TD 3 - FICHE DE SYNTHESE Université Paris IV - UFR de philosophie Licence 1 - TD de philosophie des sciences 20 février 2017. Dans cette séance, nous allons étudier le positivisme logique, en tant que ce mouvement fa profondément influencé la philosophie des sciences au XXe, et en particulier la notion de vérification qu’il a développée. Pour cela, nous nous baserons sur des textes écrits par des membres du cercle de Vienne. Qu’est-ce que le positivisme logique ? – C’est un mouvement philosophique du début du XXe dont les principaux penseurs faisaient partie du cercle de Vienne. – Il propose un fondement empirique de la connaissance scientifique. – Il pose que les connaissances positives (= réelles) doivent être fondées sur l’expérience sensible. En quoi consiste le travail philosophique tel qu’il est défini par le cercle de Vienne ? – La philosophie doit mener un travail d’analyse logique sur les problèmes et énoncés philosophiques. – Il s’agit de trier les problèmes et les énoncés entre d’une part ceux qui n’ont pas de sens (parce qu’ils ne renvoient pas à un donné sensible) et ceux qui ont du sens, et qui peuvent alors être traités et résolus par la pratique scientifique. Comment la démarcation entre énoncés scientifiques et énoncés métaphysiques est-elle établie ? – Le critère utilisé est celui de la signification. Les énoncés scientifiques ont un sens alors que les énoncés métaphysiques sont dépourvus de sens. – Ceci conduit à rejeter les énoncés métaphysiques (et théologiques) en-dehors de la sphère de la connaissance. La métaphysique est une discipline similaire à l’art : elle exprime un certain « sentiment de la vie ». Qu’est-ce qui détermine la signification d’un énoncé ? – Un énoncé a un sens s’il peut être rapporté à un état ou objet du monde. Autrement dit, il a un sens si on peut vérifier que ce qu’il énonce existe ou s’est effectivement produit. Quelles sont les caractéristiques majeures du positivisme logique ? – Il n’y a connaissance (et en particulier connaissance scientifique) que si elle est tirée et fondée sur l’expérience sensible. – Il recourt à la méthode de l’analyse logique, qui permet d’identifier les énoncés et les concepts qui ont du sens en les vérifiant au moyen de l’expérience sensible. – Il a pour projet d’unifier la science, c’est-à-dire de dépasser la diversité des sciences pour les ramener à une même science (c’est-à-dire une même méthode et un même langage conceptuel). 1 Qu’est-ce qu’un énoncé protocolaire ? – C’est un énoncé d’observation qui décrit un état ou un objet observé dans le monde, par une personne précise à un moment donné. Il s’oppose aux énoncés non-protocolaires qui portent sur le réel mais qui quant à eux ne sont pas singuliers et situés aussi précisément. – Un « protocol », en anglais, c’est un compte-rendu détaillé, d’une réunion par exemple. – Les énoncés protocolaires constituent la base fondamentale de la science, selon le positivisme logique. Dans quelles conditions peut-on éliminer un énoncé ? – On élimine un énoncé en le soumettant à la méthode de l’analyse logique. – Celle-ci pose les questions suivantes : l’énoncé renvoie-t-il à une expérience réelle (décrit-il le monde correctement) ? L’énoncé contredit-il d’autres énoncés renvoyant à la même expérience réelle ? L’énoncé contredit-il l’ensemble des énoncés déjà établis ? En quoi Neurath et Carnap sont-ils en désaccord sur la question de l’élimination d’énoncés protocolaires ? – Selon Carnap, c’est toujours l’énoncé protocolaire qui prime. S’il entre en contradiction avec d’autres énoncés (non-protocolaires), alors il faut éliminer les autres énoncés. – Selon Neurath, il est possible d’éliminer un énoncé protocolaire si jamais il entre en contradiction avec d’autres énoncés parce qu’il reconnaît une faillibilité possible des énoncés protocolaires. Que signifie la métaphore du bateau par rapport à la pensée de Neurath ? – Neurath reconnaît l’existence d’un idéal où la science pourrait se fonder avec une confiance absolue sur des énoncés protocolaires qui seraient absolument purs et infaillibles. – Cependant, il faut renoncer à atteindre cet idéal parce que les énoncés protocolaires sont faillibles et parce que la science est confrontée dès le départ à un ensemble d’énoncés protocolaires déjà existants. Travail personnel pour la séance 4 – Lire le texte correspondant à la séance 4 (pp. 7 et 8 du dossier). – Pourquoi les explications scientifiques sont-elles des explications déductives-nomologiques selon Hempel ? 2