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Facteurs de régulation des populations
Comme pour la tordeuse verte du chêne, le développement d’une pullulation de géométrides
est fortement conditionné par les facteurs climatiques du début de l’année. Ainsi, une
période froide, surtout si elle est accompagnée de gelées à la fin avril, est particulièrement
défavorable aux insectes ; l’absence de nourriture occasionnée par le gel peut en effet induire une
forte mortalité des chenilles.
Une absence de coïncidence entre l’apparition des chenilles et le débourrement des
bourgeons peut aussi être à l’origine de l’effondrement d’une population.
Par ailleurs, un cortège de parasites, prédateurs et maladies agit sur les chenilles, les chrysalides
et les papillons tout au long du cycle de développement de l’insecte.
Lutte
En aucun cas, la lutte ne permet
d’éviter de nouvelles pullulations.
Elle peut tout au plus avoir pour
objectif de protéger les
peuplements les plus sensibles.
Par exemple, comme pour la
tordeuse verte du chêne, elle peut se
justifier lorsqu’une attaque de
géométrides risque de perturber une
opération de régénération naturelle
engagée depuis un certain temps.
La parfaite connaissance du cycle de
l’insecte est alors indispensable pour
décider du moment opportun pour le
traitement.
Le cas des peuplements adultes, non
surannés, présentant des signes de
dépérissement doit être examiné avec soin. Dans certaines circonstances, un traitement peut
réduire le risque d’affaiblissement supplémentaire des arbres qu’occasionnerait une défoliation.
Deux matières actives sont actuellement autorisées pour lutter contre les géométrides : le premier
est une préparation biologique à base de Bacillus thuringiensis (stérotype 3) sélective des
lépidoptères. L’ingestion des toxines entraîne un arrêt rapide de l’alimentation des insectes, qui
meurent peu de temps après.
Le deuxième produit est un insecticide chimique, le diflubenzuron, dont l’ingestion perturbe le
dépôt de chitine chez l’insecte.
La liste des spécialités commerciales destinées à être utilisée pour lutter contre les géométrides
est disponible à l’adresse Internet suivante :
http://e-phy.agriculture.gouv.fr/
Des renseignements complémentaires peuvent être obtenus auprès du Département de la Santé
des Forêts ou des services de la Protection des Végétaux.
Une réglementation spéciale s’applique pour les traitements réalisés par voie aérienne, selon qu’ils
ont une finalité de protection des végétaux. En particulier, le traitement aérien doit être effectué à
une distance minimale de cinquante mètres de tous points sensibles : habitations, cours d’eau, etc.
D’autre part, une réglementation a été mise en place afin que les traitements soient effectués dans
des conditions telles qu’ils menacent le moins possible la vie des abeilles et les insectes
pollinisateurs.
Dispositif de piégeage à la glue destiné à surveiller l’évolution des
o
ulation
Photo F.X. Saintonge, DSF