (AIBT): il fait partie du programme intégré pour les produits de base établi en 1976 par la CNUCED. Il réunit des pays producteurs et des pays consommateurs. L’Organisation internationale des bois tropicaux est chargée de la mise en œuvre de cet accord. Les membres producteurs parmi lesquels de nombreux pays ACP représentent 89% des forêts tropicales et environ 90% des exportations nettes totales en volume. Tandis que les membres consommateurs dont l’UE représentent 80% des importations nettes totales en volume. UDEAC,UEMOA,CEDEAO ,COMESA : Ces accords commerciaux régionaux favorisent les échanges intra africains mais au niveau des produits forestiers ces derniers étant faibles leur impact n’est pas très marqué. Tableau des incidences de l’Uruguay Round sur le commerce de produits forestiers (Accord signé en avril 94) : Produits Pâte et articles en papier Principaux pays UE, Canada, Etats-Unis, Japon, Corée NouvelleZélande engagement Diminution de 50% droits de douane taux de base 1986 Suppression totale en 2000 Produits en bois massif Principaux importateurs des pays développés Autres pays Diminution de 50% des droits de douane entre 1995 et 2000 Meubles UE, Etats-Unis, Japon Autres pays Diminution des droits de douane, sinon au moins fixer des droits consolidés Suppression des droits de douane pour l’échéance 2004 Diminution des droits de douane, sinon au moins fixer des droits consolidés 10 Le GATT puis l’OMC : cet accord à permis une exemption de droits de douanes pour 85% des produits forestiers entrant dans les pays industrialisés c’est le cas du papier et de la pâte à papier et des meubles pour les marchés américains, européens et japonais. De même la progressivité des droits de douane a été fortement réduite. Lors du passage à l’OMC un comité sur le commerce et l’environnement a été créé. Ces mesures doivent encourager la création de courant d’échange, et peut aussi réorienter les courants d’échange existant voir mener à une substitution des importations entre pays en développement et pays développés. Conséquences des négociations de l’Uruguay Round : Conséquences sur les obstacles tarifaires : Exemption de droits de douane dans les pays Pour 85% des produits forestiers développés Réduction de la progressivité des droits de Produits en bois massif : -30% douane dans les pays développés Produits semi-finis : -50% Articles en bois : -67% Conséquences sur les obstacles non tarifaires : Accord sur l’application des mesures sanitaires Limite l’adoption de mesures relatives à et phytosanitaires l’inspection, la quarantaine et au traitement des produits forestiers prohibitifs. Accord relatif aux obstacles techniques au Limite l’utilisation des réglementations techniques commerce considérées comme moyen de restriction déguisé. Autres dispositions spécifiques Définissent les conditions d’utilisation des droits anti-dumping, des droits compensateurs, des procédures d’évaluation en douane et d’octroi de licences d’importation et de restriction à l’accès du marché. IV. Analyse des enjeux et de la stratégie des acteurs Complémentarité ou concurrence entre l’UE et les ACP ? Les produits forestiers tropicaux, notamment ceux des pays africains, ne sont pas directement concurrents des produits forestiers européens sur les marchés de l’UE. Ils ont leur part de marché, assez complémentaire de celle des pays européens. La concurrence est plus manifeste entre les pays producteurs de bois tropicaux et notamment entre pays producteurs ACP et non ACP. La convention de Lomé et le SPG ont facilité l’accès des produits forestiers tropicaux au marché européen, mais cela s’est fait sans qu’aucune contrainte environnementale ne soit imposée aux pays producteurs. De plus les mesures commerciales de Lomé ont été insuffisantes pour stimuler les exportations de produits de bois des pays signataires qui malgré un avantage significatif (dû à 11 l’exemption de droits de douane) sur les pays du Sud-est asiatique, n’ont pas gagné d’énormes parts de marché. Le système actuel tend à perpétuer les inégalités du commerce mondial en concentrant les avantages commerciaux sur les grumes et les sciages aux dépens des produits à valeur ajoutée plus élevée. Enjeux du commerce UE-ACP Le commerce du bois tropical entre l’UE et les pays ACP présente deux principaux enjeux : - Un enjeu environnemental, illustré par la mise en place de l’éco-certification censée garantir que le bois exporté provient de forêts gérées durablement. - Un enjeu commercial, les restrictions mises en place par les pays producteurs sur l’exportation de grumes de bois tropical nécessitent une compensation par une entrée plus large des produits transformés dans les pays ACP sur le marché UE. L’enjeu environnemental apparaît comme le plus important, potentiellement. La demande de bois certifié s’étend en Europe, sous la pression des campagnes d’organisations de défense de l’environnement comme le WWF qui influence des groupes d’acheteurs, privés ou institutionnels. A priori, l’Afrique pourrait bénéficier de cette demande « verte » dans la mesure où la déforestation est moins préoccupante dans le Bassin du Congo que dans les bassins amazoniens ou d’Asie du Sud-Est. Pourtant les difficultés du processus de certification en Afrique sont telles que cette demande de bois certifié s’apparente de facto à une barrière non tarifaire, qui évince le bois africains d’un certain nombre de marchés rémunérateurs. Ceci conduit à une réorientation des flux d’exportation de bois du Bassin du Congo – principale zone de production des pays ACP – vers le marché asiatique où les besoins sont importants bien que les marchés soient moins rémunérateurs, et les préoccupations en matière de gestion durable des forêts quasi-inexistants. Bibliographie utilisée Annuaire FAO des produits forestiers, 1994, FAO 1996. Annual review and assessment of the world timber situation 1995,1996, 1997, 1998. B.Barbier, Le commerce de produits forestiers à base de bois d’œuvre et les incidences du cycle d’Uruguay. Unasylva vol 46 n°183. La compétitivité des bois d’œuvre africains, Ministère de la coopération, 1993. Observatoire du changement, Bois tropicaux, CIRAD 1999. EUROSTAT, échanges commerciaux intérieurs et extérieurs données 1988-1996 CD-Rom. L’Europe et la forêt, tome 1 et 2, 1994. L’Europe et la forêt, tome 3, 1997. Situation des forêts du monde, FAO 1999. 12 IMPORTATIONS DE BOIS TROPICAUX PAR l' UE Pays ACP représentant 95% des exportations de bois tropicaux vers l'UE 1994-96 R.Congo 5% 2,5 Guinée eq. 0.02% Congo 9% Gabon 14% Côte d'Ivoire 26% Guinée Bis. 2% Ghana 12% millions de m3 2 Grumes 1,5 Sciages 1 Contreplaqués 0,5 Centrafriq. 1% Cameroun 31% 0 1996 1996 1997 1998 Ta C iw or an ée du su d U E C hi ne am er o on C G ab . N .G si e ua un 1998 7 6 5 4 3 2 1 0 Ja po n 1997 al ai si e millions de m3 1996 Pa po M 1998 PRINCIPAUX IMPORTATEURS DE GRUMES TROPICALES PRINCIPAUX EXPORTATEURS DE GRUMES TROPICALES 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1997 13 PRINCIPAUX EXPORTATEURS DE SCIAGES TROPICAUX 1996 1997 G C M am er o ha un na 1998 al ai si e millions de m3 4 3 2 1 0 PRINCIPAUX IMPORTATEURS DE SCIAGES TROPICAUX 2,5 2 1,5 1 0,5 0 1996 1997 1998 UE p Ja on la aï Th e nd s ne pi p ili Ph iw Ta an C ée or .. d. Ch e in PRINCIPAUX EXPORTATEURS DE CONTREPLAQUES TROPICAUX 1996 1997 1998 M al ai si e millions de m3 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 PRINCIPAUX IMPORTATEURS DE CONTREPLAQUES TROPICAUX 6 millions de m3 5 4 1996 3 1997 2 1998 1 0 Japon UE USA Corée Taiwan Chine du sud 14 Annexe statistique Commerce de bois et produits transformés tropicaux dans l’Union Européenne Transformation de bois tropicaux dans l’UE (1000 m3) Production Grumes Sciages Placages Contreplaqués Total 1994 0 728 226 488 1442 1995 0 728 225 440 1393 1996 0 560 210 486 1256 1997 1998 0 0 471 496 189 209 490 538 1150 1243 Source : OIBT 1998 De 1994 à 1998, les pays de l’UE ont transformé en moyenne 1.3 million de m3 de grumes. Environ 50% de ce volume a été transformée en sciages, 40% en contreplaqués et le reste en placages. Depuis 96, la transformation semble plus orientée vers les placages et contreplaqués Consommation de bois et de produits transformés tropicaux sur les marchés de l’UE (1000 m3) Grumes Sciages Placages Contreplaqués Total 1994 2504 2898 411 1636 7449 1995 2441 2997 542 1734 7714 1996 1949 2199 474 1530 6152 1997 1998 1845 2127 2209 2415 478 475 1542 1493 6074 6510 Source : OIBT 1998 Importations de bois et produits transformés tropicaux dans l’UE (1000 m3) Grumes Sciages Placages Contreplaqués Total 1994 2602 2394 234 1274 6504 1995 2522 2436 366 1439 6763 1996 2001 1811 332 1311 5455 1997 1998 1896 2184 1945 2208 361 339 1328 1427 5530 6158 Source : OIBT 1998. 15 Exportations de bois et produits transformés tropicaux dans l’UE (1000 m3) 1994 1995 1996 1997 grumes 98 81 52 51 sciages 224 167 173 207 placages 49 49 68 72 Contreplaqués 126 145 267 276 total 497 442 560 606 Source : OIBT 1998 1998 57 289 73 472 891 La consommation de produits tropicaux forestiers sur les marchés de l’UE est alimentée d’une part par les importations de produits bruts et transformés, d’autre part par des produits transformés sur place à partir de grumes qui proviennent soit directement des pays producteurs, soit de réexportations effectuées au sein de l’UE. Ces réexportations portent aussi sur des sciages, placages et contreplaqués qui sont fabriqués dans l’UE. 16