Les fondations de l’Islam :
approche théologique et doctrinaire
P
ROF
C
LAUDIO
M
ONGE
Université de Fribourg
Faculté de Théologie
AA. 2009-2010
2) La Sunna d’abandon ou Tarkiyya : elle impose d’abandonner l’interdit
3) La Sunna Khossosiya :
Il y a aussi des pratiques que Seul le prophète a accompli comme le jeûne, jour et nuit. Le
prophète dit : « Je jeûne jour et nuit car Dieu m’abreuve et me nourrit mais vous ne faîte
pas comme moi » ; certains actes cultuels appartenant au prophète seul.
Elle peut par conséquent, affirmer les jugements du Coran :
« Les biens d’un musulman sont interdit, si ce n’est qu’avec son consentement formel. » Ce hadith
confirme les paroles d’Allah :
« Ô les croyants ! Que les uns d’entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement. »
(Sourate IV, 29, dite « Les Femmes - Annissa »)
Elle détaille les jugements cités globalement par la parole divine :
La sunna légifère un jugement dont le Coran ne parlerait pas.
Enfin, Elle peut interpréter les versets. Pour illustrer cette dernière partie, la plus
importante, le cas de l’interprétation du verset 34 de la Sourate IV « An nissa » (les
femmes) : On traduit généralement « les hommes ont autorité sur les femmes à raison de ce que
Dieu les avantage sur elles, et il incombe de ce fait de faire dépenses sur leurs bien. Réciproquement,
les bonnes épouses sont dévotieuses et gardent dans l’absence ce que Dieu sauvegarde. Celles de qui
vous craignez l’insoumission, faites-leur la morale, désertez leur couche, battez-les. Mais une fois
ramenée à l’obéissance, ne leur cherchez pas prétexte. Dieu est Auguste et grand ». C’est un
glissement de sens que de traduire Qawamun par « autorité » qui a ici un sens plus large.
Il se traduit plus justement comme « assumer » ou « subvenir au besoin de » sous-
entendu : « la protection, les besoins des femmes ».
En ce qui concerne Fadhribuhuna, « battre », certains exégètes l’ont traduit de l’arabe
originel qui signifie : afficher votre différent, ayez une attitude ferme » en vue d’une
médiation par exemple avant d’en arriver au divorce. Cela se confirme par le verset
suivant : « Si vous craignez la division entre époux, commettez un arbitre de la famille, un arbitre
de celle de l’épouse. S’ils veulent un raccommodement, Dieu les y fasse réussir. Dieu est
Connaissant, Informé ».
Malheureusement par une lecture plus littérale du verset, d’autres exégèses disent : « Le
mari peut être amené dans les cas les plus extrêmes et les plus graves, à donner une tape
(en dehors du visage) sans faire de mal pour lui signifier sa colère. (Abderrahman
Elyoussouf, Prof. De religion).
Hadith s’approchant de cette interprétation :
D’après Ibn Abbas qui fut interrogé pour le sens de « idrubuhunna » (frappez-les), il
répondit : « Bi essiwâki wa nahwih » avec le Siwak (petit bâton qui a la taille d’un stylo) et
ce qui est du même genre. C’est l’impact même du geste et non la force de celui-ci.
Ces savants disent que si le coup donné laisse la moindre trace, le talion s’impose.
Quoi qu’il en soit, la pratique de battre sa femme était une coutume de la Mecque.
Elle fut interdite après l’Hégire à Médine, ce qui provoqua de graves troubles sociaux à la